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Submitted on 20 Jan 2017
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POPULATION ACTIVE : FÉMINISATION
CROISSANTE
Gérard-François Dumont
To cite this version:
Gérard-François Dumont. POPULATION ACTIVE : FÉMINISATION CROISSANTE . Population
et avenir, Association Population et Avenir 1992, pp.14-15. �halshs-01441950�
POPULATION
ACTIVE
: FEMINISATION
CROISSANTE
par G6rard-Frangois
DUMONT
Augmentation
de la population
active.
rl
I-l INSEE chiffre d 25 341 950 la population active en 1990. Mais comme cette donn6e tient compte d'une nouvelle d6finition comprenant les militaires du contingent, il faut enlever ces derniers pour comparer avec les chiffres des pr6c6dents recensements, en prenant le nombre de 25 ll2 140 actifs pour
1990.
L'augmentation de cette population active, de 1982 d 1990, est incontestable puisqu'elle est de | 294 000 peisonnes, nettement moins cependant pour la p6riode intercensitaire pr6c6dente (2 015 000 de 1975 ?t1982), qui b6n6ficiait, il est vrai, de I'arrivde sur le march6 du travail des classes d'6ge n6es pendant le renouveau d6mographique de I'aprds-guerre.
L'6volution de la population active est diff6rente selon les Ages (cf. graphique l). Il y a une nette diminution des personnes de 60 ans et plus, un ralentissement important de I'augmentation des 20-39 ans par rapport e 1975-82,l'augmentation la plus importante concemant les 40-59 ans. MOme si le groupe des 20-39 ans forme plus de la moiti6 de la population active (54Vo comme en 1982), la proportion des 40-59 ans augmente de fagon significative, passant de 3 7 d 4 lV o.
'
Graphique 1
Evolution de la population active par grands groupes d'dges
1 982 r 984
La mont6e du travail f6minin
La d6finition courante de la population active, rappel6e ci-dessus, inclut la population active ayant un emploi et les chOmeurs. L'6volution intercensitaire 1982-90 est donc marqu6e par une progression de son effectif, dans des proportions cependant . moindres que pour la pdriode intercensitaire pr6c6dente. Cette
augmentation est le solde de deux facteurs : I'effet de I'Age au travail et I'effet travail fdminin.
La dur6e de la vie aclive des populations se r6tr6cit. D'une part, les anndes de formation sont plus nombreuses et le taux d'activit6 avant I'Age de 25 ans diminue. D'autre part, la l6galisation de la retraite d 60 ans et le d6veloppement des situations de pr6-retraite diminuent le taux d'activit6 non seulement aprds 59 ans, mais 6galement dans la tranche 55-59 ans. Prds d'un homme sur trois de cette tranche d'0ge est d6jd sorti de la populatibn active (30Va). L'effet travail f6minin est mis en dvidence par I'augmentation du nombre de feinmes dans la population active (+ l3,6Vo de 1982 d 1990), alors que celui des hommes diminue ldgbrement (cf. graphique 2). L'augmentation de la population active de 1982 d 1990 est donc uniquement due d I'entr6e de femmes dans cette population
Graphique 2
Evolution de la population active par sexe
POPULATION
ACTIVE
Cette entrde se fait d tout ige. Certes, le taux d'activit6 des femmes de moins de 25 ans diminue en raison d'une p6riode 6ducative plus longue, afin d'acc6der i certains diplOmes. Mais, le taux d'activit6 augmente d tous les Oges de 25 h 59 ans. 8O,5Vo des femmes de 25 d29 ans sont inclues actives. Il est m6me notable de constater que, pour la tranche d'dge 55-59 ans, le taux d'ac.tivit6 des femmes augmente l6gdrement, alors que celui des hommes diminue. Il est vrai que la mise en oeuvre de pr6-retraite dans la d6cennie 1980 a surtout concernd des industries qui avaient essentiellement une main-d'oeuvre masculine.
Les cr6ations d'emploi
Si I'on considdre uniquemeht la populatiori active ayant un emploi, le ph6nombne important est celui de la cr6ation d'emplois. A I'encontre de ceux qui pensent que le progrbs technique serait globalement destructeur d'emplois, il faut constater que le solde des emplois d6gage une crdation nette de 687 761 emplois de 1982 A 1990. Mais cette crdation nette s'opdre exclusivement au profit du sexe f6minin. Les suppressions d'emplois, notamment des b a ss in s d ' e mp l oi a n ci en ne me nt indust rialis 6s , ex pliquent l a diminution du nombre d'emplois occup6s par des hommes. Par contre, le nombre d'emplois occup6s par des femmes augmente de plus de llVo.Les courbes donnent presque I'impression d'un effet d e c i se a u x, co mp te -te nu de s orientations oppos6es entre l a croissance assez forte du nombre de femmes ayant un emploi et la d 6 cr o iss a n ce le n te d u n om br e d' hom mes ay ant un em pl oi (Cf. graphique 3).
Graphique
no 3
Evolution
par sexe
de la population
ayant un emploi
I 982 I 984
Croissance du ch6mage
Si I'on considbre les ch6meurs. la situation met d nouveau en ex er gue la p l ac e du s e xe f6 mi n i n da ns l a p opul at i o n a c ti ve puisque, en 1990, 59Vo des chdmeurs sont des chdmeuses. Et l '6v ol uti on d e I'em pl o i ent r e 1 982 et 1 990 a 6 t6 d a va n t a g e d6favorable au travail f6minin puisque le pourcentage 6tait de 55Vo en 1982, comme en I9J5, alors que I'emploi se portait mieux. Les difficult6s de l'dconomie frangaise se constatent ais6ment par la comparaison du rapport ch6meurs/population active ;3,57o en 1985.8.9Vo en 1982 et l0.8Vo en 1990.
G6ographie de I'emploi et g6ographie de la population
L'dvolution de I'emploi est cependant trds diff6rente selon les d6partements. 40 ddpartements enregistrent une diminution de la population active ayant un emploi : I'Aisne, I'Allier, les Ardennes, 'l'Aube, la Charente, la Charente-Maritime, le Cher, la Corrdze, les
C6tes d'Armor, la Creuse, la Dordogne, le Finistbre, le Gers, I'Indre, la Loire, La Haute-Loire, le Lot, le Lot-et-Garonne, la Lozdre, la Manche, la Haute-Marne, la Mayenne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Meurthe-et-Moselle, la Nidvre, le Nord, I'Orne, le Pas-de-Calais, le Puy-de-D6me, les Hautes-Pyr6ndes, la Haute-Sa6ne, la Sa6ne-et-Loire, la Sarthe, la Seine-Maritime, les Deux-Sdvres, la Somme, la Haute-Vienne, les Vosges, le Territoire de Belfort.
Variation d6oartementale
de h ;;;;i;tid(d;llia'C'ai sso) q,cl'r
v
e-C et te
- e6 o- er aphi e d es dd par te rn ent s q ui per de r. r t d e I 'e r n p l o i recouvre assez largement celle des rdgions d bilan migratoire n6gatif (comme le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine) et celles les plus touch6es par le vieillissement de la population (comme le Limousin et I'Auvergne). Il y a donc une corr6lation assez logique entre l'6vqlution ddmographique g6n6rale et celle de I'emploi. Cette corr6lation se confirme pour les d6partements oD I'emploi augmente le plus comme I'Ain, les Alpes-Maritimes, la Haute-Garonne, la Gironde, I'H6rault. Quant d la ldgdre diminution d Paris et dans les Hauts-de-Seine, elle est plus que compens6e par l es pr og re ss i on s im po rt ant es e n S ei ne- et - M ar ne, Esso n n e , Yvelines, Val d'Oise, Val-de-Marne, et de faqon moindre en Seine-Saint-Denis.