HAL Id: hal-02338164
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02338164
Submitted on 29 Oct 2019HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License
Pénétration du capitalisme et crise agricole : l’exemple
de l’économie laitière bretonne
Jean-Baptiste Henry
To cite this version:
Jean-Baptiste Henry. Pénétration du capitalisme et crise agricole : l’exemple de l’économie laitière bretonne. [Rapport de recherche] Station d’Economie Rurale de Rennes. 1974, 32 p. �hal-02338164�
i
. b.
henry
pénétration
du
capitalime
et crise
agricole
l'exemple
de
l'économ
ie
lait
ière
bret0nne
plan
lntnoduction
-Pnemiène
Pantie
:
Ltindustnie lait
ièneet le
mouvement ducapital.
I -
Les
fonmes de développementde
lt
industnielaitiène
l.l
La
conquêteet
le
pantage dubassin
laitien
bneton.1 . 2 L I admin i stnat ion du bass
in
Iait
ier
bneton.2
-
Les
naisons du développement delt
industnie
laitiène
2.
I
Un facteunfavonable
:
ltexpansionet le
soutiendu manché des
laits
en poudne éinémés.2.2
Unecontnainte
:
le
capital.
2.3
Un détonateun:
ltintenvention
de capitaux exténieunsà
la
bnanche.Conclusion
:
Mouvement ducapital
et
cnise laitiène.
résumé
En
Bnetagne,en mai
1972, desmilliens
de paysans ontannêté
et
bloquéles
camionsde
namassage deslaitenies,
etonganisé
pendant unequinzaine
dejouns
cequi
aété
appelé larrgnève du
laitll.
Uneexplicat ion à
ce
phénomèneoniginal
estnechenchée dans I t
histoine
nécente panti culiènement mouvementéede lréconomie
lait
iène
bnetonne:
eneffet, entne
1960et
1970, celle-ci
est
passée du stade de I tut il isat ion essent i el I ementdomesti que
(cincul ation à
lr inténieun deltexploitation)
,
au stadede lréchange commencial génénal
isé
(cincuit
élangi
avecinten-vent
ion
drune industnie spécialTsée).Dans une pnemiène
pantie,
qui
fait
lrobiet
decet
anticle,est
analysé
le
développement delrindustnie lait
iène.
Lrauteur,
dt une pant, tente
de
montnen pounquoile capital est
intenvenuen Bnetagne entne 1960 et 197O,
ctest-à-dine
pnécisément aucouns drune péniode quali
fiée
dr excédent aine sun Ie
manché duI
ait et
despnoduits
laitiens.
Ltintenvention
décisive
de capitauxexténieuns à la
bnanche (nommémentles
gnoupes rrPennienrretrrConnl.tt)
est
mi se en évidence.ll
décnit,
dtautne
pant,
les
fonmes de développementde
lrindustnie
:
dans un pnemientemps,
affnontement des finmespoun se pantagen
le
bassin
laitien bneton;puis
collabonation
dansune seconde phase poun administnen
le
tennitoine
conquis.
Lespaysans
se
tnouvent
alonsface
à uncantel
de gnandesentne-pnises
qui
tentent
dradaptenla
pnoductionlait iène à
leuns besoins,et
de
la
modelen au moyendtincitations
divenses:
les
nappontsde subondination
dinects
nedébouchent-ils
pasplus
facilement' encas
decontestation,
sundes
napponts de fonce dinects?int roduct
io
n
Larrgnève
dulaitrrde
mai
1972 en Bnetagne a été lepoint
culminant dtun conflit
latent
depuis2
ans.
Oniginale pansa fonme
-
tentative
de blocage delt
appaneil de tnansfonmation,par
son contenunevendicatif
-
exigence dtunejuste
némunénationdu
tnavail
des pnoducteuns-
cette
ttgpèvett aété
pnésentée pancertains
commele nésultat
dtuneagitation politique (1),
pan dr autnes comme la conséquence dlune conjonctune panticuliène(hausse
du prix despnoduits
laitiens
à
la
consommationet
baisse dupnix
dulait
à la
pnoduction dansle
cadne dela
pénéquationhiven
-
été).Avant dtappnécien un mouvement de cet
te
ampleun, ilest
bon de savoin que lréconomielai tiène
bnetonne(Zl
a êté, enmoins
drunedizaine dtannées,
entne 1962 et 1968plus
pné-cisément,
tnansfonmée de fond en comble.I 960
:
Economie dtautosubsistanceJusqutà
la fin
des années 50envinon,
la
pnoductionlaitiène a,
pounnait-ondine,
un canactène quelque peu clandestin,le
trfleuveblancrrexiste
mais
il
est
soutennain...
Eneffet
lamajeune pant
ie
dela
pnoduct ion ne sont pas deltexploitation
etest
utilisée
sun place pounles
besoins de lrautoconsommationexcept ionnellement
fonte
sous fonme de beunne,et
pounltalimen-tation
dubétail
sous fonmede lait
entien ou de lait écnémé pourles
veaux,
les
poncset les
volailles.
En
1960, drapnès nosesti-mations
(S) eS à 90 7o dela
matièneazotée,
20à
25 0lo dela
matiène(t)
t-e
MinistÊe
delrAgnicultune,
MnCointat à
ltépoque,
nta-t-il
pas
déclaré
:
rtLe gouvernement estime
quele
conflit
actuel estnon justifié, et incompnéhensible poun
les
gensnaisonnables,
etqut
il
aété
engagé pan des meneunsqui
sesoucient plus
de ce quise passe à
Pékin
quten Bnetagne(Zl
U,étudeest
limitée
à la
négion de pnognammeBnetagne,
cincons-cniption
administnative
dontest exclue
la
Loine-Atlantique.
(g)
Ct. J.B.
Henny:
Uindustnie
laitiène
enBnetagne.
290p.cantes.
2
gnasse
sont
ainsi
absonbés. Une autne pantie dela
pnoduction(5O 0lo envînon de
la
matiène gnasse) apnès écnémageet
bannatageest
venduesoit
di nectementà
la
clientèle
nunaleet unbaine,
soitaux nombneux namasseuns de beunne f enmien. Q.uant aux
cincuits
de
tnansfonmation industnielle
ils
necueillent
25 0lo dela
pnoductionessent i
ellement
sous
f onme de matiène gnasse(la
cnème fenmièneconstîtue € O 0lo de
la collecte)
crest-à-dine
apnès une pnemiènet nansf onmati on (écnémage)
sun ltexploitation. Ltindustnie
nednalne
donc qurunsunplus,
alons qutune pontion dela
pnoductionbien
plus
considénableest intégnée, telle
une consommationinten-médiaine,
au fonctionnement desexploi
tations.197O
:
Economie dtéchange génénal iséeLa
Bnetagneest
devenuele
pnemienbassin
laitien
f nançais
: le
nyt hme dt accnoissement dela
pnoduction stest accél-éré gnâceà
ltaugmentat
ion du nombne des vacheslaitiènes
et
à ltamélionat
ion
de leun nendement moyen unitaine.
Lrindustnie
est
le
débouché pnesqueexclusif
decette
pnoduction enesson;
la
collecte
panles
entnepnisesspécialisées
nepnésente €'5 0lo dela
pnoduction, tandis
queles
fabnications
fenmiènesont été
aban-données
:
les
besoins
intennes desexploitations
sont
désonmaisassunés pan des nétnocessions ( beunne
et
poudne delai t)
desf
inmes
collectni ces. La
natune des pnoduits vendussrest
modifiée :98 0lo des livnaisonsse
font aujoundthui
sous fonmede
lait
entien.Panallèlement une industnie
puissante a
nemplacéltancien
système. decommencialisation constitué
dtun double néseau.,celui
innom-bnabl
e
des manchands de beunnefenmien,
celui
despetites
etmoyennes
entnepnises
de tnansfonmation (40envinon).
Desate-liers
modenneset
de gnandecapacité
pounla fabnication
dubeunne
et
le
séchage deslaits en poudne
ont été m!s en place.Cette industnie
st est tnès fontement concent néepuisque
les six
pnincipaux
gnoupescontnôlent
plus
de 7O To dela collecte
(+O sloen l96O).
Junidiquementpountant,
il
subsiste
en Bnetagne 30 sociétéslai t
iènes
pnivées,
9 coopénativeset I
société dtinténêt
collectif
agnicole
(S.
t.
C. A.);
économiquement plusieuns deces
sociétésne
sont
que des pseudo-entnepnises ayant pendutotalité
ou pantiede
leun pouvoin dedécision,
enentnant
dansla
clientèle
drun despnincipaux
gnoupes,soit
panle
jeu
draccondsfinanciens,
soit
pan
le biais
dracconds techniques (nenonciationà
la collecte
ouà une
pantie
dela
tnansfonmation) .I
I
faut
insisten
sunllexcept ionnelle napidité
deltévo-lution dtun point
de vuehistonique.
En
1960,la
faibl
e pnoductivitédu cheptel
et
la
médiocnepanticipation
deltindustnie à la
valoni-sation
dela
pnoduction, faisaient
dubassin
laitien
bneton une exceptionpanmi
les né9ions
laitiènes
eunopéennes.En
l97O | économielai-t
iène
bnetonne pèse detout
sonpoids
(1a 0lo dela collecte
nationalede
lait
entien)
dansla
concunnenceintennégional
e ; et la
concen-tnation
techniqueet
financiène deltindustnie y
a
atteint
un niveaunanement
égalé
drailleuns. Le
canactènenadical et tandif
de cese
nappont aux autnes bassins fnançais
et
eunopéensdont
Itonga-nisation actuelle est le
nésultat dtune lente
matunation amoncée dèsla fin
du
l9èmesiècl
e,
et
panfois
bien
avant.La
cnise qui
semanifeste
en Bnetagneà
ltissue
decette
accélénation delrhistoine
nrexpnime-t-elle
pasalons
lamodif
icat
ion néelle
des napponts économiqueset
sociaux entneles
agniculteuns pnoducteuns delait
et
leun envinonnementcapita-liste
?
Poun népondne àune telle
question
il
est
nécessainedtanalysen I
es conditions qui ont
nendupossibles
les
changementsévoqués,
dtétudien la
machinenie complexequi
slest
mise enplace
à
t navenslranticulat ion
des industnies
tnansformatniceset
des pnoducteuns delait,
enpnécisant
le
nôlenespectif
des4
Pnemiène pant
ie
:
Lt INDUSTRIELAITI
EREET LE
MOUVEMENTDU C.A.PITAL
Ltél
abonation dtun schémaexpli
catif
de I tévolution dusecteun
laitien
en Bnetagnedoit
nendne compte en pnemienlieu
dela
cnoissance deltindustnie
laitière:
commentstest
opénée sonimplantation
dans unenégion qutelle
négligieait jusqural onsI
etquelles
ont
été
les
naisons deltintenvention
ducapital
pnécisément au couns des années60
?I -
Les formes
de dévelooo ement deltindustnie laitiène
La
stnatégie
desf inmes
laitiènes
srest
modifiée sen-siblement pendantla
péniode étudiée:
apnèsstêtne
affnontées pouncnéen
et
étendne desaines
dtappnovisionnement,j
usguten 1968envi
non,
les
entnepnises de tnansfonmationse
nappnochent ensuitepoun
nationalisen
la
col lecte
et
onientenla
pnoduction,
poun génenen commun leun base de matiène pnemiène.
1.1
La
conquêteet le
pantage dubassin
laitien
bnetonCette phase
se
canacténise pan un double pnocessusde
substit
ution,
dela
tnansfonmation i ndustnielle
aux tnaitementsfenmiens
dtunepant,
du capital
anonyme aucapital local
spéciali
sédlautne pant.
1.1.1.
El imination
destnaitements
fenmiensLatrpnemière
condition
du développement de I tindustnieest
de disposen dematiène
pnemiène enquantité
suffisante.
EnBnetagne
ceci
i mpliquait
defaine
diminuenpuis
cessenles
tnaite-ments
à
la
fenme (écnémage, bannatage) poun tnansfénen cesopéna-t
ions
au niveauindustniel. Les
finmes sesont
alons
entounées dréquipes
de rrpnospecteunsrrbattant
la
campagneet sollicitant
lespnoducteuns. Dans
le
mêmetemps,
la
diminution
plus
rapide
de lapopulation
agnicoleféminine
néduisantles disponibilités
en main-droeuvne pounles
tnavaux
delaitenie,
la
vétusté
des maténiels,5
la
possibilité
dtutil
isen despnoduits
de
nemplacement pounltéle-vage des poncs
et
des veaux, nendaientles
pnoducteunsplus
sensi-bles
aux anguments desentnepnises.
Aussi,
dè.s1963,
la
collecte€tous fonme de cnèmé
et
de beunne fenmienatteint-elle
son maximum.Tandis
que staccélènela
cnoissance dela collecte
delait
enltétat
(cf.
gnaphiquesI
et
2l i
20 0lo clela
collecte en
1960,50
0loen
1965,96 0lo
en
1969.La
convension dela
collecte
de cnèmeet
de beunne f enmien enlai
t
en I tétat
et
la conquête
cje nouveauxlivneuns
fontdonc
stéleven tnès
napidementle
taux decollecte
globale
:25
0lode
la
pnoduction en
1960, 50 0loen
1965, 81 0loen
1969.La
nouvelle division sociale
dutnavail
dans ltéconomielaitiène
bnetonneest
dèslons
confinmée:
aux éleveunsla
pnoductionde
la
matiène pnemiène, à
ltindustrie
sa valonisation. Le
champdtactivi
té
du secteunagnicole se
nétrécit
tandis quele
capitalgagne un nouveau domaine de mise en valeun avec poun conollaine
le
développement dusalaniat
i I
371 pensonnes employées panI I
industnie
dulai
t
en
1962,3
662en
1966,5
22Oen
1968,6
248en
1971. Du tnavaiI
salanié,
essentiellement
masculin (g+ Io dupensonnel
en l97l
)
nemplace du tnavail
familial,
essentiellementf émini n.
1 . 1
.2
Concent nation du capital
et pantage de I a collecteLa
cnoissance dela
collecte laitièi-e
en Bnetagne (de1960
à
1970la
colle
cte
delait
en
ltétat
est
passéede
l,
1à
26,?m
illions dthl !)
nta
pasété
égalementpnofitable à toutes les
entne-pnises,
centainesy
saisissant
une oppontunité de développement,dl autnes
y
tnouvant uneoccasion
denuine.
Tnois
catégor-ies def inmes
selon
ltonigine et
le
volume des capitauxutilisés,
auxmoyens
et
auxstnatégies font
divenses,
sesont
tnouvées auxpnises
:les
sociétés
local esspécial
isées,
pnivéeset
coopénatives
I
lesensembles coopénatifs
polyvalents
I ocaux;
les
gnoupes exténieuns,pnivés et
coopénatifs.- Les
soci ét éslocales
spécial
isées.Poun
la
plupant sunpnises pan ltaugmentation de lacollecte, puis
napidement débondées devantle
canactène
innésis-tibl
e du mouvement de convensionde
la collecte, elles
nront pusuppont en
le
nythme élevé dt invest i ssements qu I impliquaient
I taug-mentat
ion
desquantités
t nansfonmées,la
nef onte de ltorganisationde namassage,
le
besoin
dtéquipements nouveaux pounle
tnaitementdu
lait
écrêmé.
Ceci
dtautantplus
que beaucoupde
ces'entnepnisesvenaient
à peine dtaccéden austade
industniel,
à
la
f
in
des années50,
àpantin
de
ltantisanat
descollecteuns-riralaxeuns
de beunnes fenmiens.
Aussi,
nanessont les
ent nepnisespnivées locales
quiont pu
subsisten
indépendantes:
tnois
seulement(Bnidel,
Nazant,Depincé) panmi
les l0 plus
impontantesen
1960(cf.
tableau:
l).
Les
exemples de développementdtunités
nouvellessont
égalementtnès
nanes:
le
Gnoupementdes
industniels
laitiens
de ItAulne
et du Ponzay(GILAP)
àCfrateaulin,
la
Société
industnielle
laitiène
du
Léon
(Slt-U)
àPlouvien
nestent des entnepnises modestesl laCentnale
laitiène
mal ouine(Cl-U)
Rolland,
Frène,
Helou,
Genmolait,6
Ploudaniel,
étaient
t outes de cnéationnécente.
Apnèslréchec
drunetentative
dtunionspécialisée
autoun deCeltil
ait, elles
sont passéespnognessiver1lent
sous le joug
des ensembles coopénatifs polyvalents,à
ltexception
descoopénatives
dePl
oudaniel,
Lanfains,
Plancoët.Malgné
la
pnomotion de deuxentnepnises, Bnidel
devenuela
pnincipale
société
laitiène
nationale à
capitaux
familiaux
-,
et
la
coopénat ive dePloudaniel
-
chef defile
dela
SICA
Even,et
membne fondateun du gnoupe Nova-, la
mise enexploitation
dubassin lait
ien bneton a donc peupnofité
à
lrindustnie
locale. Elle
a suntoutsenvi
dtaliment à
la
cnoissance dtent nepni ses exténieunes au secteunlaitien
ouexténieunes à
la
négion.-
Les
ensembles
coopénatifs polyvalentsLa
polanisat
ion du mouvement coopénatif bneton autoun drunités
polyval
entes
srest
manifestéeen
1962-63,
panla
néonga-nisation
du gnoupede
ltOffice
Centnal de Landenneau donnantnai ssance
à la
C oopénative desAgniculteuns
de Bnetagne (CAg),et
pan I a cnéation delt
Union des CoopénativesAgnicoles
(U.N.
l.C.O.P.A.) ; elle
stest
pounsuivie panla
constitut
ion dela
Coopénative
Agnicol
e de Rennes (CAR)en 1966,et de
la
Cen-t nal e Coopénat i ve des
Agniculteuns
Bnetons (C. E. C. A. B. )en
1969, P lusieunsdes coopénatives
lait
iènes
sty
sont
intégnées,
lescoopénatives de
Bnest
et
deSt-Bnieuc
à
la
C.A.B,
les
coopénatives deGuingamp, Loudéac,
Chateauneufdu
Faouà
lrU. N. l. C. O. P. A.,la
coopénative de Rennesà
la C.A.R.,
la
coopénative deLonient
àlaC.E.C.A.B..
Ltévolution
dela
C. A.B.et
de I rU. N.l.C.
O.P.A.
netientsuntout
lrat
tention,
I esdeux
autres
ensembles coopénatifs étantmoins
impontants
et
aussi
moins dynamiques dansle
domainelaitien.
Mème
si
une nival i t éde
canactène i déologique (U. N. l. C. O. P. A.ét
ant
néputéeplus
pnognessiste)et
lrenchevêtnementdes
a.inestennitonial
es,
les ont
conduits
à staffnonten pendantles
années1964-1968
notamment,
la
stnatégie
de
la
C.A.B
et celle
deI rU. N.
l.C.
O.P.A.
sont
companables
: elle
a consisté
à étendne leplus
napidementpossible
la zone de
collecte
laitiène
à
leun a inenonmale
dtinf
Iuence,
en srappuyant sunles
adhénents des autnesbnanches dtactivité. Cet
te
stnat égie adtailleuns
neçu lrappui dusyndicalisme
agnicole
négional e(p.
R. S. E. A. o.et
C. R. J. A.o.
(t ))Çuir
à cette époque,
a vu dansle
développement des gnandes unitéspol
yvalentes
Ie seul
moyen de défense des pnoducteunsface
àI tempnise des gnoupes pnivés.
La
méthode utilisée
aêté
le
placement de bacsnéfnigé-nants dans
les exploitations
I
cette
tact iqueest
bien
mise en évidencedans
le
pnognamme drinves tissements pnésent é panles
coopénativespol yvalentes
poun
la
péniode 1967-1970 dansle
cadne duplan
laitien
bneton
z 34r2 tlo deleuns
investissementssont
destinés à équipenleuns
adhénents en nefnoidisseunsà
lait,
al ons queles
autnesf i nmes (coopénati
ves
spécialisées
et
sociétés
pnivées) nryconsa-cnent que 4,
7
olo deleuns
cnédits.Tll-Fgagnation
Régionale
desSyndicats drExploitants Agnicoles
de7
La
fonmule, tout
en pnésenvantla
qualité
dulait
eten amélionant
les condit ions
detnavail
du pnoducteunet
du chauffeun-namasseun,penmet,
dtélangin les
aines decollecte et
de moins sepnéoccupen des
dist
ances pancounues puisquela
collecte est
pnatiquéetous les
deuxjouns, de fixen
les
livneuns
puisquele
placement debacs équivaut à une ganantie de founnitune
;
elle
a penmis en outnede néalisen une discnèt
e
sélection
deslivneuns
à
la
fois
en attinantles
agniculteuns modennisteset
enéliminant les
petits
pnoducteuns chez qui
Irinstallation
dr un bac se névèlenait peu économique:
cetef
fet sélectif est
clainement démont né panle
f ait quela
livnaison
annuelle moyenne
drun
adhénentde
coopénative est
supénieune depl
us
demoitié à
celle
drun
founnisseun desociété
pnivée
(cf.t abl eau no2).
LrU.
N. l. C. O. P. A.et la
C. A. B.ont
ainsi
néussi àaugmenten pnomptement
les
quantités
collectées, et
à constituer,
chacune, une bnanche
laitiène
companable, panla
dimensi on et Ironganisation,
aux néal i sat ions des gnoupeslait
iens pnivés dansla
négion(cf.
cante)
.
Maisle
napide assouvissement de leunambi-t ion
lait
iène nrest pas
étnangenà
la
cnise
que tnavensent depuis197O
les
deux ensembl es coopénatifs
:
cnise
fi
nanci ène (insuffi-sance des
fonds
pnopnes)et
monale (Oéténionation des nelationsavec leuns
adhénents),
qui
les ont
conduit
à amoncen entne eux unecol labonation
et
àsrallien
à dtautnesgnoupes,
notamment àla
SICAOuest-Lait.
-
Les
gnoupesexténieurs
Les
soci étés exténieunesà la
Bnetagneont
été
lesgnands bénéf
ici
aines
de pantage dubassin
laitien bneton.
ll
stagit,
soi
t
drentrepnises
dontle
siègeest
situé
hons de Bnetagne(Entne-mont,
Pnéval,
Négobeuneuf, UnionLaitiène
Nonmande(u.
t-.51. ),Besnien,
Connic),
soi
t
dtentnepnises
ayantdes
liaisons
financiènes avec dessociétés
exténieunes(l-aitenie
Nouvelle
de ltAnguenon(
l-.
N.A.
,
Triballat
,
EntnemontMancillat), soit
dt entnepnisespéni-phéniques
collectant
sunla
négion (Coopénative agnicol e de laNoelle
dtAncenis
(C.
A. N. A.),
Coopénativelaitiène
dela
négionnantaise
(C.o. L.
A. R. E.*.4. ),
Pasquien,
Rialland).
Cependant,même au se
in
decette
catégonie,
des necl assementssont
intenvenus.Négobeuneuf
a été
absonbépan
tl
L.
N.,
la fusion
des deux gnoupesconstituant la
S.
l. C.A.
Ouest-Lait ;
Entnemont a pantagé avecMancil
lat
(Vosges)
le
contnôlede
sonusine
de S.uimpen lSocnemoa
été
absonbé pan Pnéval,
Lefèvne-Utile
(usine
deltHenmitage)
et
Lanquetot(Venn-sun-Sei
che) panBnidel
;
Négobeuneufa
nachetéItusine
Paul
Renand àVieux
Manché;L.N.A.
a
cédé une pantie de soncapital
aux Moulins
Pnodhornme (Rennes).G-uatne gnoupes
suntout ont pnofité
des oppontunitésde cnoissance of f entes pan
le
bassin
lait
ien bneton,
Pnévalr U.L.
N.Entnemont,
Connic dans des penspectives
dtail
leunsdiffénentes.
Eneffet
si
Pnéval (capit auxLeven (Société
Pennien),
De Gunsbung (pan-ticipations
bancaines),
Ménasctré (capit aux napatniés dttndochine)ret
Connic (indemni tés
neçues poun fenmetune dedistillenies
dtalcool),I
Entnemont,
implantéici
avant
1960,avait
des besoins de matiènepnemiène,
tandis
que lrU.L.
N.
semble avoin néagi sunla
défensiveaux
initiatives
de Pnéval.Ctest
ce dennien gnoupe pan son implantation soudaine,massive
et
mysténieuseen
1963-64 (nachat deSovaco,
Delisse,
Collin-Villibond,
Silvy,
Monvan, Socnemo)qui
ajoué le
nôle decatalyseun dans
la
néonganisation
deltindustnie laitiène
enBneta-9hêr
en pnovoquantla nispote
du leaden négionalBnidel
(accondspuis fusion
avecla
Beunnenie deltOuest et la
laiterie
deltHenmi-tage
L.
U.)de
lrU.L.
N.,
et
des coopénativespolyvalentes
stimulées panle
syndi cal ismeagnicole, et
en décl enchantlrintenvention
despouvoins
publics
émuspan
ltaggnavation dela
concunnence au niveaude
la collecte. La polit ique
dePennien-Pnéval
dansle
domainelaitien
a
été
nécemmentdécnite
àplusieuns
nepnisespan
sonpné-si
dent.
Elle
nésulte dtun choix délibéné,
offensif
poun lrindustnieI
aitiène
rtNous avons examiné Ies
onientationspossibles
de cet tedivensificat
ion(dans
la
bnanchedes
industnies agnicoleset
alimen-tai
nes) et
avons opté pouncelle qui
nous a panu pnésentenle
plusdt
inténêt
pounlravenin: les
pnoduits
laitiensrr(t)
; elle
a consistéà
nassembl enles quantités
maximum delait,
drune pant pounacqué-ni n une audience au niveau
national
:
rrll
va desoi
que nous nepouvi ons néussin qulen panvenant à une masse
cnitique qui
nousouvne
le
manché nationaltt
(21, dt aut ne pantr
poun enfaine
unebase de développement
futun,
étant pensuadé que rrla puissancef
ininait
pan appantenin aux gnoupesdétenant
les
sounces dtappnovi-si onnement . ..
Nous avons ainsi
accepté dél ibénément de ne pasvi sen
immédiatementles nentabilités
les
meilleunesà
count tenme,mais
cel a en vue demieux
nous assunen defontes nentabilités
panla
=u't.
tt(3)
;
entne tempsle
gnoupea
nestnuc'tunéles
affaines
achetées en mettant en
place
des installations
de pnoduction ultnamodennes
et
spécial i sées:
rrNous nenfonçons pnognessivement notnenentabi
lité
gnâceà
la spécialisation
de nosusines
et
à
la
mise ensenvice
de moyensindustniels
puissantsrr(t).
Cettepoiitique
néfléchie,ambitieuse,
contnaste
singuliènement avec I apolitique
dtexpédientssui vi e pan
plusi
euns des autnes finmes engagées en Bnetagne.Elle
contnasteaussi
avecla
politique
du Gnoupe Connicgui,
aucontnaine,
a évité
de stengagen dansla collecte, et
a iugépnof
itable
dtinvestin
unîquement dansle
tnaitement dulait
en poudne,en
jouant
sunles
diff
icultés
financiènes dessociétés locales
pnivées(jusquten
1964seul
Bnidel est
équipé entoun
rrspnayrr)et
coopénati-ves
(aucune toun de séchageavant
1965).Cette
stnatégie,
nentableà count
tenme,
a été mise en défautlonsque,
pan suite. des concen-tnations, la
plupant
desentnepnises ont
disposé deleuns
pnopneséquipements
I Connic étant alons
conduit
à pnendne despanticipa-t
ions,
le plus
souventen
accond avecla
Coopénative
des agniculteuns(l)
Déctaration
de G.LEVEN
à ltAssemblée
Génénale de Pennien.La
vie
Fnançaiseno
1351,
30avnil
1971.(Z)
lntenview
de G.LEVEN
-
La vie
Fnançaiseno
1359,25
iuin
1971.(S)
intenview.de
G.
LEVEN
-
Les
lnfonmations,
mans 1971.I
de Bnetagne(CAg),
dans des sociétéseffectuant
la collecte
(Société
Lait
iène de
I t Ouest(St-O), Société laiti ère
deBelle-lle
en Tenne
(SOLABEL), Le Gall)
et
à effectuen des investissementsen commun avec dtautnes entnepnises
:
ainsi la
Centnalelaitiène
de Penthièvne (C. t-. P.
)
à Cnéhen avecla
C. A.8.,la
coopénative dePlancoët
et la
N.L.A. I
ainsi la
Compagnieindustnielle
commen-ciale
et
agnicole de Bnetagne(C.
t.C.A.B.
)
à Pontivy
avec legnoupe belge des Gl ucoseni
es
Réuni es.Quant
à
I tUnionLaitiène
Normande,
son ombne discnètea couvent peu à peu
la
Bnetagne,
panle
développementen
llle-et-V
ilaine
des coopénatives
aff
iliées
de Pontmainet
de Saint-Meen (Coopénat i veLai
tiène
drll
Ie-et-Vi
laine
(C.O.
L. l. V.
),
etsuntout pan
la
neconvensionet
la
nestnuctunat ion de Négobeuneufdont les
zones de namassagestétendent
à pnesquetoute la
négion.Le
nésultat
dela
confnontation entneles
tnois
catégoniesdt ent
nepnises,
au couns drune péniode(tgOo-zo)
oùla
collectetotale
aplus
quequintupl
é,
peut-êtne
ainsi expnimé:
alons queles
sociétés locales spécialisées
ontvu
leun pant di minuen de 67à
26
Vo,les
ensembles coopénatifspolyvalents,
sans équivalenten
1960,
assunenten
1970 19 1o dela
collecte,
et les
gnoupesexténieuns,
33 0lo dela
collecte
en
1960, en nepnésentent désonmais55
Io.
Maissi
ltempnise des centnes dedécision
exténieuns sunI I économie
lait
iène
bnetonne, déjà
impontanteen
1960, srestencone
accentuée,
toutefois
au sein dellindustnie laitiène
localedécimée
la
nésisiance des
coopénatives(spécialisées
et
polyvalentes) appanattplus
fonte
:
leun
pantdans
la collecte
négionale
augmente eneffet
de
l5
à 24r5
7otandis
quecelle
dessociétés locales
pni-vées diminue de 52
à
2l
0lo.Sont-ce les qualités
pnopnes au capitalcoopénat
if,
et
notamment son canactènepolyvalent,
qui
expliquentcette
solidité;
oubien
faut-il
y
voin
la
conséquenbe du tnaitementplus
favonabl e dontont
joui
dela
pant des pouvoinspublics,
lescoopénatives pan nappont aux
petites
et
moyennes ent nepnises dusecteun
pnivé
?
Le Pl
an dtéquipementlait
ien
bnetonétabli
sousI timÉi-rlsion de
Iadministnation est
tnèsexplicite
sun cepoint
:
rr...
la pant
nésenvée aux coopénativesest
font
impontante pannappont
à la
situat ion
actuelle
...
Ceci
est
vouluet doit
penmettne au secteun coopénatifdratteindre
en Bnetagne
une ampleun suffi-sante...
Panmi
les petits
ou moyensindustniels,
unseul,
la
laitenie
Nouvelle
deltAnguenon, panalt susceptible
dtêtne encounagé panItEtat
et
a été netenu au planrrbeunnenierrpance queseul
il
semblepouvoin atteindne une pnoduction ayant
une
valeun économique...
r'(1).(Fi-an
dréquipementlaitien
bneton:
Rappont delrtngénieur Génénal
PoJI Plovù."icl
n
ântot èo.P StDorrlc ? P trt t Pf5acoe ÇoaP a cAb ?louEJ CûF-sr L t,rl.A .o Ct'é en arÀe l'loatutbtn PNëvA L\
Hor it/d\
.. Sr Htlo c L.tr. LP s I fo tcctanl.ra.a,
c A,6 PAE!ALVc rn RT =t r/r ÊÉ Cor$6i^
0
Ponfivl
ûL6 a t(A6 LOrrc ,rl-Locf 2OO mi ll ionet
plus I OO-2OO m i ll ions delitres
4 {.raÉr ins ( oJP PAEV4L u. L6. L',uc"gift2e r p EsO ? bnIbEL EMiÉf- MAal.tLLàt oD?asQ
Qrrirrnpar LEGENDEusine
spécialisée
beunrersine
spécialisée
lait
en poudne:entnal
e
beunre-poudneusine
spécialisée
fnomager-rsine
spécialisée
lait
de consommationavec ou sans
produits
frais
associés'1'--'." r Eefie, s 81,,DÈL llolcsË"oits€rrÂerl c r r Hanrp,rre tbE,tsl V.t.,
ltahnF.
/
* oûatr- LAtt lî "donA
s
L)
Quantités
tnaitéesen
1970(équivalentlait-entier)
40-lOOmillions
delitres
I O-4O
mill
ions
de I itne sI
-l
Omill
ions de I itnes4a >\l t<
o
A
F
1,.,t
'I
t.
En
l97Ola
cnuelait
iène
a étémaftrisée
et la
conquêtedu
bassin
laitien
bnetonest
tenminée.La
pnognession dutaux
decol
lecte
se
nal ent it (gl 0loen
1970, 86 sloen
19721;
la
convensiondes
livnaisons
de beunne fenmienet
de
cnème enlait
entier
est pnesquetotale
(9eà
99 0lo dela
collecte
souscette
fonme);le
nombne de founnisseuns semble avoin
atteint
son maximumen
1969(125
500),
et il
décnoftpan
!a
suite
:
t 16 600en 1970,
I I I 300en 1971,
lOg 200en
19?2(1l..
Panailleuns la
hiénanchie des finmesest
bien
établie ; huit
f
inmes dominantes nepnésentent 8O 0lo dela collecte:
deux leadensincontestés,
Pnéval et La Sica
Ouest-Lait,
dontle
nayonnement dépasse langementle
cadne de laBnetagne,
collectent
chacunplus
de 400millions
deI
;
deuxautnes gnandes
entnepnises
nationales,
Bnidel
et
Entnemontcol-lectent
3OOmillions
deI
; puis
viennent
autoun de 200 millions
de
l, les
deux ensembles pol yvalents
IIUNICOPAet la
CAB
;enfin ta
coopénative dePloudaniel
et la L.
N. A. dépassent depeu
les
100millions
det (cf.
tableaunog).
En
deçà une vingtainedt ent nepni ses assunent 20 0lo de
la
collecte.
A
la
batail
le
pounle
lait
succèdealors
lreffont
poun Ia
nentabilité
il stagit
désonmais dtadministnen au mieux let
erni
toine
conqui s.1.2
Ltadminist nation
dubassin
laitien
bnetonAlons
que pendantla
péniodepnécédente,
lrobiectif
pnincipal
des finmesétait
de conquénin une zone decollecte,
à
pantin de
1969-197O Itexploit ation nationnelle de
Itinfnastnuc-tune industniel le
mise enplace
pnognessivementdevient
leunpréoccupation
pnimondiale.
Deuxtnaits
canacténisent
cette infnast
nuctune :.
elle est
fontementspécial isée
dansles
fabnicati
ons associéesde beunnes
et
de poudnes delait,
en'197O,65
0lo envinon de lacol
lecte
leunsont consacnés. Plusieuns
usines,
panmiles
plusi
mpontantes, ont
une pnoductionunique, soit
debeunne, soit
de poudne
;
érautnes netnaitent
que ces deux pnoduits(cf.
cante).
elle est constituée dtunités
de tnansfonmationde
gnandedimen-sion.
Ceci
dénive de ltobsenvat ion pnécédente canles
techniquesde
fabnication
du beunneet
dela
poudnesont
bienplus
industni-al
isées
quecelles
desautnes pnoduits
laitiens.
Aussi la
Bnetagnequi
neprésente
14
0lo dela collecte
nationale
ne possède que2r9
0lo desétablissements
laitiens.
Les
investissements des huitcol lecteuns dominants
et
du gnoupeConnic,
sont
concent nés en unnéseau
de
l€
centnalestnaitant
chacune un minimumde
300 000l/joun
(
cf.
cante).Spécialisée
dansles
pnoductions demasse,
ltindustnie lait
ièneen Bnetagne fonde donc
sa stnatégie plus sun
la
diminution
descoùts
que sun I raugmentat ion dela
valeun ajoutée.12.
Dans
le
mêmetemps,
la part
des dépenses de matiènepnemiène
et
desfnais
decollecte
et
de pnétnaitement(nefnoidisse-ment, pasteunisation,
écnémage) dansle pnix
de nevient du beunneet
dela
poudneétant
pnépondénante,et
augmentant en outne avecI
e
fonmat des atel iens(cf.
tableauno3),
I t industnie detnansfonma-t
ion
est panticulî
ènementsensible
auxconditions
de son appnovi-sionnement.La volonté
des entnepnises de national isencette
fonc-t ion appanaîfonc-tclainement depuis
l96E envinon:
du tenni toineconquis,
il
stagit
désonmaisdtobtenin le plus
delait
possible,
de
la
meil leune qual ité possible,
au moindnecott possible.
Dansce
but,
deuxtypes dtactions sont
menées conjointement: les
unes poun néduine
les effets
néfastes dela
concunnenceinter-ent
nepnises, les
aut nes poun mieux adaptenla
pnoduction Iaitiène
aux besoins deltindustnie.
1 ; 2.
1.
Auto-négulation
de Ia
concunnenceet
col I abonat iondu capit al
A la
guenne des namassagesparticuliènement
vi ve pen-dantla
péniode pnécédente asuccédé,
apnèsla stabilisation
deszones,
une
ène dt accondsbilaténaux,
pnélude à une hanmonisa-tion plus
génénale dontla
.constitution
dela
rrsica
lait
iène deBnetagne
et
desPays
deLoinerr
en
l97l
semble une
pnemiène ébauche.Les
accondsbilaténaux ont
dtabond penmis de néduineles
chevauchements de zoneset
donc dlaugmentenla
densité decollecte:
soit
pan llabandon dela
fonction
decollecte,
centainessociétés
defaibl
e dimension (pan exempleGenmolait),
LeMeudec
Dennien,
Fnène,
Beunnenie deBodelio,
Lanvol)
stennemett ant poun leuns founnitunes à une entnepnise
voisine I
soit
pan des échanges de
pnoducteuns:
entneles
industnies
pnivéesadhénentes
à
lrUnion
Bnetonne desindustniels laitiens (UgtL),
20 OOO pnoducteuns,plus
du quant deleuns
livneuns,
ont étéainsi
échangésde
1964à
1970-(t) ;soit
pan la mise
en placedl une onganisati on de
collecte
:om mune à deux entneprises
quiconsenvent
leuns
livreuns
nespectifs
:
des entent es dece
typeont
été conclues entne Pnévalet
la Sica
OuestLait
(ianvien
197Ol-entne
la Sica
OuestLait
et
ITUNICOPA (mans 19711, entnela
Sica
Ouest
Lai
t
et
la
CAB
(mans 1972l.,enfin entne
ITUNICOPAet
laCAB
(novembne 19?21.Ainsi
panle
biais
dtune chaîne dtaccondsbilaténaux srachemine-t-on
pnognessivementdans
I tindustnie
destatut coopénatif,
vens
la situation
ducollecteun unique, bien
que subsi stent les
rlclient èlesrr pnopnes à chaque entnepnise.(Jffiounce
:
Le
Télégnammedu
22-12-19?I
;
déclanation du dinecteun13.
Aux accords
sunla collecte
pnopnementdite,
stajoutentceux
destinés
à obtenin unemeilleune utilisation
des installations
de
pnétnaitement et
même des équipements de tnansfonmation(spé-cialement poun
le lait
écnémé).Les
conventions pnécédentespné-voient
ce développement.Srinsènent
également dans ce cadne,les
acconds passésentne
la
CAB
et
les
petites
entnepnisesbeunniènes du Nond
Finistène
poun Ie
tnaitement dulait
écnémé,entne
la LNA et
divens
collecteuns
pounla
fabnication
de beunne,entne
la
CAB
et
le
gnoupe CORNIC pounltutilisation
en commun drinstallations de
concent nationet
defabnication
de poudne delait
;
de même la cnéation delrUnion
des CoopénativesLaitiènes
Bnetonnes (UCLAB)
panla
CAB
et la
coopénative de Ploudanielen
1973 pounle
séchage dulait
écnéméet la
pnoduction dtalimentsveaux
et
delaits
sténilisés.
Des économies detnanspont,
despossibilités
dramontissementsplus
napidesont été
ainsi
obtenues,tandis
que des gaspillages
drinvestissementsont
été
évitêe(t).
Centaines associations
étendent leun objet
à
la
com-mencialisation
despnoduits
:
ainsi
I'UCLAB,
ainsi la
SICA
Unil
ai tentne
le
gnoupe Connicet
la CAB, ainsi
entne
la
Sica
ouest
Lait
et la cAB et ItUNICOPA,
ou enconela
sica Even
entne
les
coopénatives dePloudaniel
,
Lanfains, Plancoet,
Lonient,
quant
auxtnois
pnincipales
finmespnivées
:
Pnéval,
Bnidel,.
Entne-mont, dès
1967,elles
ontpanticipé
à
la
cnéation dtune société commune,la
FRANCEXPA,
pour
I texpontation.Un pas vens une
systématisation
des accondsa
été f nanchipan
la
cnéation, le
26octobne
1971, dela'rslcA
lai-tiène
Bnetagne-Pays deLoinerr.
Celle-ci
negnoupehuit
entne-prises,
tnois
gnoupespnivés,
Pnéval,
Bnidel
et
Entnemont etcinq
gnoupescoopénatifs,
SICA Ouest-Lait,
Unicop-a, Colanena,CAB,-
CANA
qui
ensemble nepnésentent envinon 7O 0lo dela
collecte
dans
la
négion de pnognammeBnetagne.
Cette SICA
stest
fixé
tnois
object
ifs
immédiats: - la
nestnuctunation de I rindustnielait
iènede
lrOuest,
-
la
mise en oeuvne drunplan
dtinstallation
dr équipements
fnigonifiques
dansles
fenmes,
-
la
nationalisation
de
la
collecte
à la
fenmeet
lrhanmonisation
des tnansponts delait
pan gnos ponteuns poun
faine
tounnenles
équipements de séchage àpleine capacité. A plus long
tenme,
une union pounla
commen-cial
isat
ion,
notamment ltappnoche du manché anglai^s,est
envi-sagée.
sa
pnemièneinitiative
a été la pnise
de contnôle de lalaùenie Rialland
à Henbignac (t++let
Questembent(56),
rrpounéviten
quelroutil
nesoit
venduplus
chenqutil
nevalaitr'
(2).
llTIT-CI.
Les
déclanat ions desdinigeants
dela
CAB
à pnopos deilUC)LAB:
rrLe pnemienbut
decette association
était
de nentabil isenau
maximumles outil
s
de tnansfonmation enplace,
et il
était
nai-sonnable de pensen qulune
pnoductivité
accnuedevait
penmettne uneéconomie
sensible
au niveau descorits
defabnication, et
panvoie
deconséquence êtne bénéf
ique
poun chacune desentnepnisesrr in
LePaysan Bneton
du
14. 4.73.l4
est encone tnop
tôt
poun jugen delteffi cacité
decette
nouvelleonganisation
(quipeut
êtne panalysée)mais
il
semble gue cetteétape vens une auto-négulat ion de
la
concunnencepar les
gnoupesdominants
ait
euun
impactpsychologique
considénable sun lespetites
entnepnises,
et
aussi
sunles
pnoducteunset
leunonga-nisations.
Les
paysans consta.tent eneffet
queles
nessontsidéologiques
de
la
lutte
entne coopénativeset
fi
nmes pnivées,un temps
vivace,
se sont
émoussés aupoint
qulunfnont
commundes tnansfonmateuns a pu se met tne en pl
ace. lls
stinquiètentdes conséquences de cet
te
associat ion sun I a politique
despnir
dulai t,
et
de façonglobale,
sun leun pouvoinde
négocia-t
ion,
alons
qutils
peuvent êtne
t'j-'changéslr rrou achetéslr auhasand des concentnat i ons
et
des acconcls.des t
ion
lnquiétude
avivée
panllintenvention
cnoissante,
sous f ormesvaniées,
de
ltindustnie
au stade même dela
pnoduc-I .
2.2.
Modelagede
la
PnoductionLes
conditions
dans lesquelles
se
fait
ltoffne
dulait
inténessent
eneffet
auplus
hautpoint ltindust
nie.
Les
avantagespoun I rent nepri se
lait
i ène druneoffne
concent née (néduct iondes
investissementsà
la collecte,
et
des équipements annexescomme
la
mécanognaphie,les analyses,
suppnession dremploi)-amél
iorée
enqualité
(suppression
decentains
invest issementsà
lrusine,
panexemple,
moins denéfnigénation-;
meilleuneval
onisafion
des pnoduits
finis),
-négulanisée
(élimination
dusuréquipement,
polit
iquedes
investissementsfacil
itée),
sontévidents.
On Ia
pnoduction Iait
ièr"ebnetonne, dispensée,
àpno-ductivité
médiocneest
loin
de connespondne au niveau souhaité.Le nenf oncement
dela
compétivité deltindustnie,
suntout lonsquecel
le-ci
atteint
unniveau
élevé de nationalisat
ion,
exige
désonmaisune accélénation de I
tévolution
dela
pnoduction.Ltindustnie
det nansfonmation
devient
alons un agentactif
de
la diff
énenciationdes stnuctunes de
la
pnoductionlait
ière.
Drun côté, apnès êtne devenue
le
débouché pnesqueexclusif
de lapnoduction,
elle
est
en mesune defixen
descon-dit
ions draccès au manché pounles
pnoducteuns:
une fourni-tune minimumest
deplus
enplus
fnéquemmentexigée.
Dans les cas decollecte
enbidons,
des entnepnises nefusent aujoundthuide namassen
le
lait
des pnoducteunsdont les
livnaisons
quoti-diennes
sontjugées
tnop faibl
es(l),
apnèsles
avoin incités
à
livnen
au moment deconstituen
leuns zones(cf.
Négobeuneuf,GILAP et
Entnemont panexemple).
ll
ne nesteplus
à cespnoduc-t
euns,
pendant I eun débouché, QUIà abandonnerla
pnoduction lai-tiène,
à moinsqulayant
consenvé écrémeuseet
banatteet
la
pno-xi m
ité
dtun manchéle
penmettant,
ils
puissent
nepnendne les(Ftrop
faible
dans lrabsolu
(ZOI est le
minimum
actuel),
ounela-t
ivement,
en fonctbn du pancouns supplémentaine à effectuen panle
collecteur.
15.
f
abnications fenmiènes.
Dansles
cas de collecte
envnac,
dans desexploit ations
équ ipées de bacs nefnoidisseuns,
pnatiquéejusqulà
pnésent suntout pan I escoopénatives, ltélimination
despetits
pnoducteunssteffectue
plus
discnètement mais dtemblée à un niveauplus
élevé
(40 à 60 I/iourl (t)
canle
maténiel
estmoins
divisible
quele
biConclassique.
Ainsi
se tnouve sunmontéela
rrfatalité
stnuctunell"rr
l2l
dela
petite
pnoductionlait
iène.Dtun autne
côté,
dans satentative
denedistribution
de
la collecte
entne
unplus
petit
nombne delivneuns,
ltindus-t
nie
nésenvedes
incitations
f inanciènesà
centaines catégoniesde
pnoducteuns:
les
pnimesà la quantité, à
la
pnoductivité(lait/ha) ,
aulait
dthiven, sont la sanction
qui
expnimela
pné-f énence des
entnepnises
en matiènedtoffre
; elles sont,
enout
ne,
un outiI
de concunnence à un momentoù les pnix
de baseont
tendanceà sluni fonmisen
; de
sonte quraucune finme nremploiele
même banême...
Pounles
plus
favonisés,
ces pnimes peuventnepnésenten 3
à
6centimes
supplémentai nes panlitne.
Ltindustnie
lait
iène steffonce,
enfin,
dtagin sun lepnocessus de
dif fusion
du pnognès technique en founnissant desrrsenvicestt
qui
peuvent penmettne aux pnoducteuns de pnognessenpl
us
napidement dansle
sens nechenché.La
gamme des rlservicesrlainsi
pnoposésest
tnès
lange,
pnincipalement dansles
ent nepnisesà
statut coopénatif
:
elle
va desconseils
à la conduite
destnou-peaux, à
la
location
demain-dloeuvne
temponaine (trachens denemplacement), en
passant
pan lrappnovisionnement en génisses, en maténiel (bacsnefnoidisseuns),
la
constnuction
de pla nsdtéta-bles,
la collecte
et
le
placement desveaux, etc
...
Ltétat
dravan-cement de
cette
polit
ique est
vaniable
selon
les
finmes:
centainespnat i
quent
enconela
collect e
comme une rrcueilletterr mais dessociétés
commeEnidel
et
la
coopénative dePloudaniel,
dont lesai nes
dractivi
t ésont
stabilisées depuis
longtefipsr
jouentun
nôle de pionnien dansle
domaine.Le
pouvoindtintenvention
delrindustnie
est
dtailleuns
nenfcncé panle
fait
quecentains
capit aux publ icsdestinés à
la
vulganisation, à
lt
assitance
techniqueet
à
lréquipement desexploitations
ont tendance
àtnansiten pan
le
canal desentne-pnises
de t nansfonmation:
les
cnédits
et
subventions obtenus panles
finmes pounltachat et le
placement desbacs
nefnoidisseunschez
leuns livneuns constituent
unexemple;
lerrcontnat
de pnognèsI a i
t-vi
ande rr si gné en novembrel 97 2 entne
I t intenpnofess ion bne tonneet le
FORMAva
égal ement dans ce senspuisque,
poun plusieunsdes
actions pnévues, ltent
repnise lait
iène peut êtnele
maitned I oeu
vre.
(t)
60l/joun
connespondent, enBnetagne, à
la
pnoduction de7 à
Évaches. OF,
en
197O-71, 5? 0lo desexploit
ations
laitiènes
Lnetonnesont moins
de
l0
vaches . . .(:)
Cf.
Cnanney-Senvolin :
Les
stnuctuneset les
excédentslaitiens
16
Cependant que fonctionne ce double mécanisme de
nef oul ement des pnoducteuns rrmanginauxrr
et
destimulation
despnoducteuns lléconomiquesll,
les
entnepnises entendentslat
tacherles
pnoducteunsqurelles
contni buent à fonmen.Cet objectif
peutêtne
atteint
panle biais
de contnatsécnits
(gniOet en pnopose àses
plus
gnosfounnisseuns), mais aussi
pan desformules
plussouples
tel
que Irinstallation
dt un bacnefnoidisseun,
oule
vense-ment annuel
des
pnimes (des nistounnes dansle
cas descoopérati-ves) qui
engagentles
pnoducteuns àune plus
gnande fidèlité
vi
sà
vis
deleun
collecteun.
Plus
génénalement,les
finmeslaitiènes
développerl
t
vis-à-vi
s
de leuns founnisseuns une pol itique
publi-citaine,
eul
st appanenteà
celle
dtun vendeunà
ltégand dela
cl ientèle
quril
veut
consenven:
il
est vnai
queles
pnoducteunsconstituent
non seulement une sounce dlappnovisionnement maisencone un débouché non négligeabl
e,
pounles
pnoduitsfinis
de ltindustnie
(l) I
en
197O,les
nétnocessions aux agniculteuns nepnésentaient en moyenne 9à
10 0lo duchiffne
dtaf f aines desix
impontantessociétés
(2).
Les équipes dtagents denelation-cul tune (A.
n. g.
),
les visites
en gnoupesà
ltusine,
les
rrsenvi-cesrr,
les bulletins
deliaison
mensuels,
ltembauche pnionitainedes
enfants
delivneuns,
outne leunobjet dinect,
assunentainsi
à
ltentnepnise
une
image de manque f avonable,
propne à
neteninles
pnoducteunset
à
les
intégnenàtrleunrr entnepnise
(3).
Unnes-ponsabl
e
deBnidel
a clainement
défini
les
deux
bénéfices,
lrunmonal, lrautne
maténiel
quenetine
la
société
de sapolitique
àI régand de
ses
livneuns.des
r i ens
.,
;;;,Ii:
::=J;;
ii
Ji"1,
:i'3iï,
ii#
:ïl
i=î"ll
o,,
est
tout à
fait
indispensable au développement hanmonieux decel
le-ci,
penmettent aux pnoducteuns dtaccnoftneleun
spéciali-sation vens
le lait,
et pan le
fait
mêmela
compétivité
deltentne-pnise
...
rr(4).
Modelage économ ique dela
pnodrrtion
et
intégna-t
ion
idéologique
des pnoducteunsvont
de
pain.lll-6"tl= le
contnat pnoposé pan Bnîdel,
le
pnoducteun srengageà
la fois
à
livnen
la totalité
de sa pnoductionet à
nepnendne àla société le
beunne,le
fnomageet la
poudne nécessainesà
saconsommation,
ainsi
quele lait
neconstitué
poun son élevage deveaux.
(2)
Négobeuneuf,Bnidel,
Entnemont-Mancillat,
CAB, ULB
(Unicopa), coopénative de Ploudaniel.
(S)
Unecinculaine
denov.
71de
la Société
Depincé neparle-t-elle
pas
derrla
gnandefamil
le
des Pnoducteuns dela Laitenie
MontSaint-Michel
...rr
(+) U. P.