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Régions urbaines, régions rurales

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01351456

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Submitted on 3 Aug 2016

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Régions urbaines, régions rurales

Gérard-François Dumont

To cite this version:

Gérard-François Dumont. Régions urbaines, régions rurales. Population et avenir, Association

Popu-lation et Avenir 2016, pp.3. �10.3917/popav.728.0003�. �hal-01351456�

(2)

Régions urbaines, régions rurales

Peut-on, en France, distinguer des

ré-gions à dominante urbaine et d’autres

à dominante rurale ? Et quel critère

uti-liser ? Puisqu’il n’en existe pas

d’incon-testable, pourquoi ne pas recourir à un

critère qui corresponde à des normes

administratives ?

E

n France, le critère des 10 000 habitants pour les

communes est une borne courante selon diffé-rentes réglementations. Par exemple, en applica-tion d’une loi de 2002, les communes de moins de 10 000 habitants effectuent un recensement exhaustif de leur population et de leurs logements alors que les communes de 10 000 habitants ou plus ne font l’objet que d’enquêtes, comme si le législateur considérait que ces deux types de taille communale étaient de nature différente.

En conséquence, pourquoi ne pas considérer que les com-munes de moins de 10  000 habitants sont plutôt d’une nature à dominante rurale et celles de 10 000 habitants ou plus plutôt de nature urbaine ? Certes, on peut objecter que certaines communes de moins de 10 000 habitants peuvent se trouver en continuité de bâti d’une commune beaucoup plus peuplée. Mais, à l’inverse, il existe aussi des communes de 10 000 habitants ou plus dont la nature pleinement ur-baine se trouve discutable en raison d’une densité limitée ou du faible espace-temps entre le centre-ville et des pay-sages ruraux. Selon le critère ci-dessus, la France métropo-litaine est mi-urbaine mi-rurale, avec 48,2 % de sa popula-tion domiciliée dans des communes de 10 000 habitants ou plus, un pourcentage supérieur au taux d’urbanisation de la France selon les critères d’Eurostat1 (41,7 %).

Pour étudier les régions françaises, il est préférable de les considérer dans leur périmètre antérieur au 1er janvier 2016, soit 22 régions, dans la mesure où les nouveaux périmètres, en 13 régions, engendrent des moyennes ré-gionales qui lissent trop les différences. D’ailleurs, les 22 régions demeurent, notamment pour deux raisons : d’une part, en application de la politique régionale européenne jusqu’en 2021  ; d’autre part, parce que les anciens noms pourraient perdurer2.

La borne des 10 000 habitants conduit à la typologie3 suivante : Deux régions très urbaines : l’Île-de-France, avec 83,9 % de sa population habitant dans des communes de 10 000 ha-bitants ou plus, et Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec 71,3 %. La première est une région au peuplement très centralisé sur Paris et son environnement immédiat puisque nombre de communes franciliennes, comptant entre 65  000 et

1. Dumont, Gérard-François, « France : la fin de l’urbanisation ? », Population

& Avenir, n° 726, janvier-février 2016 ; Eurostat, 172/2015, 5 octobre 2015.

2. La région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine créée le 1er janvier 2016, tout

en prenant le nom de Grand Est, conserverait l’affichage des trois dénominations précédentes. De même, la région Hauts-de-France, nom voté par le Conseil régional le 14 mars 2016, comprendrait le sous-titre « Nord-Pas-de-Calais-Picardie ». 3. Cette typologie n’inclut pas les Dom, dont le taux très élevé de population vivant dans des communes de 10 000 habitants ou plus s’explique par des superficies communales considérablement plus vastes qu’en métropole.

120 000 habitants, sont limitrophes de Paris (Boulogne-Bil-lancourt, Saint-Denis, Montreuil, Aubervilliers…). Quant à Provence-Alpes-Côte d’Azur, une grande part de son peu-plement se concentre sur les communes du littoral.

Trois régions sont plutôt urbaines, avec un pourcentage de population vivant dans les communes de 10 000 habitants ou plus légèrement supérieur au pourcentage défini par Eu-rostat. Pour Rhône-Alpes, le sillon rhodanien et les caracté-ristiques géographiques des vallées alpines engendrent une certaine polarisation du peuplement. Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’héritage de la concentration du peuplement dans les bassins bénéficiant des sources d’énergie de l’ère industrielle continue d’exercer des effets. En Alsace, le peuplement est do-minant dans la plaine située dans la moitié orientale, dont la densité élevée contraste fortement avec la moitié occidentale.

Huit régions sont plutôt à dominante rurale, avec entre un tiers et deux cinquièmes de leur population habitant dans des communes de 10 000 habitants ou plus. Enfin, dix régions peuvent être considérés à dominante très rurale, avec plus des deux tiers de la population habi-tant dans des communes de moins de 10 000 habihabi-tants. Le record est détenu par la Basse-Normandie, dont 76,5 % des habitants sont dans ce cas, suivie de Poitou-Charentes. Ainsi, le mode de peuplement varie considérablement selon les régions françaises. Le ministère de l’Éducation nationale avait proposé, au programme du concours de recrutement des professeurs d’histoire-géographie en 2010, « la France en villes »4. Pour 2017, il vient de déci-der le thème « la France des marges ». L’analyse ci-dessus montre combien la France des marges, au-delà des com-munes les plus peuplées, ne doit pas nécessairement être considérée comme marginale.

4. Dumont, Gérard-François (direction), La France en villes, Paris, Sedes, 2010.

par

Gérard-François

Dumont

Mai-juin 2016 • N° 728 • POPULATION AVENIR

3

ÉDITORIAL

La France

des marges,

au-delà des

communes les

plus peuplées,

ne doit pas

nécessairement

être considérée

comme

marginale.

0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 22 Basse-Normandie 21 20 Poitou-CharentesFranche-Comté 19 Bourgogne18 Corse 17 Picardie 16 Lorraine 15 14 AuvergneLimousin 13 Bretagne 12 Centre-Val de Loire 11 Champagne-Ardenne 1O Midi-Pyrénées 9 Pays de la Loire 8 Aquitaine 7 Haute-Normandie 6 Languedoc-Roussillon5 Alsace 4 Nord-Pas-de-Calais3 Rhône-Alpes France métropolitaine 2 Provence-Alpes-Côte d’Azur1 Île-de-France

Proportion d'habitants dans des communes de 10 000 habitants ou plus

L

APOPULATION

DESRÉGIONSFRANÇAISES

VIVANTDANS

DESCOMMUNES

DE

10 000

HABITANTS

OUPLUS 83,9% 71,3% 48,2% 42,8% 42,8% 42,4% 40,3% 39,3% 38,9% 37,6% 37,3% 37,2% 35,5% 32,0% 31,9% 30,2% 29,9% 29,7% 28,4% 28,1% 26,8% 23,7% 23,5%

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