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Le modèle défi : débouchés, emplois, filières interindustrielles

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Academic year: 2021

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François Péronnet

François Rocherieux

Le modèle défi : débouchés, emplois, filières interindustrielles

In: Économie & prévision. Numéro 58, 1982. Le modèle défi : débouchés, emplois, filières interindustrielles. pp. 3-5.

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Péronnet François, Rocherieux François. Le modèle défi : débouchés, emplois, filières interindustrielles . In: Économie & prévision. Numéro 58, 1983-2. Le modèle défi : débouchés, emplois, filières interindustrielles. pp. 3-5.

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Le modèle défi : débouchés*

emplois, filières interindustrielles

François Péronnet, François Rocherieux,

Bureau emploi-salaires Université de Paris IX-Dauphine de la Direction de la prévision et Centre d'études de l'emploi

Une préoccupation ancienne de l'analyse économique était de rattacher les mouvements de l'emploi à l'évolution de la division du travail. En témoigne l'idée -présente explicitement chez Smith, Ricardo ou encore Marx- que la croissance modifie incessamment l'état de la division du travail au sein du système productif. Les approches plus modernes ont généralement né gligé ce thème en privilégiant, qui le discours macroéconomique, qui les comportements mi

croéconomiques. Pourtant, le mode d'accumulation du capital, l'évolution des manières de consommer et, particulièrement, l'ouverture des économies aux échanges extérieurs ont d'évi dence profondément modifié les structures productives. Seul l'apport de Leontief s'inscrit vér itablement dans la logique des interrogations que suscitent ces évolutions, en analysant globa lement les structures de spécialisation à l'aide des modèles interindustriels. Pourtant, que ce soit à l'intérieur de cette discipline aujourd'hui relativement autonome ou en tant qu'élément central dans les instruments de simulation macroéconométriques, l'utilisation de la modélisat

ion interindustrielle ne s'appuie pas sur un statut théorique très précis et reste largement sou mise à l'empirisme. Or, l'apport spécifique des modèles de Leontief est de saisir les liens fondés sur l'échange de biens et services qui s'établissent entre les divers agents de l'économie. Il s'agit donc d'une représentation de la division du travail existant à ce niveau dont il faut défi nir le cadre théorique, spécialement quand une problématique d'analyse de l'emploi l'érigé en

instrument de mesure. Les propriétés formelles des modèles interindustriels amènent à propo ser ici les concepts de filière économique et de section macroéconomique pour expliciter les rapports entre caractéristiques structurelles et fonctionnelles du système productif . L'original ité de la démarche est ainsi d'inscrire chaque emploi à la fois dans le réseau des inte rdépendances de filière et dans le découpage sectionnel de l'économie. Empiriquement, le re cours obligatoire aux tableaux d'échanges interindustriels constitue la principale difficulté méthodologique. En effet, la vision dominante de cet outil statistique en fait d'abord un instr ument de cohérence comptable inadapté à la description d'une économie ouverte. Rompre avec cette logique passe par la construction d'un modèle purement national isolant les échanges de biens et services représentatifs de la division du travail. Ce regain d'actualité des modèles in terindustriels pour analyser l'emploi n'est pas exclusif des approches plus traditionnelles dont il constitue, aujourd'hui, le complément. En témoignent l'information et les mesures intégrées dont on peut ainsi disposer, particulièrement en ce qui concerne les effets de la spécialisation internationale sur l'emploi. Un modèle comme Défi doit bien sûr être encore affiné et perfec tionné, mais son apport constitue déjà un moyen supplémentaire de réflexion en matière de politique économique.

Les auteurs remercient Madame Michèle Chauvin pour le soin qu'elle a apporté à la frappe d'un manuscrit diffi cile.

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Analyser l'affectation de la main-d'œuvre dans ses rapports évolutifs avec les grandes fonctions macroéconomiques et les structures productives est aujourd'hui une démarche cer tainement plus nécessaire encore que par le passé ; en effet, elle permet de mesurer les conséquences, sur l'emploi ou sur d'autres facteurs, des transformations du système productif, particulièrement des spécialisations dues à des échanges i nternationaux croissants et ainsi de préciser les conséquences diverses de la politique économique. La théorie des modèles interindustriels et les extensions naturelles qu'on en propose ici, apparaissent comme l'outil privilégié d'une telle entre prise.

A la différence des recherches déjà effectuées dans ce domai ne à l'aide de l'analyse interindustrielle, on ne se donne pas ici principalement pour objectif ce qu'il est convenu de dési gner par «comptabilité en emplois». En effet, on propose de construire une problématique générale d'analyse globale du système productif, en articulant les concepts théoriques et l'instrument de mesure nécessaire, pour dépasser la seule ambition comptable.

La démarche doit donc enchaîner trois niveaux différents. Tout d'abord, il s'agit de dégager du modèle théorique et de ses propriétés formelles, un corps d'hypothèses garantissant l'interprétabilité des mesures dans un cadre conceptuel ori ginal. Cette première étape fournit des conclusions de portée générale pour l'analyse interindustrielle et définit les exigen ces de son application particulière à l'étude de l'affectation de l'emploi, objet principal du présent modèle. On peut alors élaborer avec précision la démarche méthodologique à suivre dans une seconde étape pour traiter les données statistiques. L'utilisation empirique de l'instrument permet enfin, en confrontant les mesures obtenues au cadre d'analyse théori que, d'illustrer l'apport de la problématique proposée. Cependant, les trois articles présentés ci-après ne suivent pas un tel enchaînement. Etant donné les difficultés de l'approche, on a préféré les concentrer dans une discussion spécialement consacrée aux questions d'ordre théorique et conceptuel. Le premier article résume l'ambition et les caractéristiques du modèle ainsi que la méthodologie de sa construction. Cette présentation permet au lecteur plus intéressé par les résultats concrets contenus dans le dernier article, de disposer de la grille nécessaire à leur interprétation. Ainsi, le but de cet arti

cle «Le modèle Défi: problématique, principaux concepts et applications» est de montrer que la compréhension des consé quences sur l'affectation de l'emploi de la division du travail au sein de l'économie passe par la construction d'un modèle global du système productif. L'exigence absolue de séparer les flux de production qui y circulent selon leurs origines -nationale ou importée et passée ou actuelle- afin de garant ir une interprétation non équivoque des résultats, aboutit à faire du modèle interindustriel «purement national», le noyau central d'une telle analyse. Les propriétés théoriques de «partition» selon les débouchés finals et de «décomposition» des flux de production en fonction de leurs contenus en facteurs

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primaires amènent alors à définir les concepts de «section macroéconomique» et de «filière économique». On dispose ainsi du cadre nécessaire pour appréhender l'affectation de l'emploi à partir des caractéristiques macroéconomiques du système productif et pour expliciter, ensuite, les fondements structurels de l'évolution des grands agrégats.

Cette mise en perspective systématique de deux niveaux habi tuellement séparés débouche sur une représentation de la

main-d'œuvre selon quatre caractéristiques: d'abord, tradi tionnellement, la qualification du travail et la branche d'ori gine, ensuite, la filière d'appartenance et la fonction macro économique.

La structuration des échanges de produits en filières écono miques caractérisant les spécialisations au sein du système productif, d'une part, et la synthèse sectionnelle représentant la partition de l'économie en fonction de ses débouchés ma croéconomiques, d'autre part, sont donc deux étapes fonda mentales de la démarche. Le second article «filières du système productif et sections macroéconomiques» propose une formal isation de ces concepts dans la perspective d'un modèle

d'analyse généralisée de la spécialisation économique et de la division du travail au sein du système productif.. Mais, étant donné les connotations souvent attachées au concept de «section» et de «filière», il a paru nécessaire de discuter brièvement certaines propositions en matière de découpage macroéconomique et de recomposition des branches du sys tème productif qui ne s'appuient pas véritablement sur les

outils de l'analyse interindustrielle.

L'information produite grâce à ce modèle est illustrée dans le troisième article «Trois exemples d'application du modèle Défi à la dynamique de l'emploi et à l'internationalisation de l'économie». Parmi les possibilités de l'instrument, on a pri vilégié ici des thèmes qui constituent actuellement une pré occupation majeure.

La «relecture» de la dynamique macroéconomique de la période récente au travers du système sectionnel montre, en matière d'emploi, toute l'importance des débouchés inter nationaux du système productif. Mais plus généralement, le rapprochement des caractéristiques structurelles de la section exportatrice et du mode de pénétration des importations dans l'économie conduit à souligner la contrainte d'interdépendance des internationalisations amont et aval. La place particulière des biens d'équipement professionnel justifie enfin la compar aison des deux activités de l'équipement électrique et de l'électronique dans une analyse situant ces filières, à la fois du point de vue de leur spécialisation macroéconomique et de leur insertion dans le système productif.

Ces trois exemples ne couvrent cependant qu'une partie du champ d'application actuel d'un modèle qui reste, par ailleurs, perfectible, particulièrement pour une analyse élargie des conséquences de la spécialisation économique.

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