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Révision et adaptation de l’échelle de la colère éprouvée au volant auprès des conducteurs camerounais

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02533228

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02533228

Submitted on 15 May 2020

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au volant auprès des conducteurs camerounais

Sylvain Gautier Ngueuteu Fouaka

To cite this version:

Sylvain Gautier Ngueuteu Fouaka. Révision et adaptation de l’échelle de la colère éprouvée au volant auprès des conducteurs camerounais. RTS - Recherche Transports Sécurité, IFSTTAR, 2020, 2020, 10p. �10.25578/RTS_ISSN1951-6614_2020-06�. �hal-02533228�

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Reçu le 25/05/2018 accepté le 26/12/2019 en ligne 06/04/2020

https://doi.org/10.25578/RTS_ISSN1951-6614_2020-06

Cet article est distribué suivant les termes et les conditions de la licence CC-BY-NC-ND 4.0 https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/deed.fr

Révision et adaptation de l’échelle de la colère éprouvée au volant

auprès des conducteurs camerounais

Revision and adaptation of the psychometric properties of Driving Anger Scale (DAS) on

Cameroonians drivers

Sylvain Gautier Ngueuteu Fouaka

© Univ Gustave Eiffel, IFSTTAR 2020

Résumé La mise en évidence des qualités métrologiques

de la version révisée et adaptée de la Driving Anger Scale (DAS) auprès des conducteurs camerounais fait l’objet de la présente recherche. Cette échelle à six facteurs révisée et adaptée à partir de celle traduite en français [27, 28] a permis d’interroger 336 automobilistes des villes de Dschang et Bafoussam sur la manière par laquelle ils déclarent éprouver de la colère dans certaines situations de conduite. Les résultats des propriétés psychométriques réalisés (analyse factorielle exploratoire, fiabilité et fidélité) confortent la structure à 6 facteurs de la DAS avec des indices de fiabilité acceptable (alpha de Cronbach variant entre 0,71 à 0,81 pour chaque facteur et α = 0,94 pour l’échelle globale) et une interrelation entre lesdits facteurs et l’échelle globale (indice de corrélation oscillant entre 0,71 à 0,95). Une échelle de mesure de la colère éprouvée au volant est élaborée avec des propriétés psychométriques acceptables s’adaptant convenablement aux conducteurs camerounais. Les résultats obtenus sont soutenus par une abondante littérature et les stratégies de gestion de la colère du conducteur sont proposées.

Mots-clés colère au volant, agressivité, hostilités,

automobiliste, accident de la circulation

Abstract The highlighting metrological qualities of

revised and adapted version to Driving Anger Scale (DAS) among cameroonian drivers is the subject of this research. The six factors of French translation [27, 28] revised and adapted, allowed to 336 motorists of Dschang and Bafoussam cities on way they declare anger in some driving situations. The psychometric properties achieved (exploratory factor analysis, reliability and fidelity), support the 6 DAS factors with acceptable reliability indices (Cronbach's alpha varying between

0.71 and 0.81 for each factors and α = 0,94 for global scale) and interrelationship between each factors and the global scale (correlation index oscillating between 0.71 and 0.95). A scale of measurement of the driving anger is developed with acceptable psychometric properties adapting appropriately to cameroonian drivers. The results obtained are supported by an abundant literature and the driver's anger management strategies are proposed.

Keywords Driving anger, aggression, hostilities,

motorists, traffic accident

1. Introduction

Les accidents de la route constituent un véritable problème de santé publique pour les pays en voie de développement, au sein desquels il est enregistré 90% des décès [1]. La région africaine comprenant la majeure partie des pays en voie de développement est la plus préoccupante. Elle enregistre le taux de mortalité le plus élevé, estimé à plus de 246 000 décès chaque année, soit 26,6 décès pour 100 000 habitants (contre 17,4 pour 100000 à l’échelle mondiale) [2].

Au Cameroun, pays en voie de développement, la situation est alarmante. Il est enregistré en moyenne 16583 accidents de la route avec un ratio de plus de 1500 personnes tuées chaque année [3]. En l’espace de huit (08) mois, c’est-à-dire entre le mois de Janvier et d’Août 2017, il a été dénombré 4190 accidents de la route, dont 179 mortels, 784 corporels et 3227 matériels enregistré [4].

Sylvain Gautier NGUEUTEU FOUAKA (*) Université de Dschang

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Les chiffres susmentionnés posent un problème de préservation de la sécurité routière au Cameroun surtout lorsqu’on compare le taux de motorisation, le réseau routier, le niveau de trafic et la taille de sa population [2] avec d’autres pays de même niveau de développement. Dans ce pays, l’accident de la circulation est considéré comme la deuxième cause de décès après le paludisme. Face à cette situation, il incombe aux praticiens et chercheurs d’identifier les facteurs qui sont à l’origine de la survenue de ces accidents afin de proposer les stratégies d’anticipation et de gestion adaptées pour les atténuer.

Dans l’analyse des causes majeures des accidents de la circulation, la littérature cite les causes humaines, infrastructurelles et environnementales [3, 4]. Parmi ces trois facteurs, ceux d'origine humaine bénéficient d’une attention particulière. Certains auteurs affirment d’ailleurs que peu importe le pays, le comportement humain est le premier facteur causal de la survenue des accidents de la route [5]. D’autres, vont plus loin en soutenant qu’à 90%, la survenue d’un accident ou d’un incident de la route est induite par erreur humaine [6]. Arguant cette idée, Deffenbacher, Filetti, Lynch, Dahlen et Oetting font remarquer que la plupart des accidents générés par erreur humaine impliquent une conduite agressive [7]. Dans la perspective de la sécurité routière, plusieurs résultats de recherche soutiennent l’existence d’une corrélation entre l’agressivité et les émotions négatives avec en première ligne la colère [7, 8, 9, 10, 11].

La colère éprouvée au volant

La colère au volant décrit une excitation émotionnelle et physiologique de la colère qui découle d'un évènement de conduite spécifique [9]. Elle apparait lorsqu’un but important pour l’individu est menacé par une injustice ou une insulte [12]. Elle tend à s’accentuer si une source (une personne) est jugée responsable et l’individu pense avoir les capacités de rétablir la situation telle qu’elle devrait être idéalement [13]. La colère au volant peut être exprimée ou éprouvée. Cette recherche s’intéresse dans une double mesure au versant éprouvée de la colère. La première est celle qui s’inscrit dans la logique des propos de Maxwell, Grant et Lipkin [14] qui postulent que, la dimension éprouvée de la colère est actuellement l'un des prédicteurs les plus influents des agressions et autres formes de conduite à risque. La seconde repose sur l’aspect situationnel et les conséquences immédiates que la colère éprouvée pourrait générer dans le trafic. À titre illustratif, l’analyse des conclusions des recherches conduites en situation réelle et sur stimulateur, permettent de découvrir que les conducteurs qui ont tendance à éprouver de la colère au volant présentent des comportements agressifs et sont susceptibles d’endommager leur véhicule ou de se blesser lorsqu’ils orientent leur colère vers leur véhicule [7]. Aussi, ils sont plus enclins à accélérer sur un simulateur de conduite [9]

et présentent plus d'excitations, de pensées hostiles suite à une provocation, des comportements de transgression et des accidents auto-déclarés [15, 16, 17].

L’importance de la problématique de la colère observée chez les conducteurs a motivé les chercheurs à développer des outils d’analyse pour mieux comprendre ce phénomène et parvenir à sa gestion. Parmi ces outils, figure l’échelle de la colère au volant en anglais la

Driving Anger Scale (DAS) [10]. Cette échelle évalue les situations de conduite qui peuvent motiver un conducteur à se mettre en colère.

Pour sa conception, Deffenbacher et ses collaborateurs [10] ont mis sur pied 33 situations regroupées en 6catégories telles que : (1)« Progression gênée à cause

d’un autre usager » (8 situations de conduite où la progression de l’automobiliste est gênée en raison de la conduite des autres usagers qui l’obligent à ralentir), (2)« Discourtoisie » (4 situations de conduite où des usagers sont peu courtois), (3)« Conduite illégale » (4 situations de conduite où d’autres usagers adoptent des comportements de conduite particulièrement dangereux), (4) « Présence des forces de l’ordre » (4situations de conduite où les forces de l’ordre sont présentes), (5)« Conduite agressive » (6 comportements agressifs dirigés contre l’automobiliste) et (6)« Circulation entravée » (7 situations de conduite

empêchant l’automobiliste de progresser rapidement vers sa destination) [10, 16, 17, 18].

Selon Deffenbacher, Stephens et Sullman [19], la DAS est actuellement la mesure la plus citée de la construction psychologique de la colère au volant. La version initiale a été développée en 1994 sur un échantillon d'étudiants inscrits dans une université américaine. Depuis cette publication, elle a été validée auprès d’un large éventail de conducteurs de 12 pays. Il s’agit des conducteurs de la population générale en Chine [20], au Japon [21], en Malaisie [22], en Nouvelle-Zélande [23], en Turquie [18], en Ukraine [24] en Finlande, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni [25, 26] et les populations universitaires en France [27, 28] et en Espagne [29, 30]. Sur cinq des douze études, la solution initiale à six facteurs a été retenue [18, 20, 21, 22, 29]. Par ailleurs, sur les 7 autres études, différentes structures factorielles ont été obtenues.

Bien que la colère soit un sentiment universel propre à tous les conducteurs, les situations qui la provoquent varient selon les cultures [18]. En effet, cette variation interculturelle a été reconnue comme la principale limite de la DAS. En fait, telle que développée et validée, la DAS ne peut être considérée comme une mesure universelle évaluant la colère des conducteurs. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle 5 des 12 études psychométriques d’évaluation de la DAS n’ont pas unanimement convergé sur les situations qui la provoquent. Par exemple, tandis que Lajunen et ses collaborateurs abandonnent le facteur « Présence des

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3 forces de l’ordre » qu’ils considèrent comme étant peu

observé chez les conducteurs britanniques et norvégiens, Villieux et Delhomme trouvent que ce facteur est essentiel et présent dans le contexte français. D’ailleurs, ils maintiennent ce facteur durant la validation de la DAS en France [27, 28].

En plus des différences interculturelles observées durant la validation de la DAS, une autre limite réduisant sa généralisation a été relevée par Deffenbacher, Stephens et Sullman [19]. Ces auteurs précisent que les études psychométriques publiées jusqu’en 2016 ont été menées dans des pays occidentaux, précisément d’Amérique, d’Europe et d’Asie. Il existe donc très peu de recherches publiées sur les automobilistes en Afrique, malgré l’abondante littérature existante sur la question. Utilisant le Driver Behavior Questionnaire ou encore la version initiale de la DAS, les chercheurs sud-africains et nigérians [31, 32] ont remarqué que la plus part des conducteurs de leurs pays déclarent éprouver de la colère au volant pendant une année. Mais, au plan méthodologique, ces auteurs omettent de valider et contextualiser les situations de la DAS aux réalités locales malgré les différences contextuelles observées (conditions météorologiques, infrastructures routières, états des routes, situation environnementale, condition de conduite, etc.). Nous soutenons qu’une attention particulière mérite d’être portée à l’utilisation de la DAS en contexte africain.

Évaluation de la colère au volant en contexte camerounais

Au Cameroun, le transport routier représente environ 53% de la production et son réseau routier comporte environ 112973 km de route, respectivement 10 158 km de routes revêtues et 102 815 km de route en terre [3]. Sur l’ensemble des routes revêtues, 7 241 km de routes nationales sont bitumées et l’essentiel des routes interurbaines (5 633 km) sont en terre [3] et il n’y a pas d’autoroute [33].

Pour ce qui est du comportement des conducteurs, le magazine Slate Afrique du 01 Septembre 2011 [34] postule que la conduite au Cameroun est « l’anarchie

personnifiée ». Sur un axe comme

Yaoundé-Douala-Bafoussam considéré comme le « triangle de la mort », il est fréquemment observé « débouler deux camions

grumiers côte à côte », obligeant l’usager venant en sens

inverse à se déporter sur le bas-côté. Les conducteurs sont appelés « chauffards », car « ils doublent par la

droite, sur le côté, dans les virages et semblent ignorer le code de la route ».

Les comportement décrits par ce magazine permettent de déduire l’existence de l’hostilité chez les conducteurs. Les comportements hostiles sont associés aux collisions et sont d’ailleurs reconnus comme représentant des facteurs de risques très significatifs en sécurité routière. Par exemple, James et Nahl [35] avaient découvert que les automobilistes colériques et agressifs ont tendance à

privilégier les attitudes hostiles, défensives et suspicieuses à l’égard des autres automobilistes plutôt que la tolérance et l’acceptation de la diversité.

Le contexte de conduite camerounais constitue le principal mobile sur lequel se fonde le présent travail de recherche. Aussi, nous envisageons étudier la colère des conducteurs de véhicule automobile parce que ceux qui la ressente se livrent à (a) un étiquetage péjoratif ou une pensée verbalement agressive ; (b) une pensée physiquement agressive (c'est-à-dire penser à faire du mal à autrui et avoir les comportements qui font du mal, comme frapper le conducteur fautif ou le faire fuir de la route) ; (c) une pensée de vengeance ou de représailles (c’est-à-dire penser à montrer aux autres qu’ils peuvent les traiter comme ils l’ont fait, à se venger des autres et aux comportements nécessaires pour obtenir la vengeance) [19].

Aucune étude psychométrique identifiée à notre connaissance n’a été réalisée proposant la validation contextuelle de la DAS auprès des automobilistes camerounais, malgré les différences interculturelles et contextuelles présentées. Combler ce vide au sein de la littérature scientifique en proposant un outil d’évaluation de la colère éprouvée des conducteurs, constitue l’objet de la présente recherche.

Nous soutenons que la prise en compte du contexte spécifique de conduite favorisera une utilisation adéquate et adaptée de la DAS. Cette étude se donne pour objectif de réviser et adapter la DAS auprès des automobilistes camerounais. L’échelle révisée et adaptée permettra, d’une part d'identifier les automobilistes colériques et, d’autre part, de proposer les stratégies de gestion de cette émotion négative.

2. Méthode

Participants

336 conducteurs de véhicules automobiles des villes de Dschang et Bafoussam (Cameroun) ont volontairement pris part à cette étude. Ils sont tous des hommes (100%) ayant comme activité professionnelle le transport des biens ou des personnes. 49,7% des participants sont âgés entre 40 et 49 ans, 25% entre 18 et 29 ans, 12,5% entre 30 et 39 ans et 12,2% entre 50 à 59 ans. Ils pratiquent l’activité de conduite depuis 1 à 4 ans ( 43,9%), 5 à 9 ans (31%), 10 à 14 ans (6,4%) et 15 ans et plus (6,1%) et utilisent les Bus (5,1%), les Minibus (53,5%), les taxis (13,6%), les Camionnettes (14,4%) et les Camions (14,4%). 56,3% ont effectué des études secondaires, 25% des études primaires et 18,8% des études universitaires. Tous les participants ont rapporté avoir un permis de conduire (100%).

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Mesure et procédure

Échelle de colère au volant (DAS)

La colère que les participants déclarent éprouver au volant est généralement enregistrée par la DAS (Driving

Anger Scale) [10], traduite et adaptée en français

[27, 28]. Dans cette étude, la version française de DAS a été révisée afin que les situations décrites dans la version initiale s’adaptent convenablement aux automobilistes camerounais.

Dans les faits, certaines situations de conduite décrites dans la version initiale sont peu ou pas rencontrées au Cameroun. Elles ont été supprimées ou adaptées, car elles ne pourraient pas être à l’origine de la colère de l’automobiliste camerounais. Pour illustration, au cours d’une enquête conduite par Ngueuteu Fouaka [36], les participants interrogés ont affirmé ne pas rencontrer quotidiennement les situations décrites dans les items 1, 7, 8, 13, 23 et 28. Par exemple, l’item 13 « Quelqu’un

grille un feu rouge ou un stop » ou encore l’item 1

« Quelqu’un devant vous ne démarre pas alors que le feu est passé au vert » peuvent être très peu rencontrées, car au Cameroun, les feux de signalisation existent essentiellement dans les zones urbaines, malgré leurs présences, ils sont peu fonctionnels et pas respectés. D’autres items comme « Quelqu’un vous fait une queue

de poisson sur l’autoroute » ou « Quelqu’un passe devant vous pour prendre la place de parking que vous attendiez » ont également été décrits par les conducteurs

comme inexistants. En effet, l’absence des autoroutes dans le réseau routier et le faible nombre de parkings publics amènent à supprimer ces items. De même, l’état de la route avec une fréquence accrue des nids de poules ne peuvent permettre la formulation de l’item 28 « Un

cycliste qui circule au milieu de la route ralentit la circulation ».

Par ailleurs, la fréquence des injonctions des agents règlementant la circulation a motivé à la reformulation de l’item 1 comme suit « Quelqu’un devant vous ne démarre pas son véhicule alors que l’agent de police demande à votre rangée de passer ». Cependant, le nombre de kilomètres de route en terre sur l’ensemble du réseau, a également motivé à inclure une situation portant sur un facteur environnemental (poussière ou boue) inexistant dans la DAS. Un item a été formulé comme suit « Un conducteur roule trop vite dans une zone non bitumée et vous verse la poussière ou la boue ».

Après révision, 27 affirmations ont été obtenues réparties en 6 catégories telles que (1) « Progression gênée » (5 items, par exemple : « Un piéton traverse lentement la

route ce qui vous oblige à ralentir », (2) « Conduite

discourtoise » (4 items, par exemple : « Quelqu’un

devant vous ne démarre pas son véhicule alors que l’agent de police demande à votre rangée de circuler »),

(3) « Conduite illégale » (3 items, par exemple : « Un

conducteur dépasse largement la limite de vitesse autorisée » ), (4) « Présence des forces de l’ordre »

(3 items, par exemple : « On vous demande de stationner

et de laisser passer un convoi »), (5) « Conduite

agressive » (6 items, par exemple : « Un conducteur

roule trop vite dans une zone non bitumée et vous déverse la poussière ou la boue») et enfin (6) « Circulation

entravée » (6 items, par exemple « Un conducteur de

camion avec les matériaux qui se balancent vous empêche de doubler »).

Les conducteurs doivent s’imaginer pendant leur activité et estimer le degré de colère que peuvent provoquer chacune des situations [16, 17]. Dans la version initiale de la DAS, les participants sont appelés à déclarer leur colère sur une échelle de type Lykert en 5 points, allant de 1 « Pas du tout » à 5 « Très fortement ». L’étude réalisée par Ngueuteu Fouaka [35] a mis en évidence certaines difficultés rencontrées par les participants lorsque ceux-ci devraient donner leurs opinions sur la DAS. L’auteur justifie ceci en arguant que la plus part des automobilistes exerçant l’activité de conduite dans ce contexte sont peu scolarisés. Pourtant, la version initiale de la DAS a été développée auprès d’échantillons universitaires.

Afin de contribuer à une meilleure appréhension de la DAS, il a été introduit le principe de l’amorçage. L’amorçage est un mécanisme qui fait intervenir la mémoire de manière implicite, impliquant une récupération non consciente de l’information de la part du sujet. Il situe l’individu face à une réalité concrète. Dans notre cas, il a été formulé comme suit : « Pendant

votre activité de conduite » et les participants devaient se

positionner sur une échelle de type Likert allant de 1 (Pas du tout en colère) à 5 (Tout à fait en colère).

Les participants ont été invités à remplir volontairement un questionnaire sur papier au cours d'une période d'une heure (environ) portant sur les caractéristiques sociodémographiques et l’échelle de la colère éprouvée au volant adaptée aux situations de conduite camerounaise. Ils ont été informés de leurs droits et de la protection de l’information personnelle par le biais d'un formulaire de consentement éclairé, soulignant le fait que les données ne seront utilisées qu'à des fins de la recherche.

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3. Résultats

Les données collectées à l’issue de l’enquête font l’objet d’analyse descriptive, factorielle exploratoire, de fiabilité, de fidélité et de régressions linéaires simples.

Statistiques descriptives des items et facteurs de la version révisée de la DAS

Les scores de la DAS obtenus par les participants sont présentés dans le tableau 1. Globalement, les répondants déclarent éprouver de la colère dans les situations décrites dans la version révisée de la DAS (M = 92.38, σ = 23.53 ; Max = 135 et Min = 27). Aussi, des six (06) dimensions de la DAS obtenues grâce à l'analyse

factorielle exploratoire (Tableau 2), il ressort que la « Conduite agressive » est celle qui a généré le plus de colère (M = 18,25, σ = 5,60; Max = 30, Min = 6). Elle est suivie de la « Présence des forces de l’ordre » (M = 9.25, σ = 3,36 ; X max = 15, X min = 3), de la « Circulation entravée » (M = 15.87, σ = 4.29 ; Max = 25, Min = 5) et de la « Progression gênée » (M = 15.12, σ = 4.15, Max = 30, Min = 6). Par ailleurs, les catégories telles que « conduite discourtoise » (M = 8.68, σ = 2.00 ; Max = 20, Min = 4) et « conduite illégale » (M = 6.31, σ = 1.81 ; Max = 15, Min = 3) se sont révélées infructueuses dans la génération de la colère chez les conducteurs.

Tableau 1. Moyennes et écarts types des facteurs et items de la version révisée de la DAS

Item de la DAS M σ

DAS_ colère au volant 92,38 23,54

Pendant votre activité de conduite…

Facteur 1 : Conduite agressive 18,25 5,60

2. Un conducteur roule trop vite dans une zone non bitumée et vous déverse la poussière ou la boue 2,75 ,97

5. Quelqu’un se colle à votre pare choc arrière 3,31 1,04

13. Un conducteur accélère alors que vous tentez de doubler 3,19 1,38

17. Quelqu’un vous fait un geste obscène à propos de votre conduite 2,94 1,52

19. Un conducteur klaxonne à propos de votre conduite 3,38 1,45

22. Un conducteur envoie des mots blessants par rapport à votre manière de conduire 2,69 1,35

Facteur 2 : Conduite discourtoise 8,68 2.00

1. Quelqu’un devant vous ne démarre pas son véhicule alors que

l’agent de police demande à votre rangée de circuler 2,13 ,48

7. Un conducteur passe devant vous pour prendre la place de stationnement que vous attendiez 3,13 1,16 12. Un conducteur maintient ses pleins phares quand il vous croise 3,44 1,32 11. Quelqu’un qui sort derrière vous en reculant arrive sur vous sans regarder 3,88 1,16

Facteur 3 : Conduite illégale 6,31 1,89

8. Un conducteur roule très lentement devant par rapport à ce qui est recommandé 3,50 1,06 6. Un conducteur dans un embouteillage se faufile entre les voitures 2,94 1,10 20 Un conducteur dépasse largement la limite de vitesse autorisée 2,81 1,40

Facteur 4 : Progression gênée 15,12 4,15

3. Un piéton traverse lentement la route ce qui vous oblige à ralentir 2,75 ,97 9. Un conducteur qui roule sur une montée (par exemple une falaise) refuse de serrer sur la droite et laisser

circuler les autres

3,50 1,22 4. Quelqu’un qui roule trop lentement et fait ralentir la circulation 3,06 1,10 27. Vous rencontrez des travaux sur la route qui vous oblige à ralentir et suivre les déviations. 2,75 1,30 14. Un conducteur qui est lent à se garer bloque la circulation 3,13 1,16

16. Un conducteur à votre droite se rabat 3,00 1,17

Facteur 5 : Circulation entravée 15,87 4,29

21. Un conducteur de camion donc les matériaux se balancent vous empêche de doubler 3,19 1,38

15. Vous êtes bloqué dans les embouteillages 3,31 1,21

25. Un conducteur de camion de sable ou de gravier mal bâché se déversant sur votre voiture 3,31 1,26 24. Quelqu’un conduit un véhicule qui rejette des fumées d’échappement de diésel 3,13 1,31 26. Vous roulez derrière un engin lourd qui vous bloque la visibilité 2,75 1,30

Facteur 6 : Présence des forces de l’ordre 9,25 3,36

10. Vous voyez, dans un endroit caché, une voiture de police qui surveille la circulation 3,44 1,17 18. On vous demandez de stationner et laisser passer un convoi 2,94 1,52 23. Un agent de police vous fait signe de vous ranger même lorsque votre véhicule est vide 2,88 1,45

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Analyse factorielle exploratoire de la DAS révisée

En citant Costello et Osborne (2005), Cabrera-Nguyen estime que le recours à la rotation oblique « est toujours la meilleure approche parce que (a) les corrélations entre les facteurs sont la norme en sciences sociales et (b) les deux approches produisent le même résultat si les facteurs ne sont pas corrélés » [37]. Avec delta = 0, la rotation oblique effectuée et les facteurs dont la valeur propre (eigenvalue) supérieure à 1,00 ont été inclus dans

la solution factorielle. Un coefficient de saturation (corrélation inter-item) d’au moins .30 dans la matrice de types (pattern matrix) est utilisé comme critère d’inclusion d’un item dans un facteur. En effet, l'adéquation de l'échantillon obtenue de la DAS (KMO = .83) confirme les interrelations entre les facteurs. Il est donc nécessaire de poursuivre les AFE.

Tableau 2. Axe principal des facteurs extraits avec rotation oblique (N= 336)

Valeurs propres initiales

Total % de la variance % cumulés

Colère au volant 1. Conduite Agressive 11,66 43,20 43,20 2. Conduite discourtoise 3,28 12,17 55,37 3. Conduite illégale 2,98 11,06 66,44 4. Progression gênée 1,88 6,99 73,43 5. Circulation entravée 1,64 6,09 79,52

6. Présence des forces de l’ordre 1,11 4,13 83,66

Les 27 items de la DAS permettent de rendre compte de l’extraction de six (06) facteurs, avec 83,66% de variance totale correspondant respectivement à « Conduite agressive » (valeur propre = 11.66), « Conduite discourtoise » (valeur propre = 3.28), « Conduite illégale » (valeur propre = 2.98), « Progression gênée » (valeur propre = 1.88), « Circulation entravée » (valeur propre = 1.64) et « Présence des forces de l’ordre » (valeur propre = 1.11).

Fiabilité et fidélité de la nouvelle version de la DAS

La cohérence interne ainsi que les interrelations entre les sous-échelles ont été vérifiées à l'aide de l’indice de l'alpha de Cronbach et le coefficient de corrélation selon Pearson (Tableau 3).

Tableau 3. Corrélations et alphas de Cronbach de la DAS révisée et ses dimensions

1 2 3 4 5 6 7 1. Colère au volant (.94) 2. Conduite Agressive .94** (.81) 3. Conduite discourtoise .82** .78** (.72) 4. Conduite illégale .83** .71** .57** (.81) 5. Progression gênée .95** .87** .76** .78** (.75) 6. Circulation entravée .93** .85** .76** .83** .90** (.71)

7. Présence des forces de l’ordre .89** .75** .65** .82** .81** .80** (.73)

**. La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral). *. La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral). Les données entre parenthèses représentent les alphas de Cronbach

Les indices de la consistance interne de la DAS (alpha de Cronbach = α = .94) et des sous-échelles qui la constituent sont présentés sur la diagonale du tableau3. Il est observé que les valeurs des consistances internes oscillent entre .70 et .81. Si des auteurs ont établi le seuil d’acceptation de la consistance interne à .70 [38], alors les valeurs d’alpha de Cronbach de cette recherche peuvent être considérées comme acceptables. Il existe une forte covariance des éléments et le domaine d'échantillonnage a été sélectionné de manière adéquate. Les interrelations entre les facteurs témoignent une fidélité assez satisfaisante (Tableau 3). Présents dans le tableau 3, toutes les dimensions de la colère au volant sont inter reliées entre elles (r = .71 à r = .95) et la colère globale (r = .82 à r = .95).

Mesure d’association entre la colère au volant, la tranche d’âge, l’expérience de conduite et le type de véhicule utilisé

La diversité ou l’hétérogénéité des automobilistes exerçant la conduite comme activité professionnelle est une source favorable qui conduit à vérifier les profils des conducteurs qui peuvent facilement éprouvée de la colère au volant.

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Tableau 4. Colère éprouvée en fonction de la tranche d’âge, l'expérience en conduite et le type de véhicule Colère au volant

Tranche d’âge : Moyenne N σ

18 à 29 ans 83,00 84 31,85 De 30 à 39 ans 79,50 42 8,60 De 40 à 49 ans 94,13 168 17,28 De 50 à 59 ans 117,00 42 14,17 Expérience en conduite Moins d’un an 75,50 42 ,50 De 1 à 4 ans 86,71 147 24,21 De 5 à 9 ans 101,60 105 19,70 De 10 à 14 ans 81,00 21 12,04 15 ans et plus 131,00 21 34,00

Type de véhicule conduit

Bus 96,88 16 22,72

Camion 87,90 50 19,21

Camionnette 102,04 54 23,54

Minibus 89,93 178 23,40

Taxi 94,08 38 26,48

Les données recueillies et présentées dans le tableau 4, permettent de constater que les conducteurs âgés entre 50 et 59 ans éprouvent le plus de la colère au volant (M = 117, σ = 31.85). S'en suit ceux âgés entre 30 à 39 ans (M = 79.50, σ = 8.60), Cependant, l'on note que les automobilistes qui ont 15 ans et plus éprouvent plus de colère (15 ans et plus ; M = 131.00, σ = 34.00) que ceux qui ont moins d'un an d’expérience (M = 79.50, σ = 8.60). Ceux de véhicules articulés (camionnettes, camions) qui transportent les marchandises éprouvent plus de colère (M = 102.04, σ = 23.54) que ceux qui conduisent les véhicules de transport en commun comme

les bus (M = 96.88, σ = 22.72), et les taxis (M = 94.08, σ = 26.48).

Analyse de régression

L’analyse de régression linéaire simple effectuée entre la colère éprouvée au volant et les caractéristiques démographiques (tranche d’âge, expérience en conduite et type de véhicule utilisé) permet de déterminer le profil des conducteurs qui éprouvent le plus de colère en situation de conduite.

Les quatre variables sociodémographiques expliquent à 39 % la variance totale de l’échelle de la DAS. La tranche d’âge du conducteur s’est avérée être le meilleur prédicteur (β = .45, p < .001) suivie du temps alloué à l’activité de conduite (β = .19, p < .05). Toutefois, le type de véhicule prédit très faiblement la colère au volant (β= .17 vs β = -.17, n.s.).

4. Discussion

L’objectif de cette étude était d’examiner les qualités métrologiques de la version révisée et adaptée de la DAS chez les conducteurs camerounais. La DAS est une échelle multidimensionnelle évaluant le degré par lequel un conducteur déclare éprouver de la colère suivant

33 situations réparties en six catégories. Les données collectées auprès des conducteurs camerounais apportent une preuve empirique à la version à 27 situations réparties en six catégories adaptée en contexte de conduite camerounaise.

Les propriétés psychométriques de la nouvelle version de la DAS révisées et adaptées auprès des conducteurs camerounais témoignent dans son ensemble des indices assez satisfaisants. Tout d’abord, l’AFE effectuée par axe principal et avec la rotation oblique (direct oblimin) sur l’ensemble de l’échantillon, converge avec les six facteurs de la DAS : «Discourtoisie», « Conduite illégale», «Gestes hostiles», «Conduite lente», «Circulation entravée » et enfin « Présence des forces de l’ordre». L’examen de la fiabilité apporte un appui à

Tableau 5. Régression linéaire simple de la colère au volant et les caractéristiques sociodémographiques

A Erreur

standard Bêta t Sig.

(Constante) 51,811 5,448 9,51 ,000

Quel est votre tranche d’âge : 10,985 2,012 ,457 5,45 ,000

Depuis combien de temps pratiquez-vous l’activité de

conduite ? 4,261 1,882 ,195 2,26 ,025

Quel type de véhicule conduisez-vous ? 2,936 1,763 ,178 1,66 ,097

Note : R = .62 ; R2 = .39 ; R2 ajusté = .38 ; Erreur standard = 18.81

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l’homogénéité des dimensions (indice alpha varie entre .71 à .81) et à la cohérence interne de l’échelle globale (α = .94). Ces valeurs semblent très satisfaisantes et ne s’écartent pas de celles obtenues durant la validation initiale et sa traduction en français avec une valeur de .88pour l’échelle globale et de .71 à .77 pour chacune des dimensions [17].

L’analyse inter-corrélationnelle révèle des liens positifs entre différents facteurs de la DAS comme le rapporte la littérature. Globalement, ces résultats confortent les conclusions des recherches antérieures [10, 15, 19, 8, 6, 11, 18] et soutiennent l’idée des effets interculturels durant l’utilisation de la DAS. Par exemple, les résultats obtenus dans le cadre de cette recherche permettent de constater que le facteur qui prédit le plus la colère chez les conducteurs camerounais est la « Conduite agressive » suivie de la « Présence des forces de l’ordre ». En revanche, le facteur discourtoisie avait été révélé comme le prédicteur de la colère éprouvée au volant en France et la dimension présence des forces de l'ordre a été supprimée dans la version validée en Grande Bretagne [27, 28].

La version à 27 items de la DAS révisée s’adapte convenablement aux conducteurs camerounais. Il est dorénavant possible d’identifier les conducteurs camerounais qui éprouvent de la colère au même titre que ceux des États-Unis [10], de la Chine [20], du Japon [21], de la Malaisie [22], de la Nouvelle-Zélande [23], de la Turquie [18], de l’Ukraine [24], de la Finlande, des Pays-Bas, du Royaume-Uni [25, 26] de la France [27,28] et de l’Espagne [8, 29, 30]. Nous pensons que les résultats obtenus sont en parties dus à la technique d'amorçage intégrée dans la nouvelle version de la DAS. Ici, les automobilistes ont rapporté leurs opinions en se rappelant des situations quotidiennement rencontrées pendant leurs activités de conduite.

Bien que ces résultats apportent une avancée considérable en matière d’analyse des comportements des conducteurs au Cameroun, certaines limites empêchent tout de même la généralisation des résultats. La première réside dans la représentativité de l’échantillon au regard de leur caractère hétérogène. Il a été précédemment mentionné que le parc automobile du Cameroun était constitué d’environ 400000 véhicules, or l’échantillon de cette étude est de N = 336 et ne concerne que deux villes du Cameroun. De plus, il est constitué essentiellement des conducteurs qui exercent dans le transport comme activité professionnelle. Il est recommandé dans les recherches futures d’interroger un échantillon plus vaste tout en intégrant la diversité que constituent les automobilistes camerounais.

La seconde limite pouvant être rapportée est celle relative à la nature de la mesure utilisée. Le DAS est une mesure auto-rapportée qui a des biais liés à des effets de désirabilité sociale. Comme le rappelle Deffenbacher, Deffenbacher, Lynch et Richards [9], les construits

comme la colère ou l’anxiété semblent être mesurés de façon plus appropriée par des mesures auto-rapportées, étant donné que ce sont des états internes davantage accessibles par l’individu lui-même. Cette étude est préliminaire et les statistiques avancées n’ont pas été réalisées. Des recherches futures tenteront de réaliser les analyses factorielles confirmatoires dans le but de conforter l’adéquation entre le modèle à six facteurs et les données empiriques.

Dahlen et ses coauteurs s’intéressant simultanément à divers traits de personnalité, montrent que la colère éprouvée au volant est un des traits le plus associé aux transgressions de règles de conduite et aux accidents de la route [39]. Les recherches futures pourront tenter de mettre en lien ces variables à la nouvelle version de la DAS.

5. Conclusion

La version de la DAS à six dimensions a été révisée et adaptée chez les automobilistes camerounais. L’intérêt de la révision était de formuler les items de la DAS sur la base des situations concrètes et propres au contexte de conduite camerounais. L’adaptation a été envisagée dans le but de pouvoir caractériser les situations favorisant la colère et développer les actions spécifiques pour aider à atténuer les effets de cette émotion négative chez les automobilistes [16]. L'auteur estime nécessaire de prévenir la colère au regard des conséquences négatives qu’elle engendre. À cet effet, des techniques pour aider les conducteurs à mieux gérer leur colère au volant ont été élaborées [7].

Par exemple, des stratégies de prévention de la colère éprouvée au volant ayant connue du succès sont proposées par Delhomme et Villieux [16] et Villieux et Delhomme [17]. Ces techniques sont basées sur la respiration, l’exécution d’étirements ou encore l’écoute de musiques relaxantes. Concrètement, elles peuvent être pratiquées directement au volant (en cas de fatigue, énervement et stress) ou avant d’effectuer un trajet. Des techniques comme les approches cognitivo-comportementales ou encore la méthode de restructuration mentale, peuvent contribuer à atténuateur des effets de la colère.

Ces recommandations et actions pourraient être adressées aux automobilistes camerounais, précisément, ceux qui éprouvent des difficultés à gérer de manière constructive cette colère au volant. Partant des résultats de cette recherche, les actions doivent être dirigées vers les conducteurs âgés de 59 ans et plus, ayant plus d’expérience en conduite et utilisant comme mode de transports les camionnettes.

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Figure

Tableau 1. Moyennes et écarts types des facteurs et items de la version révisée de la DAS
Tableau 3. Corrélations et alphas de Cronbach de la DAS révisée et ses dimensions

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