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Arsène Darmesteter (1846-1888)

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Arsène Darmesteter (1846-1888)

Gabriel Bergounioux

To cite this version:

Gabriel Bergounioux. Arsène Darmesteter (1846-1888). Histoire Epistémologie Langage, SHESL/EDP Sciences, 1986. �halshs-01820546�

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ARSÈNE DARMESTETER (1846-1888)

ABSTRACT : The aim of this study is to reconstruct on the one hand the social logic in the career

of Arsène Darmesteter, the French linguist who was relegated to a marginal position because of his religious status and his education, and on the other hand the scientific logic of his work, which is close to the neo-grammarian theses and prefigures Bréal's semantics. This study relates biography and research to the market of linguistics and, using the theories of P. Bourdieu, attempts to demonstrate both the richness and the limits of Arsène Darmesteter's work within the historical context of the European romanistics and phonetics of the late XIXth century.

RÉSUMÉ : Cette étude vise à reconstruire la logique sociale de la carrière du linguiste français

Arsène Darmesteter, marginalisé par son statut religieux et sa formation scolaire, et la logique scientifique de ses travaux, proches des thèses néo-grammairiennes et préfiguration de la sémantique de Bréal. En rapportant au marché de la linguistique biographie et recherches, on a cherché à montrer, en s'appuyant sur les théories de P. Bourdieu, en quoi cette œuvre trouve sa richesse et ses limites dans le contexte historique de la romanistique et de la phonétique européennes de la fin du XIXe.

Excepté quelques anecdotes marginales répétées d'une génération à l'autre, les documents sur lesquels fonder une histoire de la linguistique restent, quand un siècle en a estompé les traits, des écrits théoriques et pédagogiques, des textes administratifs, les critiques du temps et les jugements de la postérité. Les enjeux, distants, médiatisés, présentent rarement de ces reliefs sensibles où un écho reconnaissable de nos préoccupations se répercuterait. Entre ces mots figés et ces noms propres, l'économie du marché de la linguistique se dissout et, privée de son contexte, la reconstitution biographique perd de son sens. En nous appuyant sur les travaux de P. Bourdieu (1), nous souhaiterions mettre en corrélation l'organisation et le fonctionnement du marché de la linguistique et la logique scientifique et sociale d'une trajectoire singulière, celle d'Arsène Darmesteter, saisie jusque dans son style.

1. Les origines (1848-1872)

Licencié ès-lettres à vingt et un ans, A.D. décide de préparer un doctorat dont il a choisi les sujets durant ses études au Talmud Thora et au Séminaire Israélite (2) : les laaz en thèse française (3) et Bar Cocheba (4) en thèse latine. Ces choix impliquent profondément A.D. Gisement documentaire exceptionnel attestant des formes souvent hypothétiques, parfois inconnues, les « laaz » rebutent le philologue tenu de colliger les versions manuscrites de France, d'Angleterre et d'Italie et surtout

il faut avoir essayé soi-même de déchiffrer cette transcription sémitique où voyelles et semi-voyelles, où p et f, k et ch, g et j, sont souvent confondus par l'inadvertance du scribe, pour comprendre tout ce qu'il fallait de méthode divinatrice pour retrouver en dessous le français du XIII' siècle. (J. Darmesteter 1890 : XXIII) (5).

La compétence requise, en hébreu et en ancien français, suppose qu'une trajectoire individuelle somme le savoir acquis sur un champ (le rabbinat) dans un autre structurellement disjoint (la romanistique universitaire) au cours d'une reconversion accomplie, comme celle de nombreux intellectuels juifs français, par la conjonction du rationalisme du XVIIIe et de la critique de Strauss qui permet de préserver l'identité culturelle, l'appartenance « raciale » selon le mot de l'époque. En

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retournant aux origines de la dispersion et du martyre juifs, ressaisis dans la France médiévale, A.D. cherche à inscrire dans l'histoire le statut original de cette intelligentsia :

Qu'auraient dit les jongleurs et les clercs de Roland et de l'Alexis si on leur avait dit qu'un jour la langue de leurs chansons guerrières et de leurs pieuses homélies auraient besoin pour revenir au plein jour de l'aide du Ghetto et que le son vivant de leurs paroles serait rendu à la postérité par le grimoire anathémisé d'une race proscrite ? Ame profondément éprise et du passé de sa race et de celui de sa patrie, Arsène mettait dans cette tâche comme un double sentiment de piété filiale : cette réconciliation que la philosophie et la Révolution ont faite entre les fils des persécuteurs et ceux des proscrits, il se sentait appelé à la refaire symboliquement dans le passé, et par la philologie il retrouvait l'âme commune des deux races. (J. Darmesteter 1890 : XVIII).

Cette vision collective partagée par de nombreux savants juifs originaires d'Allemagne ou de l'Est de la France (A.D. est lorrain, né à Château-Salins) associe la science qui annule les hiérarchies imaginaires (en réservant le cas de Darwin), 1'« idée républicaine » (au sens où l'entend Claude Nicolet 1982) et un patriotisme détaché de toute exigence de race ou d'ancêtres, allégeance élective à une culture, particulièrement celle de la nation qui, la première, proclama l'égalité dans sa philosophie politique et sa pratique constitutionnelle. Issus de famille où la foi se prolonge dans le culte du progrès scientifique et social (cf. Rabi 1962), ils renoncent à la religion comme A.D., descendant par sa mère d'une ancienne famille de rabbins pragois et, par son père, de deux générations de relieurs-libraires. Héritier de deux traditions, il doit en incarner le partage :

Cependant notre père s'était fait d'avance de la carrière d'Arsène un programme très net et très arrêté. Il désirait qu'il entrât au Séminaire Israélite, et d'autre part qu'il fît sa licence et passât le doctorat ès-lettres. Son ambition était qu'Arsène fût le premier rabbin ayant passé le doctorat. (J. Darmesteter 1890 : XII).

Le départ de Château-Salins pour Paris, afin de fuir un lieu rendu insupportable par la mort du frère aîné d'A.D., Achille (né en 1840), sépare la famille Darmesteter de la solidarité organique du groupe originel et inaugure une anomie propre à l'universalisation des propriétés d'identité.

En tant qu'hébraïsant, A.D. reçoit le meilleur accueil des romanistes et des orientalistes du centre d'enseignement et de recherche pluridisciplinaire, préfiguration de l'École Pratique des Hautes Études (créée par décret impérial en 1868) mise en place par Victor Duruy qui ne parvient pas à réformer l'Université. Les professeurs de la future IVe section (sciences historiques et philologiques) appartiennent au réseau de jeunes universitaires, ouvert à l'enseignement des universités allemandes, collaborateurs de la Revue Critique d'Histoire et de Littérature (fondée en 1866) : Michel Bréal (1832-1915), Gabriel Monod (1844-1912), Auguste Brachet (1844-1898), Gaston Paris (1839-1903)...

Rompant avec les institutions qu'ils concurrencent par un refus affectant inséparablement le contenu et la transmission de la science, ils se démarquent : .

- par leur référence aux textes et au français du Moyen Age dans l'intitulé même des cours à l'encontre de la Sorbonne vouée au latin et au grec ;

- par le principe d'un cours fermé et non magistral, avec des travaux dirigés qui rapprochent l'enseignant d'un petit groupe d'étudiants individualisés à l'inverse de la conférence publique du Collège de France où professe G. Paris ;

- par une étude linguistique conçue comme fin et non comme moyen et un diplôme de sortie non fonctionnarisé face à l'École des Chartes où Paul Meyer (1840-1913) et Léon Gautier (1832-1897) briguent la succession de Guessard (1814-1882).

Une vision différente du savoir s'impose dans les séminaires qui, en objectivant les contenus, frappe de caducité les marques traditionnellement reçues : conservatisme politique et religieux, primat des études classiques et de 1'École Normale Supérieure, chauvinisme anti-allemand... A.D.,

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préservé du préjugé normalien et de l'antisémitisme cultivés en Sorbonne, est accueilli chaleureusement par G. Paris qui apprécie la spécificité de ses connaissances, à l'opposé de ces humanités routinières caractéristiques des lycées (6). Mais, l'occupation des postes de 1'E.P.H.E. par de jeunes enseignants (G. Paris et A. Brachet), l'inertie de l'Université et la rigidité des nomenclatures font que la soutenance du doctorat, préalable à tout recrutement, n'apparaît d'aucune urgence à A.D. qui part en mission pour six semaines à Oxford, Cambridge et Londres pour recueillir les « Laaz » des manuscrits rabbiniques et en assurer la publication (Darmesteter 1871 : 91-105). Mais devant subvenir aux besoins de sa famille - son père, Cerf Darmesteter, est mort en 1868 -, A.D. doit se disperser en leçons, notamment au Talmud Thora : aussi accepte-t-il en 1871 de collaborer au Dictionnaire Général de Hatzfeld qui entreprend de resserrer la pléthore sémantique de Littré dans un cadre logique. En contrepartie d'une avance sur droits de deux cents francs par mois versée par l'éditeur, Delagrave, jusqu'à la fin de l'entreprise fixée à 1875, il doit en écrire la partie historique et grammaticale (7).

2. Répétiteur à l'E.P.H.E. (1872-1877)

En 1872, A.D. présente sa thèse de sortie de 1'E.P.H.E., De la formation des noms composés en

français (8), en se démarquant des linguistes allemands :

car c'était un des lieux communs de la philologie courante que les langues romanes ne connaissent pas la composition, qui est un des privilèges et une des supériorités des langues germaniques (J. Darmesteter 1890 : XX).

En novembre, il est appelé comme répétiteur à l'École Pratique avec des appointements de mille cinq cents francs par an. Il prend la suite de Brachet dont le départ est symptomatique d'une transformation du marché de la linguistique. Auguste Brachet est fils de militaire et seules des raisons de santé lui ont interdit de présenter Saint-Cyr. Sa connaissance de l'allemand et ses relations tourangelles, notamment avec Jules Antoine Taschereau (1801-1874),1ui ont valu un emploi précaire à la Bibliothèque Nationale où il rédige sa thèse sur Bruneau de Tours (1865) et traduit, avec G. Paris, la Vergleichende grammatik der Romanische Sprachen de F. Diez (9). La structure de son capital social, proche de celui des professeurs de faculté, le marginalise dans le champ romanistique acquis à la République et à la laïcité. Cette discordance, probablement en partie compensée par la communauté d'âge, la dynamique des relations et le partage d'une double exclusion, dans la formation scolaire et dans la discipline enseignée, devient insoutenable dès lors que la concurrence scientifique à l'intérieur de la fraction romaniste du marché redouble le processus de refoulement induit par la division scientifique et sociale du champ de la linguistique. Son travail lexicographique entraîne A.D. vers une sévère critique de la Grammaire historique du

français (1868) et du Dictionnaire étymologique (1870) de Brachet, reprise dans l'exécution de la Nouvelle grammaire (A.D. 1874: 385-400). Brachet renonce et devient examinateur d'allemand à

Polytechnique, préfigurant la modification des partages que le monopole des linguistes en matière de science autorise en leur faveur.

Assurés de la reconnaissance savante de leurs compétences, les comparatistes cherchent à accaparer au niveau universitaire la grammaire française et la littérature médiévale. L'argumentation des littéraires, menacés dans leur hégémonie et leurs croyances, dénonce la germanophilie, la collusion avec le pouvoir et le cosmopolitisme religieux et géographique, transformant l'ambition d'une confrontation scientifique internationale en complot apatride assuré de la complicité des républicains. A la Revue des Deux-Mondes et dans de nombreux salons, on oppose le goût et la sensibilité à « I'école hypercritique germanique », le caractère formateur des belles-lettres à la sécheresse philologique, le cours de Charles Lénient (1826-1908) sur la poésie patriotique en France au Moyen Age (1871) au Saint Alexis (1866) de G. Paris. Les romanistes

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quant à eux présentent leur travail comme la nécessaire récupération sur les savants allemands d'une science qui donne un accès neuf aux sources et à la généalogie du français, à ses fonds manuscrits. L'appartenance et la solidarité romanes, conçues comme volonté d'identification à une civilisation - par opposition à la constitution « raciale » des peuples slaves et germaniques - légitime à la fois la disparité sociale des comparatistes, le caractère national de la communauté juive, l'autonomie culturelle et linguistique de la Romania et un idéal du savoir indépendant des partis et des pays. Significativement, les maîtres de la Sorbonne hésitent à prendre directement à partie leurs adversaires, manifestant leur incapacité à intervenir dans le domaine scientifique à l'encontre duquel est fondé leur système de valeurs.

Dès 1868, Gaston Paris ayant privilégié l'étude de la littérature d'oïl et Paul Meyer celle de la littérature d'oc, A.D. se cantonne dans les textes franco-hébreux et la lexicographie qui, malgré Littré, reste l'apanage de l'Académie française. Il renonce à intervenir auprès du grand public et cesse sa collaboration à La Presse et la Revue Israélite après deux articles autour de Bar Cocheba, deux comptes rendus de Renan et une étude sur Gabriel Da Costa (1870), véritable auto-analyse face à la communauté juive qu'il signe du nom de sa mère : « A D. Brandois » (10). Il s'y présente comme le défenseur d'une double tolérance: des nations chrétiennes pour les juifs et des juifs pour ceux qui, abandonnant leur foi, ne renient pas leurs origines.

Bref, de talmudiste, auditeur libre de cours sans définition institutionnelle assurés par G. Paris, A.D. est dès 1872 un des trois maîtres de la romanistique française. Cette dernière, au départ, spécialité érudite comparable à la philologie indo-iranienne et rattachée à la fondation de 1'EPHE à un séminaire de grammaire comparée des langues indo-européennes dirigé par M. Bréal, se rapproche de la littérature, interférant alors avec le cursus traditionnel des quatre chaires (littérature française, littératures classiques, histoire et philosophie) des facultés de lettres. A.D. n'a aucune des qualités systématiquement requises dans le supérieur, mais participant à une institution en gestation, il profite de son succès et de l'ouverture de son recrutement. I1 peut alors apparaître en conformité avec les exigences paradoxales d'un corps professoral dont la stratégie de subversion à l'intérieur du champ universitaire suppose la subversion de l'ensemble des valeurs liées à ce champ, notamment la dépréciation des qualités électives traditionnellement recherchées lors des recrutements et, partant, le passage par certaines filières obligées de formation. Qu'A.D. soit coopté pour sa compétence, avec l'aval du Ministère de l'Instruction Publique (11), par ses propres professeurs rend sinon caduques du moins facultatives les contraintes exogènes qui assuraient la reproduction du marché universitaire des lettres par l'inculcation de contraintes et de complicités incorporées et partagées pendant les années d'apprentissage et d'attente qui constituent, sauf situation de crise, le déroulement normal des carrières.

En se consacrant à la linguistique (édition de manuscrits hébreux ou judéo-provençaux, cours de phonétique et de morphologie historiques à 1'E.P.H.E., travail lexicographique (12)), A.D. est confronté, en marge de la turbulence néo-grammairienne, aux problèmes de la phonétique et de la « sémantique ». En phonétique, l'évaluation du mémoire de Charles Joret (1829-1914) : Du C dans

Ies langues romanes (1873) aurait posé, agonistiquement, la question du statut du signifiant au petit

groupe comparatiste français. A.D. intervenant pour en défendre les procédures et la démarche dans un compte rendu détaillé (1874a), paraît en adresser les conclusions plutôt à ses pairs qui, plus littéraires, acceptent difficilement une telle formalisation, une objectivation qui abstrait de la forme de l'année précédente dans la même revue et non signé (donc probablement écrit par G. Paris). L'article « La protonique, non initiale, non en position » (1876a) résume l'ensemble des transformations affectant la syllabe protonique non entravée :

L'accent tonique divise le mot en deux moitiés et la finale de la première moitié est soumise à des lois de même nature que celle de la seconde,

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formule dite « loi de Darmesteter », seule désignation éponymique en grammaire historique du français à l'époque et similaire aux dénominations des « Junggrammatiker ». En sémantique, la même année, l'article « Sur quelques bizarres transformations de sens des mots » (1876b), à travers l'étude de termes dont l'étymologie contredit une partie des emplois (tel « chasser » = « chercher à prendre » et « faire fuir »), invente un espace spécifique pour le sens dans l'évolution linguistique. Par comparaison avec l'article : « Philippus = os lampadis » (1872a), étude sur cette aberrante étymologie médiévale (13), A.D. se détache de l'art du philologue, lié à la bonne lecture, pour accéder à une distinction de registres dont les pôles seraient la phonétique et la « psychologie historique » (14).

3. L'intronisation en Sorbonne (1877-1882)

La transformation progressive du marché de la linguistique (cf. Bergounioux (1984)) apparaît de façon critique dans la demande présentée par la Sorbonne pour l'ouverture d'une conférence de « langue et littérature françaises du Moyen Age ».

Paris et Meyer étant tenus par le Collège de France, 1'E.P.H.E. et les Chartes pressent A.D. de passer son doctorat quitte à ce qu'il renonce aux sujets déposés et lui promettent le poste en retour. Le 13 juin 1877, A.D. soutient à la Sorbonne ses deux thèses. La latine, De Floovante (15), traite de littérature, unique concession consentie à l'institution. A.D. met en valeur le légendaire national qui, versifié par les trouvères, aurait inspiré l'Europe entière, ce que refusent la fraction conservatrice du champ universitaire des lettres et les universitaires allemands. Ceux-ci, en accord avec le wagnérisme, réservent à la mythologie germanique le fonds imaginaire de l'épopée occidentale. Ceux-là se conforment aux recherches patientes de Léon Gautier (1832-1897), romaniste et chartiste, adversaire malheureux de Meyer à la succession de Guessard, marginal chez les comparatistes du fait de ses opinions ultramontaines mais reconnu par la Sorbonne. Il défend, dans ses éditions de La Chanson de Roland (1875) et de la série des Épopées Françaises, leur origine latine, transmise par les couvents au haut Moyen Age avant que les Croisades n'y réintroduisent une inspiration grecque. Seule l'alliance de la Rome antique et de la Rome vaticane aurait pu faire de la France le berceau de la chanson de geste. Pour sa démonstration, A.D. devait postuler que le peuple féodal pouvait produire spontanément des créateurs, lieu commun repris au Romantisme mais qui induit un rapprochement entre l'école romaniste française et les provençalistes, au premier chef Frédéric Mistral (1830-1914), intéressés dans une telle représentation d'eux-mêmes.

La thèse française, en partie reprise de la thèse de sortie de 1'E.P.H.E. et alimentée par le travail d'actualisation du Dictionnaire général qui se démarque ainsi du Littré, s'intitule : De la création

actuelle de mots nouveaux dans la langue française et des lois qui les régissent. Elle manque d'être

refusée. Linguistique, et traitant principalement de la langue non littéraire, elle est à peu près inacceptable pour le jury composé exclusivement de professeurs de la Sorbonne.

Ce livre étonna une partie de la Faculté : elle fut presque scandalisée de voir froidement apporter en Sorbonne sans un mot de réprobation une collection de quelques milliers de barbarismes recueillis dans la rue et dans des productions écrites qui valent celles de la rue, prospectus, brevets d'invention, journaux à un sou, romans populaires ou décadents. Il fallut faire des cartons pour faire disparaître quelques uns des exemples les plus typiques, et Zola et sa soûlographie durent disparaître de l'édition présentée en Sorbonne. (J. Darmesteter 1890 : XXIX)

Il fallut que Saint-René Taillandier (1817-1879), en tant que titulaire de la chaire de rhétorique française de la Faculté des Lettres de Paris, couvrît ces travaux de son autorité pour que le titre de docteur ès-lettres soit décerné à l'unanimité, cette intervention pouvant s'expliquer par l'intersection

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des cercles de relation, notamment le partage du groupe provençaliste entre les marchés philologique et littéraire. Trois jours plus tard, A.D. est nommé maître de conférences à la Sorbonne.

« Maître de conférences » est un titre récent, créé au début des années 1870 et imposé par la distorsion entre la croissance des effectifs et des filières et la nomenclature rigide, indéfiniment reconduite, des chaires : il sanctionne une compétence plutôt qu'une notoriété. Mais d'être affecté à la Sorbonne, il offre à A.D. une assiette sociale neuve que confirme son mariage avec une demoiselle Hartog, en septembre 1877 (16). Désormais, il reçoit chez lui, rue de Vaugirard, le samedi, des savants français et étrangers, les provençalistes et les écrivains de gauche comme Anatole France (1844-1924).

Tout - son jeune âge relatif, ses origines, sa formation - distingue A.D. des autres professeurs des facultés des lettres. Aussi, à la différence de Léon Clédat (1851-1930) par exemple, ne s'implique-t-il guère administrativement dans sa tâche, se réservant pour le dictionnaire dont il publie, avec Hatzfeld, des matériaux préparatoires sous le titre : Tableau littéraire du XVIe siècle

(Delagrave, 1878) (17). Éloge de la conjonction de la Renaissance et de la Réforme, on pourrait y lire une apologie de la tolérance religieuse et du progrès des connaissances orientée vers les collègues de la Sorbonne autant que vers les franges conservatrices de l'intelligentsia française.

Désormais, A.D. intervient systématiquement, entre G. Paris (spécialiste des lettres d'oïl et des synthèses sur les destinées de la romanité) et P. Meyer (tourné vers les littératures occitane, ibérique et italienne qui lui ont valu au Collège de France la chaire des « langues et littératures du Midi de l'Europe ») en tant que linguiste dans ses comptes rendus (jusqu'à neuf durant l'année 1880) tout en assurant son autorité sur le domaine hébraïco-roman, de ses « Glosses et glossaires hébreux-français » jusqu'à son Rapport sur une mission en Italie dans lequel il précisera en note :

Nous désignons par le mot glosse les mots français écrits en caractères hébreux qui traduisent les mots hébreux dans les commentaires des rabbins français (1878 : 383).

A l'exception d'un compte rendu en 1881, A.D. cesse de collaborer à Romania, trop littéraire, mais écrit dans la Revue Pédagogique dès 1878, apportant la caution de son titre à cet organe créé par les hauts fonctionnaires engagés dans le processus de réforme scolaire. Très impliqué dans le cercle réformiste, il est naturellement sollicité pour un cours de grammaire à professer à l'E.N.S. de Sèvres dès sa création qui fut une des initiatives les plus controversées du gouvernement puisqu'elle entrouvrait l'université aux femmes. La directrice, Madame Jules Favre, et Octave Gréard (1828-1904) en personne lui demandent son concours : il y enseignera jusqu'à sa mort, son cours représentant quatre volumes dans l'édition posthume qu'en donnera Delagrave, somme et condensé des connaissances du temps en matière de grammaire historique du français. Appelé par Fustel de Coulanges (1830-1889), il assure aussi une année de conférences à l'E.N.S. (18) mais renonce après un an afin de préserver ses recherches personnelles dont le seul affleurement, destiné aux spécialistes, demeure ses comptes rendus, dans la Revue Critique principalement, cependant qu'il accumule une formidable documentation, en partie liée au projet lexicographique, que sa mort rendra inutilisable. Les titres des travaux inachevés remplissent une page des Reliques

Scientifiques.

A la fin des années 70, le mécénat de financiers et l'activité d'intellectuels juifs, réunis par Zadoc Kahn, aboutissent à la fondation de la « Société d'Etudes Juives » puis de la Revue des Études

Juives (19) qu'A.D., dès la première livraison, en 1880, oriente vers la recherche historique, comme

l'indique son titre, sans apologie ni esprit de lobby. La première année, il publie quatre articles : trois de philologie hébraïque et l'exécution d'un jeune historien, Noël Valois, dont la thèse de

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doctorat, Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris (1228-1249), soutenue en Sorbonne cette année-là, est une diatribe antisémite que l'Université a reçue et distinguée. A.D. conclut, dénonçant la complicité de ses pairs dans une manœuvre qui le disqualifie :

M. Valois aurait pu être historien, il a préféré se faire l'écho de l'inquisiteur Henri de Cologne. (1880 : 145).

Réaction d'autant plus vive qu'A.D. se sent visé dans le registre le plus socialement menacé de son identité : mainteneur de la mémoire littéraire de la France dans la plus prestigieuse de ses facultés, au nom de la République et de la science, il entend symboliser l'assimilation de toute une communauté en mutation (20).

4. Une fin prématurée (1883-1888)

Au début des années 80, les comparatistes dominent les institutions spécialisées (Chartes, E.P.H.E., Langues Orientales et Collège de France) et, dans les facultés de lettres (en réservant le cas très particulier de la romanistique à Montpellier), les langues orientales, l'ancien français et la littérature médiévale. Restent aux traditionalistes les langues classiques, l'anglais, l'allemand, l'espagnol, l'italien et la littérature. Deux conceptions coexistent dans la séparation des publics, des travaux et des réseaux : celle qui fait des cours, des diplômes (le bac et la licence) et du recrutement des facultés un prolongement des lycées, et celle qui, sur le modèle des sciences formalisées, ouvre des « laboratoires » et des séminaires pour un public restreint, autour d'un savoir marginal dans le système de reproduction scolaire.

En 1883, l'intégration semble assurée pour A.D. : il préside les « Félibrées de Languedoc » (21) à Montpellier avec Mistral ; sa maîtrise de conférences est transformée en chaire magistrale le 15 juin (22). La consécration, I'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et surtout l'Académie française, paraît atteignable aussitôt que commencera la publication du Dictionnaire général, faisant d'A.D. le premier juif parmi les Quarante (23). En attendant, il offre en cadeau de noces à Gaston Paris les Notes sur 1'hiistoire des prépositions françaises en, enz, dedans, dans parues chez Léopold Cerf, qui concilient morpho-syntaxe, grammaire historique, phonétique et sémantique du champ lexical, synthèse unique à l'époque. La Vie des mots étudiée dans leurs significations (Delagrave, 1886), suite de conférences prononcées à Londres et parues d'abord en anglais, est le premier traité de sémantique même si, de n'en avoir pas l'intitulé, l'Essai de sémantique de Michel Bréal (1897) l'éclipsera.

En 1885, la conjoncture s'inverse : Alphonse Toussenel (1803-1885) préfigure un regain de l'antisémitisme ; A.D. a une première attaque cardiaque en octobre ; les comparatistes, en s'attaquant aux programmes scolaires et à la réforme de l'orthographe, minent sa position dans le marché universitaire dont ils aggravent les divisions latentes. Quoique sur des positions souvent modératrices, A.D. néanmoins contribue à des efforts de rénovation pédagogique (cf. 1885b, 1885c) et orthographique (cf. 1887, 1888), se prononçant pour une réforme orthographique sans excès. Il publie la préface du Dictionnaire général (1890).

En novembre 1888, A.D. meurt d'une pneumonie après deux jours de délire durant lesquels reviennent, selon le témoignage de son frère, ces deux phrases : « le problème phonétique » et « la folie du dictionnaire », comme si au cœur de la fièvre, dans cette plongée sans conscience vers la solitude de la mort, il affectait une valeur autre à ses travaux, entre le pensum du dictionnaire et sa fascination pour les sons et les sens.

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Petit de Juleville (1841-1900), un normalien, reçoit sa chaire en Sorbonne (24). Sur un marché de la linguistique partagé par l'affaire Dreyfus, la réforme des universités, les échecs successifs des comparatistes pour ravir aux « littéraires » le mandat socialement dévolu sur l'école et la langue, le

Dictionnaire général, pourtant bien accueilli, ne supplantera pas, dans la réaction puriste des

années 90, le conservatisme philologique de Littré. Le prestige de Bréal fait oublier le précurseur de la sémantique et le privilège accordé à la forme écrite oblitère l'œuvre phonétique d'A.D. Sa thèse latine, non traduite et peu diffusée, n'a aucun écho en France. La logique et la dynamique du marché ont forclos le travail d'un linguiste qui, disparu à quarante-deux ans, peut emblématiser l'aléatoire de la mort dans le jeu stratégique et les calculs d'une trajectoire scientifique, ainsi que la puissance d'un champ dans le refoulement d'un intrus :

La cruelle et suprême justice qui veut que les grandes âmes ne voient point le fruit de leurs sacrifices et meurent au seuil du bonheur, frappa notre père au moment où la longue période de lutte et d'angoisse allait finir. (J. Darmesteter 1890 : XVI).

Remplaçons « père » par « frère » et l'image de Moïse qui hanta les derniers jours de Freud revient avec une insistance que nous semble fonder une certaine ressemblance des interrogations. Mais la postérité d'A.D., brisée par la mort précoce, n'existe pas. Le professeur incertain de lui-même n'aura pu trouver d'élèves.

NOTES

(1) De P. Bourdieu, nous rappellerons, en sus des titres portés dans la bibliographie, le travail qui s'accomplit sous sa direction dans les Actes de la Recherche en Sciences Sociales.

(2) Le Talmud Thora accueille des élèves non latinistes de la fin de l'enseignement primaire supérieur au bac. École confessionnelle juive, on y dispense un enseignement de théologie et d'hébreu biblique le matin et de français et d'histoire l'après-midi. A. D. y fut élève jusqu'à son bac, de 1858 à 1864, avant d'entrer au Séminaire Israélite où il passera un an (1864-65) avant de renoncer définitivement au rabbinat.

(3) Les laaz sont des mots d'ancien français suppléant les lacunes lexicales des rabbins du Moyen Age, notamment Raschi (XIe siècle), et transcrits en écriture hébraïque dans des textes de glose : A.D. les rebaptisera ultérieurement glosses.

(4) Bar Cocheba fut le chef du dernier soulèvement juif avant la Diaspora : abandonné par les chrétiens, il marque la séparation définitive des deux religions. Ces deux sujets furent présentés à G. Paris qui leur fit le meilleur accueil.

(5) James Darmesteter, le frère d'Arsène, né en 1849, mort en 1894, est orientaliste, élève de Bréal, spécialiste de l'Iran. .

(6) Il souffre en retour d'une fragilité dans sa maîtrise : il demeurera toujours incertain sur sa capacité à être professeur, d'autant qu'il a échoué une fois au baccalauréat et n'a jamais fréquenté les facultés (il a obtenu sa licence en 1864 grâce aux cours de 1'institution Sainte-Barbe), ne figurant à l'École des Chartes qu'à titre d'auditeur libre.

(7) Il est malaisé de savoir comment Hatzfeld (1824-1900), professeur de philosophie et logicien renommé alors en poste à Louis-le-Grand après une carrière universitaire provinciale, entreprit de collaborer avec un jeune romaniste inconnu comme A.D. G. Matoré (Matoré 1968 : 129) impute leur collaboration à 1'intercession de Marguerin, le directeur de l'école Turgot.

(8) Ce sujet permettait de dépasser la vision conventionnelle du mot dans la question de la formation du sens.

(9) Le tome I paraît en 1873. G. Paris continuera la traduction avec Morel-Fatio. La parution allemande date de 1836.

(10) G. Da Costa est un érudit portugais, né en 1590 et converti au judaïsme par la pratique de l'Ancien Testament (qu'il étudiait par prosélytisme) : réfugié en Hollande, il y accuse les rabbins de

(10)

trahir l'Écriture ce qui lui vaut d'être persécuté jusqu'à son repentir (il était devenu déiste) et continuellement humilié jusqu'à son suicide en 1640. Le comparant à Spinoza, A.D. rappelle que la même synagogue les exclut.

(11) L'indépendance de l'E.P.H.E. face à la corporation universitaire entraîne une dépendance accrue à l'égard du pouvoir qui s'est, en matière d'enseignement, déplacé vers la gauche, intervertissant les alliances admises sur ce marché.

(12) A.D. ne se décide pas à abandonner le Dictionnaire général qui pourtant le retarde : il déclare à James : « Le dictionnaire fini, je me remettrai aux Laaz, ce sera l'œuvre de mon âge mûr, ils m'ouvriront l'Institut ».

(13) A.D. la fait remonter au De nominibus Hebroeis de Saint-Jérôme où se lit : « Filippus, os lampadarium » et l'explique par « phi » (hébreu : bouche), et « lappid » (hébreu : flambeau).

(14) Que nous traduirions par sémantique historique mais la découverte manque d'un mot qui la ressaisisse.

(15) Cette thèse connut une seule édition à tirage restreint (Paris : Champion) et aucune traduction. A.D. entreprend la reconstruction de la forme du XIe siècle de ce poème épique mineur à partir du manuscrit de Montpellier, datant du XIVe. Il en retrouve des imitations en Italie, aux Pays-Bas et en Islande et les rattache, en raison de l'identité des thèmes, au cycle épique des luttes de Dagobert et de son père Clotaire contre les Saxons. Le choix du sujet tient probablement en partie à la facilité de le circonscrire et d'éviter une surcharge de travail.

(16) Elle appartient à une famille connue d'universitaires juifs anglais et a pu connaître A.D. par l'intermédiaire de leur maître commun, Zadoc Kahn.

(17) Des Morceaux choisis des auteurs du XVIe siècle avaient été publiés en 1873 pour

satisfaire aux nouveaux programmes d'enseignement : ce Tableau en est le commentaire.

(18) C'est-à-dire dans le dernier bastion des humanités classiques : Fustel de Coulanges est un « réformiste ».

(19) La position éminente d'A.D. dans cette revue doit non seulement à son prestige scientifique qui cautionne le sérieux de l'entreprise mais aussi à ses relations privilégiées avec Kahn et avec Edmond de Rothschild qui est, avec le Marquis de Queux de Saint-Hilaire, le plus important collectionneur privé de manuscrits.

(20) De même, James D. retrouve dans l'universalisation idéologique de la Révolution Française l'actualisation du messianisme juif et compose, sous le pseudonyme de J.D. Lefrançais des manuels d'instruction civique couronnés par l'Institut. Signalons que cette volonté d'intégration implique une distance par rapport aux immigrés juifs d'Europe Centrale.

(21) Les "Félibrées" sont les fêtes du Félibrige.

(22) Il abandonne alors son poste à l'E.P.H.E., confié à Gilliéron. (23) Ce sera le philosophe H. Bergson, en 1914.

(24) Ce sera un des plus fervents antidreyfusards de la Sorbonne ; F. Brunot (1860-1938) lui succèdera.

REFERENCES 1. SOURCES

BERGOUNIOUX, Gabriel (1984). "La science du langage en France de 1870 à 1885 : du marché civil au marché étatique". Langue Française 63, 7-41.

BOURDIEU, Pierre (1979). Ce que parler veut dire. Paris : Fayard. BOURDIEU, Pierre (1984). Homo Academicus. Paris : Ed. de Minuit.

BRACHET, Auguste (1866). "Du rôle des voyelles latines atones dans les langues romanes".

(11)

- (1868). Grammaire historique du français. Paris : Hachette.

- (1870). Dictionnaire étymologique de la langue française. Paris : Hetzel. - (1872). Nouvelle grammaire française. Paris : Hachette.

DARMESTETER, James (1890). "Arsène Darmesteter" in DARMESTETER (1890). GAUTIER, Léon (1875). La Chanson de Roland. Paris : Hachette.

JORET, Charles (1873). Du C dans les langues romanes. Paris : Franck.

MATORE, Georges (1968). Histoire des dictionnaires français. Paris : Larousse. NICOLET, Claude (1982). L'idée républicaine en France. Paris : Gallimard. RABI (1962). Anatomie du judaïsme français. Paris : Ed. de Minuit.

VALOIS, Noël (1880). Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris (1228-1249), sa vie et ses

ouvrages. Paris : A. Picard.

2. OUVRAGES CITÉS D'A. DARMESTETER

Pour une bibliographie complète on se reportera aux Reliques scientifiques pp. LXIII-LXXVI. - (1870). « Gabriel Da Costa ». La Revue Israélite, 25, 388-393.

- (1871). « Rapport sur une mission en Angleterre ». Archives des missions scientifiques et

littéraires, 91-105.

- (1872a). « Philippus = os lampadis ». Romania, I, 360-362.

- (1872b). « Glosses et glossaires hébreux-français du Moyen Age ». Romania, I, 146-176. - (1874a). Traité de la formation des mots composés dans la langue française. Paris : Vieweg. - (1874b). « Du C dans les langues romanes, par Ch. Joret ». Romania, III, 379-398.

- (1874c). « Auguste Brachet : Nouvelle grammaire française » Revue Critique, VII, 385-400. - (1876a). « La protonique non initiale, non en position ». Romania, V, 140-164.

- (1876b). « Sur quelques bizarres transformations de sens de certains mots ». Revue

philosophique, II, 519-522.

- (1877a). De Floovante vetustiore gallico poemate. Paris : Vieweg.

- (1877b). De la création actuelle de mots nouveaux dans la langue française. Paris : Vieweg. - (1878a). « Rapport sur une mission en Italie ». Archives des missions scientifiques et

littéraires, 383-442.

- (1878b). Le seizième siècle en France. Paris : Delagrave, 2 vol. en collaboration avec HATZFELD, Adolphe.

(1880). « Guillaume d'Auvergne, évoque de Paris (1228-1249), sa vie et ses ouvrages, par M. Noël Valois ». Revue des Etudes Juives, I, 140-145.

(12)

- (1885b). « Notes sur l'enseignement du français à Harvard College ». Revue Critique, 27 juillet, 82.

- (1885c). « L'enseignement primaire à Londres. La Jews' Free School ». Revue Pédagogique, VI, 56-61.

- (1886). La Vie des mots étudiée dans leurs significations. Paris : Delagrave.

- (1887). « L'Association pour la réforme de l'orthographe française ». La République

Française, jeudi 3 novembre et vendredi 9 décembre.

- (1888). « La question de la réforme orthographique ». Le Musée Pédagogique, 73, 1-24. - (1890a). Reliques scientifiques. Paris : Cerf, 2 vol.

(1890b). Dictionnaire Général de la Langue Française. Paris : Delagrave, 2 vol. en collaboration avec HATZFELD Adolphe.

(1890c). Cours de grammaire française. Paris: Delagrave, 4 vol. Paru dans Histoire Epistémologie Langage 8, I (1986) pp. 107-123

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