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Représentations d'attachement et détresse conjugale chez des couples de la communauté et en psychothérapie

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Représentations d’attachement et détresse conjugale chez

des couples de la communauté et en psychothérapie

Thèse

Sarah Paquin

Doctorat en psychologie, recherche et intervention, orientation clinique

Philosophiae Doctor (Ph.D.)

Québec, Canada

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iii Résumé

La présente thèse se propose d’évaluer le rôle des représentations d’attachement comme déterminant de la détresse conjugale chez des couples adultes. L’atteinte de cet objectif a nécessité la réalisation de deux études empiriques indépendantes. La première vise à vérifier, de façon longitudinale, la nature et la direction du rapport de causalité entre l’attachement et la satisfaction conjugale. Les résultats des analyses d’équations structurelles effectuées selon un Modèle d’interdépendance acteur-partenaire, auprès d’un échantillon de 372 couples adultes de la population, révèlent la présence de liens longitudinaux. Ainsi, sur une période de 12 mois, lorsque l’ajustement dyadique évolue favorablement, les représentations d’attachement des conjoints deviennent plus sécurisantes. Également, il existe un lien non récursif ou bidirectionnel entre ces deux phénomènes, mais il précise que l’évitement de la proximité entraîne une amélioration de la satisfaction conjugale. Ce dernier résultat est inattendu. Enfin, les tests de distinguabilité révèlent que les rapports entre les représentations d’attachement et la détresse conjugale ne varient pas selon le genre des participants. La seconde étude traite de la prévalence de différents types de pairages des représentations d’attachement chez des couples en psychothérapie, en plus de déterminer si ces pairages sont associés à des variations de la détresse conjugale des partenaires. Les résultats révèlent, conformément aux hypothèses de départ, qu’une majorité de couples présentent un pairage de représentations d’attachement insécurisantes et que, parmi ceux-ci, il y a une prévalence élevée des représentations d’attachement détachées et craintives. Cette étude démontre également que la détresse conjugale s’accroît sensiblement quand ces pairages contiennent des individus craintifs et détachés. Cet effet du type de pairage ne diffère que très peu selon le genre des partenaires.

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v Table des matières

Résumé ... iii

Table des matières ... v

Liste des tableaux ... vii

Liste des figures ... ix

Avant-propos ... xvii

Introduction générale ... 1

Chapitre 1 : Modèle d’attachement ... 5

Attachement adulte ... 5

Styles d’attachement ... 7

Attachement et satisfaction conjugale ... 9

Effets du partenaire ... 11

Pairage des représentations d’attachement ... 12

Limites des études ... 14

Objectifs et description de la thèse ... 16

Chapitre 2 : Longitudinal relations between attachment representations and couple satisfaction (Article 1) ... 19

Abstract ... 21

Résumé ... 22

Longitudinal relations between attachment representations and couple satisfaction. ... 23

Attachment representations and couple satisfaction: cross-sectional results ... 24

Longitudinal studies ... 24

Method ... 27

Participants ... 27

Procedure ... 27

Measures ... 28

Dyadic Adjustment Scale. ... 28

Experiences in Close Relationships questionnaire. ... 28

Statistical analyses ... 29 Results ... 29 Correlational analyses ... 29 Path analyses ... 30 Discussion ... 31 References ... 35

Chapitre 3 : Pairages des représentations d’attachement et détresse conjugale chez des couples en psychothérapie (Article 2) ... 41

Résumé ... 42

Pairages des représentations d’attachement et détresse conjugale chez des couples en psychothérapie ... 43

Modèle catégoriel de l’attachement et psychothérapie conjugale ... 45

Limites des études ... 46

Principaux constats issus des recherches empiriques sur les pairages d’attachement ... 48

Objectifs et hypothèses ... 50

Méthode ... 51

Participants ... 51

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vi Instruments ... 53 Ajustement dyadique. ... 53 Attachement. ... 53 Analyses statistiques ... 54 Résultats ... 55

Typologie des représentations d’attachement en 10 pairages ... 55

Typologie des représentations d’attachement selon le genre ... 57

Discussion ... 60

Limites de l’étude ... 65

Références ... 66

Chapitre 4 : Discussion générale ... 75

Contributions empiriques de la thèse ... 75

Étude 1 ... 75

Étude 2 ... 76

Retombées théoriques ... 78

Contributions cliniques ... 85

Limites de la thèse et perspectives empiriques futures ... 87

Conclusion ... 91

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vii Liste des tableaux

Tableau 1 - Table 1 ... 38 Tableau 2. Fréquence des 10 pairages de représentations d’attachement et scores de

détresse conjugale au sein de chaque pairage pour l’ensemble des conjoints ... 71

Tableau 3. Différence des scores moyens de détresse conjugale entre les dix pairages des

représentations d’attachement (N = 1180 conjoints). ... 72

Tableau 4. Fréquence des pairages de représentations d’attachement selon le genre des

conjoints et scores de détresse conjugale. ... 73

Tableau 5. Différence des scores moyens de détresse conjugale des hommes et des femmes

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ix Liste des figures

Figure 1 : Le modèle des quatre styles d’attachement adulte conceptualisé selon le modèle

des deux dimensions continues d’anxiété et d’évitement ... 7

Figure 2. Actor-partner interdependence model relating attachment and couple satisfaction

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xi Remerciements

J’arrive à peine à croire que c’est bientôt le moment de mettre un terme final à mon parcours universitaire qui fut parsemé de sacrifices et de grandes réalisations. C’est avec une pointe de tristesse et de nostalgie que je quitte ce milieu dans lequel j’ai eu la chance de me développer professionnellement et personnellement. À travers ce cheminement, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des gens extraordinaires et de développer des liens sincères. C’est avec l’aide du support de ces personnes et de celles qui faisaient déjà partie de ma vie que j’ai pu réaliser l’accomplissement de mon projet de thèse. Je tiens donc à remercier sincèrement toutes ces personnes et leur démontrer ma profonde gratitude.

Je tiens, tout d’abord, à remercier chaleureusement mon comité de soutenance, Dre Marie-France Lafontaine, Dre Lina Normandin, Dr Yvan Lussie et Dre Catherine Bégin, pour leurs précieux conseils. Je tiens également à remercier les membres de mon comité de thèse. Merci à Catherine Bégin pour sa disponibilité, ses commentaires judicieux, ses critiques cliniques constructives et son éternel enthousiasme. Ensuite, un énorme merci à Yvan Lussier qui a toujours été présent à chaque étape de mon parcours, étant prêt à faire de nombreux allers et retours pour assister à mes séminaires. Merci aussi pour ton œil critique, ta minutie, ton sens du développement qui a su élevé ma thèse à un niveau toujours supérieur.

Je tiens ensuite à remercier, de tout cœur, mon directeur de thèse, Stéphane Sabourin. Merci pour ta grande disponibilité, ta générosité, tes nombreux encouragements, tes conseils judicieux et la confiance que tu m’as donnée, croyant toujours que j’étais capable de réaliser ce que j’entreprenais. Merci de m’avoir fait vivre de beaux moments (congrès, assistante d’enseignement, etc.) et d’avoir accepté d’être mon superviseur clinique pendant quelques années. Ce fut pour moi une grande chance d’être supervisée par toi. Je tiens aussi à souligner ta présence chaleureuse et ta compréhension dans mes moments les plus difficiles, mêmes ceux personnels. Tu as su être présent et m’écouter, me donnant la force de poursuivre et de continuer à croire en moi. Tu es pour moi un mentor et un modèle à suivre. J’espère sincèrement que la fin de cette étape n’est que le début d’une grande collaboration.

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Ensuite, un merci spécial aux conseillères statistiques du GRIP, principalement Hélène Paradis, pour m’avoir aidée à apprivoiser et connaître le monde des analyses statistiques. Merci pour ta présence tout au long de ces années et ta patience à m’enseigner les nombreuses formulaires et modèles statistiques.

Merci également à George Tarabulsy et Réjean Tessier qui m’ont donné la chance, dès mes études au baccalauréat, de travailler dans le monde de la recherche. Vous avez cru en mes capacités et m’avez offert des postes d’assistante de recherche pendant plusieurs années. Votre présence dans mon parcours universitaire a fait une différence et je vous en remercie chaleureusement.

Mon parcours universitaire a aussi été coloré par la présence d’expériences cliniques diverses et enrichissantes. Je ne peux passer sous silences les merveilleuses expériences de supervision que j’ai vécues. Tout d’abord, merci à Danielle Lefebvre, que je considère ma « maman clinique ». Merci Danielle de m’avoir initiée à la psychothérapie. Tu as toujours été présente, attentionnée, patiente et disponible pour moi autant pour la clinique que pour ma vie personnelle. J’espère sincèrement que notre relation durera bien au-delà de mes années d’étude et qu’on continuera à collaborer ensemble ! Comme tu le sais, je suis attachée à notre relation !

En outre, je tiens aussi à remercier mes superviseurs cliniques actuels : Johanne Maranda, Laurence Viau-Guay et Marc-André Lamontagne. Merci pour votre dynamisme, votre patience, vos précieux conseils et votre passion tellement contagieuse pour votre milieu de travail. Vous me faites découvrir un monde riche en expériences et en apprentissages. Merci de participer à mon développement comme professionnelle. Johanne, merci de m’avoir permis de travailler avec une clientèle difficile et de m’avoir transmis tes connaissances cliniques pendant deux ans. Merci pour ta confiance, ton enthousiasme, ton expérience et ta chaleureuse présence. Tu es un modèle pour moi. Merci aussi à Laurence, qui a accepté de me superviser en évaluation. Merci pour ta confiance, pour tes conseils judicieux, pour nos nombreux fous rires et ta compréhension. Même si nous n’avons pas eu

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xiii des supervisions hebdomadaires, j’ai l’impression qu’une belle relation s’est développée entre nous. Merci aussi à toute l’équipe du Faubourg St-Jean pour leur accueil chaleureux et leur confiance. Un merci spécial pour Marie-Chantal Tremblay Canuel, Renée-Claude Dompierre et Johanne Dubreuil avec qui j’ai tissé de belles relations. Ensuite, un énorme merci à Marc-André. Merci de m’avoir initiée au monde de la psychologie légale et de m’avoir transmis ta passion. Merci pour ta présence, pour les diverses opportunités que tu m’offres, pour ta confiance, pour ton humour et pour ton énorme compréhension et ton écoute. Derrière une carapace d’un homme antisocial comme tu aimes le dire, se cache un homme attentionné et gentil. Merci de m’avoir donné accès à ce côté de ta personnalité. Merci aussi à toute l’équipe des troubles du comportement sexuel, principalement Daniel Thibodeau. Merci pour votre accueil, votre ouverture à me faire participer à diverses expériences et votre humour ! Enfin, merci aussi à Claudia Savard et Marie Chabot qui me partagent leurs expériences des épreuves projectives avec dévouement et plaisir. C’est une expérience en or pour moi et j’en suis très reconnaissante.

Mes études doctorales n’auraient pas été aussi agréables sans la présence de mes précieuses collègues de laboratoire, Marie-Hélène Blais Bergeron, Marie-Eve Daspe, etc. Merci pour votre présence, vos conseils et les séances de placotage ! Un merci spécial à Mélissa qui a été ma « sœur » au laboratoire, étant toujours prête à m’aider et à me montrer le monde de la recherche et de la clinique. Nous avons développé une belle relation qui est, j’en suis certaine, sincère et de longue durée !

Je remercie toutes les personnes que j'ai croisées au cours de ma formation doctorale et avec qui j'ai eu des échanges toujours fructueux sur le plan personnel ou professionnel.

Sur un plan plus personnel, je tiens à remercier sincèrement mes amies et amis qui m’ont apporté un soutien affectif constant pendant toutes ces années. Merci tout d’abord à ma « gang de psycho »; Vanessa, Caroline, Élizabeth, Brandy, Catherine et Amélie. Merci pour votre aide et votre présence au cours de ces années. Je n’oublierai jamais nos

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nombreux soupers ! Un merci spécial à Vanessa et Élizabeth : votre amitié est sincère et j’espère qu’elle continuera longtemps.

Merci aussi à mes amies de longue date : Maggie et Émilie. Nous avons traversé de nombreuses épreuves et expériences ensemble et j’ai toujours su que vous étiez là pour moi. Merci milles fois pour votre confiance et pour l’amitié que vous m’offrez. Notre amitié est solide et forte. Je vous aime fort.

Merci aussi à mon amie d’enfance, ma deuxième sœur, Marie-Pier Gauvin. Aucun mot ne peut résumer notre amitié ayant tout vécu ensemble ! Merci de ta présence dans ma vie depuis nos 6 mois et merci de ton amitié. Tu es une colocataire formidable et j’espère que notre lien perdurera tout aussi longtemps qu’on vivra !

Un merci spécial aussi à Ariane Boivin, une grande amie. Ta présence dans ma vie et ton amitié me sont précieuses. Nous avons vécu ensemble d’incroyables expériences, ensemble. Merci pour ton aide statistique, pour tes conseils judicieux à l’école, au cégep et dans ma vie privée, pour ton énorme écoute, ta compréhension, ta disponibilité et ta confiance. Sans toi, je n’aurai pu surmonter de dures périodes et cheminer ce projet de thèse aussi rapidement et efficacement. Merci de faire partie de ma vie Sariane !

J’ai la chance d’être bien entourée et de connaître de nombreuses autres personnes qui agrémentent ma vie et m’ont permis de vivre des moments plaisants à travers ce cheminement scolaire. Merci, entre autres, à Brian, Mathieu, Kev, Cin, Sio, Jo, Manue, Maggy, les équipes de soccer, etc. Merci aussi a Jean-Philippe Pelletier pour sa présence et son souci constant de ma personne ! Merci à tous pour votre amitié et les moments agréables que vous m’offrez ! Merci aussi à Antoine et Gilles, deux hommes que j’ai beaucoup appréciés et qui ont su faire leur marque dans ma vie. Merci aussi à France. J’ai peut-être oublié certaines personnes, mais je tiens à remercier toutes les personnes que j’ai croisées au cours de mon parcours et qui m’ont aidé à décrocher et à penser à autre chose qu’à ma thèse !

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xv Et pour terminer, un remerciement spécial et du fond de mon cœur à ma famille; ma mère, Monique Bisson, mon père, Jacques Paquin, ma sœur, Maude Paquin et mon frère, Dominik Paquin. Je tiens à leur offrir toute ma reconnaissance. Merci d’avoir toujours été présents, attentionnés, compréhensifs, d’avoir cru en moi et de m’avoir donné tous les moyens pour réaliser mes rêves. Votre présence et votre aide m’ont été d’une aide très précieuse et m’ont permis de réaliser ce projet avec fierté. Merci pour vos appels, vos encouragements, vos repas, nos moments de rire, nos conversations, etc. Merci à ma merveilleuse famille, sans vous je ne serais pas qui je suis aujourd’hui. Je vous dédie donc cette thèse, car vous y avez contribué d’une manière non négligeable !

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xvii Avant-propos

Sarah Paquin, auteure principale, a procédé à la rédaction des deux articles scientifiques, effectué les analyses statistiques et interprété les résultats issus de ces analyses avec la collaboration de Stéphane Sabourin, Ph.D., directeur de la thèse et professeur à l'École de psychologie de l’Université Laval et d’Yvan Lussier, Ph.D., membre du comité de thèse et professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières. L'introduction générale de la thèse ainsi que la discussion ont été écrites par l'auteure principale.

Le premier article de la thèse Longitudinal relation between attachment representations

and couple satisfaction ainsi que le second article Pairage des représentations d’attachement et détresse conjugale chez des couples en psychothérapie sont en voie d'être soumis au moment

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1 Introduction générale

Portrait des relations conjugales

Les relations amoureuses occupent, pour la majorité des individus, une place prépondérante dans leur vie. En effet, en 2006, 56 % de la population québécoise était en relation conjugale, dont 35 % était mariée et 21 % en union libre (Institut de la Statistique du Québec, 2012). Certaines études ont démontré que des relations de couples satisfaisantes ont un impact positif sur le bien-être individuel et familial (Karney & Bradbury, 2005; Martikainen, 2009; Park, 2009; Stack & Eshleman, 1998). Il a également été établi que la détresse conjugale, à l’inverse, est reliée à la présence de troubles mentaux et de problèmes de santé physique divers chez les conjoints (Hughes & Waite, 2009; Kiecolt-Glaser et al., 2005; Lorenz, Wickrama, Conger, & Elder, 2006; Schonbrun & Whisman, 2010; South, Krueger & Jacono, 2011). L’insatisfaction conjugale, qui touche près de 20 à 30 % des unions nord-américaines, peut également mener à une rupture de la relation (Sabourin, Bégin, Boivin, Tremblay & Zoccolillo, 2004; Snyder, 2006). D’ailleurs, la dissolution conjugale est une problématique qui touche près de 40 % des couples au Canada (Statistiques Canada, 2002). Le Québec, plus précisément, possède le taux le plus élevé de divorces au pays en 2008 avec un indice synthétique de divortialité de 49.9 divorces sur 100 mariages (Institut de la Statistique du Québec, 2009; Statistiques Canada, 2008). Cette présence importante de difficultés relationnelles a poussé plusieurs chercheurs à étudier les déterminants de la satisfaction conjugale.

Dans ce contexte, l’application de la théorie de l’attachement aux relations amoureuses adultes a connu un nouvel essor au sein de la communauté scientifique. Depuis quelques années, plusieurs dimensions du fonctionnement conjugal sont abordées. Ainsi, l’analyse des corrélats de l’anxiété d’abandon et de l’évitement de la proximité porte sur la fréquence et l’intensité des conflits, les conduites d’infidélité émotionnelle et sexuelle, la violence physique et l’ajustement conjugal (e.g. Brockmeyer, 2011; DeWall et al., 2011; Hicks & Diamond, 2011; Ish, Pavkov, Wetchler & Bercik, 2012; Mikulincer & Shaver, 2007a; Pelletier, Philippe, Lecours & Couture, 2011; Saavedra, Chapman, Rogge, 2010). Plus récemment, plusieurs chercheurs se sont penchés sur les rapports entre la sécurité

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d’attachement et divers indicateurs de la nature et de la qualité des relations sexuelles (e.g. Bimbaum, Mikulincer & Gillath, 2011; Gomez-Zapiain, Ortiz, Gomez-Lope, 2011; Sadeght, Mazaheri, Moutabi, 2011). Ces secteurs d’intérêt représentent autant de champs de recherche en expansion. De plus, les connaissances fondamentales développées font aussi l’objet de diverses applications auprès de populations spécifiques d’adultes vivant en couple (e.g. : vétérans de la guerre, délinquants sexuels, couples en détresse conjugale, etc.; Brassard et al., 2012; Ramirez & Brown, 2010; Schneck, Bowers, & Turkson, 2012). Enfin, l’identification des variables médiatrices expliquant la nature et la magnitude des rapports entre les représentations d’attachement et la qualité des relations de couple constitue maintenant une priorité scientifique. Par exemple, Brassard, Lussier et Shaver (2009) ont déterminé que les conflits sont un médiateur de l’association entre l’attachement et la satisfaction conjugale alors que Fournier, Brassard et Shaver (2011) ont démontré que le patron de communication demande-retrait est une variable médiatrice chez la femme dans le lien entre l’anxiété abandonnique et l’agression.

L’intérêt des théories de l’attachement comme modèle explicatif de l’ajustement dyadique est d’autant plus pertinent que des chercheurs dans le domaine des relations conjugales adultes ont suggéré que les relations amoureuses sont déterminées par trois systèmes comportementaux différents : l’attachement, l’attention aux besoins de l’autre et la sexualité. Ces chercheurs avancent également qu’un fonctionnement optimal de ces systèmes facilite la formation et le maintien d’unions stables et satisfaisantes alors qu’un déséquilibre au sein de ces sphères mène à des tensions, des conflits relationnels, de l’instabilité et de la détresse conjugale. (Fraley & Shaver, 2000; Hazan & Shaver, 1987; Shaver & Hazan, 1988). L’attachement constitue alors une des principales sphères des relations amoureuses et une compréhension approfondie de ce système comportemental est donc nécessaire afin d’avoir une meilleure compréhension des dynamiques conjugales.

La présente thèse s’intéresse au système d’attachement car, en plus des raisons précédentes et malgré l’enthousiasme des chercheurs et des cliniciens vis-à-vis ce cadre théorique, ce dernier n’est pas, pour l’instant, guidé par un corpus satisfaisant d’études empiriques rigoureuses. D’ailleurs, bien que les recherches précédentes aient démontré de

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3 nombreux liens entre l’attachement et les relations amoureuses, un travail de clarification est encore requis. En effet, malgré la quantité impressionnante d’études portant sur l’attachement, un trop petit nombre d’entre elles ont recours à des devis longitudinaux ou à une population clinique, en plus de peu s’intéresser au pairage des styles d’attachement au sein du couple (Feeney, 1999). En outre, les études qui s’intéressent à ces sujets semblent présenter, pour la majorité, des lacunes méthodologiques et conceptuelles qui limitent la portée des résultats obtenus. Ainsi, la thèse vise à explorer, d’une part, le lien longitudinal unissant les représentations d’attachement des conjoints et leur satisfaction conjugale et d’autre part, à examiner les liens existants entre les divers pairages des styles d’attachement des partenaires et l’ajustement dyadique, et ce, au sein d’une population clinique. Ces deux études permettront d’avancer la recherche dans le domaine de l’attachement et d’approfondir la compréhension des dynamiques conjugales.

La thèse se divise en quatre sections. Le premier chapitre traite de la théorie de l’attachement en tant que modèle explicatif de la satisfaction conjugale. Ce modèle est présenté et certains constats émergeant des études transversales et longitudinales sont discutés. De même, ce chapitre fait aussi état des limites de la documentation traitant de l’attachement et de la qualité des unions conjugales en plus de démontrer la pertinence des objectifs de la thèse. Ensuite, les deux études constituant le corps de la thèse sont décrites aux chapitres deux et trois. Finalement, le dernier chapitre est consacré aux contributions et retombées empiriques, théoriques et cliniques des résultats des études effectuées dans le cadre de ce projet de thèse.

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5 Chapitre 1 : Modèle d’attachement

La théorie de l’attachement, initialement formulée par Bowlby (1969, 1973, 1980) et révisée par Ainsworth (1978), permet d’expliquer la volonté des humains de former des relations avec autrui et de maintenir une proximité physique et psychologique avec des personnes significatives (i.e. figures d’attachement). Durant l’enfance, cette proximité augmente les chances de survie de l’enfant, particulièrement dans des conditions menaçantes (Mikulincer, Shaver & Slav, 2006; Rholes & Simpson, 2004). Bowlby a formulé l’hypothèse qu’un système motivationnel inné, appelé le système comportemental de l’attachement, détermine les comportements d’attachement de l’enfant (e.g. se coller, crier, protester, chercher la proximité ou le contact) lors de moments de détresse émotionnelle. La réaction et la sensibilité des figures d’attachement en réponse aux signaux et aux besoins de l’enfant constituent d’importants prérequis pour le développement de la régulation émotionnelle, du sentiment de bien-être et de l’assurance que la relation d’attachement soit une zone de sécurité (Ainsworth, Blehar, Waters & Wall, 1978). Ces expériences permettent à l’enfant de développer et d’internaliser deux types de modèles opératoires internes; le modèle interne du rôle des autres et celui de soi. Ces structures psychologiques, qui sous-tendent les différents styles d’attachement, organisent les affects, les cognitions et les comportements. Ces modèles internes guident les individus dans leurs relations tout au long de leur vie (Feeney, 1999; Rholes & Simpson, 2004).

Attachement adulte

En 1987, Hazan et Shaver ont proposé que ce processus d’attachement ait aussi lieu au sein des relations amoureuses (Brennan & Shaver, 1995; Mikulincer & Shaver, 2007b). Les chercheurs ont observé que les relations parents-enfants et celles avec le partenaire amoureux partagent plusieurs caractéristiques similaires (e.g., se sentir en sécurité quand le partenaire est proche et sensible, s’engager dans des contacts intimes et ne pas se sentir en sécurité quand l’autre est inaccessible; Bartholomew, 1993; Hazan & Shaver, 1994). Ils ont alors proposé que les figures d’attachement, qui sont les parents durant l’enfance, sont progressivement remplacés par les pairs à l’âge adulte. À cette période de la vie, les relations d’attachement deviennent réciproques et les relations romantiques représentent

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celles qui sont les plus importantes (e.g., Hazan & Zeifman, 1994).

En s’appuyant sur les travaux d’Ainsworth et de ses collaborateurs (1978) ainsi que sur ceux d’Hazan et Shaver (1987), Bartholomew (Bartholomew, 1990; Bartholomew & Horowitz, 1991) a développé un modèle quadripartite de l’attachement adulte composé de deux dimensions continues : l’évitement de l’intimité et l’anxiété d’abandon (Figure 1; Brennan, Clark & Shaver, 1998). La dimension de l’évitement représente le degré de suppression émotionnelle, d’indépendance et de confort vis-à-vis la proximité et l’interdépendance, fondé sur l’espoir que le partenaire sera disponible, supportant et digne de confiance. Ainsi, un degré élevé d’évitement indique une utilisation abusive des stratégies de désactivation du système d’attachement, soit une inhibition de la recherche de proximité, un déni des besoins d’attachement, le maintien d’une distance émotionnelle avec les autres et un repli sur soi comme unique source de protection. La dimension de l’anxiété représente le degré de crainte d’être rejeté ou abandonné combiné à un sens internalisé de valeur personnelle. Un degré élevé d’anxiété se manifeste par une hyperactivation des stratégies d’attachement, soit des tentatives répétées d’atteindre une proximité excessive avec les autres et une extrême vigilance aux menaces et aux séparations. Ces individus tendent à être jaloux et à avoir une image négative d’eux-mêmes (Bartholomew & Horowitz, 1991; Brennan et al.; Mikulincer & Shaver, 2007b; Mikulincer et al., 2006).

Del Giudice (2011), dans une méta-analyse récente s’appuyant sur 100 études (N = 66 132 participants), démontre qu’il y a présence de différences sexuelles quant aux deux dimensions de l’attachement adulte. En comparaison aux femmes, les hommes affichent plus d’évitement et moins d’anxiété. L’auteur précise que ces différences sont plus grandes au sein d’échantillons provenant de la communauté que chez ceux composés d’étudiants ou d’individus répondant aux questionnaires remplis via internet. Cette différence s’expliquerait possiblement aussi par certains biais dont le fait que la plupart des étudiants sont en psychologie et ainsi plus coopératifs et également que peu d’hommes participent à des études sur internet (Del Giudice, 2011).

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7 Évitement

faible

Style Style

Anxiété sécurisant préoccupé Anxiété

faible élevée

Style Style

Détaché craintif

Évitement élevé

Figure 1 : Le modèle des quatre styles d’attachement adulte conceptualisé selon le modèle

des deux dimensions continues d’anxiété et d’évitement

Styles d’attachement. Tel qu’énoncé précédemment, le croisement de ces deux

dimensions forme quatre styles d’attachement : sécurisant, préoccupé, détaché et craintif (Figure 1). Ce dernier style, le style craintif, est le moins bien étudié. Tout d’abord, le style sécurisant se caractérise par de faibles niveaux d’anxiété et d’évitement. Les conjoints sécurisants, qui représentent 50 % à 55 % de la population, ont habituellement des relations amoureuses stables et enrichissantes. Ces personnes sont à l’aise de se dévoiler, d’exprimer leurs émotions en plus de ne pas avoir peur d’être abandonnées. Le style préoccupé se définit par un degré élevé d’anxiété jumelé à un faible niveau d’évitement (Brennan et al., 1998; Mikulincer & Shaver, 2007a). Les partenaires préoccupés, soit 20 % de la communauté, entretiennent des relations conflictuelles et vivent beaucoup d’émotions négatives qui souvent nuisent à leur union. Également, ces individus sont jaloux, doutent de l’amour de leur conjoint et ont besoin de plusieurs signes pour être sûrs que leur partenaire les aime réellement. Le style détaché, qui caractérise 15 % des adultes, s’observe chez des individus qui possèdent un niveau élevé d’évitement juxtaposé à un faible degré d’anxiété (Brassard et al., 2009; Brennan et al., 1998). Les conjoints détachés affichent une faible

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capacité d’exprimer leurs émotions, un besoin presque absent de l’autre et une préférence pour leur propre autonomie au détriment de la relation (Brassard et al., 2009; Mikulincer & Shaver, 2007a). Enfin, des niveaux élevés sur les deux dimensions forment le style d’attachement craintif. Lors de moments de détresse, les partenaires craintifs, qui représentent 10 % à 15 % de la population générale, oscillent entre les stratégies de désactivation et l’hyperactivation du système d’attachement. Ils utilisent alors les deux stratégies de façon confuse, hasardeuse et chaotique. En outre, ces personnes sont prises dans une double contrainte; elles sont inconfortables vis-à-vis l’intimité mais elles ont en même temps besoin d’être rassurées. Les craintifs ont donc un grand besoin de soutien, mais ils l’expriment très difficilement. Ainsi, bien qu’ils désirent entretenir des contacts intimes, ces derniers craignent à la fois la proximité, qui leur est difficile à supporter, et la souffrance liée à l’abandon. Ces personnes utilisent des comportements d’approche et d’évitement, ont des relations conjugales difficiles et caractérisées, entre autres, par de la violence et des problèmes de communication (Bartholomew & Horowitz, 1991; Brassard et al., 2009; Brennan et al., 1998; Mikulincer & Shaver, 2007a). D’autres chercheurs lorsqu’ils évoquent l’attachement craintif parlent aussi d’un style d’attachement désorganisé (Simpson & Rholes, 2002).

Il est pertinent de mentionner que ce style possède des similarités et des différences avec les deux autres styles d’attachement insécurisants. En premier lieu, les individus possédant des styles d’attachement craintif et détaché désactivent leur système d’attachement et évitent ainsi l’intimité face à des situations difficiles. Toutefois, les individus craintifs évitent l’intimité afin de minimiser les risques de rejet tandis que les détachés évitent l’intimité afin de maximiser leur autonomie (Guerrero, 1996; Mikulincer & Shaver, 2007b). Également, selon Shaver et Mikulincer (2007b), l’utilisation des stratégies de désactivation du système d’attachement est moins abusive chez les individus craintifs que chez les personnes détachées. Les individus craintifs démontrent une moins grande inhibition de la recherche de proximité, un moins grand déni des besoins d’attachement et une distance émotionnelle moins grande avec les autres. En outre, même si, comme les détachés, les personnes craintives peuvent se retirer et se distancer des autres lors de moments de détresse, celles-ci continuent néanmoins à vivre de l’anxiété et à désirer

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9 un partenaire amoureux supportant, ce qui n’est pas le cas des individus détachés (Mikulincer & Shaver, 2007b; Simpson & Rholes, 2002). Ensuite, les personnes possédant un style d’attachement craintif et celles ayant un style d’attachement préoccupé sont inquiètes quant à savoir si leur partenaire va les approuver et les accepter. Elles se perçoivent comme sans valeur, peu aimables et peu dignes de confiance. Cependant, les individus craintifs s’inquiètent plus précisément du fait d’être rejetés tandis que les personnes préoccupées s’inquiètent plutôt du fait que leur partenaire ne soit pas assez présent pour elles et va les quitter (Guerrero, 1996; Mikulincer & Shaver, 2007b). Enfin, certaines études ont démontré que les individus craintifs présentent davantage de problèmes personnels et relationnels. Effectivement, ces derniers rapportent plus de difficultés de communication, de problèmes de régulation émotionnelle et de dysfonctions sexuelles. D’un point de vue clinique, les personnes craintives manifestent parfois des troubles mentaux graves et persistants : abus et dépendance aux substances, dissociation et un ensemble de troubles de personnalité, dont particulièrement, le trouble limite (Bouchard, Sabourin, Lussier & Villeneuve, 2009; Guerrero, 1996; Simpson & Rholes, 2002).

Attachement et satisfaction conjugale

Selon la théorie de l’attachement, la satisfaction conjugale dépend du niveau de réponse des partenaires aux besoins de proximité et de sécurité de chacun (Mikulincer & Shaver, 2007c). Au cours des dernières années, l’association entre les styles d’attachement et l’ajustement dyadique a bien été documentée au sein des études transversales. Les résultats démontrent quelques différences selon le statut conjugal. Une récente revue de la littérature rapporte que, pour les couples en cohabitation, les partenaires qui ont un attachement sécurisant sont plus satisfaits de leur relation amoureuse que les individus qui présentent un attachement insécurisant (Mikulincer & Shaver, 2007c). En effet, ces partenaires de style sécurisant seraient confortables avec l’intimité et l’indépendance, auraient des stratégies constructives pour gérer le stress et seraient capables de maintenir un climat d’affection et de calme au sein du couple (Mikulincer & Shaver, 2007c). Cependant, chez les couples mariés, les résultats diffèrent selon l’outil employé pour évaluer l’attachement. Tout d’abord, les études qui utilisent des échelles auto-rapportées ou un journal quotidien

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comme instrument de mesure démontrent qu’en comparaison aux époux sécurisés, les époux insécurisés rapportent des taux plus bas de satisfaction conjugale (Campbell, Simpson, Boldry & Kashy, 2005; Feeney, 2002; Mikulincer & Shaver, 2007c; Shaver, Schachner & Mikulincer, 2005). À l’inverse, lorsque l’attachement est mesuré à l’aide d’entrevues, la majorité des études n’obtiennent pas de lien significatif entre l’insécurité d’attachement et l’insatisfaction conjugale (Mikulincer & Shaver, 2007c).

De surcroît, les études qui démontrent un lien entre l’attachement et la détresse conjugale rapportent, peu importe le statut conjugal, qu’il n’existe pas de différence de genre au sein des recherches dans lesquelles les représentations d’attachement sont catégorisées en styles sécurisant versus insécurisant. Toutefois, un examen plus détaillé des résultats de ces recherches révèle des divergences. En effet, alors que l’anxiété et l’évitement de la femme constituent des indicateurs égaux de son insatisfaction conjugale, l’évitement de l’homme apparaît être plus associé à son insatisfaction que l’anxiété (Mikulincer & Shaver, 2007c).

La relation longitudinale entre les représentations d’attachement et la satisfaction conjugale est beaucoup moins bien documentée. Les douze études existantes rapportent des résultats inconsistants. Certaines démontrent la présence d’un lien entre ces deux concepts tandis que d’autres arrivent à la conclusion que ces deux variables ne s’influencent pas à long terme. Deux études, parmi l’ensemble de celles identifiées, démontrent clairement le caractère contradictoire des résultats. Effectivement, l’étude de Davila, Karney et Bradbury (1999) menée auprès de 172 couples nouvellement mariés, qui ont été évalués à cinq reprises sur une période de deux ans, rapporte que l’attachement insécurisant prédit une diminution de la satisfaction conjugale et qu’en retour cette satisfaction se répercute favorablement sur la sécurité d’attachement. À l’inverse, l’étude de Crowell, Treboux et Waters (2002) conduite auprès de 157 couples, qui ont été évalués une fois avant leur mariage et une fois après, n’obtient aucun lien significatif. Ces données longitudinales contradictoires limitent ainsi la validité des conclusions possibles et peuvent s’expliquer par le bassin très restreint d’investigations et par des caractéristiques méthodologiques différentes (nature des échantillons, nombre de temps de mesure, procédures statistiques employées, etc.). Ceci

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11 illustre clairement la pertinence d’approfondir la relation entre l’attachement et l’ajustement dyadique en utilisant un devis longitudinal.

Effets du partenaire. Il est raisonnable de croire que la vie commune avec un

partenaire froid, distant, détaché ou encore contrôlant et envahissant peut éroder la satisfaction conjugale. En effet, plus de 30 études transversales ont examiné cette avenue et révèlent que le partenaire dont le style d’attachement est empreint d’insécurité rapporte une plus faible satisfaction conjugale que le partenaire d’une personne ayant un style sécurisant (Brennan & Shaver, 1995; Mikulincer & Shaver, 2007c). Néanmoins, l’ensemble des études mentionne que le rôle de l’attachement du partenaire est moins important que celui du répondant lui-même pour prédire la satisfaction conjugale (Feeney, 1996; 1999).

La plupart des spécialistes qui ont étudié les effets dyadiques ont employé un devis transversal. Ceci ne permet pas d’éliminer l’effet réciproque possible entre l’insatisfaction conjugale et l’insécurité d’attachement (Mikulincer & Shaver, 2007c). Quatre études longitudinales se sont intéressées aux effets dyadiques et deux d’entre elles (Cobb, Davila & Bradbury, 2001; Davila et al., 1999) soutiennent la relation allant de l’attachement du partenaire à une modification de la satisfaction de l’autre partenaire. Cependant, certaines études rapportent aussi la relation inverse. Par exemple, l’étude de Davila et ses collaborateurs a noté des liens dyadiques récursifs entre l’insécurité d’un partenaire et l’insatisfaction du conjoint. L’état actuel des recherches nécessite donc davantage d’études longitudinales avant de confirmer et d’accepter de tels effets (Mikulincer & Shaver, 2007c).

La majorité des chercheurs qui se sont intéressés aux effets-partenaires n’ont pas différencié les divers types d’attachement insécurisants. Néanmoins, les quelques études examinant cette question rapportent des résultats contradictoires. En effet, certains ont observé que l’anxiété a un effet plus négatif que l’évitement sur l’ajustement dyadique du partenaire, et ce, tant chez les hommes que chez les femmes (e.g. Banse, 2004; Feeney, 1994; Feeney, 1999b; Lussier, Sabourin et Turgeon, 1997). À l’inverse, d’autres rapportent que l’évitement est plus néfaste que l’anxiété pour la satisfaction conjugale des deux

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conjoints (e.g. Frei & Shaver, 2002; Shaver et al., 2005). Enfin, d’autres chercheurs observent que la satisfaction de l’homme est plus affectée par l’anxiété de sa conjointe alors que la satisfaction de la femme est plus influencée par l’évitement de son conjoint (Collins & Read, 1990; Godbout, Dutton, Lussier & Sabourin, 2009; Simpson, 1990). Cependant, ces différences de genres n’ont pas été répliquées dans les études subséquentes (Mikulincer & Shaver, 2007c).

L’hétérogénéité des résultats à court et long terme ainsi que le peu d’études effectuées jusqu’à présent sur les effets-partenaires limitent les conclusions possibles. En effet, il semble impossible, pour l’instant, de conclure à des effets-partenaires robustes et également de déterminer si c’est l’anxiété ou l’évitement qui a un impact le plus néfaste sur la satisfaction conjugale du partenaire.

Pairage des représentations d’attachement. Les résultats des 14 études transversales

examinant les effets du pairage des styles d’attachement des conjoints sur l’ajustement dyadique diffèrent beaucoup. Tout d’abord, trois études concluent que les couples sécurisants rapportent une plus grande satisfaction que les couples insécurisants ou mixtes (Berman, Marcus & Berman, 1994; Dickstein, Seifer, St Andre, & Schiller, 2001; Senchak & Leonard, 1992). Ces couples mixtes sont définis par la présence d’un partenaire présentant un attachement sécurisant et d’un conjoint manifestant un attachement insécurisant. À l’inverse, Cohn, Silver, Cowan, Cowan et Pearson (1992), Mikulincer et Florian (1999c) et Wampler, Shi, Nelson et Kimball (2003) ne rapportent pas de lien entre l’ajustement dyadique et le pairage des styles d’attachement. Finalement, d’autres chercheurs rapportent qu’en comparaison avec des couples où les deux conjoints sont insécurisés, les couples sécurisants démontrent une plus grande intimité et satisfaction conjugale (e.g. Ben-Ari & Lavee, 2005; Volling, Notaro, & Larsen, 1998). Ces chercheurs soutiennent que la présence d’un partenaire sécurisant se répercute favorablement sur la satisfaction conjugale du partenaire insécurisant. Toutefois, à l’inverse, d’autres chercheurs soutiennent qu’un partenaire insécurisant peut affaiblir le sentiment de sécurité du partenaire sécurisant (Mikulincer & Shaver, 2007c).

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13 De surcroît, un examen plus poussé de l’impact de l’appariement des couples de style insécurisant sur l’ajustement dyadique mène également à des résultats peu concluants. Certains chercheurs rapportent que les couples dont l’appariement est anxieux-évitant ou anxieux-anxieux tendent à être plus insatisfaits que ceux présentant d’autres appariements conjugaux (e.g. Allison, Bartholomew, Mayseless & Dutton, 2005; Feeney, 1994; Roberts & Noller, 1998). D’autres chercheurs n’arrivent pas à cette conclusion (Jones & Cunningham, 1996; Kirkpatrick & Davis, 1994). Enfin, quelques spécialistes se sont intéressés au processus de formation des unions. Les personnes sécurisantes sont attirées par des individus qui partagent le même style d’attachement qu’elles. En outre, les personnes évitantes choisissent des personnes anxieuses, et ce, même si ce type d’appariement est associé à une faible satisfaction conjugale (Collins & Read, 1990; Kirkpatrick & Davis, 1994). Il est difficile, une fois de plus, d’arriver à des conclusions définitives en raison du petit nombre d’études disponibles, des diverses méthodologies utilisées et surtout parce que ces échantillons ne contiennent pas suffisamment d’individus craintifs et détachés.

En effet, les échantillons utilisés au sein de ces études proviennent tous de la communauté, ce qui ne permet pas d’étudier l’ensemble des pairages possibles. Sachant que les populations cliniques regroupent davantage d’individus ayant un style d’attachement insécurisant (Bakermans-Kranenburg & van Ijzendoorn, 2009; Pielage, Luteijn, & Arrindell, 2005), il serait pertinent de s’intéresser à des couples en psychothérapie. La majorité des cliniciens rapportent d’ailleurs que le pairage préoccupé-détaché serait très présent au sein des couples qui consultent en psychothérapie en plus de mener à des conséquences délétères. Il serait donc pertinent de démontrer la validité empirique de cette observation afin d’enrichir les protocoles cliniques.

Les limites mentionnées précédemment, soit le petit nombre d’études, les diverses méthodologies utilisées et la faible présence d’individus craintifs et détachés au sein des échantillons, forcent les chercheurs à ne comparer que deux ou trois pairages (sécurisant/sécurisant, sécurisant/insécurisant et insécurisant/insécurisant), bien souvent sans tenir compte du genre des conjoints. La richesse des conceptions quadrifides de

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l’attachement qui mènent, théoriquement à une typologie en 16 pairages n’est donc pas exploitée (Mikulincer & Shaver, 2007c). C’est une faiblesse de la documentation scientifique disponible que le deuxième article de la présente thèse tente de corriger.

Limites des études

En dépit des efforts empiriques déployés depuis quelques décennies, la valeur scientifique du modèle de l’attachement adulte et ses rapports avec la qualité des relations de couple demeure insuffisamment étudiée, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, l’étude de l’attachement comme variable prédictive de l’ajustement dyadique a été presque exclusivement entreprise à l’aide de devis transversaux. En effet, la presque totalité des études sont de nature transversale et une récente revue de la littérature répertorie seulement 12 études longitudinales qui présentent d’ailleurs certaines limites. Effectivement, dans presque la moitié d’entre elles, les chercheurs n’ont pas mesuré les concepts d’attachement et de satisfaction conjugale à plus d’une occasion se limitant ainsi à mesurer ces variables seulement à la première ou la dernière période d’observation (Berant, Mikulincer & Florian, 2003; Cobb et al., 2001 ; Hirschberger, Srivastava, Marsh, Cowan, & Cowan, 2009; Klohnen & Bera, 1998; Shaver & Brennan, 1992). Cela limite alors la justesse des conclusions envisageables puisqu’il est impossible, lors d’analyses statistiques, de contrôler pour ces variables aux différents temps de mesure. En outre, quelques chercheurs ont analysé leurs données seulement à l’aide d’analyses descriptives ou corrélationnelles, de tests-t ou d’analyses de régressions multiples qui ne tiennent pas compte des observations effectuées aux divers temps de mesures lorsque cela avait été réalisé (Crowell et al., 2002; Feeney, Noller & Callan, 1994 ; Fuller & Fincham, 1995). De surcroît, la majorité des recherches n’étudient pas ou presque pas le pairage et les effets-partenaires (e.g., Crowell et al.; Fuller & Fincham, 1995; Klohnen & Bera, 1998; Shaver & Brennan, 1992).

Également, la majorité des recherches portant sur l’attachement adulte n’examine la valeur scientifique de ce concept qu’auprès de couples provenant de la population générale ou de couples formés d’étudiants universitaires en relation de fréquentation. Peu de chercheurs se sont intéressés aux unions qui consultent en psychothérapie conjugale. Depuis

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15 25 ans, le nombre de conjoints se déclarant très heureux a chuté de 60 % à 37 % (Snyder, Heyman, & Haynes, 2005). Il semble donc qu’un grand nombre d’unions connaissent des périodes de turbulence, ce qui augmente le nombre de couples en détresse et le besoin de traitements conjugaux efficaces. Cette rareté des ancrages cliniques du modèle limite sa généralisation et son application aux couples en détresse en plus de nuire à l’application et à la compréhension des traitements thérapeutiques fondés sur la théorie de l’attachement. Par conséquent, l’application de la théorie de l’attachement adulte à une population de couples en détresse constitue une priorité scientifique. Outre la rareté des études menées auprès de ces couples qui représentent tout de même 20 à 30 % de la population générale (Doss, Simpson & Christensen, 2004), il importe de rappeler que c’est surtout dans ce type d’échantillons qu’il sera possible de recruter un nombre élevé d’individus appartenant aux catégories craintives et détachées. L’analyse des particularités relationnelles et conjugales de ces individus ne peut être entreprise que dans ces conditions.

En outre, ce n’est que récemment que les chercheurs se sont intéressés aux effets-partenaires en utilisant des techniques statistiques adéquates. Ces effets sont d’autant plus importants qu’ils permettent de mieux articuler une vision dynamique et systémique des relations de couple. Ils constituent aussi une porte d’entrée intéressante pour poursuivre l’analyse des différences de genre dans les représentations d’attachement et dans leurs répercussions sur la détresse conjugale. Jusqu’à présent, les différences sexuelles notées dans les représentations d’attachement sont de petite taille (Del Giudice, 2011) et elles ne sont que rarement mises en relation avec la qualité de la relation de couple. Dans ce contexte, l’utilisation des Modèles d’Interdépendance Acteur-Partenaire (APIM; Kenny, Kashy & Cook, 2006) et, plus particulièrement, des tests de distinguabilité constitue une caractéristique originale de la présente thèse. Ces tests conduiront à une analyse plus fine des différences de genre. De même, l’analyse du pairage des catégories d’attachement chez des couples en détresse conjugale est prioritaire. Les résultats contradictoires disponibles s’expliquent probablement par un bassin limité de recherches ne reposant que sur de trop petits échantillons de couples, généralement très satisfaits de leur union. Ces études ne portent presque exclusivement que sur la catégorisation sécurisant-insécurisant, à l’exception de quelques rares recherches (Ben-Ari & Lavee, 2005; Berman et al., 1994; Cohn et al.,

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1992; Dickstein et al., 2001; Kirkpatrick & Davis, 1994; Senchak & Leonard, 1992; Volling et al., 1998; Wampler et al., 2003). Il n’existe que peu de connaissances sur les divers types d’attachement insécurisants, dont principalement les styles craintif et détaché. Ce n’est qu’en incluant suffisamment d’individus de ces catégories qu’il sera possible de tirer avantage de la richesse des conceptions contemporaines quadrifides de l’attachement. L’analyse de ces typologies plus complexes de pairage vise aussi à mieux comprendre les différences de genre sur le plan des représentations d’attachement et leurs répercussions sur la détresse conjugale.

Objectifs et description de la thèse

La présente thèse souhaite poursuivre l’étude du modèle de l’attachement comme déterminant de l’ajustement dyadique dans de nouveaux contextes afin de pallier aux limites des recherches précédentes et dans le but d’augmenter la généralisation des connaissances. Plus particulièrement, la thèse comprend deux études. La première vise à vérifier, de façon longitudinale, la nature et la direction du lien d’association existant entre l’attachement et la satisfaction conjugale. Cette étude tire sa valeur novatrice de l’utilisation d’un devis longitudinal, d’un protocole rigoureux et d’analyses sophistiquées pour explorer la relation entre les représentations d’attachement et l’ajustement dyadique. Elle s’inscrit dans la lignée des études décrites auparavant et permettra de pallier aux limites des recherches actuelles. Ainsi, son objectif principal est d’étudier l’évolution de la relation entre l’attachement et la satisfaction conjugale au sein de couples adultes. Les résultats de cette démarche font l’objet d’un premier article qui sera soumis sous peu.

La seconde étude propose d’évaluer la prévalence des divers pairages d’attachement au sein d’une population clinique en plus d’explorer les liens existants entre les différents pairages et la satisfaction conjugale de couples consultant en thérapie conjugale. La pertinence de cette étude provient du choix d’une population de couples cliniques et de l’intérêt porté aux pairages des styles d’attachement. La pertinence d’une telle étude se justifie par la pauvreté des connaissances scientifiques actuelles sur cette thématique et également en raison des résultats qui laissent croire que certaines psychothérapies

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17 individuelles et de couple, qui utilisent le concept de l’attachement, se montrent efficaces pour réduire la détresse conjugale (Lebow, Chambers, Christensen & Johnson, 2012). Ultimement, cette étude aura des retombées pratiques, car elle permettra de mieux comprendre l’impact du pairage des styles d’attachement sur la satisfaction conjugale en psychothérapie de couple. Les résultats de la seconde étude feront l’objet d’un deuxième article qui sera soumis prochainement.

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19 Chapitre 2 : Longitudinal relations between attachment representations and couple satisfaction (Article 1)

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Running head: LONGITUDINAL RELATION

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21 Abstract

Cross-sectional studies have shown that attachment representations are associated with various couple outcomes (Mikulincer & Shaver, 2007a). Longitudinal data specifying the nature of the attachment/couple satisfaction equation are sparse and much-needed. The objective of the present study was to determine the longitudinal relations between attachment representations and couple satisfaction. A sample of 372 randomly selected heterosexual couples completed an assessment battery including the Dyadic Adjustment Scale (Spanier, 1976) and the Experience in Close Relationships questionnaire (ECR, Brennan, Clarks, & Shaver, 1998). One year later, 222 couples from the initial sample completed the same measures. Results showed cross-sectional associations between attachment representations and marital satisfaction. There were also longitudinal relations from marital satisfaction to attachment representations. In addition, a longitudinal association between avoidance of intimacy and dyadic adjustment was present but positive, and this, for both spouses. Finally, no gender differences were observed. The necessity to replicate this study with different samples is discussed.

Keywords: attachment representations, couples, dyadic adjustment, actor-partner

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22 Résumé

Les études transversales ont démontrées que les représentations d’attachement sont associées à plusieurs variables reliées au couple (Mikulincer & Shaver, 2007a). Les données longitudinales précisant la nature de la relation entre l’attachement et la satisfaction conjugale sont rares et inconsistantes. L’objectif de la présente étude était de déterminer les relations longitudinales entre les représentations d’attachement et la satisfaction conjugale. Un échantillon de 372 couples hétérosexuels sélectionnés au hasard ont complété une batterie de questionnaires incluent l’Échelle d’ajustement dyadique (Spanier, 1976) et le Questionnaire sur les expériences d’attachement amoureux (ECR, Brennan, Clarks, & Shaver, 1998). Un an plus tard, 213 couples de l’échantillon initial ont complété les mêmes questionnaires. Les résultats démontrent des associations transversales entre les représentations d’attachement et la satisfaction conjugale. Il y aussi des relations longitudinales allant de la satisfaction conjugale aux représentations d’attachement. En outre, une association longitudinale entre l’évitement de l’intimité et l’ajustement dyadique est présente mais positive, et ce, pour les deux époux. Finalement, aucune différence sexuelle n’est observée. La nécessité de répliquer cette étude avec des échantillons différents est discuté.

Mots-clés : représentations d’.attachement, couples, ajustement dyadique, model

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23 Longitudinal relations between attachment representations and couple satisfaction.

There are now more than sixty studies showing that attachment representations are associated with various indicators of the quality of couple relationships: relationship satisfaction, communication, trust toward the partner, conflict-resolution strategies, commitment, etc. (Mikulincer & Shaver, 2007a). These attachment representations are an extension of the attachment relationships formed in infancy (Bartholomew, 1993; Hazan & Shaver, 1987) and they are organized along two orthogonal dimensions: abandonment anxiety and avoidance of proximity (Bartholomew, 1990). Abandonment anxiety refers to the fear of rejection by the partner and it is associated to the use of hyperactivation strategies increasing the need for reassurance and vigilance vis-à-vis potential relational threats. Avoidance of proximity is produced by the belief that the partner will not be available or supportive in times of stress and it explains the use of deactivation strategies marked by excessive self-sufficiency, the suppression of painful emotions and interpersonal withdrawal.

Whereas traditional conceptions of the association between attachment security and couple satisfaction are typically recursive (i.e., attachment directly causes variations in dissatisfaction), contemporary models are increasingly bidirectional and also take into account the systemic nature of the interactions between partners (Mikulincer & Shaver, 2013). The present study, conducted over a twelve-month period, examined the longitudinal relations between attachment representations and couple satisfaction and tested bidirectional associations. In addition, because recent meta-analytic data reveal that men are less anxious and more avoidant than women (Del Giudice, 2011), gender dynamics were examined to determine if the pathways from attachment to satisfaction, and vice versa, are empirically distinguishable. These models are assessed using Actor-Partner Interdependence Model analysis (Kenney, Kashy, & Cook, 2006).

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Attachment representations and couple satisfaction: cross-sectional results

Attachment representations fuelled by abandonment anxiety, avoidance of proximity or a combination of anxiety and avoidance are predominant in individuals who are dissatisfied with their marital relationship; this conclusion is subject to a broad scientific consensus (Mikulincer & Shaver, 2007b). However, sex differences are noted in this pattern of results. While anxiety and avoidance of woman are consistent indicators of her marital dissatisfaction, avoidance in men is more associated with his dissatisfaction than anxiety (Mikulincer & Shaver, 2007b). It now appears that attachment representations are not strictly intra-individual processes but they also produce consistent dyadic effects. The results of about thirty studies showed that couple satisfaction is lower among individuals whose partner displays insecure attachment representations than in individuals whose partner is secure (Brennan & Shaver, 1995; Mikulincer & Shaver, 2007b). In addition, in men, dissatisfaction is related to abandonment anxiety in their partner. Conversely, in women, rates of dissatisfaction are associated with the presence of avoidant attachment in their partner (Collins & Read, 1990; Simpson, 1990). Although these gender differences have not been noted by all, recent studies continue to demonstrate this pattern of results (Godbout, Dutton, Lussier, & Sabourin, 2009).

Longitudinal studies

The association between attachment representations and marital satisfaction seems to be based on robust evidence data. It is therefore hardly surprising to notice that an increasing number of diagnostic and therapeutic protocols in couple’s psychotherapy are based on attachment theory and measurement instruments developed to operationalize this construct (Mikulincer & Shaver, 2007a). It should be emphasized that, up to now, the vast majority of studies documenting the relationship between attachment and marital satisfaction rely on cross-sectional research protocols. Mikulincer and Shaver (2007b) reported only a dozen longitudinal studies verifying the validity of this causal effect. Since 2007, only one other longitudinal study on this issue was identified (Hirschberger, Srivastava, Marsh, Pape, & Cowan, 2009). Do the results of these longitudinal studies

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25 support the hypothesis of a causal relationship between attachment and marital satisfaction? Nothing is less certain and the results appear largely inconsistent.

Indeed, in almost half of past studies, attachment and marital satisfaction were not measured on more than one occasion (Berant, Mikulincer & Florian, 2003; Cobb, Davila & Bradbury, 2001 ; Hirschberger et al., 2009; Klohnen & Bera, 1998; Shaver & Brennan, 1992). Quite often in these studies, attachment security is modelized as a unidirectional causal factor that should determine trajectories of couple satisfaction. However, several studies assessed attachment representations only at the first (Berant et al.; Cobb et al.; Shaver & Brennan, 1992) or the second (Hirschberger et al.; Klohnen & Bera, 1998) observation period. Similarly, some researchers did not assess couple satisfaction at the first period of observation but they measure it later (Berant et al.; Shaver & Brennan, 1992). These incomplete longitudinal data limit the validity of conclusions that can be reached about the nature of the relations between attachment insecurity and marital satisfaction. Finally, some researchers collected longitudinal data but reported only descriptive (Crowell, Treboux & Waters, 2002) or correlational analyses (Feeney, Noller & Callan, 1994 ; Fuller & Fincham, 1995), one way ANOVA’S (Fuller & Fincham, 1995), t-tests (Crowell et al.) or multiple regression analyses (Feeney et al.) which do not fully or simultaneously take into account observations made at the multiple time points.

To summarize, only four of these studies take full advantage of a longitudinal design and statistical analysis strategies appropriate to the longitudinal nature of the observations. These studies reported inconsistent results. Keelan, Dion and Dion (1994), in a study of 97 women and 40 men evaluated twice over a four-month period, reported a significant association between attachment representations and dyadic adjustment. These authors showed that secure and insecure individuals reported different marital satisfaction trajectories. The former maintained a high level of satisfaction in the long term while the latter showed a decrease in their level of satisfaction with time. Conversely, Hammond and Fletcher (1991), in a study of 51 cohabiting couples assessed twice over a period of five months, were unable to establish the presence of a longitudinal relationship between attachment representations and marital satisfaction. The last two studies have both been

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conducted by Davila and colleagues (1999, 2001). These were conducted with a sample of 172 newly married couples, assessed five times over a period of 2 years. The first of these two studies directly addressed the relationship between attachment and marital satisfaction, whereas the second aimed to identify mediators of this relationship, such as presence of children, neuroticism and self-esteem. Davila, Karney and Bradbury (1999) conducted multilevel modeling analyses showing the presence of bidirectional longitudinal relations between attachment representations and marital satisfaction among both men and women. More specifically, over a 2-year period, increases in attachment security led to higher marital satisfaction. Similarly, improving marital satisfaction reflected positively on the security of attachment representations. The results of Davila et al. also showed the presence of significant longitudinal dyadic effects. Indeed, the attachment representations of a spouse changed in response to a change in the marital satisfaction of his partner. Similarly, the attachment representations of this spouse also created changes in satisfaction and attachment to his partner. The results obtained by Davila et al. provided robust support to the existence of a reciprocal longitudinal relationship between attachment security and marital satisfaction. However, the pool of prospective studies is limited and the results of other longitudinal studies are inconsistent.

The objective of this investigation was to study prospective relationships between attachment and marital satisfaction among adult couples. In line with Davila et al. (1999), we estimated the validity of a bidirectional model of these associations. This non-recursive model posits that changes in anxiety and avoidance attachment may predict future couple satisfaction whereas a generally positive couple relationship might lead to increases in attachment security. Moreover, this is a dynamic conceptualization in that it takes into account, in both women and men, longitudinal pathways from self-reported attachment security and couple satisfaction to partner-reported attachment and satisfaction. This is a robust test of the model because these paths are estimated while simultaneously controlling for the stability over time of couple satisfaction and attachment representations. Finally, gender differences are studied in this comprehensive model by testing whether the prospective relationships between attachment and couple satisfaction are likely to be the same for women and men. Past cross-sectional investigations (Collins & Read, 1990;

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27 Simpson, 1990) showed that men’s avoidance is negatively associated with his partner’s couple satisfaction whereas women’s anxiety negatively predicts men’s satisfaction. Accordingly, these hypotheses were examined.

Method

Participants

The sample consisted of 372 French-Canadian heterosexual couples recruited from the region of Quebec in Canada. Participants were 18 years old or older and had been married (47.8%) or cohabiting for at least six months (49.5%; M = 6.5 years, SD = 49.47). The average number of child per couple is one. In addition, the average age of women, at the time of data collection, was 27.7 years (SD = 4) and 29.9 years (SD = 5.1) for men. The mean annual income was CAN$ 26 834 for women and CAN$ 41 617 for men. Moreover, women had an average of 15.15 years of education (SD = 2.90) while men had an average of 14.43 years (SD = 3.44) of education.

Procedure

The total sample in this study was obtained through the combination of two samples. For the first sample, couples were selected through a software program used to randomly select potential participants from their listed phone number. A total of 274 couples agreed to participate in the study. Each couple was then mailed two envelopes, one for each partner, each containing a battery of questionnaires (time 1). This procedure was adopted to ensure confidentiality of each partner’s responses. A year later, 140 couples from this sample completed the same questionnaires, representing a response rate of 51.1% (time 2). The second sample consisted of 98 married couples who had been selected from the civil status registry. A letter was sent to every couple who had been married that year, inviting them to participate in the study. Couples who expressed interest received two envelopes by mail, each containing a battery of questionnaires (time 1). A year later, 73 of these couples filled out the same questionnaires, representing a response rate of 74.5% (time 2).

Figure

Figure 1 : Le modèle des quatre styles d’attachement adulte conceptualisé selon le modèle  des deux dimensions continues d’anxiété et d’évitement
Tableau 1 - Table 1
Figure 2. Actor-partner interdependence model relating attachment and couple satisfaction at times 1 and 2
Tableau 3.  Différence des scores moyens de détresse conjugale entre les dix pairages des  représentations d’attachement (N = 1180 conjoints)
+2

Références

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