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”Bibliographie”. [Préface au catalogue] [Exposition.
Toulouse, Ecole des Beaux-Arts. Toulouse. 1993].
Délires à lire, Exposition du stage-atelier des étudiants
de 4ème année Communication avec Patrice Pouperon
Gérard Régimbeau
To cite this version:
Gérard Régimbeau. ”Bibliographie”. [Préface au catalogue] [Exposition. Toulouse, Ecole des Beaux-Arts. Toulouse. 1993]. Délires à lire, Exposition du stage-atelier des étudiants de 4ème année Communication avec Patrice Pouperon. Délires à lire, 1993, p. 2. �hal-02074796�
Source :
Régimbeau Gérard, 1993. « Bibliographie », in Délires à lire, Exposition du stage-atelier des étudiants de 4ème année Communication avec Patrice Pouperon, Ecole des
Beaux-Arts de Toulouse, Palais des arts, 15 mars-27 mars 1993, p. 2.
« Bibliographie »
Tour à tour vénéré, protégé, enchaîné, désacralisé, brûlé, déchaîné : le livre connaît les hommes par cœur. Il n’y a pas un amour, une phobie, une manie dont il n’ait été l’objet. D’objet, précisément, il est question. Pas celui des enlumineurs ou des éditions de poche, mais celui des poètes, des arteurs et des artistes.
Donnons dans la classophilie pour aborder ce livre mutant que des gènes plastiques ont fait évoluer vers le livre-objet. Sa famille compte entre autres genres, « le
livre condamné, le livre parasite, le livre tactile et l’objet-livre », répertoriés par Anne
Moeglin-Delcroix (1). On pourrait y ajouter, « les livres impénétrables, les livres
pourrissants, les livres torturés, ceux qui mettent la pagination en jeu, ceux qui échappent au rectangle, ceux qui conservent et détournent la forme du livre », que Gilbert Lascault
(2) avait inventoriés dans les « Livres dépravés ».
Tous affichent des liens avec la forme du livre et avec le (bien nommé) volume (quoique l’étymologie du mot nous amène à « rouleau » : autre piste…). Ils peuvent prendre des apparences incongrues et variées ; se laisser apprivoiser par la sculpture ; porter ou non des écritures... Ce sont des livres signes-objets qui témoignent du tour qu’ils jouent au livre. Jusque là, le nom de famille semble approprié.
Reste à dénommer ceux qui ne descendent pas du livre. Ces œuvres plastiques travaillées par l’écrit plus que par le livre, qui tentent de renouer avec l’épaisseur malléable des bulles et des tablettes d’argile, avec des supports qui appartiennent à l’écrit sans provenir du codex. Un genre qui pourrait rejoindre l’espèce des « écrits-choses ». (En passant, ne pourrait-on substituer « livre-chose » à « livre-objet », et sur la même voie, remplacer le terme terne « objet-livre » par « chose-livre » ?). La poésie (3), quant à elle, possède déjà ses « poèmes-objets », « objets-poèmes », « poèmes concrets », « poèmes visuels » et autres « polypoèmes » dont certains relèvent du livre-objet et de l’écrit-chose, quand ce n’est pas de l’image-objet. Mais normalement, viendra une exposition où un lapin vivant incarnera Alice au pays des merveilles pour mettre en question les objets et les classifications. Gérard Régimbeau
Introduction : 1. MoegIin-Delcroix A. Livres d’artistes. Centre G. Pompidou : Herscher, 1985. 2. Lascault G. Livres dépravés. In L'Art vivant, mars 1974, n° 47, p.6-8. 3. Durozoi G. Espaces poétiques et langages plastiques. Les Presses de la connaissance, 1977. + [plus] 4. L'Art vivant, mars 1975, n° 47. 5. Art Press, déc. 1981, n° 54.
