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Estimation des effets propres de politiques de mobilisation des bois en Auvergne. Evaluation des plans de développement de massif du Haut Livradois et de la Montagne Bourbonnaise, des actions sur les sous-massifs du Haut Lignon et de la mise en place des

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Texte intégral

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https://hal.inrae.fr/hal-02595286

Submitted on 15 May 2020

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Estimation des effets propres de politiques de

mobilisation des bois en Auvergne. Evaluation des plans

de développement de massif du Haut Livradois et de la

Montagne Bourbonnaise, des actions sur les sous-massifs

du Haut Lignon et de la mise en place des syndicats

mixtes de gestion forestière dans le Puy de Dôme

Sylvain Chabe-Ferret

To cite this version:

Sylvain Chabe-Ferret. Estimation des effets propres de politiques de mobilisation des bois en Auvergne. Evaluation des plans de développement de massif du Haut Livradois et de la Montagne Bourbonnaise, des actions sur les sous-massifs du Haut Lignon et de la mise en place des syndicats mixtes de gestion forestière dans le Puy de Dôme. [Rapport de recherche] irstea. 2009, pp.64. �hal-02595286�

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Estimation des effets propres de politiques de

mobilisation des bois en Auvergne

Evaluation des Plans de Développement de Massif du Haut Livradois

et de la Montagne Bourbonnaise, des actions sur les sous-massifs du

Haut Lignon et de la mise en place des Syndicats Mixtes de Gestion

Forestière dans le Puy de Dôme

Sylvain Chabé-Ferret

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Cemagref - Centre de Clermont-Ferrand UMR Métafort (Cemagref - Engref - Enitac - Inra) Campus universitaire des Cézeaux

24, avenue des Landais - BP 50085 63172 AUBIERE CEDEX Tél. : +33 (0)4 73 44 06 53 Fax. : +33 (0)4.73.44.06.98 http://www.metafort.fr Destinataires : Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche (DRAAF Auvergne)

Conseil régional d'Auvergne Conseil général de l'Allier Conseil général du Puy de Dôme

Titre

Estimation des effets propres de politiques de mobilisation des bois en Auvergne : Evaluation des Plans de Développement de Massif de la Montagne Bourbonnaise et du Haut Livradois, des actions sur les sous-massifs du Haut Lignon et de la mise en place des Syndicats Mixtes de Gestion Forestière dans le Puy de Dôme

Auteur Chabé-Ferret Sylvain

Résumé Ce rapport présente les résultats d'un travail de recherche réalisé par le Cemagref en

collaboration avec le CRPF d'Auvergne et l’ONF du Puy de Dôme pour l'évaluation de politiques de mobilisation des bois. Les travaux de recherche ont porté sur deux types de politiques : les Plans Développement de Massif (PDM), visant à inciter les propriétaires de forêts privées à entreprendre des actions de gestion et les Syndicats Mixtes de Gestion Forestière (SMGF), dont l’objectif est de regrouper les différentes forêts publiques d’une commune dans un syndicat.

L’effet propre d’une politique publique de mobilisation des bois, défini comme la différence entre les volumes prélevés en présence de la politique et ceux qui auraient été prélevés en l’absence de la politique, n’est pas directement observable. Les comparaisons usuelles avec/sans et avant/après donnent des estimations biaisées de cet effet propre. Pour résoudre ces problèmes et éliminer ces biais, plusieurs méthodes sont mises en œuvre : la combinaison des comparaisons avec/sans et avant/après, la comparaison à caractéristiques identiques des territoires étudiés et la double-différence. Un effet positif des PDM sur la mobilisation des bois est détecté. L’effet estimé est une borne supérieure de l’effet propre (l’effet peut être moindre). Conformément à son objectif, l’animation PDM a eu un effet sur les petites unités de gestion (de taille inférieure à un hectare). L’effet total d’un PDM est compris entre 3 m3/ha/an et 20 m3/ha/an sur les deux premières années du PDM, et est sans doute plus proche de 3 m3/ha/an, ce qui correspond à une hausse de 15% des prélèvements annuels sur le massif concerné.

L’évaluation du PDM du Haut Lignon montre que les actions sous-massifs n’ont pas d’effet supplémentaire détectable par rapport à l’animation PDM classique.

Enfin, l’évaluation des SMGF met en évidence un effet propre de 270 m3 supplémentaires par SMGF et par an sur les 4 premières années d’existence du SMGF.

Mots-clefs

Plans de développement de massifs forestiers, animation, gestion forestière, évaluation, effets propres, syndicats mixtes de gestion forestière.

Contact : sylvain.chabé-ferret@cemagref.fr Tel : 04 73 44 06 53 DATE : Novembre 2009 DIFFUSION Tout public

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Le présent document constitue le rapport de travaux de recherche réalisés grâce au soutien financier du Ministère de l’Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche (DRAAF auvergne), du Conseil Régional d'Auvergne et des Conseils Généraux de l'Allier et du Puy de Dôme. Les opinions émises dans ce rapport n'engagent que son auteur et ne traduisent en rien la position des différents financeurs ni celle du Cemagref.

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Remerciements

L'ensemble des travaux de recherche présentés ici n'auraient pas pu être réalisés sans le concours actif du CRPF d'Auvergne et de l’ONF du Puy de Dôme. Je remercie notamment Jean-Luc Guitton, Jean-Paul Nebout, Quentin Vanneste, Maxime Rodamel, Enimie Gobba, Celine Bautista, Jean-Luc Parrel, Laurent Lathuillière et Aude Tessier pour leur investissement dans ce travail.

Les remarques des membres du comité de pilotage de ce travail ont aussi permis d'infléchir et de préciser les travaux présentés ici. Je remercie notamment Bérengère Calentier, Jean-Michel Gilbert, Alfred Gros, Nicolas Portas, Pascale Sabbagh et Arnaud Veniant.

Enfin, je remercie les membres de l'UMR Métafort qui m'ont assisté dans le traitement des données, et notamment Geneviève Bretière et Fabien Guerreiro.

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1 Introduction

Plusieurs caractéristiques de la structure de la propriété forestière auvergnate freinent la mobilisation de cette ressource en bois et sont souvent responsables de coûts de récolte élevés : le morcellement parcellaire, la faible taille des propriétés forestières, le caractère largement privé de la propriété forestière et la prédominance des forêts sectionales parmi les forêts publiques. Les travaux de recherche dont les résultats sont présentés dans ce rapport ont porté sur deux types de politiques visant à améliorer la mobilisation des bois : les Plans Développement de Massif (PDM), visant à inciter les propriétaires de forêt privées à entreprendre des actions de gestion ; les Syndicats Mixtes de Gestion Forestière (SMGF), dont l’objectif est de regrouper les différentes forêts publiques d’une commune dans un syndicat.

Les PDM sont mis en œuvre par le CRPF d’Auvergne, grâce au soutien financier des Collectivités Territoriales et de l'Union Européenne. Les PDM sont des programmes de deux ans, constitués de deux phases : une phase de diagnostic et une phase d’animation. Durant la phase de diagnostic, les parcelles forestières situées sur l’ensemble d’un massif d’environ 5000 ha délimité au préalable sont recensées et les peuplements forestiers caractérisés. Dans une seconde phase, l’animation est mise en place sur la base du diagnostic : des problématiques-types sont identifiées (éclaircie…) et des actions spécifiques sont conduites auprès des propriétaires dont les parcelles sont concernées par la problématique (invitation à des sessions de formation, visite de coupes-témoin). L’objectif de cette phase d’animation est de déclencher des actions de gestion après avoir sensibilisé les propriétaires. La présence continue d’un technicien dédié au PDM a aussi pour objectif de permettre aux propriétaires d’obtenir des conseils spécifiques quant aux actions à conduire sur leurs parcelles. Une fois

l’animation terminée, un massif contigu est diagnostiqué puis animé.1

L’un des objectifs du travail de recherche conduit par le Cemagref est d’évaluer l’impact de ces dispositifs sur la mobilisation des bois. L’estimation de l’impact, ou de l’effet propre, d’une politique est une tache difficile. L’effet propre est en effet défini comme la différence entre la situation observée en présence de la politique et la situation que l’on aurait observé en l’absence de la politique (dite situation contrefactuelle). Par exemple, l’effet propre d’un PDM réalisé en 2006 et 2007 sur le niveau de gestion en 2009 est la différence

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entre le niveau de gestion observé en 2009 sur ce massif et le niveau de gestion qui aurait été observé en 2009 si l’animation PDM n’avait pas été mise en place. Toute la difficulté de l’évaluation vient de ce que la situation contrefactuelle n’est pas observable : il est impossible d’observer le niveau de gestion qui aurait prévalu sur le massif animé en l’absence de l’animation. Pour essayer d’estimer l’effet propre, il est nécessaire de comparer le niveau de gestion observé à des données observables : le niveau de gestion sur le massif avant la mise en œuvre du PDM (comparaison avant/après) et le niveau de gestion observé en 2009 sur un massif non encore animé (comparaison avec/sans). Ces comparaisons brutes sont malheureusement susceptibles d’offrir des estimations biaisées de l’effet propre : la comparaison avant/après attribue l’ensemble des actions de gestion observées à l’influence du PDM, alors qu’une partie de ces actions ont pu être déclenchées pour d’autres raisons, et auraient donc eu lieu même en l’absence de l’animation. De même, la comparaison avec/sans suppose que les deux massifs analysés sont identiques et que donc, en l’absence de l’animation, les propriétaires situés sur ces massifs auraient adopté les mêmes comportements. Si les caractéristiques des propriétaires des deux massifs diffèrent (taille des propriétés, âge), la comparaison avec/sans peut confondre l’effet du PDM avec l’effet de ces caractéristiques. Dans ce rapport, une méthodologie d’évaluation combinant ces deux comparaisons et permettant d’obtenir une estimation de l’effet maximal du PDM sur le niveau de gestion et les volumes de bois mobilisés est proposée et appliquée sur deux massifs.

La méthode d'évaluation proposée met à profit la progression des PDM par massifs contigus et l'existence d'une phase de diagnostic. Ces deux propriétés des actions d'animation PDM en Auvergne permettent de combiner les comparaisons avant/après et avec/sans pour obtenir un estimateur plus satisfaisant. La comparaison avant/après consiste à comparer l'état de gestion du massif animé avec l'état de gestion initial mesuré lors de la phase de diagnostic. Pour réaliser cette comparaison, une enquête sur un échantillon représentatif d'unités de gestion est réalisée deux ans après le début de l'action d'animation. Cette comparaison avant/après pouvant être biaisée, elle est comparée au résultat d'une comparaison avec/sans. L'état de gestion du massif animé après la mise en œuvre de l'animation (mesuré par enquête) est comparé avec l'état d'un massif contigu (supposé similaire) non encore animé. L'état du massif contigu non animé est mesuré lors de la phase de diagnostic préalable à l'animation. La méthode proposée compare, pour des unités de gestion de taille identique, les comparaisons avant/après et avec/sans et ne retient que la plus faible des deux comparaisons. En effet, il existe de bonnes raisons de penser que ces deux approches surestiment l'effet réel. Retenir

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celle qui mesure l'effet le plus faible permet donc d'obtenir un estimateur dont le biais est le plus réduit possible. La comparaison avant/après surestime sans doute l'effet des PDM car, dans le délai réduit qui sépare le diagnostic de la mesure des effets (2 ans environ), le stock de peuplements sur lesquels une intervention doit être réalisée ne peut augmenter. En effet, il existe très peu de peuplements qui vont devenir éligibles pour une éclaircie ou une coupe rase sur une période de deux ans, alors qu'ils ne l'étaient pas lors du diagnostic. La comparaison avant/après, même en l'absence d'effet de l'animation, sera donc positive ou nulle. Elle surestimera l'effet du PDM si des interventions auraient eu lieu même en l'absence du PDM, ce qui est très probable. La comparaison avec/sans, quant à elle, ne sera biaisée vers le haut que si le massif de comparaison est moins favorable à la réalisation d'actions de gestion que le massif animé. Nous vérifions que c'est bien le cas dans nos deux applications en comparant sur les deux massifs le niveau moyen de variables influençant le niveau de gestion (taille et accessibilité des unités de gestion, essences). En retenant la plus faible des deux comparaisons, nous minimisons donc le biais dans l'estimation de l'effet propre à partir des données dont nous disposons. Cette méthode a été appliquée à deux PDM: celui de la Montagne Bourbonnaise puis celui du Haut Livradois.

Les premiers travaux ont été réalisés sur le PDM de la Montagne Bourbonnaise en 2008. La robustesse des résultats obtenus sur ce massif a ensuite été testée en 2009 en estimant l’impact de deux autres PDM sur la mobilisation des bois : le PDM du Haut Livradois et le PDM du Haut Lignon. Pour le PDM du Haut Livradois, la méthodologie d’évaluation utilisée est identique à celle mise en œuvre sur le PDM de la Montagne Bourbonnaise et met à profit les phases de diagnostic et la progression par massifs contigus. La première tranche du PDM a été diagnostiquée en 2006 et animée en 2006 et 2007. Le niveau de gestion observé début 2009 est comparé au niveau de gestion observé fin 2008 sur le massif contigu et au niveau de gestion observé en 2006 sur le massif animé.

L’évaluation conduite sur le PDM du Haut Lignon est sensiblement différente pour deux raisons. D’une part, la tranche diagnostiquée fin 2008 est très éloignée géographiquement des deux premières tranches de ce PDM animées en 2006 et 2007. Cet éloignement implique des différences pédo-climatiques importantes (et donc des peuplements forestiers différents), mais aussi des différences de types de propriétaires et de contexte économique (demande de bois). Il est donc impossible d’utiliser la comparaison avec/sans pour évaluer cette action. D’autre part, la première tranche du PDM du Haut Lignon se caractérise par la mise en œuvre d’une initiative spécifique d’animation : les actions par

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sous-massifs. Après la phase de diagnostic et d'animation réalisée par le CRPF, deux zones ont été sélectionnées pour leur morcellement et les retards de gestion que l’on y rencontre. Ces zones, dites sous-massifs, ont ensuite bénéficié d'une animation supplémentaire déléguée à des acteurs économiques (coopératives forestières, experts forestiers, association d’entreprises). Cette initiative n’a néanmoins pas été poursuivie lors de la mise en œuvre de la deuxième tranche. Les travaux du Cemagref ont donc porté spécifiquement sur l’évaluation de l’effet des actions sur les sous-massifs en comparaison avec les effets des actions PDM « classiques ». Pour cela, un relevé spécifique a été réalisé en 2009 sur les deux premières tranches du PDM du Haut Lignon.

Enfin, la dernière partie du travail de recherche a été consacrée à l’évaluation de l’effet propre de la mise en place des SMGF sur les volumes de bois prélevés dans les forêts sectionales. La richesse des données produites par l’ONF a permis de ne pas se limiter à l’estimation d’une borne supérieure de l’effet de l’action, comme dans le cas des PDM, mais d’estimer directement l’effet propre de ces mesures grâce à une méthode robuste : la double-différence. Cette méthode consiste à comparer la différence de volume mobilisé observée après la mise en place des SMGF entre les forêts sectionales appartenant à un SMGF et celles n’appartenant à aucun SMGF à la différence observée entre ces mêmes forêts avant la mise en place des SMGF. Si la différence entre forêts en SMGF et forêts hors SMGF s’est accrue après la mise en place des SMGF, on peut conclure que l’effet propre des SMGF est positif. Cette méthode est robuste à l’existence de différences structurelles entre forêts incluses dans un SMGF et forêts non incluses (comme la qualité des peuplements, le dynamisme des propriétaires de la section ou du responsable ONF local, le nombre de forêts disposant d'aménagements en cours de validité…).

Le plan de ce rapport est le suivant : une première section définit la notion d’effet propre, présente le problème de l’évaluation et introduit quelques méthodes de résolution. Les quatre sections suivantes présentent la méthodologie utilisée, les données recueillies et les résultats obtenus pour l’évaluation respectivement du PDM de la Montagne Bourbonnaise, du PDM du Haut Livradois, du PDM du Haut Lignon et des SMGF. La dernière section est une conclusion reprenant l’ensemble des résultats et tirant des conclusions méthodologiques.

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2 Estimer l’effet propre d’une politique : définitions,

problèmes et solutions

L’objectif du travail de recherche présenté dans ce rapport est l’estimation de l’effet propre de politiques de mobilisation des bois. Une définition précise de la notion d’effet propre doit au préalable être donnée.

2.1 Définition de l’effet propre d’une politique et du problème

de l’évaluation

Figure 1 : définition de l’effet propre et problème de l’évaluation

L’effet propre d’une politique de mobilisation des bois, ce qui est dû en propre à son action, est égal à la différence entre le niveau de gestion observé après sa mise en œuvre (PDM en 2009 sur l’exemple de la figure 1) et le niveau de gestion que l’on aurait observé cette même année si l’action d’animation n’avait pas été mise en œuvre (PDM* en 2009 sur la figure 1), appelé niveau contrefactuel. Le problème de l’évaluation est que le niveau contrefactuel n’est pas observé : on ne peut observer le même massif au même moment simultanément bénéficiant d’une action PDM et ne bénéficiant pas de cette action. Le fait que la situation contrefactuelle n’est pas observée et que l’effet propre de la politique ne peut pas se mesurer par la simple observation constitue ce que l’on appelle le problème de l’évaluation.

Années Niveau de gestion PDM PDM* Effet propre Avec-Sans 2006 2009 Hors PDM Après-Avant PDM avant

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2.2 Les biais des comparaisons intuitives

Une conséquence du problème de l’évaluation est que les comparaisons intuitives habituellement réalisées pour estimer l’effet propre d’une politique sont généralement biaisées. Le niveau de gestion observé sur le massif animé peut en effet être comparé au niveau de gestion sur un autre massif (ou sur le reste du département) ou au niveau de gestion qui prévalait avant l’action d’animation.

2.2.1 La comparaison avant/après et le biais temporel

La comparaison du niveau de gestion sur le massif animé avec le niveau de gestion avant la mise en place de l’animation (par exemple celui qui prévalait lors de la phase de diagnostic) offre une estimation biaisée de l’effet propre de l’action d’animation. En effet, des actions de gestion auraient pu être entreprises même en l’absence de l’animation. Sur la figure 1, le niveau de gestion contrefactuel qui aurait prévalu en 2009 en l’absence de l’animation (PDM*) est supérieur au niveau observé en 2006 (PDM avant). Des coupes ou des éclaircies auraient eu lieu même en l’absence de l’action d’animation, parce que certains peuplements arrivaient à maturité, par exemple.

Dans le cas des PDM, le court laps de temps qui sépare le diagnostic du bilan réalisé pour les besoins de l’évaluation (2 à 3 ans), permet d’affirmer que la comparaison avec/sans mesure l’effet maximal de l’animation : l’évolution lente des peuplements fait que sur cette période le niveau de gestion ne peut pas se dégrader, il ne peut qu’augmenter. Pour l’ensemble des peuplements recensés en 2006, deux seuls états sont possibles en 2009 : soit une action de gestion a eu lieu, soit aucune action n’a été entreprise. En tout état de cause, le taux de gestion peut au maximum rester constant entre ces deux périodes. La comparaison avant/après est donc une estimation de l’effet maximal de l’action d’animation.

2.2.2 La comparaison avec/sans et le biais de sélection

La comparaison du niveau de gestion observé sur le massif animé avec celui que l’on observe au même moment sur un autre massif offre aussi une estimation biaisée de l’effet propre de l’action évaluée. En effet, il est possible que le massif animé diffère du massif auquel il est comparé en termes de caractéristiques pédo-climatiques, de peuplements, d’accessibilité, de tailles des parcelles, de type de propriétaires. En l’absence de l’action d’animation, le massif animé et le massif auquel il est comparé auraient pu avoir des niveaux de gestion différents. Si le massif animé lors de la première tranche du PDM a des

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caractéristiques plus favorables que celui auquel il est comparé (des propriétaires plus dynamiques, une meilleure accessibilité des parcelles, une plus grande proportion d’essences dont le prix augmente sur la période d’animation), la comparaison avec/sans confondra l’effet de ces caractéristiques avec l’effet de l’animation. Cette comparaison produit un biais dit de sélection, parce qu’il est dû au fait que le massif sélectionné pour l’animation est différent du massif de comparaison. Sur la figure 1, ce biais est représenté par la différence entre le niveau de gestion qui aurait prévalu en 2009 sur le massif animé en l’absence de l’action d’animation (PDM*) et le niveau de gestion observé sur le massif de comparaison (Hors PDM).

2.3 Les méthodes d’estimation de l’effet propre utilisées

Plusieurs types de méthodes sont susceptibles de corriger en partie ou complètement les biais des comparaisons intuitives. Trois types d’approches ont été mobilisés dans les travaux de recherche dont les résultats sont présentés dans ce rapport.

2.3.1 Combiner avant/après et avec/sans

La première approche a consisté à combiner comparaisons avant/après et comparaisons avec/sans. Puisque la comparaison avec/sans est susceptible d’être biaisée, ses résultats sont comparés à ceux obtenus par la comparaison avant/après. En effet, comme nous l’avons vu, dans le cas des PDM, l’effet propre ne peut dépasser l’effet mesuré par la comparaison avant/après. Si la comparaison avec/sans dépasse la comparaison avant/après, c’est que la première est plus fortement biaisée que la seconde. Dans ce cas, on préfèrera la comparaison avant/après, qui fournit une estimation de l’effet maximal de l’animation.

Dans le cas où la comparaison avec/sans donne un résultat inférieur à celui obtenu par la comparaison avant/après, on préfèrera le résultat le plus faible si le massif de comparaison a des caractéristiques moins favorables à l’exploitation que le massif animé (essences, accessibilité). Dans le cas étudié en 2008 du PDM de la Montagne Bourbonnaise, le massif de comparaison était mois accessible et composé d’essences dont les prix étaient plus défavorables sur la période d’étude. Le niveau de gestion observé sur ce massif offrait donc de manière crédible une borne inférieure au niveau de gestion contrefactuel sur le massif animé. La première méthode d’évaluation utilisée est donc de retenir comme estimation de l’effet propre (en tout cas du niveau maximal de l’effet propre) le minimum des comparaisons avant/après et avec/sans. Cette méthode, déjà utilisée dans l’évaluation du PDM de la Montagne Bourbonnaise, est utilisée pour évaluer le PDM du Haut Livradois.

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2.3.2 Comparer des parcelles comparables

Le biais de sélection qui affecte la comparaison avec/sans est dû au fait que les massifs comparés sont différents pour certaines caractéristiques qui influencent le niveau de gestion (taille des parcelles, accessibilité, peuplements…). Pour résoudre ce problème, une méthode fréquemment employée est la méthode dite du « matching » : ne comparer que des parcelles comparables, c’est-à-dire ayant les mêmes caractéristiques. Dans le cas des deux PDM de la Montagne Bourbonnaise et du Haut Livradois, la seule caractéristique utilisable est la taille de l’unité de gestion homogène délimitée par le technicien CRPF lors du diagnostic, qui est aussi l’unité d’analyse utilisée dans ce travail. La méthode présentée dans la section précédente combinant les comparaisons avec/sans et avant/après est appliquée à des unités de gestion de tailles comparables. Ainsi, le biais issu par exemple du fait que le massif animé est constitué de plus grandes unités de gestion est éliminé. Les autres caractéristiques relevées (essence, âge, accessibilité) n’ont pas été mobilisées pour ces deux PDM car elles n’avaient pas été relevées lors de la phase de diagnostic de la tranche animée et que certains types d’unité de gestion (celles portant des coupes rases lors du diagnostic) n’ont pas été ré-enquêtées lors de la phase de bilan, pour pouvoir concentrer l’enquête de bilan sur les unités portant des peuplements susceptibles d’avoir connu une action de gestion et améliorer ainsi la précision de l’effet mesuré. Dans le cas du PDM du Haut Lignon, l’ensemble des unités de gestion ayant été ré-enquêtées lors de la phase de bilan, l’ensemble des caractéristiques relevées est utilisé dans la comparaison avec/sans.

2.3.3 La méthode de la double-différence

Lorsque peu de caractéristiques sont observables (comme dans le cas des SMGF où les caractéristiques des peuplements des forêts sectionales ne sont pas connues), mais que des observations sont disponibles sur les forêts sectionales avant la mise en place des SMGF, pour celles qui feront partie d’un SMGF comme pour celles qui n’en feront pas partie, la méthode de la double différence peut être mise en œuvre. Cette méthode consiste à ramener la différence avec/sans observée une fois les SMGF mis en œuvre à la différence observée avant la mise en œuvre de l’action. Sur la figure 1, si l’on retire le résultat de la comparaison avec/sans en 2006 (avant la mise en œuvre de l’action) au résultat de la comparaison avec/sans en 2009, on obtient une estimation sans biais de l’effet propre de la politique. Cette estimation en double-différence est sans biais si en l’absence de la politique la différence de niveaux de gestion entre forêts SMGF et non SMGF est constante dans le temps. Cette

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implication peut se tester dès que l’on dispose de plus d’une année d’observation avant la mise en place de l’action évaluée. Si la différence entre les futures forêts de SMGF et les forêts qui resteront en dehors des SMGF est constante dans le temps, l’hypothèse de validité de la méthode de double-différence est validée, comme c’est le cas sur l’exemple de la figure 1.

2.3.4 Une hypothèse importante : l'absence d'effets de

diffusion

La validité de l'ensemble des comparaisons présentées dans les sections précédentes repose sur une hypothèse cruciale : l'absence d'effets de diffusion. Des effets de diffusion sont présents si la mise en œuvre de l'animation sur un massif affecte le niveau de gestion sur un massif voisin non animé. Si un effet de diffusion est présent, l'effet de la politique évaluée ne se limite pas à son effet sur les unités directement concernées (massif animé, section appartenant à un SMGF), mais doit aussi prendre en compte l'effet de la politique sur les unités touchées par l'effet de diffusion.

L'effet de diffusion peut être positif (si l'animation génère des actions de gestion sur les zones non animées parce que les propriétaires de la zone animée possèdent aussi des parcelles dans des zones non animées, ou parce que les propriétaires observent les décisions de leurs voisins et s'en inspirent) ou négatif (si les acteurs économiques privilégient dans leur prospection les zones qui ont été animées). Si l'effet de diffusion est positif, la comparaison avec/sans sous-estime l’effet propre puisque le massif de comparaison est aussi affecté positivement par la politique. La comparaison avant/après sous-estime aussi l'effet propre dans ce cas car elle ignore l’effet positif de la politique sur le massif de comparaison. Si l'effet de diffusion est négatif, les comparaisons avant/après et avec/sans surestiment l'effet propre, la première parce qu’elle confond l’effet négatif sur le massif de comparaison avec un effet positif de la politique et la seconde parce qu’elle ignore l’effet négatif sur le massif de comparaison. Il est très difficile de détecter des effets de diffusion. Dans ce rapport, nous faisons l'hypothèse que ces effets sont nuls.

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3 L'évaluation du PDM de la Montagne Bourbonnaise

L'évaluation du PDM de la Montagne Bourbonnaise en 2008 a servi de test de la méthode proposée pour évaluer les PDM. Quelques ajustements à la fiche de relevé et à la structure de l'échantillonnage ont été tirés de cette application et appliqués à l'évaluation du PDM du Haut Livradois. Dans cette section, les données mobilisées sont d'abord présentées, puis la manière dont la méthode d'évaluation a été mise en œuvre en pratique est détaillée. Dans une dernière section, les résultats sont présentés.

3.1 Les données mobilisées

Les données mobilisées sont de trois types (une fiche de relevé type est présentée en annexe 1) :

- l’état des lieux initial des peuplements résineux réalisé à l’été 2005 par l’animateur CRPF du PDM sur la zone qui a fait l’objet d’animations en 2005 et 2006. Cette première tranche du PDM de la montagne bourbonnaise couvre 6 « secteurs ». On la désigne par le nom de « secteurs 1 à 6 ».

- l’état des lieux final réalisé sur un échantillon représentatif des peuplements des secteurs 1 à 6 entre janvier et avril 2008 par l’animateur du CRPF,

- l’état des lieux initial réalisé sur le secteur 8 (Ferrières) par l’animateur du CRPF entre juillet et septembre 2007.

3.1.1 L’état des lieux initial sur les secteurs 1 à 6

Lors de la mise en œuvre du PDM, un état initial des peuplements résineux est réalisé. L’animateur du CRPF repère dans un premier temps les peuplements résineux sur les photographies aériennes de la zone, puis relève leur essence, leur état de gestion et les actions à mener pour les peuplements qui ne sont pas gérés.

3.1.2 L’état des lieux final sur les secteurs 1 à 6

Pour obtenir une estimation de l’effet propre des PDM, nous avions besoin d’une information sur les niveaux de gestion atteints après le passage de l’action d’animation sur les secteurs 1 à 6. Pour ne pas occasionner de coûts de collecte de données trop importants, nous avons choisi de ne collecter d’informations que sur un échantillon représentatif des parcelles repérées en 2005. Les 413 parcelles de l’échantillon ont été sélectionnées par le Cemagref par

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une procédure aléatoire garantissant la représentativité des parcelles sélectionnées, ainsi que la précision de l’image ainsi obtenue. Cette précision a été obtenue en réalisant la procédure de sélection aléatoire des parcelles dans diverses strates de caractéristiques en 2005 (surface, essence, gestion…), approche classique en théorie des sondages pour améliorer la précision des estimations issues d’échantillons.

Nous avons par ailleurs choisi, toujours dans le but d’augmenter la précision de nos estimations (c’est-à-dire de diminuer l’effet minimum détectable statistiquement, et donc d’augmenter la puissance statistique de l’évaluation), de n’enquêter que les parcelles dont l’état en 2005 en faisait un enjeu pour l’action du PDM. Nous avons choisi de n’enquêter que les parcelles qui portaient un peuplement suffisamment âgé pour justifier au moins une première éclaircie. Nous avons donc exclu de l’échantillon tous les peuplements nus (coupe rase réalisée avant 2005 et plantation à faire) et les jeunes peuplements (plantation réalisée jusqu’aux peuplements devant subir un dépressage). L’état de tous ces peuplements n’a pu qu’être affecté de manière marginale par l’action d’animation, il n’était donc pas nécessaire de relever leur état de gestion en 2008.

Nous avons aussi choisi d’exclure les peuplements non couverts par un cadastre numérisé (surtout concentrés dans les secteurs 1 et 2), puisque certaines analyses supplémentaires devaient initialement être réalisées en croisant informations relevées sur le terrain et information cadastrales. La difficulté et l'imprécision de ces croisements nous ont empêché de finalement exploiter les données sur les propriétaires issues du cadastre.

Nous avons par ailleurs choisi d’inclure dans l’échantillon les peuplements déclarés gérés en 2005, pour obtenir une photographie plus précise des types d’interventions qui avait été réalisées sur ces parcelles. Enfin, nous avons, en collaboration avec le CRPF, enrichi la feuille de relevé, pour inclure les interventions réalisées dans les peuplements gérés, l’âge des peuplements ainsi qu’une mesure de l’accessibilité de la parcelle.

L’animateur CRPF du PDM de la Montagne Bourbonnaise a effectué ces relevés sur les 413 parcelles (moins 6 inaccessibles, donc 407 réellement enquêtées) entre janvier en avril 2008.

3.1.3 L’état des lieux initial sur le secteur de Ferrières

L’opération PDM sur le secteur de Ferrières, voisin des secteurs 1 à 6, a débuté en juillet 2007. L’animateur CRPF a conduit un relevé exhaustif des peuplements résineux sur ce

(17)

secteur entre juillet et septembre 2007, en appliquant la fiche de relevée enrichie appliquée aussi à l’état des lieux final des secteurs 1 à 6.

3.2 La méthode d’estimation de l’effet propre des PDM

La méthode d’estimation adoptée comporte trois étapes, et mobilise les trois sources de données présentées dans la section précédente. Au préalable, nous présentons la définition des indicateurs de gestion que nous avons retenus.

3.2.1 La définition des indicateurs de gestion

Pour caractériser les niveaux de gestion des peuplements dans les deux zones étudiées aux différentes dates d’observation, nous avons fait le choix d’indicateurs de gestion les plus robustes possibles (c’est-à-dire les moins parasités par des erreurs de mesure) et les mieux adaptés à la méthode présentée dans les sections suivantes.

3.2.1.1

Une mesure directe des interventions récentes est source de

biais

Une première manière de procéder, que nous avions envisagée au départ, était de mesurer la gestion au nombre d’interventions réalisées récemment (c’est-à-dire dans la période concernée par le PDM évalué). C’est en partie pour cela que le questionnaire enrichi a été conçu. Nous avons dû nous rendre à l’évidence qu’il était extrêmement difficile de mesurer la date à laquelle une intervention a été réalisée (c’est le cas pour les premières éclaircies), voire parfois de repérer cette intervention (c’est le cas pour les coupes rases).

En effet, une comparaison des relevés réalisés en 2005 et 2008 sur les secteurs 1 à 6 montre que les peuplements considérés comme gérés en 2005 sont classés en 2008 comme éclaircies réalisées récemment, donc non distinguables des éclaircies qui ont réellement eu lieu sur la période où le PDM était en action.

Par ailleurs, ce problème se pose surtout pour les coupes rases, pour lesquelles un recensement précis des coupes réalisées sur le secteur non touché par le PDM est difficile : l’animateur est moins présent sur ce secteur, le nombre de parcelles est bien plus élevé que celles de l’échantillon des secteurs 1 à 6 : le risque est grand de voir un repérage différentiel des coupes rases, plus faciles à détecter sur les secteurs 1 à 6 animées que sur le secteur de Ferrières, sur lequel l’animation débute à peine.

(18)

Enfin, cette approche empêche de mobiliser les données initiales recueillies en 2005, ce qui provoque une perte d’informations qui ont pourtant une valeur importante et sont mobilisées dans la méthode retenue.

3.2.1.2

Une mesure indirecte est plus robuste

Nous avons donc préféré une approche indirecte. Nous avons choisi de considérer la part des peuplements gérés dans l’ensemble des peuplements de résineux. Nous avons défini deux indicateurs :

- Le taux d’éclaircies 1 à faire sur l’ensemble des peuplements : on repère parmi

l’ensemble des peuplements ceux qui sont classés par l’animateur CRPF comme devant subir une première éclaircie. L’évolution de cet indicateur entre 2005 et 2008 offre une borne maximale pour l’effet propre de la politique, comme nous le démontrons dans les sections suivantes. Cet indicateur ne peut qu’avoir baissé entre 2005 et 2008 puisque nous avons considéré, en renonçant à les enquêter en 2008, que les peuplements jeunes en 2005 (nus, plantation ou dépressage à faire) ne pouvaient entrer dans cette catégorie entre 2005 et 2008. Toute baisse de ce taux entre 2005 et 2008 traduit donc de nouvelles éclaircies réalisées (ce que nous avons vérifié dans les données).

- Le taux de coupes rases réalisées, mesuré par la proportion de peuplements « jeunes » sur l’ensemble des peuplements : par peuplements jeunes, nous

entendons des peuplements nus (coupe rase toute récente), des peuplements avec plantation récente et des peuplements avec un dépressage à faire ou réalisé. Ces peuplements ne peuvent que succéder à des coupes rases (à moins de plantations sur des terres non forestières, que nous supposons ici marginales). Toute augmentation de ce taux entre 2005 et 2008 sur les secteurs 1 à 6 ne peut que traduire la réalisation de coupes rases nouvelles (ce que nous avons vérifié dans les données).

Si nous travaillons avec ces taux et leurs évolutions entre les deux périodes, et non pas avec la moyenne des évolutions constatées entre les deux périodes, c’est pour pouvoir obtenir des indicateurs calculables aussi sur les données du secteur de Ferrières, pour lequel nous ne disposons pas d’état des lieux en 2005.

(19)

3.2.2 La procédure d’estimation de l’effet propre

3.2.2.1

La comparaison 2008 / 2005 sur les secteurs 1 à 6

La différence de niveau de gestion sur les secteurs 1 à 6 entre l’état des lieux initial et l’état des lieux final est d’abord calculée. Cette différence dite « avant/après » n’est pas une bonne estimation de l’effet propre de la politique. En effet, certaines des interventions réalisées entre les deux dates auraient pu être réalisées en l’absence du PDM, que ce soit parce que l’évolution du marché a rendu certaines interventions attractives, ou simplement parce que certaines interventions ont lieu lors du vieillissement des peuplements.

Dans le cas particulier que nous étudions ici, cette estimation est néanmoins intéressante car elle mesure le niveau maximum que peut atteindre l’effet propre de la politique. C’est le cas notamment du nombre de premières éclaircies à réaliser, qui ne peut que diminuer, et du nombre de peuplement ayant subi une coupe rase, qui ne peut qu’augmenter. L’idée centrale est la suivante : comme nous connaissons l’état des peuplements en 2005, nous pouvons détecter les peuplements sortant de la catégorie première éclaircie à réaliser et les peuplements entrant dans la catégorie coupe rase réalisée. Comme aucun mouvement dans la catégorie « première éclaircie à faire » ou hors de la catégorie « coupe rase réalisée » n’est possible sur la courte période envisagée (elle est même empêchée par notre approche, qui « fige » dans ces catégories tous les peuplements qui y ont été recensés en 2005), l’évolution de ces indicateurs sur la période estime l’effet maximal possible du PDM. Cet effet est maximal car cette évolution pourrait aussi avoir eu lieu en l’absence du PDM, par exemple à cause d’une évolution favorable des marchés ou d’une arrivée à maturité des peuplements.

3.2.2.2

La comparaison en 2008 entre les secteurs 1 à 6 et le

secteur de Ferrières

Nous identifions ensuite une autre borne maximale pour l’effet propre du PDM en utilisant une autre source d’information : celle retirée de l’état des lieux initial réalisé à l’été 2007 sur le secteur de Ferrières, voisin des secteurs 1 à 6. La différence des niveaux de gestion entre ces deux zones (secteurs 1 à 6 vs Ferrières) offre à nouveau une borne supérieure de l’effet propre du PDM sur les secteurs 1 à 6.

En effet, le secteur de Ferrières, à l’été 2007, n’a encore connu aucune animation dans le cadre du PDM. Il offre donc une vision du niveau de gestion de ce secteur en l’absence

(20)

d’animation PDM (si l’on fait l’hypothèse que les animations sur les secteurs 1 à 6 n’ont pas affecté les propriétaires du secteur de Ferrières). La comparaison des niveaux de gestion entre les secteurs 1 à 6 et le secteur de Ferrières n’est malgré tout pas une bonne estimation de l’effet propre du PDM puisque Ferrières pourrait être différent des secteurs 1 à 6 (en terme d’accessibilité, de types de propriétaires, de morcellement, d’essences). Pour résoudre ce problème, nous utilisons deux approches : d’une part nous comparons les pratiques de gestion pour des parcelles de tailles identiques ; d’autre part, nous montrons que le secteur de Ferrières possède des caractéristiques plus défavorables à une bonne gestion.

Le tableau 1 montre la répartition des parcelles dans les catégories de taille que nous avons sélectionnées (ces quatre classes sont constituées de manière à recueillir un quart de la population des peuplements résineux recensés sur les secteurs 1 à 6 et sur Ferrières). Nous voyons bien sûr qu’il existe un morcellement important, avec 20 % des peuplements de moins de 0,25 ha sur l’ensemble des secteurs. Les secteurs 1 à 6 apparaissent différents du secteur de Ferrières, avec des peuplements plus grands dans l’ensemble.

Tableau 1: répartition des peuplements résineux par classe de surface sur les secteurs 1 à 6 (trait = 1) et le secteur de Ferrières (trait = 0)

--- | trait surf | 0 1 Total ---+--- <=0,15 ha| .1505 .0569 .0917 <=0,25 ha| .1513 .0759 .104 <=0,5 ha | .2322 .2222 .2259 <=0,75 ha| .1591 .1599 .1596 <=1 ha | .0696 .122 .1025 <=2 ha | .1505 .2141 .1904 <=4 ha | .0507 .1084 .0869 > 4 ha | .0361 .0407 .039 Total | 1 1 1 ---

Note : les classes de surfaces sont nommées en référence à leur borne supérieure. La classe « <=0,25 ha » contient ainsi tous les peuplements dont la taille est comprise entre 0,15 et 0,25 ha.

(21)

Tableau 2 : répartition des peuplements résineux par classe d’accessibilité sur les secteurs 1 à 6 (trait = 1) et le secteur de Ferrières (trait = 0)

--- Accessibi- | trait lité | 0 1 Total ---+--- Facile | .3947 .5041 .4634 Moyen | .4033 .3117 .3457 Difficile | .2021 .1843 .1909 Total | 1 1 1 ---

Le tableau 2 montre que pour les parcelles non classées comme « jeunes » (c’est-à-dire celles pour laquelle une information sur l’accessibilité a pu être relevée sur les secteurs 1 à 6), le secteur de Ferrières a en moyenne des parcelles d’accès plus difficile : 39 % des parcelles y sont considérées comme faciles d’accès, contre 50 % dans les secteurs 1 à 6.

De même, le tableau 3 montre que les principales essences rencontrées sur les peuplements non jeunes sont comparables sur les deux secteurs. La différence importante vient de ce que Douglas et Epicéa commun sont en partie remplacés par des peuplements de pins, dont l’évolution marchande est moins favorable sur la période à la réalisation d’interventions.

Tableau 3 : proportion des principales essences des peuplements résineux sur les secteurs 1 à 6 (trait = 1) et le secteur de Ferrières (trait = 0)

--- Essence | trait | 0 1 Total ---+--- Douglas | .4927 .5941 .5566 Epicéa c | .1092 .2151 .1759 Epicéa s | .0129 .0081 .0099 Grandis | .0069 0 .0025 Sapin pe | .0585 .0457 .0504 Mélèze | .0181 .0188 .0185 Pins | .2494 .0538 .1262 ---

Enfin, la réalisation plus récente des relevés sur les secteurs 1 à 6 augmente légèrement le nombre d’interventions qui ont pu être réalisées sur ce secteur. Donc la différence entre les secteurs 1 à 6 et le secteur de Ferrières, pour des parcelles de tailles identiques, offre une autre estimation de l’effet propre maximal du PDM.

(22)

3.2.3 La sélection de la plus faible des bornes supérieures

offre une estimation de l’effet propre probable

Enfin, nous comparons les deux estimations maximales obtenues et retenons la plus faible, puisqu’elle nous permet d’obtenir la borne supérieure la plus précise de l’effet propre du PDM. Les taux de gestion sont ensuite convertis en volumes par l’utilisation de tables de production fournies par le CRPF.

(23)

3.3 L’estimation de l’effet propre du PDM étudié sur les

pratiques de gestion sur les secteurs 1 à 6 : résultats

Les résultats sont présentés successivement pour les éclaircies à faire puis pour les coupes rases réalisées.

3.3.1 Effet du PDM sur les éclaircies à faire

Le tableau 4 récapitule les étapes de la méthode présentée dans la section précédente appliquées aux premières éclaircies. Si en 2005 plus de 50 % des peuplements étaient des premières éclaircies à réaliser sur les secteurs 1 à 6, on assiste à une chute importante entre 2005 et 2008 de ces taux : entre 9 points de pourcentage en moins pour les peuplements compris entre 0,25 et 0,5 ha et 30 points pour les plus grands peuplements.

Toute la question de l’évaluation est de déterminer si ces éclaircies auraient été réalisées en l’absence du PDM. La comparaison entre les secteurs 1 à 6 en 2008 et Ferrières en 2007 montre que ce sont surtout les diminutions observées sur les plus petites parcelles qui semblent dues à l’action du PDM : le secteur de Ferrières en 2007 a un taux plus élevé de premières éclaircies à réaliser sur les petites surfaces. On peut donc attribuer l’ensemble de la baisse observée sur les secteurs 1 à 6 à l’action du PDM. L’effet très important mesuré sur les parcelles les plus grandes ne semble pas résister à la comparaison avec le secteur de Ferrières : les taux de premières éclaircies à faire en 2007 n’y sont pas significativement différents de ceux constatés en 2008 sur les secteurs 1 à 6. La baisse observée ne peut donc être attribuée à l’action des PDM, et se serait déroulée de toutes manières.

La faible précision des estimations de la différence avec-sans sur les parcelles les plus grandes est problématique pour conclure complètement quant à l’effet du PDM : pour ces peuplements, le taux d’éclaircies à faire est inférieur de 8 points sur les secteurs 1 à 6 en 2008 à celui que l’on rencontre sur Ferrières en 2007. Cette baisse est malheureusement mesurée de manière imprécise, à cause d’une quantité insuffisante d’observations. L’écart-type de 0.11 nous indique que la vraie différence avec-sans a 95% de chances d’être comprise entre -0.30 et 0.14. Nous ne pouvons donc exclure avec certitude que la baisse mesurée du taux d’éclaircie ne soit obtenue que par accident, et cache en fait une hausse réelle, ou l’absence d’effet. Cette faible précision est due au faible nombre d’observations de parcelles de plus de 4 hectares dans notre échantillon.

(24)

Tableau 4 : estimation de l’effet propre du PDM sur les premières éclaircies réalisées sur les secteurs 1 à 6

<=0.15 ha <=0.25 ha <= 0.5 ha <= 0.75 ha <= 1 ha <= 2 ha <= 4 ha > 4 ha total Secteurs 1 à 6 début 2008 0.37 0.45 0.47 0.43 0.51 0.42 0.28 0.29 Ferrières fin 2007 0.66 0.66 0.57 0.55 0.48 0.40 0.27 0.21 Secteurs 1 à 6 en 2005 0.46 0.57 0.56 0.62 0.67 0.57 0.54 0.59 Effet avec-sans -0.28 -0.22 -0.10 -0.12 0.03 0.02 0.01 -0.08 Ecart-type 0.09 0.08 0.05 0.06 0.07 0.05 0.07 0.11 Effet après-avant -0.19 -0.12 -0.09 -0.19 -0.16 -0.15 -0.26 -0.30 Ecart-type 0.07 0.05 0.03 0.04 0.05 0.03 0.06 0.09 Minimum des effets -0.19 -0.12 -0.09 -0.12 0.03 0.02 0.01 -0.08 Taux de premières éclaircies à faire Ecart-type 0.07 0.05 0.03 0.06 0.07 0.05 0.07 0.11 Surfaces totales des secteurs 1 à 6 8 63 286 338 324 1050 1037 1471 4106 Surfaces supplémentaires éclaircies 1 7 26 40 -9 -18 -11 114 150 Ecart-type 1 3 7 20 24 57 75 155 184 Borne inférieure 0 1 11 0 -55 -130 -158 -189 -211 Intervalle de confiance (95%) Borne supérieure 2 13 40 80 38 93 137 417 511 Volumes supplémentaires 71 372 1290 2007 -447 -925 -548 5696 7514 Ecart-type 25 154 368 1012 1185 2852 3763 7738 9206 Borne inférieure 21 70 569 22 -2770 -6515 -7923 -9470 -10530 Intervalle de confiance (95%) Borne supérieure 120 673 2010 3991 1876 4666 6827 20862 25559

Note : les classes de surfaces sont nommées en référence à leur borne supérieure. La classe « <=0,25 ha » contient ainsi tous les peuplements dont la taille est comprise entre 0,15 et 0,25 ha. Les effets significativement différents de zéro (avec une confiance de 95%) sont en gras. L’écart-type mesure la précision de l’estimation. L’intervalle de confiance à 95% donne les bornes entre lesquelles nous avons 95% de chances de trouver la grandeur estimée. Les estimations sont réalisées en supposant que 50 m3 de bois sont mobilisés lors d’une première éclaircie.

(25)

En résumé, nous avons donc mesuré un effet significatif du PDM sur les premières éclaircies sur les parcelles petites et moyennes. En rapportant la baisse d’éclaircie à faire à la surface totale des peuplements de chaque classe de taille dans les secteurs 1 à 6, on peut calculer les surfaces qui ont été éclaircies grâce à l’action PDM entre 2005 et 2008 : elles représentent 80 ha environ pour les peuplements de moins de 0,75 hectare, soit 4000 m3 supplémentaires mobilisés par des éclaircies réalisées grâce au PDM.

L’action PDM semble donc avoir atteint son objectif d’améliorer les pratiques d’éclaircie dans les petits peuplements résineux. La faible précision des estimations réalisées sur les peuplements de plus grande taille nous empêche de pouvoir quantifier avec précision l’effet global, estimé à 7500 m3 mais avec un écart-type allant de -10000 à 25000 m3.

3.3.2 Effet du PDM sur les coupes rases réalisées

Le tableau 5 présente les résultats de la mesure des effets propres de l’action PDM sur les coupes rases effectuées. On voit qu’entre 2005 et 2008, le taux de peuplements ayant subi une coupe rase a augmenté de 1 à 9 points de pourcentage sur les secteurs 1 à 6.

Cette hausse ne peut être attribuée au PDM que si l’on s’assure qu’elle n’aurait pas eu lieu de toutes manières. Pour cela, nous comparons les taux de coupes rases sur les secteurs 1 à 6 en 2008 au taux recensés en 2007 sur le secteur de Ferrières. On voit sur le tableau 6 qu’à nouveau l’effet du PDM sur les peuplements de petite taille semble confirmé par cette comparaison, alors que l’effet sur les peuplements les plus importants aurait été obtenu de toutes manières. Nous rencontrons à nouveau un problème de précision pour l’estimation de l’impact sur les parcelles de grande taille. La hausse de 9 points de pourcentage des coupes rases mesurée entre 2005 et 2008 sur plus grandes unités de gestion des secteurs 1 à 6 n’est pas significativement différente de zéro au seuil de 95%. L’écart-type de 0.06 nous indique que la vraie valeur de l’effet a 95% de chances de se situer entre –3 et 21 points de pourcentage. La hausse de volume correspondante est comprise entre -24000 et 177000 m3.

La hausse des coupes rases grâce aux PDM s’est traduite par une réalisation significative de nouvelles coupes rases sur 26 hectares composés d'unités de gestion de moins de 0.5 ha et de plus de 0.25 ha, ce qui correspond à 15000 m3 supplémentaires environ.

L’effet total du PDM sur les coupes rases est de 19000 m3 supplémentaires environ, mais mesurés de manière très imprécise.

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Tableau 5 : estimation de l’effet propre du PDM sur les coupes rases réalisées sur les secteurs 1 à 6

<=0.15 ha <=0.25 ha <= 0.5 ha <= 0.75 ha <= 1 ha <= 2 ha <= 4 ha > 4 ha total Secteurs 1 à 6 début 2008 0.38 0.35 0.33 0.28 0.29 0.24 0.30 0.31 Ferrières fin 2007 0.21 0.23 0.23 0.24 0.34 0.26 0.39 0.16 Secteurs 1 à 6 en 2005 0.29 0.28 0.24 0.20 0.21 0.23 0.21 0.22 Effet avec-sans 0.17 0.12 0.10 0.04 -0.05 -0.02 -0.09 0.15 Ecart-type 0.07 0.06 0.04 0.05 0.06 0.04 0.07 0.09 Effet après-avant 0.09 0.07 0.09 0.08 0.08 0.01 0.09 0.09 Ecart-type 0.05 0.04 0.03 0.03 0.03 0.01 0.04 0.06 Minimum des effets 0.09 0.07 0.09 0.04 -0.05 -0.02 -0.09 0.09 Taux de coupes rases réalisées Ecart-type 0.05 0.04 0.03 0.05 0.06 0.04 0.07 0.06 Surfaces totales des secteurs 1 à 6 8 63 286 338 324 1050 1037 1471 4106 Surfaces supplémentaires coupées (en ha)

1 4 26 14 -18 -25 -98 127 32 Ecart-type 0 2 7 16 20 40 70 85 120 Borne inférieure 0 0 11 -17 -56 -104 -234 -40 -204 Intervalle de confiance (95%) Borne supérieure 1 9 40 45 21 54 38 295 268 Volumes supplémentaires (en m3) 424 2675 15476 8383 -10683 -14807 -58727 76500 19241 Ecart-type 230 1477 4410 9391 11835 24183 41747 51281 72161 Borne inférieure -28 -220 6832 -10023 -33879 -62205 -140551 -24010 -122195 Intervalle de confiance (95%) Borne supérieure 875 5571 24120 26789 12513 32591 23097 177009 160677

Note : les classes de surfaces sont nommées en référence à leur borne supérieure. La classe « <=0,25 ha » contient ainsi tous les peuplements dont la taille est comprise entre 0,15 et 0,25 ha. Les grandeurs significativement différentes de zéro (avec une confiance de 95%) sont en gras. L’écart-type mesure la précision de l’estimation. L’intervalle de confiance à 95% donne les bornes entre lesquelles nous avons 95% de chances de trouver la grandeur estimée. Les estimations des volumes sont réalisées en supposant que 600 m3 de bois sont mobilisés par hectare lors d’une coupe rase.

(27)

En combinant les hausses de volumes dues aux premières éclaircies et aux coupes rases, nous obtenons une hausse des prélèvements due au PDM de 27000 m3 environ sur la période de deux ans que nous avons étudiée, soit 13500 m3 annuels environ. La précision de cette estimation est néanmoins très faible. Les effets pour lesquels une précision plus importante a pu être obtenue montrent que des interventions supplémentaires ont été réalisées sur les peuplements de petite taille, en accord avec l’objectif du PDM. L’effet global reste difficile à déterminer avec précision, à cause d’un échantillon de parcelles de grande taille trop restreint. La procédure d'échantillonnage a donc été modifiée pour le PDM du Haut Livradois: les grandes unités de gestion ont été échantillonnées dans une plus grande proportion pour obtenir des estimations plus précises de l'effet du PDM.

Les prélèvements totaux sur les secteurs 1 à 6 entre 2005 et 2008 peuvent être estimés à partir des relevés réalisés en 2008 et de l’état des lieux fait en 2005. Les prélèvement totaux sur cette période sont estimés à 180 000 m3. L’action d’animation dans le cadre du PDM a donc contribué à 15% de ces prélèvements.

(28)

4 L’effet propre du PDM du Haut Livradois sur la

mobilisation des bois

L’objectif de l’évaluation du PDM du Haut Livradois est de tester la robustesse des résultats favorables obtenus en 2008 lors de l’évaluation du PDM de la Montagne Bourbonnaise. Il s’agit de vérifier que ces bons résultats ne se limitaient pas aux conditions uniques prévalant lors de la réalisation de la première tranche du PDM de la Montagne Bourbonnaise, et aux conditions spécifiques de ce massif. En améliorant la procédure d'échantillonnage (en donnant plus de poids aux plus grandes unités de gestion), une meilleure précision est attendue dans la mesure de l'effet propre.

4.1 Les données relevées

Pour réaliser cette évaluation, plusieurs types de données ont été mobilisés :

− Le diagnostic réalisé en 2006 sur la première tranche du PDM du Haut Livradois et relevant l’état de gestion des peuplements ainsi que certaines de leur caractéristiques,

− Le diagnostic réalisé à l’été 2008 sur la troisième tranche de ce PDM. Cette

tranche est contigüe à la première tranche et donc très proche en termes pédo-climatiques, de peuplements et de types de propriétaires.

− Le bilan réalisé début 2009 sur 400 unités de gestion de la première tranche

représentatives des peuplements diagnostiqués en 2006. Pour améliorer la précision de l’évaluation des volumes prélevés grâce à l’action d’animation, les 400 unités ont été sélectionnées aléatoirement proportionnellement à leur taille. Ainsi, contrairement à ce qui s’était produit lors de l’évaluation du PDM de la Montagne Bourbonnaise, les unités les plus grandes, donc celles contribuant le plus à la mobilisation des bois si une action de gestion s’y déroule, sont surreprésentées dans cet échantillon. Pour rendre la mesure des niveaux de gestion plus précise, la part de la surface de l’unité de gestion concernée par une action de gestion (éclaircie, coupe rase, jardinage) a aussi été relevée.

(29)

4.2 La méthodologie utilisée

La méthode utilisée est celle qui a déjà été employée pour l’évaluation du PDM de la Montagne Bourbonnaise : pour chaque classe de taille des unités de gestion, les comparaisons avec/sans et avant/après sont réalisées pour différentes actions de gestion (coupes rases et première éclaircies), et le minimum de deux effets est conservé comme estimation de l’effet maximal de l’action d’animation. En effet, en l’absence de données relevées en 2008 sur la tranche de comparaison, il est impossible d’appliquer la méthode de double-différence et d’obtenir une mesure directe de l’effet propre. Seule une borne maximale de l’effet propre peut être estimée.

4.3 Les deux massifs comparés

Pour que la méthode employée soit valide, il est nécessaire que les massifs comparés ne soient pas trop différents dans les dimensions pour lesquelles nous ne pouvons pas comparer des parcelles comparables. Le tableau 6 montre que les deux massifs comparés ont des compositions en essence similaires. Ils sont tous deux couverts par la même essence principale, l'Epicéa commun. Le Sapin pectiné et le Douglas sont les essences les plus représentées en dehors de l'essence majoritaire sur ces deux massifs, mais le massif traité (la tranche 1) contient moins de ces deux essences, et est couvert par une plus grande proportion de Grandis (11% contre 1% dans le massif de comparaison). La répartition des essences dans les deux massifs ne diffère donc que marginalement.

Tableau 6 : comparaison des essences présentes sur les deux massifs (tranche 1: traité=1; tranche 3: traité=0)

--- Essence | Traité Principale| 0 1 Total ---+--- Douglas | .1986 .1653 .1856 Epicea c | .4697 .4765 .4723 Grandis | .0108 .1146 .0513 Hêtre | .0244 .0112 .0192 Mélèze | .0152 .0216 .0177 Pin Sylv | .1018 .0444 .0795 Sapin pe | .1795 .1664 .1744 Total | 1 1 1 ---

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Le tableau 7 indique que les parcelles du massif traité semblent moins accessibles que les parcelles du massif de comparaison. Ce relatif avantage du massif de comparaison permet de penser que l'estimation que nous allons réaliser ne va pas surestimer l'effet du PDM en comparant le massif animé avec un massif très défavorable à l'exploitation forestière.

Tableau 7 : accessibilité des unités de gestion situées sur les deux massifs (tranche 1: traité=1; tranche 3: traité=0)

--- | Traité Accès | 0 1 Total ---+--- Facile | .3805 .3592 .3728 Moyen | .4986 .4624 .4855 Difficile| .1209 .1784 .1417 Total | 1 1 1 ---

Finalement, le tableau 8 présente une comparaison des tailles des parcelles sur les deux massifs. Cette comparaison est purement descriptive, puisque la méthode de comparaison employée dans la suite ne compare que des parcelles de taille identique. Ici encore, le massif non animé semble plus favorable à l'exploitation forestière, puisque composé de plus grandes parcelles.

Tableau 8 : taille des unités de gestion situées sur les deux massifs (tranche 1: traité=1; tranche 3: traité=0)

--- | Traité Surface | 0 1 Total ---+--- < 1 ha | .5379 .5706 .5503 1 à 2 ha | .193 .2237 .2047 2 à 4 ha | .146 .1375 .1428 >4 ha | .123 .0683 .1022 Total | 1 1 1 ---

(31)

4.4 Les résultats obtenus

4.4.1 L’effet sur les premières éclaircies

Le niveau de gestion des éclaircies est mesuré par la proportion des surfaces pour lesquelles une éclaircie est encore à faire.

Tableau 9 : estimation de l’effet propre du PDM du Haut Livradois sur les premières éclaircies réalisées

<= 1 ha <= 2 ha <= 4 ha > 4 ha total Tranche 1 début 2009 0.74 0.79 0.77 0.83 Tranche 3 fin 2008 0.73 0.75 0.81 0.85 Tranche 1 en 2006 0.87 0.89 0.87 0.93 Effet avec-sans 0.01 0.03 -0.04 -0.02 Ecart-type 0.04 0.04 0.04 0.05 Effet après-avant -0.13 -0.10 -0.10 -0.11 Ecart-type 0.03 0.03 0.02 0.03

Minimum des effets 0.01 0.03 -0.04 -0.02 Taux de premières éclaircies à faire Ecart-type 0.04 0.04 0.04 0.05 Surfaces totales tranche 1 (ha) 389 429 518 649 1986 Surfaces supplémentaires éclaircies (ha) -3 -14 22 11 16 Ecart-type 16 18 23 33 47 Borne inférieure -34 -49 -23 -53 -75 Intervalle de confiance (95%) Borne supérieure 28 21 67 76 108 Volumes supplémentaires (m3) -151 -704 1107 566 818 Ecart-type 798 902 1144 1646 2339 Borne inférieure -1715 -2472 -1135 -2660 -3765 Intervalle de confiance (95%) Borne supérieure 1414 1065 3348 3792 5402

Note : les classes de surfaces sont nommées en référence à leur borne supérieure. La classe « <=2 ha » contient ainsi tous les peuplements dont la taille est comprise entre 1 et 2 ha. Les effets significativement différents de zéro (avec une confiance de 95%) sont en gras. L’écart-type mesure la précision de l’estimation. L’intervalle de confiance à 95% donne les bornes entre lesquelles nous avons 95% de chances de trouver la grandeur estimée. Les estimations sont réalisées en supposant que 50 m3 de bois sont mobilisés lors d’une première éclaircie.

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Le tableau 9 présente les résultats des comparaisons avant/après et avec/sans réalisées sur ce niveau de gestion entre les tranches 1 et 3 du PDM du Haut Livradois. On observe que des éclaircies ont été réalisées entre 2006 et 2009 sur la tranche 1 animée en 2007 : de 10 à 11 % d’éclaircie à faire en moins sont recensées sur ce massif. La comparaison avec/sans quant à elle montre que sur la tranche 3 qui n’a pas encore été animée, les taux de première éclaircie à faire sont proches de ceux observés sur la tranche 1 en 2009. Il semble donc que les interventions réalisées sur la tranche 1 ne sont pas dues à l’animation, mais se seraient produites de toutes manières, puisqu’elles sont aussi observées sur le massif de comparaison. L’effet total estimé de l’animation sur ce massif est de 800 m3 supplémentaire mobilisés, mais cet effet n’est pas significativement différent de zéro.

4.4.2 L’effet sur les coupes rases

Les comparaisons avec/sans et avant/après réalisées pour le taux de coupes rases réalisées produisent des résultats assez différents de ceux obtenus pour les premières éclaircies. Les résultats de ces comparaisons sont présentés dans le tableau 10. On observe que le niveau de coupes rases recensé début 2009 sur la tranche animée est très largement supérieur au niveau de coupes rases recensé fin 2008 sur la tranche non encore animée. Ces comparaisons avec/sans sont par ailleurs toutes supérieures au niveau des comparaisons avant/après. Une partie des coupes rases réalisées sur la tranche 1 en 2009 étaient déjà présentes en 2006 lors du diagnostic. La comparaison avant/après est donc retenue comme estimation de l’effet maximal de l’animation. L’estimation du volume de bois supplémentaire maximal mobilisé par le PDM est de 74 000 m3 sur deux ans, soit 37 000 m3 supplémentaires par an. Ce résultat est supérieur à celui identifié sur le massif de la Montagne Bourbonnaise. Cette estimation reste un niveau maximal, puisqu’il est fort probable qu’une partie de ces coupes auraient pu avoir lieu même en l’absence de l’animation. Néanmoins, la comparaison avec le massif non encore animé plaide pour un effet significatif du PDM sur les coupes rases réalisées. La stratégie d’échantillonnage adoptée a par ailleurs bien permis d’obtenir une meilleure précision de l’effet total estimé, puisque l’intervalle de confiance est assez réduit.

Plusieurs explications sont possibles pour comprendre la forte différence de résultats des comparaisons avec/sans dans les deux PDM étudiés. Il est possible que le massif de comparaison du PDM du Haut Livradois soit réellement différent du massif animé pour des caractéristiques que nous n'avons pu observer (type de propriétaires, notamment). Il est aussi possible que l'animation ait conduit à une réduction des coupes sur le massif non animé, les

Figure

Figure 1 : définition de l’effet propre et problème de l’évaluation
Tableau 1: répartition des peuplements résineux par classe de surface  sur les secteurs 1 à 6 (trait = 1) et le secteur de Ferrières (trait = 0)
Tableau 2 : répartition des peuplements résineux par classe d’accessibilité  sur les secteurs 1 à 6 (trait = 1) et le secteur de Ferrières (trait = 0)
Tableau 4 : estimation de l’effet propre du PDM sur les premières  éclaircies réalisées sur les secteurs 1 à 6
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