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dans la Communauté Économique Européenne :
développements théoriques et application à la France
Yves Surry
To cite this version:
Yves Surry. Modèle de transmission des prix garantis de céréales dans la Communauté Économique Européenne : développements théoriques et application à la France. 1992, 63 p. �hal-01600616�
Département des Sciences Economiques et Sociales de Rennes
Station d'Economie et Sociologie Rurales de Rennes 65, rue de St-Brieuc - 35042 Rennes cedex - France
MODELE DE TRANSMISSION DES PRIX GARANTIS DE CEREALES
DANS LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE EUROPEENNE :
DEVELOPPEMENTS THEORIQUES ET APPLICATION A LA FRANCE
par
YvesSURRY
Juillet 1992
DOCUMENT DE TRA VAIL N°92-0S
DANS LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE EUROPEENNE :
DEVELOPPEMENTS TIIEORIQUES ET APPLICATION A LA FRANCE
par
Yves SURRY*
*
Yves Surry est économiste dans la Direction des politiques de commerce international à Agriculture Canada, Ottawa, Canada. La recherche économétrique sur laquelle s'appuie la rédaction de ce rapport a été terminée par l'auteur lorsque ce deTIÙer effectuait un congé sabbatique pendant l'automne 1991 au laboratoire d'Economie et de Sociologie Rurales à l'INRA, Rennes. L'auteur remercie H. Guyomard pour ses commentaires et suggestions sur une version antérieure du texte. Les opinions exprimées par l'auteur sont les siennes propres et n'engagent par l'institution pour laquelleiltravaille.Communauté Européenne: Développements Théoriques et Application
Econométrique à la France
1. Introduction:
Le régime de soutien des prix régissant les
céréalières des pays membres de la Communauté
économies
Européenne
constitue l'un des piliers de la Politique Agricole Commune
(PAC). Ce règlement, établi en Août 1962 et mis en place
définitivement aprés un période transitoire de cinq ans, repose
sur la notion de marché unique comportant un prix commun, une
protection identique vis à vis de l'extérieur (aussi appelée
préférence communautaire), et une liberté complète de circulation
à l'intérieur de la Communauté (Philippe, 1986). Les niveaux de
protection que recoivent les céréaliculteurs de la Communauté se
fondent sur un système de trois prix hièrarchiques: le prix
d'intervention est un prix minimum garanti fixé dans la zone la
plus excédentaire de la Communauté en toutes céréales et est
utilisé par les organismes stockeurs pour acheter tout surplus de
céréales. Dans la région la plus déficitaire (Rhénanie), les
producteurs de céréales sont censés recevoir un prix indicatif
qui est supposé leur assurer un niveau de vie "équitable".
Enfin, un prix de seuil équivalent au prix indicatif diminué du
coût de transport entre Rotterdam et Duisbourg constitue le prix
minimum auxquelles sont assujetties les importations de céréales
en provenance des pays tiers.
A l'origine, les prix garantis de céréales étaient
régionalisés. La mise en oeuvre d'un tel système des prix
impliquait l'existence D'un réseau serré de centres
directement liés au prix d"intervention et ne différaient de ce
dernier que par les coûts de transport. En 1975, reconnaissant
le caractère "dirigiste" d'un tel système, les autorités
communautaires l'amendèrent de plusieurs manières (Commission
des Communautés Européennes, 1982). Tout d'abord, la notion de
prix régional disparaît et laisse la place à un prix
d'intervention unique déterminé dans la zone la plus exédentaire.
Deuxièmement, le prix indicatif est obtenu en ajoutant au coût
représentatif de transport un élément de marché qui est supposé
refléter les états de déséquilibre de l'offre et de la demande
dans les régions exédentaires. Enfin, les prix garantis de chaque
céréale sont déterminés en fonction de leurs valeurs nutritives.
L'ensemble de toutes ces mesures forme la base d'un nouveau
système de prix appelé schéma SILO, qui, dès sa mise en
applica-tion en 1976, a entraîné un élargissement de la marge
institutionnelle entre les prix d'intervention et de seuil et une
plus grande variabilité des prix de marché de céréales. Ce
système de formation des prix, qui a subi quelques modifications
en 1986 et 1989 est encore en vigueur.
Avec la mise en place du système SILO, les prix régionaux
des céréales ont tendance à fluctuer en fonction du déséquilibre
entre l'offre et la demande dans chaque pays membre de la
Communauté Economomique Européenne (CEE). Ainsi, dans une
situa-tion où l'offre est supérieure à la moyenne et où on procède à
des achats à l'intervention, les prix de marché sont trés proches
du prix d'intervention. Par contre, dans les régions déficitaires
où la demande intérieure est principalement satisfaite par des
de pays tiers, les prix payés aux agriculteurs se rapprochent du
prix de seuil.
Mis à part les travaux de D. Colman et de T. Young (1982), et
D. Colman (1985) sur le marché anglais des céréales, il
n'existe pas d'analyses de la formation des prix communautaires
de céréales en fonction, non seulement des paramètres imposés
par la PAC ( prix garantis), mais aussi de variables représentant
les forces du marché (en particulier, déséquilbre de l'offre et
de la demande régionale et niveaux des prix mondiaux).
L'objectif de cette étude est de combler cette lacune en
proposant, d'une part, un modèle de transmission des prix
garantis de céréales à paramètres variables, et d'autre part, en
appliquant ce modèle aux marchés céréaliers français.
La seconde partie permet d'illustrer le problème que nous nous
sommes posés à partir de l'exemple français sur la période
1976-86. les troisième et quatrième parties sont consacrées à
la présentation du modèle théorique de transmission des prix
garantis et à sa mise en oeuvre. Les résultats économétriques
sont présentés dans la cinquième partie alors qu'une discussion
de ce modèle de formation des prix de céréales dans le contexte
nouveau de la réforme de la PAC conclut ce rapport.
2 - Evolution des prix communautaires de céréales:
Les répercussions du systéme SILO sur l'évolution
des prix français de blé, d'orge et de maïs, sur la période
1976-86 sont illustrées par les graphiques 1, 2 et 3. Trois
tendances peuvent être dégagées.
i) Tout d'abord, un mouvement de long terme montrant que le prix
FrancsfTonne 2,000 i 1 1,800
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800 1,000 1,200 1,400 600 400 78{79 76{77 77{78 79/80 80/81 81/82 82/83 Année de campagne1:prix de marché 2:prix d'intervention 3:prix de seuil
83/84 84/85 85/86
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du prix d'intervention au cours de la décennie 80. Cette tendance
est nette dans le cas du blé dont le prix de marché évolue
graduellement d'un prix garanti à l'autre sur la période
d'analyse. Par contre, pour les deux autres céréales étudiées, le
passage des prix de marché d'une borne à l'autre s'est faite de
manière plus rapide avec une période de transition de un à trois
ans.
ii) Une autre caractéristique est l'alignement quasi-parfait du
prix de marché sur le prix d'intervention à partir de la
campagne 1984/85. Cette modification de la tendance de long terme
reflète vraisembablement un changement structurel dans le
forma-tion des prix communautaires de céréales.
iii) Enfin, la troisième caractéristique est moins perceptible
que les deux précédentes: il s'agit d'un mouvement intra-annuel
avec les niveaux de prix les plus bas en début de période,
augmentant régulièrement au fur et à mesure que l'année de
campagne s'écoule, puis retournent à leur niveau initial. Une
telle évolution saisonnière des prix communautaires de céréales
n'est pas surprenante et similaire à celles qui ont été observées
pour les prix d'autres denrées agricoles stockables (Tomek et
Robinson, 1981).
Bien que l'analyse graphique des tendances permet de déceler
les principaux mouvements dans l'évolution des prix
communautaires de·céréales, elle n'est pas capable de déterminer
et d'expliquer précisément l'ampleur des fluctuations de ces
derniers suite à la mise en place du système SILO. Des
régressions statistiques ont été estimées sur des séries
utilisant le modèle explicatif suivant:l Pt
log(----) = A + B
*
D848 + [C + D*
D848]*
Pt - 1où log désigne le logarithme naturel,
PW t log(---) PW t _1 + J.L t (1)
Pt est le prix de marché
a
la période (mois) t, exprimé en francs/tonne,PW
t est le le prix mondial
a
la période t, exprimé en francs/tonne,D848 est une variable muette qui prend une valeur unitaire pour le mois d'août 84 et aprés, et zéro autrement,
A, B, C et D sont les coefficients
a
estimer, etJ.L
t est un résidu aléatoire.
Le modèle (1) permet d'expliquer la variation en pourcentage des prix de marché des céréales (approximée par la variable log(P
t /Pt _1»
a
l'aide de trois facteurs explicatifs.Tout d'abord, le coefficient A prend en compte toutes les in-fluences "autonomes" correspondant
a
la tendance de long terme observée dans l'analyse graphique et s'interprète comme étant un taux de variation constant pour la période considérée. Ces influences résument surtout la position excédentaire et exportatrice de la France en céréales qui n'a fait que s'accentuer dans le temps.Puisque le système SILO permet aux prix communautaires de réagir aux signaux du marché, cela signifie implicitement que ces derniers varient, de manière indirecte, mais atténuée, en fonction des fluctuations des prix mondiaux. Un tel phénomène est représenté par le terme log(PW
t/PWt _1). Dans cette perspective, il est bon de souligner que le paramètre C s'interprète comme une "élasticité de transmission" qui exprime l'effet en pourcentage (1) Pour une liste des définitions et références des serles statistiques utilisées pour estimer ce modèle, voir Annexe III.
d'un changement relatif des prix mondiaux sur les prix français. Le troisième facteur expliquant le niveau des prix français de céréales est lié
a
la rupture de la tendance de long terme qui se produit durant la campagne 1984/85. Cet effet est incorporé par le biais d'une variable binaire qui est supposé affectera
la fois le terme constant A et l'élasticité de transmission des prix mondiaux. Ce changement structurel dans l'évolution des prix français de céréales s'explique principalement par l'existence,a
partir du milieu des années 80, de récoltes trés abondantes et d'excédents2, qui ont exercé une telle pressiona
la baisse sur les prix intérieurs, que ceux-ci se retrouvent au même niveau que les prix d'intervention. Une analyse préliminaire a montré que les mouvements saisonniers identifiés dans l'étude graphique n'étaient pas un facteur déterminant pour expliquer la variabilité des prix français de céréales. En conséquence, cette dernière variable n'a pas été incorporée dans le modèle représenté par l'expression (1).Les résultats économétriques du tableau 1 indiquent que, pour deux céréales au moins - orge et maïs - la variabilité des prix de marché est surtout influencée par le "prix mondial" combinée au changement structurel qui s'est opéré en 1984/85. Par contre, les facteurs autonomes représentés par les paramètres constants A et B dans l'expression (1) n'interviennent que marginalement dans l'explication de la variation des prix français de l'orge et du maïs. Un examen des régressions
(2) Pour confirmer cette situation d'excédents, notons que la production annuelle française de céréales qui était en moyenne de 47 millions de tonnes pour la période 1980-83 passe
a
54 mil-lions pour la période 1984-87, soit une augmentation de 15,5% .. Une tendance similaire est aussi observée pour les productions céréalières en Allemagne Fédérale, Belgique, Danemark et Royaume Uni.Table 1: Déterminants de la variabilité des prix de marché du blé, de l'orge et du maïs en France
(1976.10 à 1986.7) Coefficients l ,2 Type de modèle A B C D statistiques ---:1---R Durbin Watson 0,230 0,230
o
3030*** 0,278 (2;611)o
3354*** 0,283 (2;727) 1,83 1,86 1,80 1,84 1,91 1,88 1,91 1,80 0,067 0,070 0,047 0,024 0,0614 (0,621) 0,1017 (1,052) 0,0537 (0,997) 0,0720* (1,598) 0,0606 (1,118)o
0938*** (2;218)o
1473*** (2;857)o
2146*** (4;579)o
1454*** (2;826)o
2151*** (4;731) -0 0099** (-1;699) -0 0108** (-1;910) 0,0070 (0,856) -0,0005 (-0,058) 0,0035 (1,024) 0,0029 (0,834) 0,0047* (1,508) 0,0028 (0,914)o
0055*** (2;203)o
0054*** (2;160) 0,0037* (1,618) 0,0032* (1,415) [IV] ) [III] [III] [II] [II] [ IV] Blé [I] orge.l [I] [I] [II] [III] [IV] 0,0051* (1,658) 0,0045 (1,381)o
0054** (1;946) o 0030 (1; 060) 0,0019 (0,251) -0,0070 (-0,953)o
0875** (1;699)o
1701*** (3;515)o
0868** (1;695)o
1812*** (3;859)o
4138*** 0,210 (3;590) 0,121o
4042*** 0,210 (3;734) 0,114 1,89 1,72 1,88 1,71Notes: 1) Les sigles (***), (**) et (*) signifient que les coefficlents estlmés sont différents de zéro aux risques de première espèce de 5%, 10% et 20%, respectivement. 2) Les nombres entre parenthèses représentent les "t" de
Student. 3) Les équij,tions en falsant auto-corrélés relatives è. l'hypothèse d'orare 2. l'orge ont
effectuées pour ces deux céréales révèle que, dans presque
tous les cas, la variable représentant le taux de variation des
prix mondiaux est significative au seuil de 5%. De plus, on se
rend compte que le changement structurel identifié durant la
campagne 1984/85 a une influence déterminante sur la valeur du
coefficient estimé C. Ainsi, en prenant pour exemple la
régression (III) obtenue pour l'orge, l'élasticité de
transmis-sion des prix mondiaux passe d'une valeur estimée de 0,145 pour
la période 1986.10/1984.7 à 0,448 pour les deux dernières
années de la période d'estimation. Un changement similaire, mais
encore plus prononcé, se produit pour l'élasticité de
transmission des prix mondiaux de maïs.
L'analyse des quatre régressions estimées pour le prix
français du blé nous permet de tirer un certain nombre
d'enseignements. Le pouvoir explicatif du modèle (1) mesuré par
la statistique du R2 est nettement inférieur à celui obtenu pour
les prix du maïs et de l'orge. L'évolution des prix français du
blé est plus expliquée par les facteurs autonomes (coefficients A
et B) que par les influences externes à la Communauté
représentées par le prix mondial. En troisième lieu, la variable
binaire (D848) a un effet significatif sur la constante A, mais
n'influence pas l'élasticité de transmission des prix mondiaux.
Enfin, en notant que les estimations de l'élasticité de
transmis-sion sont toutes inférieure à 0,2, il est bon de signaler que
les prix français du blé réagissent moins fortement que ceux du
maïs et de l'orge aux fluctuations des prix mondiaux.
A partir de l'analyse graphique et statistique effectuée
le système SILO mis en place par les autorités politiques de la
CEE en 1976 a en fait permis aux prix communautaires de réagir
plus aux signaux de marché, et plus particulièrement les prix
maïs semblent être
mondiaux. Ainsi, les secteurs communautaires de l'orge et du
plus ouverts aux marchés internationaux que
celui du blé. De plus, les prix communautaires de cette dernière
céréale fluctuent plus en fonction de l'état de déséquilibre de
l'offre et de la demande interne que des prix mondiaux.
3 Le Modèle de Transmission des Prix Garantis:
Deux idées principales sont à la base de la modélisation de
la transmission des prix garantis de céréales. D'une part, les
prix de marché sont supposés dépendre simultanément des deux prix
de soutien (prix d'intervention et de seuil). D'autre part, le
modèle en question doit permettre aux prix de céréales de réagir
à l'état de déséquilibre entre l'offre et la demande régionale de
céréales, tout en restant à l'intérieur de la marge
institutionnelle définie par les prix garantis.
3.1 - Mécanisme de transmission des prix de garantis:
Définissons, dans un premier temps, pour un pays-membre de
la CEE et pour la période t, une relation linéaire liant le prix
de gros d'une céréale (WP
t ) à un prix institutionnel agrégé
(POL
t ) exprimé en monnaie nationale:
WP
t
=
0 + T POLt (2)où 0 et T sont des paramètres inconnus positifs.
Afin de prendre en compte l'idée que les prix de céréales
fluctuent librement entre les deux prix de soutien, la variable
POL
t est une moyenne pondérée et variable des prix d'intervention
(PINT
Dans l'équation (3), le poids a
t varie dans le temps en
fonction de l'état de l'offre et de la demande de la céréale.
Ainsi, lorsque les disponibilités intérieures sont abondantes,
le paramètre a
t s'approche de l'unité et le prix agrégé (POLt )
tend vers le prix d'intervention (PINt ). Dans ce cas limite, le
prix de marché réagit directement aux variations du prix
d'intervention. Dans une région extrèmement déficitiaire, le
phénomène inverse se produit: le coefficient at tend vers zéro
et le prix de marché est uniquement une fonction directe du prix
de seuil.
Il reste alors à determiner comment le poids a
t répond aux
conditions locales d'offre et de demande. Dans ce but, nous
faisons l'hypothèse que a
t est lié à la variable Xt , indicatrice
de l'état de déséquilibre entre l'offre et la demande, selon
l'équation suivante:
at
=
k(Xt ) (4)La fonction k(.) est a les caractéristiques suivantes: i) a
t tend
vers 1 lorsque Xt tend ver l'infini (respectivement vers zéro
quand Xt est petit ou négatif, et ii) la fonction k(.) est
non-linéaire, monotone, et asymptotique à deux droites
derivée première de k(.) par rapport
horizontales ayant pour
propriétés implique que la
ordonnées 0 et 1. Ces dernières
à la variable Xt est positive et tend vers zéro au voisinage de
l'infini.
En remplaçant successivement le coefficient a
t et le prix
agrégé POLt par leurs expressions respectives dans l'équation
(2) , nous
paramètres
obtenons une relation algébrique non-linéaire à
variables qui lie le prix de marché de la céréale
Une telle expression, aprés une réorganisation de ses termes, s'écrit:
WPt
=
6 + T [PTHt + k(Xt ) (PINTt - PTHt)J (5)
Le mécanisme de transmission des prix garantis tel qu'il est
expliqué par l'équation (5) possède certaines propriétés. En
premier lieu, il est bon d'observer qu'une différentiation de WP t
par rapport à X
t permet de déduire une relation inverse entre le
prix de marché des céréales et l'état de déséquilibfe entre
l'offre et la demande. En effet, comme les termes --- et
et [PINTt - PTHtJ sont de signe opposé, l'inégalité suivante est
toujours vérifiée:
=
Té)k ( . )
< 0 (6 )
montrant ainsi que le prix des céréales varient en sens inverse
du niveau de l'excédent (ou du déficit).
Le modèle de prix (5) s'applique surtout à des marchés
communautaires de céréales assez "vastes" tels que ceux du
Royaume Uni, de l'Allemagne et de France, où la demande totale
est satisfaite principalement par la production nationale. Pour
ce qui est de plus petits pays comme les Pays Bas ou la
Belgique, qui connaissent un déficit permanent en céréales, il
est réaliste d'admettre que l'état de déséquilibre entre l'offre
et la demande intérieures ne change pas de manière sensible au
fil des années. Dans un tel cas, la font ion k(.) se réduit à un
nombre scalaire positif inférieur à l'unité, et le modèle de
transmission des prix garantis se réduit à une spécification à
et Young pour les prix de marché de blé et d'orge au Royaume Uni.
Comme cela a été mentionné dans la partie précédente, les
récoltes abondantes dans la Communauté observées depuis le
milieu des années 80 ont eu pour effet la formation d'excédents
tels que les prix intérieurs ont baissé jusqu'au niveau du prix
d'intervention. Le modèle de transmission des prix (5) ne saisit
pas trés bien cette situation de marché, puisque les prix de
céréales sont supposés fluctuer entre les bornes définies
respectivement par les prix d'intervention et de seuil. Pour
prendre en compte ce fait, la relation (5) est modifiée de la
façon suivante: le paramètre constant 6 devient une fonction
linéaire et inverse des stocks disponibles en début de
période (St-l).
s'écrit alors
Le modèle de transmission des prix garantis
wp
=
t (7)
Bien que la formulation (7) de la transmission des prix ait
l'avantage de la simplicité, elle n'est pas satisfaisante
pour deux raisons principales. Tout d'abord, aucun fondement
théorique n'est fourni pour expliquer et justifier une telle
for-malisation; et deuxièmement, le modèle conceptuel dans sa
présente forme n'est pour l'instant pas opérationnel. ces
faiblesses ou éléments manquants sont maintenant développés avant
l'estimation économétrique.
3.2 - Transmission des Prix Garantis et Modèle de Déséquilibre:
Le modèle de formation des prix exprimé par les équations
(5) ou (7) constitue une "forme réduite" qui peut être raffinée
en élaborant un schéma théorique sous-jacent. En effet, puisque
prix garantis, ils peuvent être représentés par des modèles
de déséquilibre (Maddala, 1983; Hartley,
Laffont et Monfort, 1984; par exemple).
1976; et Gourièroux,
L'encadré suivant donne toute l'information sur l'adaptation
d'un tel modèle de déséquilibre3 à un marché simplifié de
céréales, caractérisé par une offre disponible fixe (S) et
connue en début de chaque période, et des prix qui
évoluent directement en fonction de l'état d'excés d'offre ou de
demande (mesuré par la variable NTt , le solde de la balance
commerciale en céréales de la CEE). La résolution du modèle
structurel constitué des relations [1], [2 ], [ 3 ] , et [4] dans
l'encadré permet de déduire une spécification à trois régimes
discontinus qui sont définis par les valeurs prises par la
variable NTt :
i) lorsque cette dernière est nulle, l'offre et la demande
intérieure de céréales sont en équilibre et le prix de marché
résultant est déterminé par l'équation [5] dans l'encadré. Dans
un tel cas, le prix de marché des céréales varie, d'une part,
inversement avec l'offre initiale de céréales (S), et d'autre
part, est une fonction des variables affectant la demande de
stocks et la consommation intérieure.
ii) le deuxième régime correspond au cas où la variable NTt est
positive. Le marché communautaire est alors excédentaire; le prix
de marché est directement lié au prix d'intervention (équation
[6]) et la CEE exporte l'excés d'offre vers les pays tiers à
l'aide d'une restitution égale à la différence entre le prix
d'intervention et le prix mondial;
Hi) Enfin, lorsque NTt prend des valeurs négatives, la CEE est
(3) Pour des raisons de simplicité, nous n'avons pas développé
un modèle type de déséquilibre qui se caractériserait par la
présence de deux relations de comportement (demande et offre
intérieures) et d'une identité stipulant que les quantités
commercialisées seraient égales au minimum de l'offre ou de la
demande. Une telle démarche se justifie par le fait que la mise
en oeuvre et l'estimation d'un tel modèle, bien que réalisable,
constitue une recherche à part entière, qui va bien au-delà des
objectififs de cette étude. Pour une application économétrique
d'un modèle de déséquilibre au marché français du blé, voir la
communication de Y. Le Roux (1991) dans la revue "les Cahiers de
déficitaire en céréales et le prix de marché réagit au prix de
seuil (expression [7J dans l'encadré); la CEE perçoit alors
sur chaque tonne importée un prélèvement égal à [PTHt -
PWtJ-Ce modèle de déséquilibre à trois régimes peut être
représenté par une équation à forme "réduite" dans laquelle est
incoporée une variable polytomique dépendant directement du signe
et des valeurs prises par la variable endogène NT
t - Cette forme réduite, développée et expliquée en détail en annexe l, s'écrit:
WP
=
t Il - 2 Il - 2*
D(NTt)1
*
D(NT )t 1*
b*
3 [ D(NTt )*
a 4 + (1 - D(NTt ))*
a3J + [PTHt + D(NTt )*
(PTHt - PINTt)J + (al + a 2 ) - St_1 + cl Zlt + c 2 Z2t - D(NT )J*
---t b 1 + b2 (8 ) où D(NT t ) = 0 pour NTt < 0 ; = 1/2 pour NTt = 0 ; = 1 pour NTt > 0; etIl
-
2*
D(NTt ) 1 désigne la valeur absolue du terme 1 - 2*
D(NTt ) .
La mise en oeuvre pratique du modèle (8) va poser certains
problèmes économétriques liés aux différents changements de
régime discontinus. Pour résoudre cette difficulté, la
variable polytomique D(NT
t ) peut être approximée par une
fonction continue, monotone et bornée par les valeurs 0 et 14
(Tishler et zang, 1979) .
Comparant maintenant la forme réduite correspondant au modèle
de déséquilibre (expression (8) avec la relation (7)), il n'y a
(4) L'expression (8) est un exemple typique de modèle à
changements de régime ("switching models") dont l'estimation est
généralement effectuée à l'aide des méthodes de maximum de
vraisemblance. Toutefois, comme la fonction à optimiser avec
cette procédure est hautement non linéaire et dans bien des cas
non bornée, il est parfois impossible d'estimer les coefficients
du modèle. C'est pour cette raison que les économistes ont fait
appel à des fonctions monotones, continues et bornées, similaires
à celles développées par Tischler et Zang pour approximer les
variables polytomiques et les discontinuités afférentes
Encadré: Modèle simplifié de déséquilibre d'un marché communautaire des céréales
Hypothèses
1. La CEE est représentée par un marché unique.
2. La céréale considérée est un produit homogène.
3. L'offre disponible de céréales est fixe et connue à l'avance
pour chaque période.
4. Le marché étudié est simplifié et représenté par un modèle
structurel composé de deux relations de demande et d'une
identité permettant de calculer, pour chaque période, le solde de la balance commeriale de la CEE en céréales.
5. Le régime extérieur de la Politique Agricole Commune
s'appliquant à la céréale est réduit à sa plus simple
expression. Les exportations communautaires sont financées à
l'aide de restitutions et un prélèvement est perçu lorsque la
CEE est importatrice.
6. Le prix de marché de la céréale est "encadré" par les prix
d'intervention et de seuil.
7. Le marché communautaire des céréales est en situation
"d'équilibre" lorsque la CEE est autosuffisante et en
"déséquilibre" dans les cas ou la CEE importe ou exporte cette denrée agricole. Modèle structurel St_l = S (offre disponible) [1] Dt = al - b WP t + Cl Zlt (demande intérieure) [2 ] l St = a 2 - b2 WPt + c2 Z2t (demande de stocks) [3 ] NT t = St_l
-
Dt-
St (balance commerciale) [ 4 ]Les coefficients al' a2, b
l et b2 sont positifs alors que les
signes des paramètres Cl et c
2 ne sont pas connues à priori
Régime de déséquilibre et de formation des prix de marché
Sur la base des hypothèses adoptées pour construire le modèle
structurel, nous pouvons définir trois situations de marché qui
dépendront de la valeur prise par la variable NTt . De plus, ces
trois situations vont permettre de définir trois régimes de
est autosuffisante en céréales (NT
t
=
0), les prix de marchéréagissent à l'offre initiale de céréales (S) et aux facteurs
influençant la demande intérieure. Par contre, en situation de
déséquilibre, le prix wPt est directement lié, soit au prix de
de seuil lorsque NT
t est négatif, soit au prix d'intervention dans
le cas contraire. La formulation mathématique de ce modèle de
de déséquilibre à trois régimes s'exprime comme suit:
Premier régime: NTt
=
a
<=> WP = t 1 [5] Deuxième régime NT t >a
<=> St_1-
Dt-
St >a
WP t = a3 + b3 PINTt Troisième régime NT t <a
<=> St_1-
Dt - St <a
WP t = a4 + b4 PTHt [6 ] [7] Le coefficient b3 dans les expressions [6] et [7] est un
coefficient de transmission des prix garantis, tandis que les
paramètres a
3 et a4 représentent une marge institutionnelle
constante.
Liste et Définition des Variables
St: Demande de stocks en fin de période t
Dt: Demande intérieure en période t
NTt : Solde de la balance commerciale
WP
t : Prix de marché en période t
S: Offre disponible et exogène en début de période t
PINT
t : Prix d'intervention en période t
PTH
t : Prix de seuil en période t
Z1t et Z t: Ensemble des variables exogènes influençant
un pas qu'à faire pour se rendre compte que ces deux expressions ont beaucoup de points communs si on remplace, d'une part dans (7l, la variable polytomique D(NTtl par la fonction k(.), et d'autre part la variable X
t par le sole du commerce extérieur NTt (cf. annexe Il. Le résultat final de cette opération nous permet de déduire une modèle de transmission des prix garantis plus général caractérisé par des paramètres variables, chacun réagissant différemment selon le niveau de la variable NT
t . si l'on omet les variables exogènes Zlt et Z2t' un tel modèle s'écrit:
wp
= t 0l(NTtl - °2( NTt l St_l + T (NTtl[ PTHt + k(NTtl (PINTt - PTHtl] (91
où 0l(NTt ) = Il - 2*
k(NTtl 1 [k(NTtl*
a 4 + (1 - k(NTtll*
a3] (al + a2l + 4*
k(NTtl*
[1 - k(NTtl]*
---b l + b2 l* ---;
et b l + b2=
L'expression (7l est un cas particulier du modèle (9) si les paramètres 0l(NTtl et °2(NTtl, et le coefficient de transmission T(NTtl sont constants. En somme, le raisonnment utilisé ci-dessus montre que le modèle de transmission des prix garantis peut être assimilé à une équation à forme réduite issue d'un modèle de déséquilibre de marché.
3.3 - Transmission des Prix Garantis et Prix Mondial:
L'analyse statistique effectuée dans la deuxième partie de ce rapport a montré que les prix communautaires de céréales peuvent réagir aux signaux des marchés internationaux, et ceci malgré
l'existence de mesures protectionnistes (prélèvements) qui
empêchent la libre importation de céréales dans la Communauté, De
plus, les récentes décisions visant à contenir et à stabiliser
les dépenses budgétaires de la PAC renforcent l'idée selon
laquelle les prix mondiaux sont aujourd'hui des variables
stratégiques essentielles dans la détermination et la fixation
des prix institutionnels de céréales et indirectement, des prix
de marché communautaires (Kirschke, 1986). Il semble donc
souhaitable de lier, dans le modèle de transmission des prix
garantis, la variable dépendante (WP
t ) au prix mondial (PWt ). Le
lien entre prix communautaires et mondiaux de céréales peut être
analysé comme suit sur le plan théorique.
L'évolution des prix de marché à l'intérieur de la bande
constituée par les prix d'intervention et de seuil peut être
expliquée en termes de décisions prises par une agence centrale
qui détermine un prix intérieur de marché en optimisant une
fonction objectif sous un certain environnement économique
incluant, en particulier, des contraintes de marché. Dans cette
perspective et dans le souci d'économiser ses "écus", la
Commis-sion cherche à trouver, pour un prix mondial donné, le prix
intérieur de céréales qui minimisera les dépenses nettes de
Appliqué à notre
financement (L
t ) du régime céréalier de la PAC.
marché simplifié développé dans l'encadré5, un tel problème
décisionnel est représenté par le programme suivant:
(10 )
par rapport à WPt et sur les contraintes représentées par les
équations [1] à [4].
(5) Pour traiter parfaitement ce sujet, il faudrait développer un
modèle plus complet des marchés communautaires de céréales qui
serait semblable à celui mis au point par Meilke et de Gorter
La fonction objectif L
t est positive et représente une
dépense qui est minimisée lorsque la variable NT
t est positive.
Dans le cas contraire (NT
t < 0), cette fonction devient négative
et représente une recette à maximiser.
La résolution des conditions du premier ordre permet de
définir une expression liant le prix de marché au prix mondia16:
1
=
---[a1 2 (b
1 + b2)
Un examen de l'expression (11) montre que les prix
communautaires de céréales dépendent toujours de l'offre
initiale de céréales (St-l) et des facteurs affectant la demande
de stocks et la consommation intérieure (variables Zlt et Z2t).
De plus, WP
t est une fonction croissante du prix mondial puisque
le coefficient associé à cette dernière variable est égal à 0.5.
Dans la réalité, la liaison causale que nous venons de faire
apparaître entre les variables WP
t et PWt synthétisera l'attitude
des "eurocrates" qui gèrent les marchés agricoles intérieurs de
la CEE tout en gardant à l'esprit le souci de minimiser les coûts
budgétaires de la PAC.
Le développement ci-dessus a permis de tracer le cadre
conceptuel servant à expliquer la formation des prix
communautaires de céréales en fonction des paramètres de
politique imposés par la PAC (prix garantis) et de variables
de marché telles que l'offre de céréales disponible en début
de période, le solde du commerce extérieur en céréales et le
prix mondial. Cette investigation nous a aussi amenés à
donner une justification théorique à ce cadre conceptuel et à
(6) les calculs intermédiaires pour dériver l'expression (11)
déduire un modèle à
l'expression suivante:
forme réduite testable qui se ramène à
où les variables endogènes et exogènes ont toutes la même définition que dans les equations (8), (9) et (10).
4 - Modèle Empirique:
Afin d'estimer le modèle (12), plusieurs questions pratiques doivent être résolues, à savoir:
i) choisir une forme de pondération pour
fonctionnelle pour le coefficient
a
t ;
variable
ii) la possibilité d'une transmission imparfaite des prix;
iii) l'apparition d'un changement structurel dans la formation des prix français de céréales dans le milieu des années 80; et iv) la spécification stochastique.
Nous terminerons cette partie par une description et une discussion de la forme finale adoptée pour l'estimation économétrique du modèle de transmission des prix garantis.
4.1 Forme fonctionnelle pour le coefficient variable de pondération a~:
Parmi l'ensemble des formes fonctionnelles qui satisfont les propriétés mathématiques de la fonction k(.), notre choix s'est
porté sur la forme logistique. Celle-ci s'écrit comme suit:
l
k(NTt )
=
---l + EXP(Œ
1 - Œ2 NTt )
où l'abbréviation EXP désigne la fonction exponentielle;
(13)
et
Œ
2 sont deux paramètres à estimer dont le signe est indéterminé à
priori pour le premier et positif pour le second.
suggère que cette dernière tend asymptotiquement vers l quand la
variable NTt prend des valeurs trés grandes et positives
(situations de disponibilités abondantes), et tend vers zero
dans le cas contraire. Entre ces deux deux valeurs extrèmes, la
fonction k(.) a une forme regulière en S, symétrique par rapport
au point d'inflexion qui a pour coordonnées, NTt
=
Œl /Œ2 et
k(.)= 0.5.
4.2 - Transmission imparfaite des prix garantis
Le paramètre de transmission des prix T dans l'equation
(12) devrait en fait prendre une valeur voisine de l'unité.
Toutefois, et comme l'a clairement montré Colman, la transmission
des prix institutionnels des céréales dans la Communauté n'est
pas aussi transparente que cela puisse paraître. En effet,
l'existence de structures de marché non-concurrentielles, les
marges de commercialisation à la hausse variant en fonction des
quantités commercialisées, les délais de mise en marché des
stocks disponibles pendant la campagne et les rigidités
institutionnelles propres à chaque pays membre sont
autant de facteurs qui peuvent provoquer une transmission
imparfaite entre les prix de soutien et de marché. Lorsque tous
ces éléments sont pris en considération, il faut s'attendre aux
deux phénomènes suivants: d'une part, le coefficient de
transmis-sion peut prendre des valeurs inférieures à l'unité; et d'autre
part, une certaine inertie dans la formation des prix de marché
va se produire dans les marchés céréaliers communautaires.
La question de savoir si le paramètre T est inférieur ou non
à l'unité peut être résolue empiriquement sur la base d'un test
introduisant dans l'équation de formation des prix la variable
dépendante décalée d'une période (Heien, 1980; Ward, 1982). De
cette manière, il est possible d'estimer un coefficient
d'ajustement dont la valeur déterminera à son tour le temps
nécesaire qu'il faut aux prix de soutien pour être directement
transmis aux pris de gros et à la production. 4.3 - changement structurel:
Dans une relation économique donnée, un changement
structurel est défini lorsqu'un ou plusieurs coefficients
peuvent changer de valeurs au cours du temps. A la lumiére des
résultats économétriques présentés dans la tableau 1, il semble
opportun de s'interroger sur la constance des paramètres de
transmission des prix garantis et mondiaux et de leur évolution
aprés les récoltes abondantes du milieu des années 80.
Pour ce faire, nous introduisons alors une variable
dichotomique DDt associée aux paramètres T et
e
du modèle (12),qui prend une valeur . nulle pour la période précédant
l'apparition du changement structurel (i.e. avant l'année de
campagne 1984/85) et est égale à un au-delà. le caractère
significatif ou non des paramètres associés à cette variable
permet alors d'accepter ou de rejeter cette hypothèse
changement structurel.
4.4 - Spécification stochastique:
Il est fort possible que certains facteurs partiellement
inconnus n'aient pas été pris en compte dans le développement du
modèle de transmission des prix garantis de céréales. Cette
lacune est corrigée en incorporant dans l'expression (12) deux
i) la première d'entre elles (notée Et) est introduite de manière
additive et constituera un des termes explicatifs de la formation
des prix communautaires de céréales au même titre que les
paramètres de la PAC (prix garantis), le prix mondial, les
expor-tations nettes et les stocks disponibles en débit de période t.
ii) la deuxième variable stochastique (que l'on désignera par ~t)
est ajoutée à la partie déterministique k(.) du coefficient de
pondération at. L'ajout de ce dernier terme se justifie par
le fait que des facteurs aléatoires peuvent influencer l'état
de déséquilibre de l'offre et de la demande dans une région ou
pays donné de la CEE et, par suite, le coefficient variable Œ
t .
Le coefficient variable Œ
t est maintenant aléatoire et s'écrit
at
=
(14)Les termes aléatoires ~t et Et ont une espérance nulle, des
variances constantes et sont supposés indépendants.
L'incorporation de ces deux résidus dans le modèle de
transmission des prix garantis a pour résultat de définir
une spécification économétrique complexe dont on doit analyser
sa structure en détails. Cette dernière relation est réécrite
de manière plus compacte afin de faciliter son
interprétation:
WP
t
=
F[NTt , Xt , r, a] + vt (15)où F est une forme fonctionnelle non linéaire, X
t le vecteur des
variables exogènes (autres que NT
t ) ,
r
et a les vecteurs desparamètres à estimer, et v
t un résidu aléatoire composite égal à
transmission des prix garantis a les caractéristiques suivantes:
i) la forme fonctionnelle F(.) est constituée d'éléments
linéaires et non linéaires;
ii) la variable explicative NTt est endogène puisqu'elle est
le résultat d'une identité comptable (expression [4] dans
l'encadré) égalisant l'offre disponible fixe (variable St_l)
et la demande intérieure dont ses deux composantes sont
elles-mêmes endogènes et déterminées par les variables Zlt et
Z2t. En conséquence, une simultanéité se produit et l'hypothèse
d'indépendance entre les variables causales et le résidu
aléatoire v
t est violée.
iii) la présente structure des résidus aléatoires vt est telle
que ces derniers varient inversement avec la marge
institutionnelle (PTHt PINTt ) et du solde de la balance
commerciale (variable NTt ). Par conséquent, les résidus vt n'ont
pas des variances constantes et la spécification économétrique
représentée par l'équation (15) ne satisfait pas l'hypothèse
d'homoscédasticité des résidus aléatoires.
Avec toutes ces propriétés, la spécification représentée par
la relation (15) peut être assimilée à un modèle économétrique
non-linéaire simultané à paramètres variables stochastiques. A
cause de la présence de la variable endogène (NT
t ) expliquant la
formation des prix de céréales, l'estimation d'un tel modèle doit
s'appuyer sur une adaptation de la méthode des doubles moindres
carrés appliqués aux relations économétriques simultanées avec
coefficients variables stochastiques (Kelejean, 1974; Rausser
et al., 1982). Toutefois, l'application d'une telle méthode
impossible à mettre en oeuvre, en raison de la forme hautement
non linéaire de la fonction F(.).
Pour surmonter ces problèmes d'estimation, nous supposons
que le coefficient a
t est déterministe, ce qui implique que le
terme aléatoire Mt disparaît, et ainsi le résidu v t devient
homoscédastique. Avec cette simplification, il est possible de
traiter la non-linéarité et la simultanéité de la fonction F(.)
en appliquant les doubles moindres carrés non linéaires à la
re-lation (15). Cette méthode d'estimation se révèle être trés
appropriée dans de telles circonstances car elle produit des
estimateurs efficaces (Amemyia, 1983).
4.5 Modèle économétrique final de transmission des prix
qarantis de céréales:
Le modèle de transmission des prix garantis finalement
estimé, aprés prise en compte des points ci-dessus (fonction
logistique pour at' transmission imparfaite des prix garantis,
changement structurel et ajout du terme aléatoire) s'écrit:
PINT t - PTHt [r 3 + r3A DDtJ[PTHt + --- J 1 + EXP(a1 - a 2 NTt ) + [r5 + r5A J PWt
*
EXCHt + vt (16) où PWt est le prix mondial exprimé en dollars
us
et EXCHt estle taux de change de la monnaie d'un pays-membre de la CEE par
rapport au dollar américain.
Rappelons que les coefficients à estimer (r et a) doivent
remplir un certain nombre de conditions. Tout d'abord, tous les
coefficients, excepté
r o
et al' doivent être positifs. Enplus, comme 1 - r
2 est le coefficient d'ajustment, ses
le coefficient de transmission des prix garantis r3 est
supposé être inférieur ou égal à l'unité tandis que la valeur du
coefficient
(rs )
associé au prix mondial devrait à priori êtrefaible et approcher zéro.
L'estimation du modèle (16) se fait en deux étapes. Dans un
premier temps, nous supposons que le coefficient de pondération
a
t est constant. En plus, l'hypothèse de changement structurel
sera testé sur cette spécification. Avec un coefficient de
pondération a
t constant, le modèle (16) s'écrit
WPt
=
ra -rI
St_l + r 2 WPt _l +crs
+r
SA DDt] PWt*
EXCHt + v t (17)où
r
4 est le coefficient de pondération constant égal à at .
L'expression (17) ne possède plus de variables explicatives
endogènes, et peut donc être estimée à l'aide de la méthode des
moindres carrés simples non linéaires.
Une fois que plusieurs variantes de l'expression (17) ont
été estimées et acceptées, nous procèderons à l'estimation de ces
mêmes spécifications en faisant l'hypothèse que le coefficient de
pondération a
t devient variable, réagissant ainsi au niveau des
exportations nettes selon une courbe logistique. Comme cela a été
mentionné antérieurement, la méthode d'estimation utilisée dans
ce cas-là est la méthode des doubles moindres carrés non
linéaires.
S - Résultats:
Cette partie a quatre composantes. Les deux premières
qualité économétrique des résultats, tandis que les
caractéristiques propres du modèle de transmission des prix
garantis, à savoir la transmission des prix institutionnels et
l'influence des signoaux de marché sont discutées dans la
troisème et quatrième sous-parties.
5 - 1. Collecte des données:
Les relations (16) et (17) ou une de leurs variantes sont
estimées économétriquement à l'aide de 118 observations (Août
1976 à Juillet 1986)8. Les sources de référence pour les
données sont présentées dans l'annexe III.
En général, la collecte des données statistiques n'a pas
soulevé de problèmes majeurs, excepté pour certaines prix où il y
était nécéssaire d'obtenir une information homogène. Nous avons
utilisé des prix mensuels pour la variable dépendante se référant
à un point de marché représentatif (Rouen pour le blé et l'orge,
et Région du Centre pour le maïs). Comme notre étude s'intéresse
plus à la formation des prix communautaires de céréales en
fonction des conditions de marché qu'à la position
concurrentielle et exportatrice de la CEE vis à vis des autres
pays exportateurs de céréales, nous avons sélectionné des séries
statistiques donnant des prix mondiaux réprésentatifs des
(8) Cette période est fort hommogène, n'ayant pas été
caractérisée par des changements radicaux dans les réglements
céréaliers de la PAC. Par contre, durant l'année récolte 1986-87,
bien que conservant les principes du système SILO, la Commission
de la CEE introduisit de nouvelles mesures sur l'organisation
communautaire des marchés de céréales affectant surtout les
conditions à l'intervention et la fixation du prix minimum
d'achat à l'intervention. Il ne fait aucun doute que la mise
en place de ces nouvelles mesures ont eu un impact sur
l'évolution des prix communautaires de céréales. A cause de cette
situation, nous avons préféré ne pas étendre l'estimation
économétrique du modèle de transmission des prix garantis au-delà
tensions existant sur les marchés internationaux de céréales. Pour ce faire, nous avons pris, pour mesurer la variable PW
t , les prix CIF Rotterdam exprimés en dollars par tonne et rapportés dans les revues conjoncturelles du Département Américain de l'Agriculture. Enfin, il est bon de signaler qu'en raison d'un manque de données statistiques homogènes pour totue la période d'estimation, nous avons utilisé le prix du malS (CIF Rotterdam) pour "approximer" le prix mondial de l'orge.
5.2 - Résultats econométrigues:
Les tableaux 2, 3 et 4 donnent toutes les régressions retenues se rapportant à la modélisation de la transmission des prix garantis. Chaque spécification est identifiée par un chiffre romain et correspond à une variante des expressions (16) ou (17) avec ou sans variable binaire. De plus, chaque spécification est suivie d'une abbréviation "cons" ou "var" afin de distinguer les versions estimées du modèle à paramètres constants ou variables. Enfin, une note explicative sur le choix des variables instrumentales pour estimer le modèle à paramètres variables de transmission des prix garantis est fournie en Annexe IV.
Une première analyse de ces résultats nous permet de tirer un certain nombre de remarques générales sur les facteurs influençant les niveaux des prix de céréales en France. Avant toutes choses, i l faut mentionner que toutes les estimations préliminaires des relations (16) et (17) et de leurs variantes étaient caractérisées par des résidus aléatoires autocorrélés. En conséquence, la spécification de ces relations a été revue en supposant que les résidus v
terme variable constant dépendante
décalée coefficient de pondération prix garantis type de modèle r a,b a fl coeff i cl ent de transmission f 2 f2A variable u, u2 constant f 3 prix mondial coefficient de transmission f 5 f5A .d StatistiquesC
-I----~~-••
[Ill/cons]186,42 (47,05) •• 0,0006 (0,0003) [I/cons] [I/varJ [II/cons] [II/var] (III var] •• 72,148 (57,157> •• 186,980 (68,79)••
151,920 (45,254).*
140,40 (52,23)••
170,32 (54,30) * 0,8139 (0,0486) •• 0,4890 (0,1292)••
0,3923 (0,1271> ** 0,3739 (0,1212) •• 0,3544 (0,1136) •• 0,3547 (0,1150) •• 0,13328 (0,0486)••
0,27527 (0,0768) •• 0,44551 (0,0865) •• 0,47041 (0,0817) •• 0,39538 (0,0666) •• 0,41262 (0,0665)••
-0,0640 (0,0138) •• -0,0594 (0,0153)••
5,1991 (2,5176) 0,8199 (0,5830) 0,7492 (0,6051 ) •• 0,0031 (0,0015) • 0,0006 (0,00035)••
1,4406 (0,4812)••
0,4523 (0,1433)••
0,4755 (0,1449) •• 0.0286 (0.0133) •• 0.0331 (0.0161)•
0.0216 (0.0122)•
0.0244 (0.0130)••
0,0898 (0,0177)••
0,0844 (0,0183)••
-0,0720 (0,0143)••
-0,0634 (0,0162) 0,1601 (0,1203)••
0,6017 (0,1319) •• 0,5074 (0,1477)••
0,5836 (0,1264)•
•
0,5722 (0,1275)••
0,6146 (0,1188) 0,979 0,981 0,983 0,984 0,984 0,985 ',99 2,04 1,85 2,09 2,13 2,09 1 w '"1Notes: a) les nombres entre parenthèses sont les écarts-type asymptotiques des coefficients estimés.
b) les sigles (**) et (*) veulent dire que les coefficients estimés sont statistiquement différents de zéro aux risques de première espèce de 5X et 10X, respectivement.
c) le statistique du R2 est le coefficient de détermination de l'équation estimée tandis que l'abbréviation "DU" se réfère à la statistique de DUrbin-~atson.
prix garantis type de modèle terme constant f O
coeff ici ent de transmission
f3 f3A
coeff ici ent de pondération constant f4 prix mondial f 5 ~ statistiques ··~2---~~-{I/cons] 224,59•• (46,143) •• 0,74088 (0.0435)
••
0,5167 (0,0838) 0,0440 (0,2385) •• 0,7383 (0,0709) 0,979 1,67 1 W W 1 (II/cons] 163,47** 0,82458** (31,408) ** -0,04783 (0,3446) .* 0,5860 (0,0124) •• 0,5428 0,979 (0,0842) , ,79terme variable constant dépendante
décalée
prix garantis
coefficient de coefficient de pondération transmission -.- .. - .. - . type de modèLe ro r2 r3 r3A variabLe a, a2 constant r4 prix mondiaL coefficient de t ransmi5Si on r5
•
statistiques --r--~~--[III/cons] [!II/var) •• U/var] 233,05 (105,88) •• [1Ileons) 328,57 (132,45) 1 w...
1 1,84 2,13 ',76 0,984 0,977 0,964 2,13 0,980 0,978 1,93 0,978 1,84 1,0000 ( imposé) 1,0000 ( imposé) •• 0,8643 (0,0690) •• 0,8091 (0,1064) •• 0,642' (0,0894) •• 0,8955 (0,0592) 0,0198 (0,0191) 0,0203 (0,0203) •• 0,0227 (0.021) 0,0240 (0,0217> •• 0,0233 (0,0207> 0,0246 (0,0212) •• 0,2478 (0,0887) •• 0,33191 (0,1054) •• 0,3897 (0,1350) 0,0009 (0,0009) • 0,0017 (0,0010) 0,0017 (0,0013 ) •• 1,2574 (0,6515) 1,3382 (0,615) ',0706 (0.7417) •• 0,0790 (0,0243)••
0,0807 (0,0241) •• 0,75927 (0,1463) •• 0,70386 (0,0937) •• 0,73333 (0,1516) •• 0,68545 (0,1073) •• 0,56589 (0,1070) •• 0,60582 (0,1070) 0.2030 (0.133) 0.1732 (0.1445) •• 309,27 (112,88) •• 246,22 (111,76) [II/var] (I/cans]autocorrélés et liés entre eux par un processus autorégressif du
premier ordre. En adoptant une telle hypothèse et en vue
d'obtenir un estimateur du coefficient d'autocorrélation (désigné
par ~), nous avons transformé le modèle économétrique de
transmission des prix et ses variantes en différence première9.
Remarquons par ailleurs que la variable St_l (représentant
les disponibilités en début de période) n'a pas été retenue comme
facteur explicatif dans le modèle de transmission des prix
garantis. En effet, cette variable exogène n'avait aucune
influence significative et était associée à un coefficient
estimé toujours positif, ce qui était contraire aux conditions
du modèle théorique. Ce résultat est tout à fait opposé à ceux
obtenus par Colman (1985, p. 180) et l'auteur (1988) qui ont
conclu que les stocks invendus de céréales en début de période
avaient avaient une influence significative sur la formation
des prix de marché d'orge et de blé au Royaume Uni.
Toutes les spécifications retenues on un pouvoir explicatif
satisfaisant (statistiques du R2 supérieures à 0,95) et une
structure ou les résidus sont fortement
(9) Il va sans dire que l'adoption pour
structure autocorrélée du premier ordre
exiger de modifier sa méthode d'estimation
faire, nous avons utilisé la procédure et
par Fair en vue d'appliquer la mèthode
carrés à des équations simultanées avec
décalées et des résidus autocorrélés (cf. détails).
le modèle (16) d'une
pour les résidus va
économétrique. Pour ce
les règles suggérées
des doubles moindres
variables dépendantes
Annexe IV pour plus de
(10) La statistique de Durbin-Watson est donné à titre indicatif
dans les tableaux 2, 3 et 4, remplaçant la statistique h de
Durbin (1970), qu'il a été impossible de calculer pour toutes
les variantes du modèle de transmission des prix garantis.
(11) Les estimations préliminaires effectuées pour la
spécification [III] dans le cas du prix du maïs ont montré que le
coefficient d'autocorrélation était légèrement supèrieur à
l'unité. En conséquence, une valeur égale à un a été imposée à
Concernant les coefficients estimés, une analyse de leurs
statistiques de student conduit aux inférences suivantes:
i) les coefficients de transmission des prix garantis (f
3) tous statistiquement différents de zéro;
sont
ii) dans les spécifications où elle est incluse,
dépendante décalée a une influence déterminante et
sur les prix de céréales;
la variable
significative
iii) ce n'est que dans le cas du prix du blé qu'une
relation significative et systématique a pu être obtenue entre
les prix mondiaux et intérieurs. Pour les deux autres céréales,
l'impact du prix mondial est plus ténu et même inexistante dans
certains cas (cf. modèle [II/cons] associé au prix de l'orge dans
le tableau 3);
iv) là où l'hypothèse de changement structurel a été testée,
cette dernière n'a pas été du tout rejetée pour les coefficents
de transmission des prix garantis (f
3) et mondiaux (fS).
Cette situation se traduit par des coefflclents estimés
associés à la variable binaire DDt (coefficients fOA pour j
=
3et S) qui sont tous différents de zéro. J
la variante [I/cons] pour le prix du blé, toutes
spécifications à paramètres constants ont des
de pondération (f
4) qui sont tous positifs et
l'unité.
v) Mis à part
les autres
coefficients inférieurs à
si nous nous penchons maintenant sur le type de
spécifications retenues, nous observons en premier lieu que le
modéle à coefficients variables de transmission des prix garantis
donne des résultats probants dans le cas du prix du blé (cf.
modèles [I/var], [II/var], et [III/var] au tableau 2) et dans une
moindre mesure pour celui du maïs (cf. modèle [II/var] au
tableau 4). Les estimations du coefficient u
2 qui détermine la
forme de la courbe logistique assocée à la fonction k(.) sont
significativement différents de zéro pour toutes les
specifications qui viennent d'être précitées. Il faut aussi
signaler que le changement structurel observé dans le milieu des
années 80 affecte chaque paramètre de transmission pris
les tentatives d'estimation économétrique nous ont conduits à
sélectionner pour le prix de l'orge des spécifications à
paramètres constants sans l'inclusion de la variable dépendante
décalée.
5.3 - Transmission des prix garantis:
Le modèle développé dans
faisant l'hypothèse que tout
institutionnels se répercutait
ce rapport a été construit en
variation ponctuelle des prix
graduellement dans le temps sur
les prix de marché de céréales avec une ampleur qui décroissait
selon une progression géométrique. A partir des coefficients
estimés des expressions (16) ou (17), il est possible de mesurer
de tels effets dynamiques en utilisant les indicateurs suivants:
Coefficient d'ajustement: 1 - r 2 Coefficient de transmission: court terme: r3 long terme: r 3!(1 - r2)
caractéristiques de la période d'ajustment:
durée moyenne: r
2!(1 - r 2) durée médiane: log(O,5)!log(r
2)
Élasticités de transmission des prix garantis:
court terme: ECT
=
r 3*
POLt!WPtlong terme E
LT
=
(r3*
POLt /WPt )/(l - r2)Toutes les mesures énoncées ci-dessus ont été appliquées à
toutes les spécifications dynamiques retenues pour les prix du
blé et du maïs. Il ne fait aucun doute que que ce sont les
régressions estimées pour le prix du blé qui ont fourni les
informations les plus riches sur la transmission des prix
qu'une structure de transmission imparfaite des prix garantis
domine le marché français du blé. En effet, quel que soit la
spécification adoptée, le coefficient de transmission r
3 est
statistiquement différent de l'unité. Ainsi, ce dernier prend une
valeur estimée de long terme égale à 0,54 dans la version [I/var]
du modèle, impliquant qu'une hausse de l franc des prix garantis
induit une augmentation de 0,54 frans du prix de marché. Dans la
spécifcation [III/var], ce même coefficient prend une valeur
estimée de 0,64. Une analyse des résultats liés à la
spécification [II/var] montre que le changement structurel
identifié pendant la campagne 1984/85 a un effet significatif sur
la valeur du coefficient de transmission des prix garantis. En
effet, le paramètre r
3 baisse en valeur entre les périodes
1976.10/1984.7 et 1984.8/1986.7. Enfin, il est bon de noter que
deux spécifications à paramètres constants ([II/cons] et
[III/cons]) génèrent des valeurs estimées pour le coefficient de
transmission r
3, qui sont trés voisines de celles obtenues au
points moyens de l'échantillon avec les versions correpondantes
du modèle à paramètres variables.
En termes d'effets dynamiques, nous constatons que toute
répercussion des prix garantis se fait de manière presque
instantanée. Hormis la spécification [I/cons], les estimations de
la période d'ajustement se révélent être inférieures à un mois
pour la moyenne et deux mois pour la médiane (cf. colonnes 3 et
4 du tableau 5). Malgré cette absence d'inertie dans la
transmission des prix garantis, on observe que les
élasticitiés correspondantes varient de manière significative
Table 5: Transmission des prix garantis du ble Typea de modèle Coefficientb d'ajustement Période d'ajustement moyenne médiane Coefficient dec transmission --~~c( "~~a" Elasticité de transmission CT LT Coefficientb de pondération [I/cons] point moyen 1976.1011984.7 1984.811986.7 [I/var] point moyen 1976.10/1984.7 1984 .811986.7 (II/cons] point moyen 1976.10/1984.7 1984.8/1986.7 [ II/var] point moyen 1976.10/1984.7 1984.811986.7 [III/cons] point moyen 1976.10/1984.7 1984.811986.7 UII/var] pei nt moyen 1976.10/1984.7 1984.811986.7 •• 0,19 (0,08) •• 0,51 (0,13)
..
0,61 (0,12) •• 0,63 (0,12) •• 0,65 (0,11) •• 0,65 (0,11) 4,37 0,96 0,65 0,60 0,55 0,55 3,37 • 0,97 1,39 1,48 l,58 1,58 0,13 (0,08) 0,28XX (O,08l 0,45XX (0,09) 0,38XX (O,08l 0,47''' <0,08) O,41XX (0,07) 0,40XX (0,07) 0,41XX (0,07) o,nXX (0,17) 0,54XX (0,07> O,73XX (0,06) 0,63XX (O,05l O,75XX (0,07> O,66xX (O,1'l O,61XX (0,05) O,64XX (0,06) 0,10 0,45 0,46 0,31 0,31 0,34 0,45 0,45 0,46 0,48 0,48 0,49 0,41 0,40 0,48 0,43 0,42 0,49 0,53 0,74 0.16 0,61 0,60 0,67 0,75 0.14 0.16 0,77 0,76 0.18 0,64 0,62 0.14 0,67 0,65 0.15 •• 1,44 (0,48) 0,16 0,11 0,38 0,45" (0,14) 0,46 0,44 0,53 ,.
0,48 (0,14) 0,48 0,46 0,55Notes: a) Pour chaque type de modèle, certains paramètres (coefficients et/ou élasticités) ont été
calculés aux point moyen de l'échantillon (1976.10/1986.7), et des deux
pêriodes 1976.10/1984.7 et 1984.8/1986.7. les nombres entre parenthèses sont les
écarts-type asymptotiques des coefficients estimés.
b) le sigle (**, signifie que les coefficients d'ajustement (1 - r
2) et de pondération Cr,) sont statistiquement différents de zéro au risque de premiere espeece de 54.
c) le sigle (xx) signifie que les coefficients de transmission des prix garantis sont
statistiquement différents de un au risque de première espèce de 5%.