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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Connaissances populaires et conceptions alternatives sur les animaux venimeux

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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A. GIORDAN, J.-L MARTINAND et D. RAICHVARG, Actes JIES XXVI, 2004 1

CONNAISSANCES POPULAIRES ET CONCEPTIONS

ALTERNATIVES SUR LES ANIMAUX VÉNIMEUX

Carlos Eduardo PILLEGGI DE SOUZA UNIPLAC-SC/UNICAMP-SP-Brasil

MOTS-CLÉS : ANIMAUX VÉNIMEUX – CONCEPTIONS ALTERNATIVES

RÉSUMÉ : Ce travail présente les résultats d’une recherche réalisée â municipalité de Lages, Santa Catarina, Brésil. L’objectif principal de ce travail a été d’identifier les conceptions alternatives et la connaissance populaire à propos de la relation homme/animaux venimeux à partir des notions de l’épistémologie bachelardienne. À partir de ces résultats on cherchera à produire du matériel éducatif de popularisation dans le but de venir à l’aide des éducateurs, des professionnels de la santé et de leurs institutions, lors de la réalisation de campagnes publiques de prévention contre des accidents.

ABSTRACT : This work was carried out in the city of Lages, Santa Catarina, Brazil. The principal aim was to identify the alternative conceptions and popular knowledge about poisonous animals and human been relationship, according to the notions of Bachelard’s epistemology. Our results will help to produce educational material for teachers and professionals of health, respectively. It should be used in the classrooms and the public campaigns to prevent accidents with poisonous animals.

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2 1. INTRODUCTION

Le processus continu d’urbanisation, accompagné de la dévastation de grands écosystèmes et des invasions conséquentes d’environnements sauvages causent la prolifération de la faune d’animaux sinanthropes. La conséquence directe du rapprochement de cette relation, d’un côté les êtres humains et de l’autre les animaux venimeux, est l’augmentation significative du nombre d’accidents.

Le sujet des animaux venimeux s’avère, d’une manière générale, négligé, tant au niveau des professionnels de la santé et de l’éducation que de la population en général, car ils méconnaissent les critères de base pour la diagnose d’identification de ces animaux (Schvartsman, 1992), tout comme les aspects biologiques, écologiques et comportementaux qui ont des effets sur la dynamique populationnelle. Dans la littérature spécialisée, il n’existe pratiquement pas de travaux dans ce sens, c’est-à-dire, des travaux qui mettent en évidence les aspects culturels et socio-environnementaux de la communauté locale d’habitants, raison pour laquelle la réalisation de ce travail nous motive.

2. L´ÉTUDE DES CONCEPTIONS

La recherche a été réalisée dans différents quartiers de la commune de Lages, SC, Brésil, à travers l’application d’un questionnaire semi-structuré qui contenait 20 questions, lesquelles consistaient à collecter des informations concernant la connaissance des habitants du lieu à propos des aspect biologiques, écologiques, de comportement, de cas d’accidents, des mesures de prévention, entre autres. Le questionnaire a été appliqué sous forme d’interview par les personnes qui participent à ce projet, car, en plus de la collecte de données, l’interview a possibilité une interaction plus importante avec les habitants, ce qui a permis un certain dialogue et de la réflexion sur le thème.

3. RÉFÉRENCE THÉORIQUE

Les entretiens ont été analysés selon les obstacles épistémologiques – la connaissance générale, l’expérience première, l’obstacle verbal et la connaissance pragmatique (Bachelard, 1996) – comme un point de départ, pour que l’on puisse comprendre quelques conceptions alternatives de la population.

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3 4. RÉSULTATS

Lorsque l’on analyse, selon les notions de l’épistémologie bachelardienne, les différentes interprétations des habitants et la manière dont elles influencent la construction des sens concernant le sujet «Animaux venimeux», on découvre l’existence d’une méconnaissance ou d’une connaissance équivoque à propos des aspects biologiques, écologiques et comportementaux de ces animaux.

Les idées préconçues sont des obstacles qui peuvent nuire à la capacité d’absorption de nouvelles connaissances et d’informations sur le sujet en question. La plupart des habitants expliquent l’existence de ces animaux, et ce, dans la majorité des cas, d’une manière assez limitée et suivie de conceptions alternatives. Les obstacles épistémologiques – la connaissance générale, l’expérience première, l’obstacle verbal et la connaissance pragmatique – sont un point de départ pour la compréhension de ces conceptions et sont facilement identifiables dans les cas en présence. Par exemple, que la grande majorité des interviewés (84%) tue les araignées qu’ils trouvent, ce qu’ils justifient par le fait que ces animaux sont, majoritairement, venimeux et dangereux, en plus d’être moches, dégoûtants et potentiellement capables de transmettre des maladies aux êtres humains. (« connaissance générale » et « obstacle verbal »: les personnes ne savent pas qu’elles ne savent pas et elles considèrent que tous les animaux venimeux sont mauvais pour la santé de l’homme, c’est-à-dire que le mot venimeux est déjà un obstacle pour l’apprentissage).

Quand la population a été interviewée (total de trois cents personnes) à propos de l’importance des araignées et des scorpions pour l’environnement (tout en sachant que cette question pouvait induire à une réponse déjà attendue), un nombre important d’habitants (59%) s’est montré ignorant de telle importance, alors que 41% attribuait des valeurs écologiques à ces animaux (cela indique une conception utilitariste et anthropocentrique des animaux – « connaissance pragmatique »).

Lorsque l’on a dit aux interviewés que les recherches scientifiques faites avec ces animaux au long des dernières décennies montrent l’existence de plus de 40.000 espèces d’araignées dans le monde et que seulement un peu plus de 30 espèces ont une importance médicale, la majorité des personnes a réagit avec des phrases comme : « Ces bêtes sont toutes moches et dégoûtantes et rien ne m’assure qu’elles ne soient pas dangereuses. Comme je n’en suis pas sûr, je les tue toutes » (« connaissance générale » et « obstacle verbal »).

D’un autre côté, quand on leur a demandé quelles araignées ils considéraient comme étant les plus venimeuses et si quelqu’un de leur connaissance ou de chez eux avait déjà subi des piqûres de ces bêtes, la réponse à la première question a été différente de ce que l’on attendait, c’est-à-dire, 46% des interviewés ont dit que les araignées petites et marrons sont les plus venimeuses, ce qui est contraire au sens commun, où les araignées grandes et poilues sont considérées comme étant les

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plus dangereuses. En ce qui concerne la deuxième réponse, 50% des interviewés connaissait quelqu’un qui avait été piqué par une de ces bêtes («expérience première» et «connaissance pragmatique» - les cas d’accidents avec des araignées dans la région sud du Brésil indique l’araignée marron comme étant la responsable pour la majorité des accidents et le genre de cette araignée contient la majorité des espèces de petite taille - 1,5 cm environ). Les réponses au questionnaire et le dialogue pendant les entretiens ont permis, en outre, d’identifier que la construction de ces sens est renforcée par des informations équivoques contenues dans les livres didactiques, dans les campagnes publicitaires, sur les étiquettes des insecticides, dans des films sensationnalistes, etc (Souza et Souza, 2003).

5. CONCLUSION

La méconnaissance et/ou l’interprétation équivoque concernant les aspects de l’histoire naturelle et de la bio-écologie de ces animaux et leurs interactions écologiques, ainsi que les mythes et les légendes concernant le sujet, indiquent qu’il s’agit d’un thème important qui doit être travaillé dans les écoles en cours de sciences et de biologie, surtout dans les régions du plateau de Santa Catarina, étant donné la quantité élevée de ces animaux que l’on y trouve.

L’intérêt que la majorité des interviewés (79%) a montré avoir vis-à-vis de ces questions indique aussi la nécessité de mettre en place des travaux éducatifs, de façon formelle et informelle, afin de fournir des informations adéquates à la préservation de ces espèces mais aussi à la prévention d’accidents et la reconnaissance correcte des espèces d’intérêt médical.

BIBLIOGRAPHIE

BACHELARD G. A formação do espírito científico. Rio de Janeiro : Contraponto Editora Ltda. SCHVARTSMAN S. (1992). Plantas Venenosas e Animais Peçonhentos. São Paulo : Sarvier. SOUZA C. E. P., SOUZA S. C. (2003). Se a linguagem e o pensamento são humanos... é possível fugir ao antropocentrismo. In Guimaraes L. B., Brugger P., Souza S. C., Arrida L. V. (org.). Tecendo Subjetividades em Educação e Meio Ambiente. 1ª.ed. Florianópolis, 6, 65-76.

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