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Il
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t
J.. 1 !>(
, \ ' . . . ' ~ "1 , . "..
, '. UNIVERSITE"
. ,LES CONSEQUENCES JURIDIQUES DE L' tMPLANTATION ET
DE: LA GEèTION PAR L'ETAT 'DE L'AEROPORT INTERNATIONAL
DE MIRABEL
SEPTEMBRE 1979
PAR: JEAN-DENIS ROY
PRESENTEE: '
A M. JEAN-LOUIS MAGDELENAT
-;.~ , f
ASSISTANT-DIRECTEUR DE L'INSTITUT DE
--DROIT AERIEN ET SPATIAL ) UNIVERSITE McGILL
DANS LE CADRE DU PROGRAMME.' DE MA,tTRI~E
\ , (L.L.M. ) - T,H~SE DE MAtT RI SE
-."
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(,-, \LES CONSEQUENCES JURIDIQUES DE
"-~EROPORT
DE MIRABEL.. 1
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/ 1 ,/ "-~('
, .' .'~ RESUME 1.La premi~re partie 'de cette étude a pour but d'analyser
.--les conséquences' constitutionnel.--les de l'implantation d'un
"
aéroport à Mirabel, depuis la question,du choix de'son
empla-cement jusqu'à c~lui
.
de l'aménagement du territoire exproprié. .La sec~9'dê étape consiste e p " l'étude des conséqu~nces, en
droit
,admi~istratif,
de la gestion "des installationsq~roportuaires
, ... ' ... ~ ...
de Mirabel par l'administration publique.,
• La tr,oisiême partie est une analyse, du ~d6b~t politique et
des diverses études qui ont mené au' choix de ,l'e placement de
l'aéroport, tandis que la dernière partie analys le f(!)nction:"
\
\ ..
nement, de la gest~qn et de l'administration de l 'l;roport de
l
.
Mirabel par le Ministère des Transports.
<,
, r
1 : /
/
c
ABSTRACI' '
The
firs~rt
oft~iS t~esiS
raises the different p;Oble1sof Consti tutional Law, in the setting up of' an airport in Mirabel. 1
1
, 1
Tl;'te second part studies the consequences in Adminis~ratjlve Law;
of the management of the Mira~el air~~,t;-(1iY Canadien Public
autho-ritY-. The third part discu'sses the
pol~ltical
-debate and thedif-tJ
ferent studies which surrounded the choice of Mirabel as the si tè
'1t
of the, new airport. The last part analyses the management of the
airport within the Ministfy of ,Transport~
..
1 ~ " ' '-,\ , . / ' ' _ <-' ... _- -- -~--~--/Q "
(
~
1
}
»/
4.,
-..
f e r:PARTIE l - LE CCWl'EXTE
(x)NSTI'IUTIONNÉL~loE
L'AMENAGIiMENT DE L'AEroPORT'-1
---.-.---ç:
-'-IN'l'ERNATIOOAL DE MIRABEL
~I' ~
'" 1! / /
A) I.E" POUVOIR SUR L' AERONAl1l'IQUE
1. La Mise en oeuvre des Traités
2. La 'lbéorie des diIœnsions nationales
' \ ' 1
\ '
,
B) ETENDUE 00 POUVOIR SUR L'AEroNAUTIQUE
1. La localisation des aéroports
1
'2. le CQntrole de l'utilisation des zones, adjacentes
~
...:rt à l'Aéroport
.(
3. le Contrôle de la hauteur des bâtiments et des
..
obstacles naturels
1
4. le Contrôle des terrains adjacents en prévision de
1 -jIb
.
..
5. ---~ développeœnts futurs.""
La Création de zones ~n pour pallieZ:' aux
• én°l usé 1 b 0 )
1D.COnVi ~ents ca s J?ar, e ~~
a)\ ,L'interprétation restrictive
i) -
I.e zonage ~i) - L'Expropriation b) L'interprétation large i) :- le zonage H) - L'Expropriation ,', // / ~ 1:/
i / / l ~(
1PARl'IE II
-C) IE POUVOIR DE c.:c:tn'roLE ET D' AMENAGEMENT DU
~ TERRI'IDlRE EXProPRIE
L'affaire ,ConstIuction ~ntcalm Inc.
y
~cabilité
des lois provinciales à la/ Couronne fédérale
3. Application de la rêgle générale du partage '
1 ~
des oonp?tences ,
//7
"
D) LES PREmERES mIS cooCERNANr
tA
-~IOO AERFOR'WAIRECN DU ID1AINE Pl1BLIC
A)
B) L' ArMINISTRATIŒ1 .DU ro.:tAINE PUBUC PAR UN MINIS'IERE
C) lA NATURE JURIDIQUE
ru
DROIT DE PIDPRIErE tE L' EI'AT D) LE BAIL D'EXPIOITATION ET L'Im'EREI' PUBLICE) lA NATURE DU
cxN.rRAT
D'EXPLOITATlOO 00, lD1AINE PUBLIC}
,
.
L'INFLUENCE DU DroIT ANGIAIS
PARl'IE III - JE DEBAT SUR LE SITE DU NOUVEL AEroPORt'
A) lES E'IUDFS SPEX::IALISEES
1. les difficultés d'agrandir l'a€roport de
n:5rval
i
2. Les cri~es à appliquer
3. Le Rapport Higgins 2 0 ' / / ,
.
, } \, i i 1
1
1
1
\ " , \"
'4. le 'Rapp?rt de l'Institut 'national ',de la
Recheréhe scientifique
5. le RapP?rt du Centre de Recherches en
t
développement éconanique
6.
une
~tude critique du Rapp::>rt HigginsB) LE DEBAT J'OLITIQUE
" I~
1. la question de l ' axe économique
1
2~ la question de "l'espace aérien"
PARTIE IV - L' AIMINISTRATI0N AEROPOrouAIRE
"
,
.
(~
A) LE BUREAU D'AMENAGEMENT DU NOUVEL AEroPORT
\,
"
't, ,
B) o:NSULTANTS EN AEroPORTS lN'I'ERNATIONAUX
•
\\
C)
~
~ M:>NTRFAL INC.
\
,LE BUREAU DE f>EMWPPEMENT ET DE PB(M)TION
\.
DE MIRABEL
D)\ L' ArMmISTRATlœ CANADIENNE DES TRANSPORTS AERIENS
1. L' Administration au niveau
national-'" i) - L'J\dministrateur
ii) - Ia/DiD'ection géOOrale des aéroports et de
la cxmstruction (D.G.A.C.)
Hi) - la Direction de l'administration
iv) - Ia.Direction des installations aérqx?rtuaires
-( )
@\
\ .., \-..
/ 3 -... _~l -\ ,,
, 'j {(
(
1 1 li E) \ \ /\.
~ .. " .... <-- , ... .~
) 1 . V) La Direction de la planifiœ.tionvi) La pirection des Finances
2. LI Administration au niveau régiol'lal:.
o
3. L'Administration au niVeau local
! ,
i) - le Gestio~ des .tions
et Services a~roportuaires
U}' Les autres gestions
L'AEOOPORI'
nE
MIRÀBEL ET LIANNEXE 14/,
,
-\
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,!I '-. " '\ , \ - -~---- \. , \ j f \i '
l' 1 ! A 1 1 \ 1 ~ l1
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(
A.A.N.a.A.Ç.
B.C.R.l
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Bar lÈv.ean.Y.B.Int"l
Iaw Cr ~ ~ C.-C.C.' - Chitty's L J , ~l • C.R.D.E. C.S. D.L.R. Ex.C.R. 1 I.N.R.S. M:::Gill L • J • N.B.R. O.L.R. O.P.D.Q. O.R. O.W.N. R.G.S. R. du B.cano
S.C.R. ,-V.ofT.L.J. .1 W.W.R. • 1 -,LISTE DES PR:m::IPALES ÀBREVIATIONS
.
b
de l ' ArtériCJl..!e du R)rd BritanniqueAppeal cas~s
British COlumbia RaFOrts
canadian Bar Review
Canadian Year Bcx>k of International Law
Canadian Crllninal cases
chitty's
Iaw
Journal f!ICentre de~he~es en OOvelopperœnt ~co~gue
- ~~'
Chur SUpé:çieurê~
Ibrninion
;?iw
Rep:>rtsif
Exchequer Court Reports
,1
=0__ -
. -- -.
==-Institut cNar~9nal de la Recherche Scientifique
< '
~1 Iaw Journal
New Brunswick Feports
Ontario Law Reports
r '
5
%~ice de Pl~fication et de Développement d? Qœbec
Ontario Reports
1
Çlntario Weekly Notes
Rappo~ de la Cour Suprêrre
Revue du' Barreau
canadien
,
'Supreme Court Rep::>rts '
University of '!branto Iaw Journal
Western Weekly ~ports
/
.--J' 1 • 1 / __ .. i6
l - LE CONTEXTE CONSTITUTIONNEL DE L'AMENAGEMENT DE' L r AEROPORT
\
INTERNATIONAL DE MIRABEL
A)
a-LE POUVOIR SUR L'AERONAUTIQUE
1. La Mise en oeuvre des Traités
JI
La, cons équence première du système fédéra t i f canadien,
pour les juristes du Canada, est de' faire débuter ~'analyse de tout
fait juridique1 ou de t?ut acte juridïque2- par une qualification
de ce fait ou de cet ac'te afin de découvrir s ' i l tombe dans le champ des pouvoirs législatifs -du Parlement fédéral ou dans celui
de l' As~:mblée législatiye". d' une P7"0vince. Le 'présent Ghapi tre
,
aura pOUl'--but de faire l ' his!:orique de la cr~ation de 1 ~ a~.!.oport ___ _
- =--=--- - - ~
(
( i,
1)
international de Mirabel, mai&- )situé dans son contexte consti tu- ' tionnel.
\
En raison de l'âge dè la loi du Parlement britannique
..
qui tient lieu de Constitution canadienne, i l ne pouvait être
question, plus qe 36 a.rs .avant le vol des frères Wright, de
. mentionner ,un pouydir touchant 1 t-installation et le maintien des
"
'.
"~aéroports du pays. C'est à la jurisprudence qu'il faùt- se référer
pour découvrir dans quell.e catég<?rie ou dans quelle clause des
articles 91 et 92 de l'Act~ de l'Amérique du Nor,d britannique, il
faut classer u~ tel pouvoir.
(~) /
Le premier arrêt traitant de "la constitutionnalité, d'un
domaine de droit aérien fut In Fe la regleœntation , et le cont.r6le
de l'
aéronautlqu: au
canada (1932) A.C. 54; 201mstead 709, rendu " par le, Conse~l Privé, si~~eant en appel dlun jugement de la Cour,
1. Baxdouin, J.L., Les Ob'ligations, P .. U.M. 1970, ~3l pages, à la
page 18. o 2 • Ibidem p. IB , 'v
/
i u ; ; ( 1, i
l..
,.
.'
o 1\ " .' .;..
" ...•
..
7•
.
.
1suprême 'du Canada l'
1
La questiQn à rêsoudre dans cette causé est
•
.
".
. telle qQe btien établie" par Lord Sankey, à la page 62:
, :'~his appeal raises àn' import~nt question as between the
v . > • . , . •
'D~minion and'thé Provinces of Canada regarding the right
.
\ ,
, t · ,
t~ control and re~~lat~'aer0nautics, inc1uding the granting
.'
9f .
~e'r~ificates
top~rsoI'l~
. ta act as pilots, the' inspection, ,
"
and llcenslng of aircxaft, and the inspection and licensing
• .,j',
of aerodrornes ahd air-stations. The question is whetnèr
th e' subJect 1.S ont:!--on wh1.ch the DomJ.nJ..on Parliament is . .
~
/ . ' . ,i
'alone competent to legislate, çr whether i t i s in each
, .
.
Provin~~
so related to Prgvincial property and civil rights,
,
and local matters as to exclude the Dominion from any (or
from more than a ve~y limited) ju~isdiction in respect
of it".
, .
"
Or xe ratio decidendi de ce jugement ne peut avoir qu'une
Il
portée limitée, si on
1:
isole de la suite du ,courantjurispruden-'tiel, puisqu'il s! agissait 'alors de itution
1
1itêde la Loi de la Commission de 1 ',Air, ch, ~~s ~u can, a
-
---..--de 1927, ch. 43, sous le tit dêLoi-~ronautique. Co e "
.-e.ette Q loi ,avait poJr t de
sa:t-~
aux obligations contractées' - " ~ ,
par
,~onv;;-:tion
portant sur lar1iglem~nt::t:o~~e~----~
/ l'a nau
',qUê,
rédig~e ep date du 13 octobre 191~~ors des~. ~e . .
~ces de la Con~érence de Paix t~nu:~~~rarls â la fin de la
-~
--- Première Guerrè Mondiale 1 obligations contractêes
.---
à titre de;artie,'pe 1 'Empire
~ique,
le ratio de ce jugement veut que,.
( cette loi./"ait:
-~té
validement .adoptée .par le Parlement central,.
---daJl.S'reCadre de l'article 132 de-l'A.A.N .• B. qui veut que "L,I?
--.
~arlement
et le Gouvernement fdu Canada aurontto~~
les 'pouvoirs~
'. "
.
.
.." II
-8
n~cessaires pour remplir envers les pays.étrangèrs, à titre de 1
pa~t±e de: 1 'Em~ire britannique, les 'obligations du Canada ou de
" "
" l'une que1conque de ses provinces,
nais~an.t
.
de traités conclusentre l'Empire et les pays étran~ers" .
.
'---2. La Théorie des\
dimension~
nationales\
La portée d'un tel jugement ne pouvait être qU
1
fort .restreinte, ainsi réduite, au cadre de l'article 132 et
de l'Empire. Mais un obiter dictum glissé à
jugement du Conseil pri
v~ dev~i
t ouvrfr la- v . e à V.,'â:pplication.
'.-
, / .::l::~aine
de l'
a~ronauti:ue.
de la"
~7enSions
natio---~---
________________ -;:.. Eni effet 1se_l~
~
;onsti tu't;ionnelle, si(
~t
ia~rônautique
""es!=-_~-et:êjui
dépasse les préoccupations' locales j~/~ CJ \
~
·
::,::::'af~ec:::: ::::s~~~~t:q::t::n:a:::a~i::::i:::i:::l::ors
.,
un c~~p de. Juridiction f~dérale puisque relevant de la clause
in~~ductive
del'~rti~le
91trai~ant
de "la paix, l'ordre et.. /
.
,~le
bon gouvernement du Canada"~
C'est dans l'arrêt Johannesson v.,~
la Municipalité rura.+e deSt':'P~ul
Ouest-· que l'on appliqua ce.. ; , 1 _ ,.
1
Î'f
,
1r
1
·1
( ,1 .:;, b raisonnementi
Il s'agissait alors de d~cider s ' i l était dupouvoir de la, Province du Manitoba d
~
adopter~n'
article~.e
laMunicipal Act permettant à toute corporation municipale d'adopter
/
, 1
des règlements portapt sur la délivrance de permis, la
régle-mentation et, à 11, in t~rieur de certa:i,nes limi te's précises, les
1. (1952) 1 ~.C.S. 292; (1951) 4 D.L.R. 609.
J
1
\ 1
/
(
(
\
\
9
restrictions
â
la,construction, à l'entretien et à l'existenced'aérodromes pu de lieux où l'on entrepose des, aéroplanes en
vue de les ,louer ou d'en tirer un profit.l
1
'1
, 'II
Il fut décidé que cet a;-ticle étaitultravires de la
\ ~
législature provinciale, comme faisant partie du champ général
.
"de "l'aéronautiq'ue";'-qui est de la compétencè exclusive du
Gouvernement fédéral, par application du prinèipe des dimensions nationales.
1 . Art. 921 Municipal Act,'R.S.M. 1940, ch. 141. Voir également
l'affaire Re Orangeville airport Inc. v. Town of Caledon,
66 D.L.R. (3 d) 610 où i l fut décrét~ qu'un règlement
muni-cipal ne peut interdire la construction de hangars qui sont
reliés à l'opération, d'un aéroport. Le juge MacKinnon,
de la C,Our d'Appel de l'Ontario écrit à la page 613:
/
- 1
"It seems to me that this was the very battle
fought, and lost by the Provinces in the Johannesson
case. If, in 1932 and aga in in 1952, aeronautics
had reached such dim~sions and importance in Canada
as to be a matter af ctïng the body politic of the
Dominion, thereby fal ing ~ithin' federal legislative
competence under the pace, order and good governrnent
clause, it cannot be less 50 today. It,is s t i l l a
matter that goes beyond local or provincial concerns or interests.' As was pointéd out; by' members of the Court in thed Johannes'son 'case, airports are an integral and vital part of aeronautlcs ,and aerial navigation, and cannot be severed from that sUbject-matter sO,as to fall· under a different legislative jurisdictiÇ>n. Equally, hangars are a necessary and integral part of airports". Voir aussi: lub v. Ville de T
l
) ,i
1 '
..
(c,:
,--10
B) ETENDUE DU POUVOIR SUR" L'AERONAUTIQUE
-
,
1. La Localisation des aéroports
"-L'arrêt Johannesson ne laisse guère subsister de
doute quant au pouvoir du Gouvernement fédéral de décider de
. 1 ,.... ..
l'e.mplacement des aéroports, qu'il <s'agisse de minuscule,s champs
dlaterrissage comme à St-Paul Ouest ou du plus gros aéroport au
monde, à l'époque, c'est-à-dire Mirabel. Quand, le 27 mars
\- 1969,2 le Gouvernement fédéral aéposa son plan d'expropriation
1 d,lune région située au nord de Montréal, le Gouvernement du
Québec n'avait aucun p~uvoir de lien empêcher ~t de le forcer
à
si tuer l'aéroport au sud-est de la métropole.'.
, Comme le sO~,ligne3,
C.H. McNairn, dans un article sur le sujet: "By and large, the
decî~ion on sites has been'a federal one with only 1imited
con-sultation with the affected"province. In particular, the selection
! '
1., /Voici ce que dit le juge Kerwin, à la page ,3080 : "Now/,' even
at the Aeronautics case,' the Judicial Commi ttee w~ influenced
(i.e.
in the determination of the main point) by the factthat in their opinion the subject of air navigation was a
matter of national interest and importance and ~ad attained
such dimensions. 'That is so at the present time fs shown
by the terms of t~e Chicago Convention of 1944 and the
provisions bf the Dominion Aeronaùtics Act and the
regula-tions thereunder referred to above. The affidavit of the
appellant Johannesson, from which the statement of facts
was culled, also shows the importance that the, s~jèct of '
air nàvigation has attained in Canada. To aIl of whicli
May be adc;Ied those rna,tters of e'Veryday kno,,?ledge of which the Court must be taken to be aware".
2. O.P.I;l.Q.',' rélieloppe:m:!nt Québec, vo1.2,no..,B~ août 1975
3. M:NAIRN , C.R., Aeronautics and the Constitution, (1971)
49 Can.B. "-Rev. 411-445
à
la p. 4Wo r--~
r.:
I l
\
,;: \/~ ,
"
"
-"
of St-Scholastique as the site of the new
Mont~eaJ:Airport,
raised the hackles 'of the Union nationale, Government of Quebec
.
which
.pi~'ferred
a locati"on to \ the east of Montreal, consistent
\
with its economic development plans for the province".
Bien ,que' clairement dans le domaine de l ' a€ronautique,
- .... '" .' \ r":'
, la prise de
d~cisiondu lieu de
~onstruetiond'un a€roport n'en
,
,
a pas moins de grandes conséquences au niveau de la planificatLon
"
urbaine, qui'relève de la juridiction des provinces. Un aéroport,
,
repré'sente un stimulus économique qui peut influencer
coAsidé-, r<'
rablement le développement économique régional et de pravoquér
un déplacement de la population, entraînant la création
d'agglo-mérations nouvelles parfois
considérable~. A~nsi,tout le
sys-,tème de transport terrestre doi,t être modifié, et de noUvelles
.ahtoroutes
doiv~nt ~elier
l'aéroport
àla ville qu'il est appelé
à
desservir. Et tout ceci est,
àla charge du' gouvernement
pro-vi,n9iaL
Si on
yajoute qu'il,revient
àla
munici~al:i,.téd'offrir
les services d'aqueduc, d' éleçtricité et d' égoutsO, i l en ressort
qu'une grande p!oportion des coûts' des services publics sopt
attribuables
àdes matières
provincial~s.l D~'un
'autre côté,
1
une
g~~nde propo~tiondes revenus engendrés par la présence
1de l'aéroport profite aux provinces et aux municipalités.
On peut certes, sJ'interr.oger' sur l'inexistence d'un comité de
~ ~· ... tr
consultation entre les autorités provinciales et fédérales qui
donne aux province,s un certain droit de
~egarddans le choix
_ _
--.a..-a__--.JMl.'.l.\.LcNairl::L relate
_quedes
~utorit_é_s_pLovinciales ont évalué
à
65% ou 70% la part des services pUblics, incluant les
autoroutes, relevant de matières municipales ou
provin-ciales.
.,
r ( 1 r \ \ 1 Il - - J J ~---~ 0 \ 12 -1de l'emplacement des aérop?rts.
o
,~
-
\2.
Le Controle de l'utilisation des zones adjacentes
à
l'Aéroport
'\
C'est certes
àbon droit, .. du point de vue
constitu-tionnel que la Loi de
l'Aéronau~iqu~;2
àl'article
~c),
déclare
gu' i l incombe au
Minis,t:r:.~des Transports de construire et dè
maintenir tous les aérodromes et sfations ou
pos~es
d'aéronau-.
tique de·l' état, y compris' toutes les installations -,- machines
" \
et tous
1les bâtiments nécessaires
âleur·équipement et
entre-'"
ÇI r
tien efficace . . Mais la localisation
~esaéroports n'est certes
pas le seul problème
àrégler, comme le dit si
bi~nle
profes-seur Gibson:
r
l'Federal authori ty also extends to matters
1
nec~ssarily
incidental to aeronautics, sucn
as the location of air fields, but the 1ine
JHetween what is necessarily incidental\and
what is not is sometimes difficult to draw ...
n3En effet, i l se présente ensuite le pr?blème de contrôle des
1
zones·environnant
l'aé~port. Comme le mentionne Patrick
1.
2.
3.
\ 1 j
C'est aussi l'opinion de McNairn qui
écr~t:"However, a
strong case can be made·, considering the extent .of
provin-cial interests involved, for
aco-operative
lsolution to
the problem
o~airport location.
Sorne sort of formaI
structure for provincial involvement in the decision-making
itself might usefully
b~developed. 'Those who would
ar~uegenerally,for a municipal raIe in discussions and agreements
relating tQ the allocation of powers wquld doubtless maintain
that this is a clear case for significant municipal
involve-;ment as weIl".
Voir également:
M:'WHINNEY , E . ,"Canadian
Federalism and the Foreign Affairs and Treaty Power:the
Impact
ofQuebec's "Quiet Revolution",
(1969) 7Cano
Y.B.Int'l Law,
p. 20-24.1970,
S.R.C. A.-3.
.GIBSON, Dale,
"Con~titutional Jurisdiction over environmental
Management in
Canadal~1973(23)U.of
T.L.J.,p. 76.
,
1
(
1
13
Kenniff, "contrai;rement au dr-oit public américain ou français, l
r
•
aucun texte constitutionnel écrit n'existe permettant de'
délimi-/,
ter les champs
te~pectifs'
du pouvoir législatif et du pouvbirréglementaire en matière de contrôle et d'utilisation du sol". 2
l ' \,
1
Sans
lIU'
il Y ait de texte explicite à, cet égard, la rêgle!
générale est/ à l'effet que le dfoi t de légiférer quant à l '
uti-(lisation-que font les propriétaires de_ leurs terrains, appartient aux provindes en vertu de l'article 92 (13) de l'Aoi\,N.B., s,ous
le chef de la propriété et droits civils. Ceci fut reconnu par
la Cour suprême du Cana~a dans l'affaire Walter et ~ Vô Attorn~y~
General of Alberta
(1969)
3 D.L.R. (3d)10
Il Si agissai t de 'v~rifier la constitutionnalité d'une loi de la Législature de
la Province de l,Alberta qui visait à contrôler les achats et
les ventes de terrains par certaines "colonies" religieuses,
,
notamment les communautés Hutterites. Le Juge Martland, au nom
du plus haut tribunal du pays, expose très bien l'ét~t du droit
A-r' en ce domaine:
/
1
"In my opinion, the Act was enacted in relation
toi the ownership of land in'Alberta and the Legis~
la'ture had jurisdiction, under s. 92 (13)\\\of the
1. L'auteur réfère à S'fEIN, S.B., "The municipal pm'ler to
zone in Canada and the United States:A comparatîve study"
(1971) 49 R. du B. Can. 534; OOLLIARD, C.A., Libertés
publiques,--re-€d. Paris, Dalloz, 1968, 643. "
2.
KE:N'JIITFF;
P., "L'utilisatiOJ} au sol", (1976) 17 Cahieljs de droit, p.89• 1
l ' 1
."
\
(
t4
(",
B.N.A. Act, because i t deals with property :Ln the
Pr~vince. The scherne of'the legislation indicates
that the legislature considered the use of large
,
..,
, 1
,_ .;.t~reas of land
in
Alberta for the purposes of.
...: '~"""co~unal
,
living was something which, in the publicinte~~~it:),_,
required to be regulated and controlled.','
The act restricts, but does R~t prohibit, the use
of land for such purposes.
I t would seem to me to be - clear that a provincial ,Legislature can en<;tct laws governing the
owner-- ~ ~
ship of land within the Province and that legis-lation enacted in relegis-lation to that subject must-fa Il within s. 92.,!13), and mu"st be valid unless
\
.i t can be said to be in relation to a class o.f
1 ~. ,~
subject sp~cifically en~erated ~n s. 91 'of the
B.N.A. Act or otherwise within exclusive federa~
jurisdiction.
There is no suggestion in the present case that
1
the Act relates to any c~ass of subject
speci-L
fically enumerated
in
s. 91".l~
\.Par ailleurs, en matière de plani~ication Urbaine ou
d'amé-nag~me~t
de terr'itoire, le droit,;~:,'~z:égl~men~
estattribu~
provinces en vertu de divers
pou~1ir~;:~~c~,us.i-~,
comme celui,les institutions munjciP,ües dans la
proVinCe'(~2'(8))
lapropril;té et les droits civils, (art. 92(13)},1'adrninist.ration
-,
des terres publique!!! appartenan.; à la province, (art. 9~J,5»,
:.
1. Page 5.
aux sur
,
1
(
Il
15
''f,
les ouvrages' et entreprises d'une nature locale (art. '92 (10» , 1
l'éducation (art.(93», ainsi que les matières d'une nature
purement locale ou privée dans la,province (ar'L92 (16),). Et
.0:
tel que led~crit
le professehr Gibson,l"Such matters as zoning laws, urban transit,
~ublic
housinq, parks ~nd playgrounds, traffic regulat~ons,
" ' c '
location of schools, taxatipn of property, etc.' .•
·cl:re ,aIl'" wi thin provincial competence~:.
< •
D'une façon plus spécifique, la Cour d'Appel de l'Ontârio s'est prononcée sur le pouvoir de ,l'utilisati?n duo sol adjacdnt
à un aéroport dans, le très bref, arrêt: Bram~aeë!l Consolidated
\
-Developments Ltd. v. Attorney-General for Oritario and the
Minister of Municipal- l\ffairs of Ontario
2
où le, Honorable Juge.
Ay1esworth s'exprime ainsi au nom de la Cour:
nIt rem~ins on1y to add that, in our view, the whole
object, scope, and effect of the Aeronautics~Act,
R.S.C. 1952, c. 2, &nd arnendments thereto, is to "
'
..
;"1"
provide for aIl matters relevant 'ta aerial navi-gation and that the federal jurisdiction stops
short,of and is"not in conflict with the
provin" .
-"- cial jurisdiction concern~ng property and civil
\
rights j beyond the protectlon and inte,rests of
such n,avigation. In other
word~~e
beneficial\ \
,
1
use of any lands surrounding an airport is a
i
1matter solely under the control of the~provin-
t
\
cia-l authorities save in the respect I have
mentionedi any beneficial uses of the land
1. GIBSON, D. "Constitutional
ju~isdictiqn ove~
environmen1;âlmanagement in Canada'U973) 23 U.Toronto L.J.54-87,à la p.76.
2.
(1'971) ,·2.o~. 570. \': .1
'\
)
,(
" ---~ 16which would not int~~ere with or affect ae~ial
, navigation are not the Su1?,QS!ct-mJtter, of the Aeronautics Act; they remain soiely within
the j urisdiction of the Province," ~
(
-Cet extrait du jugement est en tout point compatible avec 1
l'arrêt Johannesson. Par ailleyrs, le Ministère Fédéral des
Transports a lui~même fait une,d~claration
-
de principe en\ ,
.
1968" concernant l'ut-ilis,ation du sol qui entoure les aéroport~.
Le Professeur Roeevear résume en quelques phrases l'essentiel
de cette d~claration dans un arti~le traitant du "noise in the
( l 1
vicini ty of airpo.rts and sonic boom" , par ces mots:
.
\ , j
"In thfs statement the Department advised aIl conéerned
, \
~'"
that' i t has no legïslative authori-t::y to control land use in the vicinity of airport, other than
with respect to the height of structures. The
responsibility for determining the typ~~or
cate-gorY,of land use cornes within ,the ju:tisdicbion of the local governments or planning boards.,
The statement then deals with noise levels.
It contains advice to those concerned with
c.
plann~ng and the use of lands in the vicinity of airports and suggests discussion between representatives of the three levels of Goyern-ments respecting the same."
f
1. ROSEVEAR, A.B.," Noise in the vicinity of airports and son'ic boom", (1969),17 Chitty's Law Journal p. 5-6
\.
, 1
(
'-
... 117
3.
Le' Contrôle
et des
obstacles naturels
"
On peut aller plus loin èn énonçant
un~autre règle
l"
qui ne
sa~rait;faite
de doute du point de vue 9qnsêitutionnel:
le Parlement èentral a,le droit d'établir les règles relatives
à
la hauteur des bâtiments,' constructions et obstacles naturels
,situ~s à
proximité des aéroports. Ceci s'explique de par le fait
~qu'il s'agit, de questions direlternent reliées
àla navigation
1
aérienne. ' En effet, ill ne sjrai t
yavoir de mise en oeuvre
~fficace
du
Pou~ir
de situjr les
~éroports
de la part du
Féd~ral,
si les
règlement~
de
zonag~
provincial permettent la construction
l , "
d'édifices si
~levésque toute 'navigation aérienne est
~~Possible
et que l'aéroport soit inutilisable.
) ~1
Dans le'même sens, on pourrait dire
qu~uneusine qui
laisserait échapper un écran de fumée susceptible
de
mettre en
l , _
danger lél,'nâ"Vigation pourrait se voir interdire l'emploi d'un
c '
terrain
adja~ent àun aéroport.
Il en serait de même d'une
'l:
entreprise gui utilise des
d~charg~sde dynamite susceptibles
>; "
de
~~tériorerla piste d' atterrissage et de provoquer un accident
ou d'une entreprise dont le fonctionnement aurait ,pour effet
de brouiller les ondes et de c'ouper toute cornrnunication entre
1
r "
les aéronefs et la tour de contrôle.
Quant aux obstacles
nat.u~els
tels des arbt'es situés
à 'p~oximitédes pistes, le
Gouvernement
f~déralpeut les faire abattre si leur présence peut
J , -',
causer
de~remous et rendre 'imprévisible la force et la direction
du vent.
\ ' 1
C'est en'I'raison
,~ecette
oextension de ses pouvoirs en
•
Or(
".' .1
r 18 ---~ /matière d'aménagement a~ropo~tuaire que l~ Parlement f€d~ral
J
s'est cru en droit d'~dicter, à.l'article 6, que:
,
\)
1.
"Sous réser,ve de l'approbation du gouverneur
en conseil, l~ Ministre peut ~tablir des j'
règlements pour contrôler et régler la
navigation aérienne au Canada,
,.
y
co~pris lamer territoriâle du Canada et bo~tes les eaux
,
de la lign~ de ba~e qui fait face ~ ~a terre,
, ~
ainsi que les conditions dans lesquell~s uri'
"
aéronef immatriculé au Canada peut être mis
) 1
en service au-dessus de la haute mer ou d'un territoire qui n'est pas à l'intérieur du
.Canada; et" sans ~estrei'pdre la· généralit~
'de ce qui précède, i l eut édicter des
règle-~
concernant,:.( j) la hauteur, l'emploi et
(
,
l'emplacement de constructions, bâtiments et
/~
objets de provenance naturelle, situés sur des
'v, r
,terrains contigus à des aéroports ou dans' leurs 'environs, pour des fins conceptaI1t la navigation
d .
des aéronefs ainsi que l'utilisation et la mise
en service des a~roports, y compris, à ces fins,
IH~
•
des1règlements restreignant, ré~lant, ou
int~r-disant" l ' ex~cution de toute chose ou la tolérance
de tout acte
â
accomplir sur lesdits terrains" oul'6tablissement ou.usage.de quelque construction,
,
\
b .... · atl;.!TIent ou 0 b' Jet e ce genre; • d 1
.~
,o -
,~:
Loi sur l'Aêronautique, 1970, S.R.C. A-3.
i
t
\"
19
"
Le Gouvernement canadien s'est effectivement servi
de ce pouvoir de réglementation ~n)lédictant, le 3 f~vrier 1976,
/ '
le Règlement de zonage du nouvel a€roport international de
, , 1 " ,
Montréal (Mirabel) DO~S/76-ll2. Ce règlement s'applique à
tous les terrains situ€s dahs le voisinage, de l'aéroport et qui
'"
sont~
décri ts à l'annexe du règ"Iement. 2" Sur ces terrains, aucun-
\.. - "édifice, ouvrage ou 'objet ne péut être c"onstruit ou '~rigé si
leur sommet est ,plus élevé que l'une des trois surfaces di tes
.
"surfaces d'approche"; "surface extérieure" ou "surface de
.
transition", dont les d€limi tations exactes., sont données en
- l
3
1- ~nexe au reg 'ement. Il est égalementiinterdit à tout
proprié-taire ou occupant d'un ·'tèn:,ain visé par le règl<ement de laisser,
la v.é<)étatiori dépasser ,le ni veau desdi tes surfaces. 4
. 4. Le Contrôle des terrains adjacents en prévision de
'- '
développeme,n~s futUs~
Une a'll:tre question que l'on peut aborder est celle , / /
du contrôle de l'utilisation des terrains à cause des besoins"
"
futurs en installations aéroportuaires.
~
,
Le Parlement féçléral pourrait-il réglementer l'a périf€rie d'un aéroport en prévision des agrandissemeJts futurs, évitant
qu'un quartier ne devienne r€sidentiel et qu'~l doive ensuite
être rasé pour fàire place à de nouvelles pist~s? C' est,-Ufte
qu~stion
à laqueile C.H. McNairn semble enclin àrépond:t;~
positi~ement, en disant que:
~ ~
1.
Gazette du/Canada, Parti,e IL. Vol.110,
No.4, p. 528. ~'- 0 2. Article ,
4.
,.
, Art~cle < - ' 3. 5. t4.
Arti\;:le / ' 6. o ,.
(
)'1 v
,:' .... l
"The control of development . in the. vicini ty of 'an airport rnay weIl be designed to
safe-" j
guard the °continued suitabili-ty'.of 'the airport
"
,
site in future years. For example, a 1ogica~
o •
,
b~sis for the limitation of residentia1
d~ve1op-o
ment adjacent te> a maj.or airPort rnight be to)
,
assure}, so far as possible, that the
accom-modation of 1 larger
air~raft,
more,lfrequentairpor;t: use, and airport expansion could be
~,
-realized with the minimum of damage and
dis-location in, ~he immediate area. V'iewed in
othis" way, the con&ols in question would seern to ,have a very cornpelling airport" .?spect •.. ,,1
"
(
"On doit certes être en accord avec cette pos'i tian, car
i l ne semble guère possible, du· point de vue cqnst,itutionqel,
,
d~"faire une-distinction suffisamment grande entre le choix
\ , ,
de l 'emplacern~Pft d.' un a~roport et le choix du site des
agran-, f.
dissernents et-des phases future~ de construction. Ce n'est
-
.
-:cependant pas l'opinion" de tous les juris.tes. En effet, le
" ) 1
6 mai 1969, un rapport confidentiel intitu1ê "R~pport
pr~li-,. • J
minaire sur
l~s cOnséq~e~~es jUrJiq~eS
de 1'e~ropriatidn
faite par le Gouvernement. fédé:r;al relativement 'à la construction'
l,
de l'àéroport- de Ste-SchOlastique" 'fut remis au Ministre des
j
Affaires municipales par Me Guy Dorion,
C.R.
et,Me~~acques/
'1. McNAIRN,' C.H., op.éHt. p. 443. Nous ne pouvons ce.penda-nt
pa~ admettre que ce pouvo~r ait pour base'l'~ticle 91
(lA)
de
l'A.A.N.B.,
comme le prétend ~·auteur. Cet article a uneportée restreinte, comme nous l'étudierons plus'loin •
.
o
J
.
~..
_
..
,(
, ,..
21
1Viau, C.R. Or, leurs conclusions" cgncernant'.l'expropriati'bn
) J' .., "
de territoire::; qui ne 'servfront qu'à .la construct'i9n des,.'
i ,
phases futures sont qu'elle est; ui tra vires :du Gouvernement".,
\ '
.,
..
f(!;déral, pour la simple raison qu ',au 'mom~nt da, l ' eXJ;?ropriation"
..
, ~~
.
celle-ci n'était-en rien nécessaire à ~a cohstruction: ,<
b , , ~
'';,Il fait ~
.
..
esprit,
ne au~un 'qoute dans mon) r
.
" f, ' " jle Gouvernement fédéral n'a
.
leque pas
,~ ,~
droit de s ' appt"oprier de façon aussi
\'"
\
(!;tendue un territoire dont i l reconnaît
n'avoir pas un besoin immédiat
et
même"-dans ,un certain ~oinbre d'années raison-
"---.,
nable".
•
b
Un peu plus loin, les deux é~inents jur'istes 'insistent,
.
encore sur le caractère "inunédiat" des besoins du Gouvernement
o
fédéral pour l'installation et l'exploitation de l'aéro~rt.
Cette question soulèvera des 'doutes jusqu tà une sur le sujet.
1. QUEBEC, MINISTERE DES AFFAIRES MUNICIPALES, 1969.
1 • 1 / / 1 '
..
, • 1\.
o-,
~
(
(
Il
5. -La Création de zones
-- -"Inconvénients causés a) L'interprétation restrictLvEn i ,) - Le zonage l::
-.
22 auxAinsi, comme nous l'avons vu en matière de
l;càl~sation
des akroports et de hauteür des édifices, le'\
\ :pouvoir, ode contrôle de l'utilisation du sol 'et de planification
".
territoriale .peut être conf~ré au Gouvernement fédéral si
ce1ui-1 ce1ui-1
ci doit agir dans le cadre de, ou de façon incidente à un pouvoir
.
qui lui est propre, l'a~ronautique. ,
c'est donc dire que ce pouv6ir pourrait être,
p1u~
oh.
,moins 'large selon la nature et l 'étend~e qU,e l'on attribue à la
,
"-notion constitutionnelle d'a~ronautique, ce qui, encore une fois,
est'c~mpatible
avec le jugement de la Cour d'Appel de l'Ontario ldans lequel i l était prin~ipalement question qe l'étendue du
pouvoir sur 1 "aéronautique.
..." " '
Une première apprdche que 1/' on peut envisag'ér sur cette question est celle d'une interprétation restrictive de ce mot,
.
-faisant en sorte que ce pouvoir soit non-évolutif, restreint à
~ ~
..
sa définition originale, de telle sorte que tou,t ce qui ·n
'y
entre ~pas doit être qualifié différemment et entre~ soùs un autre chef
;;
prévu aux articles , 91 et 92. Une seconde approche serait d'
at-tribuer à la navigation aérienne un sens large et évolutif, de
façon à prendre ce con<?ept en harmonie avec l'évolution de .
l'aviation civile. ,
1.
1rram<;,}ea Consal j dated Deve1apments r.td. v. Attoroey'::'Geoer41I
I(1971) 20.R. 570. / ' . \
for Ontario and the
MiJllrst~r
pi'Munic~pal
Affairs Qf o_ot .. a._r .. i.O .. ___ .•...1
1
! '
(
,
l , '
23 Le problème majeur sur lequel les deux façons de voir
'-entre,nt en conflit en matière d'aménagement aéroportuaire est
celui de la' création de zones' tatnpon, autour des aéroports, à
cause du bruit que font les aéronefs au décollage et ~
l'atter-rissage et des c~nséqu~nces que cela entraîne.
\
L e contro e ~l d ' es J.nconven~ents .... . caust:s par ~ \ ( 1 e b ru~t . est
un élément qui prend de plus en plus Id' importanpe dans l'opération' d • un aéroport.
Or, en matière de contrôle du bruit, la compétence de base
est, connue nous L'avons vu plus haut, provinciale. Comme le dït
Gibson:
"The provinces have much wider
jurisdiction/tll;~
Ithe Federal Gover:nment ta 1egislate
~~he
sup-pression of unnecessary noise.
r{~
responsJ
ibili ty for local and pri vate matters, municipal
. /
institutions and property and civil rights previde ,
ample scope for most forms of anti-noise measures they rn1.ght wish te adopt". 1
Ainsi, tl revient aux pr,ovinces de réglementer le droi t
de propriété de façon
à
assurer le bien-être des citoyens, et ce:,,
1 • •
que la source du bruit soit de nature provJ.nc~ale ou de nature
fédérale. Les provinces ne pourraient cependant pas affecter
,l'entreprise qui est généràtrice du bruit s i cette en,treprise
rel.ève de la juridiction fédérale. Seul le Parlement fédéral
peut réglementer poùr contrôler ou limiter le bruit qu'émettent
les avions •. I l a le pouvol r exclusif de fixer un
nornbr~
maximtitA'1. GIBSON, OR.cit. p. 78.
l
j
24
'de décibels émis par de~ avions, dans certaines zones e t à
certaines heures, et ainsi interdire le vol à un type d'avion
'jug,é" trop bruyant ou encore établir un couvre-feu, aux aéroports. l Ainsi, aucun rè g 1
1
ment municipal ne peut empêcher un"avion denaviguer parce
qu~
le bien-être des" citoyense~t
affecté par lebruit. ~ais est-ce que ce~a peut aller en sens inverse: si le
pouvoir fédé~al s~ul peut réglementer le niveau du bruit des
1
aéronefs, est-;-ce qu', il peut décréter que certaines zones seront
interdites au développement" résidentiel à caus'e du niveau trop
"
élevé de décibels que dégagent les aéronefs? Il semble certes
que non~ car ce serait une mesure qui relèverait beaucoup plus
du chapitre de la propriété et des droi ts civils', 2 que du pouvoir
sur 11 aéronautique, . car l'inconfort des gens nIa que t'rès peu
a
voir avec la navigation aérienne. Si le bruit des avions-~ause
des inconvénients à diverses personnes, 'll'inconfOrt de(
' - \!
"
\.
'celtes-C1 ne peut troubler le vol des aéronefs!
1 1 /
McNairn attribue également la compétence de base en cette aux provinces:
"Different considerations would seem to arise,
howevrr, w~en i t co~es to zoning controls designed
\.
not'to facilitate airport use but to minimize the
\
detrimental effects' of the same in respect of
adj ace nt lapd. Such reg?lation is seen to
1
ore closely,to the privately held land
1. ~ Dans R.C. R1ce (1963 l
c.e.c.
lOB (Ont.Mag.Ct.) 1 i l futr jugé d un règ ement municipal contre le bruit nè
pouvant-~ affecter la navigation maritime. Aussi:' FINK, L.S~Canadian
Law and Aircraft Noise Dist~rbance"e(1965) .11 McGill L.J.,
55; R.V. C.S.L. Ltd. (1960) O.W.N. 277J 127 C.C.C. 205.
"
2, Art. 92(13) A.A.N.B. ,
/ ( , ? f-
('
1
i
l
\ " 25than the airport, as anPessential element
of aeronautics. Here, the general provincial
\
.
zoning power cornes into play
J
Therefore,"~ t iswithin the provinces' authority to designate
certain airpor~ periphery zone~ as limited to
certain use.s ,found to be the least incompatible with the presence of high aircraft noise,
emission or vibration
levels~·.
l "-"
.
1
~
Cependant, la question du bruit occasionnant des
incon-
"-vênients aux populations résidant dans les
~nvlrons
des aéroports\ : " \
a maintenant des conséquences yrès graves pour l'aviation civi1e:
de nombreux aéroports se voient
danS~Obligation
de cesser d'opéreret de respecter un couvre-feu à partir de certaines heures dans 'la
soirée et jus'qu'au petit matin. Il Or, puisque plusieurs aéroports ,
s'Ont l'objet d',interdiction d'opérer la nuit, on peut se demander
1
si le fait de permettre une opération nqn-interrompue de la navi-gation aérienne en réglementant la construction résidentielle dans
l~a'alentours immédiats d'un aéroport puisse être une activité
chapeautée du titre .. réglementation en matière d'aéronautique",
/
"",,-~,-pui~que son seul but est de permettre que lIa na~igation soit
,
.
possible même 1a nuit, permettant une utilisation maximale dès
i~stallatioris aéroportuaires?~
le te1 1. 2.
Au moment de la construction de l'aéroport de Mirabel,
Goùvernément canadien était pleinement conscient de ce problème J
què l'on peou't le constate·r à la lecture des documents2 sur la
MCNAIRN, op. cit. p. 443.
BUREAU D'AMENAGEMENT DU NQUVEL AEROPORT INTERNATIONAL DE MONTREAL, Etablissement des'politigues et des priorités en
(
26
, ,
planification de l'aménagement publiés par le Bureau d'aménagement
du nouvel aéroport international de Montréal. Le chapitr~ 2 du
cahier sur l ' habi tation s'intitule "Les grands problèmes", et traite, comme.premier point, du climat sonore.
1
Le document 'établit tout d'abord, l'unité de mesure de la gêne subie par la population, soit l'unité N.,E.F., pour
1
"Noise Exposure Forecast". Le document ajoute:
"cette mesure combine en une seule valeur l'effet 'du bruit 'lui-même mesuré en unités
EPNDB (Effective Perceived Noise in Decibels) et la fréquence' des vols de jour et de nuit, pour une journée moyenne "d'été".l
(
/
Le Bureau d'aménagement, après avoir établi les courbes
1
isopsophiques sur une carte
représen~~nt
la région du nord-oue?tde', Montréal, en est venu â id,entifier quatre zones de bruit et
\~
a réuni dans un tableau2 les
;~ctions
prévisibles du publicaffecté p~r un climat sonore plus ou moins clément. Le document
schématise d~ la façon suivante des résultats d'études faites aux
.
Etats-Unis: 1. " 2....
I l s'agit de l'Unité utilis~e par la "Federal Av~ation
Administration" des Etats-Unis.
BUREAU D' AMENAGEMENT DU NOUVEL AEROPORT INTERNATIONAL DE MIRABEL, Op. cit.p. 13
(
'1
27
TABLEAU IV
Réactipns prévisibles des individus et des collec-tivités face' au climat sonore.
NIVEAU NEF
40 NE~ et
+
35 à 40 NEF
30 à 35 NEF
30 NEF et
Prêdiction des r€actions des collecti vi tés.
.
~..
1 Des plaintes €nergiques et répétées de la
part d' ;in,Qi! vidus sont probables. On pourrait
s'attendre à une action 10ncertée et à une,
poursuite judiciaife. 1
1
Les plaintes isolées peuvent être énergiques.
~ossibilités d'action conunune et de recours
"
à l' autorit€.
Plaintes sporadiques et même répétées de la
part d'individus; possibilités d'act~on
G:ollective.
Des plaintes sporadiques peuvent être
1
formulées. Le bruit peut nuire
occasion-nellement à certaines activités des résidents.
Source: Nouveaux secteurs résidentiels à proximité des
'a.éroports, SCHL. \ ' , i
1/
~
.i,
1
0'i
(
1 ('..
28 oQuant à l'énoncé de principe de la raison pour laquelle
le Gouvernement fédéral a procédé à une expropriation massive
de terres, on le retrouve â la première page du
"PRINCIPES ET POLITIQUES"
"PRINCIPES"
"Lorsque le gouvernement fédéral a exproprié plus de 90,000 acres de terrain dans la région
du nouvel aéroport international, son, but premier ,
,
était
d~
limiter et de contrôler l'utilisationdu sol' et sdUrtout-l'urhanisation afin d'éviter
toute entrave â l ' exploi t'ation de l'aéroport et,
aux activités aéroportuaires. Comme corollaire
à ce but principal, le BANAIM se devait aussi 'de
respecter un autre -grand princi"pe, soit celui de
~ la protection de la population contre les effets
~dv~rses de la présence de l'aéroport. Pour
..
le gouvernement fédéral, la meilleure des
protec-( tions exige que
'.c~-t-e-r~ri
toire conserve sa vita-lité et soit exploité de façon rationnelle.
Ces grands principes ou objectifs ont orienté les politiques (suivantes) du BANAIM concernaht
J
l'habita%ion et les équipements communautaires sur le territoire exp+oprié."
t~ ,(" 1 1
C'est ici que l'on'entre prétation qui "dépendra de l'étendue
"navigation
aérienne"~
upe question d'inter-l'on donne aux mots
- 1
1 '1 "
(
,t
f ,. I _ _ ..,..~ 29Al' étude 'des faits qui entourent la décision dl imposer
Of}_oJ.;'
,
un couvre-feu à un aéroport, i l est certes possible de so'utenir une argumentation voulapt que la création d'une zone tampon
ne relève pas du GO,uvernement ,fédéral en vertu du pouvoir sur
...
, l'aéronautique. ;En effet, puisque la, décision de fermer un
a~ropo:s;t en est une de nature purement poli t\iq'u~, faisant sui te
aux pressions ~t revE;ridications des électeurs du comté OÙI il.
\
est situé, cette déci'sioh ne vise pas la
n~vigation
aérienne,< '-r
\ ,
bien qu'elle l ' a'ffecte, 'elle vise plutôt le soulagement des
\
inconvénients subis par la population.
,1
La nature de cette décision n'est en rien comparable
t
à celle d'empêcher ia construction en h'auteur d'un édifice
,
qui rendrait'~la navigation aérienne impossible. , Avec ou' sans plaintes de la population, la navigation aériepne. est toujours possible. Quant &u bien-être de la population au moyen de
règlements 'de zonage 1 le principe gén&ral demeure qu'il s'agit
",
d'un pouvoir provincial. Le Parlement fédéral peut / prdt~ger
-la navigation aérienne simplement en ne cédant pas -aux pressions
~ol±tiq~es,
et i l aura rempli son rôle. S'il n'a pas àprendr~
d' initiatives pour protéger la navigation aérienne, toute actÏo~
prise comportant des effets sur la propriété des terrains
péri-..
.phériques ne rëlèverait pas du pouvoir de l ' aé'ronautique 10 ou
J
alors, urie mesure dè protection en ce sens serait d' imrnunis~r
les autori t~s aéroportuaires et les compagn:les aériennes contre
les poursuites en responsabilité pour cause de bruit, mesure .
'
""
qui, alors, pourrait être cçnsidérée comme relevant ~e
l'aéro-nau.tique.
,
l
L
'\ { \ , \ ,
.
" 30• Si l"on suit
ce~te interpr~tation.
on a r r i Î a l aconclusion que le Gouvernement fédéral ne pouvait pais, par de
'V , 1
simJ?les règlements de zonage, c'téer une zone dont, le seul but était de contrôter les effets possibles du mécontentement, dès
citoyens ~c~ au bruit
ne s ' arrêteht pas là.
caus~ par les avions. Or, les conclusions
Si le gouvernement central ne pouvait
créer d~rectem~nt une telle zone par voie de règlement ,d~ zonage,
1
pouvait-il le faire indirectement'par voie d'expropriation?
i i L'Expropriation
,..
La première chose que l'on constate, à
,
l'étude des règles de l'exp~opriation est qu'il n'y a pas de
\
"
pouvoir d'expropriation conféré par I l Acte de l'Amérique du
Nord Britannique autre Ique celui de l'article 117 qui traite
•
du "droit du Canada de s'emparer de tout terrain ou de toute
'propriété publique dont i l aur~ besoin pour les fins de forti...,
, 1
,
.
fication ou pour la défense du pays ". Quant au pouvoir d'
ex-. /
propriation pour d'autr,es',fins,/c'est un pouvoir implicite que l.es tribunaux reconnaissent au gouvernement, afin de lui permettre
fa
mise en oeu,:,re de ,ses autres pouvoirs - l.égislatifs. Voici en 1quels' termes le professeur Andrée, J;.ajoie, dans son livre intitulé \.
Expropriation et Fédéralisme au Canada 1 explique la nature de 40 •
ce pO';lvoir: 1
"L'expropriation \n'est pas en soi un champ de compé-tence; elle peut §tre considérée conune un instrument
\ '
(_- ordonné à la réalisation de fins poli tiques que
1. 1972, Presses de l'Université de l1ontré~l, 328 p.
\
.
(
\
l ,
31
l'Etat est autorisé à poursuivre en vertu de
la constitution. '"
~
1- - 1
V
oL~Etat fédéral canadien peut donc se donner en matière d'expropriation les pouvoirs
nécessaires a l'efficacité des lois qu'il
a
-'
'"
la compétence de voter: C'est-a-dire que le
Parlement a la compétence implicite de donn~r
a la puissance publique fédérale et a ses délégùés des inst!umènts ordonnés a la
réali-l '" _
~ation des fins politiques qu'il a la
compé-tence de poursui yre en vertu de l'article 91
du B.N.A. Act, 1867.
L ' ' . . I t '
••• expropr1at10n ..• es touJours une mesure
. ,,1
acceSS01re •••
1
Ainsi, le gouvernement ne peut exproprier que dans la
mesure otl il agit dans le cadre d'un pouvoir qui' lui
es~
"f}rQpre. Il,
f~ut
dont se situer, encore une fois, au niveaudu partage des compétencés pour voir si l"expropriation est
",
possible. Comme l'éclit Gérard LaForest:
"Th) Federal Parliament may not authorize the expropriation of property for any
purpose it deems fit. Its powers appear
ta be limited to expropriation for purposes
within the scape of its le;islative
authori~y".2
1.
Ibidem, page61.
2. LAFOREST, Gérard,
Natur~l
resoùrces and public property'under the Canadian Constitution, Toronto, University of
Toronto Press,
1969,
p.149.
...
_---
-\ ,
1
1 1 < ' < " 1 ( . ' ; 32 Et i l ajoute·:
"l'The limitation on' the Dominion power expressed
. 1 •
in the early cases must be looked at in the
1
context of situations where the Dominion sought in substance to legislate respecting' property and> civil' rights or sorne other
head of provincial power rather than to
/0 ) .
effect sorne scheme falling within its
• 1
legislative sphere".l
Par ailleurs, i l ne suffit pas 'que le
existe, encore faut
il
que\l'expropriation• iq"
la nécessité. LaForest traite be
:for Quebec v. en disant:
"The sole gues . on was whether the taking was'
"
necessar t? an effectual exercise lof the power". 1
rée Lajoie écrit, à ce sujet:
1 / '
nNgus l'avons déjà e,xpos'é longuement, pour
octro~r à la
~
agen~ fédéral pouvoirs d'expropriation, doit utiliser le'mécanisme de sa compétence implièite, c'est-à-dire s· assurer que l'expropriation est nécessaire
1. ibidem, p. 152.
2. (1926) A.C. 715. Voir éga~ement CJJl 9~Môntreal v.Montreal
Harbour Commissionners,'(l926) A.~ , R.V. Robertson (1882)
6 S.C.R.52; Reference ,re_Wa-te:rS and Water-Powers, (1929)
S.C.R.200; Rober~atT"v.Steadman (1876) ,16 N.B.R.62·1; 1
Attorney~Generâl of Canada v.Attorne -General of Ontari~{1898)
A.C.700; R.V.O'Halloran, (1 Ex.C.R.67; Re Ontar;l.o Power Co. ,
of Niag~ra Falls and Hewson (1903) 6 Q.L.R.1l; B o.L.R.B8; 36 S.C.R.
596; Munro v.National Capital Commission(1966)S.C.R.663; Fort ~
George Lurilber Co.v.Grand Trunk Pacific Ry(1915J ,24 iD.L.R.527; ~
Attorne -General of British Columbia v.Canadian Pacific R ~~
l
(
J () f- - 0 - - , - - - -1 --, "1.
/
/
33 \à Il app~kà.tion efficace d'une disposi t~on
législative eUe-même fondée sur une compétence fédérale expresse.
Or, et c' es t ici que' nous touchons l ' indi ce
de variation, non seulement y a-t-il lieu
-- 1
de croire que certains
chef~
de compêten1
Il
l '"f~dérale ne sauraient p.O>l1rlJet lieu à a ne
1 ! Il' '
expropriation 1 ' comme l'admet
- -
~:-~orest,
certainsc~~.
J.?
1ecornp~tence
sont-ils, plus que d'
'~'
{:Des, susceptilhes1\,
IlI~/
l,de susciter des expro, ations mais, i l y .
1 i!l~
a
plus:cert~ins
'_chei"!I!
e
compétence peuvento
' - ' - - . 1 I,
donner lieu à des pott ~~' rs ,plus étei1.P.us. que
\: Il
d'autres. La raison 1 simple: elle'réside
1 \1 1',\ .
dans le ,mécanisme même l" ,la compétence
\ \~
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----~ - ~-- - - -,----implici te. L'existence 1 ! e èle cette dernière
- <""""' - - - ,. \ \ \ '\
~ -
--
-
~ \, 'dépend en effet de -la n \ ' ït~ de
l'expro-o \ \~\ ,"
priation pour la mise en R~;, ~e d'une autre
:\ \r\'\ ,
disposftion, législative,
~ l~ ~me
fondée~ \ \ '
constituti~nnellement.
Ll'ei p\o~.riation e~t
l \ \ \ \~ \
...
•
vue alors ,comme l'
instr~lIne~t'~\ ~
qué d'exé- _cution.d'une
po1i~ique
fédéral\~~~o~r~~~·=s~é~e_"~._l
________~~
____ ___' - ',~\\\\
~, \ \ \ \
---
. 1 \ 1 \ \ \la mesure où l'on est d'ayis <fue la r~ation
one tampon est uitravire=s~~d~e~S-E~~~L~
---
---~~-du Gouvernement
. féd€ral, i l faut conclure que l'expropriation de territoire
1. LAJOIE,op. cit. p. 114. ~ \ t' o