• Aucun résultat trouvé

Le rapport Sr/Ca dans les plagioclases du massif de Bjerkreim-Sogndal et son évolution dans la cristallisation fractionnée du magma plagioclasique

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le rapport Sr/Ca dans les plagioclases du massif de Bjerkreim-Sogndal et son évolution dans la cristallisation fractionnée du magma plagioclasique"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

Chemical Geology

Elsevier Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands

LE RAPPORT Sr/Ca DANS LES PLAGIOCLASES DU MASSIF DE

BJERKREM-SOGNDAL (NORVEGE MERIDIONALE) ET SON

EVOLUTION DANS LA CRISTALLISATION FRACTIONNEE DU

MAGMA PLAGIOCLASIQUE

J.C. DUCHESNE

Laboratoire de Gbologie, Pbtrologie et Gbochimie, Universitb de Libge (Belgique). (Requ le 7 juillet, 1971)

ABSTRACT

Duchesne, J.C., 1971. Le rapport Sr/Ca dans les plagioclases du massif de Bjerkrem-Sogndal (Norv~ge m6ridionale) et son 6volution dans la cristallisation fractionn6e du magma plagioclasique. (Sr/Ca ratio in plagioclases from the Bjerkrem-Sogndal massif (southwest Norway) and its evolution in fractional crystaMsation of plagioclasic magma). Chem. Geol., 8 : 1 2 3 - 1 3 0 .

The igneous layered lopolith of Bjer~em-Sogndal is made up of cumulates of the anorthosite- mangerite suite and results from gravity differentiation of the plagioclasic magma. The evolution of the Sr/Ca ratio in plagioclases shows that: (1) the Sr/Ca ratio decreases with Ca in the lower part of the body, in which plagioclase and orthopyroxene are the only silicate minerals; (2) the trend is re- versed higher in the body in clinopyroxene- and apatite-bearing rocks; (3) still higher in the sequence, appearance of the potassium feldspar brings about a new reversal in the trend. The behavior in the lower part of the body shows that the partition coefficient for Sr/Ca between plagioclase and liquid (DS~/Ca) is higher than unity. This conclusion, on the other hand, is confirmed through direct meas- urement of the phenocryst-matrix partition coefficient in a porphyritic anorthosite from the same igneous province. Values of D St/Ca for other minerals are estimated and their control upon the Sr/Ca evolution discussed.

R]~SUMI~

Le massif de Bjerkrem-Sogndal est un lopolithe stratiforme constitu6 par des accumulites de la s6rie anorthosite-mang6rite et form6 par diff6renciation du magma pla~oclasique. L'6volution du rapport Sr/Ca darts les plagioclases pr6sente les caract~res suivants: (1) le rapport Sr/Ca diminue avec le Ca darts la partie inf6rieure du massif oh plagioclase et orthopyrox~ne sont les seuls constituants silicat6s des roches; (2) cette tendance s'inverse plus haut dans le massif, darts des roches 06 clinopy- roxbne et apatite sont pr6sents; (3) plus haut encore, l'apparition du feldspath potassique d6termine un retour ~ la tendanee initiale. Le comportement dans la partie inf6rieure du massif montre que DSp{/Ca est > 1. Cette d6duction est par ailleurs confirm6e par la mesure de la distribution du Sr et Ca entre ph6nocristaux et matrice darts un facies porphyrique d'une anorthosite de la m6me province magmatique. Les valeurs des D Sr/Ca des autres min6raux sont 6valu6es et leur influence relative sur l'6volution du Sr/Ca est examin6e.

INTRODUCTION

Lorsqu'il s'agit de d6terminer lequel de deux ~16ments chimiques diadochiques tend occuper pr6f6rentiellement un site dans un mineral, il est elassique d'~tudier l'6volution de

(2)

124 J.C. DUCH ESNE ces deux 616ments dans ces excellents exemples de diff6renciation magmatique que sont tes intrusions stratiformes. Plusieurs auteurs (Brooks, 1968; Berlin et Henderson, 1968) ont cependant fait tr~s judicieusement remarquer que, dans un mineral d6termin6 de ces s~ries de roches, l'augmentation du rapport X/Y avec la progression de la diff~renciation ne signifie pas n6cessairement que l'~l~ment Y entre pr~f6rentiellement h l'~l~ment X dans ce min6ral.

Un exemple trbs typique est foumi par l'6votution du rapport Sr/Ca darts les magmas basaltiques. Dans les massifs stratiformes du Skaergaard (Wager et Mitchell, 1951; Brooks,

1968), du Stillwater (Turekian et Kulp, 1956) et de Somalie (Butler et Skiba, 1962), le Sr vafie en sens inverse du Ca. Le rapport St/Ca augmente donc dans la cristallisation frac- tionn6e. En d'autres termes, le coefficient de partage du rapport Sr/Ca entre l'ensemble des phases sotides et le liquide en ~quilibre avec elles (DtSor~Ca) garde constamment une valeur inf6rieure h l'unit~.

Ce coefficient vaut:

_ (Sr/Ca)s g-~ ~ Ca!

/3 Sr/Ca aaDi ~r/Ca X i (1)

--tot (Sr/Ca)L ' Cato t

ainsi des coefficients de partage

O Sr/Ca entre

les diff6rents mineraux i et le et d6pend

liquide, ainsi que des proportions des diff6rents minCraux X i e t de leur teneurs relatives en Ca par rapport h la teneur totale de la roche.

I1 est par cons6quent 16gitime de concevoir que si un min6ral - par exemple le plagio- clase - avait un

D~{ ~Ca

> 1, la cristallisation simultan6e d'une quantit6 suffisante d'un autre min6ral suffisamment fiche en Ca et pauvre en Sr pour que son D Sr/Ca soit inf6fieur h l'unit6, puisse annuIer ou m6me inverser la tendance d6termin6e par le plagioclase en conf~rant au DtSr~ Ca une valeur < 1.

On en arriverait ainsi h une situation apparemment paradoxale o/a le Sr s'enrichirait par rapport au Ca dans les liquides r6siduels alors qu'il est incorpor6 pr6f6rentiellement au Ca dans le plagioclase, phase pourtant la plus fiche en Sr et dont la soustraction continue est d6terminante dans l'6volution fractionn~e des liquides.

Une telle situation dans laquelle le pr6cipitation d'une augite joue un r61e dominant est cependant admise (Berlin et Henderson, 1968; Brooks, 1968) pour expliquer l'augmenta- tion du rapport Sr/Ca dans les cumulats gabbroi'ques, form,s h partir des magmas basaltiques.

A l'appui de cette hypothbse, on doit faire 6tat des mesures e.t des estimations directes

de OpSlr/Ca

qui donnent des valeurs > 1. Ces estimations sont n~anmoins peu nombreuses et leurs valeurs assez dispers6es. De plus, comme l'ont rappel~ Philpotts et Schnetzler (1970), elles ne peuvent pas ~tre adopt6es sans certaines restrictions, la principale ~tant que les m6thodes de mesures employ6es postulent l'existence probl6matique d'un 6quilibre com- plet entre les (ph6no)cristaux et la m6sostase..

La pr6sente note confirme les estimations pr6c6dentes du DS[/Ca notamment par l'examen de l'6volution du rapport St/Ca dans une diff6renciation magmatique o/a, durant une partie de l'6volution, le plagioclase copr6cipite avec un orthopyroxbne, min6ral pauvre en Sr et en Ca. En outre, l'incidence sur cette 6volution de l'apparition du clinopyrox~ne, de l'apatite et du feldspath potassique est aussi 6tudi6e. Une valeur du DS[/ca est enfin propos6e sur la base d'une mesure de distribution entre ph6nocfistaux et m6sostase dans les conditions de pression et de temp6rature caract6risant les roches de la s6fie anorthositique

(3)

RAPPORT Sr/Ca DANS LES PLAGIOCLASES 195 LE MASSIF DE BJERKREM-SOGNDAL

Une s6rie continue de roches allant depuis des anorthosites jusqu'~ des mang6rites con- stitue le massif de Bjerkrem-Sogndal (R6gion d'Egersund-Rogaland, Norv6ge) (Michot, 1960, 1964, 1970) qui se pr6sente comme un lopolithe syncin6matique stratiforme et s'est form6 par diff6renciation par gravit6 du magma plagioclasique d6fini par Michot (1955).

Dans sa partie inf6rieure, les roches sont des anorthosites passant vers le haut ~ des leuconorites puis ~ des norites ruban6es. La diff6renciation y pr6sente un caract6re r6cur- rent (Duchesne, 1970, 1971) s'exprimant par la superposition de cinq rythmes majeurs (Michot, 1960, 1964, 1970). Cet ensemble passe ensuite vers le haut ~ des monzonorites auxquelles succbdent des mang6rites puis des mang6rites quartziques, qui forment la partie sup6rieure du massif. L'6volution sch6matique (Michot, 1964; Duchesne, 1969) de l'asso- ciation min6ralogique est la suivante: dans les anortbosites, les leuconorites et la partie inf~rieure des norites, un plagioclase (and6sine basique) coexiste avec un orthopyrox6ne; dans la partie sup6rieure des norites, apparaissent te clinopyrox6ne et l'apatite; ensuite, le plagioclase devient une antiperthite, le feldspath potassique apparait et sa quantit6 augmente progressivement, les roches passant ainsi ~ des monzonorites. Une olivine ferreuse com- mence ~ cristalliser dans les roches de cette transition. Plus haut, dans le massif, l'association des deux feldspaths fait place ~un feldspath unique, m6soperthitique. Ces roches ne seront pas envisag6es ici. Signalons que des oxydes de F e e t Ti sont pr6sents dans toutes les roches du massif (Duchesne, 1971).

EVOLUTION DU RAPPORT Sr/Ca

L'6volution du Sr et du Ca darts les plagioclases du massif de Bjerkrem-Sogndal est donn6e ~ la Fig. 1, qui rassemble des r6sultats acquis pr6c6demment (Duchesne, 1968) ainsi que quelques donn6es nouvelles.

La tendance g6n6rale est sch6matis6e par une ligne bris6e passant par les points 1 h 4 dont les coordonn6es sont donn6es au Tableau I.

TABLEAU I

Representation sch6matique de l'~volution du Sr/Ca en fonction du Ca Point Ca (%) Sr/Ca (×103 )

1 7.12 16.4

2 6.08 14.1

3 4.82 31.9

4 4.25 27.0

La fonction liant Sr/Ca montre donc deux points d'inflexion. Ceux-ci apparaissent li6s dans l'6volution min6ralogique/i l'apparition de min6raux additionnels. Apr6s avoir diminu6 dans les roches de la partie inf6rieure du massif, oh plagioclase et orthopyrox6ne sont les seuls silicates, le rapport montre une augmentation tr6s nette dans les roches qui contiennent

(4)

126 J.C. DUCHESNE J 2 , 30 2B 26 ~ 24 ~ 22 2O 18 t6 ~4 ® I I \ i i I

®/

io ;o \

~o

.\

\

\o

\

o

\o

\

• PI+Opx o P l ÷ O p x * C p x * A p • P/+FK+Opx+Cpx+Ap

\

\

\

\o . ; ..~,, \ o ~ , , ( " o \ i . e ~ . o~e.D , " io ;o alo % C o

Fig. 1. Relation entre le rapport Sr/Ca et le Ca dans les plagioclases du massif de Bjerkrem-Sogndal. Les symboles utilis~s ont trait ~ l'association des min6raux silicat6s des diff6rentes roches. L6gende: P1 = plagioclase; Opx = orthopyrox~ne; Cpx = clinopyroxbne; Ap = apatite; FK = feldspath potassique. Fig, 1. Relationship between St/Ca and Ca in plagioclases from the Bjerkrem-Sogndal massif. Symbols used concern the association of silicate minerals in the different rocks. Legend: PI = plagioclase; Opx = orthopyroxene; Cpx = clinopyroxene; Ap = apatite; FK = potassium feldspar.

en outre le clinopyrox~ne et l'apatite comme min6raux d'accumulation. Ensuite la tendance s'inverse et le rapport diminue dans les roches o~ le feldspath potassique coexiste avec le plagioclase.

I1 faut pr6ciser que l'apparition de ces min6raux pr6c~de 16g~rement les changements de la relation qu'ils d6terminent. Ceci peut s'expliquer par le caract6re progressif de l'aug- mentation de leur proportion, ce qui d6termine une modification 6galement progressive

de la valeur de D Sr/Ca (voir plus loin). Comme l'orthopyrox~ne est pauvre en Ca et en Sr t o t

(Tableau III), son influence sur le DtSr~ Ca peut ~tre n6glig6e. La d6croissance du rapport Sr/Ca darts les roches de la partie inf6rieure du massif est donc une cons6quence de la diminution du rapport Sr/Ca du plagioclase. Selon la loi de Rayleigh, d6velopp6e notam- ment par Neumann et al. (1954) et Ryabchikov (1960), cette diminution dans la cristalli-

fractionn6e implique que la valeur du coefficient de par\age

DS~ ~ca

soit

sation sup6rieure

(5)

RAPPORT Sr/Ca DANS LES PLAGIOCLASES 127 COEFFICIENT DE PARTAGE ENTRE PHENOCRISTAUX ET MESOSTASE

Le massif anorthositique de Hidra (Barth, 1960), localis6 h la bordure sud-est du com- plexe 6ruptif du Rogaland, pr6sente localement au contact avec son enveloppe de mang6- rites gneissiques un facies porphyrique: des ph6nocristaux de plagioclase de 3 h 4 cm sont emball6s dans une m6sostase de composition noritique ~ grains plus fins (600/am). Les relations de terrain * montrent une transition continue entre cette roche et l'anorthosite grossi~re qui constitue la masse centrale du massif. Cette derni~re peut donc s'interpr6ter comme r6sultant de la solidification relativement rapide d'un liquide magmatique trans- portant des ph6nocristaux de plagioclase. Ceux-ci, parfaitement frais et non zones, ne pr6- sentent ni corrosion ni bordure de r6action h leur contact avec la m6sostase. Rien ne permet donc d'infirmer l'existence d'un 6quilibre entre ces ph~nocristaux et la matrice.

TABLEAU II

Partage de Sr et Ca entre ph6nocristaux et m6sostase

Sr Ca Sr/Ca Sr

DS{/Ca

(p.p.rn.) (%) (X10 s) Dp1

Ph6nocristaux 770 6.40 12.0

1.71 1.38

M6sostase 450 5.16 8.7

Les teneurs en Sr et Ca et les valeurs des diff~rents coefficients de partage qui en d6coulent sont rapport~es au Tableau II. DS~ est en bon accord avec les valeurs s'6tendant de 1.27/t 2.84 rapport6es par Philpotts et Schnetzler (1970); toutefois,/t ~galit6 de teneurs en Ca du

plagioclase, notre valeur est plus basse.

DSp{ ~Ca

est ici 16#rement plus bas que les valeurs

(1.5 ~ 1.8) de Berlin et Henderson (1968) et que la valeur de 1.8 propos6e par Brooks (1968). Des mesures suppl6mentaires seront cependant n6cessaires pour ~tablir si cette diff6rence est significative et si elle peut 6tre attribu6e aux conditions d'environnement particuli~res aux anorthosites.

Mises h part ces 16g~res diff6rences et la question de leur origine,,le fait significatif que

Sr Sr/Ca

ces mesures apportent est la confirmation de valeurs sup6rieures h 1 unitd pour Dp1 et Dp1 .

DISTRIBUTION DU Sr ET DU Ca ENTRE MINERAUX

Les teneurs en Sr et en Ca des rnin6raux constituant une accumulite noritique ~ diopside et apatite du massif Bjerkrem-Sogndal ont 6t6 mesur6es (Tableau III). Les valeurs DSplr et

DS~ ~Ca

du Tableau II permettent de calculer les teneurs en Sr et Ca du liquide magmatique originellement en 6quilibre avec l'ensemble de ces phases et, de lh, les valeurs D Sr et D Sr/Ca propres ~ chaque min6ral.

~r

Ces observations de terrain ont 6t6 faites en collaboration avec les Professeurs J. Michot et P. Pasteels (Universit6 libre de Bruxelles et Vrije Universiteit Brussel) que nous remercions d'en autoriser l'utilisation.

(6)

128

TABLEAU III

R6partition de Sr et Ca dans les min6raux silicat6s d'une norite

Sr Ca Sr/Ca DiSr DSr/Ca

(p.p.m.) (%) (XlO a) 1

Plagioclase 950 6.28 15.1 1.71 1.38

Clinopyrox6ne 32 15.5 0.20 0.058 0.018

Apatite 390 39.4 * 0.99 0.70 0.09

Orthopyrox6ne <10 0.76 < 1.4 <0.018 <0.13

* Calcul6e en supposant un min6ral stoechiom6trique. Pour les autres teneurs en Ca et Sr, voir annexe.

J.C. DUCHESNE

Les faibles teneurs du Sr dans le clinopyrox6ne confirment * que la substitution Sr Ca est plus difficile dans ce min6ral que dans le plagioclase, comme l'a rappel6 Mason (1966). Les valeurs de DS~x et de DS~ c a du clinopyrox6ne sont du m6me ordre de grandeur que celles rapport6es dans la littdrature {Berlin et Henderson, 1968; Brooks, 1968; Philpotts et Schnetzler, 1970)

En utilisant les valeurs de Di sr/ca et les compositions chirniques des mindraux du Tableau 1II, on peut calculer par eq. 1 que, dans l'hypoth6se oh une roche ne contiendrait que plagioclase et clinopyrox6ne, la copr6cipitation d'une quantit6 de clinopyrox6ne sup&ieure ~ 14% en poids suffit ~ confdrer au DSor~ Ca une valeur inf6rieure ~ l'unit6. En outre, il est int6ressant de noter que dans l'hypoth6se oh l'association comprend seulement plagioclase et apatite, 6% d'apatite suffisent pour ddterminer le m6me effet. I1 ressort doric que, toutes choses 6tant 6gales, l'apatite joue un r61e plus important que le clinopyrox6ne dans le contr61e de l'6volution du Sr/Ca. Dans le cas pr6sent, les deux minOraux apparais- sant ensemble et leurs effets s'additionnant, il n'est cependant pas possible, sans un traite- ment quantitatif plus approfondi, de d6terminer celui qui a l'influence pr4dominante.

En ce qui concerne le feldspath potassique, l'6tude d'une monzonorite du m6me massif montre qu'il contient plus de Sr (400 p.p.m.) que le plagioclase de la m6me roche (340 p.p.m.). Cette rdpartition entre les deux feldspaths est en accord avec les donn4es de Heier (1962) et indique que le feldspath potassique, riche en Sr, peut jouer un r61e d6terminant dans la diminution du St/Ca, en soustrayant au liquide beaucoup de Sr sans influencer notablement sa teneur en Ca. C'est vraisemblablement cette action conjointe des deux feldspaths qui est ~ l'origine de la d6croissance du Sr/Ca dans les roches acides du batho- lithe du Sud de la Californie (Sen et al., 1959).

CONCLUSIONS

L'6tude du Sr/Ca dans les plagioclases des roches anorthositiques montre donc que: (1) le massif de Bjerkrem-Sogndal peut s'expliquer par un ph6nom6ne de cristallisation fractionn6e dans laquelle l'6volution du rapport Sr/Ca des liquides successifs est contr616e

* et infirment compl~tement la teneur 61ev6e (680 p.p.m.) avanc6e par Noll (Rankama et Sahama, 1950) p. 473) pour une roche de la m6me province magmatique.

(7)

RAPPORT Sr/Ca DANS LES PLAGIOCLASES 129

par la cristallisation n o n seulement du plagioclase mais 6galement du clinopyrox~ne, de l'apatite et du feldspath potassique;

(2) quand le plagioclase cristallise avec u n seul pyrox~ne de type orthorhombique, le rapport Sr/Ca diminue. Ce fait montre que le coefficient de partage D Sr/Ca est sup6rieur

l'unit6;

(3) dans un facies porphyrique de l'anorthosite de Hidra, la distribution de Sr et Ca entre ph6nocristaux et m6sostase indique que DSp[ ~Ca est sup6rieur ~ l'unit6; cette mesure directe confirme ainsi la conclusion pr6c6dente;

(4) dans le contr61e de l'6volution du rapport Sr/Ca, l'effet de la cristallisation de l'apa- tite est plus important que celui du clinopyrox~ne.

ANNEXE

Ca et Sr ont 6t6 dos6s dans le plagioclase par fluorescence X (Duchesne, 1965). Dans la m6sostase, les pyrox~nes, l'apatite et le feldspath potassique, la m6thode de Norrish et Chappell (1967) a 6t6 utilis6e pour le dosage du Sr. Ca dans les pyroxbnes a 6t6 d6termin6 par microanalyse/t la sonde 61ectronique. Les diff6rents constituants des roches ont 6t6 s6par6s en combinant les liqueurs denses et le s6parateur magn6tique (Duchesne, 1966).

BIBLIOGRAPHIE

Barth, T.F.W., 1960. Precambrian of Southern Norway. In: O. Holtedahl (Editor), Geology o f

Norway. Nor. Geol. Unders., 208: 6-44.

Berlin, R. et Henderson, C.M.B., 1968. A reinterpretation of Sr and Ca fractionation trends in plagio- clases from basic rocks. Earth Planet. ScL Lett., 4: 79-83.

Brooks. K.C., 1968. On the interpretation of trends in element ratios in differentiated igneous rocks, with particular reference to strontium and calcium. Chem. Geol., 3: 15-20.

Butler, J.R. et Skiba, W., 1962. Strontium plagioclase feldspars from four layered basic masses in Somalia. Miner. Mag., 33: 213-225.

Duchesne, J.C., 1965. Application de la spectrofluorescence X ~ la g6ochimie: dosage du strontium dans les plagioclases. Ann. Soc. G~ol. Belg., 89: 347-356.

Duchesne, J.C., 1966. S6paration rapide des min6raux des roches. Ann. Soc. Gbol. Belg., 89: 347-356. Duchesne, J.C., 1968. Les relations St-Ca et Ba-K dans les plagioclases des anorthosites du Rogaland

m6ridional. Ann. Soc. Gbol. Belg., 90: 643-656.

Duchesne, J.C., 1969. Les rninerais noirs clans le rnassif magmatique stratiforme de B]erkrem-Sogndal

(Rogaland) et leur bvolution dans la diffferenciation. Thbse, Univ. de Liege, 210 pp.

Duchesne, J.C., 1970. Sur la provenance de x6nolithes anorthositiques dans le massif de Bjerkrem- Sogndal (Norv~ge). Ann. Soc. Gbol. Belg., 93: 523-526.

Duchesne, J.C., 1971. Iron- titanium oxide minerals in the Bjerkrem- Sogndal massif, Southwestern Norway. J. Petrol., sous presse.

Heier, K.S., 1962. Trace elements in feldspars - a review. Nor. Geol. Tidsskr., 42 (2): 415-454. Mason, B., 1966. Principles of Geochemistry, Wiley, New York, N.Y., 3 6d., 329 pp.

Michot, P., 1955. Anorthosites et anorthosites. Bull, Acad. R. Belg., Cl. Sci., 5e Sbr., 41: 275-294. Michot, P., 1960. La g6ologie de la catazone: le probi~me des anorthosites, la palingenbse basique et

la tectonique catazonale dans le Rogaland m6ridional (Norv~ge m6ridionale). Nor. Geol. Unders., 212 g: 1-54.

Michot, P., 1964. Le magma plagioclasique. Geol. Rundschau, 54: 956-976.

Michot, P., 1970. The geological environment of the anorthosites in South Rogaland (Norway)An: Y.W. Isachsen (Editor), Origin o f anorthosite and related rock~ N.Y. State Mus. Sci. Serv. Mere.,

18: 411-423.

(8)

130 J.C. DUCHESNE

Neumann, H., Mead, J. et Vitaliano, C.J., 1954. Trace element variation during fractional crystallization as calculated from the distribution law. Geochim. Cosmochim. Acta, 6: 9 0 - 9 9 .

Norrish, K. et Chappell, B.W., 1967. X-ray fluorescence spectrography. In: J. Zussman (Editor),

Physical methods in determinative mineralogy. Academic Press, Londres, 514 pp.

Philpotts, J.A. et Schnetzler, C.C., 1970. Phenocryst-matrix partition coefficients for K, Rb, Sr, and Ba, with applications to anorthosite and basalt genesis. Geochim. Cosmochim. Acta, 34: 307-322.

Rankama, K. et Sahama, Th.G., 1950. Geochemistry. Univ. of Chicago Press, Chicago, II1., 912 pp.

Ryabchikov, I.D., 1960. Effect of the degree of disequilibrium during crystallization on the behaviour of a trace element. Geochemistry, 5: 412-423.

Sen, N., Nockolds, S.R. et Allen, R., 1959. Trace elements in minerals from rocks of the S. California batholith. Geochim. Cosmochim. Acta, 16: 5 8 - 7 8 .

Turekian, K.K. et Kulp, L.J., 1956. The geochemistry of strontium. Geochim. Cosmochim. Acta, 10:

245-296.

Wager, L.R. et Mitchell, R.L., 1951. The distribution of trace elements during strong fractionation of basic magma - a further study of the Skaergaard intrusion, East Greenland. Geochim. Cosmochim. Acta, 1: 129- 208.

Figure

Fig. 1. Relation entre le rapport Sr/Ca et le Ca dans les plagioclases du massif de Bjerkrem-Sogndal
TABLEAU III

Références

Documents relatifs

Figure 2: PL spectra of Sr 2 SiS 4: Eu 2+ (a) Emission spectra at room temperature, for different excitation wavelengths: low wavelength reveals extra peak.. (b) Emission

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

This study has three main purposes : (1) to charac- terize reference materials for the quality control (assessment of precision and accuracy) of coral element/Ca ratio measurements,

rejette donc le projet d’emploi de la DHG et adopte les mesures suivantes (contre-projet) ou (et) demande les moyens pour adopter les mesures suivantes : chiffrer ici les

Dans cette partie, la catalyse d’oxydation des pérovskites d’oxydes mixtes sur les hydrocarbures qu’est l’application la plus importante sur la structure et la

Using an antibody specifically targeting the phospho-Serine3 of cofilin, we studied LIMK2 kinase activ- ity by measuring the level of endogenous phospho-cofilin in HEK

Compte rendu de Gerardi Cameracensis Acta synodi Atrebatensis, Vita Autberti, Vita tertia Gaugerici, varia scripta ex officina Gerardi exstantia, éd.. Reilly, Turnhout, Brepols,