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Logique du probable et épistémologie théologique dans les Essais de théodicée de Leibniz

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(1)

Logique du probable et épistémologie théologique dans les

Essais de théodicée de Leibniz

par

Amiick LATOUR-DERRIEN

Thèse de doctorat effectuée en cotutelle

au

Département de plulosoplue Faculté des arts et des sciences

Uiiiversité de ï\Iontréal

ET

à l’École doctorale V : Concepts et, langages Université de Paris IV - Sorbonne

Thèse présentée

à la Faculté des études supérieures de l’Université de I\Iontréal en vue tic l’obtention du grade de Philosophioe Doctor (Ph.D.)

en philosoplue

et à l’Université Paris IV - Sorbonne

en vue de lobtention du grade de Docteuren philosophie

mars 2004

(2)

Q’

u5J

(3)

Université

dl

de Montréal

Direction des bibliothèques

AVIS

L’auteur a autorisé l’Université de Montréal à reproduire et diffuser, en totalité ou en partie, par quelque moyen que ce soit et sur quelque support que ce soit, et exclusivement à des fins non lucratives d’enseignement et de recherche, des copies de ce mémoire ou de cette thèse.

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(4)

Université de Montréal Faculté des études supérieures

ET

Université de Paris IV - $orbonne

coÏe doctorale V Concepts et langages

Cette thèse intitulée

Logique du probable et épistémologie théologique

dans

les

Essais de théodicée de Leibniz

présentée et soutenue à l’Université de Paris IV - Sorboime par

Àrniick LATOUR-DERRIEN

a été évaluée par mi jury constitué des personnes suivantes

Président-rapporteur : Mnie Fabienne PIRONET, Université de Montréal Directeur de recherche (Université (le Montréal)

M. François DUCHESNEAU

Directeur de recherche (Université de Paris IV - Sorboime) $

M. Michel FICHANT

Membre du jury M. Frédéric DE BuzoN, Université de Strasboiirg Exanilnatellr externe Mine Martine DE GuDEMAR,

(5)

iii

Résumé

\Iot,s—cleis Philosophie — I\Ivstère — Foi — Probabilité — Démonstration — Crédibilité —

Miracle — Préso;nptio;i — Dia1ect.icue — \raisemblance.

i\ous étudions les Essais de théodicée. publiés cii 1710 pa; G. \V. Leibniz. afin de repé

rer laméthode théorisée et utilisée pour traiter l’épisténiologic dc la théologie (lifétieim4.’,

et. partie fièrement la défense des mystères. Dans le Discours préliminaire, qui cherdw ô

garantir la valeur de la raison en théologie contre les attaques de Pierre Bavle. Leibniz et;u luit. que la logique démonstrative suffit. pour rèpolldre aux ohectioiïs contre les mystères.

Cette position bien connue confère à Leibniz le rôle dialectique négatif de répondant., te

qui marque une évolution dans son oeuvre quant à la possibilité de prour positivement le mystère. Mais en pratique, la méthode utilisée dans la Théodicée nest pas miiqUement

réfutative, donc négative, et pas non plus strictement démonstrative. Les arguments dé veloppés recourent. awx accims métaphvsitjues. notaimiient à la déin.oitsfratzon. t)pti7îui.’tC

qui prou’’ l’optimalit.é du momie. mais en outre. le texte conduit. des pietives positives partieiles, dites sun7oqa.toi ies, que nous rat tachons à la théorie h’il iiizwiuit’ de la logictue

du probable. La recherche dune niche épistémologique potu le nivstère apparenmlent. 11011

vraisemblable (tpour la foi montre l’iniportance des fondementsde la croyance. des motqs tic cnddntitc., rationnels, cuoique non st.net.enient. démonstratifs, et. relevant. de la Probabi

lité. Ces motifs sous—tendent en partie la présomption tic vérité de la religion et. sont donc niénie théoriquement, préalables à l’usage négatif de la réfutation déiiioiistra tive. Lcd uuz tend le plus possilile à tracluirc’ en termes rationnels des notions liées au mm-stère ainsi le miracle et laglôce. mais aussi le prol11ème du mal qui, quoique ne relevant pas uni( tuenit’nt.

de la théologie révélée, constitue le mystère le plus discuté daims la Théodicée.

ime situation du type de texte due constituent tes essais exotériques ainsi qu’un aperçu historique de la.constitution philosopluque du probable. ilous abordons les notions c’t. les pistes méthodologiques autour du probable tel qu’il peut. s’appliquer à la. théologie

chezLeÏbiliz. Puisnous nouspenchons sur la caractérisation méthodologique du mystère et. de la foi, avant. de retrouver, clans la Théodicée, des arg.unent.s probables supplémentaires convergents avec la démonstration opt.iniste et. soutenant la justice divine, tels la. posiioii leil.)Iuziemle sur la danmation et le développement du mthe tic Sextus.

(6)

iv

Probability

and

Theological Epistemology in Leibniz’

Essais de théo

dicée

Ke-”vVords Piiilosopiry - Mystery - Faith — Probabilitv - Demonstration - Credibilitv

- )lirac1e - Presumpt ion - Dialectic - Verisiinilitude.

I have studieci the

Essais de théodicée,

published in 1710 1w G. W. Leibuiz, in order to describe the rnethod theorized and used in tire epistemology of Christian theologv, espe cially in the defense of tire inysteries. The prelirninary Discours, in which Leibniz seeks to secure the theological use of reason against Pierre Bavle’s assertions, establishes that de monstrative logic is sufficient to reply to the objections against Inysteries. Tiiis wTell_lmown position puts Leibniz in tire dialectic role of the

respondens

and shows a phulosophical evolution in lis work concerning the possibility of a positive proof for mvsteries. Yet, in practice, tire method used in the Théodicéecannot lie said to lie orily refutative, or nega tive—nor is it strictly demonstrative. Tire arguments are notonh- fomided on metaplwsica.l developments, notably on tire

optimistic

demonstration, wlilclr p;oves tire world’s optima— lity. Tire text also elaborates partial positive proofs, a

superemgntio

that. I have comrected with tire Leibnizian theory of probable logic. Tire reality of an epistemological gromrd for nrysteries which appear as noir probable, anci for faitir, points UI) tire importarrce of tire

foundat.ion of belief — tire motives of credibiÏity, which are piobah1e and rational, though irot strictly denro;rstrative. Those ;rrotives partlv unclerlie tire presunrption of tire truth of religion, so thev precede theoreticaliy the negative use ofdemonstrativerefutation. Leibniz tends to give a rational translation for tire coircepts arouird nrvsterv ire does so with nui-racles aird grace, but aiso with tire questioir of evilin tire world. which crnrstitutes the iriost discussecÏ ;nystery in tire Théodicée. even if it is not a inatter oni for revealed theoÏogv.

After a review of tire type of text that coïrstitutes tirese exoteric essays aird a lilstorical survey of tire pirilosophicai treatnieirt of probabulitv, I exarniued tire notions and tire at— teirrpts of a nrethocl of probability applicable to tireology in Leibniz. TIen, I eirdeavoured to eicit tire irrethodological characterizatioir of tIc coircepts ofnrvsterv aird faith. Finallv, in tire practicai argumentation of tire

Théodicée.

I found sonre probable arguments iir sup port of divine .justice, iir additio;r to aird coirverging with tire optiinistic deirionstration— for

(7)

Table des matières

Abstract

Table (les matières Liste des tableaux Liste des aÏréviations

Reiiiercieiiients Conventions Introduction

Le thème de la théotlicée Leibniz et la théologie

Théologienaturelle et théologie révélée

Mystères, foi et. épistémologie Irtégrations theologiques

Méthodes leibnizie;mes cii théologie Plan

I Pertinence générale du probable dans la

Théodicée

31

1 Réponse aux objections

1.1 Démonstration en tliéoÏogw naturelle

1.1.1 Objection démonstrativité de la théologie nat tirelle

1.1.2 fléponses

1.1.2.1 Raison et théologie morale

1.1.2.2 La preuve ontologique et la probabilité

1.1.2.3 Mystères de la raison 1.2 Démonstration en théologie révélée

1.2.1 01)jecti(n démonst.rativité du soutien à la théolOgie révélée. 11W—

thode iréga.tivc

1.2.2 Réponses

1.2.2.1 hidices pi’éc:Ocs de preuve positive

1.2.2.2 Théologie révélée et. probabilité 1.2.2.3 Méthodes probables

1.2.3 Exemples de nivstères expliqués

1.3 (.o;iclusions ni iv y X xi xvi xviii 1 1 8 13 18 29 32 31 31 3$ 39 -It) 13 -1.5 4.5 19 5t) 59 Go y

(8)

2 Le type de texte de la Théodicée 2.1 Plan de la Théodicée 2.2 Essah de théodicée 2.2.1 L’essai dépréciatif 2.2.1.1 Incohésiun 2.2.1.2 Incomplétude 2.2.2 Ampleur et liberté 2.2.3 Expérience et examen

2.2.4 La tliéodicée comme essai de science

2.3 (EuTe exoténque

2.3.1 Statut tic l’exotérique

2.3.2 Leibniz tt la. p1111050pl11e exotér1ue

2.3.3 Notions, méthode et principes populaires chez 2.3.4 Rhétorique et exoterique (liez Leibniz .

2.3.4.1 Langue vulgaire (‘t publication 2.3.1.2 Longueur

2.3.4.3 Ordre et inath’r 2.3.3 Rendre la théologie accessible

2.3.6 Phulosoplne pour femmes

2.3.7 Christianisme, étJuque et aspect pédagogique

II Le probable: historique, notions et méthode 102

3 Repères historiques

3.1 La. conception classique du probable 3.1.1 Aristote et le probable cautionné

3.1.2 Le prol)alnlisnme et la morale religieuse

3.2 Hasard et i;matliéniatiques

3.2.1 Pascal : hasard et probabilité de la croyance

3.2.2 L’émergence de la quantification du probable 3.3 Mutations épistémologiques

3.3.1 Descartes, l’évidence et le pi’obable

3.3.2 La Logique

de

Port Royalet la créance l)rol a1 4e 3.3.3 Locke et lejugement probable

3.4 Rapport méthodologique entre théologie et probal )ilité 3.5 Questions et tendances

3.5.1 Position de Leibmz frwe t une théologie probable

4 Leibuiz et les concepts du probable 4.1 Cadre cl apparition

1.1.1 Probable, hasard et raison

4.1.2 La négativité du probable 1.1.3 Quelques ambiguïtés

4.1.3.1 Savoir (lu probable et savoir probable

1.1.3.2 Probabilité subjective et probabilité ol)ject.ive

4.1.3.3 Probable observé et. probable supposé . 4.2 Les bornes du probable

4.2.1 Le possible 4.2.2 La. vraisemblance 103 104 04 13 119 119 123 2$ 12$ 132 13$ 150 30 34 158 138 15$ 1Go 64 164 163 16$ 169 169 hO vi 63 64 63 63 66 68 69 72 74 j.] 76 79 $1 84 $6 87 90) 91 9.5 97 Leibniz

(9)

vii

4.2.3 Les apparences

4.3 Le probable empinque et contingent .

4.3.1 Probabilité et connaissance enipinqUe

4.3.2 \écessité. vérités et cOiitingence .

4.4 Le probable attesté 4.4.1 Coustittition de l’opiinon 4.4.2 Autonté 1.4.3 Témoignage 4.4.4 Présomption 4.4..5 Le probable et l’assuré 173 176 176 180 186 187 192 197 200 21f) 215 215 219 219 • . . 227 233 ...242 242 • • . 242 247 25f) 25f) • . . 253 26f) 26f) 27f) 276 277 285 297 299 30t) :304 31f) :321 • • • 328 331 331 343

III

La constitution probable de la

Théodicée:

de la religion à l’épis

témologie

350

6

La notion de mystère

352

6.1 Cadre cl appréhension du mystère 52

6.1.1 Place apparente daias les Essais de théodicée 3.52

6.1.2 Les sources du mystère religieux chez Leifiniz 3.53

6.1.3 Mystère caché et respect

5

Leibniz et la méthode probable

.5.1 Le probable (‘0111111e concept niéthodologicue .5.2 La démonstration (‘t le probable

5.2.1 Démonstration dc probabilité

5.2.2 Harmomisation et disparité entre les sortes (le démonstrations 5.2.3 Logique probable et logique formelle

5.3 Sentiers pour la méthode

5.3.1 Analyse des dominées

5.3.1.1 Nature et. accumulationde données 5.3.1,2 Ordre et traduction

5.3.2 Comicordance. convergence et analogies

5.3.2.1 Concordaaice, finalité, harmonie 5.3.2.2 Rencontres analogiques

5.3.3 Attention et. vérification

5.3.3.1 Atte;itioet aninnnlven,io

5.3.3.2 Vérification et impact (le la méthodesur l’attention 5.4 Méthode pi’ohahle et. réforme de la dialectique

5.4.1 Critique leibniziemme et réforme de ladialectique .5.4.2 Rôles dialectiques. présomnptio;i et. sui’érogation

.5.4.3 Réfutation et édfication

5.5 Apports métliodologicues (le l’lustoire et (le l’interprétation des textes 5.5.1 Méthode historique et factualité

5.5.2 Bible et. littéralité

5.5.3 Interprétation. pm’ohai le et. rationalité

5.5.4 Critères en cas de conflit et exemples (1application 5..5..5 Objectif de l’histoire et édification

5.6 Contribution de la urispm’udence

.5.6.1 Dimension jurispntclentielle de la méthode prol)aiile... 5.6.2 Parenté entre jurisprudence et théologie

(10)

-lit) lit) 412 415 421 132 • 45t) 4.57 • 462 • 162 • 16.5 .9 497 497 .‘-iii

6.2 Caractérisation ([U mystère philosophique et. scientifique . 364

6.3 Contenu du nivst.ère et rapport au miracle 370

6.3.1 Caractéristiques du mst.ère 370

6.3.2 Caractéristiques du miracle 372

6.3.3 Dimension positive du miracle 37.5

6.3.3.1 Le miracle (0111111e posSit)ilité métaphvsiqu 375

6.3.3.2 Le miracle : sigile piohahle et, fo;idenre;it testi;ïioniai de la

révélation 378

6.3.4 Evènenwutialit.é et dural.)ilité catégories de miracles 384

6.3.5 Les cieux grands axes ;iivstérieux 86

6.3.5.1 Mystères de la nature de Dieu trnuté Ct mcarnation . . 389

6.3.5.2 Mystères du rapport au monde création et harmome ... 392

6.3.6 Autres mystères 397

6.3.6.1 Résurrection et naturalité 399

6.3.6.2 Eucharistie (‘t conviction -103

6.1 Mystères, miracles et limites de la conniussance 409

6.1.1 Mystère au—dessus de la raison 6.1.1.1 Le comment. et k’ poUrquoi

6.4.1.2 Précisions par rapport à Bayle et à Loche 6.1.1.3 Mystère, miracle et dépassement

6.4.1.1 \ature et probabilité

6.1.2 Négativité du traitement du mystèreclans la Théodicée

6.4.2.1 ‘\égativité du mystère: admission sur prèsoniption 432

6.4.2.2 Le niai et la dèmo;istration optimiste 138

6.5 Fondement. probable du mystère : caution, explication et. traduction en

termes rationnels 445

6.5.1 Rationalité de la théologie leibnizienne et. importance dune proha—

hilisation du mystère 445

6.5.1.1 Intelligibilité du mystère : la. troisième ligne argi.tnieitat.iv(’ 445 6.5.1.2 Comia.issame aveugle, opinion, coeur (le la foi

6.5.2 Mystère p1oba.hle par la caution biblique 6.5.3 Mystère probable par l’explication partielle

6..5.3.1 Rèquisit. d’explication 6.5.3.2 Nature de fexplication

6.5.3.3 Diniension heuristique du mstère 7 La conviction par foi

7.1 Constitution complexe de la foi

7.2 La foi humaine et. les motiLs de crédibilité 7.2.1 Foi humaine et expérience

7.2.2 Les motifs de la crédibilité 7.2.2.1 Motifs et. volonté 7.2.2.2 foi et. volonté

7.2.2.3 Motifs. rationalité et probabilité 7.3 La foi divine et. la gT&ce interne

7.3.1 Foi divine et lumière (lu mystère 7.3.2 Foi divine et expérienc

7.1 Expressions naturelles dit surnaturel

7.4.1 Foi et éthique, grace et. vraisemÏ.)lance niorale

472 472 476 -176 478 178 180 182 492 492 496

(11)

7.4.2 La grace et l’attention .) 8 Analyse d’éléments de la

Théodicée

8.1 ProbaÏilité et dialectique réponse à Bavie 8.1.1 Historique du rappor t à Bavk’ 8.1.2 Ba.vle et la Théodicée

8.2 Le bien probable, par la science et la inétapIrvsiciue

8.2.1 Observation scie;it.ifique les lois du nieuveinent 8.2.2 Le système : harmonie (‘t organismes

8.3 Improbabilité de la dureté du niai: cieux positions le]I)lliZielmes lace à la

damnation

8.3.1 Dureté de la cla.mnation des non—éclairés

8.3.2 La. supériorité du I1O1u1)re de claimiés sur le nonil ie cL4tis 8.3.3 Les iiou—éclairés. l’e;rtenclement et la lumière

8.1 Probabilité de la justice de Dieu : Dieu conime tuteur et. analogies 8.4.1 Bayle : la raison analogique et. son auto—déracinement 8.4.2 Les solutions de Leibniz

8.5 Le meilleur clos nlonc[es rendu probable : le mythe de Sextus 8.5.1 Caractérisation du nivthe et cies analogies les plus claires 8.5.2 Aspect mystique

8.5.3 Multiplicité des masdlues emboït,és Sextus et .Jwlas .

8.5.4 Trinité et dieux gréco—romains

Conclusion 599 Index 606 Bibliographie Sources Outils Etucles

A Contenu du

Discours préliminaire

A.1 Dimension théorique

A.2 Dimension historique

A.3 Dimension dialectique (rapport à Bavle)

B Rapport à la Bible dans les Essais de théodicée 3.1 Présentation : Bibleet argunientat.ion théologique . 11.2 Liste des codes et abréviations pour ce chapitre 3.3 Préface B.4 Discours 3.5 I partie 3.6 III’ partie B.? 1W par tic 11.8 Quelciues résultats A-i -‘i-iii B-i B-i B-ii B-iii B-iii B-iv 3.j B-vii B-ix 511 318 52.5 326 329 .536 536 339 349 I )avlieÏmes .561 .561 363 369 569 .581 590 627 62? r.) U’) 31

(12)

Liste des tableaux

3.1 Divisio;is de 1i t.1H’o1ogie cirez Leibiilz . 15

(13)

Liste des abréviations

otis utilisons les abr(’viations srnvaiit.es 1)OUT désigiit’ï les textes sOUi’tcs Cla.SSi(jUf’S (‘t.

fr(’quenii;wnt cités1

Arnauld & Nicole2

SIGLE TITRE COMPLET D.\TE

LPR

LLa

logique ou

l’art

de penser (ou Logique de Port-Royal) [13] 1662

Augustin

SIGLE TITRE COMPLET D.TE

UC ]e Utiitate Credendi [14]

]

:ji-Bayle:

SIGLE TITRE COMPLET ]F

DHC Dictionnaire historique et critique [15] 1697

RQP Réponse aux questions d’un provincial in

[16j.

tonic III 17t)-1—1707 OD OEuvres diverses [16]

EMI Entretiens de Maxime et de Thémiste in

[161.

tonic

IV 1707 Bible3

t:LE TITRE COMPLET

R

Actes des apôtres

Stnte pagesuivante...

Les vides clans les tableaux s’expliquent par cc que nous ne fournissons ici que les cia tes des écrits d’époque, et non celles des é(htionS pltis récentes utilisées, dont les années de ptihlication figtirent en

bibliographie. Toujours fluant aux dates, nous donnons ladate (le la prelnèr(’ publication, lorsqu’elle n eu

lieu du vivant de l’auteur, et à défaut. celle, parfois conjecturale. de la rédaction.

2Lorsque nouscitonscetexte, nous nous référo;rs àlacinquième édition (1683-1685) dc’ L ‘Art de penser. Cette édition est augiflentéf’ de plu_sieurs chapitrespar rapport aux précédentes. ce qui pourrait porter à confusion quant à lanumérotation. C’est )ourquoi nous présentonsles références5t)u_s la.forme suiviult.e

LPRj13]11(11) 15. 163.OÙlenombre entreparenthèsesreprésentelechapitreclanslesechtions unà quatre.

le nombre suivant le chapitre ,selon la cmquiéme édition, et le troisiènie la page, selon l’édition critique

Vrin flue nOUs utilisoibs. L’absence de nombre entre parenthèsesindiqueque lechapitre n’a pas changé de

numérotation.

3Lesréférences encours de thèsesont présentées sotislaformesuivante Ep 3 t l—6= Epîtrede Paulaux

Ephésiens. chapitre 3.versets1 à 6et renvoient à la traduction TOB[11. Nous nenit’ritionnuics évidenunent

(14)

.suite de la page précédente

SIGLE TITRE COMPLET

Ap

Apocalypse

1 Co

Première épître de Paul aux Corinthiens

2 Co

Seconde épître de Paul aux Corinthiens

Dn

Livre de

Daniel

Dt

Livre du

Deutéronome

Ep Épître de Paul aux Ephésiens

Es

Livre d’

Ésaïe

Ex

Livre tic

l’Exode

Ez

Livre d

Ézéchiel

Ga

Épître de Paul aux Gala tes

Gn

Livre de la

Genèse

Jb

Livre de

Job

Jc

Épître de Jacques

Jn

Évangile selon Jean

Jon

Livre de

Jonas

Jos

Livre dc

Josué

Jr

Livre tic

Jérémie

Lc

Évangile selon Luc

Mc

Évangile selon Marc

Mt

Évangile selon Matthieu

Nb

Livre des

Nombres

2 P

Seconde épître de Pierre

Ps

Livre tics

Psaumes

Qo

Livre du

Qohéleth

(ou

Ecclésiaste)

1 R Premier livre tics

Rois

Rm

Épître de Paul aux Romains

1 S Premier livre dc

Samuel

2 S

Second livre tic

Samuel

Si

Livre du

Siracide

1 1h

Première épître de Paul aux Ihessaloniciens

2 1h Seconde épître de Paul aux Ihessaloniciens

1 Tm

Première épître de Paul

Timothée

Bossuet

fLE TITRE COMPLET DATE

EM

Élévations sur les mystères

[17] 1682

Clarke:

SIGLE TITRE COMPLET DATE

DUONR A Discourse Concerning the Unchangeable Obligations ofNatural

1705

(15)

xiii

Descartes

SIGLE TITRE (OMPLET

I

D.\TE

AI - OEuvres (publiées par Adam et Tannerv)

[221

-MM Meditationes de prima philosophiaou Méditations métaphysiques

164f)-in [22]. tome VIL pages 1—90 & traduction française t [22]. 16-17 tonie IX. pages 1-72

Leibniz

SIGLE TITRE (‘OMPLET D;\TE

A SmtIiche Schriften und Briefe (publiées par 1’Akademie dt’r \Vissenschafte;i de Berlin) [41]

APC Animadversiones in partem generalem Principiorum Cartesiano- 1692

rum in

[3•51.

tonic IV, pages 3.51—392

B Voir CP

C Opuscules et fragments inédits (pui)liés par Couturai)

1401

CD Causa Dei asserta per Justiciam ejus in

[31.

toliic VI. pages 1710 439-460

CJC Commentatiuncula de judïce controversiarum iii [41], tonie VI.

1669-volume i, pages 548-,559 1671

CMPPE Conversation du marquis de Pianèse et du père Émery ermite in

1679-[41], teille \I. voluiiieiv C (400), pages 2245-2283 1681 CP Con fessio philosophi [45], noté B pour l’éditioll Belaval & in 1673

[41], tonic’_\I._volume_iii,_pages_115-149

DIN De ipsa natura in

[351.

tome IV, pages 501-.516 1698

DM Discours de métaphysique in [35], tonic IV. pages 427-463. [1ÏJ. 1686 tonic IV. pages 1531-1.588 & [1$]

DPI Dialogue entre Polïandre et Théophile in [41]. tome

VI,

volume 1679 iv C (398). pages 2219-2227

DRO De rerum originatione radicali in [35], tonic VII, pages 302-308 1697 ERC Examen religionis Christian ou Systema theologicum in [41]. 1686

tome \I. volume iv C, pages2355-24.5.5

ET Essais de théodicée in [35], tome VI. pages 2.5-36.5 171f)

FdeC

OEuvres

(publiées par Foucher dc Careil) [34]

FÉC

Dialogue sur la nature des trois vertus divines, foi, espérance et

1685-charité

in

[411,

tome VI, volume iv C. pages 2514-2529 1697

GP

Die philosophischen Schriften

(pu])liés par Gerha.rdt)

1351

GM

Mathematische Schriften

(publiés par Gerhardt) [32]

Grua

Textes

inédits (publiés la; Grua) [42]

LW

Briefwechsel zwischen Leibniz und Christian Wolff

[33]

MC Meditationes de Cognitione, Veritate et Ideis in [3.5] tonic IV. 1684 pages 422-426

Mon La Monadologie in [35], tome VI, pages 607-623 1714 NE Nouveaux Essais sur l’entendement humain in [35]. tome V

17D3-[41], tome VI 1704

NM Nova methodus discendae docendaeque jurisprudentiae in [4Ï]. 1667 tonic VI. i, pages 262—364

(16)

xiv

.uite de la page prtcédente

SIGLE TITRE COMPLET DATE

PNG Principes de la nature et de la grâce ‘iii [35], tome VI, pages 1711 598-606

R Correspondance Leibniz-Clarke (présentC’e par AiicIr Robinet)

[281

SN Système nouveau de la nature et de la communication des sub- 1695

stances in [35]. tome P, 1)Ies 471-477

Locke

SIGLE TITRE COMPLET DATE

ECRU Essay concerning huma n understanding [56] 169()

Abbé de Moissy:

SIGLE TITRE COMPLET DATE

MPTM La méthode dont les pères se sont servis en traitant des mystères 1683

[611

Spinoza:

SIGLE

]

TITRE COMPLET DATE

hP

]

Tracta tus theologico-politicus [64] 1670

Thornas d’Aquin:

SIGLE

]

TITRE COMPLET DATE

ST

]

Somme théologique [6$] 1266-1273

Tolarid:

SIGLE TITRE COMPLET DATE

CNM Christianity not Mysterious [69] 1696

Valla:

SIGLE TITRE COMPLET DATE

(17)

Olivier

«11e that helieves, wit.hout ha— vnig airv reèismi for belicvmg,

max- be iii love with Lis own

ftuicies, but neither seeks t,ruth as lie ought, 110f PY tlif’ ol)e— dience due to Lis i\Iaier> Joim

Locke, Essay Concerning Huma n Understanding. IV xvii 24. 607.

«Conime il est dans Finfini bleu

Un centre où les poids se suspendent,

Ainsi toutes les âmes tendent A leur centre unique, leur Dieu Et crnmne les sp1ires de flammes Tournent en s appelant toujours,

Ainsi d’harmonieux amours font graviter toutes les âmes.

Sullv Prudho;ume «Le nioncle des âmes».

La vie intérieure

«Here a ;nan secs a maclù;ie as a god, ancl there a ma.ii secs God as an argunient; ami

a.nother uses nian’s argmnent quite as if it were a tool, a machine of Lis own» Theoclore

(18)

Remerciemellts

.Je tiens àeXpi’mier111es reniercienients envers tous CC1LX salisquicetterecherchen’aurait

pu se poui’suivre et se terminer. Tout d’abord, je 51115 extremenient recomlaissaiite à irres deux directeurs de thèse, ciul à traversles difficultés et fécondités d’une cotutelle de thèse,

m’ont offert une très Précieuse codirection, ponctuée tic sénunaire très pert rents pour moi merci àM. FrançoisDuclresneau, professeur à l’Université de Mont,réalet à M. Michel Fichant, professeur à. l’U;riversité de Paris IV — Sorboiine .Je dois aussi 111es remerciements àM. Pierre—François Moreau, pom’ ses suggestions et son appui lorsqu’il a. été hou tuteur

pendant hou sfjour à l’Ecole nonnale supérieure tic fontenav-StCloucI. ainsi (:]u’à Mmc

Fabienne Piroiiet et M. Jean Grondin, professeurs à l’Lmversité de Montréal pour leur

apport lors de mon examen tic svntirése.

Je remercie aussi le Conseil de Recherches Cil Sciences Humaines du Canada poul’ la bourse qu’ils iii’oiitverséependant quatre aais, ainsique la.FacultéticsEtudes Supérieure de l’Université tic Montréal pour leur bourse annuelle. Merci également. au Centre canadien

d’études allemandes et européennes pour les activités arLxquelÏes ,‘ai pu participer par

leur intermédiaire. .IesuisreconnaissanteenversLMbert—Ludwigs—Lmversitiit c[e Freibourg cil Brisgau pour le s(jom’ que j’ai pu faire entre ses murs en septembre 199$. Tous nies remerciements à la direction et au personnel d’accueil de l’École Normale Supérieure de

Fontenav—St—Cloud, qui m’a accueillie en France Cil 199$—1999. ainsi qu’à la. Maison des Etudiants calia(hens.

Merci également au groupe tic discussion dirigé par I\i. Duchesneau. dont faisaient.

partie M1\l. Vincent Caniarda et Jacques Billette. Merci aix membres de laS.S.P. Yvon

Corbeil, Martin Gagnon. Sébastien Prat, I\Iartin Provencirer, Pasquier Lambert.

Merci à Christ.ine Laplante. poui’ sa relecture et son aide loui’ les textes en italien,

à Lai’titia Laumonier pour sa relecture, sa collaboration aux démarches outre—Atlantique et ses suggestions. à Olivier Derrien pour sa relecture et ses dépannages infonnatiques, à Robert Latom’ p0111’ ses aides en tous domaines, à Ellen Tlioringt.on pour sti hospitalité

(19)

xvii

lors de mou séjour

a

Piinceton, àClaire ROJ)erS P0U1 SOu aide en anglais. à .Ju(e1Vui(’ Dovun P°° Soi) appm constant (‘t aflÏi(al, à .TOOH(N’ Fiuui poUr diverses dC’marches. 1er(i (‘fleure à Sophic Brouillet. et \Iarie Lecouvev pou les ilombreuses discnssions, à i\I. Guv Brouillet.

pour sa génrosit’ en matière de documentation. Et merci à tous ceux (U mont donné leur soutien et leur lnmiour, en partitiilier \atliahe, Stéplianie, Mira Ki;ïi et Erik.

(20)

Conventions

Dans le cours du

texte

de la thèse, les codes suivants sont retenus

— Les titres et les abréviations de titres sont donnés

en caractères antiques italiques

(J)ar eXem;)le

Essais de théodicée

OU

ET).

— Les flots Cli hmgiw étrangère employés dans le

tours dU texte. c’est—ii—dire hors des

citations en note de bas de page, sont mchqués en caractères obliques siiiiples (par

exemple : a priori).

— Les ternies surlesc tuelsl’argumentation porte

mu’ insistance sont donnés <‘ii italiques

classiques, <t s’il <‘st 1)eSOlll C[UflC <hflèi’enciation nuiltiple. t’ii petites capitales ou en caractères gras (par exemple le probabte. le VR;ISE\IBL\BLE. le crédible). ‘\otOns

que da.;is les citations que nous rapportons, sauf mention contraire, les mises cii

évidemn e sont del’auteur.

— Les références niarquées ia des numéros entre crochets droits renvoient

notre

bibliograj lue en fin de document. pages 627 i• Par ext’mple

î771

Adants, Bol)crt.

Merrihew (1994a), Leibniz Determinist, Theist, Idealist, Oxford, t)xlhrd Universitv

Press. 133 pp. Nous désignons les ouvrages par le noni de famille de l’auteur oit (les

auteurs. la date. ainsi que ce nombre entre crochets droits (jul nidique a place dans

la bibliograplue.

— L’emploi des crochets droits en cours de citation ill(hclue une mo(lification nuneure

faite au texte, ou un conmierrtaire de notre part.

— Saufmention (‘Xpressenwlit contraire, l’orthographe <les textes français a été svsté—

(21)

Tilt

ro

dUCt

lOil

Le thème de la théodicée

En tlécidaiit cl’affruiitcr Ïépmelu( rapl)ort entre Dic’u tt liniperfe’t.ion du monde par

la puÏ)licatioll en 1710 de ses

Essais de théodicée,

Gottfried \Vilhidhui Leilmiz n’avait certes

pas la conviction (le pi’oposer mie tliéniarque ileUve, mais telle de repremitre i nouveaux frais(‘t SOUS Ullangle (liiilui soit PfOP1’e unfaisceau de cluestions très profoncles. tant parce

qu’elles sont anciennes que larce (yU’elles touchent l’àmut’ au plus nitine de ses doutes (‘t

coiivic t,ioiis. Chez Leiliniz lui-nième, l’intérêt 1)0111’ cette (1uestiOll i’euioitt’ ltrt loin, au-delà de l’Examen religionis ‘hristian de 1686, au-delà nième de la Con fessio philosophi écrite à Paris cii 1673. connue ROUf être. de l’aveu in int’ dc l’auteur. la pi’t’imèrt’ (‘squisse

de la

Théodicée.

En elfrt, ou peut retrouver cette problématique très tot dans la carrière de l’auteur. notamment jusqu’au Von der A/Imacht und Aliwissenheit Gottes und der Freiheit des

Menschen (1670_1671)6. qui montre déjà cm intérêt de la part de Leibniz pour la quest.iull

du mal et la conciliation entre la liberté de l’homme et la tmite—puissauict (le Dieu’.

Naturellement, tians les Essais

de théodicée,

Leihniz entent bien imiover en ciuelciue

manière en nistaurant une perspective rationnelle cohé;’ente plus (Olliplète que (ellt’ de ses 4D’après le titre complet, le théine abordé se déploie en examen de «la bonté de Dieu, la liberté de l’honmie et l’origine du mal». Contrairement à CC que cette ‘mii peut sembler indiquer, un

regardsur le texte iitcbque que l’articuiat.io;i très dialectique del’ouvrage se fonde itou pus sur tilt exposé déductif ou successivenic’nt descriptif de chacun de ces éléments de façon détachée ou jlLXtaioSée en un plan iflefarcluflue, mais sai 1cm mtégiation pohéndctie et dynairncjue à la cluestioli (lu (11cc (‘nitre Dieu (‘t le mal créé,

5A VIiv C, 2355-2455.

‘A Vii, 537-515.

TS’il y a une évidente évolution de méthode et d’accent aulong de toutes ces années tiants la manière

de traiter le problème, il est assez frappant de constater que l’auteur montre mie grande constanit’ tIiis la manière deposer et de présenter laquestion qui constituele noeud du problénie. \oui par exemplele début de laprésentation du texte de 1670au sujet dclaliberté del’honmie : «Unter allen fragen, so das

I\Ient.scldiche Geschleclit verw’ilTet,, ist keine nuit nicher hitze getriehen. dffter wietlerholilet, getiduliclier und gra.usaluer augeiibet wordenaisthese Strittigkeit» (A VI i,537). Cettedésignation de la question sert à la présentation de la question du soplusme de la Xôyoc apyôç (512). 11 est difficile de ne pas reconnaitre l’enchainement de la Préfacedes Essais de théodicée

§

7 (GP ‘1, 29), où le fannetcx passagesur les derLx lainiinthes (lui embarra.ssent le genrehumain précède totit Juste ime discussion du sopltitinc tt ta razson paresseuse...

(22)

INTRODUCTION

prédécesseurs sui’ le prohlC’me du niai, ruais il s’inspire aussi cies avancées pi’”existantes en la niatière, en les rappi’ochant, les complétant, les confrontant, les rectifiant à l’arme

des prmcipes qui li’ guident. dans le role de juge qu’il adopte. Leibniz ‘ cii lecteur

et en conciliateur, et vise à. départ,agci’ les opinions divergentes, I)ar)is extrémc’s, à la lumière de 1 expérience acquise et du s stème élaboré. Il s’fflscfit tic cette manière tians

l’histoire tic la pensée théologique et pliilOsOplilqUe tout à la fois5, et son intervention stimule fortementdivers débats ultérieurs, quireprendrontlargement le thèmedéjà ancien, niais toUjours la;icirani, [u muai tians le monde, liraisaussi leternienouveau et. coitunode de

tJ,éodicce, forgé par Lcibnizpour lacirconstance9. II faut dire que contrairement à d’autres

écrits leil)lliZiells parfois sur le méine sujet, et ciemem’és longtemps sous li’ boisseau. cet

ouvrage fut publié de son vivant., afin de prench’e plate nnniéciiate;nent. tians les disputes contemporaines, ce qui lui a donné un etft’t doctrinal sensible sur le plan de l’histoire des idées, lui permettant. tic s’inscrire notanvaient. dans l’lustoire de Ï’Âuikhii’tzngnaissante.

En effet, avec ou sans référence explicite à. son ouvrage, la désignation tic ce problème pai’ticuher du rapport entre divinité et imperfection pal’ le nom tic iÏtéodio’c a connu une

certaine fortime en théologie et en philosophie critique tit’ la religion itu X’\IIF siècle’0. Après une certaine c’lmte tic’ lengouement. pour ce ternit’ tians les débat s autour’ dc la.

religion au X\1IP’ siècle, particulièrement en France, \‘ictor Cousin art XIX1’ siècle a réin troduit le terme clans le pi’ogranune officiel tic l’enseignement français tic la. philosophie en

1863. La iÏtéodncée intervient ici sous une acception pins largec’t. moins sp(’uihciuenit’nt liée

au problème du mal,désignant assez globalement, la branche pliilosophique tic la théologie, lerapport. rationnel au divin, depuis les ireuves de l’existence de Dieu et de l’immortalité

dc i’ànie •jusqu’a.ux bases de la morale religieuse. Ce glissement, s’explique pcut—ètrc’ par cc’ que la conciliation entre le mal du monde et la perfectiomi tic Dieu constitue l’un des

problèmes théoriques et pirilosophiques les plus graves posés au christianisme’ -)ir Sparn (1986) [2541.

ll est. d’ailleursassez difficile de se faire mie idéc’ incontestable (te ce queLeilmizentendait très pfécis(”— meutSOUScette acception. car(etauteur pourtant. féru de défuiution,s exactes et. tonc.tat.rïces w’ fournit pas dans son oUvragede reprise c’t. tic délfliut.ation (lu ternie qu coumiuie son texte, ternie vjsihlenient dérivé des motsglef:s èrôç (dieu) et. ètxè (justice). Entre la. ustification de Dieu et la justice divine, noustUsposoiLs

simplement de ce passage d’tme lettre (lui dément. l’idée qi.ie «Tliéotlicéc» Soit. le nom ou h pseudoin-me

de l’auteur «it.a ut Thcodic;aca sit doct.rina tic jure et. •justit.ia Dei> (Lcibniz iDes Bosses. 6 janvier 1712.

(GPII, 428)).

‘°Témoiii. par exemple, le fameux texte de Kant, cii 1791, L‘insuccès de tous les essais philosophiques de théodicée 1271 (193-211), qui ne cite pas expressément l’ouvrage de Leibniz et, n’en reprend PuS le plan, niais qtu tâche d’en démonter la mécanique argurnentative dans tous ses axesenvisageables clans tin cadre kantien. Déjà. d’ailleurs, la seule allusion ii (les «essais» dethéodicée dc lapart’.de Kant. donne une coloration spéciflqttenieut. lei )Iuzieiuiei lamanière qu (‘st. hi imphcit.cntcmit. visée.

(23)

INTROD UCTION 3

Para.llèlenient. dans les études leibnizieii;ies, la fiui du XIXt si’c1(.’ et surtout. ic d(’l)Ut du

xxe

SiC1C, avecles travaux de Russeil et de Couturat, oiit privilégiélasl)ect 1ogicw (l( l’oeuvre de Leibniz, avec un certain désint.érét pour sa chniension t.héologiqut’. vue connut’ une conséquence,voire comnie Un appendicetic constructions 1.)lus centrales, plus originales et plus fondat;rices. Ài;isi, la théodicée leibnizie;me, tant au sens étroit (Itic’ dans un sens plus large, n’a pas été au coeur tic nombreuses recherches effectuées au cours du siècle.

Actuellenrent.

cette

tendance s’est inversée et les commentateurs 5e tournent à nouveau vers des textes (le théologie leibnizienne, et particulièrement vers les Essais de théodicée, à. mesure que l’ouvrage se relève du prC jugé russellien d’hypocrisiett tic superficialité’2 et à. mesure qu’on ‘ aperçoit les liens avec d’autres pans du leil)nizianlsme.

On a reproché à. cet ouvrage son aspect éclaté. En effet, Leïbniz compose un ouvrage étendu, tentaculaire. de construction hachurée et complexe. qui présente avec mie sorte de ruse sincère (ou de franchise louvovante) des arguments remarquables de su] )tihté et de mesure, ou alors étrangement tronqués. naviguant aussi ci’exeniples frappants en allu sions tecinriques. On a souligné que le texte abordait un sujet peu circonscrit. De fait. la

Théodicée

présente une thématique à. la fois défiurie et bou;’geonnante’3. produit tics déve

loppements tlréologicues, n1étaphvsicues. étluttues. lnst.oriciues. parfois pliysitjut’s. u l’aide d’outils jurisprudentiels, dialectiques, lierméneuticiues. logicues. analogiques. inférentiels. Il n’est pas toujours aisé de cerner la. succession tic détail (le l’arguniemtta.tion, qui bon dit tic raisonnements serrés en digressions curieuses. de dénégations en déclarations, de preuves pal’ l’absm’de cii détours analogiques, de citations modernes en allusions bibliques,

de thtbdicéc. «Lemot “théocicéd’ nfini pardésigner ce que l’on appelait autrefois la “théologienaturelle”,

c’est—à—dire la science de Dieu (elle qu’elle peut s’établirpar les seules hunières (le laraison, en dehors de

tout appel (a.u moins explicitement) auxenseignements dela révélation» (Amnamum(1946) 180], p. 221). Ceti e dérive de la diéffiiltion est cl’aillem’s critiquée par Secretan (1986) j249j connue une «extension abusive» (p. 68). Précisons cii outre que, de manière plus contemporaine, en pihlosoplue analytique (lela religion, une série de débats théologiques portent surune notion de t.héodicée qui. si ellen’est pas historiquement toujours leihmziemme, n’en désigne pas nioiiis im concept très proche de la titématique traitée dans les

Essais de théodicée, sait le rapport théorique entre providence divine et hmtpc’rfection (lu inonde,

Russell est coutumier de remarques sarcastiques et acerbes sas’ la valeur des oeuvres théologiqueset éthiques, et généralement face à tous les écrits publiés de Leibmilz. Parmi d’autres’. «To please nprince, (o ;‘efute arivalphilosopher, or to escape t.he censures of a theologian. tLeil)nizl would take anv pamns.It. is to such motives that we owe t.he Théodicée. j...] Few of lusworks are fi’ee front rehrence to soute particular person. and ahuost ail aremore concerneci to persuade readers than to provide the irrost valiclarguments.

This desirefor persuasiveness must ahvavs he borne htnund inreatling Leibniz’s works. as it. lcd 1dm to give proenhnence to popular and pictorial arguments at the expeiLse of t,he more solid reasons which lie bunecl iii obscurer w’rit.ings» (Russeil (1900) j63]. p. 1—2). i’sous nous cont.citt.erons de ;iok’r ici c,w’ selon

Hanter (1993) [183]. le ton railleur tic Russell dépend en par tic (le la. méthodologie choisie par le penseur

anglais, etmiotanunent clans son ouvrage sur Leibniz.

‘3Leibmz lui—ménre admet volontiers à plu.sieurs reprises att cours de la Théodicée qu’ils’est permis des «digTessioiLs>, potu’ (les propos divers (en ET, Discours§ 11, (GPVI. 56) sas’ le nionopsvclusuie; en ETI § 98. (GP VI, 157) sas le père Friedrich von Spee. Voir aussi Leibnizà Th. Brnnett.. 30 octobre 1710 (GP

(24)

INTRODUCTION

4

de vastes emprunts en apports originaux. tic théories efl exemples, d’évitements en affron—

tement.s. Le

tout. semblerait niemne unifié par le ton serein et fi’rme face à un adversaire

principal SiliOli uiiicuc, plus que ia’ une direction concertée et Const.flntc’ selon un plan choisi. 011 a encoreU blâmer l’orieirtation du

texte

commue témoignant tic pr(’oecupa.tioiis

P’ trop populaires. OU parallèleiiieiit. par trop courtisanes. ()n peut nieine s’ntciigiier de

l’étroitesse d’une perspective seulement chrétiemme. qui ne cherche pas t excéder un cadre

iniposé par lépoque. mnalgié U11 rationaiisnw fondamental, OU 5ii5i11Cfcontre la stérilité,

voire le rid cule tic l’opthmsiiie ternl)le cui s’y profile trOl), ou de la liberté 1 peutétre

ne s’y profile pas assez.

Toutefois, la défense tl’un texte à lévidence capai)le de se soutenir seul contre les re—

proches ne nous concerne in ne nous intéresse, sauf pour autant ue la situation contestée

de la

Théodicée

force et stimule le cloute, le questimuienient. l’écoute. Notre polit çte vue

concerne davantage la méthode employée pour traiter le sujet. que ce livre aï)orcle. \ous

nous interrogeons sur la manière dO1it ce monument ciéruditio;i proc ‘tic efiectivenrent,

réellement, dans la concrétucle et le détail de son déroulement, poursoutenir les proiiléumes

théologiques dont ils’estérigélegardien et commentcettepratic lue s’insèretians saconcep

tion épistéi;mlogique de l’époque.

Pour baliser notre analyse, il va de soi que les très iloinbrerLx travaux effectués sur la.

question ont. été d’uii apport. précieux. Malgré mie occasionnelle imprécision de détail, les

travaux de .Iean Baruzi au déi)ut du XXt siècle et rarement explorés tieptis. sont très

marqués parune approche t.héologicueetont apporté desdir(’ctmiisd’anal seintéressantes

que nous avons à l’occasion essayé de retrouvert. Lii demi-siècle plus tard, le vaste livre

tic

Gaston

GrualG, basé sur une ciocmnentation très accrue et. finememrt mise à contribu

tion, s’est directement intéressé au sujet des Es5ais

de théodicée.

Depuis, quoique sans la

profusion qui a marqué les thèmes métaphysiques et scientifiques. des recherches omit été

effectuées sur l’influencede la

Théodicée,

la source et. le développement, tic certains thèmes

théologiques, et de plus en plus sur la structure des precives lcd)mziennes tic’ l’existence

de Dieu. Ces travaux plus récents bénéficient. des analyses incitées sur les autres branches tic la phiosphie leibnizienne (métaphysique, physiciuc’, biologie, mnatlténiat.iqttes, logique, histoire. épistémologie et. sciences juridiques’7).

‘‘\‘ojr Bariizi (1907)

t861,

(1926) [87] et (1916) 1881.

‘\ii’aussi d’autres ourages également orientés vers la théologie, etcjinont. l)ar’u (‘11 alleiiiandVers la

nième époque, notamment, Tht5nes (190$) [2601.

16(1953), Jurisprudence universelle et Théodicée [1651.

(25)

INTRODUCTION

Leibriiz et

la théologie

Théologie naturelle et théologie révélée

[n des points intéressants — et délicats — du l)rel rap])el lustonquc que nous venons de conduire concerne le lien étroit tissé entre l’approche k’ibnizieiuie tardive de la thé€logie, qe1011peit vouloir baptiser iûchéc, et la théologie naturellt’ 011fationnellt’. Sur la l)a.se de l’acception cousmielme du te-me,

il

peut etre tentant tic luïut.er. chez Leibuiiz mena’, la théologie à son aspect naturel. Ce rapprochement est d’autant yus spontané que l’aspect naturel (le la théologie s’identifie avec une part de la métaphysique, et que les thèses métaphysiques de la niaturité k’ibmzienne sont pa.rticulièrcinent bien connues aujourd’lmi. De plus, il est clair que les

Essais de théodicée

témoignent d’tuie nette faveur octroyée à

la théologie rationnelle. On aurait d’ailleurs niai imaginé le théoricien le plus fi’rnie du

principe que rien n’existe. (lue rien ne se fait sans raison, opter pour une théologie toute centrée sur l’expérience intérieure, l’indicible. ou sur la. vision extatique nia mystique’5.

Il

est vrai en outre que de miOmbrelLx textes précédant la Théodicée témoignent de

la. part tic Leibniz d’urne volonté de rendre déductive lét.ude de la théologie._\ t out le

moins Fauteur pr(’seiitc’—til um tel lJrogr’s comme souhaitable (‘t

thars

une large niesure réalisable,pourvut que l’on perfectionne certains aspects méthodologiques. Ajoutons cjitela

Théodicée

se présente elle—nième. pai’ l’intennédiaire du Discourspréliminairequi (II précise

l’orientation, connue uii texte pour lequel suffit une méthode tirée de lalogiqiw classique. dont Leibmz admet quelle est déjà développée et utilisable rollr l’argmnent.ation et la.

inentation existante. Sui lesmatières théologiques. ont.étéparticuliérenicitt précieux les travaux d’Adam»

(1988) [75]. (1993) [76j, (1994a). [77]. (1994b)

1781.

Allen (1975)

[791,

Blumenftlcl (1988) [96], (1995a) [97], (1995b)

L°$].

Brown. G. (1987) 1106]. (1988) [107], (1995) [108]. Burgelin (1969) juS]. Cook. D. (1989)

11201, Dascal (1987) [125]. (2001) [1261. Gabaude (1973) [153]. (1995) [154]. Goldenbamu (1999) 11611,

McRae (1985) t2051. Mulvanev (1975) [213], Poser (1999) [226]. Butherforcl (1993) [244]. Secretan (1980)

t2501, (1986) [249], Sleigh (1990) f252], $parn (1986) f251] et. Trapnell (198$)

12631.

Pour tracer des hem

avec la méthodologie d’autres branches de la pltiloûplne leib;uzicmte, nous avons notairunent recouru

auximportantes avancées rie Belaval (1962) [89], (1973) f90], (1976) t911. Duchesncau (1993) [132], (1994) [133J. (1995)

[1341.

(1996) [135]. (1998) f136]. (2000) [137], Fichant. (1992) [113]. (199:3) [144]. (1995a) [145],

(1995h) [146]. Gaudemar (1992) [157]. (1994) [15$], Kaimowski (1977) f189j, Olaso (1975) f2191. Parmentier

(1995) [54], Bauzv (1995) f229]. Rilev (1986) f2321. (2001) [233]. Bobinet. (1982) [234]. (1986) [2351. (1991)

f236]. \Vilson. C. (1987) [275], (1989) [276], saisparler de Daston (198$) 1128], Hacldng (1971) f169]. (1973)

[170], (1975) [1711et Hald (1990) f172] pour l’histoire des probabilités.

‘5Leibniz a, certes, déjà étéqualifié de «;nvstique> par Baruzi ((1905)

f81

: Trois dialogues mystiques.

voirAVIiv(‘(398 Dialogue entre Poliandre et Théophile, 1679),2219-2227 (399 : Dialogue entre Théophile et Polidore. 1679), 2227-2240; (400: Conversation du marquis de Pianèse et du pèreÉmery. 1679-168 1).

2245-2283), au sujet de certains dialogues à vocation clidremerit éthique.et dont. l’unen particulier met en scène

un sage, un ermite qui fait aussi figure de théologien. Il faut toutefois noter que Baruzi empbvait. le ternie

au scn.s assez particulier de relation à ladoctrine du salut. Au reste, lui—méme. clans tut écrit plus tardif

(1926). a estimé (lue l’appellation (le «mystique» avait,été co;iférée par lui «bien inexactement. cl’aillem’s»

((87]. p.39),sanscependant renieren auctutefaçon l’importance que revétla théologie (laIts le systéine de

(26)

INTRODUCTION G

recherche. Il semble (10111’ approprié et. grandement. finidé dans les textes que ck’ lire la théologie lcil)mziem e, (‘t par tit ilièreinent celle qU’eXprimentles Essaisde théodicée,(0111111e Ufl 01)jet puieint’iit. ou du moms très essentiellement déductif. 1\lieux, il semble (lue L•eibiujz estime fournir la. clef (1’ll;le théologie naturelle possible. qui soit entièrement i priori par sOn contenu, parfaitement. dénionst.rative par axiomes et dehnitions. graee à mie méthode garante de certitutie iiclul )ital )le.

Seulement., au regard de la conduitedu texte particulierpublié en iTit), il convient. de se poser. à l’égard de la théologie naturelle, quelques questions que les remarques Précé dentes ont suscitées sans répondre. En prenner lieu, on pourra. se demander si le grand ouvrage publié de Leibuiiz constitueflircément. laréalisation tic tous les espoirs que lauteur nourrissait. pour l’avemnr tic la science théologique. Autrement dit bien sur, il ne lant pas

s’attendre à un texte radicalement contraire aux visées leibniziennes mais Clirevamiclie. il se peut très bienque ce texte, rapidement rédigé cst rassemblé, en pai’tie d’ailleurs pour des motifsextérieurs, ne rèpomicle qu’à une partie (les prospectives tic sou auteur. Cela vaut sur

tout sachant ce philosophe souvent visionnaire et. souvent épris de développement s futurs qu’il se contente de prévoir et cl appeler de ses voeux. Or, justement, pour aller au—delà des supputations. ainsi que mious l’avons noté plus haut, les Essais de théodicée. en dehors tics annonces ctu Discours, ll’oflrent pas uneimagesidéductive, et surtout 1»ls un profil unique ment axé sur la théologie naturelle. On constate menie flue, pour ce qui regardelat ncluite de preuves par ailleurs acquises pour L.cihniz, et de meule pour de nombreux uonstPuants phulosoplilques (le la théorie de la substance, de l’esprit d’t tic lharnionie préétablie, il est.

nécessaire de se penclicrsur d’autres textes dc Leibniz. lettres et opusculescontemporains.

muais aussi précédents (voire suivants). Eu effet, malgré un aspect parfois aisé et familier,

la

Théodicée

masque des sauts conceptuels et méthodologiques significatiii. qui marquent.

moins des lacunes dans la pensée leibnizienne (hiC dt’s omissions oit des raccom’eis choisis pour l’économie de cet, ouvrage particulier .Àu sujet. de cette dimension cit’ la Théodicée, Aclams écrit justement

‘Encore que, not.o;is—le. il arrive que des ouvrages théologiques de la. mai11 de Leibniz 11f’ semblent pas cflt.i renient. correspondre à sa position CO1UIUC 1)111’ ailleurs (t. j)OSf’itt (k’S qUesi 10115 aux rnt.erpïètes. Outre le cas bien coimu de l’Examen religionis Christian ou Systema theologicum, rédigé d’un point, de

vue catholique, alors (lue Leibniz SC présente plutôt comme lut.lierien, 011 peUt Songer, tt)U]om’S dans le doniaine religieux, â ce trèsvigotn’eux Parallèle entre la raison originale ou la loi de la nature, le paganisme

ou la corruption de la loi de la nature, la loi de Moïse ou le paganisme réformé, et le christianisme ou la loi de la nature rétablie (Grua

1121

I, 46—61. voirFichant 1991) [1461, 427). dc la mainde Leilmiz, dont k’ mn vif etsouvent acerbeau sujet. de certaines pratiques religieuses tolérées et. iiwiiieS approuvées dans l’Examen a dc quoi surprendre. Les intentions exactes chu texte, qui semble étre mie t.radttction avec additions de textesde Toland. liC soittpas éclaircies.

(27)

INTRODUCTION 7

«L’une

des

difficultés tic la

Théodicée.

[..Ï

réside en ce que de très nombreuses “définitions exactes de Leilmiz sont. omises, à tel point quel’on doit se toiu’ner vers d’autres textes afin tic trouverles matériaux nécessairesi un examen plus approfoiicIi>20,

Deuxièmement, il faut noter (lue la thématique tlméologiqtw (liez Leil)IUZ a toujours

été expressément chrétienne. méme dans des ouvrages aussi déductifs de t)1’se’11t.at.io11 (tilt’ le Discours de

métaphysique.

qui se termine sur une apologie de .Téxus et dél ouhe sur la correspondance avec Arnauld, dont plusieurs aspects sont directement liés à la théologie chrétienne21. Leiliniz n’est luis simplement déiste, pas uniclue;nent tenant de la possibilité de prouvt’’ i’atioimelleinent h’exist.cmce du Dieu de la religion naturelle , iu 111ème d établir mi comportement huirmain d’une moralité ratiommelle22. Il développe expressémiierit l’aspect. lûstoriquenient marqué du cadre religieux dans lequel il se situe pour le délendre, soit le christianisme, dont l’arrimage est chez lui globalement luthérien23, bien qu’il se trouve marqué par abondance de ses liens avec des calvinistes et. tics (‘at.Ïloliques ronia is. tarit. ,jésuites ciue jansénistes. L’auteur a d’ailleurs longuement chéri l’idée dc’ réunifier le chil’is— tiaixisme2.

Or. clans cette optique ii’émnqtw, l’existence d’une hase rat.ioruiehle évidenrinent.

commune (puisque commune à toute raison) est certes un atout non négligeable. Cepen dant, si cela était la seule avenue empruntée, manqueraient, alors les éléments cl’ttne vraie conciliationpratique, la discussion et la résolution des tensions séparant. les clu’étierrs sur les questions pendantes après l’avènement dii luthéranisme, du calvinisme et du durcissement, cont.re—n’éfonné tics positions catholiques après le concile de Trente.

Au moins selon cette per’spc’c’t.ive sociologique et politique d’irénisnre, LeibnizSe ti’ouvc ol uligé (le tenir compte (le la révélation vue comme divine et nième de )révoir pour’ elle

une place épistémologique. Et. de fait. dans la pratique du tcxt e des Essais de

théodicée,

les pi’oblématiciucs traitées ténioignent de difficultés propres à la théologie chi’étienire:gr’iice, prédestination, cianmation, péché originel, quoique tics questiolis assez largc’mnent abordées

ailleurs conune la ti’init.é, l’incarnation et l’eucharistie y soient. iu I)I’ésentes. Sous (t’t

aspect. se dresse forcément. la notion de foi, et 11011 plus seulement de raison, et. une sorte

°ÀdanLs (1994a)

[T71.

p. 2 (noics traduisons).

‘Sleigli (1990) (p. 21-21) tend d’ailleurs à resituer la controverse avec .\rnaulcl ainsi que le Discours

de métaphysique dans la perspective de la réunification des EgUses cluét.ieirnes, tout comme le Systema theologicum ou, plus tard. la correspondance avec Pellisson-font,anier.

2Selon le Systema theologicum de 1686, écrit, d’un point.de vue catholique, mais en accordstu (f’ point

avec lesvuesleibruziennes développées ailleurs, ces éléments peuventétreétal >hs par la seulelumière dela

raison naturelle, mais les secrets de l’écononile divine requièrent la révélation pour leur éclairage (EPC. A VI iv C (42f)). 2361).

23Voir ET Préface. GPVI. 43.

2’L’opimuon rappelée d’Augustin selon laquelle iui schisme constitue peut—etre 1f’ plus grand de tous les

(28)

LVTROD

UCTK)N

$

Cl’OÏ)hgation (lu mystère,

et

non plus seulement de la certitude.

Tous ces traitsahcrdés’. méthoded’expositionet d’argiunentation. plac’t’ de la théologie

révélée, dc la foi et. du mystère. ne se recouvreiit pas parfaitement. niais sont lortement liés et Occupent une p1act qu’il faut cei’nei’ plus justement clans la théologie leil)niziemle

à l’époque qui entoure les Essais de théodicée. C’est dire combien uralgré une certaine jus

tesse glOI)ale, l’interprétation clui identifie pratiquenient théologie leil)nizielme (‘t théclogie naturelle procède d’une sunpliflca.tion alaisive. En effet, la volonté net te (t constante chez

Leibniz de réconcilier théologie et rationalité, oufoi et raison, ne suppose iii la rél )ucliatioii de la révélation issue dc la Bible. ni la. réduction de tout. ce que l’écriture contient de sur

plus par rapport aux conclusions de la raison pui’e. iu mémc’ la. mise è l’écart des débats

traditionnellement associés. En ténroigne l’abondante érudition t.héologic1tw (lui habite la plupart des écrits de Leihniz sur la question, et en particulier les Essais

de théodicée.

Pour les raisons que nous avons résumées, afin de rendre compte du traitement leibiiizic’ii de la religion, il ne suffit pas de réduire la théologie de cet auteur à l’aspect de sa niétaphivsique démonstrative qui contient Dieu ou qui a du rapport avec lui. Non réduite, la. théologiei’é—

vélée devra, cependant ét.re confonne au cadre fourni pa.r la raison et la. théologie naturelle.

ou plutot, en gardant. une perspective plus leibnizienne, elle devra niontn’i’ la toliérence

(lue sa véi’ité ne peut qute sous—entendre.

Mystères, foi et épistémologie

À l’instar de nonibreux chrétiens. Leibniz accepte l’ex.istence d’mic’ part obscure au seinde larévélation religieuse. En effet., dans neperspective de théologie chrétienne, il est

admis que l’entièretéde la réalitéde Dieu et de son rapport de créateur, de conservateur et

de juge du monde n’est ta.s éclairée jusquà l’évidence par la i’évéla.tion. Le Dieu dc’la Bible est partiellement caché; ses desseins et ses but.s détaillés échappent à l’lionmu*2. Outre

la simple non—compréhensionde certaines données (ou absences dc donnée,) clans la. Bible,

certaines difficultés se posc’nt siute à ce qtuil est prescrit de croir’e selon la tradition dont.

s’inspn’ent plus ou uroinsles diverses Églises, les écrits des pères. lf’s concileset les réumons

de réformateurs. Toutes ces sources, malgré leurs divergences, supposent connue reconnu que certains points demeurent obscurs à l’intelligence lnunaine2, Le christianisme admet 2Tant du point devue catholique que protest.aiit, et notairmient, au XVII” si’c1e. «it is clear t.hat sonle khid ot’“mysteries’ 0f al least. some thesis about the “hiddenness” or “irlcomprellcrLsibilin’’ of civiiritv is

characteristic of ail themajor religions» (Da.scal (1987) [125]. note 1, page 121),

26La notion de mvsO”rc est cI’afflem’s tout autant c[ogrnaticfue q’ bu )lique : les qrands m-sb”res catho— liqucs (trhrit(’, f’ucharLstip. incarnation et iratine du Christ.) d(’coulent souv(’flt (lavalitage dmt.erpr(’tat.ions

(29)

INTRODUCTION 9

([OI1C généralement qu’existent des tensions au nioins superficielles ciitre cc qui est cru et ce (jUi sera compns, OU entre ce qui formel’objetde la foi et cc qui apparaît. à lmtelligeiue humaine : «tout le nioncie convient, que les nrvstères soiit contre les apparciices. et n’ont rien de TaisemÏ)la1ile»2’.

Par exemple, la triiité tic Dieu, (lui n’empeche pas son imité foncière, continue à l’époque de Leibuiz à susciter des débats chez les ciHétiens. sous les at.taclues des soci— mens, à cause tu choc contre le prmc w logique de transitivité ou à cause du statut de .Jésus impliqué par la trinit28. Autre exemple la possihilitC’ tics miracles, anciens et surtout contemporains, cause des frictions rationnelles et. scientifiques. En effet. ce qui constitue poili’ tic nombreux chrétiens mie preti\-’ tIc la. validité tic leur religion entre en co;iffit par ailleurs avec la nouvelle pliilosoplue (le la nature, cu.ti Ioiictioiiw’ seloii (les lois.

TJn miracle tel que le changement de l’eau en vin29, par exemple. htuscule l’expérience et la physique. On peut songer aussi à des cas plus moraux de ntvstères. tel justement. le cas traité tians la Théodicée : le choc entre laperfect,iondu créateuret l’iniperfret.ion du monde quil a produit.. Une combinaison de réactions et de raisomiements voit une tension entre la toute—piussantebontétic Dieuet. l’imperfection.la. souffrance et. le1)éché oniiiiprésciitsdans sa. création. A diversdegrés, sous diverses perspectives, ces questions constituent des nis

tères ca.r ils niarquent. tians le contenu biblique ou dogmatique. ciu1ciue chosecl’inexplituè.

d’inassimilé, d’incompréhensible, de nojstér eux.

À

l’époque de Leibnz, le débat sur la question tiu mal est particulièr’mndnt. animé,

avec les positions thverses (lui s’entrecroisent depuis Descartes. Arnauld, 1\Ialebranclic, Bossuet, •Jaciiielot, King, Locke, Stillingfleet et Toland, samis oublier le vigoureux apport. tic Bavle. dont. la. popularité conduira justement. Leibniz à la publication de la Théodicée. CIrez Bayle, laméfiance devant la raison humaine corrompue produitun pessiniismne cieva.nt la possibilité d’une religion rationalisée30 et aboutit à l’affirmation simple tic la foi sur

la. base de la révélation biblique1’. Cette affirniation stnvit’nt du moins après qu’il ait

donnéespar FEgliseet. que des rarespU’OlC» expresses de .l&ins sm ce qui est. caché enDieu. ‘ou section 6.1.1, page 352.

2TET Discours 2$, GPVI, 67.

retrouve ici des remous sernhlal)les à ce que les ariens, niarncliéen.s <t. adoptianist.es ont suscités dans les prelmers siècles dela. chrétienté. Il V a cl’aallem’s un certain engouement poux des argtuneiit.s des vieilles hérésies clans le XVII” siècle religieux.

21’Jn 2 : 1—11.

30Bavie, (lui qualifie la questiondel’origine dumal de «matière

[• .1

enviroiuiée dechfficultés’>, la compare résoltmient. à. une «hydre à qui l’on ne saurait couper une tête qu’il n’en renaisse d’autres. Lorsque volts pensez avoir bouché l’ouvertine d’une objection, il se trouve cyue VOtLS avez ouvert, la port.e à plusietirs

autres difficultés» (RQPII Préface; CDIII, 631).

(30)

INTRODUCTION

10

abondamment discutéd’abord les absurdités, étrangetés. ïnconclusivités et 1)aradoxes issus de la confrontation de la raison avec la foi. La situation quasi journalistique de Bavle, au coeur de l’actualité philosophique et t.héologicjue de l’heure, rend très sensible la question du mystère et de ses tiraillemellts avec la logique. Seulement, du poiit tic vue bavlien, cette tension pourtaiit net tement niontée en épmgle ne doit pas empecher de suscrire globalementàlavéritédes mystères révélés32. Si peut—être iln’existe pas de véritésrévélées radicalement contraires à la «Ba.ison supréme et universelle qui est dans l’entendement

divin, ou àla Raison engénéral»33, il semble en tout cas qu’il s’en trouve (flhi soient contre la faible portion de raison impartie aux êtres Inunainsu. C’est pourquoi, d’après Bavie,

l’esprit doit «acquiescer sans les coniprendre arx Mystères que Dieu nous a révélés» Au sujet des mystères, le point de vue (le Leihniz est tout à fait différent d’une telle

interprétation. Contre Bavie, et aussi contre Toland pour des raisons opposées1. l’auteur allemand reconnaît la distinction entre ce qui va contre la. raison et ce qui est au—dessus

d’elle. Selon Leibniz, les faits révélésque l’on qualifie à. juste titre de mystérieux s’avèrent, dans uiie certaine mesure, au—dessus de l’appréhension de la raison launaine. Or. d’un

point de vue plus global, l’épistémologie leibnizieime, avec sa prise en compte tics degrés de clarté dajaslaperception37, réservedéjàuneplace très balisée à cequ’unêtrecréé nepeut

atteindre, même s’il ne s’agit pas seulenrent, pas surtout, dun m stère au sens religieux.

De la sorte,l’auteurreconnait déjàcommue possiblelavérité de nombreux faits appa.rt.enauit au monde créé, quoique leur connaissance détaillée soit effectivement inaccessible de façon

distincte à tout esprit limité. En effit, les mystères au sens global sont tels parce qut’ la

seule raison ne Peut les décortiquer entièrement a priori, ce qui ne signifie pas que les mystères soient irrationnels, situation impossible pour des vérités selon Leu iuz. Il s’agit. donc de leur constituerune mche cohérente dans la théorie leibnizienne (le lacomiaissance.

“«Tout ce que Dieu a permis oudécrété

[...,

écrit Banc, est. conforme à toutes lesperfectionsinfinies,

mais la raison enétant cachée dans les profondeurs impéimétraliles de l’Et.re sottverameinent. parfait., nous ne la saurions découvrir», du moins avec: la seule aide de la pau9e raison limuaine (RQP II, CLVIII: OD III, 832).

33RQP II. CLLX: ODIII. 833.

3’Bost. (1994)

f

1011, explique que selomi Bavle : «le croyant doit. essayer de rendreraisonde sa. foi, mimais la raison humaine est si infirme qu’elle ne peut jamais prendre le pas sur la foi» (p. 39). Bref. «Bavlerefuse de renoncer à l’exercice de la raison clans son domaine ou à celui de la foi clans le sien, en min’me temps qu’il prend acte del’impossibilité clans laquelle l’humaine se trouve d’opérer unesvnthé.se entre Sc)n savoir et sacroyance>. (p. 93)

35RQP II, CLVIII; ODIII, 832.

tm6Tolandvisemie stricte réduction du mystère, aunomdela supériorité de la raison individuelle et. de la valeurde l’expérience. Voir CNM 1691. Pour le rapport entre Leibniz et. Toland. voir f ichant. (1993h) 1116]. :l7Clladlue monade porte en elle la représentation de l’ensemble de l’univers avec Iesctuel elle est bar—

monicuemnent accordée.Mais ses perceptions deviennent infinimentobscures car profoncléument repliées, à

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