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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Bulletin de l'Association Amicale des Anciens Élèves de l'École Normale Supérieure de l'Enseignement Technique n° 91

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(1)

les éditions

FOUCHER

1 2 8 , r u e d e R iv o li - P A R I S

- tél. . 2 3 6 - 3 8 - 9 0

E d i t e u r s p é c i a l i s é d e l ' e n s e i g n e m e n t :

C O M M E R C IA L - EC O N O M IQ U E - IN D U S T R IE L

collèges d’enseignement technique

- mathématiques

- commerce

- comptabilité

- dactylographie

- sténographie

lycées techniques

- mathématiques financières

- droit - économie

- informatique

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- gestion

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Pour la préparation de vos cours : nos REVUES PÉDAGOGIQUES

-

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-envoi de spécimen de chaque revue sur simple demande

catalogue gratuit sur demande

BULLaiil de L’flSSOCiflTIOn flfniCME

des fldCKnS (L (V {S

ECOLE

NORUÀLE

SUPERIEURE

NSEiGNEMEN

ECHNÎQUE

N° 91 — JANVIER 1970

Abonnement (un a n ) 18 F Le n u m éro ... 5 F 61, avenue du Président-Wilson 94-CACHAN

(2)

---CARPET, B c l i t e u r , TA

A n n e c y

10 mars 1970

L. et A. ARNAUD

Professeurs

Anciens élèves de rE c o le Norm ale Supérieure de l'Enseignem ent Technique

* pour les C A P Commerciaux

LE NOUVEAU CAHIER OE COMMERCE

A FEUILLETS MOBILES 21X 27

ÉTUDES DE DOCUMENTS COMMERCIAUX

TOME I : Format 21X27 9,50 F

TOME II : Format 21X27 9,50 F TOME III : Format 21X27 10,00F

Pochettes Documents I : 6,50 F Pochettes Documents II : 6,00 F Pochettes Documents III ; 5,60 F

^ p r é p a r a t i o n a u x B a c c a l a u r é a t s d e T e c h n i c i e n

(a rrê té du 30 J u ille t 1967)

Etudes de documents commerciaux

A FEUILLETS MOBILES 21X27

Un volume unique, 150 pages dont 90 documents : Le volume 15,40 F

* préparation aux BER

(p ro g ra m m e s e x p é rim e n ta u x diffu sé s en 1967)

Organisation des entreprises

A FEUILLETS MOBILES 21X 27

(1 " année) fascicule A - 178 pages dont 69 documents : Le volume .. 18,25 F (2' année) fascicule B ... A paraître en avril 1970

La Pochette Tracés C om pt a bl es

10 tracés offset vert sur véritable papier registre.

La pochette 5,80 F

L. DECOUX,

P ro fess eu r d 'E n s e ig n e m e n t T e c tin iq u e

Le C a r n e t d ' a t e l i e r

i volume (10x25). 4 ,0 0f

FOURQUET et LEMESLE

L ' A p p r e n t i IVl enuisi er

1 volume 11X17, 272 pages, 620 figures 6,25 F

G. FONTAINE

NOUVEAUTÉ

Expression graphique et lecture

des dessins techniques

Recueil d'initiation technologique n° 1, broché à feuillets perforés.

Le volume 21X29,7 - broché 14,00 F

A. CHEVALIER

Guide du dessinateur industriel

L'ouvrage de M. CHEVALIER est le premier d'une série que la LIBRAIRIE HACHETTE se propose d'éditer, pro­ gressivement, à l’usage des élèves et étudiants des enseignements techniques.

Ce que l’auteur a voulu mettre au point, c’est bien un GUIDE (320 pages, plusieurs centaines de dessins, sché- fiias et tableaux), et pas seulement un "mémento” . Il a voulu que les utilisateurs de ce livre soient conduits à ce qui est vraiment essentiel ; une bonne compréhension de ce langage commun à tous les techniciens qu'est le dessin Industriel, et une bonne utilisation de ce langage. Par sa richesse et sa documentation et la facilité de son emploi, par la qualité exceptionnelle de sa présentation, le GUIDE DU DESSINATEUR de M. André CHEVALIER sera un compagnon de travail agréable et efficace. M. BOSOM et G. CHATY logique algébres de Boole circuits zsas

Mathématique et automatique

Cet ouvrage de 208 pages illustré de nombreux schémas et tableaux est le prolongement d’une expérience péda­ gogique entreprise au lycée Diderot dans le but de coordonner l'enseignement des mathématiques et celui de l’automatique. Cette tentative de coordination s’est révélée bénéfique pour les deux disciplines : des notions fondamentales en mathématiques trouvent une voie d’applications fécondes en automatique et l’automatique a besoin des concepts et du langage précis des mathé­ matiques.

Cet ouvrage s’adresse :

- aux éléves des classes de 1èf« p et de terminale F - aux techniciens supérieurs et étudiants d'I.U.T., - aux spécialistes d’origines diverses : professeurs, ingé­ nieurs... qui cherchent une meilleure participation à un travail d’équipe,

- aux autodidactes.

- à tous ceux qui s’intéressent à la logique.

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Pour tous renseignements écrivez aux

CLASSIQUES

HACHETTE

(3)

nouveautés nouveautés

-travaux pratiques

d'analyse qualitative

et préparations chimiques

T

et

V

Fe,

f i

Un volume, 256 pages, 65 figures, broché . . 15,00 F

L. KOBEL

G. BUHOT

P. THUILLIER

C O U R S DE M É C A IM IQ U E

3. cinématique

enseignem ent technique supérieur

Un volume, 160 pages, 171 figures, broché (février 1970)

R. TOUCHET

C O U R S D 'É L E C T R O N IQ U E G É N É R A L E

dipoles et quadripoles

enseignement technique supérieur

Un volume, 296 pages, 385 figures, broché . . 43,00 F

c l a s s i a u e s masson

1 2 0 ,

B O U L E V A R D

S A I N T - G E R M A I N

e t Cie

P A R I S 6'

(4)

nouveautés nouveautés

-A. HARLET

P. MARECHAL

©conomi©

et organisation

de l'entreprise

I

ere ^

V3 1 , 0 2 , 0 3

Un vokume ... A paraître en avril 1970

C O L L E C T IO N S D E S B .E .P.

^ M ^ S A lS s

bureau

de courrier

2® année

Un volume, 264 pages, broché 13,00 F Travaux pratiques 6

Calcul mécanographique ... 5,00 F Travaux pratiques 3 ... (Février 1970)

Travaux pratiques 4 ... (Février 1970) Travaux pratiques 5 ... (Février 1970)

LIFE A N D T R A D E

offices

and office w ork

cours d'anglais commercial pour les C.E.T.

Un volume, 192 pages, très nombreuses Illus­ trations, broché (Mars 1970)

Classiques masson e t Cie

(5)

nouveautés nouveautés

-J. NIARD

C O U R S D 'É L E C T R IC IT É

R. MERAT

électronique

terminales Fs

Un volume, 264 pages, 288 figures, cartonné. 18,50 F

E. THUILLIER

mathématiques

M. PARENTEAU

initiation

à la statistique

terminales G

2

et G

3

Un volume, 360 pages, 146 figures, cartonné. 19,00 F

A. CLEMENT

C O U R S DE M É C A N IQ U E

P. SINGE

1. statique

résistance des matériaux

r " G i , G 2 , G s

Un volume, 224 pages, 300 figures, cartonné. (Fév. 70)

cla ssiq ue s masson e t C

ie

(6)

Éditions

de la Capitelle

16, Place Albert 1=' - 30 UZES

T é lép h o n e ; 41 — B. P. n° 10

C O U R S D E D E S S IN T E C H N IQ U E ET D E C O N S T R U C T IO N M É C A N IQ U E

M . NORBERT. A id e -m é m o ire de l'é lè v e d e s s in a te u r. ( 9 6 2 ' mille ) 1 vol. de 210 pages, plus de 500 gravures. C a rto n n é ... 13,50 M . NORBERT. C o u rs de d e s s in te c h n iq u e e t de c o n s tru c tio n m é ­

c a n iq u e .

— 1" Partie. 1 vol. 22x28, 60 pages de texte et 43 planches (program m e de 4' moderne). Cartonné ... 12,00 — 2* Partie. 1 vol. 22x28, 110 pages dont 50 planches (pro­

gramme de 3' moderne). Cartonné ...". . . 12,00 — 3' Partie. Tome I (construction mécanique). 1 vol. 22x28,

84 pages, texte et 68 planches. Cartonné... 14,00 — 3' Partie. Tome I I (dessin technique). 1 brochure 22,5x32

de 80 pages texte et 60 planches séparées dans un emboîtage "Rigidex " ... 19,00 M . NORBERT. E x e rc ic e s de d e s s in de m a c h in e s é le c triq u e s .

— Une notice de 4 pages et 30 planches 2 1 x 3 0 ... 8,00 M . NORBERT e t R. PHILIPPE. T e c h n o lo g ie de c o n s tru c tio n m é c a ­

n iq u e.

partie — Un vol. 22x28, de 200 pages, cartonné... 22,00 — 2® partie — Un vol. 22x28, de 220 pages. Couverture ... 24,00 M M . BOYER, NORBERT e t PHILIPPE. C o u rs de c o n s tru c tio n du

m a té rie l é le c triq u e :

— Tome I. Etude des m atériaux utilisés en construction élec­ trique. 1 vol. 22x28, de 220 pages. C artonné... 25,00 — Tome I I . Etude de l ’appareillage. 1 vol. 22x28, de 260 pages.

Cartonné ... 30,00 — Tome I I I . Machines électriques. 1 vol. de 220 pages 22x28.

Cartonné ... 25,00 — Tome IV . Production de l ’énergie électrique. 1 vol. 230 pages.

22x28. Cartonné ... 26,00 Tome V I. In itia tio n à l ’automatisation. 1 vol. de 300 pages. 22 x 28. C a rto n n é ... 37,00 M . A U G E R . C o u rs de s c h é m a s d 'é le c tr ic ité :

— 1" Partie. Classe de seconde des L.T. Une notice de 50 pages et une série de 28 planches d’ex. 22x32. Sous em b o îtag e.. . . 14,00 — 1” Partie (com plém ent). Notions d’autom atism e... 5,00 — 2' Partie. Classe de 1” des L.T. 1 vol. Cartonné... 18,50 M . V ER D EIL. A .B .C . du b â tim e n t. C o u rs de te c h n o lo g ie g é n é ra le

du b â tim e n t.

— Une brochure ... 6,00 M M . O R L A N D O e t B O V IS . C o u rs de d e s s in de m a ç o n n e rie .

(7)

fg»

9 1

Janvier 1970

B U L L E T I N T R I M E S T R I E L

DE

L'ASSOCIATION AMICALE

des Anciens et Anciennes Elèves des Sections Normales

et de l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique

P ré sid e nts d ’h o n n e u r :

M M . les Directeurs généraux honoraires de l ’Enseignement Technique. M. le Directeur a d jo in t honoraire de l ’Enseignement Technique.

MM. les anciens Directeurs de l ’Ecole Normale Supérieure de l ’Enseignement Technique.

M. le Directeim de l ’Ecole Normale Supérieure de l ’Enseignement Technique. M. le Directeur a d jo in t de l ’E.N.S.E.T.

Mme la sous-directrice de l ’EJ^E.E.T.

S ecrétaires g é n é ra u x e t P ré sid e n ts h o n o ra ire s :

H. COURT : Inspecteur général de l ’In stru ctio n publique. A. B IG U E N E T : Inspecteur général de l ’In stru ctio n publique. M. NESPOULOUS, Directeur du Lycée Technique de Vincennes. A. T H U IZ A T , Professeur à l ’E.N.N.A. de Paris.

J.M. REPEÜIL, Professeur au L.T. de Cham pigny-sur-Mam e. D. SAUVALLE, Professeur à l ’I.U.T. de Reims.

Mme JEANEAU, Sous-directrice de l ’E.N.S.E.T.

Secréta ire ré g io n a l h o n o ra ire du G ro u p e de P a ris :

JU’TTET, 45, rue Bernard-Palissy, à Glen (Loiret).

COMITÉ

PT6Sï(^C7li *

M lle MEGE (EF 46-48), 47, rue de Rennes, Paris 6*.

ViCC“‘PT6Sid6Tlt *

B O N M A R T IN (B 42-44), Directeur a d jo in t de l ’E.N.N.A., 4, rue A .- Musset - (69) Villeurbanne.

Mme B A Z IE U (Aü 44-46), Censeur Lycée de Chelle, la Remise de Brou. 77 - Chelles.

nPTtprnl *

p. PÜECH (A l 44-46), bis, avenue de Verdun - (94) St-M aurice.

S c c r é i O / t T O s a d j o z T i t s ’

M lle PROÜHET SIMONE. Professeur, 49 Bd Aristide B riand, 45 - Orléans. BERMOND (B 55-58), 30, rue J.-Am yot - (72) Le Mans.

BOSOM (B 56-59), 136, avenue de la D ivision-Leclerc - (92) Chatenay-Malabry. M ER Y (B 56-60), 9, allée du M a li - (94) Presnes.

PT6S0TZ6T *

RESSÂy r e (D 56-59), 30, rue Palouzié - (93) St-Ouen.

' P v p f i n T i P T n f l ' i n i ' n ' f " •

PORCHER (B 53-56), 37, avenue de St-Mandé, Paris 12'. A U T R E S M E M B R E S D U C O M IT E

M lle PROÜHET (C 41-43), Mme R EV E ILLE R E (C 49-51), MM . AUBR Y (B 29-31), BOISSIER (B 46-48), BRUN (B 53-57), CHEPDEVILLE (A i 52-5), CLEM ENT (B 57-61), FAR G IE R (EF 39-42), G ABIO N (D 27-29), GAG NO LE (F 38), G AY A R D (Ai 56-59), G REUZAT (EF 38-40) KOSCHER (F 40-42), GARNERO (B 46-48).

a d r e s s e et COMPTE COURANT POSTAL :

ASSOCIATION A M IC A LE DES ANCIENS ELEVES E.N.S.E.T. 61, avenue du Président- Wilson. 94 - Cachan (Val-rde-Marne) C.C.P. Paris 5488-99

Cotisation annuelle : 20 F — Débutants, Retraités : 15 F (L ’année budgétaire commence au 1 " octobre.)

(8)

L E S

E D I T I O N S

F O U C H E R

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Série électronique

MOUNIC Etude détaillée des phénomènes physiques mis en jeu et présentation des connaissances de base des « techniciens de l'électronique ».

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1" partie : Physique. — Applications. — Diodes. —

Transistors. — Thyristors (généralités) 14,90 F

2" partie : Transistors 14,90 F Amplification 1 " partie. — Méthodes graphiques. Pro­

cédés de calcul. — Contre-réaction . . . . 24,50 F

VIENT DE PARAITRE

M. MOUNIC 3" partie : Thyristors 12,00 F

NOUVEAUTÉS

Redressement.

M. MOUNIC Im partie : Procédés de calcul. — Redressement monophasé et polyphasé à commutation naturelle diodes) ... 21,20 F 2" partie : Réglage de phase (thyristors) et applications. 13,50 F

Collection « Les Lycées techniques »

M. MOUNIC, Chimie.

Mme MOUNIC L ’étude de chaque corps sert de support à l ’idée de chim ie et P. CANAL générale la mieux adaptée. Abondante documentation photographique montrant préparations et applications actuellement utilisées par l ’industrie.

Graphiques, tableaux (valences, formules, statistiques f récentes, table analytique de chim ie générale) complètent

l'illustration.

E N V O

Tome I — Non métaux. — Chimie générale 11,60 F Tome II — Métaux. — Chimie organique 14,40 F D U C A T A L O G U E S U R D E M A N D E

(9)

S O M M M R E

Ceux qui s’en vont ...

9

P. Guérin : Le rôle historique du Conservatoire des

Arts et Métiers dans la formation des adultes

...

11

J. Guyénot : Les groupements d’intérêt économique . . . .

17

R. Vayva : Influence de Chateaubriand sur Lamartine ..

2(7

Rectificatif au bulletin d’octobre ...

29

Distinctions et succès ...

30

Mutations - Retraites ...

31

La vie de l’A m ic a le ...

35

Sujets d’examens ...

37

A travers les revues . . . '...

39

Nous avons lu pour vous ...

39

Vie des régions ...

41

Ouvrages reçus ...

42

Ce que publient nos camarades ...

44

Vie familiale ...

45

(10)

J 2 ji I S u t e a u

at t a d o n i t a .

oous <p.tâsaniant

ta u ts

^JtXaiÂtauts TJæ ux

n c u t 1 9 7 ^

(11)

Ceux qui s^en vont

Mme REOCREUX Louis, née SHOONHEERE Renée (A2 39-41)

professeur au L.T.E.F. Le Mont à SAINT-ETIENNE (42) décédée subitement le 22 novembre 1969 dans sa 52' année.

A ses obsèques célébrées le 25 no ve m b re à S a in t-É tie n n e a s s is ta ie n t de n o m b re u x collègues des d iffé re n ts lycées de la v ille , élèves, anciens élèves, am is. m e n t

Nos cam arades, M lle De v il l a r d Suzanne (D 4 6 - 4 8 ) , D ire c tric e de l ’E ta b lis s e - it et M m e Tr a m o y, née T h iv e l Jeanne (D 4 6 - 4 8 ) re p ré s e n ta ie n t l ’A s so cia tio n e t d ir e n t u n d e rn ie r adie u à celle q u i f u t t a n t appréciée.

Que son m a ri, M. Re o c r e u x L o u is (B 3 8 - 4 1 ) , pro fe sse u r au Lycée C laude F a u rie l de S a in t-É tie n n e ( 4 2 ) , son b e a u -frè re Re o c r e u x J e a n -M a rie (B 4 5 - 4 7 ) ,

professeur au L. T. E. g. E tie n n e M im a rd à S a in t-É tie n n e , ses q u a tre e n fa n ts d o n t P aul, élève -p ro fe sse u r à l ’E. N. S. E. T. d " A nnée B , ) , tro u v e n t ic i les condoléances émues de l ’A sso cia tio n .

M. CORDIER Léon (EF 33-35)

professeur d’allemand au L.T.E. Cyfflé de NANCY est décédé le 4 novembre 1969 à la suite d’une hémorragie cérébrale.

Ses obsèques o n t eu lie u à N a n cy, le 6 novem bre, au m ilie u d ’un e fo u le d ’am is, collègues, élèves et anciens élèves.

M m e Da r b o u r, D ire c tric e de l ’E ta b lis s e m e n t (D 40-42) a p ro n o n cé , au n o m de l ’A m ic a le , l ’a llo c u tio n d ’a d ie u x s u iv a n te :

C’est avec une p ro fo n d e é m o tio n et beaucoup d ’ h u m ilité que j ’a i accepté d’ê tre l ’in te rp rè te de l ’E d u c a tio n N a tio n a le p o u r d ire adie u au n o m de tous ses m em bres — chefs h ié ra rc h iq u e s , collègues, élèves, a n cie ns élèves — à n o tre a m i M . Léon C O R D IE R , q u i nous q u itte en cet in s ta n t p o u r re jo in d re sa d e rn iè re dem eure dans ce p e tit v illa g e de L o rra in e , berceau de sa fa m ille , au q u e l i l é ta it si a tta c h é .

L o rr a in , M . C o rd ie r l’é ta it p o u r to u te s les fib re s de son être. Sa s ta tu re , sa v o ix v ib ra n te , la saveur de ses ré p a rtie s , l ’im p re s s io n de s o lid ité et d’ énergie q u i é m a n a it de to u te sa p ersonne évo q u a ie n t, dès le p re m ie r ab o rd , ce te r r o ir d o n t s o n t issus t a n t d ’hom m es e t de fem m es au corps e t à l ’âm e robustes, tra v a ille u rs a charnés, d ’u n e d ro itu re et d ’u n dévoue­ m e n t in co m p a ra b le s.

L o rra in e aussi f u t sa c a rriè re . Né le 14 a o û t 1912 au C le rju s dans les Vosges, de p a re n ts in s titu te u rs , d e scendant d ’une fa m ille paysa n n e , i l f i t ses études secondaires au lycée d ’E p in a l ju s q u ’au b a c c a la u ré a t p h ilo s o p h ie . L a g u e rre 1914-1918 e t l ’im m é d ia te ap rè s- g u e rre a v a ie n t p ro fo n d é m e n t m a rq u é .sa p e tite enfance. L a vue des fa m ille s en d e u il e t des m u tilé s revenus au pays l ’a v a ie n t trè s v ite re n d u co n scie n t des problèm es posés p a r les ra p p o rts de d eux peuples q u i v e n a ie n t de s’a ffr o n te r dans une g u e rre a tro ce . E n m êm e tem ps se fo r m a it en lu i la c o n v ic tio n d ’une fr a te r n ité e n tre to u s les hom m es à la q u e lle i l se p r o m e tta it de tr a v a ille r to u te sa vie ju s q u ’à

la lim ite de ses forces. C’est donc trè s n a tu re lle m e n t que, dès ses études secon­ daires, i l s’in té re ssa à l ’étude de l’a lle m a n d , que, p a r des échanges de le ttre s et de visite s avec des c o rre s p o n d a n ts d ’o u tre -R h in , i l c h e rch e à c o n n a ître la m a n iè re de v iv re et de penser des je u n es a lle m a n d s de son époque. L a c a rriè re de p ro fe s ­ seur d’a lle m a n d lu i p a r u t la m e ille u re voie p o u r a p p o rte r sa p ie rre à l’é d ific e d ’u n e m e ille u re c o m p ré h e n sio n e n tre les in d iv id u s de p a r t e t d ’a u tre des f r o n ­ tiè re s, a b s tra c tio n fa ite des régim es p o litiq u e s ca r, hélas, la m o n té e du n azism e c o ïn c id a it avec le d é b u t des études supérieures de M . C o rd ie r.

(12)

Reçu à l ’E cole N o rm a le S u p é rieu re de l ’E n se ig n e m e n t te c h n iq u e , i l e u t l ’occa­ s io n de fa ir e des stages en A lle m a g n e e t d ’y n o u e r avec des fa m ille s des re la tio n s am ica le s d o n t c e rta in e s o n t survécu à la g u e rre e t o n t d u ré ju s q u ’à m a in te n a n t.

Son service m ilita ir e a cc o m p li, M . C o rd ie r é ta it n o m m é à N a n c y à la re n tré e de 1938, à la se ctio n c o m m e rcia le de l ’Ecole P rim a ire S u p é rie u re de garçons, é ta ­ b lisse m e n t q u i d e v a it d e v e n ir p lu s ta r d le lycée te c h n iq u e d ’E ta t de la ru e C y ffU . C’est là que s’est déroulée to u te sa c a rriè re de pro fe sse ur, c a rriè re in te rro m p u e se u le m e n t p a r la g u e rre e t la c a p tiv ité . L ib é ré en 1943 p o u r ra iso n s de santé, i l r e jo ig n it à N a n c y son poste qu’i l ne q u itta p lu s.

A v in g t- s ix g é n é ra tio n s d ’élèves, i l dispensa u n en se ign e m e n t v iv a n t, co n c re t, to u jo u rs fo n d é s u r l ’a c tu a lité . Son e n tr a in e t sa bonne h u m e u r d o n n a ie n t du cœ ur à l ’o u vrage a.ux p lu s n o n c h a la n ts . E n tre ses élèves e t lu i, la s y m p a th ie é ta it ré cip ro q u e . Les élèves é p ro u v a ie n t une g ra n d e a ffe c tio n p o u r ce p ro fe sse u r d o n t ils d e v in a ie n t la d ro itu re et le cœ ur e xce lle n t. E n re la tio n s suivies avec l ’I n s t it u t Goethe e t le c o n s u la t d ’A lle m a g n e , se re n d a n t lu i-m ê m e o u tr e -R h in au m o in s u n e fo is p a r a n , i l fa is a it p r o f it e r ses élèves d ’u n e d o c u m e n ta tio n trè s ric h e d o n t sa s e rv ie tte é ta it to u jo u rs re m p lie . I l e n c o u ra g e a it v iv e m e n t e t a id a it d a n s leurs d ém arches les élèves d é sire u x de co rre sp o nd re avec de jeunes A lle m a n d s ou de se re n d re en A lle m a g n e . P a r le c a n a l des Bourses M aresquelle, i l d o n n a it chaque année à des élèves m é rita n ts l ’occasion d ’a c c o m p lir des voyages d ’études trè s e n ric h is s a n ts p o u r eux. E t quand, dans le ca d re du F o ye r d u Lycée, u n voyage c o lle c tif d ’élèves é ta it organisé, i l é ta it l ’a cc o m p a g n a te u r le p lu s d y n a m iq u e e t le m e ille u r des guides. Elèves e t collègues p a rle n t encore avec e n th o u sia sm e d ’u n voyage en It a lie e t d ’u n voyage en H o lla n d e que, p a r l ’étendue de sa c u ltu re , p a r son in fa tig a b le e n tr a in e t sa gentillesse, M . C o rd ie r a v a it re n d u s in o u b lia b le s .

In fa tig a b le , i l l ’é ta it, certes. Son tr a v a il de p ro fe sse u r a c c o m p li, i l c o n s a c ra it u n e g ra n d e p a rtie du te m p s q u i lu i re s ta it à des tr a v a u x personnels. S p é cia liste d ’a lle m a n d c o m m e rc ia l, i l a p u b lié u n liv re de corre sp o nd a n ce co m m e rcia le trè s a p p ré cié dans les lycées te ch n iq u e s, re m is c o n s ta m m e n t à jo u r p a r de nouvelles é d itio n s, a in s i qu’u n m a n u e l p o u r le second cycle « l’A lle m a g n e et les A lle m a n d s », e t des liv re s de fra n ç a is , p o u r les jeunes a lle m a n d s , é c rits en c o lla b o ra tio n avec des collèges d ’o u tre -R h in . E c riv a in , sous le pseudonym e d ’H e n ri Helcé,~îl a ra c o n té ses so uvenirs de c a p tiv ité « D ans les geôles d ’H it le r », p u is é c rit u n ro m a n « P e tit C laude », s u iv i de « V in g t ans » où, a u to u r d ’u n je u n e L o rr a in q u i lu i ressem ble presque com m e u n frè re , i l cam pe avec h u m o u r des personnages q u i e x p rim e n t avec to u te la saveur du te r r o ir le solide b o n sens de ses Vosges n a ta le s e t f a i t p a rta g e r au le c te u r son id é a l de fr a te r n ité h u m a in e e t de p a ix .

Son m é tie r d’e n se ig n a n t, son tr a v a il d ’é c riv a in , les m u ltip le s œ uvres sociales a uxquelles i l p a r tic ip a it, i l les m e n a it de p a ir avec u n e vie fa m ilia le heureuse e t e xe m p la ire . M . e t M m e C o rd ie r e t le u rs q u a tre e n fa n ts , te n d re m e n t u n is dans le u r m u tu e lle a ffe c tio n , ra y o n n a ie n t de jo ie de v iv re e t de s y m p a th ie . Le m o t « c o llè ­ gue » é ta it syn o n ym e d ’« a m i » et ce te rm e n ’a v a it rie n de c o n v e n tio n n e l. L a présence, la c o rd ia lité , le bon s o u rire de M . C o rd ie r é ta ie n t p o u r to u s u n ré c o n fo rt. I l é ta it im p o ssib le d ’ê tre maussade ou découragé q u a n d i l se tr o u v a it là. C hacun en o u tre p o u v a it être c e rta in qu’i l se d é p e n s e ra it sans c o m p te r p o u r peu que l ’on a it besoin de son aide en quelque d o m a in e que ce soit.

Tous, t a n t que nous sommes, a d m in is tra te u rs , collègues, élèves, a n cie ns élèves, co m m u n io n s dans le c h a g rin de ce d é p a rt b r u ta l e t in a tte n d u de c e lu i q u i f u t p o u r tous u n a m i, avec la fa m ille de M . C o rd ie r, ses v ie u x p a re n ts à q u i ses f r é ­ quentes vis ite s a p p o rta ie n t t a n t de jo ie , M m e C o rd ie r, si a d m ira b le de courage p e n d a n t la te r rib le sem aine que nous venons de tra v e rs e r, ses e n fa n ts M a rc e l et sa je u n e épouse, M a rie -C la u d e , J e a n -M a rie et J a c q u e s -A la in p o u r q u i la présence de le u r p a p a é ta it encore b ie n nécessaire. I l ne cessera p o u r ta n t ja m a is d ’ê tre p ré s e n t p a rm i ceux q u i l ’o n t co n n u e t aim é, p a r l ’a ffe c tio n e t le s o u v e n ir, p a r l ’exem ple qu ’i l nous a laissé, et l ’e n co u ra g e m e n t qu’i l nous don n e à tr a v a ille r c h a c u n selon ses m oyens à l ’a p p ro ch e de l ’id é a l qu’i l s’é ta it c h o is i e t q u i est c e lu i de to u t h o m m e de bonne v o lo n té .

C h e r M o n s ie u r C o rd ie r, C her C ollègue, C her A m i, nous vous disons a d ie u et, s u rto u t, m e rci. M e rc i p o u r ce que vous avez f a i t e t p o u r ce que vous avez été. Le co n se il que vous donnez à vos e n fa n ts en guise de dédicace de v o tre liv re « V in g t ans », nous le re c u e illo n s com m e v o tre te s ta m e n t, et p u is s e n t beaucoup d ’hom m es e t de fem m es en fa ir e le u r devise :

« S u rto u t n ’ayez ja m a is q u ’une passion :

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Le Rôle Historique

du Conservatoire National des Arts et Métiers

dans la Formation des Adultes

L a form ation des adultes, dans un monde industriel en évolution rapide, est devenue une nécessité impérieuse dont l’opinion publique commence à prendre conscience. P o u r nous, le problèm e n ’est pas neuf ; l ’Enseignement technique a toujours dû, par d éfinition, faire un effort constant d’adaptation des hommes aux techniques. Le Conservatoire N atio n al des Arts et M étiers a, en ce domaine, une expérience plus que centenaire, qui p ou rrait perm ettre d’éviter certaines erreurs ou certaines naïvetés.

N o tre camarade P. O U E R IN (EF 29-31), D irecteur du C .N .A M ., a défini le rôle de cet établissement dans un article rédigé pour la revue ; « Les Am is de Sèvres I l a bien voulu nous autoriser à le reproduire, avec l ’aimable accord de la revue. Q u’ils en soient remerciés. Nous sommes convaincus que nos camarades y trouve­ ront d’amples sujets de réflexion pour un débat qui n’est pas près d ’être épuisé.

Dans son livre sur le « Développement de l'Education Technique en France » le

professeur américain Frédéric B. Artz (1) déclare que la France, dans les deux siècles et demi qui se sont écoulés entre 1 500 et 1 850, a expérimenté toutes ou presque

toutes ies formes fondamentales de l’éducation technique moderne et il cite cornme l’une des créations les plus originales et aussi les plus exemplaires de cette période le Conservatoire National des Arts et Métiers.

Il y a, dans ce propos, quelques sujets de réconfort pour les Français toujours prêts à dénigrer plutôt qu’à apprécier leurs propres institutions et à aller chercher à l’étranger les modèles de leur action.

C’est peut-être Descartes qui eut, le premier, l’idée d ’organiser un enseignement à l’usage des « artistes et des artisans ». On rapporte que dans une lettre adressée à

l’un de ses correspondants vers 1648, il émet le vœu qu’il soit créé à Paris un ou plusieurs établissements ouverts au pubiic dans lesquels on trouverait, à côté des salles

réservées à l'enseignement, des cabinets où seraient rassemblés les instruments méca­

niques nécessaires à l’exercice des divers métiers. Les professeurs devraient être suffi­

samment instruits en mathématiques et en physique pour être en mesure de répondre à toutes les questions.

Le Conservatoire pourrait s’enorgueillir d’une telle paternité s’il était sûr que l’idée de Descartes a inspiré ses créateurs, les Conventionnels de 1794. Ce que traduisent leurs rapports et notamment celui de l’Abbé Grégoire, c’est plutôt la croyance, héritée des encyclopédistes, à l’avènement d’une société nouvelie édifiée grâce au progrès technique. L’invention de machines qui abrégeront et faciliteront le travail, la découverte de nouveaux matériaux doivent aboutir inéluctablement à la multiplication des richesses et à un plus grand bonheur des hommes.

Or l’Industrie française, comparée à l’industrie anglaise, est l’image de la stagnation.

Faute de communications, des inventions restent inconnues ou inexploitées et certains de leurs auteurs vont les porter à l’étranger. Un premier remède consiste à porter à la connaissance des artisans et des manufacturiers, les machines et les outils les plus modernes, à éveiller leur curiosité, à susciter leur imagination, à les inciter à

sortir de leur routine et à perfectionner leurs techniques et leurs moyens de production.

Le décret-loi de la Convention en date du 10 octobre 1794, répond à ces préoccu­ pations. Nous n’en citerons que les deux principales dispositions.

(1) T h e D e v e lo p m e n t of T e c h n ic a l E d u c a tio n in F ra n c e 1500-1850 b y F re d e ric k B. A rtz {M a ssach u setts, In s titu te of T e c h n o lo g y ).

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« Il sera formé à Paris, sous le nom du Conservatoire National des Arts et Métiers, un dépôt de machines, modèies, outils, dessins, descriptions et iivres dans tous les genres d’arts et de métiers.

L'on y expliquera la construction et l’emploi des outils et machines utiles aux arts et aux métiers. Des démonstrateurs expliqueront la construction et l’emploi de ces machines et outils ».

C’est ainsi que fut créé ie premier enseignement français de technoiogie. On notera qu’il était destiné aux hommes de métier et qu’il s’agissait par conséquent d’un ensei­ gnement de perfectionnement. On notera égaiement que cet enseignement était essen- tieiiement expérimental, fondé sur l’observation et la démonstration. Il ne fut sans doute pas sans efficacité car c ’est en étudiant le métier de Vaucanson, déposé au Conser­ vatoire, que Jacquard fut mis sur la voie de l’invention qui porte son nom et qui devait faire ia fortune de l’industrie lyonnaise.

Le Directoire avait installé ie Conservatoire dans l’ancien prieuré de Saint-Martin- des-Champs. Le Consulat et l’Empire, retenus par d ’autres tâches, ne se soucièrent guère de son existence. Il faut attendre la Restauration pour que ie gouvernement s’intéresse à nouveau à l’établissement et se préoccupe de ie reformer.

Il faut rendre justice ici à quelques-uns des hommes de sciences les plus éminents de l’époque parmi lesquels nous citerons Arago, Berthollet, Chaptal et Guy-Lussac. Ils ont pris conscience que les conditions de la production et des échanges vont se trouver profondément modifiés par l’apparition de deux facteurs nouveaux : la naissance de l’industrie chimique et l’introduction de la machine à vapeur dans l’industrie et dans les transports. Pour préparer les esprits à ces transformations radicales, il ne suffit plus de présenter des appareils et d’en faire la démonstration. Pour imaginer de nouvelles machines ou améliorer les méthodes de production, il faut s’évader de l’empirisme, saisir les phénomènes mis en œuvre afin de les comprendre et de les maîtriser. On réalise ainsi que le progrès technique passe obligatoirement par la connaissance scientifique. On entrevoit en même temps, que les mécanismes relative­ ment simples qui régissaient jusqu’alors l’économie, vont se compliquer rapidement et dangereusement, et que si on veut les dominer il faut les étudier avec la rigueur et l’objectivité qui sont de règle dans les autres sciences.

Ces idées nouvelles vont finir par s’imposer et elles conduiront le Duc Decazes à promulguer l’ordonnance du 25 novembre 1819 qui crée au Conservatoire une « haute école d’application des Sciences au Commerce et à l’Industrie ». Trois chaires vont être immédiatement ouvertes ; ce sont celles de Mécanique appliquée, de Chimie appliquée et d’Economie industrielle.

C’est, pour ie Conservatoire, ie point de départ d ’une nouvelle étape qui va se prolonger jusqu’à la fin du 19' siècle et au cours de laquelle il va se consacrer à l’accomplissement des tâches qui lui ont été dévolues : suivre les évolutions de la science en les adaptant aux besoins de l’industrie, parallèlement les mettre à la portée des hommes de métier et contribuer ainsi par cette double action à la marche en avant de l’économie.

Si le Conservatoire a réussi dans cette mission et s’il a aidé durant toute cette période à la progression industrielle de notre pays, cela tient à un certain nombre de facteurs qui méritent d ’être analysés.

C’est tout d’abord un statut extrêmement souple qui lui a permis d ’ajuster cons­ tamment ses enseignements pour répondre aux besoins industriels. Nous en citerons seulement deux exemples. L’extension rapide sous la Monarchie de juillet de l’Industrie textile provoque en 1852 la création de deux chaires, l’une consacrée à la filature et au tissage, l’autre à la chimie des teintures, impressions et apprêts. Quand se produit entre 1830 et 1850 ie grand mouvement de rénovation qui, par l’introduction des engrais et des nouvelles pratiques culturaies, va transformer l’agriculture française, le Conser­ vatoire, bien que parisien, n’hésite pas à encourager et à l’appuyer par la création de trois chaires, l’une d’agriculture, l’autre de chimie agricole, l’une enfin de travaux agricoles et de génie rural.

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Le mode de recrutement des professeurs a grandement servi l’étroite collabo­ ration qui a lié dès son origine le Conservatoire aux principales activités du pays. Il a été admis en effet que ces maîtres seraient désignés uniquement sur leur compétence et sans exigence de titres universitaires. La consultation de l'Académie apporte une garantie supplémentaire à la présentation qui est faite par les Conseils au Ministre responsable. Cette heureuse disposition a toujours permis de faire appel aussi bien à des universitaires qu’à des spécialistes venus de l’industrie, ou des administrations publiques ou privées. Ces derniers n’ont pas seulement fait profiter ieuhs élèves et leurs collègues de leur expérience professionnelle, ils ont fait prévaloir dans la concep­ tion des enseignements des points de vue et des idées tirés de la réalité des faits. C’est grâce à eux, en bonne partie, que le Conservatoire a pu accompagner le mouvement du progrès scientifique et technique sans Jamais se laisser distancer.

Durant toute cette période le Conservatoire a tiré profit également de l’indépendance qu’il avait su conserver à l’égard de l’Université et des pratiques universitaires II a fortifié sa structure interdisciplinaire, en développant ses enseignements économiques et il a sauvegardé l’immense avantage que constitue pour un professeur le fait de dispenser un enseignement qui ne comporte aucune sanction. N’étant pas lié par la préparation d’un examen, celui-ci peut mener ses recherches en toute liberté et enseigner à ses auditeurs le dernier point de la science et de la technique. Pour ceux-là également les amphithéâtres sont ouverts de la façon la plus large et on voit se presser sur leurs bancs, non seulement des ouvriers et des artisans, mais des contremaîtres, des chefs d'ateliers et même des chefs d'entreprises. Toute cette clientèle varie d'ailleurs d'un cours à i'autre, en nombre et en qualité, selon le sujet de la leçon du jour, toujours affiché à l'avance. Lorsqu'on ouvre en 1839 les cours de chimie agricole et d'agriculture, on devra en changer la date sous la pression des grands propriétaires terriens qui tiennent à y assister et qui demandent à ce qu’ils aient lieu durant la mauvaise saison, alors qu'ils viennent prendre à Paris leurs quartiers d ’hiver.

N'est-ce pas la preuve que le Conservatoire a apporté pendant tout ce temps aux cadres et aux dirigeants les informations dont iis avaient besoin pour faire évoluer les entreprises. Et n'a-t-il pas jeté ainsi, bien avant la lettre, les premiers fondements d'une éducation permanente, telle que nous la concevons aujourd'hui ?

Le début du XX' siècle va marquer un tournant dans l’histoire du Conservatoire. De nouvelles préoccupations se font jour. Le mouvement social et syndical qui se développe à travers l'Europe va faire sentir ses répercussions. La notion de l'homme au travail fait son aparition dans les enseignements et on voit se créer successivement une chaire d'Histoire du Travail, puis de Sécurité du Travail.

Parallèlement, la concentration industrielle qui s’opère modifie la mentalité des auditeurs. Dans les ateliers d’autrefois, on jugeait les hommes et on les faisait avancer sur la qualité de leur travail. Parmi des effectifs grandissants il est de plus en plus difficile de discerner les capacités à s’élever ou à commander. D’où la tendance à juger les hommes en fonction des études qu’ils ont faites et des diplômes qu’ils ont obtenus. On comprend alors que les hommes de métiers qui suivent les enseignements du Conservatoire revendiquent une attestation de leurs efforts et que, comme à l'Université, iis cherchent à se prévaloir d'un diplôme officiel. La pression est si forte qu'on crée en 1902 les premiers examens de cours. La brèche est désormais ouverte : en 1924 suivra le diplôme d'ingénieur, en 1958 le diplôme d'Etudes Supérieures Tech­ niques, en 1960 le diplôme d'Etudes Supérieures Economiques et le diplôme d'Econo- miste.

La création de ces examens va bouleverser à la fois l’organisation des enseigne­ ments du Conservatoire et l’esprit qui les animait. Le professeur devra désormais se c o n ^rm e r à un programme, il y perd dans une large mesure la liberté qu’il avait dans le choix des sujets traités, ce qui n’est pas sans danger pour l’actualité de l’enseignement. Certes, les cours restent publics, mais les auditeurs qui désirent se présenter aux examens devront se faire immatriculer et l’administration sera amenée à exercer un contrôle de l’assiduité. A mesure que le Conservatoire devient un instrument de promo­ tion sociale, il se rapproche des structures universitaires.

A cette promotion supérieure du travail, le Conservatoire s'est passionnément attaché depuis la fin de la dernière guerre. Elle devait inévitablement l’entraîner dans la vole de la décentralisation, il était clair en effet que les techniciens et les cadres de

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province réclameraient tôt ou tard des moyens de promotion comparables à ceux dont bénéficiaient leurs homologues de la région parisienne. Et lorsque sous l’impulsion du Commissariat au Plan s’est amorcé le mouvement de déconcentration industrielle, il est très vite apparu que les spécialistes de la région parisienne ne renonceraient pas volontiers à leurs avantages et qu’ils exigeraient, pour se déplacer, de retrouver sur place des enseignements identiques à ceux du Conservatoire. De cette double consta­ tation est née l’idée des Centres associés. Ceux-ci se sont multipliés entre 1952 et 1967 puisqu’on en compte actuellement 34 qui touchent avec leurs annexes près de 60 villes et qui groupent 39 397 auditeurs soit 2 537 de plus que le Conservatoire en rassemble à Paris.

C’est dans le même esprit qu’a été poursuivie depuis 1963 une expérience de diffusion par télévision de certains enseignements du Conservatoire. D’abord limitée à un réseau spécial, cette diffusion a été progressivement étendue à une partie, puis à l’ensemble des émetteurs de la seconde chaîne nationale.

L’objet initial de cette expérience était d’éviter à un certain nombre d’auditeurs du Conservatoire de longs et pénibles déplacements et d ’apporter à des travailleurs éloignés les notions de base indispensables pour aborder des études techniques supé­ rieures. L’usage a démontré que la télévision permettait d’aller bien au-delà de ces objectifs limités. Elle se révèle en effet comme un instrument incomparable pour éveiller la curiosité, susciter le désir de se perfectionner et elle sera demain, si on veut bien l’utiliser, l’un des facteurs les plus puissants de motivation pour une éducation perma­ nente.

Elle crée le besoin de s’instruire et elle fournit en même temps les moyens de le satisfaire. Le succès du cours d’informatique fondamentale récemment lancé sur les ondes par le Conservatoire montre amplement qu’elle peut jouer un rôle capital pour l’information d’un vaste public dans un domaine tout à fait nouveau.

Devant l’afflux toujours croissant d’auditeurs, les responsables du Conservatoire ont été conduits à un certain nombre d’observations et de réflexions. Les enquêtes qu’ils ont menées au cours des deux dernières années, leur ont permis de constater que ces auditeurs ne se recrutaient pas seulement parmi les candidats à une promotion professionnelle.

Nombreux sont ceux également, qui pour des raisons diverses et dont certaines tiennent à des changements de structure de notre société industrielle, cherchent à passer d ’un métier à l’autre, ou d’une spécialité à une autre. Il n’est pas rare, par exemple, que des ingénieurs de production glissent à un moment de leur carrière vers des emplois de l’administration ou de la représentation commerciale. Il n’est pas rare également que des spécialistes de la recherche soient amenés à se réorienter vers l’un des secteurs de la production. Dans les deux cas, ces hommes ont besoin de connaissances nouvelles pour s’adapter à des tâches nouvelles et c’est tout le problème de la reconversion qui se trouve ainsi posé.

Plus nombreux encore sont ceux qui, touchés par les mutations technologiques, se trouvent dans l’obligation de renouveler totalement leurs connaissances. Il est certain par exemple, que l’apparition de l’ordinateur et des méthodes modernes de gestion vient transformer radicalement les fonctions administratives et oblige ceux qui les exercent à un effort considérable de recyclage.

Or, les problèmes de la reconversion, comme ceux du recyclage, se posent d ’une manière tout à fait différente de ceux de la promotion supérieure du travail. Les besoins ne sont pas comparables, les niveaux de départ très dissemblables. Une formule unique n’est pas valable pour l’ensemble de ces problèmes et chacun d ’entre eux doit recevoir une solution particulière.

C’est dans ce but que les Conseils du Conservatoire ont mis au point une réforme qui est entrée en application au 1 " octobre 1969. Elle s’appuie sur la création récente des Instituts Universitaires de Technologie dont on peut penser que dans un avenir assez proche, ils relaieront amplement le Conservatoire pour le premier degré de la Promotion supérieure du travail. Celui-ci pourra alors développer ses activités de recherche appliquée et consacrer plus spécialement son effort à l’échelon le plus élevé de cette promotion, en particulier à la formation des ingénieurs. En même temps, il intensifiera son action aussi bien dans le domaine de la reconversion des cadres

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des entreprises, que dans celui de leur perfectionnement et de la mise à jour de leurs connaissances. En poussant son effort dans ces trois directions, formation, recherctie et perfectionnement, il élargit sa vocation aux dimensions du probième le plus actuel celui de l’éducation permanente.

Que ie Conservatoire ait joué un rôle de pionnier en matière de formation des adultes, cela paraît aujourd’tiui difficilement contestable. Ce n’est pas cependant qu’il

ait toujours été favorisé, ni par l’époque, ni par le milieu. Les gouvernements ne l’ont guère aidé dans son développement. Quant aux entreprises, elles se sont montrées souvent réticentes et parfois hostiles aux tentatives que faisaient leurs employés pour suivre ses enseignements. Le fait qu’il ait réussi à survivre et à prospérer constitue en soi une expérience intéressante dont on peut tirer, semble-t-il, quelques leçons.

La première qui se dégage est qu’en matière de formation des adultes il n’existe pas de formule magique. On n’a pas encore trouvé et on ne trouvera probablement jamais de méthode, si séduisante soit-elle, qui puisse supprimer l’effort individuel. Qu’il s’agisse de perfectionnement ou de recyclage, le résultat ne peut être obtenu sans qu’on consente quelques sacrifices et sans qu’on y applique une volonté persévérante.

Or, un tel effort ne peut porter ses fruits que s’il est exercé librement et d’un mouvement spontané. Lorsqu’un cadre se trouve désigné par son entreprise pour suivre un cycle d’information sur un sujet qu’il n’a pas choisi et sans même qu’il ait été consulté, on peut être certain qu’il n’apportera qu’un intérêt limité aux enseigne­ ments qui lui seront donnés et qu’il n’en tirera qu’un très mince profit. Il est donc indispensable que l’intéressé soit, comme disent les psychologues, puissamment « motivé » et qu’il se sente entraîné par des mobiles divers vers l’enseignement qu’on va lui dispenser.

Le premier de ces mobiles est, à coup sûr, d’ordre professionnel. Il est essentiel que l’effort de promotion ou de perfectionnement n’apparaisse pas comme un acte gratuit. Certes, il est bon qu’il soit sanctionné tôt ou tard soit par une promotion ou par une augmentation de salaire. Mais ce qui importe davantage encore, c ’est que les connaissances que l’on a acquises soient en relation avec le métier, qu’elles y aient une application directe et qu’on y trouve finalement un réel enrichissement professionnel.

On comprend alors que l’attitude de l’entreprise soit largement déterminante. Si elle se montre attentive à la qualification de son personnel en fonction de l’évolution technologique, il est clair que celui-ci se sentira davantage encouragé à s’adapter ou à se perfectionner. En même temps l’entreprise pourra se tenir en rapport avec l’ins­ titution de formation, lui faire connaître ses observations et ses réactions et rendre ainsi son action plus efficace.

Celle-ci a intérêt également à se tenir en liaison avec les organisations syndicales, non seulement pour les renseignements qu’elles peuvent lui fournir sur les besoins en formation tels qu’ils sont ressentis par ceux à qui elle est destiné mais aussi parce que ces organisations peuvent intervenir très utilement pour faire comprendre aux intéressés que les enseignements qu’on leur propose n’ont pas uniquement pour but d ’améliorer leur capacité de production et qu’ils peuvent en tirer, sur le plan matériel et sur le plan moral, des profits qui sont loin d’être négligeables.

Il importe également que la formation soit donnée dans des conditions telles qu’elle ne rebute pas ceux qui la reçoivent et qu’elle excite au contraire leur curiosité et leur volonté d ’apprendre. C’est devenu un lieu commun que de dire que l’enseignement des adultes requiert des méthodes et une pédagogie particulières, il faut aller plus loin et admettre que le système d’éducation qu’on offre à des adultes doit être tout différent du système scolaire traditionnel et qu’il doit être approprié très exactement à leurs besoins et à leurs possibilités.

Il semble, en premier lieu, qu’il doive être extrêmement souple, se prêter à un très grand nombre de combinaisons, de manière que chacun puisse y trouver la place oui lui convient, compte tenu de ses aspirations, du temps dont il dispose et de ses capacités de travail. Chacun doit v entrer librement et s’y mouvoir à sa guise tout en recevant les conseils et les informations qui lui permettent de mieux doser son effort et de ie rendre plus fructueux. Si une sanction vient consacrer les connaissances acquises — et cela est souhaitable dans la plupart des cas — elle doit être délivrée d’une façon telle que l’effort qui a été fourni est toujours récompensé. C’est pour cette raison que nous avons mis au point au Conservatoire un système de valeurs qui permet de comptabiliser tous les résultats obtenus aussi bien grâce à l’expérience profession­ nelle que par le moyen des cycles de perfectionnement, continus ou discontinus.

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Il ne suffit pas néanmoins que ce système soit soupie ; il faut encore qu’il soit cohérent. Les cycies de perfectionnement ou de recyclage tels qu’on les organise généralement aujourd’hui présentent beaucoup d’inconvénients. Par nature, iis sont fragmentaires. Leur brièveté contraint les organisateurs à se limiter à l’apport de théories ou de techniques nouvelles qui s’appuient forcément sur des connaissance acquises dans le passé, mais qui, surtout chez les cadres les plus anciens, ont presque toujours été perdues. L’auditoire est forcément hétérogène, en âges, en niveaux de formation, en pratiques professionnelles, il est donc très difficile de trouver pour les formateurs un langage et une méthode qui conviennent à l’ensemble de cet auditoire. Tous ces inconvénients disparaissent si le cycle de perfectionnement prend place dans un envi­ ronnement général d ’enseignements interdisciplinaires qui permet à ceux qui en éprou­ vent le besoin, de combler leurs lacunes, soit dans des spécialités déterminées, soit dans des sciences fondamentales.

Une autre constatation que nous avons pu faire, c’est que pour être attractive, une formation d’adultes doit prendre son point d’appui dans la spécialité. Dans notre ensei­ gnement universitaire la règle est de partir des lois générales pour aboutir aux appli­ cations. Pour des hommes de métier dont les préoccupations sont forcément d’ordre professionnel, c ’est la voie contraire qu’il faut prendre. C’est en attaquant d ’abord les problèmes de la spécialité qu’on saisit et qu’on retient l’attention. On peut ensuite les dépasser, car le but de toute formation n’est pas d’enseigner des pratiques ou des recettes, mais de faire acquérir une méthode de travail et de réflexion et de déboucher finalement sur cette culture scientifique qui seule permet de dominer son métier et de s’adapter à ses éventuelles transformations.

Dans l’ensemble des phénomènes psychologiques qui interviennent ainsi dans le choix et la détermination des adultes la personnalité du professeur ou du formateur prend une place prépondérante. Plus encore que les scolaires, ils sont sensibles à la valeur de l’homme sur le plan intellectuel comme sur le plan moral. Ils n’attendent pas seulement de lui une préparation efficace à un examen, mais une pensée claire, une expression nette, une information précise dont ils ont d’ailleurs l’occasion de vérifier journellement si elle est ou non périmée. Homme de science le professeur se doit d’être aussi un homme de spécialité et pour lui également, s’imposent les exigences d’une continuelle remise à jour.

De la même façon un système d’éducation permanente cesse d ’être efficace à partir du moment où il se fige sur les positions et se montre incapable de s’adapter aux transformations de la société. Il ne peut enseigner le mouvement s’il reste lui-même immobile, il serait donc vain de prétendre lui définir des structures en assurant qu’elles seront valable pour une période déterminée. Le pragmatisme doit s’allier ici au dyna­ misme et l’on doit se montrer attentif non seulement à l’évolution technique mais aussi aux intérêts professionnels et psychologiques de ceux que l’on veut prendre en charge.

Le Conservatoire a-t-ii manqué à cette règle ? Ce qui est sûr, c’est qu’il a survécu à bien des crises politiques et économiques et qu’il fait preuve, encore aujourd’hui, de suffisamment de vitalité pour entreprendre de se rénover. Au moment où l’éducation permanente s’affirme comme une des grandes nécessités de notre temps, on aurait peut-être tort de négliger les leçons de son expérience.

P. GUERIN (EF 29-31)

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LES GROUPEMENTS D'INTERET ECONOMIQUE

Un bilan juridique au terme de deux années d’application pratique

de l’ordonnance du 23 septembre 1967 et des textes qui l’ont complétée

par

Jean GUYÉNOT

Maître-Assistant à la Faculté de Droit de Paris Rédacteur en ctief de ia Revue des Sociétés

1. — Dans un premier mouvement, ia doctrine comme ia pratique ont été incontes­ tablement séduites par une institution présentée comme une œuvre de style moderne, combinant légèreté et puissance, en comparaison du poids de ia législation sociétaire. S'en croyant libérée, et attentive aux avantages fiscaux qui lui sont promis, la pratique assure à ia formule légale de l’ordonnance du 23 septembre 1967, un succès indubitable qui est à ia mesure des besoins d’une économie en quête d’efficience (1).

Avec le recul, la légèreté des structures apparaît cependant moins certaine et les avantages fiscaux moins évidents. D’un côté, si le législateur a déclaré effectivement dans les motifs de l’ordonnance qu’une grande liberté est laissée à ia convention des parties pour l’organisation des groupements, il est constaté que celles-ci en usent moins qu’on ne l’imagine : ou bien, ia loi du 24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales sert de guide dans les domaines non visés par l’ordonnance, ou bien les statuts sociaux sont pris pour modèle pour l’élaboration des contrats de groupement, ce qui ne signifie pas que la copie soit servile, car, les groupements ont souvent une substance qui les rapproche des ententes économiques. Mais le législateur ne les a guère eues en vue, à tort d ’ailleurs, en légiférant dans une matière qu’il entendait renouveler.

D’un autre côté, les avantages fiscaux n’apparaissent guère différents de ceux qui sont accordés généralement aux sociétés de personnes. Les exceptions n affectent guère i’anaiogie des statuts au point de vue fiscal (2).

Par conjonction, sous l’effet d’un glissement que le législateur a lui-même provoqué, en considérant les groupements comme « un cadre intermédiaire entre la société et l'association » ceux-ci se révèlent, sous un revêtement assez semblable, comme des concurrents des sociétés commerciales. Il est si vrai, qu’on n’hésite guère à classer les groupements d’intérêt économique dans ia catégorie des sociétés commerciales, ou tout au moins dans la catégorie des formes nouvelles de sociétés, telles les S.A.F.E.R., S.I.C.A. ou S.A.I.F.

Que le rapprochement soit désormais fait dans ia pratique est significatif II est le résultat d ’une constatation qui vient en forme de bilan juridique, au terme de deux années d'application pratique de l’ordonnance du 23 septembre 1967. Si tel est le^ point d’aboutissement d’une législation nouvelle, on peut craindre que les objectifs écono­ miques qu’avait en vue le législateur en instituant les C.I.E., ne soient pas pleinement atteints’ et que le trouble soit jeté dans la vie juridique par des institutions concurrentes, appelées à se développer sous des qualifications différentes recouvrant une substance identique.

2 En instituant les groupements d’intérêt économique par l’ordonnance N° 67-821 du 23 septembre 1967, le législateur n’a, sans aucun doute, pas eu l’intention de jeter sur les flancs des sociétés commerciales une institution appelée à entrer en lutte avec lui II n’a eu en vue que de fournir un cadre juridique supplémentaire, destiné non pas à supplanter les formes sociétaires ou contractuelles de groupements, mais à venir en renfort afin d ’inciter, pour des raisons d’efficience, à des mises en commun d’acti­ vités plus nombreuses dans une économie vouée à la concentration à tous les niveaux. En effet les formes sociétaires et contractuelles existantes, néanmoins nombreuses, ne lui paraissaient pas à son gré, satisfaire pleinement les besoins de l’économie française.

(1) V ., in fra , n» 72. (2) V ., in fra, n ° 7.

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