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'juillet 1980- .
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L' Honorable Maurice Riel. Sénateùr-, 'po.ur son sout ié,n: c-on~tant et l'a.pondante documentati:on
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J 4çques . .Révuz, avC)cs.t 4P' Barrea\1. <:le' Par'is, :'l';1 ,lè ,pt'eill1er1J11 'a donné
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cana,d,lenne> sur lé Q,roit d'auteur et les eUvers projete de
révision de oétte lai,
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d'autre part la législation fran~alse ,eur le droit d J auteur 1 çette thèsè a. llour obj et de mettre ~n '
év1dèn~e les ressemblance$ et les d1ffé,rences d' approche que la' ~,Fra:Pèe ét ,1J~ Canada ont dans 'ce do~~ne. Cette étude perme:t;
ainsi
di analysereur,
'une' 'base cri tique l'or1'entat1on prise par, '
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le Can~da s'ur la ',quest1o~ du dr~t d'auteu'r,
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12.
not$s de 1~1ntroduct1on " j " p.13a.
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protégée:
p.21B-L'oeuvre doit
-être
cré~e: p.27
-llême
_partie:
Le t1 tUlt1rtr-
du' drOit cd' auteur~\
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1~euvré
crêéép~r
unè~'Ul 4\lte'Ur:
p:36,
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B-Li
oeuvre
<:rÎ'. -dans
le cadre d'un
contrat: p. 39 ,"p'.39
"
'\b-L. oontrat de
tr.a~aiI: p.41• .. l " , '
C~Lt
oeuvre
crééè par p,lUS'1e1,1rS~ut~ur~1
47:-Les
oeuv~s'
de
co~aborat
16n:
"'p.48~-L •• 08\lVrt!!S coU.ect1'Vl!S
et
les ~'Uvrescom»cs1tes:
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l '
,
/ '
p.54
p-L • •
droits connexes
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'4, la création'artis:tique dits droits
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"
.. p,61
"
b-Les
~o~tade.
producteurs des phonogrammes:
p.64l • ...
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... . , -ll~,t~. duchapitre, 1:
p.70a
92:
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PArR
lXON1AUX:
têre Barjole: Les droite moraux:
,
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p.94 "
,
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A"':'Le droit de ,?ivulgat1on: p.97
B-Le droit de repentir et de retrS'lt'l p.99
C""'Le droit de patèrn1. té: p.l00
D-Le droit au respect ~ p.102
.
IIème R@r:tle: Les droite patrimoniaux: y.,l,07A-~e princ1pe~ p.107
~
B-Les exc,epti,9ns : p.112 ~
a-L.9 except1'c~D$ sans contrepartie pécuni..aire:
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b-Les exç~pt~O~9 aveo ,contrepartie pécuniaire:
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p.113..
p.116.
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1v
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C-Appl1ca t ion des dro 1 te péèun1a ires tAUX progrès techniques:
1
p.121
a-C!blodlstr1butlon- Diffusion par satellite: p.122
.:.
l-Le cadre j uridlque: p.l23
2-CAblod1str1bUt1on: p.128
3-P1ffus1on par satellite: p.132
b-Les banques de données: P 138
c-Repr~gr~ph1e- Magnéto ~t v1déoreproduct1on: p.142
l-La reprograph1~: p.143
2-Lel reproduction magnétique: p.150
.D-Durée des droite patrimoniaux: p.156
,1
~
B-Le
droit de suite: p.158'. " ~ < . Notès du ch4pitre ~:1 p.163 4- 198 \ , '~ " CO!l~ lYi.on:
p.
199a
202 l ,,
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" '~,Botee de la-conclusion: p.203a
206 l 'BIlL
Iog~HlB GBNiRALE.: p.202a
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1 N"tRODUCT 1 D'N"p~ us inexprimables que tout sont les oeuvr.ee d'art, c.ee
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êtres secrets.-dont la vie ne finit pas et que cOtoit la nOtre
Rilke<l). Oeuvres d-t-art illllnf!>rt~lles dans un monde t~orel! Quel
sort leur réservons JlOus il ces créations que l'on dft être l' &me
de notre société. l' expres~1on de notre cul ture et ~e notre
originalité, mais qui sont avant tout et, surtout le reflet de la
e
peraonnali té de leur auteur? Le créateur doit-il être protégé
pour lUi-même ou pour la société? Comment conct11e,r lee int.rête
> ,
parfois s1 contradictoires du
p~l1C
et des créateurs? Commentadapte\ une protection efficace aux changement~/ technologiques?
\
S' 11 n'est pas doltteux que lb. créatio, est aussi vie1l1e
que le monde,' l'origine exacte de sa
reconn\i~aance
législat ive.que certatns_font remonter
a.
l'Antiquité Romaine (2) , l'estcertes beaucoup moins. C'est sans nul doute l'imprimerie qui transforma radlC,\lement les conditions de divulgation des
oeuvres. Dès lors apparurent les privilèges, par lesquels le ROi
accordait
a
l'impr1méurun
monopole d'exploitation" et dontl'auteur bénéficiait indirectement. Ils représentaient un
aV411tage économique certain. mais leurs caractères temporaires.
, , ~,
.. ·0 ... , . "
..
" J-- J-;.",. .. .~, • JJ
2 !~rbitra1Te$ et révoc~blee en t~isalent de ~en piètres protections
pour les auteurs(3).
C~ederniers
semblaient-d'ailleurs trouver déshonorant de défendre leure drOits
pécun1aires
commele témoignent ces
quelquesvers
d~ Boileau(4): "Je sais qu'un noble 'espritpeut
sans honte et sanscrime
"Tirer
deson travail un
tribu
légi t 1me \ttXai$ je ne puis souffrir ces auteurs renommés
UQui
dégoQtés de gioireet d'
~rgent affamés.
IIXettent leur Appolon
aux gages d'un
Libraire
ItBt font d'un, art
divinun
métier mercenaire."Avec
le
XVU lême siècle,les
idéesse
modif~entpeu
a
peu.et
les auteurs
commencent
A vouloir quesoit prie en considération
l'effort par eux
fournis
dans leprocessus
decréation.
Le droit d'auteur peut doncee
flatter d'~voir pour prestigieusepaternité Locke, Beaumarchais,
Diderot
etKant.
LiAngleterre
lapremière, et la France
parla euite
f',
-reconnaitront un
dro~taux
auteurs, abolissantpar
14 même lesprivilèges
royau~.La loi de
la
Reine Anne(1710) déclarera pour
la
pre~~e
foisque les
a~teurs
ont
de~
droits. Dans ùn premier
,
-
....temps elle n'abroge pas le$ règles de
CODDOmLaw qui
reconnaissaient un droit de propriété intellectuelle
..
o
o
.,'
__ ::;4 .~~
7<-.::::".-:-, " , " _ _ z: _, . !
perpét~elle(5), La jurisprudence elle mê=e est venue préciser
},
que le délai de protection de 28 ans P!év~ pas la loi servait 4 renforcer ce droit pendant cette période (0). Quelques annèes après, cependant,. les tribunaux reviendront sur cette dècls10n
4.
-pour n'accorder ùne-protection qU'àux oeuvres publiées, et pour une périoQe de
?8
années(7). L'extension et l'assouplissement des- droite se sont fai te par la sui te progress1 vement j u:squ' ~l'a~èption de la loi de 1911.
Si la loi canadienne de 1921 a très nettement subi
l'i~fluence de la législation anglaise, on y retouve ausSi la marque du droit amértcain, qui dès 1790 opta pour une conception restrictive du droit d'àuteur: protection des, livres, cartes et plans des auteurs américains, pour une durée de qUatorze a~neee
r&nouvelable si 1 • 'auteur était encore en vie. Sans compter que la 101 du 31 mai 1190 impos~ aux bênéticia1res des for~lités
de dépOt, d'enre~1strementl de pub1icatlon(8)... La 101
,
française du 11 mars 1957 trouve $0 source dans la législation post-révolutionnaire: Décrets des 13-19 janvier 1791, êt des le
\,
juillet-e aoüt 1793, instituant une reconnaissance ,ll!gale du
.
droit d'aute~r aux auteurs dramatiques, sur la représe~tat1on de leurs oeuvres, pendant la durée de leur, ~ie.
et
5 ans a.près le~r jmort. C'e~t la 10:1. du 14 ju1,11et 1866, qU:l. ête~dra
ra
pr,otectlonJ ,
1
.:,\ \, .,
~ ._' _ .'_9. f 1 _ \._0" 1 r ,~: 1 ~ , t ._' ~,\.
, j
.'
4
I J4 "'1 .~~\,
a tous les ~rt1stes, , pour une période de 50 ans(9).
ju.qu'~ ce .q~'une
nouvelle approche ne se
dessine dans les,
', t
rte.nta rappàrts ~ révision de la 101 canadienne, le droit
\ " "
d'auteur canadIen était marqué par la conception dite
anglo-saxonne qui ne reconnatt 4 l'auteur un droit qu'en autant qu'il n'affecte pas
ceux
du public. Ainsi toute oeuvre est depar sa nature destinée au public, mais afin de ne pas décourager la création, le leg1s1ateur reconnalt ~ l'oeuvre publiée
certains privi lèges économiques. Ct est le système de "protection
-~-",
réel lait
<
10>, dit aussi "école desEtats-Unis"
(11). L'approche.et donc eesentiellement économique, ce qui a pu fa~re dire que
le droit d'
auteur
dans cette concèptlon est un JI agrégat -dedroits pécuniaires te~oraires éxclusifs que la loi, sous
c.rtal~ee conditions et moyennant certaines for~lités, attribue
. 1
da:ne
l'intérêt de la' co11ecti~1téta
celui qui publie' licitementune Ploeuvre origiuillle" (12). Ainsi c'est le légie,la-teur qui définit les d~oits, ,chacun ayant un caractère propre et
ind.pendant.
Ceci,donnea
la loi canadienne son caractèreênumirati:t'que la doctri~e a pu percevoir comme Hun agglo~rat
de droits sane ligne dlrectr1ce'~13). Dans ,cette approche les
droits
r _ , pécuniaires 1 - ~sont
fondamentaux A~détriment
desdroita
IIIQraux. , -
.
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' " , 1 ~ 1 ... ~.. '"1," , 1 , l ' -,'~ _ : , , :.. ... ' .. _.,' , i -'; ... l' ,..
" ,o
-
0----.
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C'est sans aucun doute l'esprit de la loi actuelle et des
premiers rapports
de
révision de la loi comme le rapport1$1ey(14), qui~ dans une analyse des conséquences économiques
des droits d'auteurs, recommandait une réduction de ces droits.
5
Le rapport du Conseil Econom1que(15) , quoique plus favorablé aux auteurs, uettait en avant le bien être du public et du pays: 11'
faut donc éviter, préCisait-il, q?'une nouvelle loi puisse
entraver les échanges économiques et le "commerce de
l' 1nformatiop"
av~.
tes autres pays, celle-ci devant favoriserl,uintérêt public général"
a.
l'accès 4 la culture, qui doitrester le "moins coüteux possible", En conclusion le rapport
s'opposait donc
a
tout "accroissement sensible" de la protection~
-des titulaires dé droit d'auteur. Le -rapport Iaiey-et le rapport
du co~seil Bconomique. empreints de la conception anglo-eaxcinne du
droit
d'a~teur,préconisaient
donc un conditionnement dela
jouissance ét de l'exercice de cee droits.
..
'C'est dans ce même esprit que l'ob11gati~n internationale de rêc1procité t'ut longtèmpa le frein pr1nc1pa-l
a
1,t éJ,aborat1o,ndtune nouvelle loi. Bn effet, ~ t-1tre dé' 'signataire de la
Convention de Berne (texte de ROJDe_ 1928> (16-), et ~e
la
Convention Un1verse~le (texte de 1951) (17). ,
.
le-~~da.
se voit,-
--contraint d!accorder le traitement national a~x au~eurs d'Etat.
' --, , .~ ï .. -- 1 " " 4 • ,~ : ,
"i.'-'""
.
.
"'0 ....
• ~ l> ,. ~' - -, ~, " - , " "" ,-"~ ~ .-...-1""..-"
6
" r<' r .,signataires
de cesdeux.ConventiQns. Les oonséquenees,
.
.
éOQno.m1ques
de
cette ob~ 19~tion pour Cf! grand, -importateurd'oeuvres
d'art ne sont
pas négligeableslIJ
nte~t nullement •quest10n
a
1-' heure actuelled' une
adhés1o~ auxnouvelles
.
.verSions de
ces
dèUX Conventions <197_1>,textes
auxquels adhèrer-la France et qui
ont
étendule
ch4m~ d'applicationet
les.normes
de la protection. -Ka~s si· c~tte p.rêocupati'on,'
est
taujo~rs .présantè dans
~es d1scueé10~èiil
nlen ~~ss~rtpas
moins.des
débats du Sous-Cami·té
pour la révision de la
101(18)
qu-t'une certa1neprotection
de
base ser&.JccordéQaux
auteurs
quelqut~n"-~sa1t le
-<:oQt pour
le.Canada.èeci·est l'e siene que 1a.conception
.
"dU'dro~t, d'~uteur
canadien a
coneid6rablemen~'~bangé;. - C' ••
td'al11eur.s
avec lerapport Kayes
et
Brunet(19) qUEt1
t'volutlon du droft d'auteur
canadienest
entré
da:q.s \lne>
nou~elle êTé: ~oucleux 'de ne pae trop révolutionner
une, .
'-
_~lltal.:1t' Itr~cUt1QnelleiDant proteotrice des intérê:ts du pub11~,.cett.
'.~Ude::
nj,en.introduit pas mc1ns certaines idées
'issues ...-.:;"--_. . ' ~.. -
-~direct_ment
d.
~aeono.ept ion'
d1 te If humau1.erte"ou ,., persoIlllÈ!llé
l t.,
~\J.'
droit d"auteur. C'est
a
cette éoole de pensée -que se rattaohé
,
.
, . 1
1*
.,.ta ...
f~an~~1a." Avant cie ••
tixèr
détin1tivf,uDeut etans '1:a'
!=1oetr1-ne et· dans
,.,la
1~1franoa1 ••
t.cette
t~.or1..issue des
prlnel~e '~e'1&-, , " ' , ; , ' ';'~ 1 _ " L _ , , , ,
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_ • .f ••. , T I l ! j \ ' , i ' \ •.
'1
Révolution de 1789, a. effectué un long périple.
Dans un
p~é~1'er <temps le droit d'auteur, tut
considéré
éOmDe u~ droit depropriété soumis au droit com=un:
Le Chapelier,
rapporteur d~$ décrets çie 1791 prononça ces mots célèbres: "la plus ~acrêe ... , la plus personnelle de taute les propriét~s est llouvt'agê. fruit de la pen~ée dt un écrivain", ce A quoi Lakanal,' rapporteur des -décrets, de 1793 ajouttti t avec emphase; If de toutes lespropriétés. lao'IDoins
suscep~1ble
de con:testat1on est. sans contredit. celles des productions <le .génie", A partir de cette époque ~oute sortes ,d'analyses ont-vu lé jour: en réactiona
la précédent~, on' a vu se développe! la thêo~1e du drè1t de lapérsonn~l1.té ,<20>, d411S laquelle la propriété l,i,ttéra1re ,- partie int~grantè de' lA
personnalité
de l" auteur et d.e son exptess1on~ sërl~t horsdu commerce,' Cette
co~ception fut repoussée par, ,
lÇohler,(21)
qui.
prénant la posit1ctn.1nterméd1a1re, prétenda1t..
... ...-Que- le
droit d'auteurest un
droit de propriété'sur de biens immatériels.Cette
théo~1e, qui' futrejetée
avec vigueur parle
"_Fr
Raubier(22) quivoyait
dansle
droit d'auteur un droit 4 la_clientèle,
pu1squ~l'
"uti11téé'conomiquè dè
CèS droits tièntA'
ce9,u1
1la tendent, tous 4 l~
conquête,
de la,clientèlel f, influence
"profondê,.nt,
le .d:r0it $u1$S& èt allemand. Une eertaine doctr1ne ç~.nad~~nne" et 'allérica1neei!',y
,rattache:
ainei peur Po,x, le droit. . . ,1' , , , , - . ,--
-, -- ~I f ' - ~ 1 ~I :..
~ --;~ (..
.
~ ',
.
, 1.
,.
, , ~ ,.
, ' ~) \ ,r, , , 1
B,
.,
1/
.
,
d'auteur est un droit négatif visant
a
empêcher l'~ppropr1atlon du travail d'un auteur par un autr~ auteur. Bt il ajoute:"aucune propriété .. t n'est plus la propriété d'un individu que
.\' l'oeuvre qui est directement le résultat du travail èt du
•
,ta-lent 1 ou du génie de l'auteur ou du compos1 teur qui l'a donné
au monde" (traduotion] (23).
.
.
La 101 française du 11 mars 1957, incluse dans le Code
.
'C1v:1.l ~ ~u èbapi tre
t
1 1: fides biens dans leurs rapports avec ceuxqui les po~sèdentt/ 1 sous l'article 543 a e repris" des diverses
théories mentionnées ci-dessus, l ' é1ément, matériel <droit de
propriété) et l'élémen~
personnel, ce
dernierayant
1 1 ... 1
.
pr'dominance. L' article 1 st~pule donc que If l'auteur d'une
ceuvr-e de l'e~prit jouit eur cet~~ ,oeuvre,' du seul fait de sa
cr6at'1on
d' un gcOtt de propriêtê inoorpgrelle exclusif etcppaS~ble ~ t~ue,
Ce droit ëomporte des attribU~S
d' ordr: 1QStll.ctu.1 et moral, ainsi que cles' attributs d'ordre\:
patr1.lOnipl .. , ft tes attributs d'ordre intellectuel et moral.
d6f1'n1a
a
l' artiole, 6. sont de caractère personnel eta
ce ti'tre son:t 1nc, •• sibles, 1nsai51saobles et perpétuels, tandis que lesb
droite patr1mon1aux1 dé~1n1s
a
l'orttcle 26, sont 1 sousJ certaine. conditions, cessibles, saisissables et temporai,res, La
'101 de 19e5"7 . t dan.- son cour~nt l& doctrine mpclerne • ont
donc
" ,
•
.
: \ \ 1 ',' .~o
-o
, , , , j " , l " ~,,~, '7 1 \ ,~I {~'\
~optA
pour
uneconception
dualistedu droit d'auteur,
maiaportent un intérêt tout
particulieraux droits 1ntellectu.ls,
droits de
lapersonnalité, puisque
l'oeuvreest avant
tout. .
considérée comme
"une émanation
dela personnalité d'un écrivain
C)U d'un,artiste" (24), et qU'~insl le droit de l'au1;eur est ~nJ'
.
"drtJ1t fondamentall t (25), reconnu par l'art1cle 17 de la
déclaration
des
droits del'Homme de
1948: "chacun a droit ~ la.\
protection
desintérêts mdraux et matériels découlant
detoute
, ,production scientifique, littéraire ou
art1st1~ue dont 11est
l', auteur". Bncorusêquence
lesilllple fait
de lacréation.
littérairé et
a.rtistique,confère par
lUi-mêmedes droits
al '
Ilt\lteur
(26).Les
derniers rapports pou~ unerévision
de la 101canadienne sur
ledroit d'auteur, portent très nettement cette
empré1nte.
Le rapportKeyes et
Brunet, ~e premier,pr-end comme
point de départ, 'non plus
desconsidérations d'ordre
pure~nt économiques, mais, plutOt une approche i'pe~sonnelle": aprês avoir, ,
,
reconnu qu'une protection
adéquateencourage
la création etdone
le
développementde
l' ;identité cul~'turel1e, le rapport élargit ,"'" ,
,',pour la première
,fois
lé.débat,
en ajoutant <etceei est
le _centre
desa réflexion), que
l'oeuvT~ créat~1ce est l'.xpra.sionri ~ I,~' ~
de la
personnalité
Cle SOl).'autéur,
,et
quele or,êat.ur
doit avoir' - ' ,
.
, \ .~ , -,~ -' 1 ,. -,.
~ ',~ r. CI" .:: 11'\" _\ " , \ ... ~, ... "
.
'.. ..: ".
.. 1 ) ~ , '. 1Io~~,.::..fl ' ~ .' .... 4 -\ 10 ,-,dro!
tau respect d-e son oeuvre et pouvoir
d.~o1ders1,- quand et
comment
celle-cipeut être reproduite
ou repréee~téeau
pub~1c:<27>.
Ces
quelques phrases placent résolument le rap~ort dans,laperEJpect1ve
IIhuœ:ul1ste", bien qu' 11se
veuille
uncompromis
entre les
intérêtscontradictoires du public et des auteurs,
\ '
rendant ainsi certaines
reco~ndat1onsparfois
co~testables.' Depu~s 1977,l'idée
afait
son
chem~n . LeLivre Blanc et
~aCharte des
droite des
créateUT$ êt dés cr~atr1ees mettent en'videnpe que les
avanta8~s pécun1ersne sont pas les
~euls~
.
facteurs
qui
entrent en
J
eu,~et que
l'oeuvre
é,tallt l' exprëssi9n
de la per$onna11~é
de.
sonauteur,
les drQitsmoraux
doiven~être
~r.ci.'e ~t
étendus (28),
Le CAnada semble donc s'ocheminer vers
une
coneept,ion
"dualiste du dt"o1td'auteur",
Qui plue est la Prance et le Canada se sont
~rêoccupésde
li
\ ' ' ,
moqern1aer
leurs lég1s16t1ons repect1ves af1n
dl~dapterle droit
d',aut.\lr
a
le
nouvelle
économie de la création
(29).et aux
pro8r~~ t.chniq~eB.La
1~1français.
du 11
'~~s1957 et la 101
, ",
canadienne
dè 1921 sout'toutes les deux le
refle~de?ieür
'poque:
dans la pr_mi.re l'écrit domine, le cinéma a un statut
a
par~
et le
~upportcommeroial
~ela
musique
n'eèt
paS
p~otê8~i.
d.$Q
,10--
<1.~X1è_,
..r'd1g4~
a..1' êredes
"rouleAUX
perfCJr~s'"
et de, '
-,
.
,,-, '
"
.
·la jJraà1.Qphdll~.~' t
l' écr.1
test
auae~considéré c o . la
pr-e'mièrè '. ,c \ '
.
: ' ,.'
- , ,--~~( ,'" .,. ~ " J ' ~~ -t. 1 . . . ! t_ 5 \ ~..
, ~ , ~....,' ,..
, ~ , ' , , ".
.
" - ,o
" , , ~. ~ :w : ~ ,\ ~~ ; ~ ~ \: ~ .. f ' : ' ",
,
,.
torme de création. Cfest dire que satellites, ordinateurs,
magnétophones. v1déo~eproà~cteurst télévision par o4ble 'ta~ent
ij.~en l'oin' des pr~cccupat,~ons 'de l'époque. La France la première
- , '
-'
'a ~ranchi le grand pas en adaptant-sa législation p~r 14 101 du 3 jU111èt 1985(30), et cette préoocupation'es~ consta~nt
.présente ~ans lèS débats da révision de la 101 o4n6dienne. C'est c.e~ quta ré Cé
lame
nt, confl,rmê K. Masse. Ministre canadien des,Co~nica'tions qui ~ précisé que:
.
":l'édltion. 'la ,distribution, -
-, • , fJt
d~s~ .films' et -les_ eni'eg~stréments sonores demeuren,t importants,
... , ...
" .
mais' !-céa
domainés s'ajoutent-maintenant la radiOdiffusion, lés'
.
. ,sate11 i tes
ét
la cablod1stri bùtibn. Ce pe,nd,A nt , sans dro1 t.-'\ ' . . . " ~ i
'~ ~~~ ~·~t~u'r: ~
le.5 auteuis-
n~
,seront?~S
,.suf-flsa~nt
,encouragésa
) ... ,~ '~ ... , ~
, <>
reproduire-
.<;1es'oe'lvres
pour. -ces systèmes de co:mmunicat1ons" (31) ., ,~ <
Car
unè'bon~e protE!ctiém assure une meilleure vita11t~ des'l '
entreprises
'9':11t1Jrell~s, 'et donc de' ce secteur de l'économie.Dbns cette _pè~speot1ve i l appara1t qU'une êtùde de, droit
'" i ~ ..
?~mporêe-~n~~e la loi française ~ur le droit d'auteur et la loi
ç:pn~dienne (et l~s, Pt:'OJ ,ets de réformes) trou~e toute éa
~
1.Uét1fication- et son int-êrêt. lloùs concentrerons notre étude! sur
" , /
deux_ que~,t ions, 'fondamen.tale~. I.e
premier
chapitre sera d,onc 'e~nsacrê à.-,l'étude_des.:o~vNs'prot.géEt~ par le ... droit d'aute,u~'
- ,
.;
d,a~'"les 1481s1at1on& ~rAnça-j;eie, et canad1~~ne. ~t noue verro~u.
• , J t' . -' . "
.
',..-+- : ,-fA .."
' \ " ", /r"' , ,.
, , , '"...,'.c ...
, -..
' :." ',,';' 1 \ , r ,r;.-: "
.. ..,~ ... 1 r~ • , ... 1 , ~ 1 " 1 0-"1 1 I l ,.
-, .. ~ ... " " \ ."
l' 1 _ , ' .' , \ l ~ \ • , " ., ( ( ,., , 112
II-que de nombreusea
s1~ilitudeeexistent dans ce domaine entre les
deu~ 101s,
et que la notion d'oeuvre artistique
a dO s'adapter
àde nouvelles technologies,
tell'ordinateur. Bous passerons
,
.
, .. ,eneui te, dans un deUXième ch~p1 tre A l'étude
de
l'étenduedes
l.droite conférés aux auteurs,
a
savoir les droits moraux et
patrimoniaux) oü
nouearriverons
a
la conolusion que
s'~lest
·V!A~ que
l'approché des deux législations est bien souvent
.
fondamental~ment d1ftére~te,
ces dernières se
rejo1gn~nt,
cependant eur le
terrain .des propos! ti.ans
fai t~pour une
.
.
réforme de la -101
ean~dienne: d'unep6rt les/drOits moraux
y
,
prennent
~neimportance plue grande et d'autre part l'étendue
des.
dr01.ts' p~tr1lJ1Cniaux doitêtre
révis'éeau
regal'd de1/, - ' ./"'4'
l'tvolut1on
des nouvelles techniques de' reproduction et de
repr~eàntat
ion.
J J•
-, : .~<..
6 . , ' ",!0.1', '.\' '.'," , ....
\ \ ·f ~. " , ' \1 " l ' t ", • 1 , -_ 1,\ Il, ,.. \ " ',"
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, , .. f • ,i t-.
o
",0 .
-::, ! ,,~' . ,~r!~JJ"
...
. \ 1 ·\"-
13
NOTES DE L'INTRODUCTION<1> 1 Rainér Maria R1-lke dans: ~e'ttres a un je'Une poète, Grasset 1937
(2) cette question a fait l'objet dé recherc~es très approfondies. A recommander, t'excell~nt ouvrage de XC Dock:
, étude sur le droit, li" auteur, LGDJ Par 1s
.
1963. qui. est un l1»re de référencé sur ce sUjet, puisqu'il eet une étude systématiquede la situation des auteurs dep~is l'Antiquité Romaine.
(3) : Pour approfondir la question nous citerons
a
titret
d'exemp.le: Pouillet dans: Traité théorique et' pratique de la ~J / 'pr~pr1été littéraire et artistique, Paris LODJ 1894; Gastambtde
dans; histoire et théorie de la propriété des auteurs, Pari$
.
166'2 i Laloubaye dans : étude sur la propriété 11 ttéra1re en
France et en Angleterre, Paris 1858; Renouard dans Traité des dro,its,d'auteurs, Paris 1838; Roubier dans: droits intellectuels .'
',; ~ ' -...
ou droits 'de clientèle, revue trimestrielle de droit civil, 1936. p.252 'et e.; K.C.Dock dans: étude sur le droit d'auteur,
1 op:cit. p.115 et s.; R. Plaisant dans jur. ·de prop. litt. et
~rt.
:tàtac, 2; Escara, Rault etSpp
daDs : ladoctr1'1ls
lf,rançatse du, " , ~ l ' \ ; , ' 1) , , " 1
-1 ' f l ' " , ) " ' :: 1 I~, ) • " ·114
droit d'auteur,' Paris 1937 .
.
(4) tirée de l'Art Poét ique, 1674, chant IV 1 vers 127 â 132
(5) : Dans le chapitre préliminaire de son ouvrage: "la propriété littéraire et artistique en Grande Bretagne et aux Etats Url1e1" (Paris, 1955), A. Françon approfondi t l ' histoire du
dro1 t d'auteur dans les pays anglo-saxons et en donne les
grandès lignes directrices.
(6) : J..iller v. Taylor 1769, 4 Burr 2303, analysé par A. Prançon op. ci t . , p.10
(7) : Donaldson v. Beckett (1774), 4 Burr 2408, ,analysé par
A. Françon. p.l1
S., :
"pour appr,?:fondi't' la question: A-.-Françon op. cit. p.
J
et J. Boneompain dans le dro1 t d'auteur au_Can~da,
Ottawa fi971p.12 et 13; Pox dans t'he ~anad.ian LaW:_ of Co~yr.1ght, 196'7 p.7 et •• r
(9) tout
eamme
pO-ur l' histoire desdro1'ts
d f'aute~rs \~n'
, , .,l...i .. f",-- .... ~. ,. .... " .. '-.'_>\. L . \ ' r'" ) 5 '~ .,>."~ "--:l:;t ,
.
~ '. ' .3 '!:"Io
....
15
Angleterre, l'h1stoire des droite d'auteurs en France a ta1t l'objet a de nombreuses études. Voir ci-dessus note (3). ,
A. FrançQ'Îl op. ci t
(11 ) expression employéè par l ' Honorable
,
R1nfr-et aux dêpatsde la Chambre des Co~unes en 1931, reproduit partiellement par J. Boncompain dans: le droit d'auteur au Canada op.c1t. p.11.
(12) A. Françon op. cit. p.15 et s .
(13)' , 1(. Paré dans la philosophie du droit au Canada, Revue,
Canadienne de droit d'auteur, 1985 n. l p.13.
<14> Rapport de la Commission Isl~y (1957)
(15) :' Rapport du Conseil Économique du CtÀnadà<l971),
fJ.
148 etli
'*'
<16> : Convention de,.' Berne concernant la créo.tion d'une \ union
inte~nationale pour la protection des oeuvree littéraires et
artistiques, signée
a
Berne le 9 septembre 1886, oomplê~ée '"\ ~ 'Q ' .. , '. , . ., c-. r' • l'"'} ~ /,',
,-,-
-
-0-
~-~
•.
"., ...-Pari. le 4 mai 1896, rê'J'1.aé~ .. Berlin le 13 novem.bre 1908"
complétée'a. Berne le 20 mars-1914, révtSée
a
Rome le 2 juin"
16
1928,
a
Bruxelles les 26 juin 1948, 4 Stockholm les 14 jUillet 1967, et ! Paris lé 24 juillet 1971.,
(17) : Convention
universe'e~r
1e droit d'auteur', signée àGênève le
e
septemb~e 1952, révisée ~ Paris le 24 j u1l1et 1971.(~8) .: voir Procès-verbaux et témoignages du Sous-Co~ té permanent des èommunlcat1ons et de la culture, 1984-1985
<19> : AA Kayes et C Brunet: le droit d'auteur au Canada.
Proposl-t1ons pour la révision de la 101, Consommat1ons e t
Corporations canada. Avril 1977
(
(20) : théorie
qui
avu
le jouravec Kant
(voir notamment Xetaphysiche des Si tten-Reobtlehre), et fut développée par Gierke dans deutsche privatrecht. Leipzig 1895, tome 1.(21) : Kahler dans: Die Idee des geist1gea E1gentulllS, Arch1v fur eUe c1v11i.at1sche Praxis 1894i et dans. Handbuch des
- Il
c1eutachen Patanrechts. 1900; ·voir aussi analyse de Pou111e.t
" 1 ,. Q ," j • ~ <, <-<, . ' '.'
o
\.
'0
!
l ,~~. ~.~~ ••
dans~ traité théori~ et pratique de' la -propr1,:tê l.lt,têratre, èt
artistique et du drait de repréeentat1.ou. Pari,S LGDJ 1894 p. 29
(22) - Roubier dans: droits. intellectuels ou droits de' la \
clientèle, revue trimestrielle de drdit civ1l. 1'9:35 p.29:.2.
: Fox dans: The Canad1àn Law- of Copyright: and l.ntjustr1a1,.
design. second edi tion, p.5 et s.
vo:1r dans le mème sellS L1bllng dans: the concept 0-1
property in intangibles, 94 Law QI rev. 103 <19:8), 'lui vOit
essentiellement dl!uœ le droit ~auteur un droit de prop~1été sur
dae biens 11Dl11&tériels. Il conel ut son à~al,:3se en prècisant que- la
personne qui a créé une vAleur Qommerc1o.1e- $ p~f't1r ent~té, tAngible ou intang1.ble. au priX d'une dépense de témps.
d'effort,
dé travail et d'.argent, a un droit 'de _propr1étê sur son explOitation cOJllJDerc1.ale(24) : Pl" Deêbois dans: le d.r..oit,d'aut-êur en France D411o~,
~~78 p.470.
<25>
- .... ; !
J.Bot:lcompa.1~ dans :'clr01t d'auteur- droJ.t de
l'hoDmef-" " , , , "
.
-,> -, \ , - -! ., 1 " , "" " ,.., " ~ , ,~ , '"
~,~G'
'. 1 . ' " ' /f / / ,..
, . . -., r~:1 .,:~~"', ~"-
t~J) : " - , - . - .. ,-~-_-\-T- ~ - \ -.",. .,. ,~\ , , .. ~'," ,.
l' . '.'droit dt 4uteur ou prétention?
revue
'c~nad.'1--&nnede
droit-'4'
auteur,' ,1982n,
1 ,p.e-a
13.(26) ": Â. Prançon op. c1. t.
, (27)
~\ Rapport Keyes ,et· Brune,t op. c1t. p.2.
(-28) Livre Blanc; d~ Gutenberg à Têlédldont 1984 p.l
èt
UneCharte des drol,ts des créateurs et des crêatr-ices 1985. p.2
(29)
p,our
reprendre l ' expressip-q deHervé
Pasgr1maud dans -Le}(onde lOis1r., 3' â"o-ot 1,985.
" ")
(30) 1 :l~ 101
4ù
11
lDelrs 1957sur
la
propriété li tt-êraire et1
, 1 ,
, 1 J ' '
',ar,M.etique a étt\- partiellement 'mod1fiiié par: la loi du 3 juillet
, i " , _ ' \
'l.ia5
1/
'r-êlati,ve "',Zl~'
droitd~
Auteur', et' , aUlt droi ta des.. 1 ~ f ..
art~st
••
~inte!prate$J 'd~~;prbdueteurs
de
phonogramnes
etde
l , ... ..
V1~'~S~Zl~S ~'t d~sr è~trêPr~ses
de commun:icotlonau'd10V1e~11el
JO, ,4 juillet 1985. 7495. Pour ùne version cODplète et modifiée
/ . ,
4tt la- loi du' 11' mars 1957, voir Jur. de
Prop.
L1.tt. et Ar.-' •• etion
l'8'i.a~4tJ:on.'-(31) discours
tenu-
deVAnt laCISAC
hf, 8avr.i
l 1986.' , 1 \ " , , .. v \ ~ 1 _ ~ ~' . ' . . -. , _ . • . "'~ . •• 1 . . _ .. -...-~ \ - '
.,
\ . .... ~ .. ~; , , , ' -'-,
.. _' -',,_-,.,;;' 7
,-...
CHAPITBB 1: LBS OBUVRÉS
PROTBgIB~
-L'évolution du droit d'auteur' eet ét~oitement liée au
prpgrès technique j qui .développe de nouvea~ moyens de
diffusion. HAis
que l'on
soitau XVême
s1êelea
l'Ore
da l' tmpri.merie ou au XX~me s1êçle«'
l J ère de 11intormatl'que,'
""',,'
,19
l'oeuvre d'art n'en reste
pas
mo1ne, le fruit ,de lapene.ée
dE! son auteur..
Cf est
pourquoi
les prinCipes de- basé dé la 101 ":~ 1-1 œ!lrs 1957(1) ~esont
pas fondamentalément affectés par la nouvelle101
française sur ledroit d'auteur de
198?,
qui
la complète
rargement.
L'ancienne 101,reste
valabledans E;on
ensemble, car elle est elle":mê:ae lef~uit
depr'1ncipe&-é-i}!~.borêS
,bien avant 'SAOddif~9at1on. Outre l'extens~on
de la
notiond'oèuvre
protêgeable,
'c( sont'
surtout les droite patrill:lOniaux qui ont êtédévelop~ês
(Cllip: 2), ' Dans
eecontexte 11
eet a.isé decomp1'endre
,
-que,'
si
l'A législationca.nad1ellne- d.e
1921 surle
drolt
dl /Sut.ur,-- - ~ 1
qua11~i'ê ~i-aoù~nt
de
d'suiteet faisant l'objet d·ull projet
de
re~ontetotale(2).
à q~elquechose
en
commun
avec
la l~gis1a:t.1Qn_- française, Cf est ,bien 4ane ee doma1ne.- - '
. - ,
-ROUa
allone donc exalll1nèr n~.conditions
dan.le.quell ••
une
crê~t1on- ~,utp.r6tend.l-e,
A--la .prot.ct1o~ de .10.loi
.urle
" . 1 • . ~ ( , . l \ _ - , ,
...
, .' " -....--
.. '.-
. .' ,, ,
0--, '.
, ,20
:~~,' , , - ' , " " --dt...a:tt d'_4lüte\J%'i
tour
oE!
:taire
11
'f4U~que
!'-1:,euvre
a,t,
son
auteur
, ~
-.. .. ~ J
, l'6unis.ent
un'
~erta1n
nombre
de
condtti-ona.
Ainsi
'l.t-oeuvre'
doft
, ... - 1 ~ \ .J
~~pondre
aux,critères
dloeuv~eprotégeable en vertu de '121,101
,sur
le, drci
t
d
t~,uteur
(Iêre-
~rtle).
et la
personnese pré\Talant
4'
un
drQitd'auteur
s:ur
l'
oeuvr.é.,
doit elle-même 'être
"aute-u4"
" ,, '
-ou
Ut! tul~lre du dro1t
cl'auteul'
fJ ~u sens cle la ·101<
1 lêmepartiè) ; .. ,
,.
.
".
' " , ; , '.' , ' , ',
' , 'c " ,,
, , .-" , i , " '-
' ' ,', , " --, ' , • 1 'l" , , f.,
r . 1 , , - " , ,·0
·0
~
,-.
A~in ~u'une oeuvre soit ,protégée en vértu des lois française et 'calUÎ'di~n~é sur, le dto1t d'auteur, elle doit répondre
a
un cèr:tain itombre de cri térEts. Il oonvient bien entendu que ce soit une oeuv:re au sens de chacune des lOlS(A).qu'ëlle soit créée et non, simplement A l'état d' idée(B>, e~ ql1t'e~~in elle soit or1ginale<C).
A- La no'Hon d'
oe'uvre
protégéeSi la' terminologie employée dans la loi
,cali,.cil.nne
eet·a
21
sensibleœ.nt différent~' de celle employée dans la 101 :française"
il u' en demeure pas 1IIOln~ que l'on retrouve beaucDup de pC)1nts
èommuns dans' ie~ eatégor1es d'oeuvres protégées, bien que la 101 françaisé cle 198~
en
ait étendu le domaine. Ainsi l'ar:t1cle l de la loi du 11 mars 1957 parle d' "oeuvre de l' e'8pr1 t" tandis que l " a r t 0 3 les énu_re de façonnon
1~m1'tat1Ve(3)
et que ladpctr1ne a, pour plus de facilité, coutume de les regrouper eous
, .
qUAtre grandes oatégories: les oeuvres ~1tt.raires. artistiques, JIlU810ales et les. arts :f1gurat1fe(4). C'est pour cette dern1~r.
ola881~~cat1on qU'A opté la loi ocanadienne et avec ell. le~
..
, , .' '-c..
, \.' '1 ~~, 1, ' " \ ,'. ~ • 1 ~ ft . . . ,,-'=-,, ,
:: " ... ' - , " , , 1
, -'
, "
\
.,41V.~~
rapports
de
révisionde
la101
a~ ledroit
d'auteur.
\~'11 ne .' agi-t
pa.
ic1 de faire une 1 tate' èxhaust 1ve
d.esoeuvr.s
protégées par la législation sur le,droit d'auteur.11
faut, toutefois noter
qu·
une différence majeure existe entrela
Prance et le Canada dans le régime ac~ordé a,ux titres. En e:ffet, la première reconnatt au titre un statut d' oeuvre
a
partent'1ère, tandis qùe le second ne lui accorde un, statut que comme partie d'une
oeuvre
pr~têgêe. La loifrançaise
du 11mars
1957 dtspese que "le titre d'une oeuvre d~ 1-'espr1tJ ,dès lors qu,Oil-préeente un
caractère
original, est protégé oomme l'oeuvreelle-mII_".
La protectiondu
titre a fait1'objet- d'"
une
jurisprudence.xtr.~lI8n:t abondante et constante. A titre dl 'exemple (5) 'nous , pourron. citer la célèbre atfai[e Cloçb'mer1e (6) , o~ la Cour .d.',Appel d.e Lyon a
accor<i6
la protection de la lOi Au titre d1.1roman
··Cloohemerle" d. GAbr1e~ Chevalier, conclu,z.n't ,llins1 qu'il< - '
n,' y ava,1t pas lieu
de rechercherla.
possibilité de con~us1on dan.l'esprit
du publie.L'approche
destribunaux
canadiens est beAuooupplus
re.~r1ct1ve. comme en'téz1gne
l' a"ffalre ~,FeitUre,'Synd1elte lne
et al v. L,cbter(7) , oü le juge Cameronr.efuaa da oondamner
pour
cOlltrefaQdP un fabricant q,u! avalt
reproduit sur de.
montre. lenom
et le personnagt!dë
"Pop~yetf 1t1.:t;r.
et ,h6r:oa dt uneband.
dIiae1nl •• aux' .,tiie quI il n' y ~vaito ,
• c
."t .' , __ ...
o
o
, '''' r ,,.~':I I! 't" ( "1:' 7 - r'"' , ::1 1 : C
, " '~\ 1
"
.
,pas de confusion possible àans l'esprit
~vpublio entre
l~'balLdea
dessinées et les montres.
Ailléi l'À ::1urlsprudence
interprète
restrlQtiv~nt lesdispositions de
laloi de
19a1.'
"
qui prévoient cependant expréesêment 'que
~. "oeuv~e'comprend
letitre de l'oeuvre lorsque '-ce titre est orj,ginal et distinct1f".
Le titre seul n'est donc
pasprotégé.
Puisque les oeuvres protégées par l'une et l'autre
deslégislations ont.
4quelques différences prês,
des resse~blancesfrappantes il nous semble 1ntéressant d'examiner certaines
propositions et innovations législatives. Au
'Can~dale Livre
Blanc et la
C~arteproposent tous deux d'é14rgir
la notion
d'oeuvre protégée"pOUr plus
declarté,
suiva~t ainai une voie
dAjiouverte
parla Jurisprudence.
S1elles répondent al,J critère
cP
originali té que nous
é~udierQns plus loin
(C) '. làCllarte
propose d'inclure' dans la catégorie des oeuvres
littê~A1réStléS
, ,tr~ductione(8)
et les cartes _rinee et plans(Q), de "transl'ox:mer
l
eso6'oeuvres art1stiquee en
uoeuvresdes
~rts v~su_els e-t autresOfiuvres artistiques". tout en créant une catégor1.e: distincte
.
.
" pour
lesoeuvres de chorégraphie. performAnces"èt
~). , ~
" 3
23
, "
-,
pantOla1nes{~O).
e:t pour les, oeuvres audiovisuelles "formu16e -de
cfaçon
a
comprendre 'toute oeuvre
dane'l~quelleune
1~geeembla
.~
~tre
en
DlÔu;vemanttavec
accQmp~8nementsonore
oUnO,n_
1 . " (1,1)" ,-.
, ;
o ' " 1 " - "
'.
- 1 ~ .. "24
Al~e1 la cla~s1flcatlon't~ad1tlo~nelle semble devoir voler en 'clat av.eo les nouvellee catê80r~é~ telles les enregiatreDente eonores(12)' et la plus grande innovation qui est, sane aucun doute, la proposition d'inclure dans une nouvelle 101 les
progr~s Informstlques(13', comme l'a fait récemment la ,
Prance.
Jusqu·a ce que la nouvelle 101 du 3 juillet 1985 ne vl~nne compléter dans ce sens l'article 3 de la 101 du 11 mars 1957 et ne prévoit dans ses articles 45
a
51 les modalitésd'application. ·105 protection des prograDDDes informatiques étâ'it . dans un vide juridique, puisque d'une part la protection du
,droit d' auteur ne leur était -pas accordée <leur fonction étalt-,
disai
t-on
purement tecbnt'qu,e), et d1autre part toute,
brevetabl11t6 leur eet:et était
refusée par
l'article 6de
la 101sur les brevets(14).
LaJurisprudence
ca~adlenné s'est, elle, prononcée dès 1984 pour la protection des progra=mee, au~
titre du droit d'~uteur dans la c~lêbre affaire International BustAess KAcA1ne"9jrp. v. ordinateurs Spira-lesH15>, dans
j
'laquelle il
8'
.té, 3ugé que Ubien que le but des prog~amme$ é'tAi t machine etnon avec
olee êtres humains,-"l,.e.,---~-(1
4.'
co~niquer avec l~(~- ','
é~a1t cependant protêgeable
au
titre du.
droit d'auteur"
Ctrad:uet1onl. Les fa1tsde
cette aff~ire1
.
'.-o
" ,
25,
_rttent d' être ~e.lat~s: le demandeur re'lu~rait une injonction 1nterloçutoire visant ~ emptch~r
le
d.fendeur d'enfreindre a~~ ~rdit d'~uteur sur un pr~gramDeIBK-BtOS.
Le demandeur vendait oen effeta
-trave;rs le Canada' un ordinateur personnel avec un,
.
progra~ spéc1atement conçu. Le défendeur vendait lui aussi
a
,tra'ITers le Canada un ordinateur personnel fabriqué! Taïwan-, pour lequel i l qtilisa1t le même progra~ que le Qemand~ur. Le défen.deur soutenait qu' ~l ne' pouvait y avoir de droit d'auteur sur un prograDDè puisque d'une part la loi 'sur le droit d'àuteu~ instaure un -droit exc,1uaif en faveur de l'auteur, qui d0}ft ê~re,
\,
'. :1,nterprété restr1ct1vement, et que d'autre part le progr.amme ne
, ,,~.~
~ut être considéré comme un travail littéraire, puisqu' 1'1 n'est ni éorit ni imprimé et qU'il fait partie de' la machine san"
communiquer âvec lee êtrea humains. Cette, âéfense allait dans le
~~ t:P 1..
seus d' \lne jur.1sprudence abond.ante des paye du Co~nwealth et d'une d.octrine bien établie: ainsi certains auteur» iioutaient , que l'on puisee accorder la protection d~ droit d'auteur aux
11
programmes puisqu'" il n' y a pa.s de dr.q1t d"auteur sur l'information. Il y a seulement un drQit d'auteur sur
P
expreSsion- 'de l'information ... tI (16) , (traduct1on]. Le Coneeil%"
,.+."';::' ,~j'$~'. " 8conolllique illlai t mêmeJ
uequ' A recè:lmmander Q.'e ne prendre aucune '-'init1ative dans le a_ns 4' une protection par le droit
o
•
"
.
.-,"
, " Ir,!,
'c
' " .',1.. ' .. -._~o
'! ',' ...d'auteur(17). DéJa le rapport Keyes et Brunet avait ouvEirt la
.
vo1. en
f51sant
ressortir l'urgence d'une protection, et ensuggérant .que le programme
soit 1nclus'dana
la catêgor1edes
oèuvt"ee littéraires dont '11S défin1t{on 'est suff1slS&nt
vague <lS), C'est dans
ce sens que vala
Cour dans l'affaireInternational
Bte1ness K4chines, qui accorde 'la protection du26
droit d'auteur aux prog~ammè8
aux motifs
qU'il faut tefiir compte des progrès ~echniques. que le programme est une expression dela
pensée dans une forme originale: la forme alpha numêrlqué,le. progrlSJIIJDl!! est
a
l'ord1nat~ur ~ue ,la~caesette
est aumagn6tophone
e.t
ne fait donc pas p tie de la machine. etqut.~ln, si la fonct~on' d'un prograDœe est de contrOler les cUver ....
opêrat1on~
de l'ordinateur J cela ue l'empêche pas. (i'.tre protéS. puisque le droit d'auteur eet "essentiellement
que
cone.ru. par l'expre,se1ou des idées dan.s la cODlpos1tiau ou le la.nsage, pletÔt q~e par la fonction ou le but de ces idées ... '
Pour bien :atesurar l'importance de ce chlSnge:ment, il faut gllrder À l' •• prit qut eJ1. 1983 le ~rchê mondial des programmes
d'ordinateurs
était êvalué.a $18 m1111ards(19) , etqu'
11 Il connu~pu1. une croissance de 30% par
an.
Mme si la dern1êre année a, accu •• ,Une r~Q.8.ion, 11 est clair qU'une
'Proteotion st
imposait.Rn
l'rance
et au CanadA 14 '9ueat1on s' est poséede
savoirsi
-l~" J .,. ,
.
.
, , ., " Q , , , " ",,\
.
"0
1 ," :~ -..
' '~...
, ' ~t su, , '1. ) -,prot~ctiçm pâr la 101 sur lee , br$vets éta1.t Uné eolution(20).
mais' c'est pour la prot~ctlon par re drol"t
A,
auteur que lee- deuxpays ont opté? çe dont il faut ~e félic1. ter.
Cette extensiOn témoigne d'une volonté de moderniser le
...
dt'Qit d'auteur. et certains&'prinCipeS de base aussi bien établis que la forme d' Et~xpressicm des idées.
B- L' P2uvre dol t être créée
11
est
clair que ni l'une ni l'autre des législat1ons. n'ÏJnt27
, .~
~'intention de protéger .. les idées qui "sont par eseene,e et par
.'
\dest1pat~on de iibre parcoura" (21), puisque l'oeuvre.' est "un
~èmble .oobérel).t' qui dépasse l'idée" (22). çet te ligne de
il> ~ .. ,
dêmarcat10n entr~ l'oeuvre et l'idée est indis~nsab1e pour une
prot~ction adéquate.
Ce
principe ~et le fruit d'une,jur:isprUdenc~
constante et a;nciénnet PU,SqU'i1 n'est ment1pnné'dlln.e aucune des deux législations. Ainsi l f ~uteur est celui qui
, li • _
donn'e .l,a. forme
a
l'idéeet-no~ q~lul
qUi la .fourn1t(23).,,
.
'L'abeenr de proteotion des idées se concr~t1se pat
l' exigence ~dt une matérialisation quelconque de l'oeuvra. Kaie 14
, '
• 1
l'giSlat1on çanadienne est
~aucoup
plusr1goure~e
dansl'
':t~b11s~~nt d.~
la dêli.Dftat1on en'tre l t idé. et l'oeuvre'.
..
a.
".
' • \ .; ~ " D>~ •"
.
,
'. , ~~J~
~ .~. ', .. , . , \p
rot6Sée. Tandis qu'elle" exige que
It1dêe soit fixèe pour
prétendre
a une
quelconque
p~otect1ona
titre
d'oeuvre. la loi
'française de tradition bumaniste
etuniverselle, précise que
l'oeuvre est .protégée "du seul
fait de
sa,création" (art.
1) \':quels qu'en
soient legenre,
10forme
d'expression, le mérite-dU
la
deétituJ.tio:nft (art.2), et qu'elle est réputée créée'~~'indêpendamment de toute divulgation publique, du seul
fait
,dèla réalisation, même inachevée, de
la
conception de l'auteur"~ ~
(art, 7) ,'/ Ni l'une ni l'autre
des
l"êgislat ions n: exige,la
publication comme condition de la protection, quoiqu'elle soit
, ,
le point
dedépart
dê~ dé~a1sde protection.
Lafixation
ausens
de la
loi c~nad1ennerésulte de
l'article3(1)
qUipréCise que
"le droit d' auteur déèlgne le droit exclusif de produi€e ou de
reproduire un..e
oeuvre.,.sous
unetorme
matérielle
quelconque".C'est,
cette notion qu1/a tQujours été 1nterprétée trèsr
igoureustuDent
par la' j.urisprudence, 'et l'e juge CaJDeron à! -
Cionn~célèbre
~r~
Çanad1an
Adm1r~1~CorR9rat~on
v,le tqn dans le
~ "
bd~~~ll.lsm
Ine
!tI1l(24) en
refusonttoute
protection 4 la t.16diffusion en directaux
motifs q;qe"l'image
d'originedi.parait sans laisser de trace lorsque lui succède la
phatosraphie'su1vante ou lorsque le récepteur
est'arrê~é~et
\ 'rien,
abeolument
r1enne subsiste".
Depu1~lors pour
qu'une.," \. :,
.
, , ".
- " \ r \ \ ~ _., ... ~28
-. ,1 -" ,1o
,.Q
\ \ l '
.. ï .... - '--
-";-lW.
oeuvre soit sous Hune forme matérle-ll, quelconque" la
jurisprudence eXige sa :tix.t1on: cette dern1êÎ'é ,est d..~enue une candi tion g,~nérale de protect-ion (25) t alors que la 101 ne
l~exige pas expréSSément. sau~ pour les pantom1tDèS et. les
,
oeuvres cl10régraph 1qu~s. ,~
En France
le
principe selon 'lequel une oeuvre est protégée quelque s01 t Sa forme dt express10n n.' a f a i t l'objet, el notreconnaissance. d' aucune jurisprudence tant 11 est constant (26) .
éette large protect ic;m rend la front 1ère' entre l ' 1dêe et
l'oeuvre pl us .fle~1ble qu'en droit canadien. C' s'st pourquoi la législation' française reconna1t qu'une oeuvre, même j,.n.acl1evêe,
peut
ê~r,e réputée orééf!. et qU! e 11e est donca
ce titresuscept ible de protection. Un' ar;rêt récent du Tribun!l de Gra:nde
In~tance de Parijji. 14, décembre 1983 (27) met· en évidence les
nuances qui existent e~t>_re, -l,' lqée et sa matéria11sat ion
. nécessaire
a
une protection, Un groupè d'auteurs avait proposéune' idéé de s(trie pour >~ne ~'misa1on t~l'd1-:ffU~ée: Le~ qua;r.
premières partiés
de
l'a série Avaient été, diffusées., Par 'contratla cha1:ne de télévision st étai t réservée le dro1 t de rie
pela ' ,
agréer le texte des' auteurs o~ de ne pae le, dU1'uS,8r-, Cé, qu' e t,le
> " l ')
, ,
, fit valO:lr pour 1nterroçre la pr-dq.-uctlQn. > Le tribunal' sUit
rigoureuse.nt les dispositions de ,~' ~rt1c.le 7 de ,la: ld1. de' 1957
, ,1 ,f > ,