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Politiques de l'énergie au Bresil et crise de la triple alliance avec le programme pro-alcool

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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POLITIQUES DE L'ENERGIE AU BRESIL ET ClUSE DE LA TRIPLE ALLIANCE

AVEC'LE PROGRAMME PRO-ALCOOL

par

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MICHEL DUQUETTE

DEPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE

UNIVERSITE McGILL

AVRIL 1983 UNE

THESE

PRESENTEE A l'

LA FACULTE DES ETUDES AVANCEES ET DE LA RECHERCHE COMME EXIGENCE PARTIELLE

DU DOCTORAT EN SCIENCE POLrTIQUE

(2)

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CRISE DE LA TRIPLE ALLIANCE AU BRESIL AVEC LE

PROG~

PRO-ALCOOL

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Ph.D Michel DUquette

Département de science pOlitique, Université McGill Avril

1983

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11 ABSTRACT , ,

In 'the Third World, the Oil Crisis has emphasized the vulnerability

of certain large .oil-importing countries, engaged in an extensive

process of industrialization. The author asks whether Brazil's response'

to this new challenge will emerge from a tradition of direct State

involvment in Energy (exemplified by PE~OBRAS), or an original strategy

based on the private sector. Both the personal commitment of General

Geisel ta enhance the national bourgeoisie, and the general context of

the mid-Seventies, favour the latter. As the locally-owned

sugar-producing oligopoly promotes oan alcohol program ta replace

gasoline, the State is seeking a l.oose formula --an Alliance of the

agro-energetic sector with the multinational automobile industry and

PETROBRAS-- Its success would be based on the performance of each actor •

Given a tradition of suscept~~lity of the Brazilian State to

internaI lobbying, and the choic~favour of indirect involvment in

the program, it is not surprising that controls remained largely

ineffective. Further structural limitations --an archaic agriculture

result1ng in low productïvity of land, a lack of private funding, and technological deficiencies (caused by inadequate R

&

D activities)--induced the failure of the program in its original conception. However, the national bourgeoisie's fear of foreign control lead the military ta

veto the possible alternative of further internationalization of the

alcohol sector. It remains to be seen, in the light of the weakening

position of Biazil in the world economy, if such a stànce can be

maintained in the

long

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" RESUME '

Dans le Tiers-Monde, la Crise" de l'énergie a mis en "lumière la

fragilité de certains grands pays impliqués dans un vaste mouvement

d'industrialisation. L'auteur se -demande si le Brésil, devant ce

nouveau défi, voudra mettre à profit sa tradition d'implication publique dans l'énergie, si évidente avec PETROBRAS, ou s'il se tournera vers une

nouvelle stratégie mettant en valeur le secteur privé. L'engagement

formel du' Général Gels_el de promouvoir la bourgeoisie nationale de même que le contexte général au milieu des années 70, favorisent la seconde alternative. Alors que l'oligopole brésilien du sucre met, de l'avant un programme de l'alcool qui vise à substituer l'essence, l'Etat est à la r~cherche d'une formule i souple: une alliance inédite du secteur

agro-énergétique et de l'industrie automobile, de propriété

multinationale, incluant PETROBRAS. Son succès reposerait sur la

contribution de chacun des participants.

Compte tenue de la grande perméabilité de l'Etat brésilien au lobby de l'indus trie locale, et du, choix en faveur d'une implica tion indi recte /

dans l~programme, on ne s'étonne pas que les contrôles soient restés

lettre morte. Des limites structurelles: une agriculture archa~que,

peu productive, la faiblesse du financement privé et des insuffisances

au plan technologique, causées par la médiocrité de l'effort de

recherche, contribuèrent à l'échec du programme sous sa forme

originelle. Toutefois, les craintes de la bourgeoisie nationale en face d'une éventuelle prise de contrôle étrangère se tradu~sirent par un véto militaire à toute participation directe des étrangers dans le domaine de

l'alcool. On peut se demander, devant le déclin sensible de la position

brésilienne au sein de l'économie mondiale, dans quellé, mesure cette

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opposition persistera d~s le moyen terme.

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REMERCIEMENTS

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La

rédaction de cet ouvrage vient àprès trois ans d'efforts

sOutenus au sein d'~e équipe de' travail, réunissant étudidants de

maîtrise et de doctorat, "et professeurs intéressés à la sphère de

l'économie politique. Grâce à une subvention du fond F.C.A.C., notre

étude s'est penchée sur les politiques gouvernmentales dans le secteur de l'énergie, au Québec, âu Portugal, au l'1exique et au Brésil. Pour ma

part, je me responsabilisai pour l'expérience brésilienne,

particulièrement pour le programme d'alcool-carburant, volet. le plus

spectaculaire d'une vaste stratégie d'adapt~tion à la "crise du

pétrole". Tout en poursuivant des études de doctorat, i l me fut ,/

• possible de réaliser une recherche sur le terrain, dont les résultats~

ont étés réunis et analysés dans le cadre de cette contribution.

Je ne ménagerai pas mes sincères remerciements à Thomas Bruneau et Philippe Faucher, qui m'ont fait part de leurs stimulantes critiques et dont l'expérience du terrain a seule rendue possible mon voyage et le

succès de~ cette recherche. Mes pensées vont aussi à Diane Bélanger,

Delfino Campanile et Joanne Bergeron, qui ont participé à notre équipe et dont les travaux ont contribué à élargir notre problématique.

Bien sûr, rien n'eut été possible sans les bons conseils et les

premières recommandations d'Alexandre de Barras, d'Eliane

Nazaré-Grindb&rg et de son époux Fred, d'un Simon Schwartzman, durant les premiers temps de mon séjour à Rio: de miile et une manières ils sont parvenus à faciliter mon insertion dans la "Cité 'merveilleuse" mais troublante.

Mes meilleurs sentiments collaboré avec moi à un titre

Rio de Janeiro, Sao Paulo et

vont à tous ceux et celles qui

ou à un autre, dans ce splendide pays.

Campinas: les 'professeurs Maria

ont A

da ,y<

Conceiçao Tavares et Carlos Lessa, dont j'ai suivi les classes dans la moiteur tropicale, des matins "cariocçs" à l'UFRJ. Un immense merci à

mes interlocuteurs, dans les différentes institutions étudiées: de

l'UA à la BNDE; à Lui s-Roge r Egea; Romula Martins, Dos San tas,

Réginaldo Treigerj à la PETROBRAS: le Doc~eur Chaves Ivo; à l'ABDIB,

(6)

1

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Et que dire de la prêsence et de la collaboration de ma grande amie Sonia- de Magalh!es Gomensorio: "Soninha", à qui je dédie ces modestes

pages. Plus que quiconque, elle s'est intêressée à ce dossier, sans

mênagement et sans complaisance; elle si senslble aux misères de son

peuple. Ensemble, nous avons ~laboré la méthode et les ~tapes de ce

projet. Mes salutations vont enfin à Ricardo, Zezé, Noemi, Paul, ceux ., de 1,a FASt, de l'IERJ, qUi défendent une noble cause avec des moyens

rédui ts. . ,

"---Comment mesurer ma~ance d'avoir eu accès, dans le cours de ma

recherche,

à

des documents aussi précieux et révélateurs que sont les Péribdiques à diffusion restreinte de J.a; j'ETROBRAS, de 'l' IAA: BRASIL

ACUCAREIRO, et divers rapports, documents. universitaires et études

inédites. Sans parier de l'excellente série RELATORIO RESERVADO, la

.GAZETA MERCANTIL et ses publications annexes: bilans, tirés-à-part et

revues mensuelles comme ADMINISTRACAO et 0 FINANCIEIRO, je souligne la

contribution irremplaçable de la presse brésilienne et de certains

groupes d'affaires, comme l'ABDIB, qui m'ont transmis leurs bulletins et

certains documents internes.

,

.

A ceux qui ont inlassablement participé à la correction et à la transcription de ces pages, à Joanne No~l qui sut traduire leur contenu

pour 'le traitement de texte, grâce à la màgie de l'informatique. A

toutes et tous, un vibrant merci!

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Michel Duque t te Le 21 avril 1983.

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ASSOBRAV: BADESP: BANDEPE: BB: BEFIEX: BIRD: B,R: CDE: CENAL: CESP:

CEXIM:

CIP: \ '. ,

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LISTE DES ABREVIATIONS

'''\:,Association Brésilienne des Administrateurs de Consort.1ums.

Association Brésilienne

Industries de la Base.

pour le Développement ,

-Association Brésilienne des Distributeurs de véhicules.

o Association Nationale des Producteurs d'Alcool.

. Association Nationale Aùtomobiles.

des Fabriquants

Alliances pour la Rénovation Nationale.

de

des

Association Volkswa,gen.

Brésilienne des Distributeurs Autori~és

Banque de Développement de l'Etat de S~o Paulo.

Banque de Développement du Pernambouc.

'\

\ Banque du Brésil.

Commission pour la Concession des Bénéfices Fiscaux à

l'Exportation.

..

Banque Internationale pour la Reconstruction et

Développement, ou Banque Mondiale.

Petrobras Distributrice (d'hydrocarbures) S.A.

Conseil de Développement Economiqu~.

.

Commission Exécutive Na tionale de l'Alcool. Compagnle En~rgétique de Sao Paulo.

Registre des Exportations et Importations du

MIe.

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Cons~il Hon~ta1rë Na tiona1.

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Commission ~tîon~le de l'Alcool. "

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Commission ~tiona1e de l'Energie.

Conféd~rati'on Nationale de l'Indu&trie. Conseil ,National du Pétrole.

Commission ,Nationale de& Ajusteurs de ~'ote'urs. . Conse'il Na tional de Mé tro1ogie". 0 ,

Conseil d~ la Planification~

Co~péra·ti~e·

des Ent,repreneurs du Sucre.,

.

"

Co,opérative Sucrière ode l'Etat de Fio de Janeiro. Compagnie Sidérurgiq.ue !la tio~ale.

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Centre, de Technologie Aérospatiale. COl'lpagnie de h\ Val lé€' du Fio Doce •

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.

COl'lpqgn~e de la Vallée du S~o ''franci seo.

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Déra rtemen t Administra t1 f du Se rv~c ~ Public. Êta i-Na'j 0 r des Forces Années.

}'qnds de Développem~,n t Fconomique.

Fédération des Industries de l'Etat de.Sk'fo Pa\;lo~

vii

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Fondation de l'Institut Natiol'la1 fI'Etu,:leb et de Recherches.

'",

Fonds ~lonétaire InternatIonal.' FIrmes mulSinationales.

Fahrique l~a tlonale des }loteurs. Flotte'Nationale PétroliQre~

G{oupe Ex~culif de l'Industrie automobile.

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Ctoupe Fxécuti f de l ' InduhtL'le chifllÏque.

Groupe de Travai l In ternnnl st6riel • Insti tut du Suc re et de 1'/1] cool.

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Institut National de la Prodqction Indus trielle.

"'-Institut National de la Technologie du MIC.

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INTER~RAS: ·P~trobras Internati<?nal.

IPI: Imp8t sur la Productiof.l Industrielle. ISEB: Institut Sup~rieur d'Etudes Brésiliennes.

IS 1: .. Industri~tli.sation pour $ubsti tution~ des Importa tions.

MIe:

Ministère de l'Industrie et du Conmerce.

Ministère des Mines et de l"Energie.

ORTN: Obligations Majustables du Trésor National:.

PE~ŒX: ~étroles Mexicains S •. A.

PETROBRAS: Pétroles Brésilieps 'S.A.

PLANALSUCAR: Plan National d'Amélioration du Sucre.

ptmB: Pl\!Â: ~D: PRCTERRA: PT: SACESP: , \ SEPLA~,:,

SINDIP~S:

SRE : 5uPRAL: STAB: SrI: SUDENE: SIJHOC:

Parti du ~louvement Mmocratique Brésilien", Programme 9ational de l'Alcool.

Pla,n Nâ tional de Développemen t.

Programme Na tional d'Accès à la Te rre, Parti des Travailleurs. r \

Syndicat 'des Administrateurs de Consortiums de l:Etat de

"S~o Paulo,

Secrétariat au Plan.

Syndicat National des producteurs de Pièces. Société Rurale Br~siliehné. '

Société des Producteurs de Sucre et d'alcool. Société des Techniciens du Sucre du Brésil. Secrétariat de Technologie Industrie'Ue du ~llC. Superintendance pour le Dévetoppel'l_ent du Norde~te .. SuperintendancE' de la ~1onnaie ,et du Cr~dit.

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Télécommunicati~,ns de S;}o Paulo. Taxe routière Unique.

Union Dénocra tiq ue Na t ional~.

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LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1: STRUCTURE DE LA POPULATION ACT[VE EN 1940 (milliers de personnes)

TABLEAU 2: STRUCTURE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION EN 1919 SELON LA~VALEUR

(en millions de cruzeiros de 1939 et en %)

TAB1EAU-3: REPARTITION DES EMPLOYES ET DES C~ITAUX DANS • LrINDUSTRIE PAULISTE EN 1939 (%)

TABLEAU 4: STRUCTURE DE LA CONSOMMATION DU CHARBON EN 1939 (%)

TABLEAU 5: EVOLUTION DE LA PUISSANCE INSTALLEE : <

-Moyenne par centrale électrique (en Kw/heures) TABLEAU 6: CONTRIBUTION DE L'INDUSTRIE A LA FORMATION DU ~ N B

DANS QUELQUE S PAYS'

TABLEAU,

7:

EVOLUTION DE LA STRUCTURE DES INDUSTRIES DE 1919 a 1961

(%)

DE PETROBRAS

TABLEAU 9: FINANCEMENT DE L'INDUSTRIE SIDERURGIQUE DE 19~6 A 1960 (1000 Cr.)

TABLEAU 10: LES OBJECTIFS DU PROGRAMME DE S "l1ETAS" TABLEAU 11: LES INSTRUMENTS DU PLAN DES "METAS"

TABLEAU 12: EVOLUTION DE LA STRUCTURE DES UTILISATIONS EN

%

TABLEAU 13: CROISSANCE DE LA CONSOMMATION ENERGETIQUE

(%)

",~

,

1LEAU 14: STRUCTURE DE PETROBRAS EN 1954 TAB'+-EAU 15: LA STRUCTURE DES BIENS EXPORTES (%)

TABLEAU

16:

PRODUCTION INDUSTRIELLE ET EXPORTATION DE ." PRODUITS MANUFACTURES (1965-75) • . Variation annuelle en %. ,

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TABLEAU 17': INVESTISSEMENTS EFFECTUES PAR PETROBRAS (1970-1979) TABLEAU 18: LA STRUCTURE ADMINISTRATIVE DE PETROBRAS EN 1965 TABLEAU 19: PRESIDENTS DE PETROBRAS

TABLEAU 20: POSITION ECONOMIQUE DU BRESIL: BALANCE DES PAIEMENTS ($US dollars)

TABLEAU 21: VALEUR MOYENNE DU PETROLE IMPORTE

, TABLEAU 22: LE POIDS DU PETROLE DANS LA BALANCE COMMERCIALE

DU BRESIL

TABLEAU 23: L'AGRICULTURE DANS LE P lB.

" ' TABLEAU 24: PARTICIPANTS AU PRODUIT AGRICQLE BRUT (%) TABLEAU 25: FAIBLE PERFORMANCE DES CULTURES AU BRESIL

(Stagnation des cultures traditionnelles, essor d'une culture d'exportation: le soja)

xi

TABUAU 26: PRODUCTION, SURFACE ET RENDEM~NT DE LA CANNE AU BRESIL TABLEAU 27: EVOLUT ION DE LA SURFACE PLANTEE EN CANNE PAR ETAT

(1000 hectares).

TABLEAU 28: SUCRE, QUANTITES EXPORTEES, PRIX ET VALEUR DES EXPORTATIONS (Brésil et monde)

TABLEAU 29: L'OLIGOPOLE DE L'INDUSTRIE DES EQUIPE~NTS POUR LE SECTEUR DU SUCRE ET DE L'ALCOOL

TABLÈAU 30: LES ETAPES DU DEVELOPPEMENT DE DEDINI

TABLEAU 31 : PRODUCTION D'ALCOOL AU BRESIL (1000 litres)

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TABLEAU 32: L'ECONOMIE D'ECHELLE SELON LA TAILLE DES DISTILLERIES

J

TABLEAU

~.

33: EVOLUTION DE LA COTE DU SUCRE A LA BOURSE DE NEW YORK TABLEAU 34: COMPARAISON ENTRE L'ALCOOL DE CANNE ET DE MANIOC TABLEAU 35: FLUXOGRAMME DU PROALCOOL:VOLET AGRICOLE

TABLEAU 36: LES FLOTTES PUBLIQUES A L'ALCOOL (1978)

TABLEAU 37: PART DU CAPITAL ETRANGER DANS QUELQUES SECTEURS

TABLEAU 38: COMPOSITION DE LA FLOTTE ROUTIERE AU BRESIL (1960-1980)

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TABLEAU 39;',STRUCTURE DN PRIX DE LA. GASOLlNE AU BRESIL ENTRE " ,~ \ MÀI ET NOVEMBRE 1979

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• TABLEAU 40: PRODU~TION DE VOITURES A L'ALCOOL POUR LA PREMIERE MOITIE DE 1980

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TABLEAU 41: PRODUCTION PREVUE DE VOITURES A VALCOOL POUR' lA" " " SECONDE MOITIE DE 1980 , ' : '

,

TA~~~U 42: PROpUCTION D'ALCOOL AU BRESIL

i

TABLEAU 43: STRUCTURE DE LA CONSOMMÀTION DE L'ALCOOL AU BRÈSIL,

1979-1980, PRIX DE MAI i980. i'

,

TABLEAU 44: 'PERFORMANCE DU SECTEUR AUTOMOBILE EN 1980

,

TABLEAU 45: PROJETS PAR TYPES DE DISTILLERIES " .,TABLEAU 46: PRODUCTION D'ALCOOL PAR ETAT AU BRESIL

TABLEAU 47: LE GONFLEMENT DE LA DETTE EXTERIEURE DU. BRES IL

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, TABLE DE S MATIERES

ABSTRACT

RESUME .

REMERC IEMENT S

LISTE DES ABREVIATIONS'

LISTE DES TABLEAUX f

INTRODUCTION CHAPITRE l

LES PARAMETRES DU SECTEUR DE L'ENERGIE AU BRESIL 1.1 NOTRE PROBLEMATIQUE

1.1.1 Théories du système international

1.1. 2 Le rôle des firmes multinationales

1.2 LE ROLE DE L'ETAT: FORGER DES ALLIANCES 1.2.1 L'Etat et l'entreprise publique

1.2.2 L'Etat et l'entreprise privée

1. 3 FORMES D'INTERVENTION DE L'ETAT DANS L'ENERGIE, 1.3.1 Une implication directe

1. 3. 2 "Crise de l'énergie" et mutation du modèl~- d"impliçatio~

1.4

1.5 1.5.1 1.5.2

UN CHOIX METHODOLOGIQUE

LE BINOME ENERGIE ET DEVELOPPEMENT

L'économie'agricole oligo-exportatrice

,

-'fV

Substitutions des importations, plan des Métas

CHAPITRE 2

L'INTERVENTION DE L'ETAT DANS L'ENERGIE

_0 " xiv-( i i ii1 iv vi: " X 1 11 12 12 16 ' 20 23

26

28 29 30 32 33

34

45 66

(16)

1.

1

2.1 LE CONSEIL NATIONAL DU PETROLE (CNP)

2.1.1 Mandat de PETROBRAS: conquête de l'autonomie

2.1.2 Essor et "miracle" du modèle brésilien 21. 2 LE NOUVEAU ROLE DE PETROBRAS .

2.3 LA FIN DU MIRACLE CRISE DU MODELE BRESIt1EN

2.,3.1 Vers la mutation du rôle de l'Etat 2.3.2 Apogée et crise du groupe PETROBRAS

2.4 DECLIN DE L'INFLUENCE DE LA PETROBRAS

CHAPITRE 3

LA CONTRIBUTION DU CAPITAL PRIVE LOCAL

3.1 INDUSTRIE SUCRIERE ET DEBUTS' DU PROGRAMME PRO-ALCOOL 3.2 LES "NOUVEAUX SEIGNEURS" DU SUCRE

3.3 TECHNOLOGIE ET PRODUCTIVITE DU SUCRE

,1

3.4 L' AGRO-INDUSTRIE DU SUCRE ET LA DEFINITION DU PRO-ALCOOL

..

3.5 ANNEXE I: PRODUCTION ET PRIX DE L'ALCOOL

CHAPITRE 4

LA CONTRIBUTION DE L'ETAT DANS LE PROGRAMME DE L'ALCOOL

4.1 LES MILITAIRES, 'L'ETAT ET LE SECTEUR PUBLIC

"

4.1.1 L'alcool et l'idéologie de la "sécurité nationale"

4.1. 2 Les o'rganismes de recherche

.

4.1.3 Cadre institutionnel du programme national de l'alcool

4.1.3.1 Le rôle de l'IAA

4.1. 3.2 Rôle de la Commission Nationale de l'Alcool

4.1.3.3 Les mandats du CNP et de PETROBRAS

4.2 LE FINANCEMENT DU PROGRAMME

t

CHAPITRE 5

LA CONTRIBUTION DU CAPITAL MULTINATIONAL

(17)

.,

5.1.1 Développement et dénationalisation de l'automobile 5.1.2 Vers une alliance avec le secteur agro-énergétique 5.1.3 "Royalties" et transferts de technologie

5.2 LA COMMISSIO~ NATIONALE DE L'ENERGIE (CNE) 5.3 LE DEBAT AUTOUR DU FINANCEMENT ETRANGER CHAPITRE 6

LA CRISE DE LA TRIPLE ALLIANCE DANS LE PROGRAMME DE L'ALCOOL 6.1 DECLIN DU TREPIED DANS LE PROGRAMME DE L'ALCOOL

6.1.1 L'industrie automobile et les secteurs associés

---.

6.1.2 Secteur agro-énergétique et<il~rise de l'alcool 6.1.3 PETROBRAS et la lût te pour l'autonomie

6.2 EFFONDREMENT DE LA STRUCTURE DE COORDINATION

6.3 VERS L'INTERNATIONALISATION DU P.N.A.

6.3.1 "Porte ouverte" et programme PRO-ALCOOLEX 6.3.2 Réactions nationalistes et véto militaire CONCLUSION

1. LE BILAN OFFICIEL DU PRO-ALCOOL 1.1. Les théories du sabotage 1.2 La crise du financement

2. VERS UNE EVALUATION DU PROGRAMME DE L'ALCOOL 2.1 Le rôle de l'Etat dans l'énergie et l'alcool 2.2. Le rôle du secteur agro-énergétique

2.3 Le rôle des tirmes multinationales

B lB L IOGRAPH lE ANNEXE l INDEX ALPHABETIQuE

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. xvi-225 236 240 243 258 270 273 295 306 316 324 326 331 , 351 353 353 358 363 364 367 3?0 d

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/ 0 \ , INTRODUCTION

Notre ~tude se situe dans

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cadre théorique

ae

l'interna tionalisa t~on récente de la produc tion et p,fend pour suje t le rôle actuel de l'Etat dans une stratégie de développement qui semble s'écarter d'une tradition basée sur le contrôle public direct du secteur énergétiquè. Nous désirons nous interroger sur la situation d'une puissance périphérique en voie de d~v~loppement, le Brésil, qui partage avec les pays développés certaines caractéristiques essentielies tenant notamment au profil hautement différencié de son infrastructure industrielle. S'inscl'ivant d'autre part dans le contexte des pays ,sous-développés, le Brésil possède une structure agraire, des disparités , ~ régionales et des écarts de revenus considérables, qui jouent un rôle non négligeable dans l'orien ta tion de son projet national de développement. Or, dans la logique d'une poursuite des "substitutions", la croissance et la pérpétuatipn du "modèle" brésilien paraissent s'opérer, à l'heure actuelle, dans le domain~ du remplacement de sources

~

traditionnelles d'énergie par des sources nouvelles ou synthétiques issues de la biomasse, et que l'on trouve sur place.

Si l'on observe, à la faveur des dernières décennies, l'émergence d'un modèle d'industrialisation prenant la forme d'un cycle débutant dans les années cinquante, culminant à la fin des années soixante et le

(19)

2

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-t

déçut des années 70 pour entrer en crÜe par la suite, i l faut

comprendre la partiaip~tion ~ssentielle du secteur énergétique dans le

profil du "modèle". Basée sur l'obtention de pétrole à'bon marché, la

substitution des combustibles végétaux par lÎhydroélectricité et

l'expér,ience récente de trftnsports de technologie nucléaire dans le

cadre de centrales thermiques (Angr,a l, II, III), la croissance s'opère de façon continue par l'extension des voies routières et l'urbanisation qui accomagne l'électrification. Ce.phénomène est bien documenté, grâce

'"

aux contributions de Jean-marie Martin sur le complexe

énergie/développement au Brésil,'de Kenneth Erikson sur les tendances

".

"

récentes du secteur énergétique et de Peter Evans sur l'alliance pour le développement dans l'industrie. Nous n'aurons de cesse de nous référer régulièrement à ces auteurs, espérant de ce fait lier des politiques de développement déjà étudiées avec d'autres, comme celle de l'alcool, dont l'analyse restait à faire.

Venant presque deux ans après la fin du "Miracle" brésilien, cette phase de croissance enregistrée depuis la fin des années soixante et que

l'on observe jusqu'en 1973, le programme de l'alcool se veut une

"réponse" du complexe agro-industriel local à la menace que font planer

sur le pays les importations accrues de pétrole. Compte tenu du

développement sans précédent de l'industrie automobl1e à la faveur du , "miracle" et de la hausse brutale de la consommation d'essence, on

tâchera de substituer cette dernlère par l'éthanol (alcool éthylique)

chez une fraction grandissante de la flotte automobile. Eche10nné sur

une dizaine d'années, ce programme s'appuiera sur une relance du secteur

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secteur local de la distilln'tioIl- appelé

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éq\d per le Brésil: les producteurs fJEDINJ et ZAZINI, enfin du secteur 3ulomolnle qui, le moment venu, aura la tâche de mettre en marché les nOllvelles voitutes à

l ' alcool. l~ cette fa<;on, la croissance du cOl'1plexe automobile, noyau

dur de l'industrialisation récente du Brésil, pourra-t-elle 'SE'

poursuivre même sans pétrole et sur une base "auto-suffisante". La riposte que constitue le programme de l'alcool vise essentiellement la

préservation de la structure de la demande telle que 'l'a héri té

l'aJ1pareil productif brésilien.

Débordant le cad re essentiellement économique, se pose ensui te le problème du rôle de l'Etat dans la mise sur pied d'une poli tique de développement. Nous faisons ici réf~rence, tout autant aux analys€,s de Ferndndo-Henrique Cardoso sur la nature de l'Ftat <iépendant qu'à celles de ~!erner Baer sur le fonctionnement de l'Ftat et ses fondements

institutionnels. S'y incarne également la question de l'autonomie

relative de "l'Etat co~me acteur politique, par rapport à ses

pa r tena ires: 101 bourgeoisie nationale qui avait menée seule le

développement à l'6poque populiste (1945-1964) el la bourgeoisie

lnternationale, présente au Brésil avec le réseau des entreprises

multinationales, dont le rôle est primordial lors de la phase r~cente du

1

développement, qui débute en 1964. ~i l'fUIt n'est{jue l'écho des

pre!3sions' politiques de l'une 011 de l'autre ('lasse, cela signifiera ,

des JC'livltés éconol'tiques; 'si

d'inflédnr le modèl(' ou l'orientation

)

.

par ailleurs il iouit d'une marge

qu'il ne dispose pas du pouvoir

-d'Aulonomle relative, cOjTlme le suggère Josl'ph COT'lhlin, celil risque de rl"c!1<ire la Forne de l'idéologie de ~él'unt{> n,Jl!on~lt' qui, n,lIl,) ](' cncfre

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(21)

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. du régime militaire forme le tissu de l'alliance entre les grands techniciens de l'Etat et l'ins~itution 'militaire. Sa mise en oeuvre

,

dans le champ du développement" et non plus seulement dans la supers tructure poli tique par l' ins tal hu:ion d' ins titutions au toritair.a:s

.

"

et répressives, p~urrait f~ire la lumière sur le t:ôle concret de l'E.tat comme institution ,de pouvoir capable de manoeu~er à l'extér'ieur de l'espace propre qui revient à la bourgeoisie nationale et aux

,

entreprises multinationales. Son autonomie rela t i ve prendrai t alors un sens qu'on ne lui donnait plus depuis le régime militaire, surtout en ce

\

qui a trait au champ économique stricto sensu. Pour aborder' cette

c

q~estioh, i l faudra donc se pench~r sur les relations entre l'E'tat 'et ses partenaires, de même que celles qui lient l'exécutif et les firmes publiques à l'intér.ieur de l'espace strictement public.

Il On doit ê,tre ~

même de, distinguer l'espace d'intervention propre chacun, l'élargissement ou le rétrécissement de leur marge de ma~oeu~re, sous le coup de facteurs structurels: performance financière, éconOmique, technol13gique, ou conjoncturels comme la "crise de l'énergie".

j

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Au départ, nous nous posons es~entiellement deux questions: premièrement, l'Etat et les entrep~ises publiques chargés de la gestion du secteur énergétique peuvent-ils servir d'instrument de pOl,itique, économique, dans le cadre d',une stratégie? (Philippe FAUCHER, 1980). Nous posons ici tout le pr~blème de l'existence d'un espace çoncret,.

"

.

entre l'économie publique ett l'économie privée. Deuxièmement, le lj,.eu d'intervention identifié dans notre cas, c'est-à-dire la poli tique çle substi tution du pétrole par l'alcool-carburant,' ne permet-il pas l'expression d'une stratégie d'ensemble de redépioieméJlt .de l'industrie '::

(22)

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brésili elÙl~? Nous'cherchons

à

savoir si ~'onmaintiendra, par exemple,

.

,

les formes spécifiques du "modèle brésilien": la mise en valeur des ressources

~~turelles

dans le secteur agro-industriel brésilien,'" les \ formes de la ~ propriété publique et privée', les caractères de la productivité. dans le secteur industriel, basé sur une division des tâches entre acteurs économiques, et que" plusieurs auteurs ont appelé le "Trépied" ; il s'agit en sommê} de savoir, sepe ans. après la fin du J-t'miracl,e", si le progJ;amme d' alcool-car1>~rant ne représenterait pas une

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"sortie de crisell

,du modèle brésilien tributaire de la "croissance".

,

En

admettant qu'il existe ce que l'on pourrai t appeler une . . "stratégie énergétique" au Brés;i.'l, nous à identifier

1 chercherons

effectivement le type. de coorqination inter-sectorielle recherchée par le' gouvernement, lorsque des agents' économiques privés, 'les uns nationaux, les autres d'origine multinationale unissent leurs efforts

'"

J'our mettre en mouvement un programme de cette ampleur. Il nous fau,t questionner si cette concertation se fera en faveur ou au détriment des positions "classiques" du monopole naturel qu'a longtemps exercé une en trep'r i se comme PETROBRAS dans la ge,stion l du secteur de l'approvisionnement énergétique. On touchera peut-être alors à

l',essence de ce qu'est devenue la voie actuelle du Brésil vers le F

développement, ,dans le sens d'une mutation se situant à l'avant-garde des efforts les plus récents d'indus trialisa tion à la périphérie, et dans l ' espn t de ce que CARDOSO appelle le "développement dépendant , \ associé" • Bien sûr, CARDOSO fa~t allusion au concert des acteurs-nationaux: état, sect'eur industriel et agricole privé, e-t des acteurs internationaux: firmes multinationales et intérêts financiers. I l va

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mêre jusqu'à ;Juggérer que la bourgeois,ie nationale se,l'ait au centre des

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,

mutaHons du modèle récent de développement -dépeI!dant,,' et qu'il ,faut

~ , donc y accQrder une i'mportance qu'on ne lui attribuai t plus depuis ,la ." fin du populisme. Dans le m~me esprit, l'~tude de Werner Baer, R.

Newfarmer et

T.

Trebat tente de démontr'er que la réalité du

','capi talisme d 'Eta tIf si présent au Brésil dans la phase actuelle, avec PETROBRAS mais aussi par le biais des nombreuses poli tiques d'incitation

à

l'entreprise et les "joint-ventures" liant les secteurs public et privé, repos~ sur une,interd~pendance poussée des acteurs économiques

-,.,

sous la vigilance de l'Exécutif poli tique., ~~is ce rÔle central

am~ne-t-il la fusion des partenaires, voire l'abolition de l'Etat,

</

transform~ en "Ftat d'affaires" ou ne s'agit ... i l pas d'une union ,confÙctuelle, instable, temporaire? Reprise et discutée pa.!. Faucher,

,cette typologie ~s acteurs .écon0m.iques relevant de la sphère interne et

contexte externe: d'où les substantifs "dé pe nda nce" et "association", a reçu up essai de formalisation fort poussée de la , part de Peter

EVAr:

Cet

auteur a été en mesure, ~ la sui te de longues enquêtes sut 1 terrain, de documenter la , nature des alliances entre acteurs du dé eloppemen t et de mettre en lumière la plurali té' des

~tratégi~~ïses

de

l'avant~r

le gouvernement, dans sa tentative de rap-proche'r-- et littéralement "associer" des pôles distincts du procès

,

d "'accumula tion. Le Trépied est la concrétisation de la triple alliance,

.' .J

a~ltour d'objectifs définis comme prioritaires, dans la logique du modèle • • (uant à-nous, en ce qui concerne le programme de l'alcool, nous,

tenterons de voir 's'il s'agit d'un nouveau "trépied" soutenant l'intérêt national, à pàrçir, des intérêts' pa rticullers, dans une fa mule à

\

caractère netterit'ent "oéo-libér·al" , ,c'est-à~dire "privatisante", tout en

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s'affirmant comMe la r~sultante 'plus ou moins stable de cOI'lpromis visibles ailleurs dans l'économie. Ces compromis trouvaient à réduire

le rô;e actif de l'Etat dans le dévelorpement~ La performance du

trépied conven tionnel liant entrepreneurs locaux ap, ncoles et

industriels, initiatives gouvernementales, entreprises publlques et

enfin firmes multinationales de l'automobile, concrétisé dans le

PRO-ALCOOL, pourra peut-être permettre une nouvelle évaluation des choix opérés "lors de son implantation, une fois mis en lumière le contexte de son ~mergence. comme du Modèle "n~o-lib~ral" auquel i l fait ostensiblement référence.

Puisque notre intention consiste à articuler entre eux les diverses COMpos.antes du secteur énergétique. çans ses rapports avec l'évolution dl" l'apareil productif dans le processus d 'industrialj sation "tard1ve",'

i l apparaît essentiel de mettre l'accent sur la naturc= poli tiquE' des

rapports entre l'Etat, le ,domaine privé, les nembres de la bourgeoisie nationale et les entreprises niultinationales. Cette étude consistya à

monLrer COMment les déficiences structurelles, certains ont dit les

"goulots d'étranglement" de l'économIe, ont nénagé un espace propre d'intervention pour l 'r~tat et sa projection dans le développement: lE:'S firmes publiques. C'est en fait dans lc_secteur énergétiquc que le rôle de l'Etat entrepreneur a été assumé avec le plub de force, qu'll a également été l'objet des controverses les plus violentes, qu'il a donné lieu aux réalisations infrastructurelles les pills spectaculaires.

Après avoir incarné avec puissancp le ndtionalisnp brésilIen, le secteur puhlic cie l'énerp,ie fut mis à contrIblltion pOlir 1 'a('c(~nra}'llE,!ment

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,d'un "modèle" basé sur la crois,sance à ~out p'rix, tout en n'échappant ni

, ,

au changem~A~ 4e régime de

1964

ni au déclin de la croissance après

1973

qui amènera la mutation du modèle. De nouvelles formules, pas toujours

1

heureuses, seront alors recherchées pour ranimer le consensus:

.

privatisation de l'économie, soutien des secteurs mOus, abolition de

l'autonomie des firmes publiques, tentatives de "concertation

économique" et essai de nouvelaux trépieds. C'est

~ns\

ce cadre qui traduit la fin du miracle'et la redéfin~tion üe tout le modèle brésilien

1

qu'il faut situer le programme de l'alcool.

"

Nous suggérons ainsi que le premie;r chapitre soi t consacré, dans un premier

t~ps,

à une discussion plus :théorique portant sur les +teurs

1 de l'économie poli tique 9,fésilienne ou :ceux qui ont abordé des thèmes

pertinents, comme les entreprise~ multinationales, les rapports

Centre-Périphérie, etc ••• 1

et dans 'un second temps, les données

fondamentales qui ont façonné au Brésil, le secteur énergétique.

Caractères généraux de l'industrialisation, blo~uages structurels,

disparités régionales, etc ••• le deuxième chapitre étudiera la réponse apportée par l'Etat développe~entaliste au défi que posait la médiocrité

de l'approvisionnement énergétique, surtout en ce qui concerne le

pétrole: la création du Conseil national du Pétrole, les tentatives de

'structuration du secte4r qui finirent par amener la création de la

PETROBRAS. Nous tenterons de définir le contexte de sa création, s~

mandat, sa croissance institutionnelle, ses rapports au régime (avant et après

1964),

les débats qui ont accompagné la formidable poussée de ses

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activi tés lors du Miracle. Enfin la crise de _sa mission, qui correspond en gros à 'celle qui affligea tout l'appareil productif après

1974.

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Dans le troisième chapitre, nous évoquerons un domaine peu exploré

de l'économie politique brésilienne: l'essor de la bourgeoisie

nationale, le r~seau des intérêts de sa fraction hégémoniq ue ,

l'agro-sùerier, et son accès privilégié à l'Etat, qui devait permettre dans le contexte de "crise de l'énergie" la formulation d'une politique énergétique "nationàle" mais

PRO-ALCOOL. En quatrièmè cha\~_e,

formalisation par 1 'Armée (l'une

~

aussi "privatiste"; le pr ogr amme

il nous faudra voir d'~un côté la

idéologi e de la "sécur Hé nationale" dans l'énergie qui, entre les mains de /l'appareil techno-militaire de

l'E~at" servit de véhicule aux interv~ntions publiques dans l'alcool.

La contribution de l'Etat recouvrit de plus, tout autant la mise sur

, ~

pied des agences y compris la PETROBRAS, chargée de son implanté!tion,

-que les agents financiers, essentiellement la Ban-que Centrale et' les

Banques de développement. Celles-ci ont le mandat de distribuer les

fonds' alloués au programme. Notre analyse fera constamment état des

,

débats, discussions' et contradictions que l'on" observe à ce niveau. Quant au cinquième chapitre, il évoquera le troisième acteur du Trépied;

on verra comment le Sécteur multinational de l'automobile s'est formé

'puis comment il fut atteint par la fin du Miracle. On verra son

alliance avec la bourgeoisie nationale et la formalisation de protocoles ·l'impliquant aux côtés de l'Etat dans la réalisation de PRO-ALCOOL par

le biais d'un apport technologique nouveau et de la fabrication des

véhicules.

Au sixième chapitre enfin, no~s ferons état des tensions

grandissantes au sein de la Triple Alliance qui se manifestent d'abord comme une crise structurelle de chaèùn des acteurs économiques impliqués

(27)

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dans l' alcool~ l"industrie 'automobile, le domaine agr~-énergétique,

'l'EtJt et la PETROBRAS. La gl:'ave conjoncture des années 80 abolit à

toute fins pratiques l'espace d'intervention du Trépied, qui se disloque

dans la confusion générale. L'échec du PRO-ALC90L est vu, sous cet

, \

éclairage, moins comme celui d'un "principe de subst:J.tution énergétique" què celui d'une alliance politique et d'un mode d'intervention publique

dans' , l'économie qui préfigurent une nouvelle vague

d'internationalisation. Celle-ci serait porteuse d'alliances inédites, dans le cadre d'un modèle également autre que celui qui a r~gné sur le

Brésil depuis 1954 et de manière plus explicite encore depuis 1964.

Parce qu'il réunit dans son exécution tous les aèteurs du développement,

;

.

en une alliance malaisée puis impraticable, le programme de l'alcool

nous apparaît, plus que les autres grands projets du gouvernement

brésilien: le NUCLEBRAS, Itaipu, le projet Carajas, révélateur de la

,.

fin d'un cycle développementiste et le témoin involontaire d'une

conjon~ture qui, par la crise de l'énergie comme celle de l'endettement.

---

.,.

massif, impose au Brésil un nouveau profil de développement, auquel on

suppose que correspondra une mutation majeure du régime politique,

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annoncée par "l'ouverture".

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CHAPITRE 1

LES PARAMETRES DU SECTEUR DE L'ENERGIE AU BRESIL

Un demi-siècle de recherches sur le développement des pays de la i

1

périphérie ont dégagé la notion selon laquelle les traits propres à la

mise en valeur économique, dans les pays du Tiers-Monde, s'articulent

généralement autour de la consolidation d'une coalition politique de

puissants compradors, d'industriels oligopolistes et de propriétaires

terriens, liés à la défense d'un ordre social conservateur. Le cas du

l Brésil est révélateur: Ion dit fréquemment que sa croissance s'est faite

en égard aux indicateurs économiques généraux, au détriment des

indicateurs sociaux et de la redistribution du revenu entre groupes

défavorisés. On dit même qu'il constitue le paradigme de ce type de

développement et d'une philosophie .de la "porte ouverte". Nous aurons l'occasion de montrer et, à l'occasion, de tempérer ces jugements •

.

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(29)

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12

1.1 NOTRE PROBLEMATIQUE

1.1.1 Théories du système international

Dans leur tentative d'approcher les phénomènes connexes b du

développement et de l'émergence des régi~es politiques dans les régions

périphériques de l'horizon capitaliste, deux ca~égories d'auteurs ont

invariablement tenté de mettre en parallèle des variables à caractère

économique avec des variables plus directement politiques. Pour l'école

dite de la "modernisation", tentée par les promesses d'un

, développementalisme d'exportation,

~'- né 'dans l'après-guerre sous

l'impulsion de la puissance économique et militaire des Etats-Unis, il n'y a pas de doute que la montée des démocrat~es devait correspondre à

la colonisation de l'industrie locale, sous l'égide des entreprises

multinationales. La maîtri~e de la technologie, se portant garante des

évolutions dans la sphère économique, devait théoriquement entourer la

puissance hégémonique d'une ceinture d'Etats-clients, fidèles

reproductions d'un modèle venu du Nord[l]. Il apparaît toutefois

difficile, dans le procè's d'analyse, de faire abstraction, dans la

conjoncture n'après-guerre, des acteurs ~ui ont présidé au développement et mis sur pied la série impressionniante des Grands 'projets. et les Plans sur lesquels on a prétendu baser le développement. Tantôt, cela s'est fait sous l'angle d'une théorie ,de la "stagna tion" à la

1

périphérie, élaborée par Paul Baran[2] basée sur le paradigme de

'1

Hobson-Lénine port'ant sur le développement contemporain de

l'impérialisme[3]. ~is l'approche néo-marxiste avait du mal à offrir

des globalisations qui SOient autre shpse qu'une simple général~sation

(30)

13

:

r~cent a toutefois beaucoup attir~ l'attention, ces dcrnites ann~es, en offrant un mod~le qui intègre toutes nos connaissances sur l'Etat, cadre

d'étude privil~giê de la science politique, mais aussi sur les

entreprises mul tina t ionales enc'ore mal connues et les facteurs

"internes" des soci~t~8 en voie de d~veloppement. Sa contribution orIginale vaut qu'on s'y arrête.

Giovanni ARRIGH 1 a porté le paradigme de Hobson jusqu'à ses ultimes

,

conséquences lorsqu'il a révélé les tendances actuelles de la

mondialisation du marché et le caractère "concret" des régimes install~s

en périphérie[4]. Reconnaissant d'abord la multIplicité des mouvements historique's ayant constitué l'impérialisme, i l propose un modèle logique

~

qui tIent compte des forces centripètes qui ramènent au Centre les

retombées de cette mondialisation, et les forces centrifuges qui

contrlbuent à pousser vers les p~riphéries des pans entiers du

développement, selon un A~canisme induit prIncipalement par les

corpord tlons multinationales. Des phases l'ont caractérisé,

colonialisMe notamment, qui ont cédé la place au capital multinational, par sa nature assez indépendant des Etats-Nations. La tendance À la transnationalisation n'~st donc pas l 'expres~ion de la tendance à ~a

sur-production dans le cadre de l'Etat-nation, comme au YIYe siècle, mais un nO\lveau cycle, que Lénine par exemple n'a pu voir. Il ne s'est

pas contenté, non plus, de l'approche néo-marxiste sur les

mul ti'oonales: i l a vu le mouvement dont elles faisaient partie, leur rôle historJque dans le procès de produC'tlOn à ln périph~rie et surtout Id constl tut Ion d'alliances politiqueE> et dèvelopppnH>ntales auxquelles elles aS[Jlriuent pour accroître leun, activité!'.

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(31)

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14

I l observe enfIn, dans le cadre d'un "empire informel" fait d'un

/éseau ~troit d'échanges sous l'hér,émonje des Carpo rd t ionb

mUltinatl0n\leS et sous le parapluie mlli taire amérLC'énn, un climat rie croissdnce inérale par a-coups, stimulée il partir des nationalismes renaissan t s •

~

q"i s' accornode oême de s rég wna h sne s el de s lu t I e s de li

hér'~

tlon n,a t ionale qui témoignen t dé la st ruc tur c1 t ion de nouve lIes

périphérle~[5]. Il n'y a pas de cloute qu'aInsi, Arrl,ghl suggère la

montée certaine "communauté d'lntérêts" entre fi rmes

multirtationales et bourgeoisie nationale, dan~ l'Ftal commE> dans le secteur prlvé. Passé un certain seull, leurs actlvités s'intériorisent dans l ' économlE> du pays-hôte et leur Insertion dans· le cad re de politiques locales visant à l'accumulation, et menées sous l'ép,lde des acteurs locaux, devient même possible. Nous reprendrom, cette dImensIon lors de' l'étude du progrclmme de 1 'dlcool car il en constitue une excellente IllustratIon.

Faisons malntenant un retour dans le temps. Gulliermo (j'DONNELL a ldentifié, sur \ln plan surtout méthodolof,lque, les trOIS phases de ld dépendance qUl ()nl carélctÉ>rlsé le développement de l'/u'1ériquE' Latlne[b].

A la plia"e olif,o-exportatrlce de rwtlèrec. premlère:o (182(i-19JU)

corrt'spundellL le~ régimes dits olIgarchiques, à Luhle Pélrticipation populaIre et à contenu drlstocraLlque. /> 1,1 phdse d'lnrlustri;:1lisation par subslltution des llTIportdtiol1s, abonddPll'lCl1t docur:lenléc pélr TAVARES, correspondent les réglmes dlt" populistes, donL le!' meIlleur" exC"tnples restent hlen entendu ceux de:" dlctntel1rb Pr,l\(,~ et Vi\I<('A~[7]. A ld phase d' IKte rn<1 t\011a11 sa t1 on du r.larché .domes tlquc, ( , P"t-i'!-<!l n' 0P pél10trclt 1 on

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multinationales, autour de l'implantation d'une "civilisation de

l'automobile" en direction de la classe moyenne en plein essor,

correspondent les régimes actuels bureaucratiques et autoritaires.

Ceux-ci prennent la plu~art du temps la forme de dictatures

techno-militaires.

L'intérêt du modèle de O'DONNELL est d'avoir saisi

la

récurrence des crises structurelles qui ont amené l'effondrement de chacune des

phases antérieures de la dépendance classique latino-américaine: dans

la première phase, le rendement des exportations traditionnelles était

vi tal pour le processus d'accumulation à la périphérie. La crise

économique de 1929 allait interrompre le volume de ces échanges. Dans

la phase de substitution, la poursuite de l'industrialisation de

complémentarité était conditionnée par l'extension du marché interne et

par la nature de la demande. Or, à partir de 1955, la classe

industrialiste locale n'est plus en mesure de poursuivre seule l'essor industriel sans faire appel aux moyens technologiques et aux capitaux des pays plus développés. D'où une internationalisation croissante de

l'ensemble du processus productif, les contradictions croissantes du

populisme et la montée des dictatures. A la dépendance "classique", se grefferait désormais une dépendance grandissante basée sur le contrôle étranger de l'appareil productif local, surtout dans 1e§ secteurs-clés:

la technologie, l'équipement, l'industrie lourde. Voilà pour le

caractère réel et concret de la dépendance" comme le soulignent CARDOSO

et FALETTO [8

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1.1.2 Le rôle des firmes multinationales () );1

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, ' Encore qu'il y a1.t t1!c~it bien avant l'essor actuel "du coomerce

in tcrna tional et des corpo ra tians mul tina tionales (FMN), J .A.

Schumpeter a bien établI le rôle et la fonction que jouent ces derni~res

dans l'expansion du syst~me d'échanges capitalistes[9]. Il a insisté sur

/

le processus de renouvellement auquel elles ont d'bnné lieu, transformant

par l'apparition de produits nouveaux et de méthodes nouvelles de

trdvail, les caractères même de la ~ociété et du Plodèle économique. Par là même, elles ont rendu caduques les anciennes formes de mise en valeur des richesses, accéléré le déclin de vieilles branches au bénéfice de tous les secteurs de l'économie, dans l'extrac~ion, l'industrie, les transports, qui se sont réorientés par rapport à elles. Cette l.nfluence marquante en Amérique du ~ord, dans l'immédiat rlprès-rGerre, a fini par

lrans former l'Europe puis l'Amérique latine. Les' processus

d'jndustrialisatl.On à la périphérie auront donc eu pour acteur premier, selon notre hypothèse, ces corporatIons multinationales DO]. tlouvement spontané d'exportation de cap1.taux alors que les économias les plub

puissantes ne sont plus motivées à investir chez elles[ll], ou

dépldcement de la capacité de produire du Centre vers la Périphérie, Il

est diff1.Clle de trancher. da n,s

,

,

certaIns pays, comme le Bré'sil. Aussi tôt que les années 1919-~'

selon Carlos USSAt 12]. Flles trouvent de", complexe~ urbains en plel n

es~or exprimant un beso1.n pressant d'éqtnpements modernes, dont les plus

l[11portants sont l'automobile et le matérIel de tranliport. Cela

provoquercl-t-ll une "spéClal1.satlon" forcée des Fl'I\ vers les branches lndustriellps, ,110rs que le capital des ndtionaux\')' ,,'investl t d<1vontaf,('

(34)

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17 li)

dans les cultures 'd'exportation à

cara~tère

spéculatif, comme le café?

A la périphérie, elles cherchent d'ailleurs à récréer avec le

gouvernement local le même type de rapports symbiotiques, auxquels elles étaient habituèes aux Etats-UnisL13].

Raymond VERNON, dans une perspective dite néo-conventionnelle a suggéré que le développement induit par les corporations multinationales

à

la périphérie n'a pas les effets malsains qu'on l~i prête. Dans une

suite de tableaux fort ,complets, VERNON[141 s'attache à démontrer les

~~-effets d' en tra11rement via le canal de la technologie, de

il l'emploi, des

,habitudes de travail et de consommation, d'un tel développement. Par la

"

qualité des produits mis en marchés 'et' l~ construction d'infrastructures

essentielles à la poursuite du processus d'industrialisation et à son

extension

à

des rég~ons plus secondaires du pays hôte, il représente un

accès inédit à la vie moderne et contribue à l'épanouissement de

---popula tions , demeurées jusque

pris?,nnières d'une économie

d'auto-subsistance.

Voyons ses arguments d'un peu plus près. Sur un premier plan,

'celui des mouvements de capitaux,

>. ".

~

Vernon souligne la propention des

firmes multinationales, à favoriser l'utilisation des ressources

locales, passée l'injection massive de ca pi taux "frais" au départ. Tout en permettant l'accés aux marché d'exportation, il ne semble pas qu'~lle abusent, ni du principe de la remise des profits à la firme-mère, ni du

mècanisme des royalties. Ainsi peuvent-elles développer des liens

puissants avec l'économie du pays-hôte et contribuer à mobiliser les

nouvelles ressources: cela permet au pays-hôte d'améliorer sa balance'

(35)

"

t,

\

ô

" 1r.

'des paiements et

d'accûmu~er

des réserves, sans parl-;;;, des

~)pôts

auxquels sont sujettes leurs activités;

potentiel à l'exportation

~'aCD

"les prix diminuent et 'le

Répondant aux critiques qui accusent des firmes de dé'pL3ç.er leurs

,

)

concarrentes locales: c'est le phénomèn,e de la "dénation;:l1;isa t,ion,

.

ll ,

• Vernon observe que leur présence ne se fai t sentir que cians urie fractioQ , "

rédui te de 1 ' économi~ du pays-hôte. Au Brésil pa'r ,exemple, le coefficient n'est guère plus que de IS~. Il s' ensui'r' , qu'elles ne déplacent' que peu de compétiteurs locaux, ayant 'elhs-mênes tendance à

"

1

investir 'des créneaux encor~ inoccupés. Tou,tefoïs" quand cela se produit, géné':ale~ent sous la poussée des 'innovatib?~ gechnologi'ques qui

1

sont leur l)l.drque de èommerce, les HII\ jouent un rÔ'le, cbnstructif, çelt;lÏ

, ~"

~

d'éliminer.les ,firmes inefficaces. ,"

Sur le' thème de la te.ehnologie, l'auteur' reconnait la propen'tion des Fi'1I\ à 'concentrer la recherche dans le pays ',de la firme-mère, ce qui

.

,

' f ) , lot \

'n'interdit: pas que des' rameaux entiers de' , déve~oppe'ment

.

, soient ouverts .,au personnel éntra1né du pays-hôte, qui, pemetteflt l'accès ~ des'

activités ,à la fO,is pl,:!s sophistiquées ainsi qu'à des échanges. Bien

sûr, ce développement prend surtout 1<1 fome de technologie à haut~

,

intensité capitalisÙque. c'est-à-dire J"lourùe" l'lais 'd'un-e part, ce

, t

..

n'est pas toujours le cas. D'autre partj le$

FMN

n'ont so~vent d(aut~e' choix que ces nouvelles telchnologfes,

" ,

si elles désirent' ~onc~trencer , l '

eVicacement le marché erifln

J , ' ; 1 • ' .. ' ~

ell.es' ont, l'avantÇige

sur mondial; _

.

d'abaisser 'les coOts de' . revient, cl'acC'roîtr!> , 111 misl>' (!fi valeur

et '

de, , " , ,

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rt.'ndr.,l' pos:;ible de grandb projetb iHltrement inélc('essih~~s. T~n~t c,ela ~:,

,

(36)

" '

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'19

pe rm~t t'émergence économique poli tique du _ pays-hôte, la

modernisa tion

" ' de l'appareil productif e"t de" la sociét~, enfin

l'apparitiQ.D d'individus mieux fomés, aux applications sociales plus

~omple~es et plus un1verselles.

Il ,n'est pas' in"terdit de pense;r, continue VERN~N, que ceS mutations

"

:

se traduiront tôt ou tard par l" éclosion de régiT!ie§ poli tiq'ues plus 'démocratiques, une fois nivelées les contradict:ions les pl.us criantes du sous-développement.

VERNON

pense aussi que les agents privilégiés du

dé';eloppement,' les firmes multinationales, doivent aMéliorer leurs

candi tions' poli tiqt,les' à la périphérie en rejetant fa rmellement la

c, protection de

LI

métropole. Grâce aux incroyables progtes

technologiqu~s dans l'après-gue rre: les réseaux de

,

comlJ1ul'Iica tian informatisés et les no.uvelles _ . struc tures

organisationnelles

"

et nanagériales permettant d'unifier de

vastes empires commerciaux, les. fimes multinat:i,onales se révèlent en 'effet' de puissants agents d'expansion à l'extérieur.

. Faisant la synthèse de Vernon' tout comme de C€rshenkron,. qui

',.

s'était penché sur l'industrialisatIon dans les pays du sud de l'Europe,

d

l10taPlment l'Europe latine, James K~rth 6tablit avec clarté, dans le cas

, ,

" \,

pays. à industrialisation tar:dlve comme l'Argentine, le ~Iexlque et le o Brl-?il, deux tr,aits qui constituent ).a clé de leur "mod~le". ))ans ,le cadre de la phase la plus r~cente d'un cy'cle productif caractérisÉ- pàr

b • "

l'industrialisation à partir de l'automohile. il distingue d'une part la place fondamentale de l'inv,e-stissement étranger (Jt de la technologie

nouvelle) dans ce processus, qu'illustre le 'déplolcment des firmes

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20

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multinationales. D,'autre part, i l constatè le rôle central et le poids très lourd de l'Etat "dheloppeurw, qui intervient

à

deux----riiveaux: d'abord comme entrepreneur () en son nom pr'opre (c' es t l'intervention

,

directe) mais aussi comme agent de • mêdiation entre les entrepreneurs"

privh, locaux et é,trangers (c'est l'intervention indirecte). Cela

s'était produit en Italie au début du siècle, en Espag~e et au Portugal

peu àprès; cela se' reproduit de no~jours en Amérique latine. Le

contexte est le même; un autoritarisme l~tent, implicite qui s'appuie

sur le maintien d'un bloc au pouvoir associant l'oligaréhie terrienne et la bourgeoisie industrialiste[151. Mais'comme le signale aussi Giovanni ARRIGHI [16],

a.

les rêseaux multinationaux deviennent éventuellement

sapables de dicter de nouvelles stratégies

de

déploiement économique,

voire de réduire de pluS; en plus les Etats au rôle de simples "fondés de pouvoir" dans le cadre de leur propres programmes de développement. Non seulement: ces programmes .ne coïncident-ils pas toujours avec un "ordre de priorités" dis,O~s national, mais cette évolution est même susceptible d'imposer ~la dominance du secteur étranger sur les entrepreneurs locaux

.. <

dans le processus de développement appuyé sur des alliances, plus ou moins formellement patronnêes par l'Etat •

.

'

.

1. Z LE ,l.WLE pB L'ETAT: FORGER DES ALLIANCES

"

la centrali tê de l'Etat dans sa

re~ation avec les partenaires êconomiques et même 1 par rapport au

processus g~néral d'accumula tion ne fait aucun dout e • Dans cette

logique, les burea~crates de l'Etat se~bleraient jouir, dans les pays en

",

.

, ' ',1

Figure

TABLEAU  39;',STRUCTURE  DN  PRIX  DE  LA.  GASOLlNE  AU  BRESIL  ENTRE
TABLEAU  1:  STRUCTURE  DE  LA  POPULATION  ACTIVE  EN  1940  (milliers  de  personnes)
TABLEAU  4:  STRUCTUR);~\DE  LA  CONSOMMATION  DU  CHARBON  EN  1939  (  % )
TABlEAU  5:  EVOLUTION  DE  LA  PUISSANCE  INSTALLEE:  Moyenne  par  centrale  électrique  (  en  Kw  /  heures  )
+7

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