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Science et vin : entre mondialisation et terroir. Journée de terrain du 04/04/2018 : Coteaux du Vendômois (Loir et Cher)

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Science et vin : entre mondialisation et terroir. Journée

de terrain du 04/04/2018 : Coteaux du Vendômois (Loir

et Cher)

Bruno Tessier, Agnès Fargue, Valérie Lenglart

To cite this version:

Bruno Tessier, Agnès Fargue, Valérie Lenglart. Science et vin : entre mondialisation et terroir. Journée de terrain du 04/04/2018 : Coteaux du Vendômois (Loir et Cher). [Interne] Mines-Paristech. 2018. �hal-01952642�

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Bruno Tessier

Agnès Fargue-Lelièvre

Valérie Lenglart

No. Rapport : E180404BTES

Référence :

Centre de Géosciences

Ecole des mines de Paris, Fontainebleau, France

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Bruno Tessier

Agnès Fargue-Lelièvre

Valérie Lenglart

No. Rapport : E180404BTES

Référence :

Centre de Géosciences

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Mines ParisTech – Centre de Géosciences

Equipe Géologie de l’Ingénieur et Géomécanique 35, rue Saint Honoré

77300 Fontainebleau, France Tél. 01.64.69.47.10

Référence type :

Tessier B., Fargue-Lelièvre A., Lenglart V., 2018, Science et vin : entre mondialisation et terroir. Journée de terrain du 04/04/2018 : Coteaux du Vendômois (Loir et Cher). Document pédagogique, No E180404BTES, Centre de Géosciences, Ecole des Mines de Paris, Fontainebleau, France. 19 pages.

Ce document a été élaboré dans le cadre d’un enseignement spécialisé S3226 Science et vin : entre mondialisation et terroir.

Bruno Tessier, Mines ParisTech – Centre de Géosciences, 35, rue Saint Honoré, 77300 Fontainebleau, France, bruno.tessier@mines-paristech.fr

EQUIPE GIG

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Sommaire

1 SITUATION ... 1 2 HISTORIQUE ... 2 3 LES CEPAGES ... 3 4 LA PRODUCTION ... 3 5 LE CADRE GEOLOGIQUE ... 3 6 LES PAYSAGES ... 6 7 LE TERROIR JUSQU’OU ? ... 9

7.1 SUBSTRAT DU VIGNOBLE ET EXPOSITION ... 9

7.2 CEPAGE ET CONDUITE DE LA VIGNE ... 10

7.3 LA VINIFICATION ... 10

ANNEXE : Cahier des Charges AOC Coteaux du Vendômois ...………..………..…………. 13

Avertissements et remerciements

Nombre de renseignements et de données de ce livret ont été puisés sur le web. Parmi les sites il faut citer :

www.atlasdespaysages.caue41.fr/ www.vendome-tourisme.fr

www.geoportail.gouv.fr/donnees/carte-de-cassini www.geologie41.cdpne.org

Les auteurs tiennent à remercier tous ceux qui ont donné de leur temps pour les élèves. - La chambre d'agriculture du Loir et Cher pour l'organisation de la journée

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1 Situation

L’appellation d'origine contrôlée « Coteaux du Vendômois » est intégrée dans le vignoble de la Vallée de la Loire et plus précisément dans la région viticole de Touraine. Les coteaux du Vendômois sont situés de par et d’autre de la vallée du Loir en aval de Vendôme entre Vendôme et Montoire-sur-le-Loir (Fig. 1).

La rivière prend sa source dans le Perche à Saint-Émant (Eure-et-Loir) à l’ouest de Chartres près d’Illiers-Combray. Elle draine la Beauce, le Haut-Maine et la Gâtine

Tourangelle où elle a développé une large vallée. Après avoir pris une direction plutôt est puis sud son cours atteint la ville de Vendôme où il change de direction pour couler vers l’ouest et rejoint la Sarthe un peu au nord d’Angers. Coincées entre le Massif Armoricain à l’ouest et le Bassin Parisien à l’est le Loir, la Sarthe et la Mayenne forme la Maine qui passe à Angers avant de se jeter dans la Loire.

Au nord de la vallée de la Loire, le Loir traverse le département du Loir-et-Cher sur environ 90 km. Il présente dans la partie centrale un parcours marqué par des méandres serrés. La distance de 25 km parcourue par le cours d’eau ne représente en fait qu’une douzaine de kilomètres en ligne directe. Six boucles se succèdent à l’ouest de Vendôme.

Figure 1 – Carte du Loir-et-Cher (Crédit Larousse)

L’altitude de l’aire d’appellation (communes) est comprise entre 53 m au niveau de la vallée et 156 m sur le plateau, et donc le vignoble est installé dans une fourchette

altimétrique encore plus serrée puisque les vignes se trouvent plutôt sur le chanfrein du plateau voire sur le plateau mais jamais en fond de vallée.

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Figure 2 – Les 27 communes de l’appellation « Coteaux du Vendômois ».

2 Historique

Un vignoble très ancien

Implanté dès le 5ème siècle, c’est en l’an mil que l’on trouve mention des vins du

Vendômois pour la première fois. L’optimum climatique médiéval en Europe occidentale, de 950 à 1350 environ, marqué par des étés plutôt chauds et des hivers doux, favorise le développement de l’agriculture et notamment l’implantation de vignobles dans la région car on retrouve leur mention, dans des titres de succession et donation au 11ème siècle.

Le Petit Âge Glaciaire qui s’amorce au 14ème et se poursuit jusqu’au 19ème avec un pic

de froid plus intense au 17ème, va correspondre à une période climatique beaucoup moins

favorable (famine, peste, diminution de la population de 50% en Europe) et il est probable que le vignoble de Bas-Vendômois en subit les contrecoups malgré quelques décennies plus favorables notamment de 1530 à 1565 et 1710 à 1740. Les vins du Loir sont appréciés et cités par des hommes reconnus comme Rabelais, Ronsard au 16ème et le roi Henri IV va

en passer commande pour la Cour après s’être arrêté au domaine Prépatour (Naveil) et avoir gouté au vin blanc de Surin. La situation climatique se dégrade et les températures chutent à partir des années 1680. Les viticulteurs après avoir développés le vignoble se voient accusés dans deux arrêtés (1781 et 1794) d’entretenir la disette qui sévit par manque de céréales, dans la deuxième moitié du 17ème et au 18ème.

Au 18ème siècle, la Carte de Cassini (voir page de garde) présente un vignoble présent

sur les deux rives du Loir notamment à Thoré-la-Rochette, Villiers-sur-Loir et Saint-Rimay. A la fin du 19ème 4000 ha sont plantés en vignes. Vers 1880 apparaît la maladie du

phylloxéra qui provient d’un insecte donc la larve pique les racines des pieds de vigne entrainant à terme sa mort. La diminution de la population au début du 20ème liée à l’exode

rural mais aussi à la « Grande Guerre » (1914-1918) fait qu’on ne replante que 2000 ha sur un périmètre plus resserré.

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Le développement des surfaces céréalières qui commence avant la seconde guerre mondiale et se poursuit après, provoque une diminution des surfaces viticoles (arrachage des vignes) pour atteindre 700 à 800 ha dans les années 70. Actuellement sur l’ensemble du Vendômois, il ne reste que 350 ha de vignes.

1945 – Demande et obtention de statut VDQS. Cette appellation disparait quelques

années plus tard.

1968 – En 1960 une nouvelle demande est formulée, l’appellation « Coteaux du

Vendômois » est obtenue le 4 juillet 1968.

2001 – La demande de reconnaissance en Appellation d’Origine Contrôlée est

déposée en 1987. Suite aux directives de l’INAO et aux efforts des vignerons pour atteindre les objectifs, l’AOC est reconnue le 9 novembre 2000 et le décret paraît au JO le 4 mai 2001. Le cahier des charges actuel a été homologué par le décret n° 2011-1352 du 20 octobre 2011.

3 Les cépages

Les vins blancs et les vins rouges sont traditionnellement issus d’assemblages, contrairement aux vins gris (rosé) qui sont produits qu’à partir d’un seul cépage.

Pour les blancs les cépages sont Chenin B et Sauvignon B, en ce qui concerne les rouges Pineau d’Aunis N, Cabernet franc N, Pinot noir N, Gamay N. Pour les gris le cépage unique est le Pineau d’Aunis N.

Le Pineau d’Aunis

Le Pineau d’Aunis est caractéristique du secteur. C’est un cépage tardif et les coteaux du Vendômois sont situés à sa limite climatique.

L’origine de ce cépage est controversée. H. Galinié (2014) montre dans ces « Recherches de l’origine des cépages de Loire » que la tradition bien établie qui fait du Pineau d’Aunis un vieux cépage local obtenu à Dampierre près de Saumur au prieuré d’Aunis n’est qu’une légende, le dit prieuré n’ayant pas existé. La diffusion de cette légende serait d’Alfred Bouchard dans une notice écrite sur le Chenin noir dans l’Ampélographie de Viala et Vermorel (1901). Il apparait que le Pineau d’Aunis a été introduit qu’assez

récemment dans le Val de Loire. La seule parenté génétique attestée est le Pé de Perdrix du Béarn. Le Pineau d’Aunis ne serait donc pas un cépage autochtone du Val de Loire mais viendrait plutôt du sud-ouest et aurait transité par la Charente où se situent Aunis et Saintonge. Ceci n’étant qu’une hypothèse puisque aucun document n’y fait référence, cependant elle reste la plus vraisemblable quand on se réfère aux éléments qui peuvent l’étayer.

4 La production

En 2001, la superficie plantée en vignes sur l’aire d’appellation est de 350 ha dont 152 ha sont revendiqués en AOC.

La production est en moyenne de 9600 hl en AOC « Coteaux du Vendômois » dont : 1 640 hl de vins blancs,

2 370 hl de vins gris, 4 620 hl de vins rouges.

Les vignerons en général pratiquent la polyculture (céréales). La production est vinifiée par 12 producteurs indépendants et 32 regroupés dans une cave coopérative.

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Les vignobles des coteaux du Vendômois sont situés au nord de la Loire à la limite SO de l’auréole méridionale des terrains tertiaires du Bassin de Paris (Fig. 3 & 4). La haute vallée du Loir d’abord orientée est, viens se bloquer le long des calcaires de Beauce (Aquitanien -23 Ma) pour prendre une direction plutôt sud jusqu’à Vendôme pour s’orienter ensuite vers l’ouest en aval vers la remontée structurale du Massif Armoricain.

La vallée du Loir s’étire sur des terrains d’âge Crétacé supérieur (Fig. 5 et 6) et incise par endroit des niveaux d’âge Eocène. Le pendage des couches est proche de l’horizontal. La partie de la vallée qui intéresse l’implantation des vignobles des Coteaux du Vendômois est installée sur des niveaux calcaires d’origine marine : la craie du Turonien (~ -90 Ma) et celle du Coniacien (~ -87 Ma). Ces couches, qui en terme d’âge sont équivalentes à la craie que l’on connait dans la partie nord du Bassin Parisien (Etretat) ne présentent ni le même aspect, ni la même épaisseur. La craie du Turonien peut atteindre par endroit une épaisseur de 35 m et celle du Coniacien un maximum de 25 m. Elles sont stratifiées mais en général les couches sont mal délimitées.

La craie turonienne plutôt tendre, de couleur ocre, parfois blanche, contient des

éléments détritiques (quartz, micas blanc) provenant d’un plateau continental breton. C’est le tuffeau jaune de Touraine. On la trouve à l’ouest de Thoré-la-Rochette, où le niveau est mis à l’affleurement de par la tectonique cassante. La faille NS qui passe au niveau de cette localité sépare deux domaines avec un compartiment ouest qui se voit remonté par rapport au compartiment est. Le niveau de craie du coniacien que l’on trouve à partir de Thoré-la-Rochette en allant vers Vendôme, vient stratigraphiquement au dessus. Il est tendre plutôt de couleur blanche avec parfois des niveaux de marnes plus vertes. Une des

caractéristiques de ces niveaux de craie c’est qu’ils contiennent de nombreuses zones à silex. Ces formations crayeuses sont recouvertes par un niveau détritique argilo-sableux daté du Campanien et dont l’épaisseur varie de 0 à 20 m.

Ces couches du Crétacé supérieur sont surmontées par deux niveaux qui revêtent une importance particulière pour le vignoble et l’implantation des vignes. Une formation d’argile à silex est présente presque systématiquement au toit des formations campanienne. Elle montre une concentration jointive de silex enrobés dans une argile plastique blanche parfois sableuse. Cette formation serait issue de l’altération d’une couche de craie par

décarbonatation, située sous les dépôts d’âge Eocène, d’où une reconcentration en silice et la transformation des argiles en kaolinite.

Le second niveau fait partie des dépôts détritiques de l’Eocène. C’est une formation (15 m maximum) de sables et d’argiles plus ou moins bariolées (brun-rouge, lie-de-vin, gris-beige, grise) à silex. Les silex sont brisés et souvent rougis en surface et à cœur. L’argile est une kaolinite pratiquement pure. Malgré sa faible épaisseur on la retrouve sur des surfaces importantes, elle draine les eaux de surfaces et est souvent réservée à la culture de la vigne.

Les formations crayeuses sont les derniers niveaux d’origine marine dans ce secteur du Bassin Parisien. On observe progressivement une exondation de ce bassin sédimentaire avec les premières formations d’origine continentale à l’Eocène puis les dépôts plus à l’est du calcaire lacustre de Beauce (Aquitanien -23 Ma) et les formations sablo-argileuse de Sologne (Burdigalien -20 Ma).

Les alluvions diverses, et mêmes des formations éoliennes, qui se développent au quaternaire, façonnés par les alternances climatiques liées aux périodes glaciaires et au soulèvement progressif du Bassin Parisien, forment une couverture superficielle peu épaisse, en nombreux plaquages dans toute l’aire de l’appellation mais aussi constituent le fond de la vallée du Loir. Par leurs remaniements, glissements et reptations, elles

contribuent peu ou prou à la plupart des sols de la région, leur conférant une composante sableuse supplémentaire.

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Figure 3 – Schéma géologique du Sud du Bassin de Paris montrant la position du vignoble du Bas-Vendômois en aval de Vendôme. La ligne A-B figure le tracé de la coupe Fig. 4. D’après Gamblin (2000).

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Figure 4 – Coupe géologique montrant la position du vignoble du Bas-Vendômois en place sur les terrains du Crétacé. Tracé de la coupe et légende sur Fig. 3. D’après Gamblin (2000).

Figure 5 – Carte géologique de l’appellation Coteaux du Vendômois – partie est (1 :50 000 BRGM, Vendôme). Les parcelles de vignes sont figurées en rouge (données IGN - BD PARCELLAIRE®).

6 Les paysages

Coulant sur son plateau calcaire le Loir enfonce ses méandres en développant le long des rives concaves, où l’érosion a été la plus forte, des pentes et des falaises souvent abruptes. Les orientations sont diverses et en fonction des expositions, différentes ressources trouvent une opportunité pour se développer. Les sites exposés au nord sont plutôt couverts par des bois par contre ceux qui sont bien ensoleillés, majoritairement plutôt exposés au sud, vont accueillir la vigne. La vigne est installée sur les argiles à silex qui occupent le rebord des plateaux.

Le coteau des Coutis

Tuffeau jaune

Craie blanche

Eocène

Limon des plateaux

VENDOME

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Les affluents du Loir jouent aussi un rôle dans l’exposition des coteaux notamment à Thoré-la-Rochette où la vallée de la Brisse vient former un éperon orienté NS propice à un microclimat et qui accueille une partie importante de l’AOC.

L’occupation des sols suit assez bien la valeur culturale des terrains. Le fond de la vallée du Loir est plat et sa largeur bien qu’elle ne soit pas constante se transforme en une plaine pouvant atteindre deux kilomètres et demie de largeur. Selon les dispositions elle présente parfois l’aspect d’un bocage, ou tantôt l’aspect d’une plaine agricole à fort

rendement. Les facteurs limitant sont l’excès d’eau en début de saison, rendant les champs peu praticables et raccourcissant les cycles de culture. Malgré des hauteurs d’eau faible le Loir déborde régulièrement en saison froide et les inondations couvrent des surfaces importantes.

Figure 6 – Colonne lithostratigraphique de la Touraine (https://www.geocaching.com).

L’habitat des boucles du Loir est majoritairement accroché aux coteaux. Vendôme ayant subi une forte urbanisation fait figure d’exception bien qu’à l’origine elle aussi était installée en rebord de coteaux. L’augmentation de la population a fait que la ville est venue occuper la partie basse et plate de la vallée faisant de Vendôme une ville de plaine.

La présence d’habitats troglodytiques (Fig. 7 & 8) dans les boucles du Loir marque l’architecture de la région (Trôo, Roches l’Evêque, Villiers sur Loir, Lavardin, …). Ils se développent surtout au niveau des rives concaves des méandres, là où le tuffeau a été fortement entamé par l’érosion fluviatile et où les pentes sont abruptes. Les cavités

(carrières) issues de l’exploitation du tuffeau pour la construction ont été valorisées pour en faire de pièces d’habitation. La grande majorité des cavités ont été creusées au 11ème et plus

ou moins abandonnées au fil des siècles. Depuis quelques décennies elles ont fait l’objet d’un intérêt renouvelé pour en faire des résidences principales ou secondaires malgré les problèmes liés à l’aménagement de l’intérieur (stabilité de la roche, humidité, ventilation, etc. …). Ces cavités qui donnent des conditions thermiques et hygrométriques idéales pour l’élevage des vins sont utilisées comme caves par les viticulteurs.

Au-delà, sur le plateau vendômois, se développe de grandes étendues propices aux cultures intensives dominées par les céréales et les oléagineux. La forêt prend sa part avec Bas-Vendômois

Limons des plateaux

Cavités

Correspondance des couleurs carte géologique

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quelques grands massifs qui cernent de vastes surfaces agricoles. Dispersé sur ce plateau de petites parcelles boisées apparaissent sporadiquement dans le paysage.

Figure 7 – Habitat troglodytique à Villiers-sur-Loir.

Figure 8 – Caves à Thoré-la-Rochette.

L’essentiel du vignoble est plutôt concentré dans un périmètre relativement proche de Vendôme. Les parcelles de vignes se groupent dans des secteurs particuliers : les Coutils au nord de Vendôme, Villiers-sur-Loir, Thoré-la-Rochette, le Gué-sur-Loir. Le reste du vignoble vers l’ouest est plus dispersé. En fait le nombre d’exploitants reste limité, et la vigne n’est pas leur unique source de revenus. Le passage de l’agriculture traditionnelle à la viniculture nécessite de très gros investissements, plantation des vignes, années de croissance avant récolte, et important investissement en matériel (pressoir, cuverie, mise en bouteille, …). L’AOC reste discrète, elle se répartie en fait sur de petites surfaces bien que le TGV depuis 1990 ait permis le développement d’un œnotourisme, Paris étant à moins de quarante-cinq minutes de Vendôme.

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Figure 9 – Vigne implantées sur le plateau au nord de Villiers-sur-Loir.

7 Le terroir jusqu’où ?

C’est un fait franco-français, le vin c’est le terroir, le terroir est partout et il fait tout. Tous les vignerons insistent sur le terroir. En revanche, ils parlent rarement du comment je fais le vin, et presque encore plus rarement de la vigne elle-même. Marketing pour donner aux clients une impression d'authenticité et essayer de les replonger dans la nostalgie des racines dont ils ont été éloignés au fil des générations par une vie moderne et urbaine.

Ailleurs dans le monde des "wineries" on parle d’abord vigne, puis vinification, et parfois terroir. Alors le terroir et l’AOC font-ils partie de l’exception culturelle française et ne sont-ils que culturels ou y-a-t-il là un "enracinement" plus profond ? Qu’en est-il vraiment ? Il faut essayer de mener une réflexion en prenant aussi en compte les autres composantes majeures pour arriver au vin : (1) le terroir avec son sous-sol, ses sols et son exposition ; (2) la vigne et le cépage et la façon dont elle est conduite ; (3) la vinification, car sans vinification pas de vin.

7.1 Substrat du vignoble et exposition

Les décrets de classement font une place minimale au terrain (voir en annexe le décret de classement des Coteaux du Vendômois). L’essentiel des décrets est consacré à la

conduite de la vigne et à la vinification, plus des dispositions administratives, sanitaires et fiscales.

Il est admis que toute choses égales par ailleurs, un vin est marqué par la nature du substrat. C’est vrai, un sauvignon sur terrain argilo-siliceux et un autre sur terrain calcaire sont très différents. Ce qui est souvent mis en avant c’est une certaine "rudesse" du sous-sol : pierreux, pauvre en nutriments, sec ou au-moins bien drainé, favorisant un

enracinement profond où la vigne irait chercher ses sels minéraux essentiels et puis aussi le stress hydrique qui est dit nécessaire à la qualité du cru. De plus, la conduite de la vigne intervient aussi selon qu’on force ou favorise (rien que par les vieux plants) l’enracinement en profondeur.

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Figure 10 – Sols caillouteux aux Coutis à gauche et à Thoré-la-Rochette à droite.

Le vignoble des Coteaux du Vendômois est implanté sur un plateau caillouteux du Crétacé supérieur et de l’Eocène. Les sols sont issus de l’altération de roches calcaires et d’argiles à silex (Fig. 10). Ces sols argilo-calcaires bruns riches en rognons de silex plus ou moins cassés et altérés apportent l’originalité au terroir. La nature des sols combinée à la position topographique des vignobles permet une alimentation en eau et un drainage dans des conditions qui semblent optimales.

La morphologie est clairement un facteur primordial par le "climat" qu’elle conditionne. L’exposition, c’est d’abord l’ensoleillement, ainsi que les vents et les pluies. Mais l’orientation et la hauteur des rangs interviennent aussi directement sur le facteur climatique bien qu’avec la mécanisation, on n’a plus d’autre choix que de mettre les rangs direct selon la plus grande pente et que leur hauteur est encadrée par le décret.

Les vignes connaissent des hivers cléments, dans un climat océanique tempéré à influence continentale limitée.

7.2 Cépage et conduite de la vigne

Ce que les consommateurs français ignorent presque toujours, et qu’on ne leur dit que rarement, contrairement aux autres pays producteurs, c’est que les différents vignobles correspondent d’abord à des cépages différents ! La vigne, les tailles, la production, la maturité à la vendange, voilà des facteurs primordiaux pour le résultat final. D’ailleurs le législateur de s’y trompe pas puisqu’il y consacre une réglementation détaillée. Mais la façon de conduire la vigne peut aussi être considérée comme une marque de terroir, le savoir faire de l’homme du terroir ! Et pour le coup, pour l’AOC Coteaux du Vendômois il y a un cépage caractéristique du secteur, le Pineau d’Aunis, planté qu’ici, çà c’est une marque de fabrique !

7.3 La vinification

La vinification, c’est l’alchimie, on ne vous en parle pas, mais c’est sûrement là que l’on "rattrape" des coups, ou au contraire qu’on fait des "loupés" On vous parlera du

vieillissement, mais on taira les ajouts, les échanges osmotiques, les réfrigérations, les souches de levures qui favorisent certains aromes, et d’autres qui sont maintenant le lot de toutes les productions.

Chaque fois qu’ils le peuvent les vignerons mettent en avant leur généalogie

vigneronne. Vigneron de père en fils depuis trois, cinq ou plus de générations, comme une garantie d’authenticité, de savoir faire, de respect des traditions Mais non ! Quel est le savoir-faire reçu d’un arrière-grand-père vigneron qui faisait quelques barriques de vin sur trois lopins de terre et la viticulture moderne sur plusieurs dizaines d’hectares, mécanisée et avec des cuveries de plusieurs dizaines d’hectolitres, des systèmes de régulation de

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Figure 11 – Vendôme, Coteau des Coutis, vue vers le sud. Noter le dénivelé, Vendôme est installé en fond de vallée du Loir, les vignes sur le coteau au nord de la ville en rebord du relief et en arrière plan le plateau de la Gâtine Tourangelle assis sur la craie du Crétacé supérieur.

Figure 12 – Vallée du Loir, Thoré-la-Rochette, vue vers le nord-ouest qui montre le fond plat de la vallée du Loir (en crue) occupé par des pâtures et le coteau au dessus de Thoré-la-Rochette orienté aussi NO avec les vignes qui commencent à apparaître et se développent vers le sud.

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Bibliographie

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et pour prendre parti pour le terroir …

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Frankel C. - http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/geologie/d/vins-vignes-vignoble-francais_1342/c3/221/p1/

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ANNEXE

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D

Es-Autels, qui redore

Le langage François, Oy ce vers qui honore Mon terroir Vendomois. O terre fortunée

Des Muses le sejour, Que le cours de l’année Seréne d’un beau jour. En toy le Ciel non chiche Prodiguant son bon-heur, A de la Corne riche Renversé tout l’honneur. Deux longs tertres te ceignent, Qui de leur flanc hardi

Les Aquilons contraignent, Et les vents du Midi. Sur l’un Gastine sainte Mere des demi-Dieux, Sa teste de verd peinte Envoye jusqu’aux Cieux : Et sur l’autre prend vie Maint beau cep dont le vin Porte bien peu d’envie Au vignoble Angevin. Le Loir tard à la fuite Et soy s’esbanoyant, D’eau lentement conduite Tes champs va tournoyant : Et rend en prez fertile Le pays traversé, Par l’humeur qui distile De son limon versé.

A Guillaume Des-Autels, poète françois.

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