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Le dualisme religieux chez Leo Tolstoy /

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Texte intégral

(1)

_ . 1

LE DUALISME RELIGIEUX

CHEZ LEV

TOLSTOY

A thesis

submitteGt

to

the

Faculty

of

Graduate Studies

and

Research

in partial fulfillment of the requirements

for the delree of

Ma.ter

of

Arts

,

by

Marie-Claude

Beauchamp .

Department of Rus.ian andSlavle Stud18.

~

MeGill University

@

1984

..

;

1

l

(2)

Le dllalisne religieux chez lev 'IOlstoy

\ \

(3)

.

-/

RESUME

la pensée teligieuse de Tolstoy est cbII1n6e

par

m dcuble

idéal:

le 58-" ,

"

-11,Jt universel <lEt l 'luœnité et le ~ 1n:ii\r1.dUe1 de l

'lb!.

I.e pnnI.er,

- ~

71: •

ÇfJ1. plonge

ses

racines dan& la vision ~que

œ

P.oya.aë' de Dieu

sur

ten:e,

à

orienté l'écrivain

vers une

pb1.l.oeop:d.e rat10nallste et

me

éth1q.le l:uœn1tarlste; le secœd~

susc1t4

par

le--1II}'thIt

du RDyaIae 1nté-'

rieur, a

fait

nattœ

en

lui

me propension au

m.yst1.ci8lle

et ....

aorale cp.étiste.

I.e

rat1oœll . . , de lhlstoy,

Cf1i

s ~.1nap1re de la

u.m

~

du.

xvttIe

~

"~" /'

s1ècl.e, c:ou:earJond

surtout

à

l n attit\lte

lŒi-ecc1éiaat1cpa;

réfrac-taire

à

tout

ce cpt.

'VIl

i

l'en:outnr de la aa1ne

m,11Q1l,

'le ... ~ •

se

~t . . .

mar:t.

ctca-.

et,~, rites et

,-,::uu!CS, _ ...

1mt: ~

ce

q.d. conK1tue la p1errè . .

,latre

de

1'1811"

~.

/ Et les

~

al.t1.'ui~

CfJ'11

,

bien

qu'1IIpl~

da la mrale ~, .na ~ cp " ... __ . , . pour~

''fDI-...

, , '

tlblt'iœ

h"_· .. ·U

acaae

de

et

d·~.

"fI;t

~

vaacbe,

1&

lI)'IIt1.cf

cp.

lhab1te

1# , . . .

to~

ê le

~

~

cp.

en

risulte . .

'Ialt' .11 «tell •• It

de

1&

~f4.

or.t.m-tale, DDt.1 1 It

de

UUUIlAlll . . . et •

ta51.

1.

r,

Cette

d~lU:", cp ... 12 . . . ~ de

_t'ft

tIl,b . . . . ,

aouueme

toute l'fvDlutIœ nU . . .

de Talatoy.

IIt10aaH

1 È

1

mystic1_ CC .... l • • 1: la

foIœ

~

da _ . . .

et

a...t

à

sa

,,-lf7",

~

iaUstosit4

la rf.cI-.~et la

ctJ!91.t:4 . .

tala

lu1

con . . .

,

..

(4)

e

,1 ,l,

..

,1

r

~ 1

Tolatoy's reUgl~ ~ is

aOvemed

by a ~~ldlll: the

. \D1venal

salvation of ~ty ard the salvaticln of thê 1nd1v1d.-l; -soule

'Ibe vriter's f1rst ccn:enl, the 1XJOt.s of which 8ft te be

foun:J

in the

\ \ " ,

"t.itoptan

~.of

God's

~al

r.arth,

1Jà.ad h1m ta

.mi ...

rati0n-al i e, and. m.-ütar1ani.aB, 1IIIwtau his aecod

an:em,

arouaal.

.

by

.

the

Tolstoy's rat:J.œaliJa, Wd.cb followa the pattern of ~

. ,

& .

t:h1dd.rc,

es~i.l1y

.

COIrespc:nJs te . . aIIti-ee::«e.tut:1eal outlodr.;

,

be1rIB

quite refraet:ory to ~ that ~..uct. 8CU1d

nason,

the

a..a1a1 tb1dr.er la ti:J:eleu in

attacId.

dl. _

~

1'ItnIclea,

rites and

, '

sacz:...t..

In. WOld, al1

~

canK1tutes the

bl.1fatœa

of the ,

.

C11r1.-wn

a..zrch. 1he ~ prû1ctp1. he

pnif ... ,

altllcqh

deeply ' . "

wlth C2IrJ.atûn

etblca,

cert;atnly

stt-wtt-.

Id.a

~ t:oIIm:ds' tb.1a ' .. ~

11istu:ut1œ",

1IId..c:b ha

acc:œ.1

of

l..al_ ...

appor-Co ,1t'.

t:un;I_. (kt the

oc:t.r

~, batb the ..,.t1d.ty W1dl pel I r .

Tobtoy'.

.

-ad.nd . .

i'

tbè qldetfst:1C . . . . Uty w1d.ch

an.-

frœt lt . . .

the1r

iDspl-xat:.1.œ . . c y frai ~ -llilhyaf.cs, n rJy

JfI.râ.d._.

aâJhl_

..s

~. -·1

QJr c::t.1s ~~rat8I cm tId.a cillllt)',

wtd.ch

1_ pc . . .

e

11l .,..,

-c:.ae

• n.r,. ~l>"

of ~'.

nUa:Jcu euo1ut1an.

lDtb

nt1ar"elt. ad .,.c::J.d-

are

the

tIOt1vat1lW

force.

of TolItOy'.

tlD_,

&l~

td.a

ftl1"OIItty

lta

rid •••

anllXlllpltadty.

"

\

...

(5)

(

TABLE DES MATIERES

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 6 • • • • • • • • • •

...

~

..•..•.••...••.•

A.

T~l~

rationaliste •••••••••••••••••••••••

B.

Tol~ m-d.a'te. •••••••••••• l • • • • • • • • • • • • • • QfAPITIE

II

LE

tmMJE

lE DIEU

P.Sr

BR

\QJl •••••••••••••••••••••••••••• A.

Toatoy..,atlcp

••••••••••••••••••••••••••••

B. Tolat:cJ}"

aacète " •••••••••••••••••••••••••••••

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• BIBllOOlAPHtE ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ( 1 1 1;8

19

38

73 74 98 122

129

(6)

NOTE

Nous avons sui. vi, pour la présente

thèse,

le

systàœ

interœtional. de

translitération. Nous l' avons appliqué à tous les naas, incluant ceux

,

q.d, en laqp! française,

sem:

généralerœnt ccnus BOOS .... autre forme;

ainsi Iasnaïa Poliana est dew!nJ Jasnaja Poljana, lbstOÜNlki.

-Ji>stoevskij, etc. Fn ce <pi cœ:eme le nom de Tolstoy, cette rigle

n'est

observée cp! dans

les

titres

et

citations originant de

textes

rus-ses; pour ce

CJ.d.

est de la bibliographie et des citations puis4es dans

\ des

texteS

fumr;ais, nous

avŒIS mspecté les divers

systèmes

de

transli-1 tération enployés par les

auteurs ou

éditeurs. Dans tous les autres

cas,

\ ,

/

• l '

nJUS

avons

adopté,

1 t~

à

lacpelle ont

le plus

SCI.JV8Ot recwrs

\

.

'

,les trar:lu:teurs et criticp!S de

tarwue

q,la1se, soit ToLUJJII , suiv.lt

l '

en cela l t~le ~ la fald.lle T-olstoy

Cf.d.,

~

l'explicpe

Tatjana' '"" Suxotin-Tolstoy dans une lettre

à ....

'n Bollam, préf&a1t ce

DIXIe

de

,

, translitération à l'habituel T oJA.toX (~ le

cxate,

ta.in Bol] and

et

Léan Tola!=OX: Textes (C8b:1ers RaIa1n Rolland: cahier 24) , Par1.a:

,

.

AJ,bin

M1chel, 1978,

p.

69). las lIDts tolstata p! et tolstofen f}ttdent le"

tl;éra

usuel car

ils sant DII.iJ1tenant bien ~

à

l:.a

1,.,._

française.

~ avons naus ... traduit les citat1œs c1t '1'U8se,

à

DD1œ

d'indica-~

cantraire;

par ...

,.,le,

dans

le

cu des

zaa.

et ricits de

'Tolstoy,

1 :

l'D.IJ nous en ... nmls, ...

Wrif1cat1on,

aux tndJCticna françaises

CCI'IIJe8. ~

ce

qui

a

trait a l jcumal

1ntialt, les

c1tat1.Œ8 couvrant les

~ ' . . . 1828

à

1904 1ncluai ... ont

été

~

à

l'adrllLmble

t:raU:-... 4 . L

. tiœ\de.

QJ.stave Aucoutur1er (deux tœJlS . . . tm18 ont

.jusqu'à

~

été ~Jb11és aux fdit10ns Ga1l1Mrd, B1bl1otJ:aècpe de la Pléiade)" tani1s

1

1

j

~

i

l

1

(7)

{

(

cpe 14 trariJct:ion ~ citations se tapportant aux amées ~tes, soit 1905 à 1910, tOJS a~ent.

lBs rotes h1bl!ographi~ ~ trouvent

à

la

fin

de éha~ sect1Œl

(in-troduction, chapitre l, cbapit;re II, COl1Clus1on), al~s <fJe les notes expii.csti ves, reliées au texte par lI.l astérisque, sont inscrites en bas

de page.

.

.

, / / , , -\

i

i

(8)

Nous tenons

à

expriJœr natTe plus vive gratitu:Je

à

la fondation McConnell pour la bourse d' éb.des

cp'

elle tnlS a généreusanent octroyée pendant

deux années consécutives, ainsi tp'

à

notre directeur de

thèse,

le profes-seur Alexan:ier V. FodbT, JX'llI" les précieux conseils qu' il tDJS a

prodi-gués.

-o , J , 1 \ i

,

1

(9)

(

(

..

De l'enfant de cinq ans . qu 1 à mi ••• i l

n

'y

a

qu

'm pas.

\

D.J nouveau-né à 1 1 enfant de \ cinq ans

1 une' distance effrayante.

De. "l' eirbryon âu nouveau-né un abtme. '--.--/Y

Et du tal-être jusqu'à l' 1Dn'Ih~...,.

txm plus 1I1 abfme, mais l'ine

, " hIe. Tolstoy ) ) / t "

(10)

(

.... Les écrits -religieuK de Tolstoy (1828-1910) appara!tront

sans

doute ccmne un véritable labyrinthe philo~que

à

cpi aura cru y trouver Ut

ensemble organisé. Car le patriarche de

Jasnaja

Poljana

n'a

jamais

.,

~

.

sé à sa conception du non:le la fixité d' lm

systène.

Sa pensée ~lue

constamnent

-sous

le signe de la l:!.berté; elle est vie et IIDl1'V8l1eIl.t, et ne peut donc supporter la structure t'rq> rigide d'un systèrœ idéolo.gique ...

,

donné. Aussi l'intellectuel qui se

donne

pour mission d'explorer la

phi-losophie tolstoï:enœ y découvrira ron \Dl. tout: cobéœnt:, planifié et

rl

-goureusement gouverné par les lois de la logique, nais un agrégat de doc-trines hétérogènes, glanées ici et là et cœposées selon des critères purement subjectifs." D'ailleurs le tenue phi.1.o4oplu..e , lorscp..t'applicp.É à l'activité cérébrale du /W4eau. pen.4an.t. russe, se pré~e beaucoup plus

ccmne un(! attitu:te persormelle et changeante devant les mystères de la vie que canne \ne science propxemeut dite.

Eh

vérité, le Tolstoy'

"d'après

crise" n'est pas un philosophe, nais bien m penseur, 00 plutôt, came le

reuarque très just~ S.N.'Baùgakov, un chercheur (Tolstoj est' reli-gioznyj is1œtel') [1]. Ses écrits religieux répcnient

à m

~eux be-soin de cœpremh:e, de saisir le sens de la.yie et non à \ n siDple désir

~ publication. Ainsi soo esprit, toujours en cpête de la Vérité, butine

dans tws les jardins Jiü.losqiU.<p$ et théologicpes, n'y absorbant

te»-tefois qt,Je les

sucs

cP1

conviemart:

à

sa cawtitution. I.e véritable

tol-.~oisme n'appartient de ce fait à 8l.JCU1e catégorie; il demeure

indéfinis-sable, insaisissable et -les cbctrines que certains disciples ~

regrou-~ soos cette appellation ne cœstituent cp.1 'me version dff la pensée,

en

perpétUelle nutation du

mettre.

(11)

(

l,

2

-1)

la nature sensiblement éc1ecti~ de To1stoy le CORhrl.t à toutes les

o ~ •

SŒJrceS religieuses, tant rationalistes cp.ie mysti~, tant éthicpes que métaJilysiques. A vrai dire, i l oscille constanment entre les deux pôles de la pensée religieuse, tantô~ plongeant dans les

eaux

de la

raison,

tantôt longeant les rives de l'intuition. C'est préciséJœnt ce dua1isrœ inhérent

à

la religiosité tolstoïenne cpe souligne V .. V. Zen 'kovski j quan:l i l écrit qUe ''1'inhanoonie interne de To1stoj apparaît dans cette

CCJÙ)i-Q

naison étrarlge d'une énDtion mystique avec un ratiœa1isrœ plat et

irdi-gent { •••

t

[2]. littéralement écartelé entre les s~ divine ~

hunai-ne*, Tolstoy "cherche une philosophie médiatrice q.s.i. p.rl:sse satisfaire

t1Iflt sa soif d'action cp.Je son'besoin de méditation. Ainsi sa pensée,

rationaliste en théorie et rooraliste en pratique, s'ouvre néamoins à

o 0

me proforde spiritualité, à uœ foi ~érieure de caractère tout

à

fait irpltionnel. En fait, la VitaLe religion, suivant le prophète TUSse,

doit répondre

à

une double vocation: ',guider 1 'hœme sur les chemins de

t ' ( 0

la vie et 0 le préparer

à

franc!û.r ceux de la nmt.

, 0

la ''religi~ de la vie" professée par Tolstoy, religion

cpr

n'aàœt can-'ii

me dogmes cpe , le culte de la raison et 1 ,~ 'tuœnisœ, ~ ses racines dans le rationalisme du XVIIIe siècle. Or le partisan-t}rRe de cette lOOde

"

~ ,

philosophicpe, ncmbs~t l.Kl anticléricalisme avoué, n'était ni

irreU-& .

gieux ni athée**, bien cp! les tniditiooafistes de cette ép:xpe n'hést-taient

pas

à

taxer d'

athé1:sme

cpiconque

s

1eqpgeai t dans la voie du

-non-*

"Je suis affreusement mauvais, confie Tolstoy

à

sen jamlal le 7 juin 1884. les deux extlêmeS - des élans de spiritualité et le pouvoir de la chair" [3].

**

M1.s

à

part certains radlcaux français, not8DIœllt la Mettrie (17fIJ-1751), Helvétius (1715-1771), d'Holbach <1723-;1789) et leurs ÉIIIJl.es.

(12)

(

(

conformisme. fil ~ité, l'apologiste des ~ embrassait générale-nent une religion chrétienne par essence, rœis n.a:.t:.wLeLle, sans éticpettes confessiCJnJ:lelles, sans dogmes, sans rites, sans mystères, Sans prêtTes: il se proclanait ~ste. Son h1t ne résidait den:: pas dans m anéantis-sement c~let de Q:Jute religiœ, rœ.i.s consistait plut&: en une épuration,

Il

une démystifièation de là foi; i l ne proférait pas l' anathàœ sur le

-chrl.stianisme, mais restreignait celui~i

à

\me vocation puIemertt nmale,

iIrperméable à taJt surnaturel. Iwssi n'hésitait-il pas à saper toutes les bases de la tradition chrétienne: révélation, péché originel,

divi-nité du Otrist, infaillibilité de la bible, miracles et autorité de l'~­

se ont ainsi tour à tour fait l'objet de sa critique rationaliste, de ses contestations et de ses attaques. Fn ~cbant ainsi à la pensée reli-gieuse tous les piliers de 1 ·orthodoxi~, le chrétien éc:.J.a.i.A.é

acc~lis-"

sait sinplerœnt: son devoir: ramener la foi salS le faisceau luni:neux de

la raison.

h ~

Or l'eq>ire du rattonalisne, au XVIIIe siècle, ne couvrait pas que le do-maine spirituel. la rau1se en cpestion des valeurs reUg1euses était

in-

---.

-dissociablement reliée

à

la riévaluation, pl~ globùe, des valeurs

luœi-. nesluœi-. La crise de conscience religieuse dont fut térDin l' âg.Iz. ck .la lllli..4on

apparatt

en <pÜcpe sorte

cœme

\.Ile nanifestation de ce cpe Paul Hazatd

awelle la "crise de conscieœe européeille" [4].. -En effet, les perturba-tioos religieuSes cpi seca lèrellt le XVIIIe siècle s' expliqlB\t avant tout

par

le fait cpe l'bwme, à cette époque~ prenait pleinement calSCience de lui-même, de son potentiel, de sa liberté. Sem avidité intellectuelle

dé-cq.mait un trlUVe8U

chauf>

d'exploitation: la œture tu.ine. Ch assis-tait ainsi à l'essor de l'ar.thtqx>loF,-e, ,

scienCe

.

de l'lDDae. ''La plus utile et la mina avancée de toutes les an:oissances tu.iœs me

pamtt

km celle de l 'l'olmen [5], observait

en 1754

J'em-J'accpes JoJaseau

(1712-\

c-1 ,

.

,

l

(13)

-4-1778), _faisant ainsi écho

à

Alexander Pope Cl688-l744), dont le célèbre

,

_ apm-isme ''!he

proper

study of mankinl is rœn" [6] exprime b~en l'esprit

l

\

(~

de ce sièclè. Si l

'banne,

donc, s'était autrefois identifié

à

l'image

~ lui avait dep.ds trujours projetée la doctrtne chrétieme, i l cher-chait maintenant

à

façonner le christianisne selon les', exigences de sa propre nature. les rapports de

i

'hcmne

à

Dieu se troovaiem: par le fait mêrœ renversés. ''I.e I1O.1VeJDent naturel de la pensée métaplysique,

expli-cp! Georges Q.Jsdorf, procédait de Dieu à l

'haunë,

i l 'va désonnais de l

'han-,

me à Dieu ( ••• )" [7]. Le ClÙ.te de 1 'hœme n'abrogeait 8idemœ:nt pas

le culte de Dieu, mais le rapport de l 'hcmœ à Dieu exigeait dorénavant

.

un Iapport de 1 'banne

à

l 'hcmne. Le représentant des I..umi..hLM, certes,

• # t',.

.'

aimlit

--

SŒl prochain pour l '8JOOUt' de Dieu, tIIlis il lui senbWt essentiel,

"

pour servir Dial, de servir d'abord 1 'tuœnité. Il se fcmœit ainsi une relation très étroite entre le devoir

mi

gi eux et le dewir social. la rotioo d'hunanité ~licpdt en fait un idéal mn seulement œligieux,

,

IlBis égaleaent social et politiqœ. Elle suscitait m eqp.aœnt pour de

,

'1

nŒJVelles vertus

à

ca:ractère

fŒdamelltalaœnt utUitaire: la bienfaisance et la pu.lanthzopie. ~ valeur de la persc:lI'D! ... 1ne était déc~

ab-solue et l '8l1DUr des hœmes devait exclure tout préjugé de race, de

\teli-gl.on, de cœdition sociale. L'idée d'hmmitê Q,ranlait aussi l'appareil gruuemement:al

<Jd.

s' inf1éch1ssait suivant les principes des l.un,i..ùl/..d et

,tentait de mettce l' absoluti sme au service des ph:1losqilies 1IIXIe!:11eS,

'"

adoptant ainsi

me

fcmœ de

~

~

. cornJe

sous le

voca-'

ble de4poÜ4llll éc/.aùui..

La

g1.or1.ficati~

de

l'espèce

m.-ine déclenchait d'altre part l'exaltation du cxel':!pOl1tiame: Ul universalisme éclairi

par

la raison œlégua:.Lt dans l 'CIIbre tout nat1œal1aœaû ,

par

la pass~.

le patriotisae él.argissait de

ce

fait

ses

har.I.zms: le citoyen du XVIIIe

, '

(14)

voie qui le nènemit

à

la réalisation d'me paix universelle et

perpé-,

e

tùelle. Car

sa

confiance

en

la perfectibilité du genre tuœin anirœit

<-en l\.d. une croyance prescp'inébranlable en l'édification future d'Ule société idéale, parfaite, pnf1erre du bcri1eur, de l '8IlDIJr et de la paix,

domiciliée Sur terre et dont l'avènement s'inscrit dans le cadre de

l 'histoire universelle. A l'évasion dans les lointains de l'eschatolOgie, l'b:mDe kJ.oj.tté substituait l n rœssianisme rena.t\lelé, affranchi

pe

toute

visim apocalyptitpe. En ce sens, les" travaux de l'abbé de Saint-Pierre (1658-1743) (Projet de paix perpétuelle - 17l3) et de l(ant (1724-1804)

(Vers la paix pexpétuelle - 1795) dévoilent bien .,l'opt1m1srœ utopicpe qui

a

inspiré les

avocats

de la raison. Cet esprit ~cpe

a

jooé \.Il

rôle

inportant

dans le bcu111cx.lE!lllE!nt des idées religieuses. Car l'ex-h:7rtation

à

la grarde paix visait aussi

à

désatmer les belligérants ec-clésiastiques dont les prouesses- avaient tant fait' frémir les siècles précédents. th siècle <pi se prétendait luœnitaire ne pc1Mlit admettre

l n "CAOÙ ou Cltive", si populaire au ~ Age. Aussi la tolérarM:e reli-"" .

.

gieuse figurait-elle à l'antre dU jour des ~; elle était fille lé-gitime de l'luJanisme, soeur de la li~, de l'égalité, de la

fratemi-1.

té. Elle englobait en fait ces trois cœposantes de la devis& française p.1is<p' elle précorrl..sa1t Ul libEe accès au daœi:ne œligl.am, affixma:nt

A

que toutes les religims se valent et cp'en dépit de leurs distiŒt1œs

cJo:ctrinales,

elles !5' abreuvent tcutes

à

me seule et

mime

source: "Dieu.

''fous les

pEq)les de la terre

cxnm.ssent

et .-knent Dieu, soulignait

Rousseau en 1769, et: <p)ique chacu:l l'babille

à

sa ao::Ie, sous tŒI8 ces

vêtaa1ts

divers on b:a.Ive po.rrtant toujours Dieu" [8]. <D assistait ainsi

à

lm tn.IWÙ intéx@t pour les

relf.&1œs

fknu:wèœs,

mta_at orien-tales et, partant,

à

\Xl él.a:r:g1aseIaI de la ccnsc1ence chrét1en:Ie: le

(15)

6

-tradition, devenait me sinple œligion pamd.. les

autres*.

Et si tous ( " les penseurs ne s'évertuaient pas,

cœme

Voltaire (1694-1778),

à

extirper

les dogmes et les systàœs religieux établis,

à

"écraser l'infâme", tnJs

s'ent:el'daient néamDinS sur l' inp:>rtance d'une lutte

à

na:1er

contre l'ab-solutisme confessioonel, le fanatisme et l'intolérance. La liberté en rœtière

religieuse

était deverue,

au

XVIIIe sièclet - Ul véritablë iDpératif

catégorique. Toute l'idéologie des Lumi..btfZ4 peut d'ailleurs

atre

définie

cœme

un passage de l'état de déperdance et de ~ssion

à

l'état de liberté. L • Aut./ûiillJ.lll9., selon Kant, est

1

\.

,(

la

sortie

de 1 'hcmœ de

sa

ni1oor.i.té,

dont il est lui-uime responsable.

Minorité, c'est-è-d1œ

irx:apecité de

se

ser-vir de sen entendeurant sans la direction d' aut:ru1-,

1IIl:m-rl~ c:kxlt il est 1ui-mêrœ respœsable, puisque la cause en réside

non

dans

un

défatJt de l'enterdsœnt, IllÛS dans

un mancpe de décision et de

courage

de_ s 'en servir sans la direction d'autrui. Sapere Aude! Aie le

courage

de te servir de ton propre

enteOOement.

Voilà la devise des

lUllières. [9]

Or

cette

mise en tt.Jt8l1e de la raisOn, selcn

Kant,

s'

étair surtaJt nan1-,

festée dans le de_aine religieux. Aussi l 'hœme lIIXIetœ, fort de ce DOt

d'ordre kantien, c:hercha1t

à

s'affinœr; 11 ne voulait plus subir

passive-ment .,une religion fot'lllÙ.ée et stnJcturée d'

ava.nce;

il

vou1.ft

UIRJEr,

, créer sa foi. La œligion,

à

ses yeux, nt était plus une

~tion

ré-t

s1gœe de c::Iogœs élaborés par me h1êraxch1e <pi se

pritédait

seule dé-"'

tentrlœ ~ toute Vérité; elle était lm ~~ perscmel.. La

reli-...,

gion n'était pluS nkeption, elle était ac:t1œ, c:ria.t1œ. Bœf, la·

cons-_

clenœ religieuse

œ

XVIIIe siècle "S t affxau:hlssaJ t des

cbdnes

4n

*

Ch

se

S<UY1endra cp le ph1~ all.ewnl

0Ir1st:fin

Wolff

(1679-1754), dans SCXl Discours sur la

=~

mtt.

des Qû.no1s

(1721), louait J.j pare ïii'âUtéa~

Qiiilûëlüi

et acconIa1t

à

ce dernier, en sa qual1t4i de . . . , \Ile place . .

c6têJI

du

Chr:l.st.

(16)

l'avaient. lc:qt.ellpS paralysée et entendait bien tra.Ner seule la voie

a

~ la coOOuirait vers Dieu.

(

(

A œtt~ consc1ence qui cherchait la Vérité, le XVIIIe siècle,

cœme

d'ailleurs t~ les grardes ~s de 1 'histoire de la pens4e, ~

posait deux voies d' accès: celle de la raison et celle dl coeur.

,

~

,

1 S'il est

œ

trait caractér;i@ti9- de la pens4e luIaine,

souligne Jacqtes QlevaUer, et lat trait CJle l'en ~

ve

juscp f

à

c:hacJ.Ie

page de

son

histoiœ" c'est

bien

l'

-nelle opposition de l'i:ntell.igence et dl

coeur ou,

p;

exactement ( ••• )

l'OJlPOt1t1on

de la

msœ

et du

senti-ment. [10]

Ces deux voies, ces deux "grards fl~", pour Ieprerldre -1 'expression de Paul Hazard [11], ont trav'er'é tout le siècle,

taneae

avançant parallèle-ment, tantôt CXIlfluant. Car le rationalisme œ COlrespordait en réalité

cp'à un aspect

de la culture du XVIIIe siècle; à"ses dkés évoluait ''1'aUtœ'' XVIIIe siècle, celui <pi luttait contre l '1nt:el.lectual1sme

in-sipide des rationalistes en proclallant l' ''1nternat:1c.ma ch coeur" [121.

Or ~ deux.

courants

de pensée 8'WIia1t, en _t1ère rel1g1.eœe, \De cible

c:aIIJIft!. Cl1aam, en effet, s'attacpWft au fanati . . et

à

l'intol.mJCe,

à

\rie relig1œ a~f.Ue par le

c:IofIatiSlll!

et le fOrlllll1aae, 'à me

Fel!ae-\

institution enfem6e &ms des 1dêologies pêtira6es, ilD'Jb111Me dans l'af-finÛation lIIlCbinale de son autorlt4 et paralysée par \m. c::cx.ervatfJae cpt

ne parwodt plus

à

se ptifier. Toot CCIIIIe l'avocat de la raison, le

défenseur dl sent1.zIent tiavaula1t

à

la

~tion

de la rel:1afon, 118i.

i l DBttait l'accent

sur

la vie spi1:ttuelle et la ltntère 1tUr1aIre.

n

s'évertua1t

à

aq1D8r la p1~-et

à'MUler

da aentiDBlts de fol et

.

d'atDJr _ _ le coeur des croyants; 11

.

pr&.1t œ

fttoUr

à

l~&Jtbent1c:ité

.

.

to)'abl !,ult alti l ' en ... 8CIi • ..-: la foi

dItaa

1 . .

ck&

38. A

œe

foi.

:!la-'Jll)bLle, l'ap8tre du 8e1t~ qJpOU:lt W.

foi

active, v1v.lfiM'te:

lla

(17)

..

, -

8-raisal., il opposait l'intuition

cpt

autorJ.se \ft! CCIIIIImcation, œe (~, c:aDII.I'Iion avec D1eu. Dieu ne se prouve

pas,

il s'éprouve. Voilà la

devise

de

ce

sentimentalisme

religieux.

(

1 1

.

,

La ch.li

qui. canaêtérise la Pûlosophie européeI1Il! au siècle des

Lu.-mwuw

s'~l1cp! également

à

la pensée

russe.

Ceci s'e.xpl1cpt par le

fait

cp'au

eytllt du XVIIIe sf.ècle, l'Fmq:e devint

peur

l'intelligentsia

-russe lD! xéalité

cp'

elle ne plt jaœ1s par la st.d.te ignorer. l.oràc:p!

Pierre

1 (1672-1725) ouvrit aJ DD"de occidental

les

portes de

son enpi:re,

la ciri.lisation

euxCllpêel..

s 'y

fraya

aussit8t

\1\ passage

et exerça une

forte

influence sur

l'esprit %USse. Ceci ~ s1gn1f1e évidelii~1l: pas que la Russie du XVIIIe siècle adcpta en bloc: la culture occldentale:

à

l'instar dès autres

iiat1Cas

~ EI.IeS, elle accueillit avec

Eii4>resse-~

les

~log1es t1DlMÙles,

.ms y

iqJr1ma

gradll8lla.nt

la marcp! de sœ originaliÛ. IlJaal les deuK gxanda

courants

de la pensée religieuse,

,.

le

mtionaUane et le .tlcillle, s'y dêvelc:HèIerat-ils avec tout

autant de force et de

vI._1r

CfJ'en

terœ occfda1t'a

le, Jœ1s en se cœfomant aJX

,

rigles

du gâd.e NISe.

le

mtionaU_ n'a

atteint

sa

ple1ne natur1~

.

en BuSaie" qu'al

ca.Jr8 de

,

la seconde

DD1t14

ch XVIIIe

sikle,

8QJS

le

t:ègne de cat:ber.l.ne

II

(ln9-j

1796) • 'le vent

rat1œa1

f

ste

Cfd.

secoua

alors les

1Œellectue1s russes

r , • ~ , "

veœ1t princ1pelaalt de PI.a

et appœtait

œe

myriade d '1d6ea

nouvel-les:

culte de la

misan, anttélér1call_,

n4pt1œ du aJmIltuI:'el, lutte

CO(~ la supentit1œ,

bref

toua

les pnk:eptes de

la

œ1

ig1œ 1UZbIA.eU.e. Ctther.t..œ,

au àIbut

de 80ft

ripe,

fawrisa ouverte

1 Il: la

~t1on

et "'-, le dévelappa.,~ de la

l1b.œ

pmMe _

terrltotre

1:UAe.

Elle

fut

pen-c::IIDX

ph_tain . . .

relat1œa

4p1stol.aUea

avec 1 . .

phJ..JoMJpIuu et ~

là.

~a:t1m de'

·leun

oaJmI8. Voltaf.1'e acqadt

,trù

,

j

;j

1

l

(18)

(

(

)

!

tout

le

c:oonmt de pens4e

s'inspi-rant des idéolog1es muvelles se 1 . . . . sous les enseignes du vo~­

fÙ4Ile (vol'terjanstvo). Mais l'illte russe 6tancha1t -. . . i sa soif de

.

,

comaissances

&Jprès

de Didexot (ln3-1784)', Rousseau, Ibltescpieu (1689-17551, d'Iblbac:h

et

des aub:es encyclopédi.te&. Cet ~ pour les \ ,dops des I..umÜII..e.4 activa ce cp! V.V. Zen'kovakij

appelle

la

''séculart-sat1œ"

de la culture

russe

[13]:

se

basant

sur

le

DlXlèle

eurc:apœn,

les

penseurs

élabolèrent peu

à peu

me conception non-ecclésiastiqùe du

,

nr.nIe.

Mais

cette séparation dt

avec

1

'Fslise n'

entratna

pas obligatoire-ment \me rupture

.

.

avec toute rel1g1on.

lœa1osov (lnl-176S)

et BadiJœv

\

(1748-1802), par e:tcI!q)1e, bien cp! coryphées des ~tlA 'tUSses (èpaxa prosve§éen1ja), demeurèrent néamDins fondamentalement

re!ipeux.

La,

œ-gatian avouée de Dieu

n'

appartient

en

fait Cfl'

au XIXe

s~le:

elle prit

rac1ne dans la

Pû1oaqiû.e

occ1dental1ste

des

81....

qa.mante, s'

affiJll&

'\.

_ au sein du n1hUi . . des am6es soixante et at~t f1nalaœnt ~

pa-roxisme dans la pensée 'févolutic:n.1a1re et DBCd.ate <pl. prâka:lnait

à

la

~ fin du

siècle.

I.e ccurant

mt1oaal1ste fil

XVXlle siècle

se

t.urt:a,

en

Russie, caIIIII

ail-leurs,

à

une vive qJpOSition. Calme l'apl1cpe Zen'kavsk1j, l'esprit

rus-pr"

se ne recueillit pas

d'~

q.e les fruf.ta de la Hbna

pmeée,

am.

,s • errpml également des 1d6es arti-ratioaal.1atea

[14

J :

parallil.eaelat

à

la' glorification de 1& ra!IOIl, aux

progtk

ad.ent:lftquea

et

au

scept1cls-...

. '

. me,

cbemlna1ent le

sentiœntal.iIae,

1'occultitlle et le culte de la

ra-\

l1g1œ

"intû1euœ".

Pour ri!lfJL&dœ 1 . . puoles de l'btstar1eD A.R. Pyp:f.n,

'tat

ne

~. iMglœr ..

_"ale

plus

frapp.nt

de

.,nU_,

au

aetn

/ ,

1

d

'\De . . .

4pocp.,

de dII.D( cboeeI

appe...

{lS]. La

réaûtance

al

vo~ fut

'tlis

active

cD

les c:erd.eI~. Wr!itâble

01_

du XVIIIe

aikle,

la franc ~1e

maee,

d\Wlt

ses

~

, /

(19)

1

-

10-européens, vâ_ait l'luDanf.té sans

pour

autant, tenter Dieu: tuanisme et alt:ru.i.sale, mystié1sme et sciences occultes circula1ent librement dans

1

lès d1ffm:entes loges. Ces deux tendances peuvent

atre

œl1ées aux deux pdn:1pe]es autorit4s cp11nfluèlmt sur

ta

vie

na.c;amlqœ

%USse:· la

franc-llllÇODn8rlè qlaise, préoccupée surtout de Jiûlanthropie, et les

Rose-Croix allemarxls, iDptt1gnês de mystic1té*. Mais la ptcpension au

mystidsrœ était en général

très

répandue au début: du XIXe siècle; elle

.

atteignit

mime

l'intensité d'un véritable raz-de...marêe <pL eDp')rta une

/;

1q:mtante fractlœ de la haute ~été**.. Alexand:œ l (1777-1825), vers

..

*

J _ H. Blll1.ngtœ appl1c:p! cette oppositiœ aux deux méttcpo1es rus-ses: Saint-Petersbcurg, cp1 abritait la pensée libérale et révolu-t1ama1œ,

est selon

lui le berceau de la

'tpd.l.anthrcpie

prati<p!",

alors cpe ~œ des Slavophiles et des lDse-Cmix,

appa-ratt

CGIIII! le

fa,er

du '~t1c1 . . thISoricpt" [16]. AlexandJ:e Ioyré,

dans

san

ouvrap

la

~

et le

~ nat1œal.

en lUaie au

cWbut: du XIXe~;

l '

Sôi~

œtte

dIStIŒBœ [17],

cp!

tii

ëîiïû1te

ii(itse

par Anhze Wall

r

181. , '

H I l c:onv1ent de mter qJe le mystic1sme n'est

pu

étx'89llti

i.

l'esprit eccl,-t.stic:p OlttuDœt; il constitue &1 ~œ-Û\-aÉllBlt

sub-stmtiel de la vie

rel1g1euse russe.

''Il faut

se

rappeler,

éc:r1t

A.

GradAux, la

d1ffé:..-

de I8ItalJ.té

'fI1 . . . .

l'Or1enI; ~ dent; le pread.er tout

à·1&

CCXltarplation, peu presM dtabs

re,

de

/ , d1sNq'" de sp6c1aliaer, le seçad tout i l'action, .à l' on ( ... )" [19]. la . t i c 1 _ ortioiaœ ne a'appde

par

sur

l'auto-rité

de Jakob

sa-

(1575-1624)

au de Salnt-fmtin

(1743-1803) cp1

4ta1.ent

t1:ia

popiJail'eS au sein de la franc~e, II81s sur

cel-le ete. saints . . .

::horèt:es

CJ.d.

ont ~ leur vie à Dleu. CaIIIae le -sodi . . S. ,&l}pkrN. le amal1~ dont se l'IDUl'rlt l'~.

ortho-cbe est de natul:e beelCO'JP plus aseéticp <:pe pratiql. [20].

te

t6l.e de praal.er

plm C'f1'

a joué le 1IICI'IIdd.ame âIns l'histoire de '

1'F.cl1se xuase d6P:n::œ clatnllant

cette att1.œDce vars l' ascèse et la c:onteIIplation.

L'a.

œl1g:l. . . .

rœse, CJl'elle

porte l'habit du

pq:III, de l'end.te, c1I ~, . .

toJ.

en

CJvtl..4t.

ou du philOlCpbe, de-... forIdament.]~ mystique. . , s'1DIIp1131t du titxe d'œ

ou-vnae

de

St..,

GE . . . , 1he ~ of • • _ dwe ~

of!!!!7

(Rew

YCI.I:k: 'Ihe ~ Co.,

1915701'l

qa

l'=tïë

t'UMe

a

1:Ieaur:cq)

plus d'affinic:.l avec

Mar1e

cp'awc

sa

80IIIlUr MIrtbe

<

...

gUe selon

St-üJc

X,

38-42:

Jâua

était

reçu

~ Marthe

et

Marle.

Alora . . la pr..s.èœ s'affairait act1v_1t:

à

1.D eervice cxapll9Jé.

la lf8CC1rIIe 4coutait pesai •• 1 1 Je la pROIe du OD:tat. ·'Mattlw~

Mltt:t., df.tL~" 'tu t~

et

t'asltea

p:JUr b1at

des

c:1:aes

alors qu' .... seule

_t

l'IIIcesaaf:re.

c· ..

t blen MIrie c:p1 a cbof.si la

_ll_a

put; elle

œ

lui

sera

pas ~ft). ~ • i

1 ,

1

, 1

.

i

(20)

(

le œili~ de soo

règne,

fut littéralement séduit

par

la vague piéWte qui déferlait alors

en

Russie et

'se

fit l'apàtre du christianisme

ultversel.

POussant

,la tolérance à ses plus extlêmeS conséquerx:es, il respectait

0u-vertement toutes les cexafessions religieuses et affichait sa synpathie pour les

francs-maçons,

hêtércxtoxes, sgctaires rus~, piétistes allet1llRfs,

QJakers anglais et Frères Mxaves. O!tte exaltation mystico-religieuse

inspira

au souvèrain

saÏ.

pro

jet de 5aut:te A./.l...i.an.œ,

coœ1œ

en

1815;'

'par

~,

lacpelle les trois lIDl8rCp.leS de Prus~, d'Autriche et de Russie

s'enga-geaient

à

ne pnnme prur DBXime

que

les "subUJœs vérités conterues

dàns

,.

la loi étemelle du Dieu Sauveur" [21]. les premières décénies du XIXe siècle furent en fait ténDins d'\n réveil religieux généralisé. Et bien

cp! l'édifice de l'Eglise orthodoxe avait depuis lcxtgt:arps camenpé à se

. 1

lézaxder, il s~t exagéré de préterxlre qu'elle était total~ cœ:rœpue. Certes, l'Etat aliénait

sa

li~; certes, elle ~issait dans l n

conser-vatisœ et un formalisme désuet; certes, ses prêaes veillaient souvent

plus

à

leurs 1ntmts rœtér1els cp

l'intérêt spirituel de leurs wail1es;

.

certes, la dépravation sou11la1t parfois la réputation de ses naaastères, IlIlis le souffle de sainteté cp! l'avait an1.mI!e au cours de l 'histoire

de-IIIel.1t'8i:t

,encore bien

vivam:.

fit ce siècle de scepticisae oa.wra1ent effec-tivemerat de gtauds

ascètes,

myst14JeS et prq:ilètes: Psisius Vel1&ovsk1j

l '(1722-1794), Saint T1:xm de·Zadcnsk <1724-1783-> e~ Saint Serafim de Sarov

(1782-1867) constituent ce cp! C.P. Fedotav appelle "le

trésor

de la spi-ritualité

~

.. (22).

LI~

du

~

(st:arœiltvol*

~Ù:

-- -- -- -- -- -- -- -- -- -- ' ' ' ' -- ';:; •• ~t,

" % "--. , -, '"

*

I.e ~,

selon l'Jlèûteuse

cWf1n1t1on

de Piene

Pascal,

était

1II)i-ne pratre

qui

n'était pas

nak:essainlBlt

d'Ut

pard ~:~

son

naD

signifiant:

l'ancien), .-18 9Â

s'&ait

1~

à

la de

ses

cc:nfrères

et

surt:a.Jt des

f1dIl. ..

par

88 p1'd ~,

ses

ex-ploits

ascétiques, . .

c:Icm de

conf...

Il vivait

à

l'cbut des

au-t1.'es

notœs,

dans

we

riclusiœ, et là recevait les

pinit.n:a,

œœo-,

lait, c::œse11laU,

earçait

SCIUS la

mu.

la pb. si..,1e, et

s'a:Iaptant

à

ehacœ., œ libJ:e

mlnistère

de d1nc:t1c:at sp1r.ltue1le ( ••• ) (23).

(21)

(

(

\

"

12

-également un véritable trésor spirituel. ées graOOes figures religieu-ses entretenaient,

à

leur insu peut-être, le feu de l'Ort:hocJœçl.e.CJUi. se

mérita par la suite l'appui de remarcpables penseurs laïcs, PJllI' ne

Inn-1

lŒ!r que N.V. Gogol' (1809-1852), les Slavophiles I.V. Kireevskij

(1806-1856)

.

et A.S. Xanjakov (1804-1860), et F.M. Ibstoevskij (1821-1881>.

' ,

Si le rationalisme de Tolstoy suit en tous points la mxJe des /..um.ièlte4,

le côté mystique de sa philosophie religieuse s'avère par contre beau:oup

,

plus cœplexe, beaucoup plus difficile

à

identifier. Bien

sûr,

on

retrou-ve chez

lui la forte propension à l'intériorité Cf.Je nanifestaient les anti-rationa1istes du XVIIIe siècle, mais son mysticisme revêt

un

carac-o

tère nett:elœnt "intellectualiste, dépwrvu de l' énDtionalisme qui inspirait les précurseurs du nmmtisme européen. C'est la pensée et

ron

le

coeur

qui fonne l'ossature de sa mystique, .

.

une pensée 50.""'-~-~, U!ement

él.a.borée

selon les rames de la métaphysique orientale*. Or

lis

pûlosophiJ

in-diennes <pl. oot attiré l' attentioo de Tolstoy s ' inscrivent égaleœnt dans la ligne des idéologies <p1. concentrent les énexgies religieuses

danS

la

.

,

sphère intérieure. Considérant le

riaœ

extérieur: came une pure illu-

.

sioo (~), cause de toute s~, elles précooisent l n détachement,

un rejet catégoriqœ de la matérialité au profit d'Ul h.rt:

lni<J.Je:

la dé-livrance, le

.

tt.0-

vâna• Came ncata::e de concepts

irdierW;

la Ubération se

,

définit surtout négati vemeut: elle ne correspon:l ni" à uœ félicité éter-nelle, ni

à

l'élévatiQll de 1 '§me

vers

Ul DUlde supérieur; c'est œ état

tœrqJé par ,l'absence du IIIÙ et de la souffrance, par l' e:xtinct1an de

* .

Il conv1~ préciser <J.IS Tolstoy ne s'int:éœsse

cp'à

la pezspective pb110s0pnCJ2 des

œl1g1ons

oriental

es:

les 'aspects

historlcp!,

dog-.tique et lit.ul:gique le laissen: in:I1ffÉel1t ..

Î

\,

(22)

l'entrave que constitue la matière, par la fin' du cycle des renaissances.

e \

Car suivant une thèse généralement aànise en In::le, l'âne n'expérimente pas une seule naissance, mais naît et renaît plusieurs fois, et les corditiorls

"

(

,

dans les~lles elle se manifeste sur terre sont déterminées par la quali-té des actes accanplis dans le passé. Ayant atteint à la libération, l'âme échappe

à

la métenpsycose et se trouve par le fait

même

désincar-née, désiOOlvidualisée, prlsque l'être délivré, en entrant dans les

re-IIDUS du fUAvâna, perd sa personnalité différenciée. En ce sens, la

plu-part des gran:les religions et philosophies de l'Orient s'écartent

totale-rœnt des spéculations personnalistes du christianisrœ; elle considèrent l'Absolu ccmne ~sonnel ou plutôt, pour rep1:en:b:e l'expression d'Yves

Raguin,

cœme

''transpersonnel'' [24], c'est-à-dire au-delà des catégorl~

du persomel et de l' i.npersonnel. le tmJ des sages chinois,

à

l'instar du ruAvâna bouidhiste, est irrlifférerx:iéj il ne se confond pas avec '

.

"

1 tEtYe, i l ,est le ltm-être duquel émane et auquel retourne toute créatu-re. Une philosop:ü.e si peu attentive au ~"matériel et à l' irdividu, ne peut logi~t engelicheI une éthicpe activiste, préoccupée de

phi-lanthropie et d'J:uœnitarlsme.

le baxidhisme, observe Henri

ArvOO,

ne peut aiguiller 1 'lw::Irme vers une éth;i.cpe ,active, praticpe, s'il ne veut

être infidèle à son principe pnmier. ( ••• ) En

enle-vant aux choses terrestres toute réalité, en faisant de

~ CŒlteDplation intérieure seule la ccn:Iitiœ essen-tielle d'une évasion libératrice, le bOlJdclüsrœ ne peut Te<X.lll'lBnder qu'\me éthique passive. [25]

la métaphysicp! orientale a dcn: __ ~

corps à

une norale quiétiste, daninée par la doctrine dl nn-agir, cpl. a profon:iélœnt marqué le carr-portement inHen et chinois., La théorie de l' ah..i.tMâ. (ron-violence) que Gandhi (1869-1948)

a

rerdue célèbre et à laquelle Tolstoy a par la suite

(23)

...

(

14

-adhéré en est \.me évidente manifestation*.

1

Telles sont donc les diverses sources, contradictoires en apparence mais ., souvent facilement conciliables,

dans

lesquelles Tolstoy a puisé la nour-riture spirituelle , qui était tout aussi indispensable ,

à

son esprit que les

~ ~

aliments 1 t étaient à son corps. Son aventure religi~e - et l'on nt

in-,

sistera jamais trop sur ce point - apparaît dt abord et avant tout CClTlœ •

la conséquenée directe d 'tm besoin intérieur ~ pe+sormel, égoïste en

1

quelque sorte, besoin qui ne fut du reste jarna'is entièrement satis-fait.

~si la philosophie tolstoïenne est-el~e en perpétuel devenir et les facteurs rationnel et mysti~ y évoluent ,tOUj~S librement, s'emnê- (

lant ou se canbattant coome a plaisir.

b \

, "Esprits éclairés" et "âmes sensibles" coexistent au sein d 'tm

même

espace mental, écrit Georges Gusdorf dans son' ouvrage Naissance de la conscience ranantir au siècle des lUllières; il ani ve que te

nêne

iîili

vi se trouve pris entre les de.JX exigences contradictoires q.rl. se dis-putent en lui la prédcmi.nance. [26 ]

o

Tolstoy, en soome, répoOO àssez bien

.l

~tte

description. \

",---1

*

Doctrine philosOphicpe irdienœ prônant la oon-violence envers tous les êtres vivants. Elle constitue l.Dl des cIogJpes fordamentaux du bou:kIrl.sme.

Gardrl., on le sait, en a fait l' "iIrpératif catégorique" de son action

politique. ' 1

(24)

(

-/

[1]

[2 ]

[3]

Bulgakov, S.N., "Na smert', To1stogo" in 0 Re1igii To1stogo,

r.t:>skva: Tipografi ja Inperatorskogo

ffiSkôVSkôgo

Uhiversiteta, 1912,

p. 7

Zen'kovskij, V.V., Istorir. rusSkoUilosofii, Paris: Yt-CA--,

Press, 1948, vo .

1,

p.

~

Tolstoï, L.N., Journaux et carnets, préface de Michel Aucouturier, textes tradûits, présentés et annotés par Q]stave

~turier, Paris: 'Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1979, vol. l,

p.

831

Hazard, P., La crise de conscience ~ <1680-1715), Paris: Librairle

Arthëïœ

Fayaro,

[5] Rousseau, J. J., ''Discours sur l'origine et les fondenents de

l'inégalité panni les haImes", OeuvreBJrià.iJètes, Edition publiée sous la direction

Gâgnebin et Marcel Rayrrond, Paris: Gallimard, <Bibliothèque de la Pléiade), 1964, vol. 3, p. 122,

[6 ] Pope, A., Essay on Man, [pistles I-IV, with introduction and n:>tes

bY

E.E.

r-brris, Lorrlon: MacMillan ard Co., Limited; New York: 'Ihe MacMillan Gatpany, 1900,

p.

14

[7] Gusdorf, G., Dieul la nature et 1 'b:mne au siècle des lunières

(Les sc~ences 1iïŒines et

1â penséë

occidëritâle,

5),

Paris: Payot, 1972, p. 236

[8] Rousseau, J.J., ''Lettre

à

M. de Francpières", Oeuvres ~tes, Edition publiée 5alS la direction de Bëriiâid~n

et Marcel Rayrrond, Paris: Gallimard CBibli.othèque de

la Pléiade), 1969, vol.

4,

p.- 1138

[9]

Kant,

1., ''RépOnse

à

la question:

qu'est-œ

que ''les lunières"?",

La J?Qil0&rà!i de l'histoire (opuscules), Frlition éta-blie et tr te par

Stéji1ârie

Piobetta,

Genève:

Edi-tions',Gonthier, 1965, p. 83 1 " ,j j J , ~

(25)

"

(

16

-[10] Chevalier, J., Histoire de la

pensée,

Paris: Flamnarion, 1961,

vol. 3,

p.

535 '

"-[11] Hazard, P., La crise de conscience ~ (1680-1715), Pari~ Ubriiirle

Arthêî.lë

Fayâi'd,

~9

[12] Gusdorf, G., Dieu, la nature et: 1 'b:mne au siècle des 1unières

(Les sciences liîDâiriës et

penséë

occidëritâle,

5),

Patis: Payot, 19.12, p. 58

f'J."',

[13] Zen' kovski

J,

V. V ., Istori ja russko ~ fi1osofii, Paris:

YM;A-Pl;'ess, 1948, vor:~l, p.

5

, Q

0[14] Zen'kovskij, V.V., Russkie mys1itili i

Evroj?a,

Paris:

YK:A-Press, 1955,

1>-.

15

':1.

,

[ ] 15 Pyp~n, .\ A.N., Russkoe masŒlStvo - XVIlI-i

m:ja

Q!tvert %- , XIX v.,

Petrogrâd: rZdâtël'

stvo

''OgiiI'',

,

p.

208

[16] Bi11ingtoo, J.H., The lcon ard the A:xe, New York: Vintage Books

1970,

p.

256

o \

[17] Koyré, A., la P!iG1osttte et 1~1èrœ national 'en Russie au

dé&ît

XI

s

êcle,

Pa

s: Gâl1iîDâid, 1929,

p.

21

[18] Wa1icki, A., A History of Russi.an ~ fmn theï~tenœnt to

Maïiism,

translâtëd

fi'ân

olISh

bY

Hi

Andrews-RûSIëëkâ,

StanfOl'd CCalifomia): Stanford lhiversity Press, 1979,

p.

75

,

[19] Gratieux, A., A.S. I<haD1akov et le I1D.1V8IIeIlt sl.avqXtl1e, Paris:

Les EdItions

Cërt,

.1939,

p.

U2

.

[20] Bulgakav, S.N.; Pravoslavie;

oŒrld.

uœm.~ pravoslavooj

cerkV1.,

Paris: 'l'fICA:PrêSs,

1965 ( N,

p.

8

[21] Welter, G., Histoire de Russie, 4e édition, Paris: Payot, 1963, p.

263

(26)

(

[22] Fedotov, G.P. éd., A ~ of Russian Spir1tuality, New York: Harper & Row, .

[23] Pascal, P., fustoïevsky, 1 t~ et 1 t œuvre, lal.1SBl'lna": Fnltions

l'Age

d'Hâ1ïœ; Cô11ection ''SlâVica'',

1970, pp. 24~250

..

[24] Raguin, Y., Bou:kIhiSIœ, christianisme, Paris: EPI, 1973, p. 55 [25]" Arvon, Henri, le

bcuk:Jhisme,

Paris: 0 Presses Universitaires de

France, 1966,

p.

42

[26

J

Gusdorf, G., Naissance de la conscience

rarâtiqJe

au siècle des

1unières (LëS sciences

l'iiîBIriêS

et

pêriSéë

occidëntâle,

7),

pâiis:

Payot, 1976,

p.

18 .

(27)

(

CHAPITRE l

LE ROYAUME DE DIEU SUR TERRE

Tel est l'idéal du Christ; l'avèl'lerrellt du royauœ de Dieu sur la terre, l'idéal BlIlJOœé déjà par les proptètes,

di-sant que vieOOrait un tenps

trus les hcmœs, instruits par Dieu, transfoInerai.ent le fer de leurs ~ves en char-rues, celui 'de leurs lances en faucilles, ou le lien se coucherait

à

côté de l'agneau, où tous les êtres seraient unis par l'anDUr. [1]

En transposant le Royaune de Dieu d'tm ~, intelligible

à

un rooOOe

sen-sible, d'un nDD:Ie

liténanénal

à

un roonde nounénal., en un mt des cieux à '

la terre, Tolstoy repreIXi 1 'orchestrati~Aes

thèrœs

qui avaient, un

siè--,

cIe auparavant, carposé le répertoire des Lumi.èA.eA*. la cœception tols

to-renne

du Royaute de Dieu sur terre reflète en effet la notion utopique, 1

si chère aux penseurs du XVIIIe siècle, d'une fraternité universelle, d'une béatitu:Je gagnée dès ici-bas. Ce rêve, ce mythe cp.1'entretient soi-gneusement le penseur russe

prad

ses racines dans une pu.losophie

reli-gieuse

qui

s'exprime

théorlquaœnt par'un étroit

rationalisme

et pra~

" (

Iœllt

pU

u:ne

JOOrale toUte ''matérial1ste''**. Ce rêve paradisiacpJe

*

''I.e chrlstianisne ratlcuael de TalstoI, krit 'DDœs Ham, œssauble plus au déisme du XVIIIe

cp'à

la mystique et puissante nù.ig1osité de

Dostoievsky qui est tout

à

fait du XIXe. Sen moralisme, .:consistant essentiellenent dans la ~= dissolvante d'une raiSCXl <pl. sapait toutes les institutions et divines, s'apparentait besuccq) plus étroitaœnt

à

la critique scx:lal e dl XVIlle siècle

gu'

au Dm'&- ...

lisme infin:IJœnt plus profoni et plus religieux de Dost:ol.evsky. Son"

8DIJUr de l'utopie, sa haine de la clvl.lisatioo, sa p1Ssioo pour le

chanpêt1:e, pour la paix bur:ol1<pe ~ l ' " - urte noble passion, une

passion

de seigneur - ~

aussi

s'

int:expréter came des choses

du XVIIIe, et du XVIIIe frarWj8is" [2].

**

Dans son

ruvragé!tes

Ill\lld.nés de Bavière et la

fran:~~0

alle-~, R. ~tlêi.t

Itâbilt

œe

dlSBiiëtIœ

entre

.dita-llSfêl',

cp.

e:xetr.e

son

action

sur le

lIIll'IJe extér1aJr, e$ la

aa:al.e '

"spir1t\aliste", <pf.. se concentre sur la vie intér.I.eure. [3]

(28)

se_ rallie en quelque sorte à l'idée kantienne d'Ule camu:l8Ut:é d'êtres

"convertis", d'un peuple de Dieu régi par des lois exclusivement

éthi-tpeS.

L'avènement: sur

terre du RoyauDe <Je

Dieu, alDt

yeux de Tolstoy, coïncide inévitablement avec le

triCl!Jlhe

de la religion, de la vJUU.e

religion* • Mais cette victoire ni est

pas

donnée gratuit.emtmt; elle est eot:XJUête, elle est le résultat d'une longue lutte dont les règles n'épar-gnent aux cœbattants él\JCUl effort.

A. TOlSIOY RATIONAUSIE

Ce canbat, Tolstoy l'~ d'abord et avant toot ~ 1 ~Egllse offi-ciel le , dans la doctrine de laquelle ron seulement il

ne

distingue aur::tàle

parcelle de VJlai..e religion, rrsis ne voit qu'1.Al foyer de fanatiSme et de

,

.

superstition, une "antlreligion" opposée et mêrœ hostile

à

l'enseignement

du On:i.st. Cette aninosité envers l'appareil ecclésiastique ne constitue pas, chez Tolstoy, le produit d'1.Al caprice a l d'une influeœe extérieure;

elle est le fruit d'\.De lCJqJUe et pénible crise :religieuse cpe l'écrivain raconte avec une sincérité désanœnte dans sa O::Jnfession (IspcM!d' - 1879).

Ayant cru tra.Jver le véritabl~ sens de l'existence mlDfliœ dans la

*

'~tOlS,

écrit Tolstay dans

~:est-ce

cpe

!rJil~on

(fto

takœ rel1gija i

v

èem

suRnost

f

ee -

9(1), cette giœ réside '

dans le christianisme, dans ses doctrines q.d. coinc:1deat t'IXl avec

qes

formes extér1euxes, DB1s

avec:

les ~ faxlamentales du

brailla-nisme, du cœfucian1sme, du

ta&isme,

ci.t judarsme, du bouliN.SIIe et aâœ

de la religicxllllJ8Ulnlme. I l en est exaçtaœŒ, de

mime

pour les adep-tes du brabœn1sme, ci.t confucianisme et des autt:es religions: la vraie religion sera celle dŒlt les thèses fondaMnta1.es cot:ncident: avec les doctrines faxlamental~ de toutes les autres gr_des œUg:lœs" [4].

~l curieux destin mit cette VIl.CÜAl religion tolstoieme au cféisme,

tel qœ dêf1nt.

par

Voltaire: ''le théisme est me relig1œ r4perdue dans toutes les religions; c'est Ut métal q.d. s'allie avec tous les

autres, et dont les veines s' ételdeot sous terre aux CJ8tt'e coins du

(29)

-

20-1

conception de la vie du siIlple tIO.1jik, ayant appris, cœme Lev1ne', qu'il faut ''vivre pour son

âme,

pour Dieu" [6], Tolstoy adopte, dans

ïa

nesure du possible, le toodé de vie du peuple

russe,

fran::hit

avec

lui les portes du te.!Ple, Suit doc1lerœnt les CT' , prescriptions et rites de: l 'Eglise, scuœt-tant les exigences de sa raison aux lois de la tradition. Et lorsque le caractère én1.gnBticpe et ténébreux de certains dogmes me~ sa nature

rai-" - .. ~ - '

sonnante

a la torture, il apaise ses tourments ~s des théologiens 5la-vopules, dont les écrits lui enseignent que la .vérité n'est révél~

qu'à

(,' - .

la camunauté des fidèles, unis dans l'aQDUr, c'est-à-dire

à

l 'Fglise. Le ~

rejet d'ln seul dop, aussi obscur soit-il, peut ainsi, déduit Tolstoi, briser l'unioo, l'aroour et ~ Vérité. Il étouffe donc les laDentationS de sa raison et demeure ~~le à l'Eglise orthodoxe

JlE!9dant

me période d'environ trois ans (de 1876

à

1879~, période

à

l'issue de laquelle il ne· patvient plus cp! difficilement

à

contrôler la répugnalv:e <pe lui

1nspi-(:J rent les offices liturgicpes et les sacrements. lÂ! Baptême et

l'EU:ha-nstte lui paraissent alors tout particul1èreDent scandaleux et i l doit faite face

à

un dilenme: ou

menti..:r

ou tcut œjeter. Mais le problèœ-est de taUle et Tolstoy

hésite,'

juscp'à,

ce

cpe l

'Fclise

vierœ elle-mfme

assener

à

ce fils récalcittant le C'.Cq) de gdœ <pi l'éloignera à tout

jarœ1s de son sein. L'écrivain lUSSe ép1'ouYe en

effet

\ft!

brusc:fJe

cWsil-lus ion lorsqu'il voit 1

'~se

ort:bodaxe

d'une part se

cWc1.arer~SOlemel­

lement l'unicpe dépositaire de la V&ité et soutenir c.ons4c:p • • • 1t que

~ les aut:tes confessions religieuses, qu'elles soieftt

d'ill6pe:rœ

chrétienne ou non, baignent dans l'ertaJr, et, d'.autœ part,

aœettte,

voire

mi!me ~, les jUerres,

les

chltiments ~r~els et la peine de DOrt, trahissant ainsi 81dacieuserœnt l'esprit

irinique

de l'E.Vaqp..le.

(30)

(

"

Cette préterdue infaillibilité cp! s'arroge l'Orthodaxie et la main

< •

,

forte cp 'elle prête aux carnages ht.Jrains détruisent ins~,

1 \

aux yeux de Tolstoy, l'idéal d'8JlI)U%' <pi, avait-il cru, anime l'Eglise.

les théories des nouveaux théologiens, de Viret (1797-1847)-et de

Xanjakov entre autres, lui apparaissent désormais

cœme

Ul pur concept, Ule utq>ie, Ul idéal qœ la réalité déDent:

quotidiennement.

I.e vo!l~

'.

,

~

mystique dont il s'était efforcé de œcouvr1r l'Eglise ainsi soulevé, il ne- Teste plus devant lui cp'uœ institution hlmaine qui, par son

es-seŒe nâne, ne peut prétendte

à

l'infaillibilité. Or si l 'F.glise chré

-tieme

bénit ouvertement le

fanatisme

et le patriotisme, c'est précisé-ment qu'elle interprète faussement la parole

évmwélitpe

et s'égare. Et plus To1stoy

analyse

l' inteJ:prétatiCll ecclésiastique de la doctrine du O1r1st, plus il d.â:èle \.De contradiction flagrante entre la religion chrétieme et l'Fglise ch.t mtrme naD. Rœgé d'angoisse, le célèbre auteur

de Q.Jerre et paix (Vojna i mir - 1869) se rend, en 1879,

à

J.a

Peœrskaja Lavra de Kiev, espérant trc:IU'Uer

auprès

des saints er:m1tes 1.œ Iéponse

<

satisfaisante

à

ses cp!Stions.

Jlé9l

par ce premier pèlerinage, il

v1si-\

te <pelques mis plus tal'tl

et

sans plus grand

succès

la Laure de la

Trinité Saint-Serge,

1ID1IlStè1:e

c:pi a joué lm r6l.e de pnaf.er cb:».:x dans

l'histoire ch.t natiOl'8l.isme russe*. N'8yant tra.Jvé èbez les DOines

et

les religiaIX aucœe solution

à

son 4p1neux problème, Tolstoy dêcide de

'*

Ce ...

tète. 'est

taillé

me

place de

c::lm:x

dans 1 'histoire politicpe

du pays

en

pI • • 1t

me

part act1w

aux 1uttee

cpl ont . . , . . le

'''n!IIpe

des tn:Jubles". MIitaJrphoH en véritable fatter .... abr:1taDt les dé-fenseurs de la natiCll-

cp'Us

8Oia1t~, soldats ou ai1llples

l - paysans _, 11

muta

glorleualNTlt, de ...,... 1608

A

~

1610, au lcq et p6rd.ble

819

J.IIIpoM

par

l'a!III6e Ut:laa1o-pol.ona d1r1gée par lm faI.JK-Daltrl aspl:r:ant à, la c:ourallDe.

(31)

-

-22-tenter seul tœ

analyse

détaillée

et m1rIJt1euse

de la théologie

ortho-o

,

dmœ. En l'espace de

tJlelques

1II)is, au

ecg:

.

déb:d: de l~, U dépad

1-.

le

avec:

tout le _le du néqilyte le Haruel de thliolog1e ~t1que

ortOO-doxe du métropolite de Mlsc::Ou, ~. Macaire (Mixail Petrov:l~ Bulgakov,

-

,

J

, 1816-1882). De cette étuIe natt la Critique de la th§ologie doplti5!;J! (Issl.edavard.e dogœtiœstcogo bogoslovi ja - 1880). CA! périple dans le

terre russe" et

de l'Eglise orthodmœ,

c'est sous

i.a

féNle d'm strict

ratiooal.i.SIIIe que Tolstoy l'erltieptell:i. la raison cp.d. dirige son évalua-tion présente m

c:aractère

tout

à

fait c:ritiCJl8 et spk=ulat1f; le

pen-seur russe s' abardotaJe

ici

au

rai.sŒJnerœnt,

à

tœ raiSŒl

discursive,

que

les l.arfpes l'USse et all . . de tradu1sent par ~utJ.ok

et

VeA4tond (par opposition

à

Jta.;sum et VeAIWIlt,t>. '

La raison, obsene Tolstoy en 1896, est instruœnt de

c0n-naissance de la véribi -

contr&1e,

critique. ( ••• ) Ql en-teni par raiaan ll:llke d'activités intellectuelle

diver-ses

et

t1'k

c::cJBt)le.as et par

suite

œ

cbJte sauvent du

bien-f~ de la xaieon. En n!ponse i "ces doutes je dis cp'il y

a me

act1vid de la

raison

cp.d.

n'est pas

cbJteIJSe,

à

sa-voit' l'ac:t1vi~ cr1ticp!, l'activité de CUlt:t6le de ce cp'on me t:r:ansmet. [7]

Bien qu'U 4Kbette, avec

.

Kant, que

cette raison

tt.ai.Aonnattt.Jz.

n'ait point

.

accès aux ~tés mêt:aJ:hYsl<p!S, Tolstoy la

considère,

nétIm:d.na came

l ",

"tm guide c:bmé

par Dieu et

sellblable

à

lui" [8]. ct~t

pourqmi

les ''insan!tésn

cp'i1

cWcouv:r:e

dans le DIIIUÙ. du métropolite MacaiEe

rep:r:tS-seŒent

à

ses

yeux

une off __

à

la ra.iac::a

et

à

Dieu.

la

l.ec:t:ur8

des -écrits ~

blasp • •

tof.res de

Vo1ta1œ et

de 1bDe'

(1711-1776),

.

.

avcue-t-U,

1'8

lui

ont jaN! S laissé

me

iapl:ession

aussi

forte

d'

irré-l1&Lœ.

~ l'abeen:e totale de

Wrltable

esprit \cbrétien dans ces

... '

l

,~

(32)

-

23-a

ratiocinations théologiques, Tolstoy s'aventure dans ce cpe Nicolas

Weisbein appelle julicieusement un "pèlerinage aux

sau:ces

chrétiemes" [9].

.'

~s

le printenps

1880,

il se livre en effet

à

un long travail

d'exégèse,

,

/

~yse et une intetpLétation ratiooaliste des Evangiles J cp1 sera

terminé en 1881 et \ intitulé Ré\n1on et traduction des

<!J!ltt'!

E.Vaijp.les

(Soedinenie i

perevbd

œtyrex Evangelij). ('.ès deux

oeuvres

CClIIi'; ltant

\

les textes théologiques et ~iques cristallisent en cpelque sorte

\ ~

la cooc:eption tolstoieme du cbristianisue, conception qui habitera tous

ses

écri ts religieux subséquents.

Ce chr1stianiSne tolstoi:en

se

caractérise avant tout

par

U'l

anticlop-, / ,\

tisme invétéré. Allergique

à

taltes les "insanités" de la théologie

or-tbxlaxe,

l'écrivain

russe s'

ac:hame d'abord

contre

le dogme de la

1!!.-!!ll!.

Milan 1. Marl<.bvitch 'lemarcpe, dans son livre .Jean-Jaccpes

.

Rousseau et Tolstoï, cpe les deux écrlvains n'ont jarœis Pl conr:ewir

.

l'association cil r!lClDbre avec l'idée de Dieu [10

l.

Dans le journal int1rœ de Tolstoy, en date du 16 navenbre 1896, CIl trouve effectivaœnt ces

quel-cpes lignes,

fort

révélatrices: "( ••• ) par rapport

à

Dieu il ne peut y

o

avoir de

cœcept

de

rD1bze,

et c'est pourcpoi a l ne peut

mIoe

pas dire

~ Dieu Cfl' Il est U'l (1 avec la signification d 'tm. chiffre), mais en ce sens cp1'Il est un1œntricpe, cp'il est ncI'l un concept, mis \Il.

être ( .... )

[11]. L

'hœme,

assure Tolstoy dans sa CritiCJ!;J! de la tbI!ologie

,

do&!!tigue,

cœplend . par

l'intelligence.

Or Dieu, en Têvélant

à

1

'b.manité

cp'

Il

est trois, autxenwent dit

que

1 - 3 et que 3 - 1, viole les lois fondanentales de cette intelligence, de cette 1ant~

qu'n a lui-mime

confiée

à

ses', enfants

pour

les guider sur les chemins de la vie. Et

ce,

Tolstoy ne peut

se

résa

dre

à

l t accepter; le Dieu de' vie et d ',8DDUr

qu'

11 Wnèxe ne peut \ 'c~

(33)

-

24-l , se t1llCfIJf:!r ainsi des

hcmnes*.

Et c'est avec une ironie toute voltairien-ne, qu'il explique son indignation:

\

....

'

('

r , -' ,

o

Dieu, Dieu inccn::evable, mais epi-est, Dieu par la

vo-l~é de qui je vis! 'lU as mis en moi cette aspiratioo

à

Te CŒndtre et

à

ne

comattre

moi-mime. J'ai erré,

j'ai. cherché la vérité là

cil

il

œ

fallait

pas.

Je

sa-vais

que

je me fou:rwya1s. Je ,me 'suis livré à mes ~

vaises passioos et je savais qu'elles étaient DBUVaises,

trais je tE T'ai janais oublié; j'ai toujours senti Ta

présence,

même

au DOlent de mes erreurs. T'ayant perdu, j'ai. failli périr. Mais 1\1 m'as tendu la main, je l'ai saisie, et toute lJI1 vie s'est l1l.uuJ.née. 'lU m'as sauvé

et, dorénavant, je ne c:hert:be plus CP'\D! chose: me

rapprocher de Toi, Te cœprerdre autant

que

cela m'est

po~s1ble. A1c:Ie-rrDi, ense1gne-moi! Je sais que je suis bon, que j'aime, que je veux aimer tout le monde, cp!

'.,' je veux aimer la vérité. Toi, Dieu d'8IJJJUl" et de véri-té, rapprochë DDi davantage de Toi, réVèle 100i tout

ce

'> que je puis

cœprerdre

de Toi et de !ID!.

Et ce Dieu bon,

ce

Dieu de vérité, me

répê:Di

par la b0u-che de l'E'glise: ''La Divinité est Une et Trois" [12] •

.

Tout être doué de

raison,

affi'1'l'De Tolstoy; peut pra:xn::er et répéter ma- .. /1

chinalement ces inepties théologiques, mais sans vraiment y ajouter foi

.

car

il est 1np.)ssib1e de croire

en ce

<pi

va

à l'eŒŒltre du ben

sens,

de la saine raisoo. ''Le cbunage cpE cause 'l'absurde enseignement de 1 '~­ se, observe-t-U en 1890, c'est de saper la foi en la raison. Si la

Tri-nité est possible, tout

est

possible" [13]. D'ailleurs,

en

parcourant

1>

les écrits bibliques, 11 cœstate qJe ni l'Ancien ni le Ncuveau Testaœnt n'offrent d' arguœnt valable peruettant d'étayer cet article de foi. -\

*

To1stoy se trouve ici dans l'anbre du

vicaire

savoyanf: ''Le

Dieu

que

j'adore, s'exclame

ce

dernier, n'est point œ Dieu des

ténèbres,

il ne

m'a point doué d'U'l enten:Ierœ!nt poor m'en interd:b:e l'usage: me dire

~ soumettre lIB raison, c'est

outrager

son auteur. I.e ministre de la

Figure

TABLE  DES  MATIERES

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