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La contraception, une affaire de couple ?

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: dumas-01003469

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01003469

Submitted on 10 Jun 2014

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La contraception, une affaire de couple ?

Suzanne Philippe

To cite this version:

Suzanne Philippe. La contraception, une affaire de couple ?. Gynécologie et obstétrique. 2014. �dumas-01003469�

(2)

I

UNIVERSITE DE VERSAILLES SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES

UFR DES SCIENCES DE LA SANTE SIMONE VEIL

Département de maïeutique

MEMOIRE DE

DIPLOME D’ETAT DE SAGE-FEMME

DE L’UNIVERSITE DE VERSAILLES SAINT–QUENTIN–EN-YVELINES

DISCIPLINE / SPECIALITE : Maïeutique

Présenté par :

SUZANNE PHILIPPE

En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de sage-femme

LA CONTRACEPTION, UNE AFFAIRE DE COUPLE ?

Soutenu le : 09 avril 2014

JURY

Audrey Breckler, sage-femme hospitalière, Centre intercommunal de Poissy Saint-Germain-en-Laye (Directeur de mémoire)

Sophie Prudhomme, sage-femme enseignante, Département maïeutique Université de Versailles Saint-Quentin-En-Yvelines (Co-directeur de mémoire)

(3)

II

Avertissement

Ce mémoire est le fruit d’un travail approuvé par le jury de soutenance et réalisé dans le but d’obtenir le diplôme d’Etat de sage-femme. Ce document est mis à disposition de l’ensemble de la communauté universitaire élargie.

Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document.

D’autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt toute poursuite pénale.

(4)

III

Remerciements

Je tiens d’abord à remercier Audrey Breckler, ma directrice de mémoire, pour m’avoir suivie dans mon projet depuis le commencement et pour ses précieux conseils méthodologiques.

Je remercie également Sophie Prudhomme, ma co-directrice de mémoire, pour son aide apportée tout au long de la réalisation de mon mémoire, pour sa grande disponibilité et ses encouragements.

Je remercie Anne Rousseau, sage-femme enseignante, pour son aide et ses conseils concernant la réalisation de mes statistiques.

Je remercie les sages-femmes de l’hôpital intercommunal de Poissy Saint-Germain-en-Laye pour avoir accepté de contribuer à la distribution de mes questionnaires, et qui ont ainsi permis à mon étude de voir le jour.

Je remercie les nombreux couples qui ont accepté de prendre le temps de répondre aux questionnaires.

Enfin merci à mes parents, Nolwenn, Tiphaine et Yann pour leur présence et leurs encouragements.

Merci à mes amies (futures) sages-femmes pour leur soutien et leur bonne humeur.

(5)

IV

Table des matières

AVERTISSEMENT II

REMERCIEMENTS III

TABLE DES MATIERES IV

LISTE DES TABLEAUX VII

LISTE DES FIGURES VIII

LISTE DES ANNEXES IX

RESUME X

ABSTRACT XI

1 PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION 1

1.1 Généralités sur la contraception 1

1.1.1 Historique 1

1.1.2 Les moyens contraceptifs utilisés de nos jours 2 1.1.3 Le développement de nouveaux moyens de contraception masculins 3

1.2 Epidémiologie 5

1.2.1 La o tra eptio , u sujet d’a tualit 5

1.2.2 La contraception des français 6

1.2.3 Les échecs de contraception 7

1.3 Les hommes et la contraception 8

1.3.1 L’i t r t de l’i pli atio du parte aire da s la o tra eptio du ouple 8 1.3.2 Les connaissances des hommes au sujet de la contraception 9

(6)

V

1.3.3 Quel partage des responsabilités contraceptives au sein du couple ? 11

2 SECONDE PARTIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS 13

2.1 Matériel et méthode 13

2.1.1 O je tif de l’ tude 13

2.1.2 Type d’ tude 13

2.1.3 Variables étudiées 14

2.1.4 Recueil des données 14

2.1.5 Analyse des résultats 15

2.2 Résultats 16

2.2.1 Description de la population 16

2.2.2 Connaissances sur la contraception 20

2.2.3 Intérêt des hommes pour la contraception 22 2.2.4 Participation des hommes au choix de la contraception du couple 25

2.2.5 Place laissée par les femmes 27

3 TROISIEME PARTIE : DISCUSSION 28

3.1 Population étudiée 28

3.1.1 Age 28

3.1.2 Niveau d’ tude 28

3.1.3 Durée de la vie de couple 30

3.1.4 Parité 30

3.1.5 Habitudes contraceptives des couples 31

3.2 Connaissances sur la contraception 32

3.3 Intérêt du partenaire pour la contraception 35

3.3.1 Discussion au sein du couple 35

3.3.2 Implication du partenaire 37

3.4 Participation du partenaire à la contraception du couple 39

3.5 Poi ts forts et li ites de l’étude 40

3.5.1 Limites 40

(7)

VI

CONCLUSION 44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 45

ANNEXE I : QUESTIONNAIRE DESTINE AUX FEMMES 49

ANNEXE II : QUESTIONNAIRE DESTINE AUX CONJOINTS 54

(8)

VII

Liste des tableaux

Tableau 1- Comparaison de l'homogénéité des groupes "hommes" et "femmes" .... 20 Tableau 2- Résultats de la comparaison entre les hommes ayant bien répondu aux

quatre questions de connaissances à ceux ayant fait au moins une erreur ... 22 Tableau 3- Résultats de la comparaison entre les hommes trouvant important de

participer au choix de la contraception du couple à ceux ne le trouvant pas ... 25 Tableau 4- Résultats de la comparaison entre les hommes ayant participé au choix

de la contraception du couple et ceux n'y ayant pas participé, avant la grossesse et dans le post-partum ... 27

(9)

VIII

Liste des figures

Figure 1- Réponses aux questionnaires ... 15 Figure 2- Répartition de la population étudiée par classe d’âge ... 16 Figure 3- Répartition de la population étudiée par niveau d’étude ... 17 Figure 4- Répartition de la population étudiée selon la durée de la vie de couple .... 18 Figure 5- Répartition de la population étudiée selon la parité ... 18 Figure 6- Répartition de la population étudiée selon les habitudes contraceptives .. 19 Figure 7- Réponse aux questions de connaissance ... 21 Figure 8- Discussion au sein du couple à propos du choix de la méthode

contraceptive ... 23 Figure 9- Répartition de la volonté de plus d'implication de la part du partenaire au

sujet de la contraception ... 24 Figure 10- Participation du partenaire au choix de la contraception du couple ... 26

(10)

IX

Liste des annexes

Annexe I : Questionnaire destiné aux femmes ... 49 Annexe II : Questionnaire destiné aux conjoints ... 54 Annexe III : Lettre d’information aux couples ... 59

(11)

X

Résumé

Objectifs

Beaucoup d’études sur la contraception s’intéressent au point de vue des femmes mais qu’en est-il des hommes ? Notre objectif est d’identifier la place qu’occupe le partenaire masculin au sein du couple en ce qui concerne la contraception.

Matériel et méthodes

Nous avons mené une enquête quantitative sous forme de deux questionnaires : l’un destiné aux femmes hospitalisées en maternité au CHIPS, l’autre à leur partenaire. Ont été recueillies des informations générales, des données concernant le niveau de connaissances, la participation du partenaire, sa satisfaction et celle de sa conjointe ainsi que l’intérêt des hommes pour la contraception. L’étude a duré du 1er

septembre 2013 au 17 octobre 2013.

Résultats

Les femmes semblent avoir plus de connaissances que les hommes sur la contraception. Une majorité d’hommes s’y intéresse et participe au choix de la contraception du couple notamment dans le post-partum. La plupart des hommes sont satisfaits de la place qu’ils occupent bien qu’une moitié soit désireuse de plus d’implication. Les femmes sont quant à elles peu nombreuses à souhaiter que leur partenaire s’implique davantage.

Mots-clés : contraception, hommes, partenaire masculin, implication, participation,

(12)

XI

Abstract

Objective

Lots of studies about birth control consider women’s point of view, but what about men? This study aims at identifying which place the male partner occupies in the couple about birth control.

Methods

We conducted a quantitative study in the form of two questionnaires: one for women who were hospitalised in maternity ward at the CHIPS, the other for their partner. We recorded general informations, data about knowledge level, male partner’s participation, his satisfaction about it and his spouse’s one as well as male’s interest in birth control. The study took place between september the first 2013 and october the seventeenth 2013.

Results and conclusion

Women seem to have more knowledge about birth control than men. A majority of men is interested in birth control and is involved in the choice of means of contraception, especially during postnatal period. Most of the men are satisfied with the place they occupy although half of them whish more involvement. Most of women are not expecting their partner to get more involved in the future.

(13)

1

1 Première partie : Introduction

1.1 Généralités sur la contraception

1.1.1 Historique

Depuis toujours les Hommes ont cherché à contrôler les naissances. Dans l’Antiquité, les Égyptiens, les Romains comme les Grecs utilisaient des techniques principalement masculines dans le but d’éviter les grossesses. Les connaissances sur l’anatomie et la physiologie de la reproduction étant erronées voire absentes à l'époque, les méthodes étaient souvent peu efficaces.(1)

A la Renaissance, les méthodes les plus utilisées étaient les préservatifs masculins en matière animale et les douches vaginales pour les femmes. Vers 1700 tandis que les anglais inventent les premiers condoms fabriqués en cæcum de mouton (ancêtres du préservatif), de nouvelles techniques de contraception féminines voient le jour : les capes cervicales et les éponges vaginales. En 1846 les premiers stérilets appelés pessaires intra-utérins voient le jour et ne cesseront de se développer. Puis en 1870 le premier préservatif masculin en latex est commercialisé.

Les méthodes que nous connaissons actuellement sont ensuite découvertes. Les méthodes naturelles, d'abord décrites dans les années 1920, puis les méthodes hormonales en 1934 et enfin les méthodes locales.(2) C’est en 1954 que la première pilule contraceptive féminine voit le jour. La loi Neuwirth de 1967 (3) autorise sa vente en France ainsi que celles des autres méthodes contraceptives. La loi du 4 décembre 1974 (4) vient la compléter en autorisant son remboursement et la délivrance, pour les mineures, d’une contraception sans autorisation parentale par le biais des Centres de Planification d’Éducation Familiale (CPEF).(5)

D’autres moyens de contraception apparaissent ensuite : le dispositif intra-utérin (DIU) anciennement appelé stérilet en 1928, l’implant en 2001, le patch et

(14)

2

l’anneau contraceptif en 2004. La loi Aubry de 2001 (6) facilite l'information et l'accès à la contraception. De plus, elle autorise la stérilisation à visée contraceptive.

Historiquement, la régulation des naissances était majoritairement contrôlée par l’homme car les méthodes contraceptives utilisées dépendaient beaucoup de son bon vouloir. Avec l’essor de nouveaux moyens de contraception purement féminins au XXème siècle, la situation se voit inversée. La femme n’est désormais plus dépendante de son partenaire en ce qui concerne l’utilisation d’une contraception. Se pose alors la question de la place actuelle du partenaire masculin au sein du couple au sujet de la planification des naissances.

La prescription de moyens contraceptifs fait partie des compétences de la sage-femme. Nous avons donc trouvé intéressant d’identifier le rôle qu’occupe chaque membre du couple à propos de la contraception, ceci afin de proposer des méthodes adaptées pour une efficacité optimale. De plus, avoir notion du niveau de connaissance des couples au sujet de la contraception est important pour pouvoir leur fournir des informations pertinentes.

Pour essayer de répondre à cette question nous avons effectué une étude par le biais de questionnaires distribués à des couples. Le travail présenté ici est le fruit de cette réflexion. Après avoir rappelé le contexte actuel, nous présenterons la méthodologie et les résultats avant d’en proposer une analyse dans la troisième et dernière partie.

1.1.2 Les moyens contraceptifs utilisés de nos jours

Actuellement dans les pays occidentaux la contraception est très majoritairement féminine. Nous pouvons classer les moyens de contraception féminins réversibles utilisés en France en cinq catégories :

- les méthodes naturelles telles que les méthodes d’abstinence périodique (Ogino-Knauss, courbe de température…) et la méthode d’aménorrhée lactationnelle (MAMMA)

(15)

3

- les méthodes locales ou barrières que sont le préservatif féminin, les capes, les diaphragmes et les spermicides

- la contraception œstroprogestative qui correspond à la pilule « classique ». Il s’agit de la méthode contraceptive la plus utilisée en France. D’autres formes galéniques existent aujourd’hui : le patch EVRA® et l’anneau NUVARING®

- la contraception progestative sous forme de pilule, d’implant ou d’injections. C’est la contraception généralement prescrite dans le post-partum car elle n’augmente pas le risque thrombo-embolique

- les dispositifs intra-utérins : le DIU au cuivre et le système intra-utérin hormonal MIRENA® (progestatif).

La stérilisation à visée contraceptive féminine est également autorisée depuis 2001. L’objectif est d’obstruer les trompes de Fallope par différentes méthodes (ligature, clips, Essure…) ce qui empêche toute fécondation.(7)(8)

Les méthodes de contraception masculines actuellement utilisées sont quant à elles moins nombreuses. Rentrent dans cette catégorie le préservatif masculin, la méthode du retrait ou coït interrompu et la vasectomie. Cette dernière est une méthode de stérilisation masculine à visée contraceptive qui consiste en une ligature chirurgicale des canaux déférents empêchant la libération de spermatozoïdes lors de l’éjaculation.(9) Cette pratique est rare en France, seulement quelques centaines de vasectomies sont réalisées chaque année contre mille fois plus aux Etats-Unis.(10)

1.1.3 Le développement de nouveaux moyens de contraception

masculins

Dernièrement, de nouveaux modes contraceptifs exclusivement masculins ont été développés. Ils sont pour la plupart actuellement au stade expérimental mais ces avancées montrent tout de même la volonté d’une plus grande équité en matière de contraception. D'ailleurs, 61 % des Français déclarent dans un sondage qu'ils seraient prêts à utiliser une pilule masculine si elle existait.(11)

(16)

4

Une des nouvelles méthodes est la méthode hormonale. L’objectif de la contraception hormonale masculine est d’inhiber de façon réversible la spermatogenèse qui correspond à l’étape de production des spermatozoïdes. Ainsi l’homme ne produit plus de spermatozoïdes et les rapports sexuels sont sans risque de fécondation.

Les hormones utilisées à cet effet sont la testostérone seule ou associée à la progestérone. Ces deux techniques exercent un rétrocontrôle négatif sur l'axe hypothalamo-hypophysaire inhibant la spermatogenèse.(12)

Les résultats à l’heure actuelle sont encourageants. Deux études réalisées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) entre 1986 et 1994 rapportent pour l’utilisation de la testostérone seule des taux d’efficacité comparables à ceux obtenus en contraception hormonale féminine.(13)(14) Il a tout de même été observé une réponse variable selon les individus et un risque de surcharge en androgènes dû à l’utilisation de la testostérone.(15) A l’heure actuelle, aucune méthode hormonale masculine n’est cependant disponible.

Un autre moyen contraceptif masculin à avoir été expérimenté est la méthode thermique. La production de spermatozoïdes n’est réalisable que si les testicules sont à une température inférieure à celle du corps. Si leur température est augmentée, la spermatogenèse est altérée et un effet contraceptif est alors obtenu. Les bains chauds, la cryptorchidie artificielle et le port de sous-vêtements isolants comptent parmi les méthodes prouvées comme étant efficaces. Ces techniques sont peu répandues dans la population mais sont tout de même une alternative aux méthodes féminines et n’implique pas une utilisation d’hormones.(9)

Enfin il y a la méthode immunologique fonctionnant comme un vaccin « anti-spermatozoïdes ». Cette méthode est encore au stade de l’expérimentation mais pourrait être intéressante de par sa simplicité, son faible coût et sa longue durée d’action.(9)

(17)

5

1.2 Epidémiologie

1.2.1 La contraception, un s

ujet d’actualité

La régulation des naissances est un concept ancien mais il s’agit tout de même d’un sujet actuel de santé publique. D’ailleurs, ces dernières années la contraception a été très médiatisée (polémiques sur les pilules, campagnes d’informations…). La campagne de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) de 2009 avait comme phrase d’accroche « Faut-il que les

hommes tombent enceintes pour que la contraception nous concerne tous ? ».(16)

Les spots TV et radio inversaient les rôles en présentant des hommes se retrouvant enceintes. Cette campagne a probablement permis aux hommes d’être interpelés par un sujet habituellement considéré comme féminin. Cette médiatisation a éventuellement aussi donné l’occasion aux français de faire le point sur leur contraception et d’ouvrir une discussion à ce sujet au sein du couple.

Dans la continuité de la campagne de 2007 « la meilleure contraception, c'est celle que l'on choisit »(17), en mai 2013 l’INPES et le ministère de la santé ont lancé une nouvelle campagne de communication au sujet de la contraception. Le but est de « promouvoir la diversité de l’offre contraceptive et rappeler l’importance d’une

contraception en adéquation avec son mode de vie, sa situation médicale et affective ».(18) Des spots mettant en scène des hommes et des femmes témoignant

de leur relation à la contraception sont depuis diffusés à la radio. Deux bannières web dans la continuité des spots radio ont également être mises en place dans le cadre de cette campagne de communication. Enfin, un encart réalisé par l’INPES a été publié dans la presse spécialisée à destination des professionnels de santé afin de les sensibiliser à une prescription de contraception plus personnalisée.(18)

Quelques mois auparavant, en mars 2013, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait publié des « fiches mémo » à destination des professionnels de santé. Chacune des fiches renvoie à une période de la vie ou à un type de contraception. Le but est de donner un outil aux professionnels pour prescrire une contraception personnalisée

(18)

6

et adaptée à chaque femme, à chaque homme, à chaque couple, s’adressant à eux.(19)

Ces démarches montrent bien que la contraception n’est pas un sujet dépassé. De plus, il est important de noter qu’une place est faite aux hommes que ce soit dans les spots radio où des hommes s'expriment, dans les fiches de l’HAS dont une s’intitule « contraception chez les hommes » ou encore dans de récentes études s’intéressant au genre masculin.(19)(20)(21)(22)

1.2.2 La contraception des français

En France les méthodes de contraception disponibles sont nombreuses et variées et leur accès semble facile. En 2007, 95 % des utilisateurs de moyens contraceptifs se disaient satisfaits par leur contraception.(23)

En 2000, l’étude Cocon réalisée en France chez des femmes entre 18 et 44 ans, par l'Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM) et l'Institut National d’Études Démographiques (INED), révèle que 73,7 % d'entre elles utilisent une méthode contraceptive réversible.(24) La méthode la plus utilisée est la pilule (45,8 %) puis le DIU (16,1 %) et enfin le préservatif (7,5 %).(24)

Les données du baromètre santé de l'INPES de 2005 sont comparables. Elles montrent que la pilule est majoritairement utilisée (60,2 %), suivie du DIU (20,6 %), du préservatif (10,9 %), les méthodes locales étant minoritaires (2,2 %).(25)

L’enquête Fécond réalisée en France en 2010 par l'INSERM et l'INED auprès d'hommes et de femmes de 15 à 49 ans permet de constater l'évolution de la contraception ces dix dernières années.(26) Globalement les tendances d'utilisation des moyens contraceptifs sont identiques. A noter cependant une diminution du recours à la pilule, surtout chez les jeunes femmes, au profit des nouvelles méthodes hormonales. Ces dernières correspondent à l'implant contraceptif, l'anneau vaginal et le patch contraceptif. Elles sont utilisées chez 4 % des femmes de 15 à 49 ans en 2010 (2,6 % pour l'implant, 1,0 % pour l'anneau et 0,4 % pour le patch). Le DIU reste

(19)

7

très faiblement utilisé chez les femmes jeunes nullipares malgré les recommandations actuelles. Le préservatif quant à lui est de plus en plus utilisé comme moyen contraceptif.(26)

En 2000 comme en 2010 le taux de femmes ne souhaitant pas être enceinte et n'utilisant aucune contraception est d'environ 3 %.(24)(26)

De nos jours, une large place est laissée aux méthodes médicales tandis que les méthodes naturelles sont de moins en moins utilisées. Classiquement, au début de la vie sexuelle les couples utilisent majoritairement la pilule et le préservatif puis à partir de 30 ans le DIU est de plus en plus adopté pour devenir la méthode majoritaire chez les 45-50 ans.(27)

1.2.3 Les échecs de contraception

Les échecs de contraception sont actuellement fréquents en France puisque 33% des grossesses sont qualifiées de non prévues et les deux tiers d'entre elles surviendraient sous contraception.(24)

Par ailleurs, le taux d’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France est stable ces dernières années à environ 220 000 par an, malgré un accès à des méthodes contraceptives efficaces se voulant facile par les pouvoirs publics.(28) Une partie de ce paradoxe peut être expliquée par le fait que le recours à l’IVG en cas de grossesse non désirée est en augmentation.(29) La proportion de grossesses non prévues se soldant par une IVG est estimée à 50% actuellement.(24)

Les principales raisons évoquées par les femmes n'utilisant pas de contraception et présentant une grossesse non désirée sont la méconnaissance du lieu où se procurer une contraception (12%), l'absence de méthode contraceptive disponible (30%) ou un rapport sexuel imprévu (34%).(24) Rentrent aussi dans cette catégorie les femmes voulant se rassurer sur leur fertilité, les femmes désirant une grossesse mais pas au moment où elles se retrouvent enceinte ou encore les couples ayant un projet de grossesse qui se séparent à la découverte de celle-ci. Soixante-quatre pour cent des femmes n'utilisant pas de contraception et présentant

(20)

8

une grossesse non désirée ont rapporté ne pas avoir considéré le risque de grossesse qu’elles couraient ce qui met en évidence un manque d'information.(24)

Les 65 % de grossesses non désirées survenant sous contraception sont principalement dues à une mauvaise utilisation de la méthode qu'elle soit masculine ou féminine. Ce peut être un oubli de pilule, un échec de la méthode du retrait ou encore une rupture de préservatif.(24)

Une étude datant de 1999 a montré qu'une information par le professionnel de santé prescripteur du moyen contraceptif sur le principe d'action, l'utilisation, les effets secondaires de la méthode ainsi qu'une explication sur la conduite à tenir en cas d'oubli peut aider à une meilleure observance notamment pour la pilule.(30) D’ailleurs, le modèle Bienvenue, Entretien, Renseignement, Choix, Explications, Retour (BERCER) de l’OMS, destiné à aider les professionnels de santé à mener leurs consultations, insiste sur cette étape d’information au patient avant la prescription de la contraception.(31) En 2010, seuls 36% des gynécologues déclarent avoir l’habitude de parler de la contraception d’urgence aux patients.(26)

1.3 Les hommes et la contraception

1.3.1

L’intérêt de l’implication du partenaire dans la contraception

du couple

A l'heure actuelle la contraception est majoritairement une problématique de femmes même si une place de plus en plus grande est laissée aux hommes. La conception s'effectuant en couple, la régulation des naissances ne devrait-elle pas également concerner les deux partenaires ? Plusieurs études ont prouvé l'intérêt de l'implication des partenaires dans la contraception du couple.

Une étude américaine de 2006 montre que les femmes latines sont plus à même d’utiliser un moyen contraceptif efficace si elles sont dans une relation de longue durée (en couple depuis plus d'un an), si leur partenaire s'implique dans cette

(21)

9

problématique et si la contraception fait l'objet d'une discussion au sein du couple.(32) De même, peu de communication au sein du couple à propos de la contraception et de la prévention des infections sexuellement transmissibles est associée à un risque plus élevé d’une utilisation inadéquate de la méthode contraceptive chez les adolescentes.(33)

Une autre étude sur les couples utilisant la pilule comme contraception a comparé les partenaires des femmes ayant oublié leur pilule dans le mois précédant (groupe 1) aux partenaires de celles ne l'ayant pas oubliée (groupe 2). Les résultats ont montré que dans le groupe 1 les partenaires sont significativement moins souvent au courant de la prise de contraception de leur conjointe.(34)

Un partenaire peu soutenant dans la prise d’une contraception orale s’est aussi révélé comme étant prédictif d’un risque plus important de grossesse non désirée pour le couple.(35)

La communication au sein du couple a donc un rôle important sur l’efficacité de la méthode contraceptive choisie. Cela montre l'importance qu’a le partenaire au sujet de la contraception même si le couple utilise une méthode féminine. D’ailleurs, dans ses fiches mémo destinées aux professionnels de santé prescripteurs de moyens contraceptifs, la HAS indique que « l’implication du partenaire dans le choix

de la contraception peut avoir des conséquences positives sur l’observance et l’acceptation de la méthode.»(19)

1.3.2 Les connaissances des hommes au sujet de la contraception

Bien connaître les méthodes contraceptives et leur utilisation permet une observance optimale et donc d'éviter au mieux une grossesse non désirée. De plus, une bonne connaissance sur le sujet peut aider chaque partenaire à occuper la place qui lui convient. Cela facilite également la communication au sein du couple.(21) Qu'en est-il actuellement des connaissances des hommes sur la contraception ?

(22)

10

En 2007, les français (hommes et femmes confondus) connaissent en moyenne sept moyens contraceptifs différents, avec en première ligne la pilule et le préservatif (connus respectivement par 99 % et 97 % d’entre eux) suivi par le DIU (93%).(17) Les nouvelles méthodes hormonales sont quant à elles moins bien connues. Cette étude montre que les hommes ont des connaissances plus réduites que les femmes au sujet de la contraception. Par ailleurs, beaucoup de croyances erronées persistent : « la pilule peut rendre stérile », « il est impossible de tomber enceinte suite à un rapport pendant les règles » « il faut déjà avoir eu un enfant pour se faire poser un DIU », preuve d'une connaissance imparfaite sur le sujet.(17)

Une étude récente réalisée aux États-Unis uniquement sur les hommes montre des résultats similaires concernant les connaissances des différentes méthodes contraceptives.(36) Une distinction est faite entre les ethnies ce qui permet de constater que les hommes blancs non hispaniques ont de meilleurs taux de réussite aux questionnaires de connaissances que les hommes noirs ou les hispaniques. L'âge et le niveau social apparaissent aussi comme des facteurs influençant le niveau de connaissance des hommes.(36)(37) Dans cette même étude, 63 % des hommes considèrent avoir les informations nécessaires pour éviter une grossesse.(36) D'autres études étrangères ont comparé les connaissances des jeunes hommes à celles des jeunes femmes à propos de la contraception retrouvant des résultats significativement plus élevés chez les femmes que chez les hommes.(38)(39)

Une part non négligeable des hommes ne s’estime pas suffisamment informée puisque 44 % d’en eux déclarent ne jamais avoir reçu de conseils sur les méthodes de contraception en 2007.(40) Il est suggéré par certains qu’une meilleure connaissance de la contraception aurait pour conséquence une participation plus importante de leur part sur ce sujet au sein de leur couple.(21)

(23)

11

1.3.3 Quel partage des responsabilités contraceptives au sein du

couple ?

Une grande majorité des français (hommes et femmes confondus) considère que la contraception doit autant être l'affaire de l'homme que de la femme.(11) De plus, certains hommes expriment le désir d'un partage de la responsabilité contraceptive au sein du couple. Des entretiens menés par C. Desjeux, un sociologue français, ont fait ressortir différents moyens pour les partenaires de participer à cette problématique, également retrouvés dans les entretiens de D. Merkh et al.(41)(21) Ce peut être en contribuant à l'achat de la contraception, en s'assurant de sa bonne prise, en accompagnant sa partenaire aux consultations gynécologiques ou encore en utilisant une méthode masculine.(41)(21) La place du partenaire est aussi dépendante de l'espace laissé par la femme. Certaines d’entre elles ont tendance à revendiquer une équité tandis que d'autres sont plus méfiantes et préfèrent que la contraception reste leur domaine. Soixante et un pour cent des françaises se déclarent tout de même prêtes à laisser la responsabilité de la contraception à leur partenaire.(11)

Cinquante-six pour cent des femmes interrogées dans une étude du journal Contraception en 2009 indiquaient que leur partenaire était au moins partiellement impliqué dans la contraception de leur couple. Les facteurs comme l'ethnie, le statut marital, la communication au sujet de la contraception, le fait d’avoir un enfant avec la partenaire et la satisfaction dans le couple ont été retrouvés comme étant prédictifs de l'implication du partenaire.(42)(43) Une étude européenne de 2011 rapporte également une participation plus importante de l’homme quand le couple utilise une méthode naturelle, barrière ou masculine. Cette même étude retrouve que pour 63% des couples le choix de la méthode contraceptive a fait l’objet d’une discussion. La décision finale est prise conjointement dans 45% des cas.(44) Une enquête française réalisée en 2007 par l’INPES retrouve une discussion au sein du couple chez 48% des français et une décision conjointe dans 48% des cas.(40)

(24)

12

Ces constatations laissent supposer que les hommes peuvent tout à fait participer à la régulation des naissances du couple même si les méthodes contraceptives les plus utilisées de nos jours sont destinées aux femmes.

(25)

13

2 Seconde partie : Méthodologie et résultats

2.1 Matériel et méthode

Suite à ces observations, il parait judicieux de s’intéresser à la place qu’occupe le partenaire masculin actuellement dans la contraception du couple. Pour répondre à cette problématique, trois hypothèses ont été posées :

- Les femmes ont plus de connaissances que les hommes au sujet de la contraception

- Les hommes s’intéressent à la contraception

- Plus de 50% des hommes participent au choix de la méthode contraceptive du couple.

2.1.1

Objectif de l’étude

L’objectif de l’étude est d’identifier la place qu’occupe le partenaire masculin au sein du couple en ce qui concerne la contraception. En interrogeant les conjoints, le but est de voir s’ils considèrent participer aux décisions à ce sujet, s’ils s’intéressent à la contraception et s’ils sont éventuellement désireux d’une plus grande participation. Le point de vue des femmes est également à prendre en compte afin de mettre en évidence une éventuelle discordance avec les réponses des hommes sur la place occupée au sein du couple et d’identifier si ces dernières sont désireuses d’un partage des responsabilités.

2.1.2

Type d’étude

Nous avons mené une enquête quantitative sous forme de deux questionnaires : l’un destiné aux femmes hospitalisées en service de suites de couche à Poissy (Annexe I), l’autre à leur partenaire (Annexe II). Aucun critère d’exclusion autre que le refus de participer n’a été retenu.

(26)

14

2.1.3 Variables étudiées

Premièrement, des informations générales telles que l’âge, le niveau d’étude, la durée de la vie de couple et la parité ont été recueillies pour pouvoir décrire la population interrogée et rechercher des facteurs influençant les réponses données. Deuxièmement, le niveau de connaissance a été évalué aussi bien chez les hommes que chez les femmes afin de l’apprécier et de le comparer.

La participation du partenaire au choix de la contraception, sa satisfaction et celle de sa partenaire ainsi que l’intérêt des hommes pour le sujet ont enfin été étudiés.

2.1.4 Recueil des données

L’étude a été mise en place à l’hôpital intercommunal de Poissy Saint-Germain-En-Laye dans les services de suites de couche rez-de-chaussée et 6ème étage (site de Poissy) du 1er septembre 2013 au 17 octobre 2013.

Une lettre d’information sur les modalités de l’étude à destination des couples a été ajoutée aux deux questionnaires (Annexe III). Les trois documents ont été insérés dans les livrets d’information sur la sortie de la maternité afin de faciliter le travail des sages-femmes dans la distribution des questionnaires. Ces dernières ont été prévenues de la mise en place de l’étude par le biais d’un mail commun ainsi que par des affichettes présentes dans les services concernés.

Les couples ont donc reçu les questionnaires par l’intermédiaire du livret d’information qui est systématiquement distribué avant la sortie des patientes. Une boîte a été installée dans les services afin de recueillir les questionnaires remplis.

Parmi les 638 questionnaires (319 questionnaires hommes, 319 questionnaires femmes) distribués sur la période de l’étude, 209 ont été retournés remplis par 113 femmes et 96 hommes. Tous les questionnaires revenus remplis se sont avérés exploitables. Le taux de réponse obtenu est de 35% pour les femmes et de 30% pour les hommes.

(27)

15 Figure 1- Réponses aux questionnaires

2.1.5 Analyse des résultats

L’analyse des résultats a été effectuée de manière statistique, sans lien entre les questionnaires homme et femme d’un même couple.

Le logiciel Excel a été utilisé pour la description de la population et R pour les calculs statistiques. Les variables étudiées étant qualitatives, un test du Chi-2 a été effectué lorsque les critères d’application étaient réunis afin de rechercher des différences significatives entre deux groupes. Le test de Fisher a été utilisé lorsque les critères d’applications du Chi-2 n’étaient pas réunis. Nous avons admis comme seuil de significativité p<0.05.

638

questionnaires

distribués

319

questionnnaires

homme

96

questionnaires

récupérés (30%)

223

questionnaires

non remplis

319

questionnaires

femme

113

questionaires

récupérés (35%)

206

questionnaires

non remplis

(28)

16

2.2 Résultats

2.2.1 Description de la population

2.2.1.1 Age

La population masculine est majoritairement répartie entre 25 et 35 ans (63%), 35% ont plus de 35 ans et 2% ont moins de 25 ans.

Pour ce qui est des femmes, elles sont 72% à avoir entre 25 et 35 ans, 18% plus de 35 ans et une minorité moins de 25 ans (10%).

Figure 2- Répartition de la population étudiée par classe d’âge

2.2.1.2 Niveau d’étude

Les hommes ont majoritairement fait des études supérieures (66%). Dix-huit pour cent d’entre eux ont un niveau bac, 13% un niveau brevet des collèges ou CAP/BEP et 3% sont sans diplôme.

2%

63% 35%

Age des hommes

Moins de 25 ans 25-35 ans Plus de 35 ans

10%

72% 18%

Age des femmes

Moins de 25 ans 25-35 ans Plus de 35 ans

(29)

17

La plupart des femmes a également fait des études supérieures (65%). Environ 17% ont un niveau bac, 15% un niveau brevet des collèges ou CAP/BEP et 3% sont sans diplôme.

Figure 3- Répartition de la population étudiée par niveau d’étude

2.2.1.3 Durée de la vie de couple

Les hommes sont 19% à être en couple depuis moins de cinq ans et 34% à l’être depuis plus de dix ans. La durée de la vie de couple est entre cinq et dix ans chez 47% des hommes.

Concernant les femmes, 21% sont en couple depuis moins de cinq ans et 33% depuis plus de dix ans. Quarante-six pour cent déclarent être en couple depuis plus de cinq ans mais moins de dix ans.

0 10 20 30 40 50 60 70

Sans diplôme Brevet des collèges, CAP/BEP

Bac Etudes supérieures

Pou rc e n tage

Niveau d'étude

Hommes Femmes

(30)

18

Figure 4- Répartition de la population étudiée selon la durée de la vie de couple

2.2.1.4 Parité

Cinquante-huit pour cent des femmes de l’étude et 59% des hommes sont parents pour la première fois.

Figure 5- Répartition de la population étudiée selon la parité

19%

47% 34%

Hommes

Moins de 5 ans 5-10 ans Plus de 10 ans

21%

46% 33%

Femmes

Moins de 5 ans 5-10 ans Plus de 10 ans

0% 20% 40% 60% 80% 100% 120% Hommes Femmes

Parité

Multipare Primipare

(31)

19

2.2.1.5 Habitudes contraceptives

Une majorité des hommes (77%) et des femmes (73%) interrogés utilisaient une contraception au sein du couple avant la grossesse.

La méthode la plus utilisée est la pilule puisqu’il s’agissait de la contraception du couple de 64% des hommes et de 72% des femmes de l’étude. Vient ensuite le préservatif masculin utilisé seul chez 12% des hommes et 7% des femmes et en association avec la pilule chez 4% des hommes et 2% des femmes.

Figure 6- Répartition de la population étudiée selon les habitudes contraceptives

2.2.1.6 Homogénéité des groupes hommes/femmes

Afin de pouvoir comparer le groupe « hommes » au groupe « femmes », nous avons vérifié leur homogénéité. Aucune différence significative n’a été retrouvée concernant le niveau d’étude, la durée de la vie de couple, la parité et l’utilisation

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Pilule Préservatif Pilule + préservatif

Implant DIU Anneau Méthodes naturelles Pou rc e n tage

Habitudes contraceptives

Hommes Femmes

(32)

20

d’une contraception avant la grossesse. Cependant, une différence significative a été retrouvée concernant l’âge entre le groupe « hommes » et le groupe « femmes » avec un p égal à 0.00365.

Variables comparées entre les 2 groupes p

Age 0.00365

Niveau d’étude 0.634

Durée de la vie de couple 0.949

Parité 1,00

Utilisation d’une contraception 0.556

Tableau 1- Comparaison de l'homogénéité des groupes "hommes" et "femmes"

2.2.2 Connaissances sur la contraception

La majorité des femmes ayant participé à l’étude s’estime assez informée sur la contraception (88%). Les résultats sont similaires chez les hommes, 83% d’entre eux se considèrent suffisamment informés sur ce sujet.

Quatre-vingt-neuf pour cent des femmes ont reçu une information sur la contraception durant leur séjour en maternité, qu’elle ait été donnée lors de la réunion sur la sortie ou individuellement par une sage-femme. Cette même information a été reçue par 48% des hommes. Il existe une différence significative entre le groupe « hommes » et le groupe « femmes » en ce qui concerne l’information reçue (p=2.43 x 10-10

).

Cette information a permis à 19% des femmes et 29% des hommes de découvrir de nouveaux moyens contraceptifs. Cette différence n’est pas significative (p=0.130). Les méthodes les plus souvent découvertes sont dans l’ordre : l’implant contraceptif, l’anneau, le DIU, le patch contraceptif, les spermicides et la pilule progestative.

Concernant les questions de connaissances posées dans les questionnaires sous forme de vrai-faux, 22% des femmes ont bien répondu à toutes les questions

(33)

21

contre 7% des hommes. Les femmes ont un taux de réussite significativement plus élevé que celui des hommes en considérant les individus ayant bien répondu aux quatre questions de connaissance (p=0.0194).

Le détail question par question est reporté dans le graphique ci-contre. La valeur du p y est exprimée en pourcentage.

Figure 7- Réponse aux questions de connaissance

L’âge, le niveau d’étude et la parité n’ont pas été retrouvés comme étant associés à une différence significative de taux de réussite au total des quatre questions de connaissances.

La recherche de facteurs influençant le niveau de connaissance a été effectuée dans un premier temps dans le groupe « hommes » seul, puis dans la population générale de l’étude (hommes et femmes associés) afin d’obtenir des effectifs plus

Q1 Q2 Q3 Q4 Tout bon Hommes 53 46 32 73 7 Femmes 57 58 53 91 22 p (%) 79,5 6,5 0,0003 0,1 1,9 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Pou rc e n tah e d e r é u ssi te

Bonnes réponses aux questions de

connaissances

(34)

22

conséquents. Les résultats se sont révélés similaires dans les deux cas. Les résultats donnés dans le tableau ci-contre concernent les calculs effectués au sein du groupe « hommes » seul, comparant ceux ayant bien répondu aux quatre questions de connaissances avec ceux ayant fait au moins une faute.

Variables comparées entre les 2 groupes p

Age 1.00

Niveau d’étude 0.560

Parité 0.122

Tableau 2- Résultats de la comparaison entre les hommes ayant bien répondu aux quatre questions de connaissances à ceux ayant fait au moins une erreur

En revanche, il existe une différence significative entre le fait d’avoir reçu une information sur la contraception et le fait d’avoir bien répondu aux questions de connaissances (p=0.0256).

2.2.3 Intérêt des hommes pour la contraception

Parmi les hommes, 53% disent avoir discuté du choix de la méthode contraceptive utilisée avant la grossesse avec leur partenaire. Une minorité des femmes déclare la même chose (37%). La proportion d’hommes déclarant que le choix de la contraception a fait l’objet d’une discussion au sein du couple est significativement plus élevée que la proportion de femmes déclarant la même chose (p=0.0250).

Par ailleurs, une majorité des hommes (63%) trouve important de participer au choix de la méthode contraceptive du couple.

(35)

23

Figure 8- Discussion au sein du couple à propos du choix de la méthode contraceptive

Soixante pour cent des femmes interrogées trouvent leur partenaire impliqué dans la contraception de leur couple. Les hommes sont 55% à souhaiter s’impliquer davantage à l’avenir contre 12% des femmes. Il existe une différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne la volonté de plus d’implication du partenaire (p=1.47 x 10-10).

Une minorité d’hommes (15%) pense que le manque de connaissances sur la contraception est un frein à son implication.

53% 47%

Hommes

Oui Non 37% 63%

Femmes

Oui Non

(36)

24

Figure 9- Répartition de la volonté de plus d'implication de la part du partenaire au sujet de la contraception

Concernant la proposition « il s’agit d’une responsabilité des femmes de prendre les décisions en ce qui concerne la contraception », les hommes sont 43% à être d’accord (14% tout à fait d’accord, 29% plutôt d’accord) et 57% à être en désaccord (43% plutôt en désaccord, 14% pas d’accord du tout).

Cinquante-neuf pour cent des hommes déclarent être prêts à utiliser une méthode de contraception masculine.

Nous n’avons pas retrouvé de différence significative en ce qui concerne l’âge, le niveau d’étude, la durée de la vie de couple et la parité entre les hommes trouvant important de participer au choix de la contraception du couple et ceux ne le trouvant pas. Les résultats des calculs sont reportés dans le tableau ci-contre.

Hommes Femmes Non 45 88 Oui 55 12 0 20 40 60 80 100 120 Pou rc e n tage

(37)

25

Variables comparées entre les 2 groupes

p

Age 0.6274

Niveau d’étude 0.6828

Durée de la vie de couple 0.7079

Parité 0.7733

Tableau 3- Résultats de la comparaison entre les hommes trouvant important de participer au choix de la contraception du couple à ceux ne le trouvant pas

Aucune différence significative n’a été retrouvée concernant l’âge, le niveau d’étude, la durée de la vie de couple et la parité entre le groupe des hommes désirant s’impliquer davantage dans la contraception de leur couple et celui des hommes ne le souhaitant pas. De même, nous n’avons pas mis en évidence de différence concernant ces quatre facteurs entre le groupe des hommes déclarant être prêts à utiliser une contraception masculine et ceux ne l’étant pas.

2.2.4 Participation des hommes au choix de la contraception du

couple

Les femmes interrogées sont 40% à estimer que leur partenaire a participé au choix de la contraception du couple avant la grossesse. Les hommes sont 51% à considérer avoir participé à ce choix. Il n’existe pas de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne le choix de la contraception antérieure à la grossesse (p=0.135).

Quarante-quatre pour cent des femmes estiment que leur partenaire a participé au choix de la contraception du post-partum contre 60% des hommes. Il demeure une différence significative entre les hommes et les femmes en ce qui concerne le choix de la contraception du post-partum (p=0.0351).

(38)

26

Figure 10- Participation du partenaire au choix de la contraception du couple

L’âge, le niveau d’étude, la durée de la vie de couple et la parité n’ont pas été retrouvés comme étant associé à une différence significative de participation du partenaire au choix de la contraception du couple que ce soit avant la grossesse ou dans le post-partum. 0,13 0,03 0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0 10 20 30 40 50 60 70

Avant la grossesse Dans le post-partum

Pou rc e n tage (sér ie h o m m e s + sér ie fe m m e s)

Point de pourcentage (série p)

Hommes Femmes p

(39)

27

Variables comparées entre les 2 groupes Avant la grossesse p Dans le post-partum p Age 0.148 0.371 Niveau d’étude 0.405 0.250

Durée de la vie de couple 0.648 0.385

Parité 0.250 1.00

Tableau 4- Résultats de la comparaison entre les hommes ayant participé au choix de la contraception du couple et ceux n'y ayant pas participé, avant la grossesse et dans le post-partum

2.2.5 Place laissée par les femmes

Les femmes sont peu nombreuses à souhaiter une plus grande implication de leur partenaire au sujet de la contraception (12%). Celles qui expriment ce désir voudraient plus de discussion au sein du couple, plus de soutien voire l’utilisation d’une méthode masculine. Une femme interrogée sur deux dit être prête à utiliser une méthode de contraception uniquement masculine.

Concernant la proposition « il s’agit d’une responsabilité des femmes de prendre les décisions en ce qui concerne la contraception », les femmes sont 48% à être d’accord (21% tout à fait d’accord, 27% plutôt d’accord) et 52% à être en désaccord (36% plutôt en désaccord, 16% pas d’accord du tout).

Cinquante-quatre pour cent des hommes sont satisfaits de la place laissée par leur partenaire en ce qui concerne la contraception, 43% sont plutôt satisfaits, 1% n’est plutôt pas satisfait et 2% ne sont pas satisfaits. Une grande majorité des hommes (97%) est donc globalement satisfaite par la place laissée par leur partenaire.

(40)

28

3 Troisième partie : Discussion

3.1 Population étudiée

3.1.1 Age

L’âge des individus a été recueilli de manière qualitative en trois catégories : moins de 25 ans, entre 25 ans et 35 ans et plus de 35 ans. Les résultats montrent qu’une majorité des personnes a entre 25 ans et 35 ans. L’âge moyen des femmes françaises à l’accouchement étant de 30,1 ans, notre population est représentative des femmes habituellement rencontrées en maternité en ce qui concerne l’âge.(45) Nous ne pourrons donc pas considérer l’âge des participants comme vecteur d’une différence par rapport à la population française.

Par ailleurs, a été mis en évidence le fait que les hommes interrogés sont plus âgés que les femmes. En effet, la proportion d’hommes ayant plus de 35 ans est supérieure à celle des femmes (35% vs 18%) et celle ayant moins de 25 ans est inférieure (2% vs 10%). Cette différence significative retrouvée concernant l’âge correspond au schéma actuel du couple français. En effet, chez six couples sur dix, l’homme est plus âgé que sa partenaire avec une moyenne de 2,3 années supplémentaires.(46) Nous considérons donc cette différence d'âge comme satisfaisante car similaire à une tendance observable à l'échelle nationale.

3.1.2 Ni

veau d’étude

Le niveau d’étude a été réparti en quatre catégories : sans diplôme, niveau inférieur au baccalauréat, niveau baccalauréat et études supérieures. Une surqualification est retrouvée aussi bien chez les hommes que chez les femmes par rapport à la population française. En 2009, les français de plus de 15 ans (hommes et femmes confondus) sont 27,4% à ne pas avoir de diplôme, 27,3% à avoir un

(41)

29

niveau inférieur au baccalauréat, 13,8% à avoir un niveau baccalauréat, 19,9% à avoir fait des études supérieures et 10% à être en cours de formation.(47) Par ailleurs, les femmes françaises de 20 à 49 ans en ménage en 2009 sont 12,9% à être sans diplôme, 30,5% ont un niveau inférieur au baccalauréat, 22,2% ont un niveau baccalauréat et 34,4% ont fait des études supérieures.(48)

Cette surqualification peut être expliquée par le mode de recueil de données et par le fait que l’étude s’intéresse à une population en âge de procréer donc assez jeune. Or, le niveau d’étude des jeunes adultes est supérieur à celui des adultes plus âgés actuellement en France car les adolescents sont plus nombreux que par le passé à débuter des études supérieures.(47) Enfin, l’étude s’est déroulée dans le département des Yvelines, département aisé où les individus hommes comme femmes sont en moyenne plus qualifiés que dans la population générale française. En effet, en 2009 les individus de plus de 15 ans sont 14,5% à être sans diplôme, 30,9% à avoir un niveau inférieur au baccalauréat, 16.4% à avoir un niveau baccalauréat et 38,2% à avoir fait des études supérieures.(49)

Une étude de 2012 s’intéressant à plus de 1000 femmes européennes retrouve que celles ayant un niveau d’éducation élevé ont de meilleures connaissances concernant les mécanismes d’action des différentes méthodes contraceptives.(50) Il est possible d’en déduire, comme également suggéré dans l’enquête de l’INPES de 2007 (40), qu’une surqualification améliore le taux de réussite aux questions de connaissances que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Cela impliquerait que les résultats retrouvés dans cette étude concernant les questions de connaissances ne seraient pas représentatifs de la population française. Cependant, notre objectif étant de comparer les connaissances des femmes à celles des hommes plutôt que de faire un état des lieux des connaissances des français, cette surqualification n'est que peu gênante. Il n'existe pas de différence significative de niveau d'étude entre le groupe « hommes » et le groupe « femmes », ils sont donc comparables.

(42)

30

3.1.3 Durée de la vie de couple

La durée de la vie de couple a été évaluée de manière qualitative en trois catégories : moins de 5 ans, entre 5 ans et 10 ans, plus de 10 ans. Les couples interrogés sont pour la plupart dans une relation stable qui dure depuis plus de 5 ans. Cela est facilement explicable par le fait que le recueil de données s’est fait en maternité et que les couples ayant des enfants sont souvent dans une relation durable.

Une étude a montré qu’une durée de la vie de couple de moins d’un an est un facteur prédictif d’une faible implication du partenaire dans la contraception du couple.(42) Les hommes de l’étude sont majoritairement en couple depuis plus longtemps, ils sont donc plus susceptibles d’être impliqués et de participer aux problématiques contraceptives du couple. En effet, une relation affective de confiance peut facilement être envisagée comme étant un facteur favorisant l'investissement du partenaire masculin au sujet de la contraception. Il est plus difficile de s'impliquer dans ce sujet si la relation n'est pas pensée sur le long terme et si une discussion entre les partenaires n'est pas instaurée au préalable.

3.1.4 Parité

La majorité des hommes et des femmes interrogés sont parents pour la première fois. Le séjour en maternité a donc dû être l’occasion pour eux d’acquérir pour la première fois des informations sur la contraception notamment sur celle du post-partum. Cette constatation concorde avec les méthodes de contraception les plus souvent découvertes par les couples après l’information donnée par la sage-femme à la maternité, à savoir l’implant, l’anneau, le DIU, le patch, les spermicides et la pilule progestative. Le fait qu'un nombre non négligeable de méthodes contraceptives aient été découvertes confirme l'utilité de l'information donnée en maternité par les sages-femmes.

La pilule progestative et l’implant sont deux méthodes qui peuvent être utilisées dans le post-partum car elles ne contiennent pas d’œstrogènes et ainsi

(43)

31

n’augmentent pas le risque thrombo-embolique. Elles sont toutes deux systématiquement présentées aux couples à la maternité ce qui n’est pas forcément le cas en consultation gynécologique en dehors de toute grossesse où la pilule œstroprogestative est régulièrement prescrite d’emblée aux femmes jeunes. Par ailleurs, le DIU est encore souvent représenté dans les mentalités comme une contraception de la femme ayant déjà eu des enfants. Il est donc possible que cette méthode soit plus abordée dans le post-partum qu’avant toute grossesse. Enfin, l’anneau, le patch et les spermicides, étant des méthodes contraceptives peu utilisées par les couples français, sont logiquement moins connues par les couples.

En dehors de toute grossesse, la délivrance d’informations sur la contraception par les professionnels de santé se fait rarement en présence du partenaire car généralement la femme se présente seule aux consultations gynécologiques où le sujet est le plus souvent abordé. La grossesse et le séjour en maternité peuvent donc être des périodes privilégiées pour l’homme et notamment pour celui qui devient père pour la première fois d’aborder le sujet et d’acquérir des connaissances sur la contraception. La moitié des hommes interrogés a pu bénéficier d’une information en maternité.

3.1.5 Habitudes contraceptives des couples

Une question concernait la méthode contraceptive utilisée avant la grossesse. Les résultats montrent un fort recours à la pilule ainsi qu’une faible utilisation du DIU chez les couples interrogés par rapport à l’étude Fécond de 2010.(26)

Les femmes sont relativement jeunes avec pour la plupart entre 25 ans et 35 ans et sont majoritairement primipares. Le schéma classique contraceptif en France qui est d’utiliser la pilule en début de vie sexuelle puis d’avoir recours au DIU après avoir eu un ou plusieurs enfants est ici retrouvé. Cependant, cela met en évidence le fait que les recommandations de la HAS spécifiant que le DIU peut être posé chez toute femme qu’elle ait déjà eu ou non un enfant, ne sont pas suivies.(51)

(44)

32

Les nouvelles méthodes hormonales (implant, anneau et patch) semblent quant à elles plus répandues que dans l’enquête Fécond, sans doute sont-elles mieux connues du grand public et plus prescrites par les professionnels de santé qu’en 2010. Nous pouvons voir en cette observation une évolution de la contraception vers des méthodes de contraception plus durables et donc moins sujettes aux oublis ainsi qu'une certaine méfiance vis-à-vis de la pilule après les polémiques sur les pilules de 3ème et 4ème générations en 2012-2013.

Le recours au préservatif est plus fréquent dans les réponses des hommes que dans celles des femmes. Or, l’étude de J. De Irala et al. de 2011 retrouve une participation du partenaire aux problématiques de la contraception plus importante lorsque le couple utilise une méthode masculine.(44) Les hommes utilisant une contraception masculine semblent plus concernés par le sujet et ont donc peut-être plus répondu au questionnaire que les hommes ayant une partenaire prenant une contraception féminine. Il est aussi possible d’imaginer que ce sont les femmes dont le conjoint utilise une méthode masculine qui se sentent peu concernées et qui ont moins répondu au questionnaire.

3.2 Connaissances sur la contraception

Dans le but de comparer le niveau de connaissances des hommes à celui des femmes, quatre questions sous forme de vrai/faux ont été insérées dans les questionnaires. Les questions étaient identiques pour les hommes et les femmes et avaient pour thème la pilule, le DIU, l’implant et le risque de grossesse pendant l’allaitement maternel.

Certains résultats sont comparables à ceux retrouvés dans l’enquête de l’INPES sur la contraception des français.(23) Par exemple, en 2007 seule la moitié des français avait connaissance de la possibilité pour une nullipare de se faire poser un DIU. Ce fait est retrouvé chez 57% des femmes et 53% des hommes de notre étude. Cette idée reçue est encore très ancrée dans les mentalités, ce qui peut être expliqué par le fait que pour beaucoup, le DIU est représenté comme une méthode

(45)

33

au caractère intrusif. De plus, il est à déplorer un défaut de mise à jour des connaissances des professionnels de santé. Bien que la HAS recommande depuis 2004 la pose de DIU chez les nullipares (51), 69% des gynécologues et 84% des généralistes considèrent toujours que cette méthode n’est pas appropriée chez la femme n’ayant jamais eu d’enfant.(26) Il semble donc difficile pour les patientes d’être bien informées si les principaux fournisseurs de cette information restent sur leurs acquis anciens et ne se conforment pas aux données actuelles de la science. Un autre résultat de l’étude de l'INPES est également retrouvé dans notre étude. La durée d’efficacité de l’implant contraceptif était inconnue pour 59% des français en 2007 et l’est encore pour 68% des hommes et 47% des femmes interrogés.

Les femmes ont obtenu de meilleurs résultats à ces questions de connaissances, et ce quelle que soit la question. Une différence significative a d’ailleurs été retrouvée entre les femmes ayant bien répondu aux quatre questions de connaissances et les hommes en ayant fait autant. Cependant, seules 22% des femmes ont obtenu 100% de réussite à toutes les questions. Malgré ces mauvais résultats, 88% des femmes s’estiment assez informées et ne semblent donc pas désireuses de recevoir plus d’informations. Il est possible d’imaginer que les individus ont tendance à surestimer leurs connaissances afin de ne pas être jugés par la personne recueillant leurs réponses. Cet élément peut en partie expliquer cette discordance retrouvée entre le taux de réussite et l'estimation du niveau d'information.

L’étude retrouve que la proportion de femmes ayant reçu une information en maternité sur la contraception est significativement plus importante que celle des hommes. Cela s’explique facilement par le fait que les femmes étaient hospitalisées donc présentes en permanence à l’hôpital. Pendant l’hospitalisation, elles sont incitées à participer à la réunion d’information sur la sortie et si elles n’y assistent pas, la sage-femme fournit toujours des informations sur la contraception avant la sortie, que le conjoint soit présent ou non. Le partenaire étant plus souvent absent, il reçoit logiquement moins souvent cette information.

(46)

34

Seuls 7% des hommes ont bien répondu aux quatre questions de connaissances et ils sont plus nombreux que les femmes (29% contre 19%) à avoir découvert de nouveaux moyens contraceptifs lors de l’information reçue en maternité. Cela apporte un élément en faveur de l’hypothèse d’une moindre connaissance des hommes au sujet de la contraception et notamment des différentes méthodes existantes. Pourtant, ils sont 83% à se considérer suffisamment informés sur le sujet.

Ces résultats mettent l’accent sur un réel manque de connaissances des hommes actuellement. Un facteur explicatif peut être que l'éducation sexuelle initiale a lieu à l'adolescence, période où les individus sont souvent moins réceptifs à ce genre d'information. Tandis qu'il est conseillé aux femmes de réaliser une consultation de suivi gynécologique de prévention annuellement, il n’existe pas de recommandation similaire pour les hommes. De plus, la femme a plusieurs interlocuteurs possibles pour aborder le sujet de la contraception que sont le gynécologue, le médecin généraliste ou la sage-femme. Les professionnels spécialistes de la santé de l'homme (andrologues et urologues) sont moins nombreux et rarement rencontrés par les hommes puisque consultés uniquement en cas de pathologie (symptômes urologiques, dysfonctions érectiles, infertilité…).(52) Une fois sorti du cursus scolaire où le sujet de la contraception est souvent abordé, l'homme a, comparé à la femme, nettement moins de situations propices à l'approfondissement de ses connaissances. Un effort devrait être fait pour faciliter l’accès des hommes à des informations sur la contraception. Il est toutefois important de noter que la plupart des hommes ne semble pas considérer le manque de connaissance comme un frein à son implication.

L’âge est apparu dans certaines études comme étant un facteur influençant le niveau de connaissance au sujet de la contraception.(36)(37) Nous pouvons donc supposer que la différence retrouvée dans l’étude a pu biaiser la comparaison du niveau de connaissances entre les hommes et les femmes. Cependant, comme vu précédemment, cette différence correspond au schéma du couple actuel donc colle

Figure

Figure 2-  Répartition de la population étudiée par classe d’âge
Figure 3- Répartition de la popu lation étudiée par niveau d’étude
Figure 4- Répartition de la population étudiée selon la durée de la vie de couple
Figure 6- Répartition de la population étudiée selon les habitudes contraceptives
+7

Références

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Ils n’ont encore jamais eu de relation sexuelle et voudraient quelques conseils pour débuter leur sexualité sans risque de grossesse ni d’infection sexuellement transmissible..

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