HAL Id: hal-01966567
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Pierre Fluck, Bruno Ancel
To cite this version:
Pierre Fluck, Bruno Ancel. Rapport de fouilles sur les Mines de Plomb, Saint-Pierre-sur-l’Hâte,
Altenberg, District de Sainte-Marie-aux-Mines. : fouille archéologique programmée 1982. Pierres et
Terres, 1984, pp.3-135. �hal-01966567�
Bruno
ANCEL
ISSN 0223-7490
RAPPORT DE FOUILLES
SUR LES
MillES
DE
PLOMB
Saint-Pierre-sur-l'Hâte
Altenberg
District de Sainte-Marie-aux-Mines
par
P.
FLUCK et B. ANCEL
fouille
arc
héologique programmée (programme
H 27)
1982
,.
3TABLE DES MA TIERES
INTRODUCTION : le
choix
du "quartier" Mines de Plomb et le thème de la
5
campagne de fouilles. Cadre
géographique.
AVANT -PROPOS
:
déroulement
chronologique
du
c
amp
et
présentation
du
plan de
ce
rapport.
6
CHAPITRE
1 :
LES DONNEES DE
L'HISTOIRE~8
CHAPITRE II : LES DONNEES DE LA PROSPECTION : ETUDE DE LA SURFACE
15
1. La carte des haldes, entrées, pingen ... Nomenclature.
15
2. Essai de classific
ation morphologique des
haldes.
18
3. Quelques
structures
remarquables : haldes emboîtées, haldes
échancrées
...
20
4. Les enseignements de la
carte
des
haldes.
22
4.1. Une première ébauche de la
c
arte des filon
s.
22
4.2. Renseignement
s
sur
l'affleurement des
corps
minéralisés.
23
4.3. Vers une première approc
he du droit minier médiéval
?
24
4.4. Renseignements altimé
triques.
24
5.
Les voies de
communications.
25
CHAPITRE III :
SOUS
TERRE : DES
CR
IPTION DES RESEAUX.
25
Précision liminai
r
e
de
nom
e
nclature
:
"mine
"
et
"rés
ea
u".
25
1. Ce qui
était
"connu"
avant
le ca
mp.
25
2. Résultats des c
hanti
e
rs e
n
surfa
ce.
26
3. L'apport des
tec
hniques
de la
spéléologie
minière.
27
4. L'ar
c
hitec
tur
e e
t la
minéralogi
e
des
co
rps
minéralisés.
28
5.
De l'importan
ce
de l'ob
servation du
sens
de
c
reus
e
ment des
galeries
33
6. Des
c
ription
détaillée
des
réseaux,
du point de
vue
spél
éo
logique
/arc
héologique.
33
6.1. Réseau
de
la
Mine de
Plomb inférieure.
33
6.
2. Nothhilf
ou
la Mine de
Plomb supérieure.
48
6.3. Min
e
Imamahettabombornstand
.
52
6.4.
Lè Vieux
Rimpy
.
52
6.5.
Fée Carabosse.
55CHAPITRE IV :
ENSEIGNEMENTS ET PROBLEMES
ISSUS
DE L'ETUDE
SOUTERRAIN
E.
1. Quelques problè
mes
partic
uli
e
r
s.
1.1. De
quand
date
la
galerie
principal
e
de
la Mine
de Plomb inférieure?
1.2. Le probl
è
me des
empilements
com
pac
tés.
1.3.
Quelles
so
nt les
mines
impliqu
ées
dans l'
exp
loitation du noeud
filonien
des
Mines
de
Plomb
?
1.4. La
co
rres
ponda
nce e
ntr
e
c
e
qu
e
l'on
observe
e
t les
an
c
ie
ns rapports.
1.5.
Les
c
hiffr
es
pei
nt
s
da
ns
les
trav
a
ux.
1.6. Psyc
hologi
e
des
de
rni
e
r
s
ex
ploitants
.
55
55
55
56 5659
60
60
2.3. L'adaptation aux
caprices
des
co
rps minéralisés.
62
2.4. L'aménagement des galeries
: l
es
voies de roulage.
62
2.5. Les outils et autres vestiges.
65
2.6. Les bois.
68
2.7. Après 1
'
exploitation
:
le
concrétionnement.
80
2.8. La
conservation
des
c
onduits
souter
rains.
82
2.9.
Climatologie.
83
CHAPITRE V
:
LE
SYSTEME
DES MINES DE PLOMB
"DU
POINT DE
VUE
DE
L'INGENIEUR"
:
EVOLUTION DYNAMIQUE DE L'EXPLOIT A TION.
85
1. Moyen-Age.
85
2.
XVIème siècle.
85
3. XVIIIème siècle.
85
4.
XIXème
siècle
.
86
5. 1899 - 1901.
86
Conclusion
: les problèmes posés
à
l'exploitant par les
exploitations
passées.
86
CHAPITRE
VI
:
APRES
QUE MINERAIS
ET STERILES AIENT ETE
JOUR.
CONCLUSIONS GENERALES.
1. Quel
style
d'ar
c
hé
ologie minière
?
ACHEMINES AU
93
97
2. Le
système
des Min
es
de Plomb
:
un des
plus beaux modèl
es
d'évolution de
pr
es
mille ans
(?)d'
ex
ploitation miniè
re.
3. Complém
e
ntarité d
e
l'ar
c
héologie
et
de
la
géologie.
LISTE DES
PARTICIPANTS.
ANNEXES.
1. Extrait de De Dietric
h ( 1785).
2.
Co
ndens
é
du rapport Remmel (1808),
extrait
de Martin (1846).
3. Rapport
Comb
es
( 1826).
4. Extrait du
Geschaft
s
Be
ri
c
ht 1899.
5. Atlas topographique de
surface
des Mines de Plomb.
6. Atlas topographique détaillé des Mines de
Plomb
.
7.
Carte
spéléométrique
de la Mine de Plomb inférieure.
99
101
105
107
114
119
123
135
INTRODUCTION
LE CHOIX DU QUARTIER DES MINES DE PLOMB ET LE THEME DE LA CAMPAGNE DE FOUILLES.
Le district minier de Sainte Marie-aux-Mines comprend quatre secteurs, l' Altenberg, le Neuenberg, le Bluttenberg et le "Versant lorr~in":, Le secteu_r de l' Altenberg apparaît part1cuherement interessant sur le plan archéo-lo_gique car exploité dès le Moyen-Age, à des periodes qu'il conviendra depréciser, puis succes-sivement aux XYlème et XVIIIème siècles. Ce secteur est axé essentiellement sur un gigantesque faisceau filonien à peu près nord-sud, le faisceau de Traugott (du nom de la plus grosse mine de l' Altenberg).
Il se trouve que l'intérêt archéologique d'une exploitation minière peut revêtir deux aspects :
, , - un aspec~ "statique" i<:rsque la mine a ete explOitee a une seule epoque donnée. Plusieurs des recherches récentes en la mat1ere concern~ie~t de tels exemples de mines pure-ment med1evales (cas rare) ou purepure-ment XYlème siècle ;
- un aspect "dynamique" lorsque l'exploi-tation a ete reprise à différentes époques. Outre l'intérêt que représente la "reconstitu-tion" des différentes parties du réseau souter-rain attribuables aux différentes epoques, s'ajoute celui de l'évolution dans le temps des techniques d'exploitation appliquées
à
un même corps minéralisé, et des problèmes particuliers que posait aux exploitants d'une époque donnée la présence des travaux anté-rieurs. Voilà les trois thèmes dominants que nous nous proposions dans cette étude. Cette approche "dynamique" est susceptible d'aboutir à un modèle historique de l'évolution d'une exploitation axée sur un corps minéralisé donné. Or il apparaît que c'est la partie sud du faisceau Traugott, dans le quartier ·des Mines de Plomb de Saint Pierre-sur-l'Hâte, ~ui, présente incontestablement le plus grand mteret de ce point de vue dynamique. C'est en effet le seul quartier, dans l'ensemble du district de Sainte Marie-aux-Mines, où se "super- -posent" ou se "télescopent" des exploitations des périodes médiévale, XYlème siècle, XVIIIème siècle, XIXème si-ècle et début XXème siècle. De là le choix de ce quartier.Les deux dernières périodes nous sont relativement bien connues par des rapports précis, ainsi dans une moindre mesure que les travaux du X VIIIème siècle (rapport et plan MALLET et DUHAMEL) : il devrait donc être aisé de reconstituer l'extension des travaux plus anciens, XYlème siècle ou moyenâgeux.
5
LE CADRE GEOGRAPHIQUE
Les Mines de Plomb sont au nombre de deux, l'inférieure et la supérieure. Les documents anciens et les explorations nouvelles nous révèlent que les corps minéralisés qui firent l'objet de l'exploitation de ces deux mirres ne commencent à apparaître que fort loin (500 mètres) de leurs entrées. C'est dire que les exploitants creusèrent des galeries d'approche fort longues. Or il se trouve que
cer-tains au moins de ces corps minéralisés ont une expression en surface, soit qu'ils affleurent ponctuellement, soit qu'on peut les percevoîr à travers les traces d'autres exploitations minières plus directement axées sur eux. Par ailleurs, on verra que ces mêmes co~ps minéra-lisés ont des prolongements tres étendus sous forme de fractures stériles, qui ont fait çà et là l'objet de travaux de recherches parfois considérables. C'est pourquoi on ne pourra aborder les thèmes centraux de notre étude qu'en ouvrant le cadre géographique au maxi-mum. Pour les travaux souterrains, ce cadre est limité naturellement par l'avancement de l'exploration. Pour la surface, le cadre sera au moins superposé au cadre souterrain, et devra même déborder largement de ce dernier car - on le verra - d'autres mines plus ou moins éloignées avaient pour objet l'exploitation des mêmes corps minéralisés. En gros pour les prospections de surface, nous nous sommes fixés les limites suivantes : ruis-seau de Surlatte à l'Ouest et au SW, cabane dite Herrmannshütte au NNE, chemin des Trois Fontaines (Herrmannshütte - Adelspach) à l'Est, crête séparant le vallon de la Mine de Plomb supérieure de celui du Wischtelgrab, au Sud. Ce cadre nous délimite une zone d'envi-ron 1,3 x 0,4 km allongée suivant la direction générale des filons (NNE-SSW).
!,!
i·l·
IG70 1l:Fig. 1. Extrait de la feuille Gérardmer 3-4 de I'IGN à 1:25000; le lieu-dit Mines de Plomb est indiqué par erreur "Chauffour" et des noms de lieux ont été déplacés. En dehors du peu de soin apporté à la toponymie, le fond topographique est absolument inutilisable pour une cartogra-phie un tant soit peu précise des mines.
A V ANT -PROPOS
DEROULEMENT CHRONOLOGIQUE DE LA CAMPAGNE DE FOUILLES
En archéologie minière, le mot "fouilles" peut paraître souvent impropre, beaucoup d'investigations pouvant se faire de v1su en surface ou sous terre sans qu'il soit nécessaire -ment utile de remuer le sol. Nous pourrons néanmoins garder pour la commodité l'expres -sion "camp de fouilles" ou "campagne de fouil -les", ne serait-ce que pour justifier que la plupart des études en mine n'auraient pu se faire sans travaux préalables de terrassement.
Cette campagne de fouilles donc peut
être décomposée en trois parties, chronologique -ment comme sur le plan de la méthodologie (nous n'évoquerons pas ici les études sur doc u-ments) : une phase de préparation du milieu
à étudier, le camp proprement dit (26 juin - 4- juillet) et le rebondissement spectaculaire qui se produisit le 14- août et se prolonge encore
à
l'heure ou nous écrivons ce rapport.l. La phase préparatoire consistait
à ouvrir les portes du champ d'activité par l'ouverture ou la réouverture
à
la pelle mécani-que d'entrées de mines éboulées. De tels chan -tiers peuvent être aléatoires, et l'histoire de la spéléologie minière accumule plusd'expé-riences infructueuses que d'ouvertures co
uron-nées de succès. La Mine de Plomb inférieure par exemple, après avoir. fait l'objet de tenta -tives restées vaines à la main puis
à
la pellemécanique en 1965, fut ouverte
à
la pelle le 18 mars 1972 et s'éboula peu après la visite. Une tentative ultérieureà
la pelle restaégale-ment infructueuse.
Voici donc les résultats. de cette phase préparatoire (chantiers
à
la pelle) :- le 10 juin a lieu la réouverture de la Mine
de Plomb inférieure;
le 15 juin sont réouverts le Vieux Rimpy et une petite mine annexe, déjà ouverts a la main le 19 mars 197 5 pour le pre mi er,
à la pelle le 27 janvier 1973 pour la seconde;
- Je ! 6 juin est ouverte une mine située en rive gauche du ruisseau, 70 mètres en aval de la maison du Zillhardhof; elle aussi avait
fait l'objet autrefois d'une tentative infru c-tueuse.
Par contre, la tentative d'ouverture d'une mine 70 mètres
à
l'aval de la précédente, mais sur la rive opposée, se solda par un échec complet. Pourtant, un renfoncement en forme de tranchée et une venue d'eau abondante,ainsi que la présence d'une halde allongée en bordure du ruisseau, nous avait fait présumer
la présence d'une entrée, d'autant plus forte
-ment que celle-ci figure
à
son exact empl ace-ment sur le plan du rapport MARTIN de 1346(voir Pierres et Terre N• 1 5/16, 197 8) ... sous
le nom de "mine de Surlattes inférieure" (ce plan est ici complètement faux!). Au bout de deux jours de chantier donc,
à
la placed'une entrée, on vit ... la roche revenir vers
le fond de la tranchée de tous côtés et ... une • abondante source. Disons que ce résultat négatif est en même temps positif, puisqu'il démontre l'absence de mine à cet emplacement, et nous permit de mettre en évidence une ... (voir
plus loin, chap. VI).
Voilà donc le champ "ouvert", mais en partie au moins de façon précaire.
L'entrée de la Mine de Plomb inférieure en effet menaçait de s'ébouler, l'ouverture ayant
nécessité le déblaiement d'une tranchée haute de 8 mètres à l'aplomb de l'entrée, entre
des parois en roche très faillée. Il était urgent de la consolider. Nous optâmes pour un boisage
de style "classique" pour cette entrée de facture 1900, plutôt que pour la pose d'une conduite en béton de grand diamètre qui aurait déparé le site (sans même évoquer le coût et la difficulté de la pose). Les bois furent acheminés le 18 juin. Au moment de les mettre en place le 19, un éboulement intempestif du parement
droit de la tranchée (plus de 20 mètres-cubes)
fut constaté. Il fut décidé de parer au plus
urgent en installant rapidement dans l'entrée un train de six fûts métalliques sans fonds de 65 cm de diamètre, incliné d'environ 22
degrés (car posé sur !'éboulement, préalablement nivelé) et entouré d'une couronne continue
de bois (chacun de diamètre 15 à 20 cm).
On remblaya le vide subsistant dans l'entrée, et on recouvrit le tout de cailloux dans la
tranchée à l'aide de la pelle, de façon
à
parer à un éventuel vandalisme et à amortir toute tentative d'éboulement de la roche.Ce style de "boisage" présente l'inconvé -nient d'un accès exigu, et ingrat pour le visiteur
car ne lui facilitant pas la sortie, mais large-ment compensé par une solidité et une durabili-té nett~ment supérieures au boisage classique.
Au cours de la phase préparatoire enfin - déjà le 12 juin - eurent lieu la visite de la même mine par des biologistes, et l'escalade de son premier montage par Ingrid REUBER
(qui ne pouvait être présente par la suite)
et Mathias HALSTENBACH, qui découvrirent ainsi le beau Réseau Ingrid (développement
17 5 rn).
2. Le camp fut mené du 26 juin au lJ. juillet par une équipe informelle composée en partie de membres de l'ASEPAM. Les investi-ga ti ons furent aussi nombreuses que vanees : topos de surface (haldes et chemins), tentative d'ouverture à la main de la mine dite Mare
aux Sangliers, explorations, chantiers de
décom-brages intér~eurs, topos intérieures, documenta -tion photographique, étude de détail des tra-vaux, fouilles archéologiques dans deux haldes.
Mais le thème principal ne pouvait être qu'effleuré, car on ne parvint pas a passer la "Cloche Blanche", c'est à dire l'éboulement final de la Mine de Plomb inférieure, qui sur-vient
à
560 mètres de l'entrée, loin encoreavant que n'apparaisse la partie fertile du filon la quasi-totalité des ,chantiers et
la plus grande partie de la mine - se trouvent au-delà.
L'organisation des activités était très souple : les participants constituèrent de très petits groupes renouvelés tous les jours selon
l'humeur du moment, chaque groupe inscrivant
sur un panneaucalendier ce qu'il faisait à chaque
moment. La coordination était assurée par des réunions quotidiennes. Le temps se montra peu clément, et notamment les cinq premiers
jours des pluies abondantes gênèrent les
investi-gations en surface et humidifièrent le camp.
Le dernier jour, le temps s'étant fixé au beau, une tentative de prises de vues
à
l'aide de deux ballons gonflésà
l'hélium avorta, une guèpe s'étant enquis d'enfoncer son dard dans l'un desdits ballons.3. Le coup de théatre. Le l~ août,
la Cloche Blanche (topographiée la veille)
est passée en une journée de décombrage, à l'initiative de Bruno ANCEL, René COLAS
et Didier DECKER. Ce qu'il y a au-delà ne peut être qualifié que de fabuleux. La Mine
de ·Plomb inférieure est devenue l'un des réseau les plus vastes et les plus beaux de Sainte
Marie (le cinquième au classement "spéléométri-que") et des Vosges, spéléologiquement parlant, et des plus intéressants sur le plan de l'archéolo-gie. On peut à présent saisir
à
bras-le-corps les problèmes que l'on se proposait d'étudier(cf. Introduction). Inutile de décrire la fièvre
qui s'empara des spéléo-achéologues miniers· dans les semaine.s qui suivirent. Ce n'est qu'alors
que, les découvertes ayant repoussé fort
loin les limites du cadre géographique sou ter-rain, les topos de surface reprirent pour couvrir une aire plus vaste.
Les impératifs de temps nous imposent la rédaction de ce rapport alors que les
investi-gations se poursuivent. On ne peut que se réjouir de cette continuité.
Novembre 1932
PLAN DE CE RAPPORT
En archéologie minière, la démarche
logique commence par une étude des documents
d'archives, pour s'orienter ensuite vers les vestiges extérieurs, puis enfin vers les réseaux
souterrains. Ce troisième volet comprend lui-même trois étapes topographie préc1se et
7
documentation photographique (qui, jointes, cons ti tuent une "image" fidèle du réseau),
observation "mésoscopique" et enfin, dans
de rares cas choisis, fouille archéologique
fine.
Cette démarche est à peu près le plan que nous adopterons. Un premier chapitre, élaboré uniquement
à
l'aide de documents· anciens, concernera les données de l'histoire. Le second chapitre analysera ce que l'on peuttirer de l'observation pure des vestiges
exté-rieurs, sans passer
à
la fouille archéologique: comme il s'agit d'un domaine minier, on peut ici parler de prospection. Dans untroi-sième chapitre, nous aborderons l'étude détaillée des réseaux souterrains jusqu'au stade de
l'obser-vation mésoscopique, c'est
à
dire de ce quel'on peut observer en examinant attentivement le détail des travaux mais toujours sans passer
à la fouille. Enfin, dans un quatrième chapitre,
nous tirerons parti à la fois des observations
plus fines (étude d'objets, mesures et fouilles)
pour tenter d'approcher quelques problèmes particuliers et de présenter par thèmes d'intérêt général diverses questions d'archéologie minière. Le but de cette démarche étant finale-ment de re cons ti tuer l'histoire technique de l'exploitation, nous aborderons au chapitre
V le système des Mines de Plomb "du point de vue de l'ingénieur", dans la dynamique
de son évolution à travers les différentes
époques. .VIais cette reconstitution n'a de sens que si cette approche archéologique est couplée avec l'étude de ce qui fut l'objet de l'exploita-tion, c'est à dire l'étude géologique de
l'archi-tecture du gisement. Celle-ci sera donc présen-tée au préalable, dans le chapitre III car la
description des réseaux s'appuie nécessairement sur elle. Nous n'en évoquerons que l'aspect
&éométnque pur, sans perdre de vue qu'une
etude sur la dynamique de la formation des
filons (qui est actuellement
à
l'ébauche) pourrapermettre une toute nouvelle approche, en
quelque sorte l'influence de la géologie sur l'Histoire.
Mais une approche archéologique de l'histoire des mines ne saurait se limiter à la seule extraction du minerai. De la pierre
au métal, il y a une foule d'opérations qui
employaient une multitude d'ouvriers. Dans un sixième et dernier chapitre, nous présente-rons quelques toutes premières fouilles sur
les installations de surface. Il s'agit là en
matière d'archéologie minière, pour les Vosges,
d'un domaine relativement neuf que nous
CHAPITRE 1
LES DONNEES DE L'HISTOIRE 1. Moyen-Age
Aucune donnée, si ce n'est la Chronique
de HAUBlNSACK (qui concerne la prem1ère moitié du XYlème siècle) qui nous livre le pas-sage suivant :
"Au-dessus du Berg Armo, il y avait I.Ule vieille mine abandonnée que l'on apelait le Vieux Saint Guillaume. Elle fut reprise par
quelques mineurs.,." (trad. P. FLUCK).
La confrontation des anciens rapports
et de la géographie, dont nous ne pouvons ici développer l'argumentation par manque de place, nous a permis de tenter de reposition
-ner de nombreuses anciennes mines (voir p. ex.
Atlas des Haldes dans P. et T. N°17, p.l8) de cette reg10n. C'est le cas notamment du Berg
Armo et du Vieux Saint Guillaume. On verra
plus loin que ces deux mines jouxtent le noeud fiJonien des Mines de Plomb.
Toujours est-il que la Chronique de H AU-BlNSACK est claire i 1 existe des travaux médiévaux au Vieux Saint Guillaume.
2. XYlème siècle
Si les rapports du extraordinairement prolixes
XYlème siècle pour décrire
sont
l'en-semble des mines de Sainte Marie, du côté
de la haute vallée de Surlatte (Krelistal, vallon
de Kreilin ou Goutte Greslée) c'est ... un vér
i-table désert. Peut-être l'étude des archives d'lnnsbrück nous en apprendra-t-e.lle davantage. Otto STOLZ ( 1939) v a relevé les noms suivants, en dehors de la cl~ssique Saint Paul (d'ailleurs
réunie
à
une Saint Daniel età
un Roi David en1581, selon le rapport de 1597) qui se trouve
dans le bas du vallon : Habendorn, Saint Jean et
Neujahr. Nous avons donc le choix, et même l'embarras du choix puisque plus d'une dizaine
de 9randes mines sont à baptiser dans la haute
vallee, réparties en deux groupes : le quartier de notre actuel "Nippertstollen" sur le prolon-gement du filon Saint Paul, qui relève du Neuen
-berg, et le quartier des "Mines de Plomb", qui est la "racine" méridionale de 1 '/\ltenberg.
Même le plan d'ensemble des mines de la
fin du XYlème siècle (arch. de Strasbourg, reprod. dans P. et T. N° 17) reste muet sur la jonction des deux grands secteurs, le Neuen -berg et 1' Al tenberg.
Dans cette jonction, c'est encore la Chro -nique de HAUBlNSACK qui nous y introduit (sans cependant jamais évoquer les mines de Surlatte) :
"La FI.Uldgrube la plus ancienne et la plus élevée
à Bréhagoutte (vallon de Saint Philippe) s'appelait
Zum Berg Armo (le mont Armont). Elle fut
commencée au début par Messire Reinhard
Widen, tu1 riche mineur des \'osges, qui en
contrô-la presque seul l'exploitation. Après sa mort,on
y fit des travaux plus étendus que dans les autres mines, et elle compte aujourd'hui pour la mine la plus considérable à l'Altenberg.
Elle a tu1e énorme profondeur et possède I.Ule
galerie d'allongement d'un bel avenir ; nulle
autre mine à l'Altenberg n'en possède de pareil-le,
à
l'exception de la Fundgrube Saint Guillaume."Au moyen de cette galerie profonde on
espère atteindre les (ailles et filons qui
tra-versent les montagnes depuis le Neuen Berg,
comme font bien présager leur direction et leur
inclinaison, ainsi que les indications de la bousso-le."(trad. P. FLUCK, P. et T. N°8).
Il se passe donc au Berg Armo quelque
chose d'exceptionnel, dont les rapports ulté-rieurs de la fin du siècle feront ample mention :
c'est le creusement de cette fameuse galerie
en direction du Neuenberg. Un rapport non daté (mais écrit aux environs de 1578, P. et T. N° 27) nous dit encore "vers la haute
monta-gne en direction de filons étrangers".
C'est bien sûr le filon de Saint Paul qUI serait le premier croisé, mais on sait
com-bien il est discret (c'est
à
dire stérile !) à cette altitude (l'entrée de Berg Armo està
685 mè-tres), car on a pu le visiter dans Nipperts·tollen.Un autre rapport, de 157 5, nous parle d'une
galerie sur un filon croiseur à cuivre gris, donc de type Neuenberg, et cela 40 toises plus haut (soit 70 mètres !) que le niveau du Berg Armo. Hans HIPP (1586, voir P. et T. Wl8) appelle cette galerie d'allongement "faille de
Sur les Pompes". Un rapport inédit de 1614 (Arch. du Haut-Rhin) parle
à
propos du BergArmo (acheté par le Sapin Vert, PRECHTER, 1 602) de deux branches filoniennes fort
promet-teuses, qui sont peut-être encore distinctes de la précédente : la faille de la Galerie (Stollen
Kluft) et la faille de la Haute Couronne (HlPP
mentionne déjà la Haute Couronne comme réunie au Sapin Vert).
On verra plus loin l'importance de tout
cela. Qu'en conclure pour le moment ?
-qu'il ne semble pas y avoir eu dans
la haute vallée de Surlatte des mines d'une
importance comparable aux "géantes" du vallon voisin de Saint Phi lippe (sauf, peut-être,
à
une époque qui ne nous aurait pas laissé de rapports, mais ceci semble peu probable, ceux-ci
étant distribués dans le temps
à
maille assezrégulière) ;
que par contre les mines du vallon
de Saint Phi.lippe, et notament le Berg Armo,
ont eu un développement considérable en
direc-tion de la vallée de Surlatte et qu'il est permis
de penser qu'elles l'aient atteintes, c'est
à
dire qu'elles aient franchi la crête entre lesdeux vallées. De là à songer que les minerais de Surlatte ont été extraits par le Saint Philippe,
il n'y a qu'un pas. En effet, si les mines du haut du val de Krellin avaient été productives, on le lirait dans les rapports !
Enfin, .si l'on se pique à continuer de lire la Chronique de HAUBINSACK à propos du Vieux Saint Guillaume, la mine médiévale qui coiffe le Berg Armo, on y apprend alors qu'il s'est produit là ce que l'on se complaît
à désigner comme une "guerre souterraine" entre les exploitants des deux mines. Il n'y a certes pas lieu de voir là une bataille rangée entre mineurs dans les galeries, cette bataille est d'un tout autre ordre. Mais nous prions le lecteür de patienter jusqu'au chapitre V 3. XVIIIème siècle
Notre documentation sur
les mines de Sainte Marie est d'autant plus fournie qu'on se rapproche dans le temps. Ainsi pour le XVIIIème siècle, on peut affirmer avec certitude que les mines de la vallée de Surlatte
n'ont pas été exploitées avant le troisième
quart de ce siècle : les rapports de 17 12, 17 36, 1740, 1745, 1755, 1765 et 1766, qui décrivent tous les ouvrages exploités, ne les mentionnent pas. Il faut attendre 1777 pour lire dans la revue strasbourgoise "Der Bürgerfreund" qu'une mine du nom Nothhilf (Aide dans le Besoin) vient d'être réouverte en 1774. MUHLENBECK (1898) présente le Nothhilf comme une mine distincte de la Bleigrub dans la liste des mines du XVIIIème siècle. Or si nous continuons à lire le Bürgerfreund, nous y apprenons que le filon de Nothhilf est dirigé vers l'Est (alors que, selon le même écrit, Saint Paul l'est vers le Sud), et que la galène de Nothhilf titre 2 loths 1/2 au quintal, soit 0,75% : c'est exacte-ment la teneur des galènes de la Mine de Plomb (et de l' Altenberg en général) telle qu'elle est indiquée ·dans les analyses des derniers exploitants, bien inférieure aux galènes riches en argent du filon de Saint Paul. Enfin, on y lit que 480 quintaux de galène (soit 24 tonnes) ont été extraits. du Nothhilf en 177 5. Le doute n'est pas permis : NothhiJf = Mines de Plomb.
Qui plus est, Saint Paul avait été réouver-te en 1777 (et non en 177 5 comme l'indique MUHLENBECK) dans le but de servir de galerie d'écoulement pour Nothhilf. Projet vite
abandon-né, à cause ... de l'abondance des eaux dans Saint Paul !
Nothhilf, avec ses 70 ouvriers vers 177 5,
était une mine qui tournait bien.
9
DE DIETRICH (1789) parle de "la Mine de Plomb et Argent de Surlatte" comme la
seule en activité dans ce vallon, et qui n'est
pourtant autre que la Nothhilf, "reprise il ~
a environ dix-huit ans" (cela nous replace a trois ans près à la date donnée par le
Bi.iger-freund, mais on notera J'imprécision). DE
DIE-TRICH ajoute : "Cette fameuse mine avait d'abord été exploitée, puis abandonnée par les anciens ... Quelques mineurs, qui avaient bonne opinion de ces anciens travaux, en recher-chèrent le filon à leurs risques ; mais dès qu'il eurent fait cette heureuse découverte, la compa-gnie, qui exploitait les mines de Sainte Marie, s'en empara sans les indemniser de leurs frais, et les congédia pour tout salaire". On ne peut expliquer cela qu'en admettant que ces mineurs aient peut être aux yeux des exploitants agi dans l'illégalité.* DE DIETRICH enchaîne
ensuite en vantant le gisement par des propos fort élogieux, qui se terminent par "si la galerie profonde des Princes (le Fürstenstollen) était continuée jusqu'aux travaux de Surlatte, le terme de l'exploitation possible de cette mine se trouverait étendu à un temps illimité, et que des siècles ne verroient point finir". Notons ?ien ceci, cela va peser lourd dans l'exploitation a venir.
Le texte intégral de DE DIETRICH, qui renferme surtout le rapport détaillé et Je plan de MM. MALLET et DUHAMEL, est présenté en annexe. Retenons-en ici l'essentiel : La seule mine de l'époque, c'est à dire la Nothhilf, est notre "Mine de Plomb"
supérieure actuelle.
Elle débute par une galerie tracée
sur une fracture stérile sur la distance assez stupéfiante de 535 mètres ; MALLET et DUHA-MEL notent à propos des Anciens "qu'on ne peut s'empêcher d'admirer leur courage" et qu' "il faut avoir eu bien de la patience pour l'avoir suivi (le filon stérile) avec si peu d'appa-rence sur une longueur d'environ 290 toises". On ne peut certes que partager cette opinion, en la nuançant du fait que les Anciens avaient
connaissance de ce qu'il y avait au-delà, c'est à dire de la valeur du gîte, notamment par la mine du Berg Armo.
A 360 mètres du jour, une galerie
venue du val de Saint Philippe communique à travers-bancs dans les travaux de Nothhilf. Le chiffre de 1500 toises donnée pour sa lon
-gueur est évidement exagéré, et on discutera plus loin de ce point de première importance.
Au-delà de la zone stérile, Je filon productif comprend deux branches qui se
réunis-sent plus loin au bout de 220 mètres. C'est ici le gros gisement de plomb de Surlatte.
- Au-delà de la réunion des deux branches
se rencontre à nouveau une portion stérile, qui précède une issue au jour dans la vallée
* On lit dans les réponses de Chr. J. SC HR ElBE R
à l'agent national du district de Colmar, 15
prairial an Il, un autre son de cloche : "Dans le val de Surlatte, il y a 5 galleries ... dont
l'une a été découverte par les SCHREIBER,
de Fertrupt, c'est à dire que la montagne est ainsi traversée de part en part.
- Au point Y à 370 mètres du jour, l'exis -tence des, travaux montants représentés de façon fort curieuse sur le profil aurait pu paraî-tre anodine, si MM. DUHAMEL et Mi\LLET ne s'étaient exprimés ainsi : "On ne connoit pas la hauteur de ces travaux. Il semble que ce soit un puits, qui aurait été fait pour tâter le filon dans la hauteur, ou pour procurer de l'air". Il y aurait donc un courant d'air
à
cet endroit montant.La Nothhilf semblait bien prospère, si l'on se réfère
à
cette phrase de DE DIETRICH :"Cette mine défraie aujourd'hui tous les tra-vaux, que M. le prince des Deux-Ponts fait faire
à
Sainte Marie, et donne en outre .3à
4000 livres de bénéfice par an". Il y a encore cette phrase qui a de l'importance : "Dans les fonds, le filon tient du minerai bien avant sa division en deux branches". N'oublions pas que DE DIETRICH était à Sainte-Marie à la fin de 1785, et que l'histoire des mines pour le XVIIIème siècle ne s'est pas arrêtée là ; cependant, les documents ultérieurs nous font presque totalement défaut. Seul, MUHLENBECK (1898) en fait état incidement, à propos du citoyen VALLET : "Ne lui fallait-il pas réparer les divers bâtimentsà
l'usage des mines et rétablir !es étais de la mine de plomb, alors en fort mauvais état ?" On lit encore plus loin que V AL LET "suspendit les rares travaux qu'il avait entrepris dans la mine de plomb de Surlhâte, en 1796 et 1797".Pour en finir avec l'histoire de notre gisement au XVIJJème siècle, on en retiendra une grande leçon. On voit en effet que, contrai-rement à ce qui s'est passé au XYlème siècle, c'est par la vallée de Surlatte qu'ont été soutir~s les minerais. Que font donc alors les riches mines du val de Saint Philippe ? L'étude des documents du XVIIIème siècle nous a montré indirectement qu'une grosse mine s'est constituée par la réunion de trois galeries superposées. Son nom : Traugott. Les trois galeries sont l'inférieure (Saint Philippe du XYlème siècle), la moyenne et la supérieure (l'ancien Sapin Vert). En 1765, époque du déclin de Traugott, on lit textuellement (trad. P. FLUCK) : "Les galeries inférieure et supérieure sont éboulées ; mais on travaille encore dans celle du milieu ... au-dessus s'en trouvent encore plusieurs autres, et tout en haut la Vieille mine Saint Guillaume ; celles-ci ne sont plus guère exploitables en raison de leur éloignement des bocards et du
prix élevé de transport du minerai de plomb -à bocarder ..• ", et surtout "encore jamais on n'a pu arriver aux anciens fronts de taille ... "·
Ainsi, la géante Traugott, une des plus grandes mine des Vosges, n'est jamais parvenue aux limites de ses parentes le Sapin Vert et le Berg Armo. Le _ minerai du noeud filonien des
Mines de Plomb reposait donc tranquille dans ses caisses filoniennes. Pourtant, DE DIE TRI CH parle, à propos d'une branche supérieure du Traugott : "Les anciens en avaient percé une autre (galerie), qui s'étendait dans la mine de Surlatte". Mais l'exploitation ne se dévelop-pait plus dans cette partie élevée.
4. XIXème siècle
Les rapports se font de plus en plus précis (voir en annexe le condensé de MARTIN). La première époque dont on ait relation est celle de l'ingénieur REMMEL sous la compagnie VALLET, de 1806 à 1809. Pourtant, quels faibles travaux ! La lecture du rapport de Remmel (condensé par MAR TIN, voir en annexe) fait penser
à
des pauvres mineurs grapillant les parcelles de minerai "que jette encore en rica-nant, le petit Homme des mines". Deux "détails" intéressants : les longueurs sont pour la dernière fois exprimées en toises, et pour chaque travail est indiquée la quanti té de poudre consommée. Le plus intéressant est que l'on se trouve ici pour la première fois face à face avec la Mine de Plomb inférieure (en plus de la supérieure), qui ne nous est pas présentée comme \!ln nouveau travail (on y fait les mêmes recherches ponctuel-les), mais comme une mine préexistante déjà opérationnelle ! On a en effet "relevé" la galerie sur 260 toises, c'està
dire réaménagé une galerie plus ancienne. Enfin, la mention de la cheminée poussée déjà à près de 20 toises dans le but d'airer les deux mines est incompré-hensible, car les deux mines ne sont pas sur le même filon ...MUHLENBECK (1898) resume un autre rapport de REMMEL,
à
la date de 1809 (le précédent était de 1808), lorsqu'il commence par citer la phrase suivante : "Dans ce moment, l'on ne pousseà
la mine inférieure que la tra-verse qui doit communiquerà
celle supérieure,à
la profondeur d'environ 80 pieds". Voilà qui éclaire notre problème précédent : la cheminée d'airage dont parle :v1ARTIN n'est qu'une mau-vaise interprétation de la galerie de traverse destinéeà
relier les deux mines !C'est également en 1809 que l'on parle pour la premuère fois de poursuivre le percement de la Galerie de Suscité (déjà longue d'environ 200 mètres au XYlème siècle) située dans la haute vallée de Fertrupt au revers de la monta-gne des Mines de Plomb, sur le prolongement du filon, dans le but d'en faire une galerie d'écoulement.
En 1819, WOL TZ nous si_gnale que la Galerie de Suscité a été prolongee jusqu'à 468 mètres. Il manquait encore 248 mètres pour réaliser la jonction avec les Mines de Plomb, lorsque survint la fermeture en 1814 (selon M. ROUVET, cité par MARTIN, 1846) ...
En 1822, M. MARIN fils exploite de beaux minerâis au fond d'un puits de la branche
du Mur dans la mine supérieure (les deux bran-ches du filon, étant inclinées, portent les noms
de branche du Mur, au Nord, et de branche du Toit, au Sud).
C'est en 1823 qu'arrive
à
Sainte Marie un ingénieur de renom : COMBES. Le mémoire qu'il nous laisse sur les MiRes de Plomb sedévore à la manière d'un roman policier (à
lire en annexe). On s'y rend compte pour la première fois de l'importance des travaux des Anciens "s'élevant
à
une hauteur très c onsidé-rable dans la montagne" sur les deux branchesdu filon des Mines de Plomb (que, soit dit en passant, Combes considère comme deux filons
indépendants) ; Combes tenta de surmonter ces vieux travaux dans leur partie reculée au moyen d'un dépilage-cheminée montant, pour ... percer
à
53 mètres de hauteur dans les anciens ouvrages ! La description de Combes s'accompa-gnait d'un plan ou d'une coupe détaillée qui, ayant été récupérée par les Allemands durant la période récente, sembleà
tout jamais disparu. Ce'la ne fait qu'ajouter au piquant du rapport de Combes qut fait constamment référence aux numéros de son plan, de sorte que la reco nsti-tution de la mine est pour nous un véritable jeu de patience. Quantà
sa description dela grande cheminée de 53 mètres, elle est précieuse à juste titre à nos yeux d'archéologues. Nous allons énumérer
à
présent les autres enseignements du rapport de COMBES.1- Les deux "branches" productives se
réunissent dans la hauteur : la br anche du Toit est donc moins pentée que celle du Mur.
2- On apprend pour la première fois que la mine inférieure est tracée sur deux filons distincts, le premier (partie antérieure) de fer spathique et de pyrite de fer, le second, stérile dans sa plus grande partie, étant parallèle au filon de la mine . supérieure (dit filon de
Surlatte) ; des travaux sont décrits sur les quelques parties productives.
3- La traverse creusée dans la mine
inférieure en direction du filon de Surlatte, commencée on l'a vu en 1808, a été achevée en 1823 ; elle a débouché ... dans une ancienne galerie, qui se terminait
à
un puits noté No 10 ; le fait que cette galerie ait été prolongée "en l'attaquant par les deux côtésà
la fois" jusqu'au-dessous du puits N°40 est notoire : il signifie que la partie reculée de la galerie a été creusée à rebours, en partant depuis le fond du puitsN°40 de la mine supérieure.
4- Une voie de roulage en fer a été
établie dans la mine inférieure, notamment
-''à cause de la longeur des galeries".
5- On est stupéfait de la richesse de la lentille exploitée par les Anciens dans les trois puits superposés N°40, 41 et 42 : "des
blocs de 3 à 4 quintaux s'étaient détachés
du faite de l'ouvrage montant et contenant
au moins les 5/6 de minerai de plomb", et,
à propos du puits N°43 : "ce puits a 12 pieds
de long et jusqu'à 10 pieds de large, ce qui
n'est pas encore toute la largeur du filon •.• "
6- Malgré deux machines d'aérage, on manquait d'air dans ce puits N°43, ce qui déter-mina M. Lariguaudelle, banquier à Paris, action-naire avec MM. Wimpfen frères et Cor, à suspen-dre ces travaux, malgré la richesse du filon.
7- Le rapport relate alors des faits é-tranges qui vont captiver toute notre attention :
"Au point N°53 existaient{ dans le sol de la
galerie inférieure, d'anciens travaux dans lesquels
se perdaient toutes les eaux de la mine de
Surlatte ; il était naturel de présumer qu'en
rouvrant ces travaux, on arriverait à une
an-cienne galerie qui donnerait issue à ces eaux •.• "
Suit une description qui nous tient en haleine d'une exploration spéléologique dans le réseau XYlème siècle de la mine ... Traugott !!*,
creusee depuis le val de Saint Philippe "sur
un filon dont la direction· fait avec celle du
filon de Surlatte un angle presque droit", à
un niveau de 52 mètres inférieur à celui de la Mine de Plomb inférieure.
Le paragraphe suivant permet un position-nement relatif du puits N°53 et de la colonne des trois puits 41, 42 et 43 ; ces derniers se trouvent 290 mètres
à
l'Est du premier. Une jonction est projetée qui permettrait de leur ·apporter de l'air. Bornons nous pour l'instant
à
noter ces faits.8- Enfin, on, lit que COMBES projetait d'installer un manege à chevaux (!) dans la
vaste excavation au sommet du puits N°53. 9-. La dernière partie du rapport concerne la préparation mécanique du minerai. Elle n'est pas sans intéret car ces problèmes régissent plus qu'on a coutume de le penser la prospérité de la mine.
L'essor de la période COMBES fut de
courte durée. Les embarras financiers de la maison Cor et Larigaudelle, engagée dans d'au-tres spécula ti ons malheureuses, firent arrêter le travail dans les mines de Sainte Marie en 1826.
Par la suite, et jusque vers les années 1850, les deux Mines de Plomb ne firent l'objet que de visites à intervalles réguliers. Des docu-ments conservés au Service des Mines de Stras-bourg nous indiquent les longueurs alors encore accessibles dans les deux galeries principales.
* Il s'agit en travaux de Traugott
réalité du (X Vlllème pas atteint ces parties reculées.
Sapin Vert, les siècle) n'ayant
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Fig. 28. Profil général des Mines de Plomb:
réduction au 1:5000 du
complétée de nos levés d'après les haldes).
profil au 1:1000 des Allemands (1900),
de surface (en tireté, galeries supposées,
T = travaux dans la branche du Toit
M = travaux dans la branche du Mur
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Plomb supérieure
la Cloche Blanche
G esenk Il ("Sa Ile à M and re")
emplacement de la Salle des Chevaux
MINE DE PLOMB iNF
6. Gesenk Ill ou puits 53 de Combes
7. éboulement terminal actuel de la Mine de Plomb inférieure (branche du Mur, Galerie
du Frugal Repas)
8. G esenk IV
9. puits 41 et 42 de Combes
5. Période récente : 1899-1901
Dès 1897, la nouvelle "Markircher Berg
und Hüttenverein" attaque l'Engelsbourg, le
Tiefstollen et le Fürstenstollen, ce dernier dans le but de servir de galerie d'écoulement, longue de 1500 mètres, pour les Mines de Plomb. Mais ce n'est qu'en 1899 qu'est entreprise
l'exploitation de la Mine de Plomb, et de la
seule Mine de Plomb inférieure, la superieure
n'étant qu'entretenue jusqu'à 450 mètres de
son entrée pour l'aérage.
Nous n'avons malheureusement gardé de rapport détaillé que pour 1899-1900 (voir en annexe la traduction de ce Geschafts Bericht). Notons-en les points qui nous paraissent les
plus intéressants.
1- Les travaux ont les exploitants aient eu l'architecture du gisement. commence la moindre sans idée que de 2- Un beau jour, ils découvrirent le plan de COMBES, et tout sembla s'éclaircir. Les
choses sont très simples : en dehors des filons
de la partie antérieure de la mine (dont on ne parle même pas), les filons sont au nombre
de deux : le filon des Mines de Plomb (filon de Surlatte de COMBES), NE
à
ENE, et lefilon de la Galerie, NNE, qui croise le précédent, et porte le nom au-delà de ce croisement de filon de Traugott, dont on percevrait au jour la trace sous forme d'une suite de Pingen (entonnoirs d'effondrement de puits). C'est
à ce croisement que se produit en même temps la t:livision en deux branches du filon des Mines de Plomb.
3- A ce propos justement, on note que contrairement à ce qu'on observe dans la mine
supérieure, le filon des Mines de Plomb est
productif déjà avant sa bifurcation en deux
branches (déjà noté, on l'a vu, par DE DIETRICH).
Même le filon de la Galerie est minéralisé au voisinage du croisement.
4- La galerie principale a été relevée jusqu'à un point SI tué 140 mètres à l'Est du
croisement dans la branche du Toit, "cons tam-ment à travers de vieux dépilages" ; on prépare en ce point le fonçage, un peu à l'écart du filon, d'un puits vertical, le "Gesenck IV".
5- Au croisement se trouve le "Gesenck III" ; ce n'est pas autre chose que le puits W53 de COMBES. Le voici donc positionné !
On projette alors de relier les fonds des puits
lil et IV par une strecke, qui s'étend en outre
à l'Ouest du puits Ill, afin de préparer un nou-veau champ d'exploitation.
6- Plus à l'Ouest dans le toit, un filon considéré comme un embranchement du filon de Traugott a été suivi par un traçage relevé sur 80 mètres. On a foncé sur cette branche le "Gesenck Il", profond de 14,5 mètres.
7- Si ces différents travaux peuvent être positionnés sur le petit plan au l:500C
du Geschafts Bericht, il n'en n'est pas de mêmE d'un puits de 16 mètres foncé dans le filor de la Galerie.
Tout comme les Allemands en 1899,
nous avons eu la main heureuse en exhumant des archives de la Société Industrielle de Sainte Marie deux plans au l: 1000 des Mines de Plomb,
le plus ancien ayant été levé en mai 1899 par le géomètre SCHAAL, le second étant une
copie du premier complétée à l'encre et au
crayon par des travaux faits jusqu'en avril 190 l. Mais surtout, le second comporte une
coupe qui semble avoir ete recopiée sur le
vieux plan de COMBES, car elle montre des ouvrages qui ne sont pas décrits dans le Ge -schafts Bericht, et n'étaient manifestement pas exploités à cette époque. Malheureusement, les points numérotés sporadiquement jusqu'à
41 ne correspondent pas à la numérotation de COMBES (sauf pour la galerie 8.8.8. !).
On y voit notamment se dresser au-dessus
de la galerie supérieure, dans la partie reculée du filon, un dépilage d'un seul tenant long de 200 mètres et haut de 80 mètres, dans la bran -che du Mur. Ce serait de très loin la plus grande
cavité des Vosges ! Dans cette même partie reculée, mais dans la branche du Toit, au-dessous de la galerie inférieure, on y voit un
système de puits qui semble correspondre aux puits QQ et R du plan MALLET et DUHAMEL, et peut-être aux puits riches 41 et 42 de COM-BES.
Les ad di tifs comportent la mention de la date d'avancement des différents fronts de taille. /\insi par exemple, le Gesenck lil
a été foncé en 1 90 l jusqu'à 54, 15 mètres (avec au fond vers le NE un traçage de 70 mètres),
soit à peu près le niveau de Traugott ; le Ge-senck IV atteignait 56 mètres le 13 avril 1901. Sur le filon de la Galerie, deux traçages vont à la rencontre l'un de l'autre, le premier issu du croisement des filons, le second du carrefour à 379 mètres dans la partie antérieure de la mine (point de départ de la traverse de 1808 - 1823 vers le filon des Mines de Pomb) ; les
fronts de taille au 15 octobre 1900 sont encore distants de 80 mètres. Le Gesenck Il sur une branche de filon Traugott est prolongé au crayon jusqu'à une profondeur de 52 mètres, mais
on ne peut dire s'il s'agissait d'un proJet ou d'une réalisation.
1\près 1901, c'est le trou. Nous n'avons pour toutes données qu'un résumé conservé
au Service des iv\ ines de Strasbourg. Ci tons-en in-extenso les passages concernant les Mines de Plomb :
Ann~e 1901 ~es
des restic tians importantes
sements rencontr~s dans la
travaux ont subit
parce que les gi-Bleigrube et dans
la mine Gabe-Gottes se sont montres trop
in-signifiants (sich als W1bedeutend erwiesen).
La galerie Fürstenstollen menée pour trouver
le filon
à
plus grande profondeur a atteintla longueur importante de 1380 mètres et est
près du filon. Les prochains mois décideront
de l'avenir de l'affaire. Si,, à la profondeur
de cette galerie, le filon a aussi peu de valeur,
l'arrêt complet des travaux est inévitable.
Cette galerie était à la fin de l'année le seul
chantier actif de la Bleigrube ... ".
Année 1902 : "La galerie (Fürstenstollen)
n'a pas trouve non plus avec la composition
souhaitée le filon pour lequel on l'effectuait.
Cependant, on n'a pas arrêté les travaux ;
on recherche par des galeries latérales
(Seite-nortem) et des travers-bancs
à
se faire W1eidée claire des conditions de gisement. Il parait de jour en jour plus douteux que l'on réussisse
à découvrir des passées exploitables.
Année 1903 "On n'a pas découvert
de gisement qui mérite d'être signalé.
Cepen-dant, la Gewerkschaft n'a pas perdu l'espoir
d'W1e amélioration et fournit les ressources
nécéssaires pour continuer la prospection".
Après 1903, il n'y a plus rien pour la
Mine de Plomb. L'arrêt complet des travaux
se produisit au début de 1905.
Ainsi, dès la fin de 1901, seul le Fürs
ten-stollen restait en chantier. Rien n'indique parmi
les documents que nous avons qu'il soit entré
en contact avec les profondeurs de la Mine
de Plomb. On le voit, la fin de l'histoire des
Mines de Plomb est empreinte d'une certaine
tristesse.
6. Chiffres de production
Nous n'avons que des données
fragmen-taires sur la production des Mines de Plomb.
Les voici, converties en tonnes de galène par
an (éventuellement extrapolées à partir de
données concernant quelques mois) 1775 1784 1785 1806/1809 partir de la production MUHLENBECK) 1824 1900 24 t 127,5 109,5 t 2 3' 5 t en plomb 140 t 36 t (calcul~
à
donnée parTeneur des galènes en plomb : 7 5% (selon Ge- .
schafts Bericht) ·
Teneur des galènes en argent :0,65%o
15
CHAPITRE Il
LES DONNEES DE LA PROSPECTION ETUDE
DE LA SURF ACE
1. La carte des haldes, entrées, pingen ••• Nomen-clature.
On l'a vu, le noeud filonien des Mines
de Plomb a fait l'objet de travaux d'approche
issus de divers horizons. De nombreuses mines
se sont "partagées" ce gisement. Il importait
donc dans la première phase de notre travail
de lever une carte précise de tout ce que l'on
peut observer en surface, afin d'avoir une idée
claire des diverses mines susceptibles d'avoir
approché le gîte. Il s'agissait essentiellement
de cartographier les haldes, les entrées et
les pingen (puits éboulés) ; mais il était
intéres-sant de lever par la même occasion les anciens
chemins des mineurs.
1.1 . Les cartes préalables
Etablissons préalablement un inventaire
rapide des cartes préexistantes.
a- La carte du rapport au Régent ( 1715,
arch. de l'Académie des Sciences) ne montre
rien du côté des Mines de Plomb, si ce n'est
-ce qui n'est pas sans intérêt- les limites
fores-tières de l'époque et les chemins. On y voit
deux maisons
à
l'emplacement de la halde dela Mine de Plomb inférieure, et une clairière
à l'Est de notre mine "Vieux Rimpy".
b- La carte accompagnant le rapport
MARTIN (1846) (voir P. et T. N°l5/l6) comporte
dans l'ensemble beaucoup d'erreurs pour ce
qui concerne l'emplacement des mines (p. ex.
"Mine de Surlatte" placée 150 mètres en J'aval
de son emplacement réel). Par contre, du côté
du vaJJon de Saint Philippe, on y voit, au Sud
de la carrière
à
chaux, un pingenzug (trainde pingen) ; Traugqtt inférieure est désigné
comme "Mine Saint Philippe", alors que Traugott
moyen, Traugott sup. et Je Berg Armo sont
désignés comme "Traugott". Au Sud du Berg
Armo, quelques pingen (notées 30) s'alignent sur Je prolongement Sud du pingenzug
précé-demment mentionné, en direction des Mines
de Plomb.
c- La carte Lesslin (vers 1860 ?) n'est
pas basée sur un fond topo précis. Elle n'indique
que les mines principales et offre pour
princi-pal intérêt de monter l'emplacement de certaines
installations de surface (nous y reviendrons
au chapitre VI). Du côté du Saint Philippe figure
une vaste halde dans le vallon le plus a l'Ouest
(Pfaffenloch) appelée "Sapin Vert" par Lesslin.
Au-dessus de la galerie de Suscité, on y voit encore trois haldes appelées curieusement "les
trois puits de Grünenwald".
d- La carte Hausser ("Das Bergbaugebiet
désavan-tage d'un fond topographique trop imprécis.
Si elle est dans l'ensemble plus complète que
les précédentes, on notera sur l'extrait ci- joint
que, entre les haldes du Berg Armo (au Sud
de celles indiquées "Traugott") et celles du
groupe Bleigruben, c'est un véritable désert.
La très vaste halde de Nothilf a été scindée
en trois hal des ; les trois autres petites hal des
qui la surmontent sont en réalité sur un a
li-gnement N 60 ; Hausser les présente ainsi
Fig. 3. Extrait de la carte HAUSSrR à 1:12500.
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e- La carte Fluck ("les mines de Sainte
Marie-aux-Mines", 1 968) est une adaptation
à
un fond topo plus correct d'une carte Hausseraméliorée ; si elle est fortement modifiée pour
le Neuenberg, le quartier des Mines de Plomb
a
été
fort peu retouché.(trad.) : "Au-dessus des haldes principales se
trouvent trois haldes superposées, qui corres-pondent app01·emment uniquement à des travaux par galeries ; on devrait penser sinon à des
puits d'aération. Dietrich ne les mentionne pas. S'agirait-il de travaux parallèles sur le
filon principal ?". Hausser n'a pas dû consulter
les cartes de Lesslin : il ne figure ni son "Sapin
Vert", ni ses "trois puits de Grünenwald".
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\ \ Af- La carte Fluck ("plan d'ensemble
des mines de Sainte Marie-aux-Mines", 1973,
environ 50 tirages) est issue de plusieurs années
de prospections. Elle montre pour la première
fois une représentation