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Les temps de réaction à des tâches cognitives en fonction du vieillissement adulte

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Academic year: 2021

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LES TEMPS DE RÉACTION À DES TÂCHES COGNITIVES EN FONCTION DU VIEILLISSEMENT ADULTE

Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures

de F Université Laval pour l’obtention

du grade de maître en psychologie (M.Ps.)

École de psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

MAI 2001

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L’objectif général de la présente étude est d’évaluer si les personnes adultes deviennent plus lentes à réagir aux stimulations mentales en vieillissant, tel qu’énoncé par certaines études. L’échantillon se compose de 470 hommes qui ont complété les onze sous-tests du Test

d’aptitudes informatisé de Pépin et Loranger (1996). Un temps de réaction moyen est calculé pour chacun des participants. Une analyse de variance est effectuée afin de comparer les temps de réaction moyens des hommes âgés entre 20 ans et 40 ans et ceux des hommes âgés entre 40 ans et 60 ans. Suite aux analyses statistiques, les résultats démontrent une différence significative entre les temps de réaction moyens des deux groupes d’âges.

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AVANT-PROPOS

Tout au long de ce mémoire, certaines personnes ont contribué à son élaboration ou à mon mieux-être personnel pendant les deux années inhérentes de recherche et de rédaction. Je leur transmets ma reconnaissance par le biais de cette petite pensée.

Je tiens d’abord à remercier mes deux superviseurs de mémoire, M.Michel Pépin et M.Michel Loranger. Merci à vous deux pour vos conseils théoriques et pratiques, votre souplesse et votre compréhension. Merci à une personne-clé du laboratoire Pépin et Loranger, M.Marquis Falardeau, pour ses précisions méthodiques et sa grande gentillesse.

Je tiens également à remercier les consultants du Service d’Aide à la Recherche en psychologie (SAR), soit M.Patrick Gosselin et Mme Geneviève Belleville, pour leurs nombreux conseils et explications statistiques de même que pour leur patience exceptionnelle.

Je désire offrir un merci tout particulier à mes parents, qui m’ont facilité la vie tout au long de ces deux années de maîtrise, de par leur contribution financière et morale. Un gros merci à mon copain, Jean-François, pour son écoute, son réconfort et ses opinions. Merci à toutes mes amies avec qui j’ai eu l’occasion de me distraire et d’échanger librement. Merci à tous et toutes. Je vous apprécie grandement.

Marie-Christine Drouin Sainte-Foy, le 17 mars 2001

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Résumé... 2

Avant-propos... 3

Table des matières... 4

Liste des tableaux... 5

Introduction générale...6 Cadre théorique...8 Méthode... 24 Résultats... 26 Discussion... 30 Conclusion générale...34 .35 Références

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Cotes moyennes et écarts-types des temps de réaction moyens en fonction du groupe d’âges des participants

Analyse de variance des temps de réaction moyens en fonction du groupe d’âges des participants

Matrice de corrélations entre les temps de réaction moyens obtenus aux sous-tests

Analyse factorielle des temps de réaction moyens obtenus aux sous-tests Tableau 1

Tableau 2

Tableau 3

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Dans le vaste champ de la psychologie gérontologique, plusieurs interrogations surviennent concernant le vieillissement adulte normal, lequel peut entraîner certains effets notamment au niveau des sens, de la sexualité, de la personnalité, du bien-être, des sentiments de solitude et de dépression, de la mémoire et de T intelligence (Vézina, Cappeliez & Landreville,

1994).

L’une des toutes premières questions de la psychologie du vieillissement a consisté à s’interroger au sujet des conséquences de l’avancement en âge sur !’intelligence ou les habiletés intellectuelles (Botwinick, 1967). Les premières recherches en psychologie gérontologique, qui ont eu lieu au début du siècle dernier, portaient sur ce sujet. L’évolution des connaissances a permis à ce champ d’études de se développer tout en alimentant un nombre considérable de controverses encore actuelles. En effet, !’intelligence demeure un sujet très délicat à traiter, étant de nature complexe et constituant une qualité personnelle fort désirée (Vézina et coll., 1994). Les études s’intéressant à la relation entre !’intelligence et le vieillissement visent essentiellement à vérifier si les capacités intellectuelles se transforment au cours du vieillissement. Ainsi, ce dernier pourrait entraîner, à l’instar des fonctions physiques, une détérioration de !’intelligence rendant plus difficile !’apprentissage et l’adaptation générale, une amélioration de certaines habiletés intellectuelles, voire le développement de la sagesse, ou encore le vieillissement pourrait ne pas affecter les fonctions cognitives (Vézina et coll., 1994).

Plusieurs facteurs ont été proposés pour expliquer que !’intelligence puisse se modifier avec le vieillissement, notamment l’état de santé physique, la scolarisation, l’anxiété, la prudence, la fatigue et la vitesse du traitement de !’information (Vézina et coll., 1994). Plusieurs auteurs ont commencé à postuler que la décroissance intellectuelle généralement observée aurait pour origine

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le mécanisme central du traitement de Γ information et, plus spécifiquement, une diminution dans la vitesse du traitement de Γ information se manifestant par des temps de réaction plus longs (Hertzog, 1991). La présente recherche s’inscrit dans ce vaste champ d’études en tirant parti de données nouvelles qui découlent de !’utilisation de tests d’aptitudes informatisés. Elle vise à apporter une contribution originale à l’étude de l’évolution des temps de réaction en fonction du vieillissement adulte normal. *

L’originalité de cette recherche tient à deux caractéristiques principales. D’une part, de nombreux chercheurs ont réalisé des études portant sur l’évolution des temps de réaction au cours de l’enfance et de l’adolescence. Plusieurs causes ont été proposées pour expliquer cette

évolution. Un nombre beaucoup moins important de chercheurs se sont intéressés à l’évolution des temps de réaction pendant l’âge adulte. Les facteurs expliquant cette évolution demeuraient vagues et insuffisamment documentés. D’autre part, les échantillons de ces études étaient le plus souvent composés de personnes âgées exclusivement ou encore visaient à opposer des groupes d’âges adultes extrêmes, conduisant à une distinction moins fine des résultats et des conclusions. L’objectif général de cette étude est donc de mieux saisir l’évolution des temps de réaction chez un vaste échantillon d’adultes. L’étude permettra par ailleurs de vérifier si les relations entre les temps de réaction moyens sont plus élevées en fonction de la nature verbale versus non verbale des tâches mentales.

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Les temps de réaction à des tâches cognitives en fonction du vieillissement adulte Depuis ses débuts, l’évaluation de !’intelligence repose sur deux dimensions de la performance, soit le nombre de questions correctement répondues à un test d’intelligence standardisé et le temps nécessaire pour répondre à ces questions. La première dimension a été la plus populaire dans les différentes méthodes d’évaluation intellectuelle. La seconde a attiré !’attention plus récemment, après une cinquantaine d’années de pénurie d’études sur le sujet (Lavergne & Vigneau, 1997). La relation entre !’intelligence et les temps de réaction est aujourd’hui d’intérêt croissant en psychologie (Neubauer, 1990). L’intelligence est définie comme étant l’aptitude à comprendre les relations qui existent entre les éléments d’une situation et à s’y adapter afin de réaliser ses fins propres (Sillamy, 1994). Le temps de réaction correspond à l’intervalle de temps qui s’écoule entre le début d’un stimulus et l’initiation de la réponse par l’individu (Horn & Donaldson, 1980).

Le temps de réaction est typiquement mesuré lorsqu’un ou plusieurs stimuli sont présentés à un individu qui doit y répondre dans les plus brefs délais possible. La réponse consiste habituellement à appuyer sur un bouton (Horn & Donaldson, 1980). Il existe deux grandes catégories de temps de réaction, soit les temps de réaction simples et les temps de

réaction complexes (ou choisis). Les temps de réaction simples sont les plus fréquemment utilisés et impliquent la présentation d’un seul stimulus à l’individu. Les temps de réaction complexes impliquent la présentation de deux ou plusieurs stimuli et peuvent inclure la possibilité de deux modes de réponse ou plus (par exemple, la main droite et la main gauche ou le pouce et l’index). Les temps de réaction à différentes tâches mentales ont été de plus en plus utilisés par les

psychologues cognitifs afin de mieux comprendre le fonctionnement mental, le vieillissement et la relation entre ces deux variables (Salthouse, 1985).

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intellectuelles se manifeste dans la majorité des tests d’intelligence conventionnels, qui

comprennent au moins une section de sous-tests comportant un temps limite ou qui accordent des points bonis pour une performance rapide (Lavergne, Pépin, & Loranger, 1997). Certaines

théories factorielles, notamment celles de Horn (1987) et de Thurstone (1938), présentent la vitesse de traitement de !’information comme une dimension de !’intelligence (Lavergne et coll.,

1997). Selon Salthouse (1994), l’une des façons les plus pertinentes de conceptualiser la capacité mentale réside dans la vitesse de traitement de !’information d’un individu. Plusieurs auteurs ont même rapporté l’existence d’une relation négative entre !’intelligence globale et les temps de réaction à différentes tâches cognitives élémentaires (Jensen, 1982; Juhel, 1991; MacLennan, Jackson, & Bellantino, 1988; Neubauer, 1990; Shepard & Metzler, 1971; Vernon, 1987).

L’intelligence et la vitesse de traitement de !’information ont toutes deux été étudiées en relation avec le vieillissement. Des changements considérables reliés à l’âge ont souvent été observés au niveau de multiples habiletés intellectuelles (Botwinick, 1977; Cunningham, 1987; Horn & Donaldson, 1980; Schale, 1983; Schale & Hertzog, 1986). Salthouse (1988) a rapporté des réductions substantielles de l’efficacité cognitive pendant l’âge adulte (entre 20 ans et 70 ans) sur une variété de mesures de la mémoire, du raisonnement et des habiletés spatiales. La vitesse de plusieurs types de processus mentaux suit également une trajectoire régulière au cours de la vie. De nombreuses études ont d’abord rapporté un déclin général du fonctionnement intellectuel dès l’adolescence, se poursuivant de façon linéaire tout au long de la vie (Baltes & Labouvie, 1973; Botwinick, 1967; Horn, 1970; Jones, 1959). Plus récemment, un tel portrait du changement ontogénique humain s’est révélé dépassé, un modèle purement linéaire et holistique du déclin intellectuel s’avérant simpliste et inefficace (Baltes & Schale, 1976). Ainsi, Salthouse et Kail (1983) ont rapporté des augmentations de la rapidité mentale se produisant pendant l’enfance et l’adolescence et atteignant un plateau au début de l’âge adulte pour décliner lentement par la

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suite.

Les plus anciennes études ayant porté sur l’évolution de la rapidité mentale pendant l’âge adulte, notamment celles réalisées par Galten à la fin du 19ième siècle, révélaient une différence d’environ 13% (ou 20 millisecondes) entre la vitesse de réponse moyenne des personnes âgées de 20 ans et celle des personnes âgées de 60 ans (Koga & Morant, 1923). Un relevé littéraire de 26 études plus récentes ayant comparé les temps de réaction d’individus de 20 ans et 60 ans révèle une différence moyenne de 20 % entre les deux groupes d’âges (Birren et coll., 1980). Selon Hicks et Birren (1970), au cours de la vie adulte, les temps de réaction tendent à ralentir de 11% à 102% dépendamment du type de stimulus employé, de la modalité du stimulus et de la

complexité de la tâche. Plus précisément, pour la majorité des types de temps de réaction, la différence proportionnelle entre les adultes dans la vingtaine et ceux dans la soixantaine se situe entre 20% et 60%, suggérant que la perte de la rapidité à répondre est de 5% à 15% par décennie (Birren et coll., 1979, 1980 ; Salthouse, 1985 ; Welford, 1977, 1984).

Une recension d’études de Salthouse (1985) révèle que la corrélation moyenne entre les temps de réaction et l’âge adulte est de 0.28 pour les temps de réaction simples et de 0.43 pour les temps de réaction complexes. Ces valeurs, qui sont typiques de celles retrouvées avec une variété d’autres mesures chronométrées, indiquent qu’entre 10% et 20% de la variance des temps de réaction est associée à l’âge, dans une étendue de 18 ans à 70 ans environ. Bien que ces proportions paraissent peu considérables, la pertinence est de constater que les relations entre l’âge et les temps de réaction jouent un rôle médiateur dans les relations entre l’âge et diverses mesures du fonctionnement cognitif (Salthouse, 1985a).

L’ensemble des résultats présentés précédemment ont été répliqués à de si nombreuses reprises que !’augmentation des temps de réaction pendant l’âge adulte est l’un des changements comportementaux les plus évidents et universels en relation avec le vieillissement (Birren,

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Woods, & Williams, 1979). À cet effet, Fozard (1981) déclarait que la qualité de la performance mentale qui distingue de la façon la plus constante les adultes plus jeunes des plus âgés est la rapidité mentale. Il semble que la réduction progressive de cette dernière chez les adultes fasse partie intégrante du vieillissement normal. Cette transformation biologique caractérise même les individus les plus en santé (Birren, Butler, Greenhouse, Sokoloff, & Yarrow, 1963 ; Szafran, 1966, 1968). D’ailleurs, une telle mesure du ralentissement cognitif pendant l’âge adulte permet d’offrir à la fois l’un des meilleurs outils d’évaluation du vieillissement du système nerveux central et une façon pertinente d’approfondir la compréhension de !’organisation des

changements ontologiques du comportement (Birren et coll., 1980).

Le ralentissement cognitif serait une cause primaire du déclin de !’intelligence associé au vieillissement (Birren, 1964, 1965; Birren, Woods, & Williams, 1980; Cunningham, 1980; Cunningham & Birren, 1980; Salthouse, 1985a, 1985b). Même si les variations dans les temps de réaction comptent seulement pour une petite proportion de la variance du fonctionnement cognitif chez des individus du même âge, ils peuvent néanmoins constituer un important déterminant des différences cognitives associées à l’âge. Comme les gens deviennent de plus en plus lents à réagir aux stimulations mentales en vieillissant, les différences de temps de réaction peuvent être

progressivement plus importantes dans !’explication des différences cognitives parmi des individus d’âges différents. Étant donné que le ralentissement cognitif constitue un changement comportemental primaire associé au vieillissement, les différences de temps de réaction

pourraient être largement responsables de plusieurs changements de la performance cognitive reliés à l’âge, et ce tant en termes de quantité que de qualité de la performance à de nombreuses activités mentales (Salthouse, 1985a). D’ailleurs, le contrôle statistique des mesures de la vitesse perceptuelle atténue généralement les changements de !’intelligence reliés à l’âge sans toutefois les éliminer (Horn, 1980; Horn, Donaldson, & Engstrom, 1981; Schale, sous presse). En effet, le

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ralentissement cognitif ne peut expliquer à lui seul les différences mentales entre les adultes plus jeunes et plus âgés, le système de traitement de Γinformation humain étant d’une nature très

complexe et interactive (Salthouse, 1985b).

Plusieurs chercheurs se sont intéressés aux causes générales et spécifiques du

ralentissement cognitif adulte. Des facteurs comportementaux sont apparemment impliqués, mais une emphase plus récente a été mise sur le rôle des changements neurobiologiques propres au système nerveux central. En effet, la plus parcimonieuse des hypothèses majeures proposées pour expliquer le ralentissement cognitif adulte concerne un mécanisme général primaire inhérent au système nerveux central (Birren et coll., 1980). D’ailleurs, l’idée que les réactions

psychomotrices soient des indices sensibles de l’intégrité du système nerveux central n’est pas nouvelle en psychologie (Hicks & B irren, 1970; King, 1965; Talland, 1965). Une quantité considérable de données supportent cette hypothèse, qui semble à prime abord logique, sachant que le ralentissement cognitif observé s’avère généralisé. Une variété de tâches cognitives

chronométrées reflètent une augmentation progressive comparable des temps de réaction pendant l’âge adulte (Kail, 1986 ; Salthouse, 1985a). Certaines études anciennes ont employé des modes de réponse différents, notamment les doigts, les pieds et la mâchoire des participants, et ont rapporté une tendance similaire (Birren & Botwinick, 1955).

Des études plus microscopiques appuient l’hypothèse d’un mécanisme général primaire inhérent au système nerveux central. Des différences reliées à l’âge ont été rapportées dans un bon nombre de mesures psychophysiologiques associées à la vitesse de traitement cognitif

(Salthouse, 1985a). Par exemple, plusieurs études ont évalué la relation entre l’âge chronologique et la latence de la réponse évoquée à l’examen électroencéphalographique, révélant

majoritairement que !’augmentation de l’âge est associée à des latences de réponse plus longues (Beck, Swanson, & Dustman, 1980 ; Buschbaum, Kenkin, & Christiansen, 1974 ; Dustman &

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Beck, 1966,1969 ; Ford, Pfefferbaum, Tinklenberg, & Kopell, 1982 ; Ford, Roth, Mobs,

Hopkins, & Kopell, 1979 ; Goodin, Squires, Henderson, & Starr, 1978). Ces résultats impliquent que le ralentissement cognitif relié à l’âge n’est pas simplement un phénomène périphérique associé aux réponses manifestes, mais s’étend plutôt à plusieurs niveaux du système nerveux central. (Salthouse, 1985a). D’autres évidences supportant que le ralentissement cognitif relié à l’âge n’est pas simplement moteur proviennent d’enregistrements électromyographiques de l’activité musculaire qui précède la réponse manifeste. Ces enregistrements révèlent que les différences d’âges sont très prononcées dans le segment pré-moteur des temps de réaction, et non seulement dans le segment suivant l’apparence d’une activité musculaire (Botwinick &

Thompson, 1966 ; Clarkson & Kroll, 1978 ; Weiss, 1965 ; Welford, 1977).

Par ailleurs, une analyse factorielle des données de l’étude de Birren et ses collaborateurs (1962) a permis de conclure que les déterminants du comportement psychomoteur des jeunes adultes et des adultes plus âgés sont clairement différents en ce que ces derniers se distinguent par un facteur de vitesse plus général. Ils démontrent une rapidité de réponse inférieure

caractéristique, comparativement aux plus jeunes adultes, dont les temps de réaction demeurent plus spécifiques aux tâches. Le ralentissement cognitif adulte est donc général, notamment en ce qu’il se manifeste non seulement dans les simples mouvements ou activités quotidiennes

primitives, mais également dans les tâches impliquant un vaste éventail de la cognition, y compris des processus complexes comme les aptitudes verbales (Birren et coll., 1962).

Notons cependant que l’ampleur absolue des effets de l’âge sur les temps de réaction varie en fonction du type de tâche employé (Salthouse, 1976). Aux tâches plus complexes, le ralentissement cognitif attribuable à l’âge est plus important. Les adultes plus âgés paraissent plus affectés par !’augmentation de la difficulté de la tâche que les adultes plus jeunes, ces derniers étant plus efficaces dans le traitement de !’information. Les grandes différences d’âges au niveau

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des tâches plus complexes signifient que les processus du système nerveux central,

particulièrement la prise de décision centrale, sont impliqués dans le ralentissement cognitif (Horn & Donaldson, 1980).

Par ailleurs, P ensemble des résultats rapportés dans les études présentées appuient l’hypothèse de la présence d’un seul facteur de vitesse mentale pour expliquer une part substantielle de la variance chez les adultes. Cependant, une analyse ultérieure effectuée en combinant les différents tests de temps de réaction qui visent à mesurer des processus spécifiques n’appuie pas l’hypothèse d’un unique facteur de vitesse. Blanchet (1998) rapporte que les

résultats de cette analyse factorielle montrent clairement !’association des variables de vitesse visant la mesure des mêmes processus et une différentiation de celles visant la mesure de processus différents. Trois principaux facteurs ont été identifiés, lesquels correspondent aux variables de vitesse associées à trois processus différents, soit la récupération en mémoire à long terme, le compromis stockage-traitement et le traitement en mémoire à court terme. L’analyse des intercorrélations entre ces variables de vitesse et les scores aux sous-tests permet de fournir un appui à l’hypothèse d’une spécificité des relations selon les processus mesurés (Blanchet, 1998).

Tel que rapporté par Blanchet (1998), l’hypothèse de la spécificité de la vitesse de traitement suggère que les différences dans les vitesses avec lesquelles les individus effectuent des opérations particulières peuvent refléter des différences dans T efficience de quelques sous- systèmes spécifiques de traitement de !’information et non de tous les systèmes. Les résultats correspondant à cette hypothèse paraissent aller à l’encontre de l’hypothèse émise par plusieurs chercheurs, selon laquelle les différences individuelles dans l’habileté mentale refléteraient, en grande partie, des différences dans la vitesse globale du traitement de !’information qui affectent les vitesses de toutes les sortes de décisions (ou activités) exactement dans une même proportion (Blanchet, 1998). Cette question de la globalité versus la spécificité de la vitesse de traitement a

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été élucidée par Rabbitt (1996). Les items de tests peuvent solliciter, et donc refléter, l’efficacité de processus fonctionnels qualitativement différents. Toutefois, lorsque les items de tests sont regroupés, ils sont susceptibles de fournir des scores composites qui corrélent fortement avec l’habileté intellectuelle globale. Ceci justifierait pourquoi les individus présentant des différences individuelles quant à l’habileté intellectuelle globale peuvent aussi obtenir des profils

compatibles d’efficience différentielle selon les processus sollicités par les différents types de tâches. Rabbitt (1996) propose qu’en plus des différences dans la vitesse globale de traitement de !’information, lesquelles influeraient sur tous les domaines d’activités, il y aurait d’autres effets de vitesse associés aux différences individuelles dans les habiletés spécifiques. Ces derniers effets se manifesteraient alors, localement, dans des domaines particuliers. Les résultats d’une étude menée par Bowling et Mackenzie (1996) confirment cette suggestion. Ces deux auteurs présentent des relations spécifiques entre certaines mesures de vitesse de traitement de !’information et certains scores d’habileté cognitive (Blanchet, 1998).

Les résultats d’une étude réalisée par Blanchet (1998) auprès d’élèves de niveau secondaire ont rendu contestable !’utilisation de chacun des indices de temps comme autant de mesures de vitesse de traitement globale, appuyant l’hypothèse d’une spécificité de la vitesse selon les habiletés mesurées. Comme le rapporte l’auteure, de plus fortes corrélations sont ressorties entre certains temps de réponse obtenus à des sous-tests mesurant des habiletés similaires et de plus faibles corrélations, sinon quasi nuiles, entre d’autres temps de réponse obtenus à des sous-tests mesurant des habiletés plutôt distinctes. Une analyse factorielle effectuée à partir des données de cette étude a même permis d’identifier des dimensions spécifiques de vitesse sous-jacentes à ces variables de temps de réponse. Les relations entre les latences de réponse recueillies aux divers sous-tests ne sont donc pas homogènes. Elles sont plus ou moins élevées selon les sous-tests auxquels elles se rapportent. L’analyse factorielle a aussi permis de

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distinguer deux types de latences de réponse, l’un se rapportant aux épreuves verbales et l’autre davantage aux épreuves non verbales. Cette structure factorielle rejoint donc sensiblement la structure des habiletés mesurées. Ces résultats suggèrent que les variables de vitesse associées au traitement des informations verbales se distinguent de celles associées au traitement des

informations non verbales (Blanchet, 1998). Ces données vont dans le sens de l’hypothèse selon laquelle les différences individuelles dans les habiletés spécifiques mesurées dans les diverses épreuves de tests d’intelligence peuvent refléter les différences dans l’efficience relative ou la vitesse de certains systèmes de traitement de !’information plus que d’autres.

Un modèle théorique proposé par Salthouse (1988) explique que la réduction de l’efficacité cognitive pendant l’âge adulte, soit entre 20 ans et 70 ans environ, dépendrait du système nerveux central, soit de la vitesse des influx nerveux, et se manifesterait par un

ralentissement mental progressif, entraînant un déclin de !’intelligence (Salthouse, 1982, 1985a, 1985b). Plus précisément, la réduction de !’efficacité cognitive serait attribuable à une diminution possible de trois facteurs, soit le nombre de concepts mentaux pouvant être simultanément activés (comparable à la capacité de la mémoire de travail), la quantité totale d’activation possible à un moment donné (analogue à la capacité ou l’énergie attentionnelle) et la vitesse de propagation de l’activation d’un concept mental à l’autre. Le vieillissement provoquerait une perte plus rapide de ]’information sur des intervalles de temps très courts, par exemple le temps d’un item à un test d’intelligence. Moins d’informations pertinentes étant simultanément disponibles lorsque nécessaires, des processus cognitifs aussi complexes et importants que l’intégration et !’abstraction pourraient être affectés (Salthouse, 1994). Les personnes adultes plus âgées

témoigneraient donc d’une capacité moindre à être efficace mentalement, ce qui se traduirait par une vitesse perceptuelle réduite, entraînant une diminution de la rapidité et de l’efficacité des décisions. La qualité de ces dernières se trouverait également réduite, se manifestant dans les

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résultats obtenus aux évaluations intellectuelles multiples (Salthouse, 1994).

Un certain nombre de mesures des temps de réaction révèlent même une composante génétique substantielle, d’après des études qui ont rapporté une similarité supérieure chez des jumeaux monozygotes comparativement à des jumeaux dizygotes à des tests de vitesse de

traitement de !’information (McGue, Bouchard, Lykken, & Feuer, 1984 ; Vernon, 1985 ; Vernon & Kantor, 1986). Les mesures des temps de réaction pourraient donc dépendre, bien

qu’indirectement, de propriétés biologiques ou neurophysiologiques du cerveau (Vemon, 1987). Bien que des évidences majeures suggèrent que le ralentissement cognitif adulte soit d’origine fondamentalement biologique, certaines variables environnementales et la maladie peuvent interagir avec ce facteur pour modifier son expression et le rythme de son changement (Birren et coll., 1980). L’influence de !’environnement et de la maladie est d’autant plus considérable du fait qu’ils tendent à être de plus en plus importants au cours du vieillissement adulte (Salthouse, 1985b). B irren (1965) avait préalablement suggéré l’existence d’au moins deux facteurs de rapidité mentale: un facteur primaire de vieillissement situé à un niveau sous-cortical et reflété par la totalité ou la majorité des processus contrôlés par le système nerveux central et un facteur secondaire d’intégrité corticale influencé par des maladies diverses, particulièrement celles résultant d’une perte locale de cellules, d’une interférence avec la circulation ou d’une ischémie. Une étude de Dirken (1972) illustre !’interaction entre ces deux facteurs de

vieillissement proposés. Son analyse de 150 variables psychologiques et physiologiques révèle que les aspects mentaux et somatiques du vieillissement paraissent hautement interdépendants. Il semble qu’une grande proportion de la variance associée au vieillissement soit contrôlée par un processus général qui influence les sous-systèmes simultanément.

Ainsi, les patients présentant une hypertension ou une maladie coronarienne performent typiquement moins bien que ceux ne présentant pas de problèmes vasculaires sur une variété de

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mesures perceptuelles et cognitives (Reitan, 1954). Des degrés légers ou modérés de troubles cardiovasculaires sont fidèlement associés à une performance plus lente (Botwinick & Storandt, 1974a; Spieth, 1965). Les patients aux prises avec un trouble cérébrovasculaire (même une simple attaque ischémique transitoire) réagissent en moyenne encore plus lentement à des tâches psychométriques (Spieth, 1965). L’hypertension incontrôlée est également associée à des temps de réaction supérieurs, contrairement aux cas d’hypertension médicamentée (Spieth, 1965). Cette rapidité inférieure pourrait être attribuable aux conséquences des processus inhérents à de telles maladies, comme l’insuffisance circulatoire (Spieth, 1965). Une importante étude de Light (1978), constituée de 271 participants présentant des troubles vasculaires, a démontré que les temps de réaction augmentent avec l’âge tout au long de la vie adulte. Ce pattern de régression est similaire pour les individus en santé et ceux aux prises avec un trouble vasculaire. Cependant, les problèmes cardiovasculaires et une médication déficiente amplifient le ralentissement

cognitif, même si les troubles cérébrovasculaires sont associés à un ralentissement

significativement plus important (Light, 1978). Le port d’un stimulateur cardiaque, qui réduit aussi le nombre de battements cardiaques et la quantité d’oxygène disponible au cerveau, tend à augmenter significativement les temps de réaction et à appauvrir la performance mentale à différents niveaux (Lagergren, 1974; Lagergren & Levander, 1975).

Les individus souffrant d’épilepsie ou d’un dommage au cerveau présentent des temps de réaction significativement plus longs et une variabilité intraindividuelle de ceux-ci plus

importante que la population moyenne. En particulier, les patients épileptiques plus âgés démontrent une variabilité supérieure de leurs temps de réaction comparativement aux patients plus jeunes (Bruhn & Parsons, 1977). Selon une étude de Benton (1977), les plus jeunes patients atteints d’un dommage au cerveau manifestent des temps de réaction supérieurs à ceux de la population contrôle du même âge, soit d’environ 24 millisecondes, mais inférieurs à ceux de la

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à ceux de la population contrôle du même âge. L’interaction entre la maladie et le vieillissement se perçoit en ce que les individus malades tendent à présenter, en vieillissant, une augmentation ou une variabilité plus importante de leurs temps de réaction comparativement aux personnes en santé.

Les tâches mentales impliquant des temps de réaction s’avèrent particulièrement sensibles aux dommages cérébraux diffus et focaux, et ce presque indépendamment de l’aire cérébrale affectée (Hicks et coll., 1970; Light, 1978). Par exemple, l’importance du rôle des temps de réaction simples comme indices de l’état cérébral global a déjà été démontrée dans une étude de Benton et Joynt (1958). Les patients dont les lésions cérébrales étaient limitées à un seul

hémisphère démontraient alors un ralentissement de leur vitesse à réagir aux tâches mentales présentées, et ce de façon ipsilatérale ou contralatérale. Les atteintes focales avaient affecté la capacité générale des patients à performer.

La mesure des temps de réaction est employée comme outil diagnostique pour une variété d’évaluations neuropsychologiques. En effet, plusieurs troubles comportementaux sont

caractérisés par un ralentissement psychomoteur prononcé (Birren et coll., 1980). La relation existant entre la maladie de Parkinson et le vieillissement permet de mieux comprendre les mécanismes cérébraux associés au ralentissement psychomoteur. La maladie de Parkinson est reliée au vieillissement et entraîne une défectuosité dramatique des mouvements volontaires (Birren et coll., 1980). Lorsque la performance aux tests requiert des réponses d’une certaine complexité, les individus atteints de cette maladie démontrent une importante perte de vitesse. Ils performent moins bien que les sujets contrôles (Hicks et coll., 1970). Il semble que les structures sous-corticales associées à la maladie de Parkinson, soit le thalamus et la glande de base, puissent être activement impliquées dans l’activation et l’expression des fonctions intellectuelles

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supérieures (Birren et coll., 1980).

Un ralentissement du fonctionnement cognitif, perceptuel et moteur est considéré comme une importante caractéristique de la dépression (Martin & Rees, 1966; Weckowicz, Nutter, Cruise, & Yonge, 1972). Les effets combinés de l’âge et de la dépression sur la vitesse de performance à des tâches cognitives, perceptuelles et motrices tendent généralement à être additifs. Les deux variables peuvent toutefois interagir entre elles, d’où un ralentissement plus marqué chez les patients dépressifs âgés comparativement aux plus jeunes (Birren et coll., 1980).

Hemsley et Philips (1975) ont rapporté que la fréquence des longs temps de réaction tend à augmenter suivant l’évolution des phases dépressives chez les patients présentant une

dépression bipolaire, contrairement aux phases maniaques, caractérisées par un nombre de longs temps de réaction comparable à celui des épisodes normaux et par une augmentation du nombre de réponses prématurées. Les phases dépressives de cette maladie mentale semblent retarder les processus de médiation, alors que les phases maniaques paraissent altérer la capacité de

l’individu à inhiber ses réponses de façon raisonnable.

Un certain nombre d’études ont rapporté un ralentissement du traitement de !’information comme déficit primaire chez les patients schizophrènes. Lorsque ceux-ci paraissent présenter des temps de réaction comparables à ceux d’individus normaux, ils répondent avant même que !’information ne soit complètement traitée (Hemsley & Hawks, 1974; Slade, 1971). Ainsi, une diminution expérimentale des temps de réaction de patients schizophrènes a résulté en une augmentation du nombre d’erreurs et vice versa (Hemsley & Hawks, 1974).

L’exercice, ou le niveau d’activité, a été manipulé dans de nombreuses études afin d’évaluer la relation existant entre la forme physique et une variété de mesures psychologiques, dont la vitesse psychomotrice (Birren et coll., 1980). Une étude de Botwinick et ses

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de réaction chez de jeunes individus. D’autres études ont rapporté le même type de corrélation chez des adultes plus âgés (Barry, Steinmetz, Page, & Rodahl, 1966; Clement 1966; Ohlsson,

1976; Powell & Pohndorf, 1971; Spirduso, 1975; Spirduso & Clifford, 1978; Tredway, 1978).

Or, dans la mesure où les plus jeunes adultes tendent à être physiquement plus actifs que les plus âgés, il est raisonnable de croire qu’ils puissent présenter une rapidité de réaction en moyenne supérieure à cet égard. D’ailleurs, lorsque de jeunes adultes en mauvaise santé sont comparés à des adultes plus âgés en meilleure santé, les différences de temps de réaction en fonction de l’âge disparaissent (Abrahams & B irren, 1973; Light, 1978; Spieth, 1964). Les adultes âgés

physiquement actifs obtiennent également des temps de réaction plus courts que des adultes sédentaires du même âge (Botwinick & Thompson, 1968; Spirduso, 1975, 1980; Spirduso & Clifford, 1978). Une exposition d’adultes âgés à un entraînement aérobique d’une durée de quatre mois a entraîné une amélioration significative sur un certain nombre de mesures de temps de réaction (Dustman, Ruhling, Russell, Shearer, Bonekat, Shigeoka, Wood, & Bradford, 1984). Plusieurs chercheurs ont tenté d’expliquer pourquoi une meilleure forme physique est associée à une meilleure performance intellectuelle. L’amélioration des processus cognitifs pourrait résulter moins du conditionnement physique en soi que de la stimulation régulière du système nerveux central, qui augmenterait alors la sensibilité et la tendance de l’individu à répondre (de Vries, 1970). L’exercice maintiendrait une physiologie cérébrale optimale, notamment en augmentant le flot sanguin régional, par exemple chez les adultes plus âgés (Sokoloff, 1979). L’exercice favoriserait aussi l’apport d’oxygène au cerveau par une respiration plus adéquate (Dirken, 1972; Heron & Chown, 1967).

Par ailleurs, de nombreux auteurs ont mentionné l’importance d’éliminer l’hypothèse des effets de cohorte pour expliquer les différences d’âges observées au niveau des temps de réaction (Schaie, Labouvie, & Buech, 1973; Schaie & Labouvie-Vief, 1974; Schale & Parham, 1977;

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Schale & Strother, 1968). Une étude de Cunningham et Birren (1973) révèle qu’un échantillon d’individus de 20 ans testés en 1919 s’apparie davantage à celui d’individus du même âge testés en 1973 qu’à !’échantillon des mêmes individus testés en 1973, supportant une interprétation ontogénique des résultats. Le ralentissement cognitif paraît changer avec l’âge, les différences entre les jeunes adultes et les adultes plus âgés étant plus prononcées pour les variables faisant intervenir grandement la rapidité (Cunningham, 1974). Les sous-tests qui révèlent le déclin ontogénique le plus significatif sont invariablement ceux faisant intervenir la vitesse (Botwinick, 1977; Schale & Parham, 1977).

Plusieurs facteurs psychologiques ont été proposés comme causes potentielles des différences d’âges observées au niveau des temps de réaction, mais aucun n’a été supporté par des évidences suffisantes pour être considéré sérieusement (Salthouse, 1985a). Ainsi, les changements de stratégie, le niveau de motivation, le degré de familiarité et l’habileté dans un domaine spécifique ont été suggérés mais rejetés (Salthouse, 1985a). Il semble que les temps de réaction puissent être améliorés avec la pratique, indépendamment de l’âge (Murrell, 1970). Toutefois, des études plus récentes ont démontré que malgré une importante pratique (environ 50 heures), des différences d’âges significatives demeurent (Berg, Hertzog, & Hunt, 1982 ; Madden & Nebes, 1980 ; Plude & Hoyer, 1981 ; Salthouse & Somberg, 1982a). Le mécanisme primaire responsable du ralentissement cognitif manifesté par les adultes normaux et en santé ne peut donc être très clairement identifié, mais l’évidence suggère que ce phénomène soit probablement multifactoriel et d’origine biologique plutôt que psychologique (Salthouse, 1985a).

Notons cependant que le ralentissement cognitif adulte, bien que d’origine

fondamentalement biologique, tend à s’étendre à plusieurs autres aspects du traitement cognitif en raison des nombreuses interdépendances du système de traitement de !’information (Salthouse, 1985b). Par exemple, la vitesse inférieure des opérations signifie que plusieurs stratégies ne sont

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plus efficaces et que des stratégies moins efficaces sont employées. Comme la simple

performance à une tâche mentale épuise presque tout le temps disponible en raison de la plus longue durée des opérations cognitives, il y a moins d’opportunités de développer et de raffiner des stratégies optimales de performance. Il est également possible que le ralentissement cognitif entraîne davantage de frustration et d’anxiété en raison de la performance moins efficace, ce qui peut contribuer à la détériorer encore davantage (Salthouse, 1985b).

Bref, un nombre considérable d’hypothèses ont été étudiées pour expliquer

!’augmentation des temps de réaction à des tâches mentales pendant l’âge adulte. Plusieurs chercheurs considèrent le ralentissement cognitif adulte comme étant général et l’attribuent à un mécanisme général primaire inhérent au système nerveux central. En effet, il semble que les individus en santé présentent aussi ce ralentissement cognitif, qu’une variété de tâches mentales s’en trouvent affectées et ce, indépendamment de la modalité de réponse. Certains chercheurs ont cependant nuancé ces résultats, en rapportant que les temps de réaction sont davantage associés à des types de tâches mentales plutôt qu’à d’autres, appuyant l’hypothèse d’une spécificité des temps de réaction. D’autres facteurs ont été proposés, dont la vitesse des influx nerveux, le bagage génétique, l’état physique et la santé mentale. Il ressort de la littérature que le

ralentissement cognitif adulte possède une origine davantage biologique ou neurophysiologique que psychologique, ce qui n’exclut pas que certaines variables psychologiques, comme la frustration et l’anxiété, puissent influer ou renforcer le ralentissement cognitif déjà existant.

Suivant l’ensemble de ce relevé littéraire, deux principales hypothèses de recherche sont émises. L’hypothèse générale est que les adultes âgés entre 20 ans et 40 ans présenteront, en moyenne, un temps de réaction moyen inférieur à celui des adultes âgés entre 40 ans et 60 ans. L’hypothèse secondaire de l’étude est que les relations entre les temps de réaction moyens obtenus aux différents sous-tests seront plus élevées entre les sous-tests qui mesurent des

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habiletés similaires, soit les sous-tests verbaux versus les sous-tests non verbaux.

Méthode Participants

Les données utilisées pour cette étude sont extraites d’une base de données en construction en vue d’une éventuelle renormalisation du Test d’Aptitudes Informatisé pour adolescents et adultes de Pépin et Loranger (TAI, 1996). Cette base de données dénominalisées est gracieusement fournie par les auteurs du test. L’échantillon se compose de 470 hommes détenus au centre de réception de Sainte-Anne-des-Plaines, pénitencier fédéral. Ces détenus se trouvent alors en processus d’évaluation. Leur âge varie entre 17 ans et 57 ans, la moyenne d’âges de ces hommes s’établissant à 32 ans (écart-type=9). Leur scolarité varie entre aucune année de niveau secondaire et quatre années post-secondaires, le niveau de scolarité moyen de ces hommes s’établissant à 4 années de niveau secondaire (écart-type=2).

Instruments de mesure

A) Mesure des temps de réaction moyens

Le TAI a été administré aux participants et a permis d'obtenir le temps de réaction moyen pour chacun. En effet, le TAI fournit un score de temps basé sur les latences de réponse

recueillies aux six premiers items de cinq sous-tests, soit Sériations, Relations spatiales, Opérations mathématiques, Arithmétique et Compréhension. Des scores de temps de réponse sont également calculés pour chaque sous-test en faisant la moyenne des latences de réponse obtenues aux six premiers items. Un minimum de cinq items sur six doivent être réussis pour que le calcul d’un score de temps soit effectué, ce qui correspond à vingt items sur trente au total. Le temps de réaction moyen constitue donc la moyenne des temps de réaction obtenus à l’ensemble de ces items répondus. Le temps de réponse est un facteur de réussite dans ce test d’aptitudes,

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puisque chaque item doit être répondu correctement dans la minute qui suit sa présentation pour être considéré réussi. Cette méthode considère le niveau de difficulté des items en retenant les latences de réponse obtenues aux items les plus faciles, lesquels sont réussis par la majorité des individus et minimisent le compromis qu’ils ont à faire entre la vitesse et la précision. Une

meilleure comparaison des différences individuelles dans les processus de vitesse est alors rendue possible.

Chacun des cinq sous-tests utilisés pour mesurer le temps de réaction moyen des individus évalue des aspects différents des aptitudes mentales. Ainsi, le sous-test Sériations mesure la capacité de raisonnement inductif, c’est-à-dire l’aptitude à inférer la relation qui régit une suite d’événements. Le sous-test Relations spatiales évalue les capacités de perception et d’organisation spatiale des éléments. Le sous-test Opérations mathématiques mesure le niveau de maîtrise des opérations mathématiques de base. Le sous-test Arithmétique évalue la capacité du sujet à comprendre un problème, à raisonner et à appliquer des opérations. Enfin, le sous-test Compréhension mesure le niveau de compréhension verbale abstraite du sujet.

Les données disponibles supportent la validité et la fidélité du TAI. Les cinq sous-tests utilisés démontrent de bonnes qualités psychométriques. Leur consistance interne est jugée excellente, variant entre 0.86 et 0.92. Chaque sous-test corréle significativement avec tous les autres sous-tests (r=0.20 à 0.76). Une analyse factorielle révèle que les sous-tests expliquent entre 0.58 et 0.85 de la variance des aptitudes verbales (pour le sous-test Compréhension) ou non verbales (pour les quatre autres sous-tests).

De façon plus générale, des corrélations significatives ont été rapportées entre les aptitudes verbales et générales (r=0.84 à 0.86), entre les aptitudes non verbales et générales (r=0.85 à 0.90) de même qu’entre les aptitudes verbales et non verbales (r=0.51 à 0.65) mesurées par le TAI. La validité critériée a été établie entre les trois catégories d’aptitudes mesurées par le

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TAI et celles mesurées par l’Épreuve individuelle d’habileté mentale (EIHM) et révèle des corrélations significatives entre 0.51 et 0.75. Par ailleurs, le coefficient de consistance interne pour la variable temps de réaction, calculée à partir des cinq sous-tests, s’élève à 0.86. Les corrélations établies entre les scores bruts aux sous-tests et la variable temps de réaction sont toutes significatives et varient entre -0.11 et -0.45, indiquant que le temps de réaction peut être considéré comme un indicateur de performance. En effet, meilleur est le score de performance à un sous-test, moins long est le temps de latence (pour les items retenus pour le score de temps). B) Mesure de l’âge et du niveau de scolarité

Les participants ont inscrit leur âge et leur niveau de scolarité sur la première page informatisée du TAI adolescents/adultes demandant des renseignements généraux.

Procédure

La présente recherche a été effectuée suite à une étude d’envergure à laquelle 470 individus ont participé. Les données de cette étude ayant une portée théorique et pratique très considérable, elles ont été utilisées afin de poursuivre et d’approfondir, par le biais de ce

mémoire, les connaissances de ce domaine spécialisé et actuel de la psychologie. Rappelons que seules les données dénominalisées ont été accessibles.

Résultats

Afin de procéder à un examen raffiné de l’évolution des temps de réaction moyens pendant l’âge adulte, des analyses statistiques sont effectuées pour obtenir la moyenne des temps de réaction moyens (en secondes) à tous les cinq ans, soit entre 20 ans et 60 ans. Les temps de réaction moyens sont presque identiques jusqu’à l’âge de 40 ans. À partir de ce groupe d’âges, une augmentation significative est observée par rapport aux groupes d’âges précédents. Cette augmentation progresse jusqu’au dernier groupe d’âges, soit les 50 ans et plus, groupe dont la

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moyenne des temps de réaction moyens est la plus élevée. Le tableau 1 rapporte en détails les moyennes obtenues par chaque groupe d’âges ainsi que leurs écarts-types correspondants. Tableau 1

Cotes moyennes et écarts-types des temps de réaction moyens en fonction du groupe d’âges des participants

Groupe d’âges

20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans 50 ans + n—88 T1 OO O O r-& n=45 n=34 n=22 n=l1 Temps de réaction moyen

M

14.09 14.24 14.07 13.83 15.54 15.98 16.47 SD 5.09 4.33 3.77 4.53 4.17 3.52 4.28

Suite à cette analyse statistique, qui indique un changement plus important des temps de réaction moyens à partir de l’âge de 40 ans, un second regroupement d’âges est effectué, soit les 20 ans à 39 ans et les 40 ans à 60 ans. Une analyse de variance permettra ainsi d’évaluer

l’importance de la différence entre la moyenne des temps de réaction moyens des deux groupes d’âges. Tout d’abord, la moyenne des temps de réaction moyens, de même que les écarts-types correspondants, sont calculés pour les deux groupes de participants. Le premier groupe présente une moyenne de 14.13 secondes et un écart-type de 4.47 secondes. Le second groupe présente une moyenne de 15.84 secondes et un écart-type de 3.94 secondes. L’analyse de ces résultats permet de constater une différence de 1.71 seconde entre les deux moyennes, celle du groupe plus âgé étant plus élevée.

Une analyse de variance univariée est réalisée. Notons que l’analyse des statistiques descriptives a révélé une normalité de la distribution des données et une homogénéité des

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significative entre les deux moyennes (F (1, 349)=8.23, p<.01). Cela indique que les hommes de l’étude âgés entre 20 ans et 39 ans présentent en moyenne un temps de réaction moyen

significativement inférieur à celui des hommes âgés entre 40 ans et 60 ans. Le tableau 2 détaille les résultats de cette analyse statistique.

Tableau 2

Analyse de variance des temps de réaction moyens en fonction du groupe d’âges des participants

M

SD n 20-39 ans 14.13 4.47 284 40-60 ans 15.84 3.94 67 Source DL SC MC F Inter groupe 1 157.5 157.5 8.23* Intra groupe 350 6675.6 19.1 Total 351 6833.1 *pO.Ol

Par ailleurs, afin d’évaluer si les temps de réaction moyens obtenus aux différents sous- tests corrélent entre eux, des corrélations sont effectuées. Toutes ces corrélations sont

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Tableau 3

Matrice de corrélations entre les temps de réaction moyens obtenus aux sous-tests

Lv Rs Om Ar Cn Vs Cm Se Me Pe Vocabulaire 0.24** 0.26** 0.33** 0.48** 0.60** 0.27** 0.64** 0.36** 0.39** 0.38** (367) (367) (367) (367) (367) (367) (367) (367) (367) (366) Logique 0.22** 0.11* 0.19** 0.21** 0.17** 0.25** 0.21** 0.17** 0.11* verbale (367) (367) (367) (367) (367) (367) (367) (367) (366) Relations 0.16** 0.12* 0.19** 0.45** 0.24** 0.35** 0.29** 0.33** spatiales (367) (367) (367) (367) (367) (367) (367) (366) Opérations 0.55** 0.47** 0.25** 0.42** 0.33** 0.27** 0.31** mathématiques (367) (367) (367) (367) (367) (367) (366) Arithmétique 0.57** 0.24** 0.53** 0.38** 0.32** 0.36** (367) (367) (367) (367) (367) (366) Connaissances 0.33** 0.73** 0.42** 0.43** 0.44** (367) (367) (367) (367) (367) Visualisation 0.34** 0.47** 0.44** 0.36** spatiale ((367) (367) (367) (367) Compréhension 0.39** 0.36** 0.43** (367) (367) (366) Sériations 0.42** 0.35** Mémoire (367) (366) 0.39** (366) *p<0.05 **p<0.01

Une analyse factorielle est ensuite réalisée afin de vérifier s’il est possible d’identifier des dimensions spécifiques de vitesse sous-jacentes à cette variable de temps de réaction. L’analyse factorielle en composantes principales permet d’identifier deux principaux facteurs. Les

coefficients de saturation les plus élevés sous le premier facteur sont ceux associés aux scores de temps de réaction moyens obtenus aux sous-tests verbaux (Connaissances, Compréhension, Vocabulaire). Les coefficients de saturation les plus élevés sous le second facteur sont ceux associés aux scores de temps de réaction moyens obtenus aux sous-tests non verbaux (Relations spatiales, Visualisation spatiale). Ces résultats suggèrent d’interpréter ces facteurs comme l’un se rapportant davantage aux temps de réaction moyens obtenus à des épreuves verbales et l’autre

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aux temps de réaction moyens obtenus à des épreuves non verbales. Ils démontrent ainsi que deux principales composantes de vitesse sont mesurées lors de la passation des items retenus aux différents sous-tests. Le tableau 4 met en évidence ces regroupements.

Tableau 4

Analyse factorielle des temps de réaction moyens obtenus aux sous-tests

Temps de réaction moyen Facteur 1 Facteur 2

Vocabulaire 0.73 -0.21 Logique verbale 0.35 0.15 Relations spatiales 0.47 0.63 Opérations mathématiques 0.61 -0.32 Arithmétique 0.70 -0.41 Connaissances 0.80 -0.31 Visualisation spatiale 0.59 05:3 Compréhension 0.79 -0.26 Sériations 0.66 0.27 Mémoire 0.63 0.25 Perception 0.64 0.12 % de variance expliquée 41.76 12.06 Discussion

L’hypothèse générale de l’étude veut qu’il existe une différence significative entre les temps de réaction moyens des adultes âgés entre 20 ans et 40 ans et ceux des adultes âgés entre 40 ans et 60 ans, ces derniers présentant en moyenne des temps de réaction plus longs. Cette hypothèse se trouve confirmée par les résultats. D’ailleurs, une analyse statistique plus raffinée avait préalablement permis de constater que la plus importante augmentation des temps de réaction se produit entre 35 ans et 45 ans, soit en moyenne au début de la quarantaine.

Comme mentionné précédemment, plusieurs facteurs peuvent expliquer le ralentissement cognitif observé. À la base, un mécanisme propre au système nerveux central entraînerait

systématiquement une diminution progressive de la vitesse de traitement de !’information pendant l’âge adulte, se manifestant notamment par des temps de réaction plus longs à des

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épreuves mentales. À ce facteur de base viendraient se greffer des facteurs complémentaires inhérents au vieillissement adulte normal. Différentes maladies, dont Γ incidence peut augmenter avec le vieillissement, renforceraient l’impact de ce mécanisme neurophysiologique de base, notamment les troubles cérébrovasculaires et cardiovasculaires, l’épilepsie, les dommages cérébraux, la maladie de Parkinson, les dépressions unipolaire et bipolaire, la schizophrénie et une moins bonne forme physique générale.

A ces facteurs fondamentaux d’origine biologique pourraient s’ajouter certaines variables psychologiques, comme la frustration et l’anxiété occasionnées par une performance moindre, qui contribueraient à la détériorer encore davantage. Toutefois, les chercheurs s’étant intéressés aux causes psychologiques potentielles sont peu nombreux et les résultats demeurent peu concluants. Une avenue de recherche future consisterait donc à manipuler, par le biais d’études plus solides, certaines variables psychologiques pertinentes, dont la frustration et l’anxiété, afin d’évaluer leur impact respectif sur les temps de réaction.

L’hypothèse secondaire de l’étude veut que les relations entre les temps de réaction moyens soient plus élevées en fonction de la nature verbale versus non verbale des tâches

mentales. Les différences dans les vitesses avec lesquelles les individus effectuent des opérations particulières pourraient alors refléter des différences dans l’efficience de quelques sous-systèmes spécifiques de traitement de !’information et non de tous les systèmes. Cette hypothèse de la spécificité de la vitesse de traitement de !’information n’exclut pas qu’il puisse exister à la base un mécanisme général à l’origine d’un ralentissement cognitif primaire. La proposition de Rabbitt (1996) résume bien notre pensée, à l’effet qu’en plus des différences dans la vitesse globale de traitement de Γinformation, lesquelles influeraient sur tous les domaines d’activités, il y aurait d’autres effets de vitesse associés aux différences individuelles dans les habiletés spécifiques.

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l’évolution des temps de réaction dans leur ensemble. Il est raisonnable de croire que !,ensemble des domaines d’activités puisse être affecté par un ralentissement cognitif global tout en

présentant des différences en fonction de leur nature, à savoir verbale ou non verbale suivant les études déjà réalisées et les résultats de la présente étude. Comme peu de chercheurs se sont intéressés à l’hypothèse de la spécificité de la vitesse de traitement de !’information, il serait fort pertinent que d’autres études d’envergure testent la nature des regroupements des temps de réaction en fonction des types de tâches mentales, en employant par exemple des évaluations intellectuelles différentes de celles déjà employées.

Par ailleurs, cette étude a impliqué un échantillon volumineux de participants, dont la grande homogénéité a permis de tirer des conclusions plus solides mais moins représentatives et généralisables à l’ensemble de la population. Une avenue de recherche future consisterait donc à réaliser une étude comparable auprès d’un échantillon présentant des variables

sociodémographiques plus hétérogènes. Une contribution théorique importante pourrait être apportée par la manipulation du sexe, de l’origine ethnique, du statut social et du revenu.

L’échantillon de cette étude était composé exclusivement d’hommes, à partir desquels deux principaux groupes d’âges ont été formés et contrastés (20-40 ans et 40-60 ans). Une

prochaine étude pourrait accroître l’étendue de son échantillon en impliquant aussi des personnes de 60 ans et plus, de sorte qu’un plus vaste éventail de la période de vie adulte serait représenté. Différents groupes d’âges pourraient être contrastés. Des analyses statistiques raffinées pourraient permettre d’examiner l’évolution des temps de réaction au cours de cette longue période de vie et le rythme de cette évolution à partir de 60 ans.

De façon plus générale, ce travail a permis de relever l’importante prise en compte de la vitesse de réponse dans les évaluations intellectuelles, qui trouve sa source dans la psychologie cognitive du traitement de !’information. Rappelons que plusieurs travaux empiriques ont montré

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l’existence d’un lien entre les variables de vitesse et !’intelligence. La rapidité à répondre des individus, enregistrée lors des évaluations intellectuelles, serait porteuse de renseignements additionnels relatifs à la performance aux épreuves. Elle pourrait notamment permettre de faire des inférences au sujet de la présence et du mode de fonctionnement de divers processus mentaux (Lohman & Rocklin, 1995). Étant donné l’importance du facteur de vitesse dans diverses

mesures des habiletés intellectuelles et le ralentissement cognitif caractéristique de l’âge adulte, il serait important d’envisager et de promouvoir l’entraînement cognitif comme moyen

d’optimaliser !’utilisation des ressources cognitives chez les adultes vieillissant, voire de prévenir jusqu’à un certain point l’évolution du ralentissement cognitif. Des recherches pourraient tester

les bienfaits généraux et spécifiques de l’entraînement cognitif à court et à plus long terme sur différents domaines d’activités.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

L’objectif général de la présente étude consistait à examiner l’évolution des temps de réaction pendant l’âge adulte, telle que rapportée par des auteurs comme Salthouse (1985). Elle visait par ailleurs à vérifier !’association des temps de réaction à certains types de tâches mentales en particulier. L’originalité de cette étude provenait du fait que peu de chercheurs s’intéressant à l’évolution des temps de réaction avaient réalisé des études auprès d’échantillons de personnes adultes. Conséquemment, peu de relevés littéraires rapportaient un ensemble de causes pour expliquer le ralentissement cognitif observé. Les résultats obtenus sont donc intéressants en ce qu’ils ont permis, à partir d’un échantillon d’envergure, de constater un ralentissement cognitif entre la période de vie adulte s’étendant de 20 ans à 40 ans et celle s’étendant de 40 ans à 60 ans. Les résultats permettent également de soutenir la proposition voulant que les temps de réaction soient associés à certains types de tâches mentales en particulier, en plus d’être affectés par un facteur général primaire de vitesse. Des études d’une envergure comparable impliquant un échantillon plus hétérogène de participants, une plus grande étendue d’âges adultes, la

manipulation de variables psychologiques pertinentes ainsi que l’examen des regroupements des temps de réaction en fonction de tâches mentales différentes de celles déjà employées, sont fortement recommandées.

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