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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Physico-chimistes en ligne !

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Academic year: 2021

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PHYSICO-CHIMISTES EN LIGNE !

Octav ENEA

Université de Poitiers

MOTS-CLÉS : PUBLICATIONS - PHYSICO-CHIMIE - INTERNET

RÉSUMÉ : La majorité des articles scientifiques et techniques publiés dans l’une des 100 000 revues professionnelles existantes aujourd’hui est destinée aux spécialistes alors que pour les enseignants, les étudiants ou les journalistes scientifiques l’accès à cette information demeure difficile. Nous souhaitons expérimenter ici un nouveau modèle de cyber-écriture à plusieurs niveaux pour les articles de synthèse en ligne, conçus pour la diffusion via Internet et le stockage numérique, avec un contenu plus attrayant par l’utilisation interactive du texte, son, images colorées, dessins d’ordinateur ou séquences vidéo, afin de favoriser la création de documents nécessaires à l’éducation scientifique des étudiants et du grand public.

SUMMARY: The largest part of technical and scientific papers issued in one of the 100,000 professional scientific journals existing today is mostly devoted to the specialists, while for teachers, students and scientific reporters the access to such specialized information remains difficult. We wish to experience here a new multilevel cyber-writing model for the on-line scientific reviews, conceived to ensure a large dissemination & easy storage via Internet, having a more attractive content by using in an interactive way text, sound, colour images, computer drawings or video sequences and thus more useful to produce the documents needed for the scientific education of students and of the public at large.

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1. INTRODUCTION

Actuellement, l’information scientifique et technique est publiée dans plus de 100 000 revues professionnelles dont 2000 seulement recouvrent 95% des articles cités [1]. Pour les chercheurs, dont l’activité est évaluée en fonction de l’importance de la revue et du nombre de citations, ces dernières deviennent incontournables, car cela assure notoriété, promotions et financement des recherches. Ainsi, pour évaluer les chercheurs qui se présentent aux concours d’entrée des organismes scientifiques (INSERM, CNRS,…) on compte les points attribués à leurs publications. Par exemple, un article publié dans Electrochimica Acta ne vaut que 1,5 points, c’est-à-dire la moitié de points attribués à un article paru dans Chemical Communications (3,1) ou dans Applied Catalysis (3,5). Dans la liste de revues disponible sur Internet (http://www.farmclin.com/farmclin/impactfactor.htm-2000) pour l’année 2000 on trouve toutes les cotations allant de Nature (28,4) et Science (23,6) jusqu’à Water Research Technology (0,6) ou Journal of Environmental Biology (0,06). Un chercheur qui publie dans les revues les plus prestigieuses a plus de chances de décrocher un poste, une promotion ou un financement.

La mise à jour du « top 50 » des revues scientifiques est faite par un organisme privé américain, l’ISI (Institute for Scientific Information) qui recense chaque année 12 millions d’articles parus dans 16 000 revues. Le SCI (Science Citation Index) quantifie le « facteur d’impact » de chaque revue sur la scène scientifique internationale car il indique le nombre de fois que l’article recensé a été cité. L’ISI permet donc de connaître aux organismes qui souhaitent évaluer un chercheur le nombre de fois que ses articles ont été cités par d’autres scientifiques. Mais, si aucune distinction n’est faite entre les bonnes et les mauvaises citations, un article publié dans une revue prestigieuse (comme, par exemple, les scoops sur la fusion froide, la mémoire de l’eau, etc.) qui est vivement critiqué (et donc cité aussi !) par la communauté scientifique, aura un index de citations élevé permettant à ses auteurs d’en profiter pour trouver des financements importants et continuer à faire des recherches… Ce système d’évaluation de la production scientifique conduit les chercheurs à publier le plus possible dans les revues les plus connues. L’adoption de la devise « publish or perish », « publier ou périr », par la communauté scientifique tout entière profite matériellement aux éditeurs des revues professionnelles (dont l’abonnement annuel peut s’élever à plus de 10 000 $) qui jouent un rôle primordial dans la gestion des carrières scientifiques et font d’énormes bénéfices (2,155 milliards de francs pour la maison d’éditions Elsevier en 1997, soit une marge bénéficiaire de 35%) [1]. En dépit des règles de confidentialité, des revues telles que Nature ou Science font parvenir aux journalistes scientifiques certains articles avant leur parution, avec des indications permettant de rédiger des scoops afin d’augmenter l’impact sur les médias et par conséquent les tirages.

L’apparition d’Internet constitue une alternative à l’hégémonie des revues professionnelles. Plus de 150 000 articles, sous forme de pré-tirages non évalués par des arbitres ont été publiés depuis 1991 sur le site du laboratoire de Los Alamos (http://fr.arXiv.org) qui compte environ 100 000 connexions par jour. Sur un autre site (http://preprint.chemweb.com) ouvert en septembre 2000, on enregistre plus de 100 articles dès les premiers 6 mois. Dans les deux cas, il s’agit toujours des articles destinés aux spécialistes, comme il le sont ceux diffusés via Internet par les versions en-ligne des revues

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professionnelles. Ces articles hautement spécialisés ne sont pas accessibles aux enseignants, aux étudiants ou aux journalistes et contribuent donc très peu à la culture scientifique indispensable pour former des citoyens aptes à comprendre et à maîtriser un environnement technologique complexe en évolution permanente. Or, de nombreux physico-chimistes souhaitent que cette situation change : c’est à leur intention que nous avons conçu le modèle de document décrit plus bas.

2. UN MODÈLE DE CYBER-ÉCRITURE À NIVEAUX MULTIPLES

Les outils multimédia actuellement disponibles permettent la réalisation des documents scientifiques dont le contenu, rendu plus convivial grâce aux mots actifs et à la navigation interactive, soit accessible à différents niveaux de compréhension, allant de celui des spécialistes et jusqu’à celui des étudiants. C’est pourquoi, enrichis de l’expérience acquise (écriture de scénarios, traitement des sons et images, etc.) lors de la réalisation d’une vingtaine de films scientifiques illustrant les recherches les plus avancées en microscopie, catalyse, technologies solaires ou électrochimie, nous sommes maintenant en train de réaliser des documents plus adaptés à la diffusion sur Internet, conçus au moyen de liens introduits au sein de textes, schémas et images fixes ou animées, afin de permettre une navigation interactive. En 1998 nous avons présenté au Japon une communication dans laquelle la décontamination solaire de l’eau était décrite dans un document interactif destiné aux spécialistes en photo-électrochimie [2]. Ensuite, deux documents pédagogiques, l’un sur les technologies solaires [3] et l’autre sur l’utilisation des énergies renouvelables dans les différentes régions du globe [4], ont été conçus et évalués en situation de classe avec des lycéens avant leur intégration dans une banque d’images et scénarios pédagogiques (BIPS) librement disponibles sur Internet. Enfin, un nouveau modèle de cyber-écriture [5] a été présenté et discuté avec Robert CAILLIAUD, le co-inventeur de l’Internet et les autres participants de la 6e Conférence Internationale PCST2001 qui a eu lieu au CERN en Janvier 2001.

Notre objectif actuel est de réaliser des documents scientifiques en ligne concernant la physico-chimie afin d’illustrer, grâce à plusieurs exemples, la manière dont on peut les concevoir afin que d’autres chercheurs puissent suivre l’exemple. Il s’agit de rédiger des articles de synthèse à plusieurs niveaux : - étudiants et journalistes scientifiques - enseignants et non-spécialistes - spécialistes dans le domaine. Dès lors, grâce à leur style concis mais interactif, à un contenu rendu attrayant par la présence du son et d’images en couleurs (fixes ou animées, simulations, séquences vidéo), à la possibilité d’une mise à jour facile et d’un stockage numérique, ces mises au point dans différents domaines de la physico-chimie, pourraient servir pour créer des articles de vulgarisation pour les journaux et des documents pédagogiques pour l’enseignement. Ils pourraient être disponibles sur Internet sur les sites des Universités ou des institutions de recherche (CNRS, INSERM…) auxquels appartiennent les chercheurs ou sur d’autres sites (ULISSE, SciDev.Net, Biomedia) actuellement en train de se développer [6-8]. Il est important que ces articles de synthèse suivent le canevas (résumé, partie expérimentale, discussion des résultats, conclusions et perspectives) de la majorité des publications

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scientifiques et que les outils multimédia requis ne soit pas trop compliqués, pour que des scientifiques adoptent le modèle proposé, l’améliorent et réalisent leurs propres contributions.

La première page doit d’abord permettre de choisir entre une langue internationale telle que l’anglais et celle des auteurs (Français, Espagnol, Italien, etc.) ce qui permettrait une meilleure visibilité et valorisation de leurs travaux sur le plan national. Un court (20 à 30 secondes) message sonore peut donner des indications utiles pour l’exploration du document afin d’en tirer le maximum et d’éviter un « surfing » réducteur. La présentation de la première page, doit permettre un choix rapide (grâce aux mots actifs) parmi les chapitres et les thèmes développés. Les noms des auteurs doivent être « actifs » afin d’accéder à leur pages Internet ou les contacter par courrier électronique. De même, leurs adresses doivent contenir les noms actifs de leurs Universités ou organismes de recherche pour permettre un accès rapide à leur sites Internet si l’on souhaite en savoir plus sur leur environnement scientifique. Enfin, l’introduction de mots-clés actifs permettrait non seulement la constitution des banques de données (comme c’est le cas pour les publications actuelles), mais aussi d’obtenir rapidement quelques indications importantes (principales revues, références de livres ou mises au point, principaux congrès nationaux et internationaux de l’année) pour le domaine en question. La structure et le contenu de cette première page sont indiqués plus bas dans un exemple où les mots actifs sont soulignés.

Page N° 1

Français Anglais

Titre général (Décontamination de l’eau)

Chapitres (Photocatalytique, Catalytique, Electrochimique, Biologique)

Titre du Chapitre (Décontamination photocatalytique de l’eau)

Thèmes (Photo-Fenton, Suspensions de TiO2, Photoanodes de Ti/TiO2

Titre du thème (Photoanodes de Ti/TiO 2 pour la décontamination solaire de l’eau)

Auteurs (Sixto MALATO et Octav ENEA*) et adresses Plataforma Solar de Almeria, CIEMAT, 04200 Tabernas, Espagne *UMR 6503 CNRS, Université de Poitiers, 86022 Poitiers, France

Mots-clés : environnement, solaire, photoanodes, pesticides

La seconde page doit contenir un bref résumé (8 lignes) contenant la motivation des recherches entreprises, l’énumération des méthodes expérimentales utilisées, les principaux résultats obtenus et leurs éventuelles applications. Dans l’introduction qui suit à la même page on doit faire le point sur les

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recherches effectuées sur le sujets et sur les raisons (fondamentaux, économiques) qui les ont justifié, indiquer les techniques mises en œuvre et les objectifs envisagés. La présence de mots actifs et des liens hypertexte permet d’illustrer par des tableaux, schémas ou images une situation économique donnée et d’expliquer brièvement les principes des méthodes expérimentales utilisées à l’intention des étudiants, des enseignants et des autres non-spécialistes. L’utilisation de numéros actifs pour les références permet un accès direct aux travaux antérieurs cités dans la liste : articles dans les revues, livres ou sites Internet.

La troisième page est consacrée à la partie expérimentale. Elle doit décrire brièvement les préparations (catalyseurs, électrodes, etc.) utilisées, les montages, les appareillages et le mode opératoire. Grâce aux mots actifs on peut accéder à tous les détails exigés par les spécialistes.

La quatrième page doit contenir les principaux résultats illustrés par une ou deux figures ou tableaux accompagnés des interprétations respectives, de sorte que les non-spécialistes puissent en prendre rapidement connaissance. Une discussion détaillée de l’ensemble des résultats obtenus doit être accessible aux spécialistes grâce aux mots actifs et aux liens hypertexte.

La cinquième page doit contenir des conclusions et perspectives où l’on explique à l’intention des non-spécialistes l’importance des résultats obtenus, leur éventuelle applicabilité ainsi que la poursuite envisagée des recherches. Des mots actifs peuvent permettre d’accéder aux détails requis par les spécialistes. La liste des références données dans la même page doit permettre, grâce à leurs numéros actifs, de lire le titre intégral de l’article ou de l’ouvrage et même le paragraphe cité ou de connaître le site Internet d’une revue spécialisée en ligne, ou l’adresse de l’éditeur qui a publié le livre.

3. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Nous proposons donc à l’intention des physico-chimistes et des autres chercheurs le modèle d’un nouveau type de documents scientifiques dont le contenu, rendu plus attrayant par l’utilisation de texte, son, images colorées, simulations ou séquences vidéo serait accessible de manière interactive à plusieurs niveaux de lecture, allant de celui des étudiants et jusqu’à celui des spécialistes. La diffusion en ligne de tels documents sur les sites des Universités, organismes de recherche, etc., devrait mieux faire connaître les travaux de leurs auteurs et favoriser les échanges d’opinions, les contacts et les collaborations. D’autre part, la possibilité d’accès gratuit et de stockage numérique pour les enseignants et les journalistes scientifiques devrait faciliter la création de documents pédagogiques ou de vulgarisation et donc aboutir à une meilleure valorisation de la recherche.

Nous sommes actuellement en train de réaliser un document sur le traitement des eaux industrielles afin de tester les propriétés cognitives du modèle auprès de toutes les catégories ciblées de lecteurs. Ensuite, nous comptons aborder d’autres sujets de physico-chimie tels que celui des méthodes physiques d’étude des processus catalytiques, faire valider leur contenu et les faire tester par des spécialistes en gestion cognitive des documents multimédias auprès d’un échantillonnage représentatif du public visé avant leur diffusion sur Internet. Si d’autres physico-chimistes suivent l’exemple, cela peut conduire à une meilleure valorisation de leurs recherches, à une médiatisation plus large, à une

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plus grande notoriété et à tout ce que cela peut apporter concernant les carrières des chercheurs et le financement de leurs recherches. Et si des physico-chimistes se mettent « en ligne », on peut espérer que d’autres chercheurs vont adopter une démarche qui mettra en cause le système actuel, si critiqué, d’évaluation de l’activité scientifique.

BIBLIOGRAPHIE

[1] PLÉVERT R., CUILLIERIR P., DE BREM P., Publier ou périr, Eurêka, 2000, 61(6).

[2] ENEA O., Multimedia tools for electrochemists, Proc. 49th ISE Meeting, Kitakyushu, Japan (1998).

[3] CERISIER J.-F., ENEA O., Technologies solaires : scénarios pédagogiques issus d’une collaboration entre scientifiques et enseignants, Actes JIES XXI, 1999, 135-140.

[4] ENEA O., Technologies solaires sur Internet, Actes JIES XXI, 1999, 57-62.

[5] ENEA O., Multilevel cyber-writing for the dissemination of scientific and technical information on the web, Proc PCST, 2001, à paraître.

[6] DICKINSON D., Science, the Press and the Public : Impact on Public Opinion, Proc. PCST, 2001, à paraître.

[7] CERRATO S., ULISSE : in the net of science, Proc. PCST, 2001, à paraître.

Références

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