• Aucun résultat trouvé

Rapport provisoire. Impact de la loi NOTRe sur le paysage de l'organisation territoriale des services d'eau et d'assainissement.Analyse de la trajectoire du changement pour 6 départements (axe 2)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Rapport provisoire. Impact de la loi NOTRe sur le paysage de l'organisation territoriale des services d'eau et d'assainissement.Analyse de la trajectoire du changement pour 6 départements (axe 2)"

Copied!
75
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02607226

https://hal.inrae.fr/hal-02607226

Submitted on 16 May 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Rapport provisoire. Impact de la loi NOTRe sur le

paysage de l’organisation territoriale des services d’eau

et d’assainissement.Analyse de la trajectoire du

changement pour 6 départements (axe 2)

C. Wittner

To cite this version:

C. Wittner. Rapport provisoire. Impact de la loi NOTRe sur le paysage de l’organisation territoriale des services d’eau et d’assainissement.Analyse de la trajectoire du changement pour 6 départements (axe 2). irstea. 2017, pp.74. �hal-02607226�

(2)

1/74

Programme 2016/2018 - Action n° 92

Impact de la loi NOTRe sur le

paysage de l’organisation

territoriale des services d’eau et

d’assainissement

Projection et analyse du paysage

administratif au 1

er

janvier 2020 (axe 2)

Statut du document : rapport intermédiaire v1

Christophe WITTNER

(UMR GESTE ENGEES-IRSTEA)

(3)
(4)

3/74

A

UTEURS

Christophe WITTNER, ingénieur spécialisé en gestion des services publics d’eau et

d’assainissement, christophe.wittner@irstea.fr

C

ORRESPONDANTS

AFB : Eric Bréjoux, Direction de la Connaissance et de l’Information sur l’Eau,

eric.brejoux@afbiodiversite.fr

Droits d’usage : accès libre Niveau géographique : national Couverture géographique : France

(5)

4/74

S

OMMAIRE

1.

 

Introduction ... 7

 

2.

 

Eau et assainissement : les dispositions de la loi NOTRe ... 7

 

3.

 

Présentation des six départements enquêtés ... 8

 

4.

 

Premiers enseignements ... 9

 

4.1.

 

Une succession de réformes difficiles à enchaîner ... 9

 

4.2.

 

Eau potable : une rationalisation souvent conflictuelle teintée de

leadership politique ... 9

 

4.3.

 

Assainissement : une réforme territoriale consensuelle avec des

difficultés ultérieures de mise en œuvre ... 9

 

4.4.

 

Une ressource en eau objet de convoitises ... 9

 

4.5.

 

Des grands syndicats déstabilisés ... 9

 

4.6.

 

Une réforme qui suscite de nombreuses inquiétudes en zone rurale

mais sur fond de prise de conscience de la nécessité de professionnalisation

9

 

4.7.

 

Concurrence territoriale entre EPCI-FP et syndicat mixte : une

coexistence qui reste à stabiliser ... 9

 

4.8.

 

Un ajustement du prix de l’eau qui inquiète ... 9

 

4.9.

 

La différentiation tarifaire et la convergence des prix de l’eau : quel

modèle de solidarité au sein des périmètres d’exercice des compétences ? . 9

 

4.10.

 

Des effets d’aubaine parfois éloignés de l’intérêt général ... 10

 

4.11.

 

Des dimensions techniques en arrière-plan des décisions politiques

qui refont irruption lors de la mise en œuvre du SDCI ... 10

 

4.12.

 

Un assouplissement de la loi NOTRe qui pousse à la

procrastination ? ... 10

 

5.

 

Conclusion ... 10

 

6.

 

Glossaire ... 11

 

7.

 

Sigles & Abréviations ... 11

 

8.

 

Bibliographie ... 12

 

9.

 

Table des illustrations ... 13

 

10.

 

Annexes ... 14

 

10.1.

 

Annexe 1 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas de la

Haute-Garonne ... 14

 

Résumé ... 14

 

La situation initiale : quelques intercommunalités fortes dans un territoire très hétérogène

... 14

 

Présentation générale du territoire et du petit cycle ... 14

 

Une disparité Nord‐Sud ... 14

 

Des services de l’Etat mobilisés sur la GEMAPI ... 17

 

Un Conseil départemental qui maintient son engagement mais le recentre ... 17

 

Focus sur quelques acteurs clefs ... 17

 

Toulouse Métropole... 18

 

Le syndicat départemental : Réseau 31 ... 18

 

(6)

5

Trois grands syndicats ruraux et une institution interdépartementale historiques ... 20

 

D’une organisation territoriale à l’autre ... 20

 

La conduite de la rationalisation ... 20

 

Un pilotage préfectoral ... 20

 

La Socle ou les logiques de rationalisation « vus d’en haut » ... 22

 

Tableau de la recomposition ... 23

 

Points de frictions et d’interrogations ... 23

 

La CA du Muretain ... 23

 

Réseau 31 ... 23

 

Les syndicats ... 24

 

10.2.

 

Annexe 2 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas de la

Haute-Saône ... 25

 

10.3.

 

Annexe 3 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas du

Maine-et-Loire ... 31

 

1. Le Maine‐et‐Loire : un département avec une volonté « intégrationniste » forte

... 31

 

1.

 

Un contexte institutionnel marqué par des regroupements administratifs

pluriels ... 31

 

2.

 

Des périmètres d’exercice des compétences « eau » et « assainissement » à

rationaliser ... 32

 

3.

 

Un enjeu central : la gestion de la ressource en eau et de la production d’eau

34

 

2. Des entretiens collectifs pour cerner les enjeux de la mise en œuvre à l’échelle

du département ... 36

 

1.

 

Compétences « assainissement » et « eau potable » : des transferts aux

trajectoires dissemblables ... 36

 

2.

 

Le Syndicat Départemental : une idée de structuration partagée ? ... 37

 

3.

 

Des difficultés pratiques dans la mise en œuvre du SDCI ? ... 38

 

10.4.

 

Annexe 4 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas du

Rhône 39

 

Résumé ... 39

 

Introduction ... 39

 

Grandes caractéristiques du Rhône ... 40

 

Une structuration des services d’AEP à prédominance syndicale ... 40

 

La structuration des services d’assainissement ... 42

 

Une culture mutualiste ... 43

 

Les principaux enjeux actuels rencontrés par les services d’eau et

d’assainissement ... 44

 

Début de mise en place de la Loi NOTRe ... 44

 

Historique de mise en place ... 44

 

Le portage de la réforme par la DDT ... 45

 

La proposition de la DDT ... 46

 

Pour l’eau potable ... 46

 

Pour l’assainissement ... 49

 

La réaction des « territoires » ... 49

 

Pour l’organisation de l’AEP ... 49

 

Pour l’organisation de l’assainissement (collectif et non collectif) ... 51

 

Les motifs d’opposition au projet de restructuration des services ... 51

 

Conclusion ... 54

 

(7)

6

Annexes ... 55

 

Annexe n°1. L’organisation de l’eau Potable et de l’assainissement dans le Rhône

(2017) ... 56

 

Annexe n°2 : Les avantages perçus de la loi NOTRe (résultats de l’enquête) ... 58

 

Annexe 3 : Liste des personnes interviewées ... 59

 

10.5.

 

Annexe 5 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas de la

Vendée 60

 

10.6.

 

Annexe 6 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas de la

Lozère 65

 

(8)

7

1. Introduction

Le transfert obligatoire des compétences eau potable at assainissement aux communautés de communes et aux communautés d’agglomération au plus tard le 1er janvier 2020 implique un bouleversement radical du paysage de la gouvernance des services publics. Avec un maillage territorial assuré par environ 35 000 services, la rationalité du territoire d’exercice des compétences du petit cycle de l’eau n’est pas au rendez-vous et le législateur a décidé d’accélérer le mouvement jugé trop lent de réduction du nombre de collectivités et d’augmentation de leur taille. Cet impératif de rationalisation était rappelé de longue date par la Cour des Comptes ou des rapports parlementaires dans un paysage où l’échelle communale domine encore aussi bien pour l’eau potable (73,8% des structures) que pour l’assainissement collectif (88,5% des structures), alors que la compétence assainissement non collectif relève pour 34 % des structures des compétences exercées par les EPCI-FP.

La prise de compétence obligatoire pour les métropoles et les communautés urbaines à favoriser l’émergence de pôles urbains de l’eau qui tendent à dominer le paysage de l’organisation administrative dans les départements concernés. Même si de grandes structures syndicales viennent structurés ici ou là l’organisation du petit cycle de l’eau, force est de constater que le monde rural et plus spécifiquement les départements très ruraux sont restés à l’échelle réglementaire de base d’exercice des compétences, c’est-à-dire la commune. Cette échelle est aujourd’hui aux antipodes de celle permettant de faire face aux défis à relever dans les prochaines décennies (assurer la qualité de l’eau, améliorer les performances, assurer une régulation efficiente, mettre en œuvre une gestion patrimoniale des infrastructures,…).

La présente étude ambitionne de caractériser et d’analyser les trajectoires du changement de six départements initiés par la loi NOTRe en interrogeant des acteurs clés du processus afin d’identifier les enjeux différenciés des territoires, les déterminants des prises de compétence, les relations entre les acteurs et leur positionnement, les implications de la réforme des périmètres de gouvernance. Les départements retenus sont la Lozère, la Haute-Saône, La Vendée, le Maine-et-Loire, la Haute-Garonne et le Rhône. Des informations émanant d’autres territoires seront également mobilisées pour enrichir l’étude et avoir une connaissance plus riche des modalités de mise en œuvre de la loi NOTRe et de ses conséquences.

2. Eau et assainissement : les dispositions de la loi NOTRe

La loi Notre du 7 août 2015 prévoit le transfert obligatoire des compétences eau potable et assainissement aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre au plus tard le 1er janvier 2020. Les syndicats existants pourront perdurer à la condition expresse que leur périmètre soit à cheval sur celui d’au moins trois EPCI-FP. La représentation des EPCI-FP au sein de ces syndicats transformés juridiquement en syndicat mixte se fait par mise en œuvre de mécanisme de représentation-substitution. Au moment de ce transfert aux EPCI-FP, les compétences eau et assainissement sont considérées comme non divisible. Cependant le transfert partiel des compétences eau ou assainissement sont possible d’un EPCI-FP à un syndicat mixte. Ainsi des syndicats de production d’eau ou de traitement des effluents pourront perdurer même si pour les EPCI-FP adhérents cela ne concerne qu’une partie de leur territoire, et à condition de respecter bien entendu la règle commune (périmètre à cheval sur trois EPCI-FP).

Il est précisé que les compétences sont transférées globalement aux EPCI-FP sans fractionnement géographique ou territorial. Pour la compétence assainissement en version « loi NOTRe », elle englobe désormais l’assainissement collectif, l’assainissement non collectif et l’assainissement des eaux pluviales. Dans le cas de la métropole du Grand Paris, un dispositif réglementaire a été créé : les compétences eau et assainissement seront exercées par onze EPT (établissements publics territoriaux) et par la commune-territoire de Paris. Pour ce commune-territoire, et jusqu’au 31 décembre 2017, l’EPT se substitue aux communes ou

(9)

8

aux EPCI-FP adhérents à des syndicats. Après cette date, l’EPT est retiré de plein droit des syndicats concernés, ce qui pose la question de leur pérennité, ou en cas de maintien de ces syndicats de leur nouveau périmètre de gouvernance. Cette incertitude touche de grande structure syndicale comme le SEDIF (Syndicat des Eaux d’Ile-de-France) et le SIAAP (Syndicat Intercommunal d’Assainissement de l’Agglomération Parisienne.

3. Présentation des six départements enquêtés

Le choix des six départements de l’échantillon des territoires enquêtés a été réalisé sur la base des caractéristiques exogènes aux services du petit cycle de l’eau (caractère rural ou urbain, contexte de mobilisation de la ressource en eau), de l’organisation existante des compétences du petit cycle de l’eau (grand pôle urbain, syndicat de production, échelon communal majoritaire), de dispositions particulières du SDCI ou de situation de tension ou de coopération préalablement identifiées, de positionnement des acteurs clé (Préfecture, Conseil Départemental, DDT, …). Les territoires et leurs caractéristiques sont présentés dans le tableau 1.

Tableau 1 : Présentation de l’échantillon de départements enquêtés

Département Urbain/rural Enjeux ressource en eau

Structuration initiale Acteurs clés pour l’élaboration et mise

en œuvre des SDCI

Lozère Ultra-rural Enjeux quantitatifs et qualitatifs localisés – Nombre important de petits captages

Echelle communale très dominante pour l’aep et l’ac

CD : un

accompagnement avorté

Haute-Saône Ultra-rural Enjeux quantitatifs et qualitatifs localisés -Nombre important de petits captages

Echelle communale très dominante pour l’aep et l’ac

CD très investi

Vendée Rural Très fort enjeu quantitatif - proportion très élevée de ressources superficielle Syndicat départemental pour la distribution + 11 syndicats de production. AC : très communal Vendée Eau

Maine-et-Loire Rural Fort enjeux de sécurisation et de rationalisation (majorité de ressources superficielles)

aep : déjà bien rationalisé (43 unités) ; asst encore très communal

DDT (ancien de l’IP) + étude départementale initiée par la préfecture, financée par l’AE et portée par le CD

Haute-Garonne

Urbain avec une partie rural

Majorité de ressources en eau superficielles -

Deux (aep) ou trois (asst) pôles urbains avec de grands syndicats et des communes isolées.

Procédure cloisonnée pilotée par la Préfecture

Rhône Urbain avec une partie rurale

Fort enjeu quantitatif Enjeux qualitatif ponctuels

aep : une métropole et des syndicats, notamment de production ; asst très communal. DDT (ancien de l’IP) : initiation et portage

(10)

9

4. Premiers enseignements

Quelques premiers enseignements peuvent être tirés des enquêtes 2017 (cf. annexes) qui seront développés et enrichis début 2018.

4.1. Une succession de réformes difficiles à enchaîner

4.2. Eau potable

: une rationalisation souvent conflictuelle teintée de

leadership politique

4.3. Assainissement

: une réforme territoriale consensuelle avec des

difficultés ultérieures de mise en œuvre

4.4. Une ressource en eau objet de convoitises

4.5. Des grands syndicats déstabilisés

4.6. Une réforme qui suscite de nombreuses inquiétudes en zone rurale mais

sur fond de prise de conscience de la nécessité de professionnalisation

4.7. Concurrence territoriale entre EPCI-FP et syndicat mixte

: une

coexistence qui reste à stabiliser

4.8. Un ajustement du prix de l’eau qui inquiète

4.9. La différentiation tarifaire et la convergence des prix de l’eau : quel

modèle de solidarité au sein des périmètres d’exercice des compétences ?

(11)

10

4.10. Des effets d’aubaine parfois éloignés de l’intérêt général

4.11. Des dimensions techniques en arrière-plan des décisions politiques qui

refont irruption lors de la mise en œuvre du SDCI

4.12. Un assouplissement de la loi NOTRe qui pousse à la procrastination ?

5. Conclusion

Au regard de la compétence GEMAPI, la mise en œuvre des dispositions de la loi NOTRe dans le champ du petit cycle de l’eau a pu apparaître comme facile pour certains. Le volet 2017 des enquêtes départementales démontre qu’il n’en est rien et il apparaît que le big bang territorial sera suivi de nombreuses répliques sismiques. La déstabilisation des grands syndicats, les effets de la réforme sur le prix de l’eau, l’appropriation ou la tentative d’appropriation de la ressource en eau comme affirmation de nouveaux leaderships territoriaux, les territoires ultra ruraux qui découvrent la gestion à l’échelle intercommunale, sont autant de dimensions d’une réforme aux effets complexes et aux changements forts qui oscille entre dimensions techniques et financières d’une part, et kriegsspiel politique d’autre part. Les nouveaux équilibres de l’organisation territoriale sont provisoires et évolueront au gré des rapports de force, de la découverte par les EPCI-FP des réalités et des spécificités de compétences techniques avec des budgets dédiés ou d’ajustements de frontières nécessaires pour un exercice optimal et efficient des compétences.

(12)

11

6. Glossaire

RS : la représentation substitution est mécanisme automatique mis en œuvre lors d’un

transfert de compétence de communes à une communauté lorsque la compétence avait

déjà été transférée à un syndicat qui perdure. Dans ce cas les délégués communaux au

sein de l’assemblée délibérante du syndicat sont de facto remplacés par des délégués

désignés par la communauté.

7. Sigles & Abréviations

AC : Assainissement collectif

ANC : Assainissement non collectif

AEP : Alimentation en eau potable

ASST : Assainissement

CA : Communauté d’agglomération

CC : Communautés de communes

CU : Communauté urbaine

EPCI : Etablissement public de coopération intercommunale

EPCI-FP : Etablissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre

EPT : Etablissement public territorial (dans le cadre de la métropole du Grand Paris)

RS : représentation-substitution

SDCI : Schéma départemental de coopération intercommunale

Syndt : Syndicat (catégorie qui regroupe les syndicats à vocation unique, les syndicats à

vocation unique, les syndicats mixtes ouverts ou fermés, …)

(13)

12

8. Bibliographie

COUR DES COMPTES, décembre 2003, la gestion des services publics d’eau et

d’assainissement,

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/034000735/index.shtml, 186 p.

(14)

13

9. Table des illustrations

(15)

14

10.

Annexes

10.1. Annexe 1 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas de

la Haute-Garonne

Résumé 

La Haute‐Garonne est un département globalement urbain avec une très forte concentration de sa  population (70%) dans l’aire urbaine toulousaine située dans le Nord du territoire. Globalement, le petit  cycle est structuré autour de deux (eau potable) ou trois (assainissement) pôles urbains, d’un syndicat  départemental de création récente (2010), de trois grands syndicats ruraux ancrés de longue date dans le  territoire et de quelques dizaines de petites structures syndicales ou de communes isolées. Les enjeux  d’eau sont plutôt d’ordre qualitatif et concernent surtout le sud rural. Le Département a maintenu son  engagement  historique  dans  le  petit  cycle  malgré  les  difficultés  financières  et  a  même  récemment  engagé la réalisation d’un SDAEP. Le syndicat départemental SMEA31 / RESEAU31, issu du Département  mais  progressivement autonomisé par rapport à lui, a hérité d’un lancement au forceps d’un portefeuille  de  compétences  assez  disparate.  La  réforme  loi  NOTRe  a  été  conduite  de  manière  relativement  autonome par la Préfecture, suivant un double cheminement technique et politique, avec le souci affiché  de ne pas dissoudre trop de syndicats afin d’éviter les situations inextricables sur le plan technique et  humain  (reprise  des  personnels  et  du  patrimoine)  mais  aussi  afin  de  ne  pas  imposer  aux  nouvelles  communautés de communes des compétences nouvelles alors que leurs priorités résident plutôt dans  leur organisation interne et la préparation de la Gemapi. La réforme a conduit à ce jour à l’émergence de  concurrents potentiels pour le syndicat départemental, notamment dans le secteur du Muretain avec la  communauté d’agglomération et un syndicat issu de la fusion de plusieurs structures préexistantes ; dans  ce contexte, le syndicat  « repart à l’offensive » pour consolider sa position. A l’Est du département, le  devenir  de  l’institution  interdépartementale  et  du  syndicat  des  eaux  de  la  Montagne  Noire  sera  également à suivre.   

La situation initiale : quelques intercommunalités fortes dans un territoire 

très hétérogène 

Présentation générale du territoire et du petit cycle 

Une disparité Nord‐Sud 

La  Haute‐Garonne  est  un  département  globalement  urbain  avec  une  très  forte  concentration  de  la  population dans l’aire urbaine toulousaine : sur 1,3 millions d’habitants que compte le département, 710  000 résident dans la métropole toulousaine, 116 000 dans la CA du Muretain et 74 000 dans la CA  Sicoval, ce qui représente 70% de la population totale. Cette concentration démographique est l’un des  traits qui distinguent un Nord urbain et un Sud plus rural et montagneux, en stagnation voire en déclin  démographique, globalement moins riche avec de notables exceptions concernant St‐Gaudens, St‐Girons 

(16)

15

et Bagnières de Luchon. La loi de Réforme des collectivités territoriales de 2010 a permis une couverture  complète du territoire par un ensemble de 36 EPCI‐FP représentés dans le carte extraite du SDAEP,  présentée en page suivante.    En matière d’approvisionnement en eau, « le département de la Haute‐Garonne se caractérise par des  ressources  en  eau  très  variées,  souvent  situées  hors  du  département  et  partagées  avec  d’autres  départements et dont la garantie est très variable. (…) Le département de la Haute‐Garonne est d’ailleurs  en  grande  partie  classé  en  zone  de  répartition  des  eaux.  L’approvisionnement  en  eau  potable  du  département est assuré à plus de 80 % par des prélèvements effectués en eau superficielle. Bien que les  volumes  prélevés  soient  faibles  au  regard  des  débits,  y  compris  en  période  de  crise,  une  vigilance  particulière est exercée sur l’aspect qualité des eaux notamment en raison de l’augmentation de la  température de l’eau brute. Le risque principal de pénurie en eau potable est rencontré en zone de  montagne au niveau des petits captages. L’enjeu est donc de gérer la ressource afin d’éviter des pénuries  trop fréquentes (…). L’objectif affiché par le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux est  qu’il y ait de l’eau ‘pour tout le monde’ plus de 8 années sur 10 »1 ( cf. carte page suivante).   Globalement, le petit cycle est structuré autour de deux (eau potable) ou trois (assainissement) pôles  urbains,  d’un  syndicat  départemental,  de  trois  grands  syndicats,  de  quelques  dizaines  de  petites  structures syndicales souvent avec des compétences partielles, ou encore de communes isolées. Les  enjeux d’eau sont plutôt d’ordre qualitatif et concernent plutôt le sud rural. Beaucoup d'élus du sud du  département sont décrits comme « attachés viscéralement à leur source et à leur service » ; le Sud, nous  a dit un interlocuteur, c’est « un clocher, une source, dix fusils. Il y a beaucoup de maires très impliqués  qui ne comprennent pas pourquoi ils aideraient leurs voisins » ; très peu de collectivités du Sud du  département ont élaboré un schéma directeur d’AEP. 

1 http://www.haute-garonne.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et- technologiques/Eau-et-assainissement/La-ressource-en-eau/Prelevements-d-eau/Presentation-de-la-ressource-en-eau-en-Haute-Garonne

(17)

16

 

(18)

17/74

 

Des services de l’Etat mobilisés sur la GEMAPI 

Globalement  la  DDT  s’est  désinvestie  du  champ  de  l’eau  potable,  elle  reste  présente  dans  celui  de  l’assainissement, dans le suivi de SISPEA et surtout les forces sont mobilisées sur la GEMAPI. 

Un Conseil départemental qui maintient son engagement mais le recentre 

Le Conseil Départemental est historiquement engagé à la fois dans le grand cycle (il est copropriétaire  d’ouvrages, de volumes d’eau, membres de diverses institutions qu’il subventionne…) et dans le petit  cycle. La logique qui semble avoir prévalu assez longtemps est une classique logique de guichet, assumée  au  nom  d’un  « non  interventionnisme »  du  Département  dans  les  choix  des  élus  locaux :  « les  élus  prenaient  leur  ticket  et  ensuite  ils  réfléchissaient  au  projet ».  Le  Département  avait  par  ailleurs  développé  depuis  les  années  50  un  puissant  service  technique2,  qui  a  été  externalisé  depuis  et  transformé en un syndicat mixte, SMEA‐31 également appelé Réseau 31.  

Le Département a maintenu son engagement dans le petit cycle malgré les difficultés financières3, mais  en le recentrant : « il y a une nouvelle gestion des subventions, plus ciblées et avec des conditionnalités.  On veut éviter le saupoudrage. On a un nouveau règlement des aides, on incite les élus à faire des études  [schémas  directeurs]  et  on  ne  finance  que  ce  qui  est  prévu  dans  les  schémas »,  explique  ainsi  un  interlocuteur du CD. Le changement à la tête du CD semble avoir joué un rôle dans cette réorientation.  Cet engagement est confirmé par le lancement de l’élaboration d’un SDAEP en 2014, un des objectifs  étant  précisément  de  mieux  prioriser  et  conditionner  les  subventions.  La  phase  I  a  consisté  en  un  important travail de recueil de données (et également recueil des plans des réseaux), sans interactions  avec  la  DDT  et  avec  des  relations  difficiles  avec  RESEAU  31.  Les  quatre  réunions  décentralisées  de  présentation de l'état des lieux, organisées en 2017, ont été l'occasion pour de multiples structures  d'apprendre ce qui se faisait chez leurs voisins : « en réunion, un élu a appris qu’il ne vendrait plus d’eau  à un syndicat client, ça a jeté un froid… » se souvient ainsi un agent du CD. L’étude se poursuit avec une  phase II de prospective (population/ressource) et une phase III d’élaboration de scénarios. 

Focus sur quelques acteurs clefs 

La carte ci‐dessous, extraite du SDAEP, illustre l’état actuel des principales structures d’AEP au regard des  nouveaux périmètres des EPCI‐FP. On décrit ci‐après quelques acteurs clefs. 

2

D’abord pour l’irrigation, étendu ensuite à l’eau potable et à l’assainissement.

3

Les aides avaient d’abord baissé puis suite aux réactions elles sont remontées. Le budget primitif 2017 faisait état de 14M€ de crédits pour l’eau et l’assainissement, dont 1,84 M€ de subventions accordées aux communes dans le cadre de la programmation Eau et Assainissement et 3,95 Me aux autres collectivités.

(19)

18/74   Toulouse Métropole  L’intercommunalité toulousaine est assez récente : elle démarre par un district de 13 communes en  1992, et devient communauté d’agglomération en 2001 exerçant la compétence assainissement. Ce n’est  qu’avec la création de la communauté urbaine en 2009 que l’eau potable devient une compétence  intercommunale, ce qui ne sera pas sans répercussion sur le service départemental d’assistance et sa  transformation en syndicat (cf. infra). Notons enfin que la CU est devenue une métropole en 2014,  comptant aujourd’hui 37 communes :   ‐ Pour l’eau potable, une majorité de communes sont gérées en régie, mais la présence de la  délégation est significative (12 communes, dont Toulouse elle‐même en concession avec Veolia  jusqu’en 2020) ; un schéma directeur devrait être terminé en 2017 ;  ‐ Pour l’assainissement, une très grande majorité de communes sont en régie, seules 3 communes  sont en délégation (dont là encore Toulouse avec Veolia) ; un schéma directeur d’assainissement  est en cours d’élaboration4.  Le syndicat départemental : Réseau 31  Ce syndicat, issu du service technique départemental, s’est développé en deux grandes étapes :  ‐ il y a d’abord eu la décision d’externalisation, concomitante à la montée en puissance de la métropole  toulousaine dans le petit cycle : « le service avait pas mal d’activité sur le territoire de la métropole, puis  on a compris que notre avenir n’était plus sur ce territoire, qu’il fallait une autre perspective et il y a eu  un écho favorable des services de l’Etat pour un syndicat départemental », explique le directeur du R31 ;  un syndicat mixte a donc été créé et a commencé à fonctionner en 2010, avec mise à disposition de  personnel, d’ouvrages, de ressources financières par le CD….  ‐ le syndicat a d’abord fonctionné en délivrant des prestations à ses adhérents dès lors que ceux‐ci  avaient transféré une partie de compétence. Le syndicat s’est orienté vers une logique de transfert  complet de compétence à partir de 2015, la complexité des montages précédents ayant notamment été  soulevée par un rapport de la Chambre régionale des Comptes5 ; cette dynamique est encore inaboutie à  ce jour. 

4 http://www.toulouse-metropole.fr/documents/10180/22491512/Rapport_eau2016/54f991fd-ccb1-4aee-984b-5ce2bd46cafa 5 https://www.ccomptes.fr/fr/documents/29969

(20)

19/74 Au démarrage du R31, un effort très marqué du CD a été fait pour inciter les collectivités à adhérer. Cette  adhésion a été facilitée par le choix des adhésions à la carte, souvent sur des compétences partielles, et  le succès a semble‐t‐il surpris les responsables : « on a été submergés par les adhésions, sept ans après  on sort seulement la tête de l’eau ». Pour un acteur critique, le syndicat aurait eu « les yeux plus gros que  le ventre » et pas eu les moyens de satisfaire toutes les promesses faites aux communes pour susciter  leur adhésion ; le choix de l'adhésion à la carte a aussi été critiqué car, s'il a bien permis de multiplier les  adhésions, il a conduit aussi à récupérer un portefeuille de compétences dont les communes étaient  parfois  bien  contentes  de  se  débarrasser...  Il  est  présent  sur  l’ensemble  du  département  (http://www.reseau31.fr/presentation/notre‐identite/) :    Le syndicat a mené et mène encore un important effort d’organisation interne (« bien dimensionner les  services, ça n’a pas été simple »), avec le souci de concilier les deux logiques de rationalisation et de  proximité : à cet effet, des antennes territoriales ont été mises en place, et des  commissions territoriales  (15) sur le modèle du syndicat alsacien‐mosellan SDEA permettent une décentralisation des décisions  importantes.   Le syndicat s’est progressivement autonomisé par rapport au CD : l’arrivée d’un nouveau président en  2015 (Sébastien Vincini, conseiller départemental, qui a succédé à Pierre Izard, ex‐président du CD31)  marquerait  ainsi  un  « changement  radical »  et  la  volonté  d’affirmer  une  autonomie  forte,  un  « positionnement technique insensible aux clivages politiques ». 

L’ambition du R31 est de dépasser le stade de la coopération technique pour aller vers une solidarité  territoriale, plus précisément de passer d’une « solidarité masquée » entre les différents territoires à une  solidarité affichée et assumée ; une progressive convergence des tarifs au sein des territoires, voire au 

(21)

20/74 sein du R31 dans sa globalité, relève d’une perspective plus lointaine. Le SMEA 31 a pris la compétence  eaux pluviales, ce qui peut entrainer une autre fragmentation de la compétence assainissement, et il  réfléchit à la prise de compétence GEMAPI.  Trois grands syndicats ruraux et une institution interdépartementale historiques  Trois grands syndicats ruraux se distinguent du paysage des intercommunalités :  Le syndicat des eaux Barousse Comminges et Save – BCS   A cheval sur trois départements, sa création fut envisagée dès les années 30 pour l’alimentation en eau  de la région des Coteaux du Comminges, entre Hautes Pyrénées et Ariège. Le syndicat a été créé en  1950,  et  il  a  pris  la  compétence  assainissement  en  1998.  Il  s’est  étendu  en  2000  à  78  communes  gersoises. « Ce Syndicat est l’un des plus grands réseaux d’adduction et de distribution d’eau potable  français. Il regroupe 248 communes, dont 130 communes de Haute‐Garonne, 80 communes gersoises et  38 communes des Hautes‐Pyrénées. Il dessert près de 47 000 abonnés à l'eau potable représentant  environ 100 000 habitants ». En matière d’assainissement, « 199 communes ont adhéré au titre de la  compétence optionnelle assainissement. Le service de l'Assainissement Collectif compte à ce jour 10 000  abonnés  et  le  Service  Public  d'Assainissement  Non  Collectif  (SPANC)  près  de  16  000  usagers »6.  Le  président du syndicat est le maire de St‐Gaudens. Dès son origine la compétence AEP et la compétence  assainissement  ont  été  assurées  complètement.  Le  réseau  AEP  de  transfert  structurant  alimente  également les communes non adhérentes du territoire pas des ventes d’eau.  Le syndicat des Coteaux du Touch  « Le Syndicat Intercommunal des Eaux des Coteaux du Touch a été créé en 1951. Sa mission principale  est l’alimentation en eau potable de 51 communes du sud‐ouest toulousain.  En 1999 le syndicat a créé  un Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) qui contrôle les installations d'assainissement  non collectif sur 42 communes [il peut également procéder à des réhabilitations]. Depuis cette date, le  syndicat peut également facturer l’assainissement collectif pour les communes qui le souhaitent »7.  Le syndicat des eaux de la Montagne Noire  Ce syndicat inscrit dans le « système hydraulique de la Montagne Noire » a été créé dans les années  cinquante.  Une  partie  de  ses  adhérents  a  rejoint  le  SICOVAL  en  2005,  et  une  autre  partie  a  rejoint  Toulouse  Métropole  en  2011.  Le  syndicat  dessert  aujourd’hui  60  communes.  Son  président  Gilbert  Hebrard  est  VP  du  CD31  et  également  président  de  l’IIEMN.  Les  compétences  de  production  et  de  transport d’eau ont été transférées à R31 depuis le 01/01/2010. L’eau provient de l’IIEMN.  L’IEMN, institution d’aménagement hydraulique à cheval sur trois départements, a été créée après‐ guerre avec trois missions principales : alimenter le canal du Midi, soutenir l’irrigation, produire de l’eau  potable (trois usines). Elle fournit de l’eau à Toulouse et au SIEMN notamment. 

D’une organisation territoriale à l’autre 

La conduite de la rationalisation 

Un pilotage préfectoral  La première rationalisation (2010) a semble‐t‐il été assez difficile ; il n’y avait d’ailleurs pas eu de vote  global en CDCI de crainte qu’il ne soit négatif, mais l’essentiel (plus de commune « isolée ») avait été  atteint. Les modalités de la seconde élaboration ont changé la donne : la loi donnait désormais au préfet  la possibilité de passer outre un vote négatif et de procéder au vote proposition par proposition et non 

6 http://www.eau-barousse.com/4419-territoire-et-patrimoine.html 7 http://www.siect.fr/index.php

(22)

21/74 pas en bloc. D’après nos interlocuteurs à la Préfecture, le souhait du préfet était toutefois « d’arriver à  quelque chose de consensuel ». Concrètement, dès le vote de la loi NOTRe, les services ont engagé un  travail préparatoire ; le processus s’est poursuivi sur un mode cette fois plus politique avec les sous‐ préfets dans chaque arrondissement, le secrétaire général de la préfecture et les « grands élus » : le  président de l’AMF31, les parlementaires, les présidents du CD et de la Région. Le schéma issu de cette  consultation a ensuite été présenté en CDCI, ce qui a donné lieu à quelques ajustements à la marge,  notamment un élargissement du périmètre de la CA du Muretain. Globalement, la démarche a permis de  mener à bien la rationalisation des périmètres qui n'avait pu être menée à son terme en 2010. La carte  ci‐après extraite du SDCI montre les regroupements effectués en matière d’EPCI‐FP :      Certains regroupements ne semblent pas aller de soi : c’est notamment le cas du sud du département où  l’élection du président  de la nouvelle communauté de communes Pyrénées Hautes Garonnaises s’est  faite dans la douleur… et où aucun rendez‐vous n’a pu être obtenu.  En ce qui concerne les syndicats du petit cycle, les entretiens donnent l’impression d’un processus assez  cloisonné : il y aurait eu peu de relations de la préfecture avec le CD, d’avantage semble‐t‐il avec R31  même si celui‐ci estime globalement qu’il a été fragilisé par le SDCI. A la préfecture, on se félicite d’avoir  pu procéder au « nettoyage » des structures obsolètes ou qui n’étaient que des coquilles vides. Une  forme de compréhension est manifestée à l’égard de l’attachement des élus aux syndicats : pour des  raisons  indemnitaires  sans  doute  parfois,  mais  également  parce  que,  explique  notre  interlocuteur,  contrairement aux intercommunalités de projet « qui ont toujours plus ou moins été imposées par l’Etat,  les  syndicats  c’est  leur  initiative,  ça  marche,  c’est  ancien,  ça  rend  service » ;  à  cela  s’ajoutent  l’anticipation des effets induits d’une dissolution sur le personnel affecté en partie au service de l’eau et  en partie à d’autres missions et qu’il faudrait donc occuper et financer autrement...  On peut mentionner comme exemple de friction la dissolution d’un petit syndicat du sud (6 communes)  accompagné du transfert de la compétence de chacune des six communes au R31 : cette proposition  avait donné lieu à un vote défavorable en CDCI ; les services de l’Etat et le R31 ont expliqué aux élus  concernés qu’avec la disparition obligatoire de leur syndicat ils devraient alors engager un délicat partage  du personnel et des équipements puis trouver une solution alternative avec le risque de ne rien avoir en  place en 2018… le transfert au R31 a finalement été acté. 

Manifestement,  le  processus  a  été  marqué  également  par  la  volonté  de  ne  pas  dissoudre  trop  de  syndicats, ce qui aurait eu pour conséquence d’imposer aux nouvelles communautés de communes des 

Secteur du

Muretain

(23)

22/74

compétences  nouvelles  alors  qu’elles  doivent  déjà  se  réorganiser  suite  aux  fusions  et  préparer  la  Gemapi : dans ce contexte, le petit cycle ne serait pas dans leurs priorités. Il y a donc eu une réflexion  poussée pour éviter les situations inextricables liés à des partages d'équipements et des réaffectations  de personnel, y compris en « invitant » des syndicats à fusionner pour que la nouvelle structure soit ainsi  à cheval sur 3 EPCI‐FP et puisse perdurer : ce fut le cas du secteur du Muretain où l’Etat a fortement  poussé à la création du SIVOM SAGe, qui regroupe six anciennes intercommunalités compétentes en eau  potable, assainissement, ou eau et assainissement ; la justification du SDCI est très claire : « La fusion des  6 syndicats permet une rationalisation de la compétence assainissement sur un périmètre plus large en  créant une structure unique pérenne du fait de la présence de communes membres de 3 EPCI à FP . Elle  préserve les équipements et les agents des syndicats fusionnés et évite ainsi un retour de la compétence  au niveau communal et un partage des biens et des personnels ». Au sein du SAGe les compétences  production  et  distribution  d’eau  potable  sont  désormais  réunies,  ce  qui  n’est  pas  le  cas  pour  les  compétences collecte et traitement des eaux usées sur tout le territoire. Enfin, notons que ce nouveau  SIVOM est dirigé par l’ex‐directeur du SIVOM de la Saudrune (le plus grand des syndicats ayant fusionné),  lequel est également adjoint au maire de MURET.   Le processus a également été mené dans la perspective d’un exercice intégré des compétences, mais il  n’est que partiellement atteint. La présence d'un syndicat départemental à même de reprendre les  compétences (parfois très partielles) qu'exerçaient des communes ou des petits syndicats a été une  aubaine pour la préfecture comme pour le syndicat lui‐même.  La Socle ou les logiques de rationalisation « vus d’en haut »  La Socle a été élaborée en 2017, une fois le SDCI arrêté. L’analyse de sa conception et de son contenu est  néanmoins instructive à plusieurs niveaux. Côté Dreal de bassin, la production d’un état des lieux a été  jugé intéressant, mais très difficile en raison des nombreuses lacunes de Sispea et du peu de réactivité  des services départementaux pour fournir/actualiser les données malgré un courrier du préfet de bassin.  Le  sujet  s’est  révélé  également  très  sensible  politiquement  :  ainsi,  la  Socle  ne  devant  pas  être  prescriptive, il a été décidé de ne pas faire apparaître les frontières des intercommunalités sur certaines  cartes pour ne pas donner l'impression d'un message politique sous‐jacent ; pour la Gemapi, il a été  décidé de ne pas représenter finalement les bassins versants jugés a priori cohérents pour l'exercice de la  compétence (« on s’est fait allumer par les DDT qui nous ont dit qu’on allait mettre le bazar avec les  acteurs locaux ») mais de produire uniquement une carte des territoires sur lesquels des études de  gouvernance avaient été réalisés avec le financement de l'agence…   La Socle est vue par la Dreal comme un document « d'information et d'alerte » : une réflexion spécifique  a été conduite par exemple sur le choix des couleurs, avec par exemple le recours au rouge pour désigner  les zones où des syndicats à cheval sur deux EPCI devraient disparaître avec toutes les conséquences en  termes de partage des infrastructures et d'affectation des agents… Les recommandations de la Socle  relatives au petit cycle sont pour leur part largement inspirées par l'agence de l'eau : elles invitent i) à  faire  porter  l’effort  de  rationalisation  sur  les  zones  historiquement  éclatées  et  à  orienter  les  regroupements en fonction de la sécurisation, ii) à regarder au cas par cas la situation des syndicats, iii) à  favoriser l’exercice intégré des compétences et a minima de prévoir des structures de production d’eau  potable à grande échelle afin qu’elles soient en mesure de jouer un rôle d’interface entre petit et grand  cycle, et iv) à rationaliser les ouvrages d’assainissement en fonction des objectifs de la DCE.   Ces éléments ont été un peu complétés par les retours reçus lors des présentations préliminaires devant  les instances ; on relève une certaine amertume face à la faiblesse des réactions reçues lors de l'actuelle  phase de consultation : 4700 courriels, 20 retours au jour de l’entretien quelques jours avant la clôture  de la consultation... 

(24)

23/74

Tableau de la recomposition 

AEP  Assainissement  Situation initiale  ‐ 1 métropole et 1 CA (Sicoval)  ‐ syndicat départemental SMAE31  ‐ trois syndicats d’envergure : BCS, Montagne  Noire, Coteaux du Touch   ‐ IEMN  ‐ une vingtaine de syndicats et 37 communes  isolées  ‐ 1 métropole et 2 CA  ‐ syndicat départemental SMAE31  ‐ BCS  ‐ 9 syndicats et 64 communes isolées  Dispositions du SDCI  7 dissolutions de syndicats  3 fusions  3 dissolutions de syndicats  1 fusion de 6 syndicats pour donner naissance à  un SIVOM intervenant également en eau  potable : SIVOM SAGe  Projection réglementaire  Tous les EPCI‐FP exerceraient la compétence, à  l’exception de la CC Save Garonne Cadours  Les syndicats suivants seraient maintenus /  étendus :  SMAE31, BCS, Montagne Noire, Coteaux du  Touch, Hers‐Girou Save Cadours, Vallée du Job  Tous les EPCI‐FP exerceraient la compétence, à  l’exception de 3 communautés de communes   Les syndicats suivants seraient maintenus /  étendus :  SMAE31, BCS, Coteaux du Touch, Vallée du Job 

Points de frictions et d’interrogations 

La CA du Muretain  Elle s’est agrandie grâce à la fusion avec deux anciennes communautés de communes. Pour le moment,  les priorités sont l’organisation interne, et la mise en place de la compétence GEMAPI. Il ne semble pas y  avoir de volonté très affirmée d’exercer directement les compétences du petit cycle : la CA se verrait  bien en substitution‐représentation dans les structures syndicales auxquelles adhérent ses membres. A  cet égard, des discussions ont lieu aussi bien avec R31 qu’avec le SAGe. Selon le DGS, « avoir le même  interlocuteur pour le petit cycle et la Gemapi ce serait idéal » ; « le mot d’ordre des élus est d’avoir un  minimum  d’interlocuteurs ».  A  noter  que  la  ville  de  MURET  a  ses  propres  services  d’AEP  et  d’assainissement gérés en régie. 

Réseau 31 

Le directeur a une appréciation pour le moins mitigée sur les effets de la loi NOTRe pour sa structure, et  plus généralement sur la situation très instable qu’elle a fait surgir : d'un côté, on l'a vu, la rationalisation  leur a permis de récupérer des adhésions et/ou des morceaux de compétences ; de l'autre, il y a eu  consolidation  de  quelques  grands  syndicats  et  émergence  de  communautés  de  communes  plus  puissantes qu'ils voient comme des concurrents potentiels :  

(25)

24/74

‐ c’est  le  cas  du  SAGe  dans  le  secteur  du  Muretain,  concurrent  potentiel  vis‐à‐vis  de  l’agglomération comme on a pu le voir supra ; 

‐ cas de la façade Nord‐Ouest : les syndicats des eaux de la vallée de la Save et des Côteaux de  Cadours,  des  vallées  de  l'Hers  et  du  Girou  ont  fusionné  et  le  syndicat  de  production  d'eau  potable a été dissous. Le nouveau syndicat s'appellera Syndicat des eaux des vallées du Girou, de  l'Hers, de la Save et des Coteaux de Cadours : « ces structures prennent progressivement leur  autonomie, elles ont récupéré du personnel, on discute pour savoir quel sera notre degré de  coopération avec elles »  Il y a crainte également que certaines communautés de communes déjà bien structurées, par exemple  avec un bon service technique voirie, ne soient tentées de s'étendre vers l'assainissement, ne serait‐ce  que pour avoir accès à la DGF bonifiée si elles prennent la compétence par anticipation comme les y a  invitées le préfet : cela pourrait être le cas de la communauté de communes Cœur de Garonne, de la  communauté de communes du Frontennais qui pourrait être tentée par l’eau potable…  Dans ces circonstances, le syndicat « repart à l’offensive » et s’efforce de : 

‐  récupérer  les  « dents  creuses »,  c’est‐à‐dire  les  communes  isolées  au  sein  de  nouvelles  intercommunalités (il y en a un certain nombre dans le sud du département) ;  ‐ compléter les transferts partiels (récupérer la distribution) en profitant de la prise de conscience par les  élus que les besoins d’investissements ne sont pas à leur portée, en expliquant à des structures du Nord  qu’elles vont perdre des recettes avec la fin des ventes à Toulouse…  ‐ s'étendre en dehors du département ;  ‐ développer d’autres sources de recettes : micro turbines sur des portions de réseau à fortes pressions,  turbine sur le canal St Martory…  Les syndicats  BCS : il ne devrait pas être très affecté par la loi selon nos interlocuteurs, la nouvelle communauté de  communes qui couvre la quasi‐totalité de son implantation haut‐garonnaise ne semblant pas désireuse  de prendre la compétence ;     Coteaux du Touch : « ils sont tétanisés par l’échéance 2020, ils pensent que tout le monde veut les  manger alors qu’ils sont bien structurés… Ils sont venus à la réunion de présentation de l’état des lieux  du SDAEP mais ils n’ont pas voulu prendre la parole » nous a indiqué un interlocuteur du Département.  IEMN :  elle  est  menacée  car  il  n’est  pas  certain  que  les  Départements  qui  la  soutiennent  puissent  continuer à exercer cette compétence de production d’eau ; l’institution aurait pu fusionner avec le  SIEMN mais ce syndicat aurait été « préempté par R31 » selon un interlocuteur ; une étude juridique a  été lancée pour « préparer l’IEMN de demain » d’après le Rapport d’activité 2016 de l’institution.                     

(26)

25/74

 

10.2. Annexe 2 : Recomposition des territoires du petit cycle de l’eau : cas de

la Haute-Saône

 

1. Etat  des  lieux  de  la  gestion  de  l’eau  dans  le  département  de  la  Haute‐

Saône et impact de la loi NOTRe

 

 

1.1 les EPCI‐FP avant et après loi NOTRe 

Le département de la Haute‐Saône comptait une CA (Vesoul) et 19 CC en 2015, cette situation 

est issue de la mise en œuvre du SDCI de 2010 qui avait permis une couverture intégrale du 

territoire par des EPCI‐FP avec un effet de rationalisation sensible puisque le nombre d’EPCI‐FP 

est passé de 30 à 20 .  

Après mise en œuvre des prescriptions de la loi NOTRe, il ne subsistera plus que 1 CA et 17 CC 

soit 18 EPCI‐FP. Les critères de taille imposé par la loi NOTRe ont nécessité une évolution de 

quatre EPCI‐FP (CC du Pays de Luxeuil, CC de Rahin et Chérimont, CC des Milles étangs et CC du 

Val de Pesmes) qui ont nécessité des ajustements de périmètre.  Cinq EPCI‐FP atteignent le seuil 

des 15 000 habitants : CA de Vesoul, CC du Pays d’Héricourt, CC du Pays de Lure, CC de la Haute 

Comté, CC du Val de Gray. Compte tenu du caractère très rural du département de la Haute‐

Saône et du classement en zone de montagne de certaines communes,  le seuil des 15 000 

habitants est  modulable sans descendre en‐deçà des 5 000 habitants pour onze entités qui 

respectent  ces  seuils  calculés  sans  modifications.  Les  ajustements  nécessaires  des  EPCI‐FP, 

somme toute peu nombreux, n’ont pas posé de grands problèmes ni suscité des réactions 

hostiles. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.2

Les 

collectivités compétentes en eau potable

  Le département de la Haute‐Saône compte 316 collectivités qui exercent en 2016  la compétence eau  potable : 

(27)

26/74 •  1 communauté de commune (CC Val de Gray)  •  254 communes  •  60 syndicats (entre 2 et 21 communes) ; taille moyenne = 4,5 communes  •  2 syndicats mixtes : le syndicat mixte des eaux du BREUCHIN qui regroupe 48 communes et le  syndicat mixte de la forêt de BELLEVAIVRE (6 communes)    Le paysage administratif est donc très fractionné car constitué majoritairement de communes et de  petits syndicats. La Ville de Vesoul gère son service d’eau potable sans transfert de compétence à un  EPCI ; elle gère sous le régime de la régie comme c’est le cas pour une majorité de services pour le  département de la Haute Saône (261 services ont choisis ce type de gestion). La prédominance de la  régie et d’une gestion à l’échelle communale est souvent l’apanage des départements très ruraux. 54  contrats de DSP (affermage) ont été contractualisés par des collectivités et un contrat de gérance. En  termes de population desservie, la situation est plus équilibrée : 43,2 % de la population relève de la  gestion déléguée et 56,8 % de la gestion directe.      

En  termes  de  performance,  les  services  publics  d’eau  présentent  une  performance  en‐deçà  des  références  nationales  pour  le  rendement  de  réseau  (74,4  %  contre  79,3%)  et  pour  l’indice  de  connaissance patrimonial (64 points en moyenne contre 90 points).  

(28)

27/74

L’approvisionnement en eau est assuré à partir de 600 captages environ soit un captage pour 1 100  habitants en moyenne ; le département compte 27 captages prioritaires. Les orientations pour le futur  sont  de  rationaliser  le  nombre  de  captages  et  de  favoriser  les  interconnexions  pour  sécuriser  l’approvisionnement  en  eau  des  populations.    Des  problèmes  liés  à  la  sécheresse  apparaissent  régulièrement qui impliquent de ravitailler certaines communes par camion‐citerne lorsque le débit des  captages  devient  insuffisant,  voire  lorsque  les  captages  sont  à  sec.  Des  problèmes  de  qualité  apparaissent ponctuellement sur les paramètres microbiologiques entrainant la mise en place de mesure  de restriction d’eau conséquence d’équipements de désinfection inadaptés ou mal exploités. En termes  de  qualité  d’eau,  le  nord  du  département  présente  des  eaux  brutes  agressives  nécessitant  des  traitements spécifiques, ainsi que des problématiques liées à la turbidité et à la bactériologie. 

Le SDCI ne mentionne aucunes prescriptions particulières pour la compétence eau potable si ce n’est un  inventaire des structures syndicales existantes. Par conséquent, ce sont les modalités de la loi NOTRe qui  forgeront le paysage de la gouvernance de la compétence eau potable qui sera exercée par les EPCI‐FP,  au  nombre  de  18.  Seul  le  syndicat  mixte  de  production  du  Breuchin  peut  perdurer ;    il  couvre  un  territoire de  18 440 habitants et fédère 48 communes (dont Vesoul) et quatre syndicats.    1.3

Les collectivités compétentes en assainissement collectif 

    Il existe aujourd’hui 408 structures porteuse de la compétence assainissement :  •  1 CA (CA de Vesoul)  •  2 CC  (CC Val de Gray et CC du Pays de Luxeuil)  •  388 communes  •  17 syndicats qui regroupent entre 2 et 8 communes (moyenne : 3,3 communes)   

Comme  pour  l’eau  potable,  on  observe  une  structuration  très  faible  des  collectivités  avec  un  département qui est resté majoritairement à l’échelle communale.        Aucun syndicat existant n’ayant son périmètre à cheval sur celui d’au moins trois EPCI‐FP, ils seront tous  dissouts et la compétence assainissement sera exercée par les EPCI‐FP.   

(29)

28/74 Environ 250 stations d’épuration sont recensées sur le département ; elles nécessitent pour une majorité  d’entre elles des investissements de remise à niveau parfois conséquents.    1.4

Les collectivités compétentes en assainissement non collectif 

    La compétence assainissement non collectif est exercée par 78 collectivités :  •  1 CA  •  13 CC  •  64 communes                              La  compétence  assainissement non collectif est déjà très majoritairement exercée par les EPCI‐FP (14 sur 20 en 2016)  ce qui facilite son transfert à ces mêmes entités.    

2. L’enjeu  de  la  loi  NOTRe  pour  la  Haute‐Saône :  rationaliser  et 

professionnaliser 

 

   

Des EPCI‐FP  bénéficiaires des compétences eau et assainissement   

Le  transfert  des  compétences  eau  potable  et  assainissement  ne  pose  pas  de  difficulté  particulière en termes de préservation  de la logique hydraulique des infrastructures ou de  mobilisation de la ressource eau.  Hormis la pérennisation d’un syndicat de production d’eau, ce  sont  les  EPCI‐FP  qui  sont  les  bénéficiaires  exclusifs  du  transfert  de  ces  compétences.  On  observera  donc  en  situation  post  loi  NOTRe  un  fort  effet  de  rationalisation,  le  nombre  de  structures d’eau potable passe de 316 unités à 19 pour l’eau potable, et le nombre de structures  d’assainissement de 408 à 18, soit une division du nombre de territoires de gouvernance par 17  pour l’eau et 23 pour l’assainissement.    On assiste là à une véritable révolution pour le département de la Haute‐Saône qui passe de  l’échelle de la commune à celui des EPCI‐FP rationalisés, soit d’une taille moyenne en 2016 de 2  095 habitants pour l’eau et 1 623 habitants  pour l’assainissement à des structures dont la taille  moyenne est de  9 229 habitants.   

(30)

29/74   Très peu de freins politiques au changement et des élus locaux lucides et volontaristes…    La modification à la marge de la carte des EPCI‐FP par mise en œuvre de la loi NOTRe n’a pas  suscité de grands débats et n’a pas été source de tensions particulières. En matière d’eau et  d’assainissement, le principe de rationalisation est plutôt bien accepté par les élus concernés.  Une  prise  de  conscience  a  émergé  de  l’intérêt  et  de  l’utilité  d’un  changement  d’échelle  de  gouvernance eu égard aux défis à relever dans les prochaines années voire décennies dans un  contexte  de  complexification  du  champ  réglementaire  et  de  raréfaction  de  subvention  à  l’investissement. La dissolution des syndicats existants ne suscite pas de réactions exacerbées de  la part des édiles ni de frein lorsque le passage de témoin devra s’organiser au profit de EPCI‐FP.  Pour la compétence assainissement, les élus voient d’un œil très positif la prise de compétence  par les EPCI‐FP, presque soulagé d’être déchargé de cette compétence. Pour l’eau potable la  situation est à peu près la même, néanmoins un frein psychologique apparaît notamment pour  les maires des petites communes, qui sont souvent des communes forestières, pour qui « notre  eau,  c’est  comme  notre  bois ».  L’identification  du  rôle  de  la  commune  vis‐à‐vis  de  ses  administrés  et  l’incarnation  du  rôle  de  maire  se  fait  par  l’entremise  de  la  compétence  eau  potable  et de l’activité forestière. La dépossession de la compétence eau potable implique pour  eux  un  rétrécissement  de  leur  champ  d’action  dans  lequel  les  élus  locaux  sont  souvent  fortement  impliqués  y  compris  par  l’exécution  de  certaines  tâches  d’exploitation  à  titre  de  bénévolat  en faveur de l’intérêt général. Mais en même temps, ils sont conscients que cette  échelle de gestion communale appartient à un autre temps. C’est plus un temps de deuil qui est  observable qu’un frein majeur au changement.     Une très large majorité d’EPCI‐FP (16 sur 18) ont déjà engagé des études pour procéder aux  transferts de compétence et une volonté affirmée émerge pour que les EPCI‐FP exercent celles‐ ci dès le 1er janvier 2019. En effet, les élections municipales sont programmées en 2020, et les  élus ne souhaitent pas laisser le fardeau de la difficulté à exercer une nouvelle compétence aux  nouvelles équipes qui sortiraient des urnes. Prendre les décisions pour 2019, permettra aux  nouveaux élus de prendre les rênes de leur collectivité locales avec une situation de transfert  acté et de mise en pratique des nouvelles compétences d’un an et quelques mois, avec donc une  situation déjà grandement stabilisée. « Même en cas d’assouplissement des dispositions de la loi  NOTRe, il n’est pas sûr que les élus fassent marche arrière ».      … mais de défis majeurs à relever et des impacts forts à assumer !    Le principal impact redouté par les élus est le prix de l’eau qui connaitra un surenchérissement  significatif pour de nombreux services. En effet, le budget général subventionne souvent le  budget  eau  potable  et  assainissement  allégeant  notoirement  la  facture  de  l’usager,  les  communes trouvant les ressources nécessaires dans leur activité forestière, c’est le bois qui paye  l’eau en quelque sorte. Par ailleurs, dans les micro‐services, il existe souvent beaucoup de coûts  qui ne sont pas imputés à l’eau ou l’assainissement, et l’exercice de ces compétences à l’échelle  des EPCI‐FP s’accompagnera par une vérité des coûts et du prix de l’eau. Mais à terme, le niveau  de service devrait également s’améliorer.    Un autre défi à relever concerne la connaissance de la situation budgétaire des compétences à  transférer, beaucoup de communes n’ayant pas de budget annexes. Cette situation implique un 

(31)

30/74 travail de recensement détaillé et une expertise précise pour avoir une image la plus fidèle  possible de la situation existante.      Un conseil départemental encore très engagé et placé en rôle de facilitateur    Le Conseil départemental est resté très investi dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.  En 2014‐2016, il a ainsi initié un plan pour favoriser le renouvellement des canalisations d’eau à  hauteur de 23 millions d’euros de travaux subventionnés à 50% avec pour objectif d’initier des  politiques de renouvellement parmi les collectivités locales et soutenir l’activité économique. En  2017, une enveloppe de 2,5 millions d’euros de subvention est affectée à l’eau potable et 500 à  800 000 euros à l’assainissement.   

Le  CD  a  participé  à  l’élaboration  d’un  cahier  des  charges  pour  l’étude  des  transferts  de  compétence. Il est également membre des COPIL des EPCI‐FP créés pour piloter les études de  transfert.    Il existe par ailleurs une agence départementale d’ingénierie, Ingénierie 70, très impliquée en  matière de maîtrise d’œuvre eau et assainissement. Elle a été créée car l’ingénierie privée n’a  pas trouvé sa place, les chiffres d’affaire potentiels par dossier étant trop faibles conséquence du  caractère très rural du département. Il est vraisemblable que cette agence perdure une fois la  réforme  loi  NOTRe  actée,  car  les  besoins  perdurent  et  la  petite  taille  des  EPCI‐FP  n’est  pas  propice au développement d’une cellule ingénierie en leur sein. En l’état d’ailleurs, 17 CC sur 18  sont adhérentes à Ingénierie 70. Cette agence a même pour ambition d’accroître sa palette de  prestation notamment dans le champ de la GEMAPI. 

 

Il n’existe pas de schéma directeur aujourd’hui, l’extrême fragmentation de la gouvernance ne  s’y  prêtant  pas.  Un  tel  document  ferait  plus  sens  une  fois  que  les  compétences  auront  été  transférées.                               

Figure

Tableau 1 : Présentation de l’échantillon de départements enquêtés

Références

Documents relatifs

Organisé dans le cadre de la Biennale Nature et Paysage 2018 1 explorant la thématique de l’eau, par le Département Ecole de la Nature et du Paysage de l’INSA Centre Val de

Indépendamment du droit que la commune se réserve par les précédents articles de suspendre la fourniture d’eau et de résilier d’office l’abonnement sans qu’il soit

Le Centre a aussi continué à donner le cours Formation pratique pour les propriétaires et exploitants de petits réseaux d’eau potable, qui vise les petits réseaux réglementés

assemblage d’éléments divers pour en faire un tout ressources, savoirs, social, acteurs, économique, spatial Ressource en Eau?. variabilité temporelle et

Une insuffisante prise en compte des enjeux du grand cycle de l’eau en amont (surexploitation des nappes et mauvaise qualité de l’eau brute pour l’alimentation en eau potable) et

Le développement des ressources en eau doit permettre d'assurer une disponibilité en eau suffisante en quantité et en qualité au profit de l'ensemble des usagers

– que la gestion et l’organisation de ce secteur public peuvent encore être améliorées sur les trois points cruciaux que sont la maîtrise des services par les collectivités

Rejet d'eaux pluviales dans les eaux douces superficielles ou sur le sol ou dans le sous-sol, la surface totale du projet, augmentée de la surface correspondant à la partie du