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Prévention de l’obésité de l’enfant par l’activité physique : revue de littérature

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01739243

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Submitted on 20 Mar 2018

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Prévention de l’obésité de l’enfant par l’activité

physique : revue de littérature

Simon Gérard, Jean-Baptiste Haffray

To cite this version:

Simon Gérard, Jean-Baptiste Haffray. Prévention de l’obésité de l’enfant par l’activité physique : revue de littérature. Médecine humaine et pathologie. 2018. �dumas-01739243�

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Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le

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Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10

http://www.cfcopies.com/juridique/droit-auteur

(3)

UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES UFR DE MÉDECINE DE GRENOBLE

Année : 2018

PRÉVENTION DE L’OBÉSITÉ DE L’ENFANT PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE

REVUE DE LITTÉRATURE

THÈSE

PRÉSENTÉE POUR L’OBTENTION DU TITRE DE DOCTEUR EN MÉDECINE DIPLÔME D’ÉTAT

Simon GÉRARD

Jean-Baptiste HAFFRAY

THÈSE SOUTENUE PUBLIQUEMENT À LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE GRENOBLE

Le : 05/03/2018

DEVANT LE JURY COMPOSÉ DE Président du jury :

Professeur Georges WEIL Membres :

Professeur Anne-Laure BOREL Docteur Amandine RUBIO

Docteur Claudine SANSONETTI-PERRIN Directeur de thèse :

Docteur Serge BOUHANA

[Données à caractère personnel] [Données à caractère personnel]

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REMERCIEMENTS

Au Professeur Georges WEIL, merci de nous faire l'honneur de présider cette thèse, soyez assuré de notre reconnaissance profonde.

Au Professeur Anne-Laure BOREL, merci d'avoir accepté de participer au jury de notre thèse, veuillez accepter nos sincères remerciements.

Au Docteur Amandine RUBIO, merci d'avoir accepté de participer au jury de notre thèse, veuillez accepter nos sincères remerciements.

Au Docteur Claudine SANSONETTI-PERRIN, merci d'avoir accepté de participer au jury de notre thèse, veuillez accepter nos sincères remerciements.

Au Docteur Serge BOUHANA, merci de nous avoir encadrés dans ce travail. Nous te sommes reconnaissants pour ton investissement et ta disponibilité. Tes conseils et ta patience nous ont permis de réaliser cette thèse dans les meilleures conditions.

Au Docteur Yoann GABOREAU merci de tes précieux conseils pour la méthodologie de ce travail.

Au personnel de la Bibliothèque Universitaire de Paris Descartes, merci pour votre disponibilité et rapidité pour la recherche dans la base de données Embase.

(9)

Remerciements de Jean-Baptiste

Merci à Simon pour m’avoir proposé ce sujet de thèse et pour ta bonne humeur. Merci à mes maîtres de stage UPL, Docteur Jean Bordillon, Docteur Vincent Loiseleur, Docteur Yves Martin et de stage SASPAS, Docteur Yves Bouillard, Docteur Bruno Deschamps, Docteur Alain Fischer, Docteur Philippe Grange et Docteur Brigitte Quin-tin pour m’avoir fait bénéficier de votre expérience et permis de faire mes premiers pas en autonomie supervisée en médecine générale dans vos cabinets.

Merci à toutes les équipes des services dans lesquelles je suis passé en stage d’inter-nat : le SSR des Gentianes, la ped à Chambé, les urg de Chambé et Aix, la cardio à Chambé.

Merci à mes parents, mon frère et ma sœur pour leur soutien dans les moments diffi-ciles.

Merci à mes grands-parents pour votre porte toujours ouverte.

Merci à Etienne mon grand pote de toujours, pour cette amitié fidèle.

Merci à mes potes de Saint-Brieuc, Luc, Hamster, Picsou, PQ, Manu avec qui rien n’a changé malgré les années.

Merci aux ours du Kremlin, Bapt, Bru et Romarico pour ces 3 années de coloc inou-bliables.

Merci à tous mes potes Brestois pour toutes ces soirées magiques, Francis, Yo, Youn, Maewenn, Polo, Tom, Nono, Kéké, Nico, Caro. Vous avez rendus mes années de fac géniales.

Merci à tous les potes de l’internat qui ont fait passer ces 3 années si vite Pierrick, Béa, Alphanne, Camille, Camichouffe, Toinou, Clément, Marie, Thomas, Mathilde, Li-sou, Joseph, Amandine, Riwa, Elo, Caro.

Merci Adèle de me rendre heureux chaque jour.

Remerciements de Simon

Merci à JB d’avoir accepté de participer avec moi à cette belle aventure qu’a été la rédaction de la thèse. C’aurait pu mettre à mal notre amitié mais elle en est sortie renforcée. Peut-être finira t on ensemble dans un camion de crêpe en Bretagne ? ;-) Merci à tous mes maitres de stage, Drs Larchier, Guillaume, Aymoz, Hamberger, Verdet et Bouhana. Vous m’avez permis de grandir et d’apprécier les différents aspects de la médecine générale, permettant de commencer à construire ce jeune médecin que je suis devenu et qui continuera à évoluer. Merci également à tous les services où je suis passé, que des équipes formidables ! En particulier à la pneumo d’Aix qui m’a vu bébé médecin et a toujours été soutenant dans ces situations parfois complexes, à la pédiatrie de Chambéry que j’ai eu tant de mal à quitter, et aux Gentianes ce beau

(10)

se sont créées partout, c’est génial ! Vous êtes géniaux ! J’ai pas la place pour toutes (et qq tous !) vous citer mais vous êtes tous là dans mes remerciements ! Merci ! Et ça y est Maël je suis thésé, je vais pouvoir tout comprendre !!

Merci à tous ces compagnons de route qui m’ont suivi tout l’internat : au premier rang desquels mon DagDagDaggy chéri ! Merci Clément pour ces presque 4 années dont 3 de vie commune, merci pour ce petit Gonzague dont je suis si fier de voir les progrès, merci pour le ménage que tu as si bien fait, merci pour tes photos et tes cours, merci pour tous ces moments tout nu dans le… ah non je m’égare !! T’es le meilleur pote et colloc qu’on puisse rêver d’avoir… Merci pour le rêve qu’on a pu vivre! ;-). Merci Marie, on a bien commencé ensemble et bien fini ensemble ! Ton énergie et ta beauté d’âme m’ont plus chamboulé que j’aurai pu croire ! Tu es une femme forte Marie ! ;-) Vielen Dank Camille R d’avoir apporté cette sagesse, cette tempérance et ces Grihètes während dieses wunderbare Jahr! Merci les autres frousins : Nanais, Doudou, Vladimir, Chewbakarenmère et Beubeu le frousin d’adoption!! Zêtes grandioses ! Uniques ! On forme une si belle frousille ! On continue à se voir en frousillade au moins tous les ans ! Merci Bédo pour ces si belles sorties notamment en ski de rando ! Il parait qu’il fait beau une fois qu’on est thésé ! Merci Adèle de nous avoir supportés pendant la thèse et pour ta belle diction en refuge ! Merci Alphane pour ton dévouement à notre bonne cause et ta mère pour votre accueil et ton si doux lit, Camille pour ta blondeur et ta gentillesse, Lisou pour ton accent chantant, et ton homme pour son accent… tout court  , Thomas d’avoir calmé Marie avec tes cailloux, Toinou le meilleur interne d’Annecy, Vincenzo pour ton exotisme, Rémi pour ta folie, Elo et Caro, Hamouni, Marxgut, Rabuel, Faustine et tous les autres … les prénoms c’est pas mon fort ! ;-) Merci aux copains: Marcus, Anne, Olivier, Hélène, Camille, Clémence, Jeanne, Sokkha, Kostia, Sandrine, Marc, Thierry, Stéphane, Laurent, Pitouli, Florentin, Céline, Tiphaine, Lisa, Quentin,… Y a pas que la médecine dans la vie ! Y a le MEJ aussi !

Merci à Gabrielle et Mme Collomb, les voisines en or et en sagesse. Merci à la montagne de m’avoir transporté pendant ces années.

Merci à toute ma famille, on est bien beau! Merci mamie pour ta gentillesse ! Pensée émue pour les 3 autres grands parents qui ont du partir. Merci les parents pour l’éducation que vous m’avez apportée et de l’élan que vous m’avez insufflé, j’en suis très heureux. Vous êtes des exemples pour moi. Merci de la famille dont vous m’avez doté. Merci Bruno pour ton dynamisme et ta bonne humeur que tu partages aussi avec Capu. Merci Olivier pour ton attention et de ta détermination, et merci de nous avoir affublé d’Astrid et d’Antoine (et du futur bébé) qui sont quand même bien bien cool aussi ! Merci Stéphane pour ta joie et ton humour. On a tous une belle complicité qui j’espère va perdurer ! On est fou, nous aussi on est fou ! On s’enjaille !!!

Et merci Mathilde. Point. Et voilà ! Nan je rigole ! Il reste encore 9 lignes que pour toi alors que j’aurai pu en mettre des tartines!  J’ai juste peur d’en écrire beaucoup et de mettre trop de temps à relire mes remerciements.

Ca fait bientôt 6 ans que ma vie a changé, que tu l’embellis. Par ta simple présence, par tes petites attentions, par tes bons petits plats, par ton caractère, par toi tu me fais progresser, tu me fais grandir. On a fait (et on fait) un joli chemin tous les deux ensemble, et encore plus en montagne. Parfois sur les sentiers, souvent hors des chemins quand j’ai la carte! J’espère que ce chemin va continuer vers des destinations toujours plus belles ! Merci pour ce beau voyage vers l’inconnu qui nous attend dans qq semaines, et après encore ! C’est notre direction, on va péter les plombs sans abandonner ni baisser les bras ! Merci de m’avoir supporté et aidé notamment au cours de la thèse. Merci d’avoir toujours été là depuis 6 ans. Merci pour tout. Merci pour toi.

(11)

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURE ... 10

LISTE DES ABRÉVIATIONS ... 11

RÉSUMÉ ... 12 ABSTRACT ... 13 I. INTRODUCTION ... 14 1. Définitions ... 14 2. Contexte ... 16 3. Objectif de recherche ... 18

II. MATÉRIEL ET MÉTHODE ... 19

1. Stratégie de recherche ... 19

2. Critères d’inclusion des études ... 19

3. Critères d'exclusion des études ... 20

4. Sélection des articles ... 20

5. Évaluation du risque de biais ... 20

6. Extraction des données ... 21

III. RÉSULTATS ... 22

1. Recherche et sélection des études... 22

2. Risque de biais ... 24

3. Caractéristiques des études incluses ... 24

4. Efficacité des études ... 31

IV. DISCUSSION ... 36

1. Synthèse des résultats ... 36

2. Forces de l’étude ... 36

3. Limites de l’étude... 37

4. Critères d’efficacité préventive... 39

5. Intérêt de la revue de littérature ... 40

V. CONCLUSION ... 42

BIBLIOGRAPHIE ... 43

ANNEXES ... 51

Annexe 1 : Courbes de corpulence chez le garçon et la fille... 51

Annexe 2 : Équations de recherche ... 52

Annexe 3 : fiche CONSORT de chaque étude sélectionnée ... 54

Annexe 4 : Tableaux des risques de biais de chaque étude ... 69

CONCLUSION SIGNÉE DU DOYEN ... 78

(12)

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURE

Tableau 1 : Répartition des sources des articles retenus ... 22

Figure 1 : Diagramme de flux ... 23

Tableau 2 : Caractéristiques des études ... 26

(13)

LISTE DES ABRÉVIATIONS

AP Activité Physique

BDSP Banque de Données en Santé Publique

BMI Body Mass Index (IMC)

BPM Battements Par Minute

ERIC Education Resources Information Center

FC Fréquence Cardiaque

FMS Fundamental Mouvement Skills (habiletés motrices de base : courir, sauter,

cloche pied, éviter, lancer, attraper des objets)

FMT Fréquence cardiaque Maximale Théorique (220 - âge en années)

IMC Indice de Masse Corporelle

IOTF International Obesity Task Force

MVPA Moderate to Vigourous Physical Activity (activité physique d’intensité

modérée à soutenue)

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONAPS Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité

PNNS Programme National Nutrition Santé

(14)

RÉSUMÉ

Contexte - L’obésité est la pathologie pédiatrique chronique la plus fréquente dans le

monde. Elle est responsable chez l’enfant de troubles de la croissance, d’une souffrance psycho-sociale et d’un risque de maintien de l’obésité à l’âge adulte. L’activité physique est efficace pour prévenir la prise de poids excessive.

L’objectif de cette revue systématisée était de déterminer quels types d’interventions portant sur la pratique de l’activité physique chez les jeunes de 6 à 12 ans ont prouvé une efficacité en matière de prévention du surpoids et de l’obésité de l’enfant.

Méthode - Ce travail a été réalisé suivant les recommandations du Cochrane

Handbook of Systematic Review. Onze bases de données informatiques ont été interrogées permettant l’examen de 9345 titres et la sélection de 19 articles portant sur 15 études différentes, dont 10 à faible risque de biais.

Résultats - Plusieurs caractéristiques semblent avoir eu un impact positif sur

l’efficacité des interventions : l'encadrement par un professionnel de l’activité physique, le ludisme, la non compétitivité, le message éducatif associé, l'implication des parents, la durée d'activité physique de 60 minutes par jour, la fréquence quotidienne et pluriquotidienne, et l'horaire scolaire.

Discussion - La principale limite de ce travail a été le faible nombre d’études

sélectionnées. Néanmoins, cette revue a rassemblé des études comparables et à faible risque de biais.

Il faudra attendre de nouvelles études pour confirmer ces caractéristiques. Des recommandations pourraient alors être écrites afin de guider la mise en place d’interventions efficaces dans la prévention du surpoids et de l’obésité de l’enfant.

(15)

ABSTRACT

Background - Obesity is the most common chronic pediatric pathology in the world. It

is responsible during childhood for certain growth disorders, for a real psycho-social suffering and the risk of maintaining obesity in adulthood. Physical activity is effective in preventing excessive weight gain.

The aim of this systematic review was to determine which types of physical activity interventions for children between 6 to 12 year olds have been shown to be effective in preventing overweight and childhood obesity.

Method - This work was done following the recommendations of the Cochrane

Handbook of Systematic Review. Eleven computer databases were surveyed allowing the examination of 9345 titles and the selection of 19 articles covering 15 different studies, 10 of which were low-risk of bias.

Results - Several characteristics seem to have had a positive impact on the

effectiveness of the interventions: being supervised by a professional, having a ludic aspect, being non-competitive, having an associated educational message, having a parental involvement, having a physical activity for a length of 60 minutes per day, having a daily and multi-day frequency, and being in the school activity schedule.

Discussion - The main limitation of this work was the small number of studies selected.

Nevertheless, this review has brought together comparable studies with low risk of bias. It is necessary to wait for new studies in order to confirm those characteristics. Recommendations could then be written to guide the implementation of effective interventions to prevent childhood overweight and obesity.

(16)

I.

INTRODUCTION

1. Définitions

Surpoids et obésité infantiles

L’obésité infantile est un excès de masse grasse dû à un déséquilibre entre la consommation et la dépense d’énergie pendant l’enfance (1).

En pratique clinique, l’indice de masse corporelle (IMC) est utilisé pour évaluer la masse grasse (2). Il est égal au rapport entre le poids en kilogrammes (kg) et la taille en mètre au carré (m²).

IMC = poids (kg) / taille en mètre au carré (m²)

Chez l’adulte, on parle de surpoids pour un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m² et d’obésité pour un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m².

Chez l’enfant, on ne peut se référer à une valeur unique d’IMC puisque la corpulence varie physiologiquement pendant la croissance. En moyenne, l’IMC augmente pendant la première année de vie puis baisse jusqu’à 6 ans et enfin remonte jusqu’à la fin de la croissance. Cet accroissement de l’IMC correspond au rebond d’adiposité. Sa précocité est associée à un haut risque d’obésité (2).

Les courbes d’IMC en fonction de l’âge permettent d’évaluer et de suivre l’évolution de l’adiposité pour poser le diagnostic de surpoids ou d’obésité (3). En France, les courbes ont été établies en 1982 et révisées en 1991 à partir de mesures sur la population générale (cf. Annexe 1) : le surpoids est défini par un IMC supérieur au 97ème percentile de la courbe (3). A l’international, les courbes ont été établies par l’International Obesity Task Force (IOTF) en 2000. La courbe du surpoids (IOTF-25)

(17)

est celle des centiles atteignant un IMC à 25kg/m² à 18 ans et celle de l’obésité (IOTF-30), un IMC à 30kg/m² à 18 ans. Ainsi, le surpoids est défini par un IMC compris entre les courbes IOTF-25 et IOTF30 tandis que l’obésité correspond à un IMC supérieur à la courbe IOTF-30 (2). Les courbes françaises on été réactualisées en 2010 en ajoutant les courbes IOTF-25 et IOTF-30. La courbe IOTF-25 est proche mais inférieure à celle du 97ème percentile (2).

Activité physique et sédentarité

Selon l’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité (ONAPS) (4) :  L’activité physique « comprend tous les mouvements corporels produits par la contraction des muscles entraînant une augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la dépense de repos. Elle inclut tous les mouvements de la vie quotidienne, y compris ceux effectués lors des activités de travail, de déplacement, domestiques ou de loisirs ».

 L’inactivité physique est caractérisée par « un niveau insuffisant d’activité physique d’intensité modérée à élevée ne permettant pas d’atteindre le seuil d’activité physique recommandé ».

 La sédentarité « est définie comme une situation d’éveil caractérisée par une dépense d’énergie inférieure ou égale à la dépense de repos en position assise ou allongée : déplacement en véhicule automobile, position assise sans activité autre, ou à regarder la télévision, la lecture ou l’écriture en position assise, le travail de bureau sur ordinateur, toutes les activités réalisées au repos en position allongée (lire, écrire, converser par téléphone, etc.) » (4).

(18)

entre le coût métabolique d’une activité et le niveau métabolique de base (5). L’intensité de l’activité est qualifiée de faible (1,6-3 MET), modérée (3-6 MET), élevée (>6 MET). La sédentarité est définie par une activité d’intensité inférieure à 1,6 MET (4).

2. Contexte

L’obésité et l’enfant

L’obésité est la pathologie pédiatrique chronique la plus fréquente (1). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses en 2010 à plus de 42 millions dans le monde (6) avec des chiffres en constante augmentation. En France en 2015, la prévalence du surpoids (obèses inclus) chez les 6-17 ans était estimée à 17 % (4 % d’obèses) (7).

L’obésité expose à de nombreuses complications responsables d’une morbi-mortalité précoce. Elle est à l’origine d’une augmentation d’incidence des maladies cardiovasculaires, orthopédiques, respiratoires, métaboliques et neurologiques à court et à long terme. L’obésité chez l’enfant est particulièrement néfaste sur sa croissance, sur son développement pubertaire et sur son bien-être psychosocial (diminution de l’estime de soi, discrimination, moindre intégration sociale, difficultés d’apprentissages) (1) (8) (9). L’obésité infantile est fortement prédictive de l’obésité à l’âge adulte : 20 à 50 % des enfants obèses avant la puberté le resteront à l’âge adulte et 50 à 70 % des adolescents obèses après la puberté seront des adultes obèses (10).

(19)

L’activité physique et l’enfant

L’obésité de l’adulte est reliée à des processus qui commencent dans l’enfance, parmi lesquels la sédentarité apparaît comme l’un des éléments clefs (11). Il existe d’ailleurs une association négative significative entre l’activité physique de l’enfant et l’indice de masse corporelle (IMC) (12). Or, en France en 2017, 39% des enfants de 3 à 10 ans ne pratiquent aucun jeu en plein air les jours d’école hors du cursus scolaire ; 35% de ces enfants jouent en plein air tous les jours ; 82 % d’entre eux bénéficient d’au moins un cours d’éducation physique par semaine (4).

Entre 6 et 12 ans, les types d’activités physiques possibles se diversifient grandement (13). L’immaturité du système glycolytique anaérobie de l’enfant lui fait atteindre sa vitesse maximale aérobie (VMA) plus vite que le jeune adulte. Cela lui confère une meilleure résistance à l’effort que l’adulte ainsi qu’une meilleure capacité de récupération. Pourtant, les 8-12 ans sont la classe d’âge pour laquelle le taux de diminution ou d’arrêt des activités physiques est le plus important (13). Sans activité physique, le bilan énergétique est déséquilibré et favorise le stockage des graisses à un âge où l’hyperplasie des adipocytes est majeure et où le stockage en glycogène est limité. Cette hyperplasie adipocytaire favorise le développement ultérieur d’obésité (10).

La prévention de l’obésité pédiatrique

Face à la menace épidémiologique de l’obésité, des campagnes de prévention ont été lancées au début des années 2000 dans les pays développés, comme le Programme national de nutrition santé (PNNS) en France (14). Ces politiques de santé ont montré une certaine d’efficacité puisque la prévalence de l’obésité infantile s’est stabilisée régionalement dans les pays développés (1). L’OMS a fait de la lutte contre l’obésité

(20)

« mettre fin à l’obésité de l’enfant » (15). Elle recommande au moins 60 minutes d’activité physique quotidienne d’intensité modérée à soutenue pour les enfants et les jeunes gens de 5 à 17 ans (14).

Pourtant, les interventions de prévention de l’obésité de l’enfant par l’AP ont abouti à des résultats contradictoires. Les méta-analyses sur ce sujet étaient limitées par une faible puissance et par l’hétérogénéité des essais (16) (17) (18) (19) (20). Récemment, une méta-analyse a montré que les interventions destinées à promouvoir l’activité physique chez les enfants étaient efficaces pour prévenir l’obésité infantile. Il s’agissait d’interventions longues, combinées à l’école et au domicile ou associées à des conseils diététiques. Cette étude ne s’interrogeait cependant pas sur le type d’activité physique à proposer (21).

3. Objectif de recherche

L’objectif du présent travail est donc de réaliser une revue systématique des publications scientifiques disponibles à ce jour afin de déterminer quels types d’interventions portant sur la pratique de l'activité physique chez les jeunes de 6 à 12 ans ont prouvé une efficacité en matière de prévention du surpoids et de l'obésité de l'enfant. Au-delà de cet objectif, ce travail pourrait éventuellement contribuer à la promotion d’interventions concrètes et efficaces auprès des organismes en charge de la santé publique, dans un but de prévention de l’obésité infantile.

(21)

II.

MATÉRIEL ET MÉTHODE

1. Stratégie de recherche

Onze bases de données informatiques (Medline, Embase, The Cochrane Library, PsycINFO, Science Direct, Lissa, Banque de Données en Santé Publique, ERIC, Centerwatch, Clinicaltrial.gov, Annual Review) ont été interrogées. Les équations de recherche ont été développées à partir des MesH Terms, des mots clés identifiés a priori, et ont été inspirées des équations de recherche des méta-analyses précédentes (Annexe 2).

Les termes ont été recherchés dans les titres et les résumés, sauf pour la Banque de Données en Santé Publique (corpus entier). Toutes les références publiées jusqu’à Juin 2017 et répondant aux équations de recherche ont été incluses dans le logiciel Zotero® (via le logiciel Refworks® pour les résultats de The Cochrane Library). Les

articles issus des bibliographies de méta-analyses antérieures ont été inclus (16) (21) (37) (38) (39). Les doublons ont été supprimés grâce au logiciel EndNote®. La

recherche dans la base de données d’Embase a été effectuée par le personnel de la bibliothèque interuniversitaire de santé de Paris Descartes.

2. Critères d’inclusion des études

Les études ont été sélectionnées si elles présentaient les critères suivants :  les articles étaient écrits en français ou en anglais ;

 il s'agissait d'essais randomisés contrôlés ou études quasi interventionnelles ;  la durée de suivi était d’au moins 9 mois ;

(22)

 les études portaient sur une population tout venant, non recrutée par rapport à une pathologie ou sur des critères de poids ;

 les interventions portaient sur l’activité physique, hors intervention ou éducation diététiques ;

 les modalités de l'activité physique proposée étaient détaillées ;  les données sur l’évolution de l’IMC étaient disponibles.

3. Critères d'exclusion des études

Les études ont été exclues si elles présentaient le critère suivant :

 une intervention ou une éducation diététique était intégrée à l’étude ; pour les études avec plusieurs sous-groupes, au moins l'un d'entre eux ne devait pas recevoir d'intervention ou d'éducation diététique.

4. Sélection des articles

La sélection des titres, des résumés et des articles a été conduite parallèlement par deux examinateurs indépendants et pour chacun d'entre eux, dans le respect des critères d’inclusion.

En cas de désaccord lors de la sélection des titres, l’étude a été sélectionnée pour la lecture du résumé. En cas de désaccord lors de la sélection des résumés et des articles, l’étude a été relue par les deux chercheurs, puis sélectionnée en cas de désaccord persistant.

5. Évaluation du risque de biais

Le risque de biais des articles a été évalué de manière indépendante par les chercheurs. Une fiche CONSORT et un tableau spécifique (adapté de The Cochrane

(23)

Collaboration’s tool for assessing risk of bias proposé dans le Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions) ont été complétés par chaque chercheur et pour

chacune des études. Après comparaison des résultats, une fiche CONSORT et un tableau récapitulatif des biais ont été rédigés par les deux auteurs pour chaque étude (cf. Annexes 3 et 4).

Les études ont été classées en risque faible de biais ou risque élevé de biais. Comme préconisé dans le Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions, les études avec un risque élevé n’ont pas été analysées. Les discordances ont toutes été levées par discussion entre les chercheurs.

6. Extraction des données

Les caractéristiques significatives de chacune des études ont été recherchées de façon indépendante et systématique par chacun des chercheurs, puis ont fait l'objet d'une triangulation. Ainsi ont été retenues des caractéristiques portant sur les participants, sur les modalités des interventions, sur le lieu, l'intensité et le type d'activité physique réalisée ainsi que sur la durée et le résultat de l'étude. Ces données ont été recueillies par un des deux chercheurs. Une vérification de ces informations a été menée par le second chercheur. Tous les désaccords ont été traités par discussion entre les chercheurs.

(24)

III.

RÉSULTATS

1. Recherche et sélection des études

Articles retenus

Une somme de 11850 articles potentiellement pertinents a été sélectionnée grâce au protocole de recherche décrit ci-dessus. De plus, 75 articles ont été manuellement ajoutés depuis les bibliographies de revues systématiques et de méta-analyses dont le sujet était proche de ce travail (cf. Tableau 1).

Sources Nombre d’articles retenus

Embase 4586

Medline 3379

The Cochrane Library 3343

ERIC 143

CenterWatch Clinicaltrial.gov Annual Review

140

Banque de données en Santé publique 106

Science Direct 73

LISSA 56

PsycINFO 24

Revues systématiques (bibliographie)

Méta-analyses (bibliographie) 75

TOTAL 11925

(25)

Diagramme de flux

Après éviction des doublons, 9345 titres ont été examinés. De ces titres, 1415 résumés puis 54 articles ont été sélectionnés. Quatre présentations orales récentes et une présentation de poster n’ont pas été trouvées sous forme de texte intégral malgré les contacts directs et via ResearchGate avec les auteurs. La lecture des 50 articles a permis la sélection de 19 articles portant sur 15 études différentes (cf. Figure 1).

(26)

2. Risque de biais

L’évaluation du risque de biais a conduit à l’écriture de 15 tableaux et 15 fiches CONSORT (reportés en annexe). Cela a permis de séparer les études en deux niveaux de risque de biais :

 5 études avaient un risque de biais élevé (40) (41) (42) (43) (44) ;

 10 études avaient un risque de biais faible (22) (23) (24) (25) (26) (27) (28) (29) (30) (31) (32).

Les études à risque de biais élevé ont été exclues et n’ont été retenues pour les analyser, que les 10 études à faible risque de biais (cf. figure 1).

3. Caractéristiques des études incluses

Les caractéristiques suivantes ont été identifiées selon la méthode décrite précédemment, puis assemblées dans le tableau 2 :

 auteur  année  pays  horaire  lieu d'activité

 âge des participants  nombre de participants  durée de l'étude

 efficacité  type d'activité  intensité

(27)

 fréquence et durée  type d'encadrement  caractère compétitif  ludisme1

 présence d'un message de lutte contre la sédentarité2

 implication des parents3

 récompense donnée aux enfants participant à l’intervention

Tableau 2 : Caractéristiques des études (page suivante)

1 Cette caractéristique correspondant à un objectif récréatif ou d’amusement a été évaluée de façon subjective et indépendante par chacun des chercheurs.

2 Si le corpus ne faisait pas référence à un message de lutte contre la sédentarité, ce critère était considéré comme absent.

(28)

[Attirez l’attention du lecteur avec une citation du document ou utilisez cet espace pour mettre en valeur un point clé. Pour placer cette zone de texte n’importe où sur la page, faites-la simplement glisser.]

Année Pays Horaire Lieu d'activité Population (âge) Nombre de participants Durée de

l'étude Ef f icacité Type d'activité Intensité Fréquence et durée

Encadrement prof essionnel Non Compétitivité Ludisme Message régulier de lutte contre la sédentarité Implication des parents

Donnelly et al. 2009 USA

Pendant la journée scolaire

École 7-9 ans 1527 3 ans Non A ctivités académiques classiques mvpa* (intensité 1.5 f ois supérieure au groupe contrôle)

90 minutes par semaine. 9 sessions de 10 minutes par semaine (plus les 60 minutes

cursus classique)

Non - Prof esseur habituel préalablement f ormés pendant 6

heures

Non Non Non Non

Finkelstein et al 2013 Singapour Les w eek-ends

Hors de l'école, activité le w eek-end

6-12 ans 251 9 mois Non

Randonnée dans les réserves et parcs naturels le

w eekend avec un podomètre pdt 2-3h + inf ormation à la f amille sur

les bénéfices de l’AP*

Faible objectif : 8000 pas par jour sans d'intensité déf inie

180 minutes par semaine. Activité le w eekend mais 8000 pas au moins un jour sur deux pour avoir la

récompense.

Non - Avec les

parents Oui Non Non Oui

Khan et al 2014 USA

Après la journée scolaire

École 8-9 ans 220 9 mois Oui

20-25min de f itness et étirement puis 50-55min d'AP* orientée vers le sport (ex : dribbler avec ballon de basket), puis 15min de retour

au calme

mvpa*

Objectif : 55-80% de la FMT*

350 minutes par semaine. (70 min, 5 jours par semaine)

Non précisé (personnel de

recherche encourageant les

participants)

Oui Non Non Non

Kriemler et al 2010 Suisse Pendant la journée scolaire (et devoirs après l’école) École et au domicile 6-7 ans et 10-11 ans 498 9 mois d’intervention puis 3 ans de suivi (Meyer et al.) Oui (perte d'ef f icacité à 3 ans)

Cours d’AP* habituels améliorés en qualité et en intensité. Périodes de petites

activités motrices (saut, cloche pied) pendant la journée de classe et devoirs

après les cours

mvpa*

220 minutes par semaine. 2 f ois 45 minutes par semaine (en + des 3 f ois 45 minutes par semaine) + 10 minutes quotidiennes d'AP* à f aire chez soi + 3 à 5 périodes de

2 à 5 min d'AP* par jour

Oui - (Prof esseur d'éducation physique, parents,

enf ants en autogestion)

Oui Non Oui Oui

Li et al. 2010 Chine Pendant la journée scolaire École 8-10 ans 4187 10 mois d'intervention puis 1 an de suivi Oui

Activité physique tirée au sort dans un jeu de cartes colorées, vidéos explicatives

de l’activité (corde à sauter invisible, jeux d’imitation, chat

perché), possibilité d’inventer des jeux

mvpa*

(4.8-7.3MET/sessio n)

100 minutes par semaine. 2 f ois 10min par jour (plus le

cursus classique)

Non - Prof esseurs habituels f ormés pendant une

demi-journée

Oui Oui Oui Non

Madsen et al. 2013 USA

Après la journée scolaire École 8-10 ans 156 6 mois d’intervention puis 4 mois de suivi

Non Activités et jeux autour du f ootball mvpa*

>180minutes par semaine. Au moins 2 séances d’1 heure

en semaine et 1 heure le samedi (plus le cursus

classique) Non - Personnel habituel de l'étude du soir préalablement f ormé. Prof essionnels le samedi.

Non Oui Non Non

Sacchetti et al. 2013 Italie

Pendant la journée scolaire

École 8-9ans 428 2 ans Oui

Récréative (exercices, jeux, circuits), moitié en classe et

moitié dans la cour

mvpa*

150 minutes par semaine. 30 minutes par jour (plus le cursus classique : 50 minutes

2 f ois par semaine)

Oui - Prof esseur d'éducation

physique accompagné par le prof esseur habituel

Oui Oui Non Non

Salcedo

Aguilar et al 2010 Espagne

Après la journée scolaire

École 9-11ans 1044 2 ans (6 mois et demi par an) Non

Coopérative, récréative, danse et avec équipements

alternatif s (f reesby, pogosticks, balles rebondissantes, mini parachutes, cerceau, etc)

mvpa*

270 minutes par semaine. 3 f ois 90min/semaine (en plus des 3h/semaine du cursus

classique)

Oui - Prof esseurs d'éducation

physique

Oui Oui Non Non

Salmon et al 2008 Australie Pendant la journée scolaire École 10-11 ans 311 9 mois d’intervention puis 12 mois de suivi Oui FMS* + message de changement des comportements : promotion

de l'AP et lutte contre la sédentarté

mvpa*

50 minutes par semaine. 19 leçons de 50 minutes d’AP* et

19 leçons de 50 minutes sur les changements de comportement (en plus du

cursus classique)

Oui - (Prof esseur d'éducation physique, parents,

enf ants en autogestion)

Non Oui Oui Oui

Vandongen et

al 1995 Australie

Pendant la journée scolaire

École 10-12 ans 138 9 mois Non

Leçons sur l’AP* en classe et séance de courses,

relais, saut, dance

mvpa* - Au

moins 15min/jour avec FC* entre 150 et 170bpm*

75 minutes par semaine. 6 leçons théoriques de 30min puis 15 minutes d’AP* par jour

d'école (non précisé si en plus du cursus classique)

Non - Prof esseur habituel guidé par un programme préétabli Non Non Non (bref message au début) Non

(29)

Année et pays de publication

Parmi les 10 études retenues, 9 études (22) (23) (24) (25) (26) (27) (29) (30) (31) ont été publiées entre 2008 et 2014 et une en 1995 (32). Elles ont toutes été effectuées dans des pays à haut revenu (référencés par la banque mondiale) sauf une (26) qui a été conduite en Chine (revenu intermédiaire élevé).

Programmation, durée et lieux d'intervention

Dans 5 études (22) (26) (29) (31) (32), l'activité physique était intégralement incluse dans le cursus scolaire et dans une étude (25), elle l'était partiellement. Dans 4 études, l'activité physique se déroulait exclusivement hors du temps scolaire (23) (24) (27) (30). Dans 6 études (23) (24) (25) (26) (31) (32), le programme d’intervention durait entre 9 mois et 10 mois, parmi lesquelles 2 études (26) (31) étaient complétées d’un an de suivi après l’intervention ; dans 3 études (22) (29) (30), il s’étendait sur une période de 2 à 3 ans ; dans la dernière étude (27), l’intervention durait 6 mois et était complétée de 4 mois de suivi.

Pour 9 des 10 études, l’activité physique se déroulait dans les locaux scolaires (22) (24) (25) (26) (27) (29) (30) (31) (32).

Nombre et âge des participants

L’âge des participants se répartissait sur toute la tranche d’âge des 6-12 ans. Le nombre de participants fluctuait entre 138 et 4700 [médiane : 369.5 ; 7 études (23) (24) (25) (27) (29) (31) (32) ont recruté moins de 500 participants et 3 études (22) (26) (30) en ont recruté plus de 1000]. Tous les effectifs étaient mixtes.

(30)

Notion de compétitivité et de ludisme

Dans 5 études sur les 10, l'activité visait l’amusement de l’enfant (26) (27) (29) (30) (31) :

 Li et al. proposaient un choix parmi de nombreux petits jeux pour enfant à réaliser dans la classe, avec possibilité d’inventer des jeux soi-même. Les supports de présentation des jeux étaient travaillés pour être agréable (cartes colorées, vidéo…).

 Madsen et al. proposaient une centaine de jeux autour du football.

 Sacchetti et al. proposaient des exercices, jeux et circuit sous forme récréative.  Salcedo Aguilar proposait un programme d’activités physiques récréatif tel que des jeux coopératifs, de la danse ou autres activités avec des équipements alternatifs (pogostick, freesby, balles rebondissantes, mini parachutes).

 Salmon et al. avaient pour objectif secondaire de l’étude d’augmenter le plaisir et l’amusement liés à la participation aux activités physiques en les présentant sous forme de jeux.

Le caractère non compétitif était précisé dans 6 études (23) (24) (25) (26) (29) (30). Kriemler et al. proposaient en outre des activités physiques adaptées le plus possible à chaque enfant individuellement, en fonction de son niveau personnel. Un objectif réalisable lui était proposé.

Encadrement des activités

Concernant l'encadrement, l'activité des enfants était principalement contrôlée par des professionnels du sport dans 4 études (25) (29) (30) (31).

(31)

Fréquence et durée de l'activité physique

La durée de l'activité physique était comprise entre 50 et 350 minutes par semaine (moyenne 158.5 minutes par semaine ; médiane 145 minutes par semaine) :

 3 études permettaient d’atteindre les 60 minutes d’activité physique par jour d’école (24) (25) (30) ;

 7 études impliquaient une activité physique quotidienne (22) (24) (25) (26) (29) (30) (32) ;

 3 études incluaient des activités pluriquotidiennes (22) (25) (26).

Intensité de l'activité physique

Sur les 10 études, 9 comportaient une activité d’intensité moyenne à soutenue et une seule étude comportait une activité d'intensité faible (23).

Message éducatif et implication parentale

Dans 3 études, un message régulier de lutte contre la sédentarité était inclus (25) (26) (31) :

 Kriemler et al. encourageaient un mode de vie moins sédentaire avec notamment un transport actif jusqu’à l’école et une diminution du temps passé devant les écrans, par la distribution régulière de prospectus et par un affichage de posters dans l’école ;

 Li et al. proposaient un message éducatif à la fin de chaque période d’activité (2 fois par jour) ;

 Salmon et al. proposaient 19 leçons aux enfants sur les bienfaits de l’activité physique, la prise de conscience du caractère sédentaire de son quotidien, une

(32)

programmes télévisés pédagogiques, et la réduction du temps passé devant les écrans.

Toutes les études intégrant un message de lutte contre la sédentarité ont été efficaces à court terme. L’intérêt de ce message de lutte contre la sédentarité est souligné dans l’étude de Salmon et al. En effet, dans le groupe d’activité physique seule, l’intervention ne permettait pas une efficacité préventive alors que dans le groupe combinant l’activité physique et la lutte contre la sédentarité, l’intervention était efficace. Il faut cependant noter que l’intervention dans le groupe avec des messages de lutte contre la sédentarité seuls n’était pas efficace. Dans les études sélectionnées, il est notable que l’efficacité persistait à long terme quand le message était également adressé aux parents (26) (31).

À noter que l’équipe de Vandongen et al. avait encouragé les enfants, une fois en début d'intervention, à choisir des moyens de déplacements actifs (32).

Implication des parents

Une implication des parents était visée dans 3 études (23) (25) (31) :

 les parents participaient au programme de prévention proposé par Finkelstein en encourageant les enfants à marcher davantage et en les accompagnant lors des sorties de randonnée dans les parcs ;

 dans l’étude de Kriemler et al. les familles étaient impliquées par la remise de prospectus de lutte contre la sédentarité ;

 dans l’étude de Salmon et al., des lettres d’information étaient envoyées aux parents régulièrement. Elles leur demandaient d’encourager leurs enfants à réduire leurs comportements sédentaires, notamment de les aider à diminuer le temps passé devant les écrans.

(33)

Récompense donnée aux enfants participant à l’étude

Deux études récompensaient les enfants (23) (30) :

 Dans l’étude de Finkelstein et al. des bons d’achat étaient offerts aux enfants s’ils marchaient au moins 8000 pas un jour sur deux.

 Un système de récompense était organisé par l’étude de Salcedo Aguilar et al. pour améliorer l’adhésion au programme.

4. Efficacité des études

Sur les 10 études sélectionnées, 5 études, pour un nombre cumulé de 5644 participants ont mis en évidence une efficacité préventive (24) (25) (26) (29) (31) :

 Khan et al. visaient à évaluer le changement en adiposité des enfants après une intervention de 9 mois. L’IMC z-score restait inchangé dans le groupe contrôle (0.07 ; IC 95% [-0.01 ; 0.15]) alors qu’il diminuait significativement dans le groupe interventionnel (-0.08 ; IC95% [-0.14 ; -0.02] p 0.004). L’efficacité était plus marquée chez les enfants en surpoids ou obèses, et il y avait une amélioration des aptitudes cardiorespiratoires.

 Kriemler et al. avaient pour objectifs d’améliorer les capacités en aérobie, le temps d’activité physique et la qualité de vie en diminuant la masse grasse des enfants. Les résultats significatifs de cette étude étaient une moindre augmentation de l’IMC z-score en comparaison avec le groupe contrôle (0.12 ; IC95% [0.19 ; -0.04] p 0.003), une diminution du pli cutané, une augmentation du temps quotidien de MVPA à l’école, une amélioration des capacités cardiorespiratoires. Dans une autre publication (Meyer et al.) portant sur la

(34)

même étude avec suivi des participants 3 ans après l’arrêt de l’intervention, les bénéfices de l’intervention n’étaient pas conservés.

 Li et al. visaient à promouvoir l’activité physique et réduire la prise de poids excessive par une intervention de 10 mois puis 1 an de suivi. Les résultats significatifs étaient une diminution de l’IMC z-score comparé au groupe contrôle à 1 an (-0.07 ; IC 95% [-0.13 ; -0.01] p 0.03) et à 2 ans (-0.05 ; IC 95% [-0.10 ; 0.01] p 0.03) ainsi qu’une meilleure efficacité chez les obèses. Il y avait une moindre prise de poids non significative des enfants en sous poids à un an, non retrouvée à 2 ans.

 Sacchetti et al. avaient pour objectif d’améliorer les capacités physiques et de modifier les habitudes sédentaires. La lutte contre la prise de poids excessive était un objectif secondaire. Les résultats statistiquement significatifs étaient la moindre augmentation de l’IMC (+1.65 dans le groupe contrôle vs +1.15 dans le groupe intervention p<0.001), une diminution du nombre d’obèses et une diminution de la sédentarité chez les sédentaires et très sédentaires.

 Salmon et al. avaient pour objectif d’évaluer l’efficacité de l’intervention sur la prévention de la prise de poids excessive. L’étude comportait 3 branches, une visant le développement des FMS, une luttant contre la sédentarité et une regroupant les deux interventions. L’étude était composée de 9 mois d’intervention et de 12 mois de suivi. Les résultats statistiquement significatifs étaient la moindre augmentation de l’IMC dans le groupe bénéficiant des deux interventions en comparaison au groupe contrôle à 9 mois (-1.30 IC95% [-2.29 ; -0.31] p<0.05) et après 12 mois de suivi (-1.30 IC95% [-2.24 ; -0.35] p<0.01) ainsi qu’une augmentation de la fréquence et de l’intensité de l’activité

(35)

physique dans les deux groupes actifs. Il n'y avait pas d’amélioration significative des FMS.

La plupart des études qui permettaient un contrôle de la prise de poids excessive avaient une efficacité accrue chez les enfants obèses (24) (26) (29) (31).

Sur les 10 études sélectionnées, 5 études pour une nombre cumulé de 3116 participants n'ont pas mis en évidence d'efficacité préventive (22) (23) (27) (30) (32) :

 Donnelly et al. visaient une augmentation du temps d’activité physique pour prévenir la prise de poids excessive. Il n’y avait pas d’effet significatif sur l’IMC, mais plus un enfant bénéficiait de l’intervention, plus son IMC avait tendance à diminuer. Le nombre d’enfants en surpoids avait diminué dans le groupe interventionnel. Il y avait une augmentation du temps et du niveau d’activité physique dans le groupe interventionnel et de meilleurs résultats scolaires. Plus le professeur était actif physiquement, plus ses élèves augmentaient leur temps d'activité physique.

 Finkelstein et al. visaient une augmentation du temps d’activité physique, avec comme hypothèse une possibilité d'amélioration de la qualité de vie et des capacités physiques. Il y avait une diminution non significative de l’IMC (-0.15, p 0.79), mais une augmentation significative de la quantité d’activité physique quotidienne sans amélioration significative de la qualité de vie.

 Madsen et al. visaient une augmentation du niveau d’activité physique, des capacités cardiovasculaires et un contrôle du poids. Il n’y avait pas d’amélioration de l’IMC, de la quantité d’activité physique, ni des capacités cardiovasculaires. A noter que cette intervention n’a pas bénéficié du

(36)

 Salcedo Aguilar et al. avaient pour objectif de contrôler la corpulence des enfants et de diminuer les facteurs de risque cardiovasculaires. Il n’y avait pas d’amélioration de l’IMC dans le groupe interventionnel par rapport au groupe contrôle. On notait cependant une plus faible prévalence de surpoids et d'obésité chez les filles dans le groupe interventionnel.

 Vandongen et al. visaient un contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires. Cette étude comportait six groupes : un groupe « activité physique », un groupe « activité physique + nutrition à l'école », 3 groupes « nutrition » et un groupe contrôle. Il n’y avait pas d’efficacité significative sur l’IMC dans le groupe « activité physique », ni sur aucun autre marqueur d’obésité, mais une amélioration des capacités physiques. Il y avait une amélioration du pli cutané dans le groupe activité physique + nutrition, sans effet sur l’IMC. Aucun des groupes « nutrition» n’a permis une amélioration d’un marqueur de surpoids.

L'efficacité des interventions est apparue variable selon les études et les caractéristiques de l'activité proposée [Tableau 3].

(37)

Caractéristiques de l’activité d’études Nombre efficaces Nombre d'études concernées Effectif concerné

Encadrée par des professionnels de l’activité physique 3 4 2281

À caractère ludique 3 5 6126

Non compétitive 4 6 6628

Avec un message éducatif contre la sédentarité 3 3 4996 Avec implication des parents 2 3 1060 60 minutes par jour en moyenne 2 3 1762

Pluriquotidienne 2 3 6212

Quotidienne (en semaine) 4 7 8042 Pendant le temps scolaire 4 6 7089

Après le temps scolaire 1 4 1671

Intensité faible 0 1 251

Système de récompense 0 2 1295

Tableau 3 : Efficacité et effectif des interventions en fonction de leurs caractéristiques

L'encadrement professionnel, le caractère ludique, la non compétitivité, le message éducatif, l'implication des parents, la durée d'activité physique de 60 minutes par jour, la fréquence quotidienne et pluriquotidienne, et l'horaire scolaire étaient associés à des interventions plutôt efficaces.

L'horaire extra-scolaire, l'intensité faible des activités et la présence d'un système de récompense n’étaient pas associées à des interventions efficaces.

(38)

IV.

DISCUSSION

1. Synthèse des résultats

Cette revue systématique de littérature a permis de mettre en évidence que les interventions de prévention du surpoids et de l’obésité de l’enfant de 6 à 12 ans, par la pratique d’une activité physique, pouvaient se révéler efficaces. Cette efficacité était variable en fonction des caractéristiques propres de l’activité proposée.

Il est apparu dans les études retenues que ces caractéristiques, certes interdépendantes, pouvaient être associées à l’efficacité des interventions de prévention de l’obésité de l’enfant. Ce travail a permis l’identification de plusieurs de ces caractéristiques : l'encadrement professionnel, le ludisme, la non compétitivité, l’association à un message de lutte contre la sédentarité, l'implication des parents.

2. Forces de l’étude

La qualité des études

La principale force de cette revue de littérature est d’avoir rassemblé des études comparables, à faible risque de biais et incluant un nombre suffisant d’enfants. Seule l’étude de Finkelstein qui incluait un protocole d’activité physique d’intensité bien moindre, est difficilement comparable aux autres études. Une méta-analyse à partir de ces études semble envisageable.

Des caractéristiques de l’activité physique facilement identifiables

Une seconde force de cette revue de littérature est d’avoir pu relever plusieurs caractéristiques propres aux différents protocoles de ces études qui semblent influer sur l’efficacité des interventions d’activité physique. Ces caractéristiques sont

(39)

facilement identifiables dans toutes les études et aisées à mettre en application lors de la réalisation d’un projet d’intervention de prévention de surpoids et d’obésité de l’enfant. Pour confirmer leur intérêt, d’autres études sont nécessaires, et pourraient aboutir à l’écriture de premières recommandations.

La généralisation aux pays développés

Une autre force de l’étude est sa généralisation aux pays développés comme la France, puisque toutes les études incluses ont été réalisées dans des pays à plutôt haut revenu moyen à l’exception de la Chine (revenu moyen haut).

3. Limites de l’étude

Un faible nombre d’études

La principale limite de cette revue est le faible nombre d’études sélectionnées. C’est la conséquence de critères d’inclusion nécessairement restrictifs permettant en contrepartie d’obtenir une certaine homogénéité des études sélectionnées. L’inclusion d’essais non randomisés comme l’ont fait Yuan E. Zhou et al. (36), l’augmentation de la tranche d’âge et la réduction de la durée de suivi auraient augmenté considérablement le risque de biais. L’inclusion n’avait cependant pas été limitée aux études ayant comme objectif principal le contrôle de la corpulence. Ces études pouvaient appréhender une autre approche de l’activité physique non ciblée sur la prévention du surpoids, et permettaient d’évaluer si l’activité physique pouvait induire un contrôle de la corpulence même lorsque ce n’était pas l’objectif principal de l’étude.

(40)

Le seul critère de l’IMC

Le choix de l’IMC comme seul critère d’efficacité était discutable. La mesure du pli cutané ou du pourcentage de masse grasse auraient pu être choisis seuls ou en complément. Cependant l’IMC reste la référence dans la pratique clinique en France et de plus, il est facilement mesurable. C’est pourquoi on le retrouve aussi dans les études dont le contrôle de la corpulence ne constitue qu’un objectif secondaire. Il est à noter qu’aucune étude n’a été exclue de cette revue systématique pour absence de données sur l’IMC.

Un recul limité dans le temps

Peu d’études s’intéressaient à l’efficacité à distance de l’intervention. Seule l’étude de Kriemler et al. (efficace dans un premier temps) a fait l’objet d’un suivi à plus d’un an après l’arrêt de l’intervention (28). L’efficacité de ces interventions est donc mal évaluée au long terme.

L’hétérogénéité des mesures de l’activité physique

Les études proposaient des activités d’intensité modérée à soutenue. Cependant aucune analyse approfondie de l’intensité n’a pu être réalisée car les études n’utilisaient pas toutes la même unité de mesure.

L’absence de repérage d’éventuels effets nocifs

Les effets secondaires de l’activité physique proposée n’étaient abordés que dans l’étude de Li et al.. Elle montrait une diminution non significative de l’IMC z-score chez les patients en insuffisance pondérale. Aucune autre étude n’a évalué le risque de la perte de poids chez les enfants déjà en insuffisance pondérale. Par ailleurs, aucune intervention ne faisait part des possibles complications (physiques ou autres) ayant pu

(41)

survenir lors des interventions. Ces risques pourraient pourtant limiter, d’une certaine façon, la généralisation de certaines interventions d’activité physique auprès des enfants et remettre en cause les bienfaits de ces interventions. Il apparaît nécessaire de les documenter avant la mise en place de tels programmes à grande échelle.

4. Critères d’efficacité préventive

Si l’on recherche des caractéristiques communes, parmi les programmes d’activité physique qui se sont révélés efficaces, on retrouve les 5 caractéristiques suivantes :

 l'encadrement professionnel  le ludisme

 la non compétitivité  le message éducatif  l'implication des parents.

Ainsi, les études bénéficiant d’au moins 3 de ces 5 caractéristiques étaient efficaces dans 4 études (25) (26) (29) (31) sur 5 pour un nombre cumulé de 6468 participants. Parmi les 5 études qui présentaient moins de 3 de ces 5 caractéristiques, une seule étude (24) étaient efficaces pour un nombre cumulé de 2292 participants.

D’autres caractéristiques semblent avoir eu un moindre d’impact positif :  la durée et la fréquence de l’intervention

 l’horaire de l’intervention  le caractère pluriquotidien.

L’intérêt des interventions cumulant tous ces principes a été évalué en France sur des collégiens par l’étude ICAPS et a pu démontrer son efficacité dans la prévention du

(42)

Il conviendrait néanmoins de réaliser de nouvelles interventions comparatives chez les enfants de 6 à 12 ans, avec et sans ces caractéristiques, afin d’en valider certaines et d’en faire des critères de qualité de l’activité physique proposée aux enfants.

5. Intérêt de la revue de littérature

Activité physique versus sport et compétition

Par la mise en évidence des caractéristiques détaillées ci-dessus, cette revue propose une vision de l’activité physique différente de celle de l’éducation physique et sportive du système scolaire français actuel (45).

Dans la société actuelle, l’activité physique est souvent confondue avec le sport, ce qui tend à la rendre occasionnelle et insuffisante. Les enfants à risque de surpoids n’ont pas plaisir à subir les entrainements et la compétition ; ils auront moins tendance à s’inscrire à une activité sportive. C’est le début d’un cercle vicieux (46) (47).

Les interventions qui encouragent à la pratique d’une activité physique adaptée à l’enfant sont un vecteur du changement du paradigme du sport pour celui de l’activité physique : les programmes d’activité physique ludiques et non compétitifs, augmentent l’adhésion des enfants à risque (la compétition privilégie les enfants actifs et moins exposés au surpoids).

Ce changement de paradigme ne peut s’opérer sans la participation des parents. Par leur rôle éducatif et modelant, ils sont souvent les mieux placés pour lutter contre la sédentarité de leurs enfants. L’efficacité de l’implication des parents a déjà été mise en avant par deux méta-analyses, une pour la promotion des activités physiques chez l’enfant (33) et une autre pour la réduction de l’obésité infantile (34).

(43)

Pour une politique de prévention par l’activité physique

A l’issue de cette revue systématique, le modèle d’intervention pour la prévention de l’obésité de l’enfant qui peut être proposé apparaît peu onéreux et relativement aisé à mettre en place dans toutes les écoles primaires. Il pourrait permettre de respecter le rapport de la stratégie sur l’activité physique pour la Région européenne de l’OMS 2016-2025 (48) qui préconise une intervention d’activité physique pour tous les enfants et leurs parents.

L’encadrement par un professionnel de l’activité physique est cependant plus difficile à incorporer sans surcout et sans modification du cursus. Une meilleure formation des enseignants du primaire, dans le domaine de l’activité physique, pourrait constituer une alternative intéressante.

Ainsi se pose la question du budget alloué aux actions de prévention. L’état encourage actuellement le sport sur prescription dans une démarche de prévention auprès de publics inactifs physiques ou en tant que thérapeutique non médicamenteuse pour des patients porteurs de pathologies chroniques (50). Il conviendrait d’étudier plus précisément l’impact des différentes interventions de ces professionnels sur la prévention du surpoids et de l’obésité afin de pouvoir évaluer leur prise en charge par les organismes de santé publique.

(44)

V.

CONCLUSION

L’obésité est la pathologie pédiatrique chronique la plus fréquente dans le monde. Elle est responsable chez l’enfant, de certains troubles de la croissance, d’une véritable souffrance psycho-sociale et du risque de maintien de l’obésité à l’âge adulte. L’activité physique est efficace pour prévenir la prise de poids excessive.

L’objectif de cette revue systématisée était de déterminer quels types d’interventions portant sur la pratique de l’activité physique chez les jeunes de 6 à 12 ans ont prouvé une efficacité en matière de prévention du surpoids et de l’obésité de l’enfant.

Ce travail a été réalisé par 2 chercheurs suivant les recommandations du Cochrane

Handbook of Systematic Review. Onze bases de données informatiques ont été

interrogées permettant l’examen de 9345 titres et la sélection de 19 articles portant sur 15 études différentes, dont 10 à faible risque de biais et 5 à fort risque de biais. Plusieurs caractéristiques propres à l’activité physique proposée aux enfants semblent avoir eu un impact positif sur l’efficacité des interventions : l'encadrement par un professionnel de l’activité physique, le caractère ludique, la non compétitivité, le message éducatif associé, l'implication des parents, la durée d'activité physique de 60 minutes par jour, la fréquence quotidienne et pluriquotidienne, et l'horaire scolaire de l’activité. Ces caractéristiques seraient aisées à mettre en œuvre dans de futures interventions.

La principale limite de ce travail a été le faible nombre d’études sélectionnées. Néanmoins, cette revue a rassemblé des études comparables et à faible risque de biais.

Il faudra attendre de nouvelles études pour confirmer les caractéristiques de l’activité physique à proposer aux enfants identifiées dans ce travail. Des recommandations pourraient alors être écrites afin de guider la mise en place d’interventions efficaces dans la prévention du surpoids et de l’obésité de l’enfant.

(45)

BIBLIOGRAPHIE

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Figure

Diagramme de flux
Tableau 3 : Efficacité et effectif des interventions en fonction de leurs caractéristiques
Tableau des caractéristiques initiales  succinct.  Biais de  performance et de  détection (dont  aveugle des  évaluateurs)  Risque faible
Tableau des caractéristiques initiales  succinct  Biais de  performance et de  détection (dont  aveugle des  évaluateurs)
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