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,.
,"-J t _ "~.
" .' • lr1
ETUDE SUR LES CHAN6ËMENTS RESPIRATOIRES AIGUS
CHEZLES TRAVAILLEURS DES, SALLES DE
CUVESDE
L'INDUSTRIE PRIMAIRE DE L'ALUMINIUM
(C~PLEXEINDUSTRIEL DE JONQUIERE)
par
PIerre Durand, ~.Se.
Depa~tment of Epidemiology and Biostatistics MeGill Un~verBlty, , Montréal ,
January 1985
r'
, \
A -thesi s submi t te'd te th-e Faeul ty of Graduate
Studies' and Research ln partial fulfillment of the requirements for the degree of
Ph.D.
(~Pie~re Durand - 1985 /
.
/ / \./
. >
Short tItle:
Changements reSpIratOIres aIgus chez les
travaIlleurs de l'alumInIum
l i
RESUME
Des changements respiratoires aigus.Qnt déj. été
.
,
observés chez les travailleurs de l'industrie
électrolyti-que de l'aluminium. Les principaux objectifs de notre étude ~
étaient de mesurer 1 a prévalence de tel s changements chez
des cuvistes selon leur affectation respective aux deux
pro-cédés électrolytIques de l'usine soient les propro-cédés Soderberg
et à anodes précuites, et de la comparer à -la prévalence
chez les travailleurs non exposés de la même usine. Des tests
de fonct 1 on pul monai re , f u~ent admi ni st:r~:s_:,~ quatre repr i ~es
lors du premier quart de 1 a semain4!f de travail à 385 des 412
sujets qui avaient aussi répondu à un questionnaire sur les
symptOmes respiratoires. Un index reflétant les changements
aigus a été créé. Parmi les 279 travailleurs fumeurs, ceux
qui étaient exposés au proc~dé à anodes précuites et à un
haut niveau au procédé Soderberg montraient un index plus
é-1 evé en moyenne que ceux à un bas niveau au procédé Soderberg
e~ que les non-exposés. Parmi les 106 non-fumeurs, aucune
différence significative n'est apparue.
,l"
,l'
ABSTRACT
.,
Acute respiratory changes have pr\~viou!Sl y been observed in aluminium potroom workers. The main purpose!S
of this study were to determine the prevalences of such
chang~s amongst ~otroom worker. assigned respectively to
either one of the plant electrolytic processes, namel~ the
Soderberq and the Prebake, and to compare the prevalence
in each exposure group"to that in unexposed workers of the
same pl'ant. Pulmonary function tests ware administered four
~ime5
on the first working shift of the week to 385 of the 412 5ubJects who had also answered·a respiratory symptomsquestionnaire. An index of acute changes was devised. Among
the 279 smekers, 'these expesed te the Prebake process and
with high eXposure ta the Sederberg had a higher index on.
average than those with 10w exposure ta the Soderberg proces&
and unexposed workers. Among the 106 workers who had never
PREFACE
'.A La thèse
Le document qu~ sui t est di vi sé en 10 chapt.tres.. Le
1 ec'teur trouvera au premi er chapttre un exposé du cadre da
référence de l'étude. La revue de littérature suit au
chapf'-tre' 2 et' veut explorer les ques.tions soulevées précédemment. iv
Le troisième chapf'tre exprime la raison d'être de l'étude sur
la base des connaissances publiées et disponibles.
Ensuite, suivent au chapf'tre 4, l'historique de
l'é-e
tude et les
~bjectifs,
et au chapttre 3, un.de.cripti~n
du milieu de.travail à l'usine de Jonquière. Le mode et lescri-tèrea de sélection des sujets d'étude sont décrits au
chapt-tra 6. Par la suite, une brève explication des méthode. et
mesures uti l i sées est présentée -au chapttre 7. Cell e-ci est
appuyée par les appendi~es appropriés.
Les résultats font l'objet du chapttre 8 et sont
dis-cutés au chapttre suivant. Les
c~usions
de l'étude ainsi que sa signification et ses limites occupent le dixièmecha-pttre.
, ,
"
huit appendices et un glossaire des termes technique~.
Contribution à la Science
Nous avons voulu apporter une contribution originale
à la Science en répo~dant à des Interrogations spécifiques
sur la prévalence de changements respiratoires algus en
re-gard de l'exposition aux procédés électrolytiques de
réduc-tion ..,.J,(Ù~l 'aluminium chez les travailleurs de l'industrie de production primaire de l'aluminium. Nos travaux concernent
les trois aspects principaux qui suivent:
1- L'influence du procédé de production
Le site industriel que nous avons choisi présente
,
.
une particularité par rapport aux autres sites industriels
qui ont fait l'objet d'études épid~miologiques, en ce sens
qu'on y retroLve les deux grands types de procédés
électro-lytiques, à s~voir le procédé Soderberg et le procédé à ano-,
des précuites. Ces deux procédés présentent des différences
maJeur~s quant à la nature des émissions' atmosphériques, le
procédé Soderberg étant caractérisé par l'émission de
gou-drons vOlati11 en milieu de travail alors que le procédé à
anodes préculites, n'émet que des concentratlons rel,ativement
, 1
peu élevées'de ces goudrons par rapport au procédé précédent.
.~.
/
,
différence. Celles-ci ont mentionné le type de procédé
é-lectrblrtique utilisé mais n'ont pu établir de comparaison
entre ces deux procédés au sein d'une même populatïon
tra-vaillante puisque cette situation est exclusive au complexe
industriel de Jonquière. Nous avons donc voulu profiter de
cet avantage qui nous permettait d'évaluer l 'inluence du
ty-pe de procédé sur la prévalence de changements
respiratoi-res aigus.
2- UtilIsation d'un nouvel indice de mesure de la
réponse du système pulmonaire
Ce deuxième aspect ise veut original à la fois par
\
l'utilisatlon d'une ~preuve pulmonaire, l'expiration
parti-"elle forcée, qui n'a pas été utilisée comme mesure de la ré~
ponse pulmonaire aux contaminants aériens dans les salles de vi
réduction électrolytiquE de l'aluminium, et par l'emploi d'u~
"Index" global de la variation de la fonction ventilatoire
pulmonaIre. L'expiration partielle forcée
a
été utilisée principalement par Bouhuys et col12 comme mesure de laré-ponsè respiratoire aiguâ et ce lors d'épreuves de
stimulati-.J
on bronchique à l 'histamine ou à la métacholine surtout 'chez
les travailleurs exposés aux fibres de coton, donc un
conta-minant organique.
la variation d. la -fonc:tion pu1m,onaire basé sur cinq
para-,
m.tres issus de trois épreuve. dif~.rentes nous permet de
quanti~i.r de façon globale les variations observées et de
déterminer qu'elles ne consti tuent pas des phénomènes
f!xclu-. i f f!xclu-. à un seul paramètre de la fonction respiratoire mais
constituent plut.ôt une mesurA' de la réaction physiologique
pel yval ente.
3- Corrélation entre les indices de mesure de
l'eKposi-tion au fluor atmosphérique et la varial'eKposi-tion de la
fonction pulmonaire
En
derni er l i eu, nos travaw( présenten;t une marqua ,d'originalité par la mesure simultanée de l'excrétionuri-nai ra de
fI
uor pendant 1 a journée de travai 1. Cec:i ctinsti tue ~ne mesure· indirecte de l'exposition au f1üor atmosphériqueen mi 1 i eu da travai 1 et nous permet 'donc d' étudi er Bon
asso-ciation • cà11e de la variation de
1a'-f~nction
pulmonaire au cours de 1. même journée de trilvail. Cette particu1aritê dupretoc:ol e nous permet d' éval ulltr l ' i nf 1 uance à cOLlrt terme d.
l'sxpositiofi aux pollUAnts industriels dans Ills salles d.
cu-ves, reflétée par la fluor atmosphér~qu., sur la fonction
pulmonaire. L.s'atude. préCédent •• n'ont pu réa1i •• r .de
fa-çon si mul tanée ces deux techni, que. et de c'. fai t lai s.ent
planar des doutes sur les résultats das analys •• de c:orréla-"
...
,
o•
•
1o étai ent cuei Il i e ••
La réalisation des trav.u~ de recherche pré.enté.
dans la thèse qui suit, résulte en bonne partie de l'appui
apporté par un grand nombre de personnes que je tiens à
re-mercier vivement. Mes premières pensées vont à mon épouse,
Ann-Isabell e qui m' a soutenu depuis 1 e tout début de ces
travaux et qui a contribué de façon tangibl e lors de 1 a
ré-vi sion du t6lxte et de son édi t i on fi nale •
Je remercie tout spécialement le comité de direction
de mes travaux d. thèse qui a été formé en 1977 et incluait
"
le. Ors M.R. Bec:klake, F.D.K. Liddell, M.!. Arhi.,rii et G.W.
Gibbs. Ce comité m'a aidé par ses conseils à développer la
protocole d'étuda et concevoir l'index de variation de la
fonction pulmonaire. Je remercie tout spécialem&nt madame
.
- '
le Dr Margaret Becklake, mon premIer directeur de thèse, qui
a su orienter mes travaux avec patience et dévouement et
en-vers qui j'ai une reconnaissance indélébile. Elle a su de
plus sti muler ma persévérance dans les moments les plus
dif-ficile •• En janvier 1994, au départ du Dr e.cklake pour un
congo sabbati que, monsieur -III' Dr Deugl as Li ddeU .. pri". la
viii
rel ève du Dr Beckl ake et _ permi s • l'auteur par .es consei 1 !il
(
avec plus de précision et da clarté, les résultats da sa
re-cherche. Nous remercions sincèrement le Dr Liddell pour scn
appui et consÎdérons comme un privilège d'avoir pu' b~néiici.r
de ses conseils. un moment aussi crucial de l'.vèlution da
nos travaux.
L'auteur a bénéficié da l'appui financier du
minis-t.r~e la Santé et du Bien-Etre Social du Canada du 1er
-jan-vier 1977 au 1er juillet 1979 et il lui an est reconnaissant.
Il a par la suite b~néficié do l 'ap~ui financier de la
Com-misBion da la Santé et de la Sécurité du Travail du Québec
(C.S.S.T.) au cours des années qui ont suivi. Cette
contri-bution l'a amené à travailler de façon simultanée à
l'ensem-ble des "études tripartites" sur la santé des travailleurs
de l'aluminium è Jonquière (voir chap~tr. 4). L'auteur est
heureux d'avoir pu' apporter une contribution importante à ,
ces études tripartites qui ont constitué une "première" au
Québec dans le domaine de la recherche en santé et sécurité
du t,iavail.
D'autre part, nous exprimons toute notre' gratitude
aux travailleurs 'd~ la Société d'EI~ctrolyse et de Chimie
ALCAN CS. E. C. A. L.) pour 1 il collaborati on s~utenu. qu'il. ont
accordée à ce projet. De sincères remerciements ,vont aux
re-pr.sentants et coordonnateurs de la, S.E.C.A.L. et de la
Fédération des Syndicata du Secteur Aluminiu~ <F.S.S.A.) et
.
"/
\
,.'
)(
plus spécifiquement. à messieurs Germain, Girard et.
Jean-Ma-;=te-Gr&v~l et • madame Suzanne D'Amours, de la S.e.C.A.~. et •
messieurs Cévis I?esgagné et Jean-Mar;c Dubois de la F.S.S.A.
pour l'appui technique essentiel qu'ils ont. appor~é
quoti-dl\~nnement. à nos tràvaux, et à monsiéur Jean Hallé de la
F. S. S. A. pour son' appui des "premi ers i n'stants". Nous ne vou..-
.
"
Ions surtout pas oubl i,er monsi eur 1 El Juge Robert Sauvé,
pr.-sident de la C.S.S.T. qui a su galvaniser mt réunir les
in-térêts des différentes parties aùtour du concept des "études
tripart.ites à la Sociét.é ALCAN". Son ap~r~ch~ novatrice a dé-jA fait sa marque et messieurs V. Martin et F. Taschereau et
mademoiselle S. Thomas de l'Institut de rec~erche en santé
et en sécurité du travail du Québec (I.R.S.S.T.) en ont été
~es dignes représentants tout au long des quatre années qu'a
duré le projet.
Enfin, nous tenons à souligner de façon toute
parti-culière la contribution de nos techniciennes et agentes
clé-ricales, soient mesdames M. Boulanger, H. Duchesne, E. Sirard~
L. Houde, L. Leiselle~ D. Simar~, D. Sagnen, M. Maltais, J. Perron, et D~ Roberge, sans oublier celui qui a maintenu les
instrument~ en bon état et qui a assuré le transport des
*chantillonsi monsielur D. Villeneuve. Nous remercions pa'r
a1l-leur. 1. Dr Richard Martin, coordonnat.eur général de. ét.ud ••
tripart.ites pour. son appui indéfectible, monsieur Heb.rto
Ghezzo ainsi ~~. le personnel du laboratoire de phy~iologi.
;1
1
i
L._
(
pulmon~i_re de ,1 'hOpital du' S-acré-:Coeur pour l'aid. apporté.
lors du traitement des données.
\
,,--Nous réitérons no~re gratitude ~ toute ces personnes
et tenons à soul igner une fois de plus leur, contribution à
nos travaux. La conception et la rédaction du protocole de
recherche ainsi que sa réalisation demeurent toutefois de
S' notre responsabilité. Une partie de l'analyse des données a
été
e~écutée
selon'nc5s direct'ives • }'hOpital du Sacré-Coeuret l'autre partie a été exécutée par'l'auteur lui-même.
-
, ,-,
, ,
" , r, , 1. 2. " 4. " "
TABLE DES MATIERE§
(-l NTROOUC'T
r
ON. 1. 1 Caqre de réf érence
,1 • 2 " Ouest 1 on s
1.3 Déflnitlons prélimInaires
LA SANTE DES CUVISTES': REVUE DE LA LiTTERATURE
2.1 Aspeèts,pulmonaires chronlques
2.2 Aspect~ pulmonaIres alg~s
RAI~ON O:ETR~ DE L'ETUDE
3.1 les polluants atmosp,hérlqLles
j' •
3.2 Réponses du système respiratoire f é
3.3 Nature dÇ?s réponses algues
'3.4 'Hypothèse de t.ravd: l
3.5 Mécanl'~m~s 'phYSIO,l.oglq.ues
3.6 ContI'" 31 nte
HIST6~IQUE ET,OBJE~TIFS
4. 1 Hi stor'l que de l ' étude
1·
4.~ Et~pes pré~arato{resaux mesures
Page /5 DESCRIPTION ..• " xii 1 1 2 '3 4 '4 11 19 19 20 21 22 23 24 24' 27 28
~.
"
'DESCRIPTI~~ DU MILIEU DE TRAVAIL A
ARVIDA
5.1 qescription générale et historique
5.2 L'envlronnement atmosphérique
5.2.1 Distributlon des cuves
5.2.2 Nature des émIssions atmosphérique9
5.2.3 Nature du contact
5.2.4 Niveau d'expositlon
5.2.5 ContrOle des émissions
\
5.2.6 Facteurs physiques: température et humidIté
5.3 La main d'oeuvre
5.3.1 Les départements de travail
5.3.2 .Liste des occupations
5.3.3 Horaires de travail 5.3.4 Charge de travaIl 5.3.5 La varIable "e:<posltlon" conceptuelle approch~ 16 SELECTION •.. 30 30 33 39
ô.
" ..
SELECTION DES GROUPES DE TRAVAILLEURS. A ETUDIER
6.1 Oéiinittons et c~itèreg de sélection~.
-,
6.1.1 Les groupes exposés
6.1.1.1 Niveaux d'eXposltion
6.1.1~2 Exposition seJon l'occupation
6.1.1.3 Distpbu;tion selon, 1 'occupation et l'eXposltlon
6.1.2 Le groupe non-exposé
6.1.2.1 Définition et c~itè~es
6.1.2.2 Olstrtbution selon le département et 1 'occupation
6.2 ldentlficatlon des groupes à étudler
6.2.1 Options pour la constitution des groupes
.' 6~2.2 '!-'option 'chois19
6.3 Processus de sélection
6.3.1 Le questlonnai~e prélimlnalre
6.:;.Z t)alldlté du ql\estlonnalre
6.4 DescrIptlon des groupes sélectlonnés
17
METHODES ...
xiv 43 43 48 50 53" 7. METHODES EJ MESURES
7.1 La'méthodologia da base
7.2 Le questIonnaIre médical
7.2.1 Descrlptlon
7.2.2 Validité
7.3 Examens de la fonction pulmonaIre
7.3.1 Instrumentation et étalonnagè
.
7.3.2 Examens da la fonction ventil~tpire
des,poumons
7.3.3 Validité
7.4 Excrétlon urinaire de fluor : collect~ ~es échantillons et technique de ~esuré
C·
7.4.1 La ra~son de la col!icte
7.4.2 La collecte des éch~ntIllons
\
7.4.3 La technique de mesuKg
7.5 TraItement des données
7.5.1 Sur le terraIn 7.5.2 Analyse lnformatlque :
,
, ) , j 7.5.3 ConfidentlalIté d~s lnformatlons ) 1 /8 RESULTATS ... 64 64 66 80 828.
•
RESULTATS • J
8.1 Introduction
8.2 Analyse des indices individuels de la fonction pulmonaire
"
8.2. 1 Analyse descriptive
8.2.2 Varl ati on hebdomadaire
8.2.3 Compilation du , coefficient de varIation
8.3 Anal yse de l'index composé
8.'3.
1 Approche con,ceptuell e8.3.2 Vaiidatl~n de l'Index composé 8.3.3 Résultats
8.4 Les taux d'excrétion urlnaire de fluor
..
'8.5 Symptomatologle
o
8.5. 1 Oescr i rt i on et cocfi f i cati on
8.5.2 Résul tats \ _
8.5.3 Influence du tabagisme et de l'exposltion
8.6 Analyse de la relation entre la symptomatologle
xvi 86 87 97 111 116
et les lndlces de la fonction pulmonaire 121
/9 DISCUSSION ..•
9. DISCUSSION
9.1 Délimitation du sujet d'étude
9.2 Quelques faiblesses de l'étude
(1
9.3 Quelques forces de l'étude
9.4 La mesure de la variation alguè
12~
126
128
133
136
9.5· Ralsons expllquant l'absence de valeurs de
probabilIté dans la présentattion de la thèse 139
9.6 Les obJectlfs 142
9.6.1 L'objectif A
9.6.2- L'objectif B
9.6.3 L'objectif C
9.6.4 L'objectif D
9.7 Généralisatlon des résultats 146
10. SOMMAIRE ET CONCLUSIONS 150
10.1 Sommaire 150
10.2 Concluslcns de l'étude 152
10.3 SlgnIflcatlon et limites de l'étude 154
REFERENCES 156
n
xvi i i
APPENDICES
après page 164*
A : Objectifs de l'étude envisagée par la conventi~n tripartite
B :
Descrlption du processus-lndustriel* C : Questionnaireso
Entratnement des enquêteursE Etude de valIdatIon de l'usage des courbes partielles débit-volume
F
Entratnement des techniciens et étude pilote* G Mesure des fluorures urInairesH
IndIces de la fonction pulmonaire mesurés ou calculésGrIlle de codiftcatlon des symptOmes et slgnes
Lorsque des références sont CItées dans un app~ndice, elles sont inscrItes dans une bIblIographie Inhérente à
l'appendice lui-même.
GLOSSAIRE après les appendices
" ~ .,,~\ , --"e',~ 1 / /
LISTE DES TABLEAUX
t
Tableau 2.1 Revue de littérature (excluant les références au~ aspects aigus)
Tableau 6.1 Répartition des 341 travailleurs non fumeurs en fonction du groupe d'expo-sition et de l'âge
~ableau 6.2 Répartition des 990 travailleurs fumeurs en fonction du groupe d'expo-sitlon et de l'âge
Tableau 6.3 Répa~titlon des sujets examinés selon le type et le nIveau d'exposition et selon la classe tabagique
Tableau 6.4 Cara~téristiques des travailleurs examinés
Tableau 7.1 Cheminement des examens
Tableau 8.1 Statut fonctlonnel de base en fonction des groupes d'exposition
Tableau 8.2 Statut fonctlonnel de base en fonction de la classe tabagique et de l'expo-sitIon
~
Tableau 8.3 Rapport des valeurs de la clnquIème session sur celles de la premièrè session
Tableau 8.4 Calcul du coeffICIent de variation des sUjets Page 56 60 63 65 99 90 93 95
,
,
1
r.bl •• u 8.5 Co.fficientg d. variation d •• cinq paramètres
Tableau
8.6
L'index composé de variabilité <lCV) et ses composantesTableau 8.7 Coefficients de corrélation entre chaque paire de composantes de l'1ndex composé de variation de la fonction
" ,
cpul~onaire (385 sujets)
Tableau 8.8 RépartItion de l'Index composé et de ~es c;omposantes
l,
Tableau 8.9 Index composé de variation (leV) selon'
~è groupe d'exposition et les habitudes tabagiques
Tableau 8.l0,Analyse de variance de l'index composé de variation
Tableau 8.11 roncentratl0ns moyennes de fluor ur1nalre
Tableau 8.12 Prévalence de symptÔmes et signes sélon l'exposition et les habitudes tabagiques
.
Tableau 8.13 Index
c~poSé
de variation en fonc--tlcn de la fréquence des symptOmesxx
'-96 100 102 104" 106 109 113 119-123.;
LISTE DES FIGURES
,. Figure 6.1 DescrIptlon de la population d'étude/ selond l 'expos1tion professionnelle et les habitudes tabagiques
Figure 6.2 Représentativité de la sèlection
effectuée en fonctIon de l '~ge et de~
MabItudes tabagIques
Figure 8.1 Distribution en fréquence de l'index
1,- Composé de variat.Ion <lCV) chez les"
385 sUjets
Figure 8.2 Distribution de 1 ~indax (leV) an
Page S4
61
101
fonctIon de l 'expOSItion ~t du tabagIsme 107
(
Figure/8.3 Composantes de l'Index de variation selon le type et le nIveau d'eXpOSItIon,
e't selon 1 é ~ abagi ~me 1
ta
Figure 8.4 Fluor urinaire 114
Fi gur"e 9. 1
/
.'
Valeurs prédites du débit expiratoire max i mal médi an
,
1
,
..
Il (
1
1 1. INTRODUCTION 1.1 Cadre dé référenceLe protocole de la présente étude a été élaboré
,~'efin de répondre aux interrogations quen~us , , avions quant
'-.'"
-A l'occurrence d'un syndrome de nature ~thmatique chez les travailleurs de salles de cuves du secteur de la
production de l'aluminium. Ces interrogations étaient
d'ailleurs partagées par un certain nombre de personnes
rattachées tant à la Société d'Electrolyse et de Chimie <:)
ALCAN (S.E.C.A.L.) et à la Fédération des Syndicats du
Secteur Aluminium (F.S.S.A.>,_ qU'à la Commission de la
Santé et de la Sécurité du Travail du Québec (C.S.S.T.).
Ces derniers organismes entretenaient aussi certaines
in-
,-quiétudes quant à 1 'occurrence ~'une réponse obstructive
.
chronique du système respiratoire et de modifications du
système osseux en rapport avec l'environnement de travail
du complexe industriel de Jonquière de S.E.C.A.L, c'est
pourquoi deux études ont été menées subséquemment afin de
répondre à ces questions. Enfin, la compléxité du milieu de
travail a nécessité la réalisation d'une évaluation de
ce-lui-ci dans le but d'identifier et de quantifier les
con-1
taminant. aériens en présence. La présente étude constitue
donc une entité en soi et a été élaborée et acceptée bien
u
...
,', lI'-v .... ;·,('
1r
\
avant son association. l'ensemble des études tripartite.
sur la santé 'des travailleurs d. l'aluminium. L'évaluation
de la qualité du milieu de travail a été réalisée
concurrem-ment. la réalisation de notre étude et conséquemment n'a
été utllisée que de façon accessoire dans notre analyse.
Nous en faisons d'ailleurs mention dans notre thèse lorsque
c'est 1. cas.
•
) ,['
/
. 1.2 Questions
"
Il existé un manque d'lnformation sur les phénomènes
respiratoires algus chez les travailleurs de l'industrie de
l'al umi n1 um e't notre étude s' adre~se aux questlons sui vantes:
1
1- Existe-t-il une évidence de changements respiratoires
aigus associés aux conditions habituelles de travail
dans les salles de cuves?
2- Si tel est le cas;
a) ces changements sont-ils relié. à l~ présence de
symp-tOmes?
b) sont-ils reliés à des facteurs de l'environnement de
.,
travail nOnobstant certains autres facteurs? r.
-
f'
(~ ,
tions prltliminaire's afin d'aider. 1. compréhension du texte.
- changements respiratoires aigus: variation journalière des
-valeurs obtenues par certains tests d. la fonction
pul-monaire;
- niveau d'exposition: basé sur les informations relatives
aux émissions de contaminant. ,aériens en milieu- de travail
et ~'a charge de travail spécifique des travailleurs con-cernés;
\
-,procédés
électrol~~igues:
-réfère aux deux proc.désuti-o ,
lisés de réductidn électrolytIque de l'aluminium, à savoIr
1. procédé à anodes précuites et le procédé Soderberg.
tr~vailleurs: les individus employés. Jonquièr •. de la
Société-d'Electrolyse et d. Chimie ALCAN,et membr8s
syndi-qué. d. ·la F.S.S.A.
'.J,
' - /
- " , '
r ' ,
'\
2.1 Aspects pulmonaire. chroniques .~
Un ce~tain nombre d'études sur la mort.lit* et la
morbidité des travailleurs de l'industrie primaire de
l'alu-mInium ont été publiées~ Toutefois, celles~ci ne concernent
pas le v.if de notre sujet et- nous en présentons un résumé .
sous fprme d~ tableau (voir Tableau 2.1)
r
Cependant, il importe de mentionner que les
résul-tata de ces études de mor~alité et da morbidité ne
contre-disent pa. ceux des études sur les changements aigus et les
appuient plut~t. Ainsi, les premières études chez les
tra-va.ill,élurs de 1
;-
~ .ont confirmé
la cryolithe et chez les cuvistes de l'aluminium
. '
l'importance de la voie inhalatoire puisqu'un
.~cès
dem~rtal~té'~ar canc~r
pulmonaire et ensuite paremphy-sème pul monal re a été démontré. D' autre part, '1 es études de
morbidIté ,ont c:onflrmé l 'hi$toire naturelle de la "maladie"
-an rapport-ant des ~xcès de la fréquence de symptOmas respi-<1
ratoires chroniques bbstructifs et une prévalence plus
éle-vée de bronchIte ~hroniQue chez les cuvistes compar~tivement
è des groupes-de travailleurs non exposés à l'environnement
de travail' de c:eux-là., La revue de la littérature
scientifi-- .
qua concernant les aspects aigus a donc été effectuée en
' /
/ '1-. ,~"""' , ,
~ j ,
Tableau 2.1 Revue de Ilttératur~ (excluant les références aux aspects aigus - vOir te~te)
-AUTEUR (DATE) (rg~E5~_~QRTALITE RahOl. (l1j371 De-Villiers (19641 Konstantlnol (1971) rlllh~~ (1976) EQUitable Envlran-lental Health (19771 REF. OCÇUPATION , 3 4 tr~alileur de li eryo-Il he exposé de façon co ante tr vilileur de la
crya-Ilthe non exposé depUIS
18 101S
IndiVidu JilalS exposé
Il neurs
5 préposés aux cuves
50derberg l' b trava~lleurs de l'état de-Wè.,S~-;ngton, LU.A.
.
7 travailleurs'de l'In-dustrie de l'aiulinlui --', NO. INDIVIDUS - l '} ;", ), Ir ' ? ? 23 000 -EXPOSITIONr
ntlO fOUfOU -chaux fllJorée radon non fourni eIndustries des métaux
non fournu - ,CONCLUSIONS -~ , .,1
\,
"'--contenu de fluor (lg/1001g d, tlilU secl plus grand dans Iii pou.on~ qUI
dans lés autres tl~SUS .t beaucoup
plus grand chlz le trivalillur te
plus exposé
Inclde~e de ~ncer pul.onal~e plus-
j-levée que danj
II
pCpulltlOl\ dl 1.prg-Vlnce
et du PlYs
Inc!dence exceS51ve de cancer pullcnilre
tau~
proportionnel
dé
lortalltt (P~R) excessif chez les travailleurs de l'In-dUitrle de l'ilu'lnlui
l320 décès; excès de Icrtillt* rell* au' Cineer put.onalre (en pirtlcul11r II' préposé aux cuves Soderbergl, 1 li
llu-célIe, iU~ lylpnOles, i l
'hypertènlion
et aux iccident, dl li route..
..:
'-.
~T.~l~"u 2,' '"'l.e:Je la Iltterature (h~llli?t b) SI bbs (1979) 8 !il! ha. (1979) 9 CUVIstes' r _ travaIlleurs de l'In-dustrie de l'alullnlu, "-~--.. 1 800 l'
.,
; 1eXposItIon pendant 21 ins
et plus â une
concentra-tIon élevée de goudron
no~ fournie 1
l'
1 1 .. ~... ~ - >1'-./
taUK 'standardli~ ,de lorhl! té (S"RI par
cancer pullonaire'2 à 3 fOIS plus
éle-vé chez les cuvistes exposés que dins la POpul~tlon des réglons concernées
torhl! ré excessi ve pir I!Iphysèle
pul-lonalre et celle-Cl varIe en fonctIon
de la tlehe ex.re', It de la dur't
d'elpl,ol
:>
..
0-• ::<,,~ 2.; Re-.ue de la littérature (t",ulllet cl
ErUDES DE
---,
~ORBIDITE- ASPECTS
P~lKQNAIRESFibrose puL!Q~
Shaver (1947)
Cornn (1963)
Chen 11978J
A~Q~~1~_ ehronl gues Frost.d ()93bJ
Rohol. (19371
Evang (1938)
10 travilileurs d'une lanu· facture d'ibràslfs ~ base d'ilu'lne 11,12 expérllentatlon chez le rit 13 soudeur de pliques d'alu'lnlu, " -t" " H Indu5t~e de l'alu.lnlui .t -~~ -'-- -.-è 15 tr4Viliieurs de li cr~~-
'
~"'.
hthelb prèposés ~ux salles de cuv,es 344 ~:;.. ? ? ?
--....,
"",
"-190 dU'lne InjectIonIntr.-pérl-toné4le de poudre
d'a-lUllnlul . particules d'aILl.lnlu. non fournie érYDI1 th. pOUSSières de cryollthe, A12D3' AIF 3, HF, CO, C02,dl,tlll~ts di gou-drons f
syndro.e C~~ict.rlsé p~r de li dyspnée, de li toux, une douleur sous-sternil. et de Ja fitlgue iccolpignée d'un pneu.o- . thorax à divers degrés ~ob5ervé chëz 23
travaIlleurs) - ..
actIon flbrD9~nlquf dans l~ cal
al
la-poudre d'ilu'lniul broyée lili non dani le cas de la poudre granulaIre
grinulo.atose pullonalr. dlagnDstlqué.
dyspnée eit ripportée
dyspnée est fréquente et InCidence de flbrose pullDnilre
est élevée
dyspnée est rapportée fréQue'lent.
-<t,
J
T~:!
• • ,~e,;ue
Of 1. lqt\rttwre (feulJ1lH d)HJort 1193B) 17 préposés aux 5i11es de 44 Ide. dyspnée est ripporti.
fréque •••
ntCUV!!S
Tourangeau (]944) 18 CUVlstes b9B non f ourm e aucune différence dins le no.bre
d't-non-exposés ? plsodes resplritolrli observés chlz les
cuvIstes et ch.z Iii non-,xpoiti,
Agate (194'1) 19 gr.1: salles de cuves 244 concentratIons atQosphé- InCIdence de toux plus tllvie dins 1. 9r.2: pirtlelle.ent eKpoie rlque de F dillnuent gr Dupe 1, prtvillnc. dl ridlDgriphl's 9r.3: VIllage ~ proxlllté' corrélitlon entre le F url- inorl.l.i plus li.VII dinl 11 grDup' 1
nalre et les conc. atlos. 9ue dens les group.s 2 .t 3
Ulrich (1958)
20
cuvlstes 70 5 ins en .oyenne faible InCidence de broncnlte chroniquePapoyan 119bl) 21 salles d'électrolyse 417 non fournll! sylptOles resplritolres chroniques plus agent prtnClpal
HF
fréquents chez les indiVidus constillentexposés 197 triv~llleurJ)
la brDnchlte chronique lodérte est l'il-tératlon la plùs,fréquellent obslrv,e
\
chez les 270 trav.llieurs IXillnéi _ChIef Inspecte[ of Z2 CUVI ste durée d'eXposItIon: 24 ans décès ~ la sUIte d'un coeur pullonalre,
Factotles of Srfit d~ fibrose pullonalre dIffuse et de
Bntilln 119b9) fluorose, présence de bronch1te
chranl--que et d'e.physt.e
,
Hlszek m71l 23 cuvlstes \ 150 'non fourni e aucune dIfférence qUint ~ 1 'lncldince .
\
non-exposés \
\ 150 d'épisodes reSplritolres chez les
deux
ID~
Tiblllu 2.1 R,vu, dl li lltt'r.tur, (f'UIII,t '1
klltrlldtr
11'721 Fald 119721 Field 119731 ~ohn,on 119731 Duchlr ((9161 bylor IJ97bl 24 Ihagulpr~pos;5 iUX CUYIS
tholns
"UUrll
prfposts iUX cuv"
't •• olnt
2~ cuvi stn
26 CUvlstl5
27 prtposts 'UI CUV'I
28 CUVIsbs non-'Ipo," 29 CUYIstlS It rlOn-CUYlstls vllligi l proxlllt; 107 108 231 1~2 110 232 200 457 228 340 286
...
Jf
conc.ntr. ~tlo,ph.rlque 2. 4-6'gr 1,,:,. 36-501 en gazInCident! norl.l. d. bronchlt. chronlqu.
les ttlolnl tt.llnt plus 19'1 que
les pr~p05h
USln! ouvert, d!PU15 IO-.ns lue un. att.lnt. pul.on"r. chron'Qut
non fournie
O,OSB-O.O~J IgF/.3
non fournil!
non fournI! ~'
.ttllntl dis petltll VOliS ,'rl.nn.' .t
prtv.l.nc. dl liliÔi. rllplr.tolr.
chro-niqut n'"t
pa'
dlfftr,nt,
antra
li'deui 9fOUPt.
qU,lqUII Cil d'obstruction dl. Val ••
lérl!nne, chel dts CUYlst.I
4.9% pr;stntent dts sy.ptOa.s .510CI.'
~ 1 ·'I.g. cllnlqui dl li bronchlt.
chro-nlqu! ,t 871 de clUl-ci .tll.nt Ig's dt ,olns de 40in5
prts
dt.30I destri.iill.urs
lVllent untCipicltt vltil. forc" inor.,l. et 11
fXJ,tilt un. ~tlitlon trt, 'lgnlflCitlVI
entre le de9rt d',xposition
lUIlrr1-tants pulloniirl, It diS chlnee.rnts
puilORilr'5 obstructifs tels qu~~
rts pir 1. VE"S/CVf
"
hbluu 2.1. R~vu, de li IItt'ratur, (f,u,ll,t
f!
SirI C (J 979) ?.:: 30 ... ~"'L .. CUVlltl1 "-'"
fi
Carnoll (1979) 31 CUVllt.1 .t non-CUvLstt.
Chan-Yeung (1983) 32 CUVllt .. It .non-cuvlltu
Field (1979) 33 cuvilttl .t non-cuvllt.s .
--G 207 1242 2202 0 268 non fournu non fournu . .' dl!s profi ls d 'IXpO- :;0 sition ont ét!cal-culés pour chaque
travailleur
non-fourna
prtvallnCI d. toux It dl bronchltl
chro-nlqui
,ignlficatlv'l.ntplui tl,v •• ch.z
le. cuviltll qui pallai,nt plui dl ~O% dt I.ur t.lpi prtl d •• CUV ••cOlp.r.tl-vI.ent lUX IUJ,t, du group. t'lo1n
-;-perte d'éllstlclté pullonllr. et d~ la fonction des vOies l'rlennes chez les
CUVI.t.5 co.paratlvelent • un groupe de trav~llieurs non ,.pOI'1
lei
trlvlllllurl dl 1111.1 dl cuvel a-valent une lncld~nc. de sylpt~les res-plratolr~5 plus élevée et des perforl.n-cel fonctlonn,ll'l pullonairl' plus bll-sel que les t'Ioinspert, d'illltlClti pullOnllr. It ittlln-tes de la fonction pullonllre, .t op· ~ prlss10n thoraciqui ch.z 111
travall-llur. IXPOI" lUX 11111' dl CUV •• COI-p.r.tivel.nt aux non-,xpol"
..
J
2.2 Aspects pulmonaIres aigus
Les phénomènes de bronchoconstriction aiguG des
voies aériennes ont d'abord été mis en évidence en 1938 par
16·
Evang au sein d~une population da cuvIstes~ Celui-ci y
a-vait observé une prévaience cinq fois supérieure de sujets
se plaignant de symptOmes à caractère asthmatique (18/190)
que parmi les résidents d'un district avoIsinant (32/1800).
Hjort17 a décelé 5 cas d'asthme chez 44 préposés
~ux
cuves la même année dans une usine dont le système ,de ventilationétait meilleur. Evang16 avait
p~r aIlreur~
soupçonné un composé de goudrons comme responsable de ces phénomènes.34
8run en 1941, détecte quatre cas "d'asthme" et un de
"bronchiectasie" parmi 24 travailleurs de la cryolithe •. Le
groupe cible étudié comportait à l'origine 30 travailleurs
de la cryolithe et 30 témoins. La concentration de fluor
u-rinaira mesurée fut 15 fois plus élevée en moyanhe dans le
premIer groupe. Ces premières études s'avèrent d'une
impor-tance limitée étant donné la faiblesse des moyens techniques
utilisé. à l'~poqu. pour évaluer les concentrations
atmos-phériques de contaminants ainsi que la fonction pulmonaire.
Par la suite, après 19 ans, Middtun35 en 1960 décela
55' cas "d'asthme" sur .une période de CInq ans au sein d'un
groupe de 400 cuvistes. Ces cas incluaient en fait les cas
d'asthme et de bronchite rapportés par des travailleurs dont
, .~
la durée d'emploi moyenne s'élavait ~ quatre ans. Un. bonne
partie des travailleurs avaient é t . pré-sélectionnés de
fa-çon ~ n'accepter qua ceux qui n'avaient aucune histoire
fami-liaIs d'asthme ou de bronchite.
La
concentration atmQs~hérique moyenne de fluor variait entre 1 et 2
~gF/m3
d'air.La
ma-jorité de ces cas survinrent' sur une pérIode de quatre m'oisà la SUIte d'un bris provoquant ainsi une augmentation de
plus du double de la concentration atmosphérique de ~luor.·
,
.
'Les symptOmes de toux sèche et d'oppression thoraciquè'se ré~
l '
vêlèrent prédominants et su~vinrent'dans plusieurs.cas pd~ SIeurs heures apr,ès la fin du quart de travail. Bien que
l'au-teur s'emploie à décrIre les caractéristiques de base ~e la population d'étude, la présentation des observations demeure
anecdotique. Bruusgaard3ô et Glomme37 ont fait mention
d'une réponse asthmatique chez les cuvistes tout en rejetant
la possibilité d'une réponse de type allergique. Ces deux é-,
tudes n'ont toutefois pas été publiées dans des revues
sci-,
entifiques accessibles et ne peuvent donc être évaluées à
leur juste mesure.
." 38
Plus récemment, ~Ield mesura des variations de la
fonction pulmonaire chez une trentaine de personnes travail~
lant dans une usine d'électrolyse. Les var.iations'dites
ai-gués ne montrèrent pas de patron chronologique d'oc~urrence
qui soit consistant. Ainsi, il observa d~ux ~ypes de
réac--
\ ,tlons: immédiates (survenant au travail . , l a suite d'expositions
\ \
\-à des contaminants aériens) et tardives (se manifestant
plu-tOt plusieurs heures après une première exposition et même
après le quart de travail). De telles manifestatidns étaient
caractérisées par-une diminution du volume expiratoire
ma-ximal-seconde (VEMS) au cours du quart de travail et une
sensation d'oppression thorac~que. Le nombre relativement
•
restreint de travailleurs impliqués (30) et l'absence d'un
groupe de référence ne permet pas par contre de préciser la
prévalence de telles manifestations.
'.
De Vr1es · 39 a enqu été d ans une uSine ou . • (à 1 a SUI~e ~ de l'ouverture) plusieurs plalntes de la part de
travai.l-leurs -se sont fait entendre à la suite de ~ 'apparltlon de
symptOmes de dyspnée, sifflements de poitrine, toux et
ex-pect~rations. Quelques-uns des symptOmes apparal~~ient le
r .
Jour au travail, d'autres le soir après le travail. Une
ré-_cti vi té augmentée Il l ' hi st_mi na f ut observée
.u!~
ive~u
de' , J'1 . arbre bronchi que chez 1 es sujet9 symptomatiques •. -!;;-a/
fré-quence des plaintes diminua avec l'amélioration des
condi-tions de l'environnement de travail. De Vries ne sp~cifie
pas cependant la ta~lle de la popul~tion d'étude et
mention-ne seulement que les plaintes'étaient faites par 32 patients
i
13
de' 1 a "cIl ni que". De pl us, les résul tats de tests de 1 Iii
fonc-tion pulmonaire ont été comparés à des valeurs dites "normales"
~
et non pas ~ celles d'un'groupe référence de la région où était située l'usine. Une proportion de 28~ des travailleurs
avait une histoire personnelle de problèmes bronchiques
an-térieurs A l'embauche et 34~avaient une histoire familiale
de problèmes bronchiques. Sur les 207 cuvistes examinés par
Saric et coll.30 dans
u~
premier temps,21
<10.2Y.) se plai-gnèrent de dyspné@, de sifflements de poitrine etd'oppres-siens thoraciques. Dix-neuf parmi ceux-ci situèrent
l'appa-rition de ces symptOmes après le début du travail à l'usine.
Les tests de fonction pulmonaire révélèrent une faible
dimi-nution de la capacité vltale et du volume expiratoire
maximal-seconde et une diminutIon plus marquée des valeurs moyennes de
débit aérien à 50% de la capacité vitale, plus
particulière-ment chez ceux qui se plaignaIent de dyspnée et de
siffle-ments. Cette étude de Saric constitue une des premières
ten-~ativ~s d'étude rigoureuse de la fréquence des phénomènes
res-piratoires a~gus chez les cuvistes 'de l'aluminium. Cependant,
l'absence d'un groupe référence empêche l'évaluation de la
prévalence et de l'incidence de ces.phénomènes
spécifique-ment chez ces travailleurs.
Lors d'une étude subséquente40, Saric admimlstra une o
substance bloquante B-adrénergique (80mg) à 15 de ces
tra-valileurs avec symptOm~s ainsi qu'à un groupe de 10 autres
travailleurs qui ne présentaient pas de tels symptOmes (de
pius, on administra lmg d'atropine à 12 travailleurs qui ,
présentaient ces mêmes symptOmes). Les résultats montrèrent
une chute slgnifl~ative de la valeur des paramètres de 1.
(
fonctlon venti 1 atoire chez le premier groupe présentant des
symptômes comparati vernent au se~ond qui n'en présentai t pas.
Le dernier groupe, bi~n que symptomatique~ ne montrait pas
une telle chute des paramètres ventllatoires. Ceci," selon
.
,l'auteur, démontralt l'existence chez les sujets symptomati- _~
ques d'un déséquilibre du système nérveux autonome
accompa-gné d'une augmentati on de 1 :_aEti vi té vagale, ce qui
engen
-drai t L1ne hypersensi bi 1 i té aux fumées et poussi~res
prove-nant des salI es de cuves-.
Ces résultats sont ,~ompati\~les avec: ceux qu'avait
obtenus Field25 lors d'une première étudè'. -En effet, 11
avait alors été démontré selon lui qu'environ 20Y. du person-nel des saloles de cuves (113 travailleurs) présentait une
r:éactlon de type "sous-aiguë", c'est-à-dire qUl se
dévelop-pait au c:ours de la semaine de travail. Fleld associalt alors
ce phénomène à un mécanlsme d'hypersensibllité. Il déduisalt
alors, tout comme Saric l'avalt observé, que la consommation
de tabac et/ou un statut atoplque positif Joualt un rOle
addi-tif sinon synergique dans la genèse de tels phénomènes.
Cepen-'"'6 \ <,
dant, dans une étude ultérieure de Field~ <l~s résultats
lnfir-ment les conclusions:précédentes à propos du rOle du statut
atopiquë" ce qui fait conclure à l'auteur que les réactions
aigu~s ne ~ont pas de type allergique, mais sont plutôt
en-gendrées par un mécanisme d'hypersensibilité. Il s'apPule par
!
1
'"
~orc. d. retour élastique dsqla membrane pulmonaire. Il est
utile da noter qua ces études de Saric e~ Field ont été ef-,
fectuées dans des usin~utilisant le procédé électrqlytique
A
anodes précuites seulement.Par ~il1eurs, quel~ues é~udes récentes, qui n'étaient
p-as publ i ées nI connues au moment de notre coll ecte de donn.ées,
s~ sont intéressées aux changements respiratoires aIgus. Ainsi,
32
~-Chan-Yeung et Grzybowskl ont fait part tout récemment
"
~ de travaux effectués ~ l"uslne de Kltlmat de la Société ALCAN.
"
Trois groupes de travalileurs composés premièrement de 146
cu-vlstes, d~uxlèmement de 74 soudeurs et dernièrement de 134
té-moins (non exposés à des contamlnants aériens) ont été soumis
à des examens spirométriques avant et après le premier quart de
leur semaine de tr~vall. Les auteurs ont observé une préva~ lence' plus élevée de ."~lfflernents sans rhume" chez les deu:~
.l
premiers groupes (5.1% et 4.7% respectivement) comparatIvement ~
au dernier groupe (3.4%). ToutefOIS, les variatIons des
para-mètres de la fonction ventilatoire à la suite du quart 'GIe i::t0'
travall"n"étaient pas différentes entre les troIs groupes. Le procédé électrolytique utilisé était le procédé Soder~erg
à
go~jons
verticaux. Field33 a réalIsé plus récemmentune~étude
, f
(ron· ... publl èe) à 1" L1Sl ne COlTl"al
c:o
en T è'lSmanl e . Al n S l , 156 tra~vai I l eLlrs ont dûment compl éé:é 1 es dl fférents ex amens SpI
ro-métriq~es dont l13 cavistes et 43 travailleurs témoins. Qua-tre échantlilons constltués d"indivld~s appar_lé~ sjalan trots
-=~--,...,
c~
( \ , <
) t
,
fi , ,
\
17 .des fGlcteurs suivants :oien) l'age, la durée de tabagisme,
l'anc!enneté, une
t;listo~e,,-Jle
toux ,pendant trois mois élu plus' par année'et la présence d'oppressions thoraciques, ont,~téc~éés aux fins de l'analyse. Celle-ci a révélé une réactivité
bronchique (mesurée directement avec l 'histamine) augmentée
chez' 1 es travai lieurs de sali es de cuves par rapport aux
té-moins. Ceci iaisse croire à un syndrome ~e type asthmatique
/
induit chez les individus susceptibles, par l'exposition répé- .
tél! .aux fumées provenant dé l'électrolyse de l'aluminium. Le
procédé électrolytique employé était constitué d'anodes
pré-cui tes.
Enfin, Maestrelli at"coll.41 ont rapporté 5 cas
J .
"d'asthme" au sein
d\~n
groupe dl! 200 cuvlstesoeuvr~nt
dans deux usines. Tous le5_ sujets provenaient de l'usine "la ~lu!lpolluée". Les travailleurs étaient 'jeunes et la première
crise asthmatique était survenue entre 7 et 36 mois.après
l'embauche. On y rappor~ait de plus, des réactions immédiates
~t tardlves. Les symptOmes ont toutefois disp~ru chez 4 des
5 cas après le retrait du lieu de travail. Une augmentation
marquée de la réactivité bronchique non-spécifique
subsis-tait toutefois après une période de 12 à 24 mois chez 4 des
5 cas d'asthme. Cette étude revêtait cependant un caractère
clinique plutOt qu'épidémiologique et ne nous renseigne donc
pas sur la prévalence de la maladie. ,
L'état actuel des connaissances révèle donc peu de
ch os •• sur ,l'importance du type de procédé ~lectrolytique .
(Soderberg ou Précuite) dans la genèse des changements
res-
---pira-coires aigus, puisqu'aucune étude ne s'est intéressée.
à cet aspect. De plus, m,ème si un certain flombre d'études
tentent d '1 dentif i er yn contaminant respon,~able, aucune n'a
,
1
-tenté d'évaluer les ~onc:entrations atmosphériques ou
uri-naires de contaminants simultanément avec: les modifications
, 1
- / ( .1,)
physioI'ogiques et symptomatiques des travailleurs. En-fin, peu
d'études se sont attachées à évaluer l'impértance relative de
facteurs cQnfondants tels le tabagisme et à évaluer. la
fonc-tion pulmona~re à plusieurs reprises au· cours d'un. même quart
de 'travail de façon à identifier les réactions immédiates et
_ r,
de courte durée. L'amélioration des - c:~~naissances
.
sous ces , différents, aspects permettrait de mfel..tx quantifier lapréva-ll', 1 ence de changements respi ratoi res ~i'gus en fonct'i on de 1
a-\
tache- exercée par les cuvistes de l'aluminium et "l'importance,
,'-C;
relative du procédé dans la gerèse de c~ux-ci. D'autre part~
1
cette amél i orati on des connai ssances permettrai t de mi eux,
,
-- ' \,
cerner le rOlw de~ habitu~e~ tabagiques et du statut atopique dans 1 a genèse de ces -mêmes phé'no}9ènes', ce qui consti tuerai t
par 'voie de conséquence un pas positif vers la connaissance
de l'étiolo~ie de ceux-ci.
, 1
.~
.
"• 1
3.
RAISON D'ETRE DE L'ETUDE
Le cheminement critique su~t.
rI
3.1 Les po 11. LIants atmosphéri ques
L~5 polluants atmosphériques app~raissent sous deux
~
-formaS' principales:' -
.
la
forme , ga~euse ~t la forme parti_culai-·re. On pe':lt retrouver sou~ l a forme gazeuse certaines fournéesmétalliques, 'd~s ,solvants organiques, des gaz à l'état pur,
des vapeurs et des-b'rouillards. Certains hygiénistes
indus-triels peuv~nt classifler -dlfféremment et même
utiliser-plu-- \
~ieurs 'autres unités de,classification. .. ~ ' " On'retrouv~ ensuite sous la forme particu~aire, les poussières organiques et les
p~usslères inorganiques.
Dans l'étude actuelle, le9 prin~ipaùx polluants re-connus ,sont po~r les gaz, le bioxyde de carbone (C02' , le
monoxyde de carbone- (CO), le bloxyde dv soufre (S02', 1.
fluorure d'hyd~ogène (HF), des hydrocarbures sous form. de
goudrons volatils, da la vapeur d'eau et dans une mo~ndre
mesure le tétrafluorure de silice (SiF
4), le sulfure de car-bonyl (COS), et ~e bisulfure de carbone (CS
2). Les
particu-• 1
les libérées dans l'atmosphère sont principalement l'alumine
(AI
203L, le carbone (C2), le fluorure de calcium
<f)
19
·
...
/
, /
;
(CaF
2' , le fluorure d'aluminium (AIF3), la cryolithe
(N~3AIF6)'
l'oxyde de fer et la chiolite1(voirAp~ndi c& B).
3'.2 - Réponses du système res'pi ratoire
Selon la revue de la littérature, on peut classifier
les réponses du système respiratoire à l'inhalation de
pol-luants atmosphériques émis dans les salles de cuves en deux
catégori es selon 1 a durée çles manl festati ons. La pre'mi ère
catégorie réfère à des réponses d'ordre chronique,
c'est-à-dire qu~elles ,ont la conséquence d'une exposition'à l6ng
terme· (plusieurs années ou dizaines d'années) à un niveau de '
-
-pollution en général assez modeste. Les manifestations
cli-niques persistent s,t peuvent devenir irréversibles. La
deu-xième catégorie réfère à des réponses d'ordre aigu, c'est-à~
dire qu'on 'les observe après une exposition de courte durée,
(quelques minut,s ou heures, OUI même jusqu'à 24 heures après
le début de l'exposition). Les manifestations clinlques sont
en,général réversibles si les polluants n'engendrent pas de
42 dommages structuraux de la parOl bronchlq~e ou du parenchyme ..
Notre étude ne considère que les réponses de la
" \
{"
21
3.3 Nature des réponses aigues
'"
Les réponses d'ordre aigu peuvent se manifester au
nive.u des vOles,aériennes et du parenchyme pulmonaire. A
partir de la revue de littérature, nous avons supposé que
les réponses de ce type sont situées surtout au niveau des
voies aériennes. On pourra d'ailleurs reconna~tre des répon~
ses immédiates à l'inhalatron et des répo~ses tar~ives asso-cié~s,à une période de latence de quelques heures ou plus.
Elles sont caractérisées par une réduction de la lumière
1n-terne des voies aériennes inférieures et/ou supérieur~s, EI-les peuve~t étre accompagné~s de symptOmes ou de signes
Cll-, ni ques r.éversi bl es.'
:3.4 Hypothèse de travai l,
Notre' hypothèse da travai 1- est. 1 a sui vante: il est
pausible de croire que nous pourrons observer davantage de , ces réponses aigues chez les employés les plus exposés aux
contaminahts aériens dans les salles de c~ves comparatlve-ment. ceux qui y sont moins exposés ou à d:autres
travai1-leurs, qui n' y travai II ent pas', PIUSI eurs contaml nants
aéri-, ,
ens sont susceptibles de pr.ovoquer de telles réponses et 11
est possiblw que les goudrons volatils Jouent un
3.5 Mécanismes physiologiques
Plusieurs mécanismes physiopathologiques peuv~nt
être impliqué. 'dans l'apparition de réponses pulmonaires
de- type aigu. Il importe en pa~ticulier de savoir si les
changements aigus et chroniques mentionnés précédemment
peuvent engendrer une'maladie chronique, et plus
spécifi-quement une obstruction Irréversible des VOles aériennes.
O . une par , cer alnS c erc eurs t t h h b . rl annlques t ' . 4~ pen-sent que, bien que l 'hypersécrétion chronique de mucus
,(br,onchite chronique) et' l'obstruction chronique des voies
aériennes (emphysème> soient toutes deux associées-au
ta-bagisme, la dernière n'apparatt que chez les fumeurs
sus-ceptibles. D'autre part, l'hypothèse des hollandais est
ba-sée sur le fait ~ue' l~ réactivité bronchique (laquelle peut sa manifester par dm l'obstruction bronchique aiguë) app~
raft dan~ la plupart des cas d'obstruction bronchique
chro-nique et que cette réactivité peut effectïvement mener à la
forme chronlque. On peut donc considérer dans le contQx~e
actuel que les deux types de réaction peuvent être
soupçon-nés comme précurseurs de la maladie respiratoire chronIque.
Le~ réponses aigu~s du système respiratoi~e à
l'in-.
'halation de poussières ~~ gaz peuvent se manifester par de - >.
l'obstruction aiguë réversIble (asthme) attribuable A un-des
':1
é . t 44
m canlsmes SUl van 51 :
-,par une induction dë type immunologique après exposition
à l 'agent caus~tJf;
- par une indu~tion de type pharmacologique pouvant mener
à une condition chronique;
- par une irritation des bronches menant à une constriction
réfle~e des v,oies a"riennes et à des dommages au
parenchy-me si l'exposition per$iste;
/ '
. /
- par 'de la toux et des e)(pe'ctorations c:omme dans la
bron-èhite'chronique, lesquels ~ymptemes tendent à régresser
si 1 'exposit!o~ est réduite.
3.6 Contrainte
\ La principale c:ontrainté que nous avons renèontrée a
trait au lieu d'étude. Pour atteindre notre objectif, il
nous apparaissai~ important d'étudier une population
homo-gène et suf'f i samment nombreuse pour détecter un nombre mê-23
me
re,l ati vement peti t de cas et sélecti onn,. les travail-leurs e~ fonction de c:rit.res rigoureux. L'usine de Jonqulèrede la Société ALCAN offrait de telles possibi"~ité. puisque
plus de 6000 personnes y travaillent. De plus, la direction
"
'~e l'usine, les travailleurs et la Commission des Accidents
du Travail du Québ.c avaient. l'époque exprimé leur int6-\
rét • propos de cet aspect ,de 1,a sant. pulmonaire.
•
"4.
HISTORIQUE ET
OBJECT~FS 7 4~1 Historique de l'étude IlNous avons été admis au programme de doctorat ès
philosophlS au département d'Epidémiologie et de la Santé
en
septembre 1976 et avons complété l'entratnement formel
re-quis par notre directeur de thèse, le Dr Margaret Becklake
en mai 1977. Nous avons alors choisi avec son accord le
su-jet de notre thèse. En terme. généraux, cette étude devait
traiter des changeme~ts respiratoires aigus chez les
travail-1 eurs de sail es de cuves de l ' i n-dùstr i . pr i mai r . 'de l ' al umi-,
nium. Un comité de direction de la thèse, composé ~u Dr
M.I. Arhirii, du Dr B.W. ~ibbs, du Dr F.D.K. Liddell et de
notre directeur de thèse fut nommé à la fin de l'année 1977.
A la lumière des connaissances révélées dans la l i t
-térature, il, nous sembl ai t i mpossi bl e de répondre à toutes
les questions soulevées dans le premier chapttre ~ l'aide
d'une seule étude à cause de contraintes d'ordre
méthodolo-gique et pratique. En conséquence, nous avons proposé de
res-treindre le champ de notre étude à certains facteurs et
phé-nomène~ respiratdires bien limités soit la prévalence de
chan-gem.nt. respiratoires aigu. an relation avec 1. procéde
25
o ~ \
aériennes des cuves à l'usine de 1. S.E.C.A.L. à Jonquière.
Puisque la société ALCAN avait ~xprimé au Dr Bec~lak.
son intérêt pour la santé respiratoire de ses travailleurs
de salles da cuvea, une proposition ~ut soumise -à ALCAN le
22 décembre 1977 (avant revue finale par le comité de
direc-tion de la thèse). Après révision, cella-ci fut soumise à un
comité d'éthique le 20 mars 1979, lequel souleva cert'aines
questions auxquelles furent apportées réponses le 31 mai 1978.
L'approbartion éthique fut alors accordée et ensuite le
pro-tocole approuvé par le comité de direction de la thèse.
"
Une planification détaillée sur papier fut
Immédia-tement entreprise. Elle impliquait l'identification des
su-jets à sélectionner et la façon de les sélectionner. Ceci
supposait l'utilisation d'inf0r:-mations sur ra qualite
envi-ronnementale du milieu d. travail. Oes décisions o~t donc
été prises sur la façon de classifier les travailleurs en
non-exposés ou e~po.é&, à bas'ou haut niveau d'exposition
aux émissions des cuves SOderberg ou Précuite. Nous avons
alors composé un quàstionnaire incluant une section sur les
habitudes tabagiques et de l,'envoyer à tous les employés.
Des décisions furent prises quant aux ,m~sures physiologiques
à réaliser et aux détails techniques sous-jacents. ,(Nous
a-vons donc fait tout ce qui pouvait l'être av~nt approbation
.
Vers la fin de 1978, une entente formelle sur le
fi-nancement de "notre étude par I~ALCAN était imminente. Tou~.-fois, à cette époque, de fortes pressions s'éxercaient sur la
Commission des Accidents du Travail (C.A.T.) afin de réaliser
une inve~tigatlon beaucoup plus vaste à Jonquière. Au cours
de 1979, une propositio~ fut soumise ~our réaliser une
ihves-tigation_trip~rtite, les partie~ impliquées étant la S.E.C.A.L.,
la C.A.T. et la F.S~S.A. Le Dr Becklake et nous-même avons
réussi à s'assurer que l'étude servant de base à cette thèse
.1
serait indépendante de l'investigation princip~le. L'accord
final entre les parties ne fut atteint que 18 mois après l'in-~'
r tervention de la C.A.T. et la convention portant sur trois
~
etudes indépendantes fut signée par ces parties (la C.S.S.T.ayant remplacé la C.A.T.) le 30 avril 1990 •. Les objectifs
ra-latifs à la première étude et incorporés à cet accord sont
énonèés dans l'appendice A, mais on consultera la section 4.2
qui suit pour les objectifs fInaux de la thèse.
Il était dès lors possible de poursuivre la
planlfi-cation, détaIllée sur le terrain. Elle inc::luait la sélectIon
et l'entra~nement du personnel et l'installation de
l'équi-pement de mesures physiologiques. A la fin du mois d'aoOt
,1980, il fut possible ~'écrire un énoncé final des objectifs,
bien que certains détails, clairement implicites, demeuraient
27
l'énoncé des objectifs dan5 la section 4.2 qui suit.
Au cours de l'automne 1980, ~e tiers des sujets ont
été examinés. Nous avons engagé et entra~né du p.rsonnel
sup-plémentaire en janvier et février 1981 et le reste des sujets
a ét~ examiné de mars à aoot 1981. La codification et
l'en-trée des données ont eu lieu par la suite et celles-ci ont
été vérifiées et éditées avant la compilation et l'anal~s.
statistique. Aihsi, à l'automne 1983, malgré notre travail , J
intensif de' coordination des deux autres études de la
conven-tion tripartite, un troiSIème manuscrIt de la thèse était
complété. Par ailleurs, ~e transfert de la direction de
no-tre thèse au Dr Liddell, à la suite du départ du Dr Becklake
en janvier 1984, a engendré des délais inévitables en raison
de l 'emphase diffé~ente suggérée par notre nouveau ~irecteur
de thèse.
4.2 ObJectifs
Les objectifs de notre thèse sont les suivants:
.,
A- Mesurer et comparer chez les travailleurs non-fumeurs et
,
fumeurs assignés aux cuves Soderberg, chez ceux a55ignQ.
aux cuves Précuite, et chez des travailleurs non exposés
à ces cuves, la prévalence de changements respiratoires
aigus en relation avec le niveau d'exposition aux émissions
d •• cuve ••
• leur site d'apparition sur l'arbre bronchique (grosses
versus petites voies aériennes).
c-
Evaluer la relation entre la prévalence de changements respiratoires aigus et le taux d'excrétion urinaire defluor.
0- Evaluer la relation entre les prévalences mesurées et
l'oc-curence de sympt6mes respiratoires • .--;,?
Ces objectifs sous-tendent l'existence d'un bùt
prj-liminaire énoncé comme suit:
- Constituer et valider un index de mesure des changements
respiratoires aigus basé sùr les différentes mesures de
l~ fonction pulmonaire effectuées.
4.3 Etapes préparatoires aux mesures
La première étape a consisté. obtenir la liste
of-ficielle des employés syn~iqués et cadre') de la S.E.C.A.L~