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Note de lecture : Panser l'erreur à l'école : de l'erreur au dysfonctionnement / Yves Reuter

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-01644635

https://hal.univ-rennes2.fr/hal-01644635

Submitted on 22 Nov 2017

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Jean-François Themines

To cite this version:

Jean-François Themines. Note de lecture : Panser l’erreur à l’école : de l’erreur au dysfonctionnement / Yves Reuter. Les Sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle : revue internationale, CERSE, Université de Caen, 2015, 48 (2), pp.107 - 110. �10.3917/lsdle.482.0107�. �hal-01644635�

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NOTE DE LECTURE Jean-François Thémines

CERSE - Université de Caen | « Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle » 2015/2 Vol. 48 | pages 107 à 110

ISSN 0755-9593 ISBN 9782918337232

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2015-2-page-107.htm

---Pour citer cet article :

---Jean-François Thémines, « Note de lecture », Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle 2015/2 (Vol. 48), p. 107-110.

DOI 10.3917/lsdle.482.0107

---Distribution électronique Cairn.info pour CERSE - Université de Caen. © CERSE - Université de Caen. Tous droits réservés pour tous pays.

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Note de lecture

Yves ReuteR. Panser l’erreur à l’école. De l’erreur au dysfonctionnement.

Villeneuve d’Ascq : Presses Universitaires du Septentrion, 2013 (Collection

« Les Savoirs mieux »), 157 pages.

Panser l’erreur à l’école est l’ouvrage d’un didacticien, de la première page où

il en présente ainsi la nécessité : « aboutissement d’un long parcours d’appren-tissage, d’enseignement, de formation et de recherche sur la question de l’erreur » (p. 13), à la dernière où il en appelle à l’approfondissement des études sur les spécificités des cultures scolaires (p. 137). On enseigne et on apprend diffé-remment selon les disciplines, Yves Reuter le rappelle, et il ne peut être question de répertorier et d’ainsi, en quelque sorte, naturaliser les types d’erreurs damment des relations de ces dernières avec les contenus enseignés et indépen-damment des rapports variables que les disciplines entretiennent avec la logique, la raison, la vérité (p. 136), mais aussi l’imagination, l’efficacité, la créativité, la technique, etc. C’est un reproche qu’il adresse au célèbre ouvrage de Jean-Pierre Astolfi, L’erreur, un outil pour enseigner, que de contribuer à cette naturalisation par désindexation des erreurs, des situations d’enseignement-apprentissage disci-plinaires dans lesquelles elles prennent sens (p.106). Le dialogue fructueux avec Jean-Pierre Astolfi permet cependant de placer l’erreur au cœur du système

didac-tique, et de mieux comprendre symétriquement la nature et le fonctionnement de

l’une et de l’autre. C’est le principal apport de l’ouvrage. Comme toujours avec Yves Reuter, nous sommes invités à reconsidérer et articuler les différents niveaux ou cercles d’un système didactique élargi bien au-delà des classes, aux formateurs, aux chercheurs et à la société toute entière. L’étude du traitement des erreurs

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Les Sciences de l’éducation - Pour l’Ère nouvelle, vol. 48, n° 2, 2015

permet ainsi de déconstruire les conceptions indurées et inefficaces de l’appren-tissage en vigueur dans les classes et dans le corps social comme de questionner les didactiques (disciplines de recherche) quant à leurs manières de penser les disciplines scolaires. Sorte de fonction heuristique au second degré (p. 87) quand la fonction heuristique simple désigne l’erreur comme un outil pour comprendre ce qu’elle manifeste concernant les élèves, les enseignements, les contenus et les fonctionnements disciplinaires.

L’ouvrage prend la forme d’un bref (157 pages) et nerveux «  parcours de déconstruction et de reconstruction de la notion d’erreur, de son statut et de ses fonctionnalités » (p. 14). Ce parcours commence par montrer le caractère faiblement construit et flou de la notion traditionnelle d’erreur (chapitres 1 et 2), avant de proposer de lui substituer une définition didactique caractérisée par l’usage – discuté par l’auteur lui-même – du terme dysfonctionnement (chapitre 3). Les principales différences entre notion traditionnelle de l’erreur et conceptualisation didactique des dysfonctionnements sont résumées dans le tableau proposé ci-dessous. L’auteur présente ensuite les fonctions heuris-tiques et épistémologiques (pour les didacheuris-tiques) de l’erreur ainsi reconsidérée (chapitres 4 et 5) avant d’achever l’ouvrage, en didacticien toujours, avec un chapitre consacré à l’intervention en formation sur la thématique de l’erreur et des dysfonctionnements.

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Note de lecture

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Tableau : l’erreur entre notion traditionnelle et approche didactique (à partir du chapitre 3)

Notion traditionnelle de

l’erreur Conceptualisation didac-tique de l’erreur : les dysfonctionnements statut un donné

un catalogage avant même la description

un sens partagé

un construit (relatif à une forme sociale)

un fait situé (catégorisé diffé-remment en fonction de la situation) et interprété diffé-remment par les protagonistes structure homogène : c’est un fait duelle : une variante produite par un acteur et un jugement sur cette variante considérée comme problématique par lui-même ou par un autre portée fait local (une erreur

ou plusieurs dans une production d’élève)

causalité manifeste : la faute à l’élève, un manque de…, raisons extrascolaires, dégra-dation générale de la qualité

composante d’un fonction-nement didactique (élève, enseignement, contenu et fonctionnement disciplinaire) chaînage de causes

valeur négative

Incidente justifie l’enseignement (outil de guidage) un signe d’apprentissage

L’intérêt de l’ouvrage est manifeste pour tout formateur de professeurs. Tout d’abord, parce que le cheminement des questions premières aux problématiques de formation et de recherche est rigoureux et les ouvertures nombreuses. Ensuite parce qu’il n’est pas question que d’erreur, mais aussi d’autres d’objets naturalisés (exercices, consignes, contrats) dans des disciplines scolaires elles-mêmes bien souvent naturalisées par les cursus de formation… Parce que, de part en part, c’est l’ensemble du système didactique qui est revisité, reconstruit en livrant, en même temps qu’un diagnostic et des hypothèses, les clés d’une démarche

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authentiquement didactique (concepts-clés, types de questions, centration sur les relations élèves, enseignements, contenus disciplinaires, etc.). Yves Reuter montre ainsi un chemin prometteur pour la formation professionnelle à et par la didactique du français. Mais beaucoup – et quelquefois tout – reste à faire pour les autres disciplines comme il nous en prévient en introduction.

Ce qui pourrait être vu comme une limite (mais un auteur seul aurait-il la prétention d’appréhender les erreurs et leur gestion didactique en mathé-matiques et en éducation musicale, en conduite routière et en éducation au développement durable, etc. ?) peut aussi être compris comme une invitation à la recherche. Est-ce que la voie la plus efficace pour entrer en recherche en didactique, ne consisterait pas à décrire, analyser, comprendre ce qui est appelé erreur dans la discipline que l’on enseigne et/ou à laquelle on forme d’autres que soi ? Ce qui, au-delà d’une manière de formation professionnelle à et par la recherche, serait aussi une contribution à la connaissance des spécificités des cultures scolaires… au service de la réussite de tous les élèves, ce qui est bien le projet initial des didactiques disciplinaires.

Jean-François thémines

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