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Fontaine J., Isidore de Séville. Genèse et originalité de la culture hispanique

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Academic year: 2021

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342 G. DUCHET-SUCHAUX

même si les chances sont quasi nulles que son auteur soit Alain de Lille. Elle éclaire notamment les amitiés et les disputes d’un microcosme monastique, les déchirements occasionnés par l’envoi de jeunes anglais en Normandie ou par les nominations dans les prieurés.

François D o l b e a u

J. F o n t a in e , Isid o re d e S éville. G e n è s e e t o r ig in a lité d e la cu ltu re h isp a n iq u e au tem p s d e s W isigoths, Tumhout, 2000, VI-486 p. (avec 97 figures), 1 carte en dépliant (Témoins de notre histoire).

Fruit d’une longue familiarité entretenue par Jacques Fontaine avec Isidore de Séville et l’histoire de la civilisation de l’Espagne wisigothique, voici un livre qui tient avec autant de brio que de science les promesses de son titre. Le savant évêque de Séville, sa vie et son œuvre sont présentés avec un souci constant de précision, associé toujours au soin vigilant d’éclairer le contexte historique de ce royaume wisigothique d’Espagne où Isidore, après son frère Léandre qui l’avait précédé au siège épiscopal de Séville, a œuvré à un renou­ veau chrétien dans cette Bétique livrée aux soubresauts d’une histoire agitée. C’est avec un grand soin, et à la lumière d’une science exigeante que sont présentées les œuvres d’Isidore, et ce qu’on sait de sa vie. Souvent, on ne connaît guère que le nom des É ty m o lo g ie s, œuvre dans laquelle a puisé plus

d’un savant ou compilateur médiéval. Après avoir situé le terme donné en titre à ce livre dans la longue histoire littéraire, Jacques Fontaine explore les dif­ férentes facettes de l’œuvre d’Isidore et en souligne la richesse. Il insiste notamment sur les S en ten ces, « l’ouvrage le plus considérable d’Isidore». Cette œuvre, il veille aussi à rappeler qu’elle est en rapport étroit avec le niveau de culture des publics auxquels elle s’adressait. Quant à la langue latine dans laquelle cet évêque sévillan s’est exprimé dans ses divers traités, au VIIe siècle, elle a été imprudemment retouchée par plus d’un de ses édi­ teurs ; il importe, certes, au contraire, de la respecter dans son intégrité.

Ce livre offre aux étudiants et au monde savant une précieuse somme, structurée en quatre parties: « L’espace et le temps de l’Espagne du Sud», «Une vie mouvementée et bien remplie », « Diversité et unité d’une œuvre originale », « Catégories et valeurs de la pensée isidorienne ». Chacun des dix- huit chapitres et l’épilogue sont assortis d’une bibliographie éclairant les thèmes traités. L’éditeur de l’ouvrage a veillé à bien y mettre en lumière la richesse documentaire et la clarté de l’organisation. Le tableau brossé par l’auteur de l’époque qui a servi de cadre à la vie et à l’œuvre d’Isidore est appuyé, et illustré par de riches dossiers iconographiques, reflets parlants des multiples courants qui ont traversé cette période du haut moyen âge espagnol ;

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CHRONIQUES ET COMPTES RENDUS 343 ces images sont éclairées par des cahiers de légendes, chacun de ceux-ci correspondant à l’une des parties du volume.

Il importe aussi de souligner que cette synthèse scientifique est pourvue d’un solide dossier d’appendices, où l’on ne trouve pas seulement la résolu­ tion des abréviations et une table chronologique, mais aussi une batterie d’utiles index (des noms de personnes, de lieux et de peuples, des références aux œuvres isidoriennes et des figures).

Gaston D u c h e t - S u c h a u x

J. C . M a r t í n , L a Renotatio librorum domini Isidori d e B ra u lio d e Z a ra g o za ( f 6 5 1 ). In tro d u c c ió n , e d ic ió n c r ític a y tra d u c c ió n, Logroño : Fundación San Millán de la Cogolla, 2002, 325 p.

L’opuscule traditionnellement intitulé R e n o ta tio lib ro ru m d o m in i Is id o r i

(bien que ce titre ne remonte pas à l’auteur) est la notice bio-bibliographique que Braulion de Saragosse consacra à Isidore de Séville, et qui constitue donc une source majeure pour tous les spécialistes du Sévillan. Il n’en était que plus surprenant que ce texte n’ait jamais fait l’objet d’une édition critique, la précédente édition, due à R Gaiindo en 1950, étant en fait la simple trans­ cription d’un ms. du IXe s. (León, Bibl. de la Catedral, 22, à peine corrigé par la comparaison avec la Vita I s id o r itransmise dans le ms. Paris BNF lat. 2277 et datant du XIIIe s.).

L’ouvrage de José Carlos Martin comble cette lacune. L’éditeur a pour cela collationné les trente manuscrits conservés de l’opuscule. L’apparat critique est un peu touffu (était-il nécessaire de retenir toutes les variantes orthogra­ phiques ?), mais les rares difficultés textuelles sont clairement exposées aux p. 199-200. Parmi les témoins de la R e n o ta tio, il faut attirer l’attention sur le

ms. Lisboa, Biblioteca de Ajuda, 44.XII.18, un peu «noyé» parmi les 29 autres mss. et dont la découverte par A. A. Nascimento au début des années 1980 est malheureusement passée inaperçue: c’est pourtant la copie auto­ graphe de l’humaniste espagnol Álvar Gómez de Castro, élaborée pour la pré­ paration de son édition des É ty m o lo g ie s et qu’on croyait perdue. En outre, J. C. Martin a découvert trop tard pour les inclure dans son livre deux manus­ crits : Salamanca, Biblioteca Universitaria, 2313, et Toledo, Archivo y Biblio­ teca Capitular, 44-14 ; ayant appris queje devais faire le compte-rendu de son édition, il s’est permis de me les signaler, afin que les lecteurs en soient infor­ més. Le ms. de Salamanque, datant de 1411 et décrit dans Ó. Lilao Franca et C. Castrillo Gonzalez, C a tá lo g o d e m a n u scr ito s d e la B ib lio te c a U n iv e rsita ­ ria d e S a la m a n c a, t. 2 M a n u s c r ito s 1 6 8 0 -2 7 7 7, Salamanca, 2002, p. 698-699,

est proche de N G et appartient à la famille Z du stemma. Celui de Tolède, décrit par J. lanini et R. Gonzálvez, M a n u s c r ito s litú rg ic o s d e la C a te d r a l d e

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