IMPRESSIONS DE RENTRÉE EN SIXIÈME
DANS L'ACADÉMIE D'AIX
En octobre 1977, les professeurs enseignant les Sciences Physiques en 6ème ont reçu un question-naire destiné à recueillir leurs impressions sur les conditions matérielles et pédagogiques de l'introduc-tion des Sciences Physiques dans les classes de 6ème de l'Académie d'Aix-Marseille. Nous remercions tous les collègues qui nous ont largement répondu et grâce
à qui un premier bilan a pu être réalisé. Voici donc un résumé de la situation telle qu'elle a été décrite par ceux qui enseignent les Sciences Physiques en 6ème.
1. Le matériel
Afin de démarrer un enseignement entièrement expérimental (comme le prévoient les textes officiels) les professeurs ont dû surmonter de nombreuses diffi-cultés parmi lesquelles :
- inexistence au 15 septembre de crédits spécialement affectés aux Sciences Physiques.
- aucun matériel attribué gratuitement par le CEMS n'était parvenu dans les établissements pour la ren-trée.
Les diverses solutions improvisées par les collègues ont été :
- utilisation du matériel de technologie (électricité surtout) .
- utilisation d'une partie des crédits de fonctionne-ment prévus pour la technologie.
- utilisation des ~rédits Baranger.
La situation est particulièrement difficile dans les établissements ne possédant pas d'enseignement de technologie (CES nouvellement construits, certains lycées) .
par le Rectorat à tous les établissements. Le montant a été versé début décembre.
Ces difficultés, que nous espérons passagères, devraient être surmontées à l'heure où ce bulletin paraît.
le matériel venant du CEMS a dû arriver.
- les Conseils d'établissement répartiront pour 1978 les crédits d'enseignement. Rappelons que la somme de 4,50 F par élève correspond au fonctionnement des Sciences Physiques pour le 1er trimestre i l est donc raisonnable de demander 3 x 4,50 = 13,50 F par élève pour l'année 1978.
2. Les locaux
La situation est très différente selon les établissements et l'horaire.
- Dans 25 % des cas, les Sciences Physiques sont en-seignées dans des classes ordinaires (sans eau, sans gaz, sans prises de courant).
Ceux qui ont commencé par l'électricité n'ont pas été gênés par ces insuffisances d'équipement des locaux, mais i l leur sera impossible d'y enseigner les états de la matière et surtout la chimie.
- Dans 50 % des cas, les Sciences Physiques sont en-seignées dans des classes de Technologie (1 poste d' eau, pas de gaz, prises de courant).
Ces classes conviennent pour l'électricité, les balances, certaines leçons sur l'eau.
L'absence de postes d'eau et de moyens de chauffage dans ces salles rend impossibles 30 % des leçons prévues au programme.
- Dans 25 % des cas, les Sciences Physiques sont en-seignées dans les salles de Sciences Naturelles. Celles-ci sont les mieux équipées (eau et gaz sur les tables des élèves) et par conséquent les mieux
adap-t~es aux leçons prévues au programme.
La solution pour l'avenir semble être la trans-formation des salles de Technologie en véritables
salles de Sciences. En attendant, i l est nécessaire qu'une large concertation s'établisse entre les
professeurs de Sciences d'un même établissement afin d'instaurer un plan d'occupation des salles. Parmi les suggestions de nombreux collègues, retenons
- La nécessité de ne pas commencer tous par la même partie du programme. Voici un exemple de répartition dans un CES comportant 6 professeurs enseignant les Sciences Physiques
1er Trirrestre 2èrœ Trirrestre 3èrœ Trirrestre
-
--
--2 Professeurs Electricité Etats de la Chimie matière
2 Professeurs Etats de la Chimie Electricité matière
2 Professeurs Chimie (pré- Electricité Etats de la cédée d ' 1 ou 2 matière
leçons sur (suite)
l'eau, l'air)
3. Nombre d'élèves par séance
Il est en général de 24 dans 80 %des cas. Les classes dont l'effectif est supérieur à 24 ont en principe été dédoublées (cf. : texte ministériel qui dit qu'une attention toute particulière doit être portée pour le dédoublement des classes supérieures
à 24 dans les disciplines donnant lieu à des travaux
pratiques) . .
Tous les collègues considèrent comme trop lourd un effectif de 24 élèves par séance de travaux pratiques. Les groupes manipulent difficilement dans ces conditions ; le rendement est mauvais et surtout la sécurité n'est plus assurée (en chimie notamment). Un effectif de 16 élèves par groupe de TP semble être souhaité pour un avenir très proche.
La qualité de l'enseignement des Sciences Physiques en dépend.
4. Emploi du temps
Dans la plupart des cas, les Sciences Physiques sont réparties à raison d'une séance de 1 h 30 par
semaine. Il existe cependant de nombreux cas (plus de 30 %) où alternent une séance d'une heure pour une semaine, puis une séance de 2 heures, pour la semaine qui suit et ainsi de suite. Ce système n'est guère apprécié par les collègues qui ne disposent en fait que de 2 heures de TP par quinzaine, puisque la séan-ce d'une heure ne peut être raisonnablement consacrée
à des travaux pratiques. Chacun sait le temps qu'il faut pour installer et débarrasser le matériel expéri-mental, surtout quand on ne dispose pas, comme c'est souvent le cas, de personnel de laboratoire.
5. Comportement des élèves
Unanimement, les collègues ont souligné l'en-thousiasme que manifestent les élèves pour cet enseigne-ment. Les heures de Sciences Physiques paraissent
tou-jours trop courtes pour l'ensemble des élèves qui appré-cient considérablement les expériences qu'on leur per-met de réaliser et l'aspect concret de cette discipline.
Cet enthousiasme souvent débordant n'est pas sans poser des problèmes de discipline ; chaque élève veut faire lui-même toutes les expériences i chaque élève désire l'avis de son professeur sur l'expérience qu'il vient de faire . . . Le travail en équipes est très difficile à organiser, les querelles au sein des équi-pes sont fréquentes. Il n'existe pas de remède miracle en ces difficultés i quelques solutions sont parfois proposées :
disci~line sévère : ne rien laisser passer.
- grouper les élèves par 4 et désigner un chef d'équipe
à chaque séance.
- attribuer des notes suivant le comportement en classe.
6. Organisation de l'enseignement
al Dans la plupart des cas, le programme a été commencé par l'électricité, ceci pour les raisons suivantes :
- matériel souvent présent dans l'établissement, - matériel disponible car utilisé en 3ème et 2ème
trimestre,
- aucune exigence pour l'équipement de la salle de classe.
bl Environ la moitié des collègues font uti-liser un cahier ordinaire, d'autres un cahier de
travaux pratiques.
Dans tous les cas, les notes prises par les élèves sont réduites au minimum. Le manuel adopté par l'établissement est utilisé à la maison. En principe chaque l~çon doit donner lieu à un travail personnel
à faire à domicile, mais le temps manque souvent pour les corriger.
cl
Les interrogations sont fréquentes et se font surtout par écrit. Le rythme est d'environ 4 contrôles par trimestre. 0uelques questions propo-sées ont été reproduites àans les pages suivantes. 7. Parmi les difficultés rencontrées par les élèves - allumage de la lampe avec une pile ronde souventlaborieux,
- réalisation d'un montage à partir d'un schéma, - interprétation du court-circuit,
- démontage de l'ampoule (beaucoup de lampes dété-riorées,
- notion de surface libre d'un liquide, - mesure des volumes gazeux,
- incandescence (mise en évidence), - utilisation de schémas,
- unités de volume et unités de capacité (les élèves ne font pas l'effort de les mémoriser),
- conclure et généraliser après une expérience. Il est certes encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais il semble que le manque de vocabu-laire soit une des causes des quelques difficultés ren-contrées plus haut.
CONCLUSION
Nous venons de dresser un tableau, certes très incomplet, des conditions dans lesquelles sont ensei-gnées les Sciences Physiques dans notre Académie. Con-tinuez à nous écrire pour nous faire part de vos diffi-cultés ou pour nous proposer les solutions que vous avez trouvées pour résoudre certains problèmes.
Ce bulletin est le vôtre, il doit donc être le témoignage d'une majorité d'entre vous.