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ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'imaginaire et la connaissance

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Nicoletta LANCIANO Dipartimento di Matematica

Università di Roma"LaSapienza" - Roma

MOTS - CLES : POSSIBLE-REEL - CONNU - INCONNU - EMOTION - LOGIQUES DIFFERENTES.

RESUME : Des exemples d'activités de classe (dialogues, dessins, observations) sont présentés pour illustrer la possibilité concrète de faire émerger l'imaginaire des apprenants. Quelle relation avec les conceptions? et avec l'apprentissage de la science? Les activités s'inscrivent souvent dans une situation dans laquelle l'enseignant n'évalue pas et ne distingue pas, volontairement, le juste et le faux,le vrai et le non-vrai, le scientifique et le non-scientifique.

SUMMARY : Examples of class activities are presented (dialogues, pictures, observations) to illustrate the concrete possibility of putting out the imaginary of pupils. Which relation with conceptions? and with science learning ? These activities are involved in school situations in which the teacher doesn't always value and doesn't always distinguish right and wrong, truth and falschool, scientific and not scientific.

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1. L'IMAGINAIRE ET LES ENFANTS

1.1. Penser de nouveau l'école

L'imaginaire est une dimension de la personne donc de l'enfant. Si l'on veut penser de nouveau l'école, la culture, la transmission de connaissance, les enfants peuvent nous aider, nous enseigner des choses: maisilfaut les écouter dans leur complexité.

Les enfants ne discriminent pas forcément de la même façon ce que les adultes ont réduit à des disciplines à des domaines distincts entre eux. L'imaginaire est en liaison avec la pensée mais aussi avec le désir, les passions, la mémoire, la créativité divergente. Souvent les enfants explicitent cette liaison.

Les conceptions quelquefois font entrer en jeu l'imaginaire personnel ou l'imaginaire collectif sous la forme de mythe (voir exemple 2.4.).

11 est indispensable, dans une société libre et passible d'évolution de ne pas perdre la capacité d'imaginer, de chercher des images et des concepts dans son imaginaire, hors des lois "culturelles" dominantes et de l'apprentissage scolaire.TIest nécessaire de développer la part de soi qui relie la veille au rêve, les mots aux images, les connaissances aux doutes et aux peurs les plus profondes. (voir exemples 2.2. et 2.5.).

Imaginer c'est exprimer le possible au-delà du réel, l'inconnu au-delà du connu.

1.2. Des questions ouvertes

Sept exemples seront exposés sur les possibilités de créer des conditions pour l'expression de l'imaginaire chez les enfants et les adultes. D'emblée se posent un certain nombre de questions:

- quel rôle l'imaginaire peut-il jouer dans le développement général de l'enfant et dans son processus d'appropriation du savoir scientifique?

- il y a des questions qui ont un poids évident sur le plan de l'émotion mais dont on ne voit pas forcément l'impact sur la construction des connaissances. Cet impact existe-t-il, si masqué soit-il? (voir exemples 2.6.).

- quand et comment est-il possible et utile de distinguer ce qui est imaginaire de ce qui est scientifique? Pour qui (enfants, scientifiques...) cette distinction est-elle valable? (voir exemples 2.1. et 2.3.).

D'autres questions découleront de notre discours :

- quel est le rôle de la beauté, des belles productions, des beaux endroits, dans l'enseignement-apprentissage? (voir exemple 2.3.).

- quel est le rôle du jugement des maîtres sur les productions des apprenants?

Souvent les productions imaginaires sont belles et hors de notre possibilité de jugement par rapport au vrai, au scientifique, à ce qui est déjà connu. Elles sont l'expression d'un individu, elles sont avant d'être correctes ou fausses, elles expriment l'existence, la pensée de quelqu'un et les sentiments de celui-ci. Il s'agit de productionsàaccepter, non pas à juger.

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2. SEPT EXEMPLES POUR ANALYSER L'IMAGINAIRE

2.1. 1ère élémentaire (6·7 ans)

Consigne: "Fais un dessin du ciel et decequetupenses qu'il y a dans le ciel"

Un enfant dit: "la nuit, quand on ne s'en aperçoit pas, on saute de Jupiter sur Vénus (pour arriver à vendredi)"

La nuit est liée à l'expression de l'inconnu, du non·dominé. Dans les conceptions on trouve un mélange confus de connaissances (les jours de la semaine dérivent leurs noms des planètes) et, d'imagination (on saute).

2.2. 1ère élémentaire (6-7 ans)

Dialogue:"Dequelle couleur est l'ombre1" Un enfant : "L'ombre le portait à penser à la nuit".

L'ombre évoque la nuit, le noir, le règne des ombres, des morts. On propose souvent des travaux de géométrie avec les ombres, et on ignore ce monde sous-jacent.

Dialogue: "Qu'est-ee que le ciel1"

Un enfant :"Pourquoi de temps en temps on ne parle pas des choses les plus horribles qui arrivent1"

On retrouve là, les peurs et les désirs des enfants d'aborder à l'école des questions importantes qui inquiètent souvent les adultes, des questions qui n'ont pas "une réponse".

2.3. Hème élémentaire (7·8 ans)

Des histoires sont inventées par les enfants au sujet de la lune, pendant un mois d'observation (figure1).L'observation offre une connaissance qui est aussi une relation personnelle, un rendez-vous fidèle, systématique, qui nous relie aux autres qui font les mêmes observations, et elle pennet des hypothèses personnelles. La connaissance, dans ce cas, est une stimulation pour la créativité.Lefait de savoir "beaucoup" sur un sujet peut bloquer son propre raisonnement et l'aptitude à faire des hypothèses, mais le fait de savoir "un peu" peut ouvrir des portes nouvelles.

Observer des belles choses - le ciel, la lune - conduit à produire des belles images : le"balancement de la lune sur l'arête de la montagne".

Souvent des éléments des histoires inventées se rattachent à des éléments des mythes classiques.

2.4. 7·77 ans

Action:Leconte du mythe

A travers le mythe, on fait la proposition d'autres logique d'autres espaces et/ou temps. On y trouve une logique différente du "vrai-faux", "oui-non", qui ne délimite pas les champs de la spéculation et du savoir, qui n'exclut pas ce que la science ignore: l'origine du cosmos, la mort, l'esprit, le mystère...

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Le mythe s'occupe de questions imponantes.

2.5. Ecole élémentaire (6-11ans)

Consigne: "Dessine ton image du temps (ou de l'origine du cosmos)" Un enfant explique son dessin: "Le temps c'est comme une girouette". L'analogie est utilisée par les élèves pour rendre explicite leur pensée.

Dialogue successif: "c'est où le temps ?", "est-il aussi dans la tête ?", "peut-il revenir en arrière?". Il s'agit de travaux qui ne supposent pas le jugement de l'adulte et dans lesquels les enfants expriment une grande capacité analytique.

"Les phénomènes naturels semblent susciter chez les enfants, comme tout ce qui peut avoir une origine donc une naissance, un désir inépuisable de connaissance qui s'expriment dans l'élaboration de théories surprenantes, bien articulées et complexes" [GINZBURG, 1982(l~.

2.6. 7·77 ans

Action : "La recherche du geste"

Consigne: "Tu es l'eau: bouge comme si tu étais l'eau"(tues une étoile...) Connaître, c'est établir des relations avec émotion, des relations intimes..

Les aides didactiques sont la voix, le chant, le mouvement, le geste et non pas seulement la parole et le dessin. L'usage du corps est souvent un véhicule plus direct dans lequel la pensée, qui peut bloquer certaines expressions, agit moins.

2.7. Ecole moyenne (11-14ans)

Consigne: "Pais un dessin de l'horiwn imaginaire, qui est au-delà de ce que tu vois, donc ou l'oeil ne peut plus aller.(l) : celui dont tu penses qu'il existe vraiment; (2) : celui quetuconstruispar ton imaginaire, ton désir".

(1)et (2) indiquent deux consignes différentes qui ont deux hypothèses didactiques différentes qui font exprimer des niveaux différents:(1)effort de changement de point de vue; (2) les hypothèses sur les mondes possibles.

3. BIBLIOGRAPHIE

(1)GINZBURG(A), 1982. - Esiste un pensiero infantile? InLaboratorio di lettura e scrittura MeE,49.

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