• Aucun résultat trouvé

Étude des "comptes amoureux" de Jeanne Flore

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Étude des "comptes amoureux" de Jeanne Flore"

Copied!
129
0
0

Texte intégral

(1)

"

,

.

1

.

"

.

1

....---.

1 ... ,

\

/

~

.iI'"

.

' >

ErUDE DES "COMPTF..s AMOUREUX'.. DE

••

JEANNE FLORE /

..

'!Ji' , Lisette GIROUARD A Thesis sublllitted to

the Faculty o'f Graduate Stud1.es and Reaearch

in partial full'1l.lment of th~

requireaents for the degree of

, '

Master of Arts

)

\

Depa.rtment o'f French Lahguage and Literature

\ , ... Î ~ ~ MaCiill University

1

Montréal, Cà.na.da 1 . 1 ll,. August

1977

..

r

-

, \

e

Lisette

GIROUARD

1978

(

rrlT

" , ... (J

(2)

1

1

~----des

..-ErUDE DES "COMPTES AMOUREUX" DE JEANNE .FLORE , \ ,

.

-' , RESUl1E

.

,

.

.

• Cette itude porte dans une première partie sur la structure Comptes amoureux, qui est constituée d'un récit ~~glopant et ~e récits englobés (chacun des contes) pour lesquels nous avons établi

,

la ~tructure actantielle (déterminant les lapports avec les

person-}

nages) 'et la logiq,ue interne des récits, définissant les

compos~-tes structurales majeUres des texcompos~-tes. A u moyen d'une analyse des procédés d'appellation-désignation et de description des personna-

.

ges, nous avons étudié les tecl].niques de caractérisation du récit'.

l ') .. 8

Enfin, la temporalité, du point de vue de la fiction et de la nar-1 ration a été considérée t~t.dans ie récit englobant que dans les

réclt;t englobés.

Dans une seconde partt-e, ~pus avons tenté d'analyser le dis- 1 cours idét>logique' des Comptes amoureux, principalement dans son

rapport Bru courant 'littéraire de l' am? ur courtois et, cè faisant, ~ .

t

de cerner le rôle et la place dévolus A la femme-dans ce contexte.

,

-!

t I}

, 1

(3)

1 ,/

f

,

..

1 ~

dl

~

....

: .t UIIIP'" , ") l "C~MPrES AMo~EUx'l. DJB JEANNE FLORE ABSTRACT

fhe first part of this study deals with the structure of Les Comptes amoureux whlch is made of a main narrative inc1uding seven

"

tales. For" both categories, we have determined the ~echanism that

1

.settles the relationship between the characters ("structure

actan-1

tielle") and the ~nternalvogic of each 'tale, th us defining the major

1

,j'

structural componerlts of the work. We studied the characterization

,.."\ J

technique by me.an~s. of a stylistic analysis of character appellatl0n.t

r;Signation and

des~rlption.

We also looked into temporality as

seen from the point of view of fiction' Md narrat~on, in the main

narrative as well as in the seven tales.

\

The second part 15 an attempt

to

analyse the ldeologiCàl

discourse of Les Comptes amoureux" mainly by exploring their links

, '

with courtly, love and by trying

to

define the role and space given

ta women in this contexte

1 ".

....

\-/ .' <{.:;-;

',1

,,'

.

, ~

!-~'-~

--.1

--; , , 41

\\1

~ 1

(4)

;,'t. 1 11\ 1\/ " 1 1 ; 1

:f

1

,

/

fABLE DES

MArI~ES

INfRODUCrlON •••••••

L ••••

~

•••

~

••••••••••

~

•••••••••••••••

CHAPIfRE:: 1 LA

FABRICAl'ION DU

'fEXTE.~

••••••••••••

~

••••

A. La structure générale du texte •••••••••••••••••••••• c

A.1 Les récits dans le récit ••••••••••• ~ ••••••••••••

A.2 Les modes Q' énoncia tion du réei t ••••••••••• "' •••••

!'

B.

Les récits ~nglobés ••••••••••••••••• ~ •••••••••••••••

,

B.i

Le résumé des contës •••••••••• {.~ ••••••••••••••• , B.2 La structure commune ••••••••• ,; ••••••••••••••••••

B.J Les structures particulièr~s ••••••••••••••••••••

1.

B.J.a La structure actanti~lle •••••••••••• ; •••••

( .t

B.J.b La logique interne ••••••••••••••••••••••••

8.4

~a

caractérisalion des

pe~sonnages

•••••••••••••• 8.4.a La 'désignation des personnages ••••••••••••

r

" l3 .I.}. b La description (fies personnages ••••••••••••

B.5

La problématique temporelle •••••• ! • • • • • • • • • • • • • • C.

Le

récit englobant ••• , •••••••••••••••••••••••••••••• C.i La C.2 La , /' tempOralite··

r

t • • • • • • • • • • • • • • • ! ••••••••••••••. , 1 _ structure actantielle •••••••• : ••••••••••••••• o

C.3

La caractérisation des personnages ••••••• , •••••••

CHAPITRE II : LE DISCOURS lDEmpGIQUE •••••••••• 1 . . . .

A. Les Comptes amoureux et la "fin'amors" : le discours

c~d6 •••••••••••••••••••••••••• , ••••••••••••••••••••• " , B. Le discours' 'décodé ... . CO~CLUSION

••• , •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

, BIB~IOGRAPHIE

•••••••••••••••••••••••••••••

~

••••••••••••

--

----

._.,-_.

--,,----_._----/

3

3

3

4

5

5

7

10

10

26

35

IV/-

1

50

63

68

68

72 79

85

86

106

117

1

124

(5)

l '

1

(

'\

"

/

! ~ 1; ... 1 1 •

)1

INTRODUCTIOK

D'après la notice bibliographique de P.I. Jacob figurant dans l'édi~

tion de Turin de 1870 (1), les Comptes amoureux de Jeanne Flore auraient

'1 '

été rubliés l''vers' 1531 sans date et sans nom de _librairie, par les soins de Bonaventure {les Périers ou de Clément l'1arot ••• '' (2)

Bien 'qu'apparaissant dans quelques bibliographies, les Comptes

amou-~ n'ont jamais fait, à notre connalssance, l'objet 'd'études d'ensemble. Afin de pallier un tant soit peu cette lac~et nous procéderons à l'exa-men des Comptes alJX)ureux d'un double point de vue : la fabrication du texte d'abord, puis le discours idéologique qu'il véhicule.

L'étude de la fabrication d'un texte Pfut comporter rlusieurs aspects: nous en retiendrons certains dont la pertinence semble indisoutable dans

cette~erspeotive. Nous examinerons nlus spécialement les modes

,d'énoncia-tion du 'réoit, distinguant

d~

ce fait un récit englobant et des récits en-globés. Nous étudierons les récits englobés au niveau de la struoture

aotan-l~'

tielle de chacun

~es

récits et au niveau aussi de leur logique interne. cette

l

méthode nous permettra de saisir les composantes struotur~les majeures de ohacun des contes et rendra possible une étude ,comparative de$ réoits. En

guise de complément, nous verrons comment, l I ' intérieur d'un conte, s' ef-feotue la oaractérisation d~s personnages. Nous examinerons aussi les sept

ï,

contes du point de vue de la temporalité, considérant d'une part le temps de la fiotion et, d'autre

part,

le temps de la ïa~ation dans leur rapport

à

-1

.' -Il

/

1 '1 o

(6)

/

/

(

"'if

l'effet de vraisemblable.

Nous procéderons ensuite à l'étude du récit englobant, tenant compte,

comme dans l'étude dès récits englobés, de sa ~tructure actantielle, de sa

logique interne, de sa temporalité et de la caractérisation des personnages. ~

Enfin, à l'aide des donné~s établies pa~ cette étude du texte, nous

tenterons d' analyser le disoours idéologique des Comptes amoureux,

principa-lemen~ da~s

,

son rapport à l'

~ur

courtois, courant littéraire auquel il se rattache. Pour ce faire, nous distinguerons les figures majeures du texte en

-

"-les mettant en relati~ leur fonnulation d'abord dans le code d'André le

,"

Chapelain, puis dans Celui/es troubadours, en soulignant dans ,ce dernier

cas le rapport des valeurs amoureuses

à

la situation matérielle prévalant à

l'époque.

Finalement, nous tenterons de cerner le rôle et la place dévolu. à

-, la femme dans ce contexte" notamment

à

l'intérieur des figures du "mariage"

et du "service d'amour", puis en fonction des notions de "féminisme" et

.

,

Notes et références

1. Il s'agit là de l'édition qui a servi à l'élaboration de ce travail, soit:

Jeanne Flore, Comptes amoureux, réimpression textuelle deI' édition de

Lyon,

1574,

l70pp. Slatldns Reprints, Gen"e,

lm.

2. Je8llhe]lore, op. cit., p. IX.

/

(7)

1 r 1

(

_."fI ••. "

/

CHAPITRE l

LA FABRICATION DU TEXTE

l\

1

Dans cette première partie, nous considérerons l'oeuvre comme un

{

syst~e immanent. Nous nous attacherons d'abord à décrire le

fonctionne-ment de ce système en analysant ses éléfonctionne-ments constitutifs et en tentant

de mettre à

JOur

ses lois.

"

,

A. STRUCTURE GENERALE DU TEXTE A.1 Les récits dans le récit

Les sept contes constituant le recueil intitulé Les Comptes

amou-~ forment le bloc narratif maje~ du texte, au sens où la narration de ces

"comptes" en occupe le plus grand espace. Ce. bloc est soutenu ou plus exac-tement articulé par un autre bloc moins considérable en terme d' espace,-texte;

, "

11 s'agit de l'encadrement circonstanciel d,e la narrat~on des contes.

Chacun 1 des contes est rapporté par une narratrice différente et ces

sept récits donnent lieu

à

une structlll7e englobante, la narration du

pré-,

texte des narrations, prétexte mais aussi pr,é-texte.

Cl

Les Comptes AlIIOurellX~ne commencent pas directement par la narration

,

du premier conte; oette-narration est précédée par deux courts~textes, le

ù - _

premier intitulé "Madame Egine Minerve aux nobles dames amoureuses·t , le

se-l

'

cond, "Jeanne Flore

à

Madame' Egine Minerve sa chère cousine salut".

qe dernier texte assez bref (une

trentain~

"de lignes) coJstitue en

quelque sorte la présentation du recueil, en exposant l'origine ét les

(8)

r

(

1

,

,

,

..

4

constances de son élaboration: lors d~s derni~res'vendanges, des femmes 1

rassemblées chez l'une d'elles ont narré les sept contes. Jeanne ~lore ju-gea que ces contes seraient ,de quelque ~térêt pour les d~es amoureuses et décida de les publier, en s'excusant de l'imperfection de l'oeuvre.

1

Sur le plan structural, ce texte' justifie l'existence et la

formula-!

tion des récits. La premi~re narratrice~' par le truchement d'une adresse à un personnage, situë le texte 'dans une suite événementielle. Ce personnage bénéficie d'un statut particulier, dü au huftain précédant oette adresse; nous la reconnaltrons par l~ suite. comme la narratrice du conte quatrième.

La suite événementielle constitue la~ structUl"e englobante des ré-oita, le pré-texte nous donnant le prétexte des narrations.

Le bloc narratif principal débute dans le conte premier ~ar une !n-Il

. sertion dans le déroulement de la suite événementielle (le récit englobant) que, le reste du texte précisera et amplifiera, notamment'par l'adjonction de personnages et d'événements: l'assemblée des dames sera visitée par des

jeunes homm~s de passage, lesquels assisteront à la narration des contes sixième et septflm1e.

f

La structure générale (globale) du texte est donc celle de récits dans le récit, structure" auss~ nommée "'recueil à l'italienne". Il faut pré-ciser que les récits en~lobés ne'sont pas réellement autonomes par rapport

"

1

au récit principal sans pour autant être homodiégétlques! car les contes pro-prement dits (récits englobés : "195 sept èomptesll) ne concernent pas en tant

qu~>tels les iêmes personnages que le récit principal. A.2 Les modes d'énoncia~op du r~cit

~~~;

D

Les narratrices des récits englobés sont les personnages du récit englobant, des personnages

à

qui il n'arrive rien oU presque sinon la

narra-,

tion du oonte. Ces narratrices sont clairement identifiées : i l s'agit de

1

--~~7~~'-''''-''-'--~''''-'''''-~'''''''--- "";"

....

/

l' ; ) 1,

~

• 1 < 10 • 1 ! ,

l

t i

(9)

1

"

1

5

l',adame 1'1élibée, i·:ada.me Andromeda, Hadame

~'féduse,

j·jadame kgine r-unerve,

Hada-me Salphionn~; lla?ame Cassandre, }ladame ~'lryolaine Fusque.

Le ~tatut du narrateur du récit englobant est moin~ clair; le récit

englobant ne fournit aucune indication sur sdn identité: il s'agit' en

quel-que sorte

~un

(une) témoin anonyme de l'événement récit-englobant.

\Ce~en­

dant, si l'on accerte la fiction du pré-texte "Jeanne Flore ~ Madame I-!inerve,

c

sa ch~re cousine", lequel pose l'auteur comme narrateur, nous devrons ~arler

. de narratrice du récit engl.obant.

Cette narratrice cède la rarele dès la ~remlère nhrase à une

narra-triee secondaire (du récit englobé), Iladame Nélibée. (Le T'usage d'une

nar-ratrice à l'autre est marqué par l'utilisation du style direct.)

~.

LES RÉCIrS

ENGLC)B~J

S.l Résumé des sept "comptes"

Avant de procéder à l'étude de ces récits, i l convient d'en formulér

une version abrégée tenant c6mnte de la spécifle;f{de chacun.

"COHPrE PREMIER"

Pyra.lius, laid et âgé, mais riche, épouse Rosemonde Chi~rine, belle de

15 ans. Sa jalousie est telle qu' 11 faJ"t bâtir un château fort défendu

paer un géant, un lion et un dragon et y enfeme sa fennne.

Celle-ci prie Vénus de la délivrer. Avec l'aide d'Amour et de Vénus,

un beau jeune homme, Jean Andre, entreprend la conquête du "Château

l' Jaloux" et réussit. 1

Jean et Rosemonde s'unissent avec le consbntement des dieux et des déesses.

Pyralius ira se pendre. 1 - - , - , - - - - ,

-1

,

"C(mprE SECON Dit ,!

;1

Un matin, Vénus courroucée appara1t à Héridlenne, femme du riche et.

vieux COmte Giroante et célèbre pour sa beauté.

En ro ute pour les fêtes, Hérldlenne séduit.. d'un regard Pyrance. Ce

der-nier implore Vénus qui le console, lui promettant un moment avec Méri-dienne. .-"

..

j 1

j

(10)

1

Î

c

~ ..

- - -

._----/..,...-~-~-RÉSUMÉ DES COMPTES (suite)

Pyrance est ridiculisé par ~éridienne qui se jo~de\lui. Pyrance est

pris de passion; Néridi enne se refuse de plus en plus. Pyrance meurt

devant la porte de }léridienne. .

Jv1éridienne, nullement émue, est tuée par la statue de Vénus. .

On éll.!ve une statue à Pyrance et le corps de Méridienne est j.eté aux

.

.

bêtes.

. 6

1 - - ' _ .

.

-

' \ ) -

.

-

.

-

.

-

.

-,

"CO}~rE rROISIEHE" :;

Une belle jeune fenune désirée de plusieurs ne se donne l aucun.

A vingt-huit ans, Amour la transrerce et' elle en devient langu1ssante,_ J'

(

puis malade. - \ .

~_p~E:;~~;~~l~~~:~~:e~n

toute hate

un vieil

~are

duquel elle _ .

~

\

"COHPTE QUATRI'F1vlE"

Narcisse, beau mais superbe, dédaigne toutes les femmes.

Celles-ci prient Amour. 0:-.

ECho, ayant aidé Jupiter, est détestée de Juno qui désire se venger en

ne lui rermettant de rénéter que les dernières paroles de son inte~lo­

cuteur •

. Echo, réfugiée dans les montagnes, aperçoit un jour Narcisse qui la

rejette avec mépris. Echo demande qu~ Narcisse soit épris de lui-m~me

et qu'elle-m~me soit libérée de la vie.

Ses prières sont exaucées. Narcisse s'éprend de son image et, réali-sant sa méprise, meurt de douleÙr.

o \

I--v' - . - " - - . - - . - o · - .

,

"COMPi'E GINQUIEME"

Une belle dame, fille de sire Paulo Traversier, méprise son amant Nas-tagio. Les rebuffades ne font qu'augmenter l'amour du jeune 'homme. Il

quitte Ravenne et s'établit l Chasses oh il mène une vie somptueuse.

Un jour, en forêt, 11 rencontre une dame poursuivie par un chevalier et

ses chiens. Ce chevalier avait été amoureux de la dame et, devant son

dédain, il se tua. Elle mourut par la suite et ils furent condamnés,

.lui à la poursuivre, elle l fuir éternellement.

Nastagio convie Traversier et sa fille à un festin en oette forêt. La

même scène se produit devant eux. La belle fille dEl Traversier apeurée

décide d'accepter l'amour dei Nastagio.

).

~._._._._._._.

:

-"COI1PTE SIXI~

Hélias, blond, vaillant et amoureux chevalier, tue le larron Batigase

qui lui avait dérobé son àm1e Fleurdelise. Il rato/urne en Franoe sur <l

son cheval Bartolde.

(11)

.'

J

r

1

l

J ---'~~,-

-, ~

RESG1':E DES CO.hPrF..S (suite)

\ F:n route, il E'ntre dans un palais duquel une belle dame le T'lrie ~le s'

é-loigner. Il y affronte un $éant et son serpent, puis un chevalier gar-dien d'un séT"ulcre. Les ayant vaincus, il se retrouve avec Fleurdelise dans une galerie décorée de tableaux. La belle dame lui dit que.DOur

~ortir de ce lieu" il faudra qu'il baise un serpent. I l s'exécute et le serrent devient la fée Phébosille, laquelle avait édifié le ra-lais. mIe lui offre la belle"dame en récomT"ense et le charge de la reconduire chez son T'lère.

~n che~n, Daurfne, la belle dame, raconte n histoire. AMOUrE'USE' de ;héodore, elle est mariée au sei~neur Fosbèe ,jaloux et ~ltron .au

l i t. Il part à la guerre. ':'héodore

so

udoye l' e lave 'Jambon chargé de surveiller DaurinE" et ils se voient seul à seule Un jour survient Hos-bègue inopinément; il trouve un manteau dans la c ambre de Daurine. Il veut faire rendre Ganlbon que i'héodore sauve habilement •

.

--

.

--

"

-_.

--

" - - '

-

.

--

.

--

"

-

"

--

.

-\ "COMPI'E SEPT In1E"

3uillien de Campestain est l'être presque parfait. La duchesse de Ros-"]bn, épouse de Raymon de Castel, s'éprend de lui. Raymon menace son é ouse de mort s'il la rencontre en comnagnie de ùuiilien.

duchesse ne sait. pas cachflr ~~~n jeu., Raymon d~cide de tuer GuiHien,-espérant mettre ainsi fin

à

cette~son. Il attaque de Campestain avec ses gens alors que celui-ci revient'seul de la chasse. Raymon lui arrache le coeur et le sert"en potaee à SB femme. La duchesse est si blessée qu'elle en meurt. , ....

La cruaute de Raymon fut connue; le roi Alrhonse d'Pragon le fit

em-~risonner et fit enchâsser les COrT"S de Guillien et de la duchesse.

...

B.2 Structure commune des récits englobés

7

Ces résumés permettent de saisir le trait commun qui se dégage de tous les contes. Au dénouement de chacun des réci~s, au ~ins un des protagonistes

~e\retrouve

dans une

situation'~~nale

plus malheureuse (eu:-hémisme) que ne l'était sa s1tuation initiale. (Voir Tableau l, page suivante.)

c

Cette runture d'un équilibre dans l'ordre des choses (bonheur -) dété-rioration) est le mécanisme moteur du conte, sa dYnamique fondamentale. Le

dé-d • ~()

séquilibre qui caractérise le dénouement définit l'unité structurale des

ré-ci~s englobés. En effet, c'est autour de i~actualis~de cette runture que se pâtit le tissu du texte •

.

.

~

.

.... -..~..I __ u_ .. '11 ~-~ .. ,...--~~_ .. _ - - _ .... _~---_.

\

(12)

l,

'\

(

Conte Conte l Conte 2 Conte J Conte

4

Conte 5 Conte

6

Conte

7

rABL1<'.Al1 l

Runture d'équIlibre (bonheur -) détérioration) Pyralius se pend a~rè5 avoir cédé sa jeune

f~m-me au jeune homm~ qui l'a délivrée.

~~éridienne est jeté@! aux bêtes anrès avoir refusé

l'amour de Pyrance.

La belle dame de ce conte se tue

d~

désesroir atrès avoir énousé un vieillard.

----

,

~

'arCisse

meurt de douleur anrès s'être rendu cornnte 'il s'était ét"ris d~ lui-même.

\ 1 •

Un belle dame, ayant dédaigné l'amour d'un

cheva-:n

r, est contrainte de l~ fuir éternellement. f .

Une autre darne (nrologue du même conte), ménrisant aussi un amant, est liée n~r Vénus à une colonne

d'~cier, nuis brOlée. ~

o

Le seigneur Hosbègue, ayant enfermé son énou~ dans

'II

~ un nalais enchanté, se la voit ravi'r.

1

1

Rayrnon,de Castel, ayant fait ~ervir en notage à son énouse le coeur de son amant qu' 11 vient "de tuer, nrovoque sa mort. Il est jeté en nrison nar ordre du roi.

8

Définir en ces termes'la dynamique des récits nous nlace devant les l_/

questions suivantes: Qu'est-ce qui nerturbe l'équ+libre initial de certains nersonnages et en cause la nerte? En quels termes s'énonce la relation équili-bre-déséquilibre nour les Y'lrotagonistes qui ne connaissent nas un dénouement malh eureux1

1

Afin de trouver rénonse ~ Ces questions, nous devons renérer d'autres articulations communes aux sent contes. Les résumés des récits nous T'lerrn~ttaient

c...gu~

-de forrnuleMéB trait commun cornnorte un corollaire : Y'larallèlement à.

Ü.

rUTIture

l \

d' un

équilib1'~

dans le

s~ns

bonheur

~

détérioration, on T'leut constater une rno-dification de la situation initiale d'un autre groune de nersonnages dans la direction malheur -;> bonheur.

\

\

Ainsi, Rose:monde, érouse de Pyralius, enfemée dans un château fort,

(

t

o

---_._--

.,,_ ... ~--- -~--...

_---

(13)

" 1 /

/

, j -~--1

est délivrée nar un beau jeune homme avec qui elle s'unit. Daurine (conte si-xième), v..ictime dt un sort id~ntique, est aussi Qélivrée nar un vaillant che- </;),

valier. rliastagio, dédaigné nar la dame aimée, narvient à vaincre son indil"fé-rence (conte cinquième).

.

Cenendant, cette construction d'un équilibre heureux ne survient que

..

dans trois récits sur sent. Nous devons, de ce fait, considérer la dynamique bonheur ~ détérioration comme étant la nlus déterminante dans la structure des récits. Le sous-titre du recueil nous permet de démonter le mécanisme de cette dY7amique, et c~, à deux n±Veaux :

1. le passage

de~l'étJt

de bonheur à celui de détérioration est le résultat d'une puni tion :

2. 'cette punition est infligée suite à des actes répréhensible~Jen ce qui a tf, ...

-trait à l'amour •.

Nous pouvons ~egrouper ces actes répréhen,sibles sou~ deux catégories :

il s'agit soit de la jalousie, soit du refus d'aimer. Dans la première catégo-

1

\.

rie se rangent les contes premier, sixième (conte premier) et Hosbègue (conte

'jolie épouse afin de pouvoir s'assurer lousie pousse aussi Raymon de Castel

à

épouse.

effet, Pyralius déux leur jeune et

dont s'était éprise son

Les quatre autres récits englobés ont p ur th~e le refus d'aimer.

Mé-ridienne (conte seoond) a refusé e: Narcisse (conte quatrième),

celui d'Echo; la belle et jeune f~e du conte t 'sième, celui de tous les jeu-nes gens. Le châtimfnt dans leur CAS est lmpitoyab e. Une se:uIe est épargnée, la

fille de sire Paulo Traversier (conte Cinquième), ar cette dernière,

qui"refu-sai~-l'amour de Nastagio, s'est vue, f+nalement p. changer d'avis.

"Punition de ceux qui contemnent ainsi

~ _______ ---__________ ~"._* _____ .~._. ____ "R __________________ ~

(14)

l,

.,

..

(~

10

s'énonc~ la structure commune des récits englobés. B.) Structure particulière des récits englobés

Kotre étude de la structure par~iculière de chaque re it 60nsistera en

une analyse montrant cOlJ!l1lent ohacun des récits réalise la s ructure commune;

pour ce faire, nous devons 91stinguer~deux niveaux de travail: d'une part, la

structure actantielle des récit4, d'autre part, leur 10giRue

int~rne.

B.J.a La structure actantielle

Un~ fois effectué l~ relevé de tous l~s personnages intervenant dans

les réCits, nous devons si~uer chacun de ces personnages dans une structure

actantielle, car nous considérons d'abord les personnages comme caractérisés par la sphère des fonctions qU'lIs peuvent remnlir ou qU'ils remplissent effec-tivement dans le récit. Nous entendons la fonction d'un personnage au sens de

Propp, c'est-à-djre l'action d'un nersonnage définie du polnt de vue de sa

signification dans le déroulement de l' int.t:'lell~.

~ious ;Jrocéderons de la sorte pour chacun des sept récits : inventaire

des nersonnages, inventaire formulé d'après l'ordre de mentIon dans le récit;

Joonstruction des modèles de relations actantielles modèle a la structure actantielle;

modèle b Sa réalisation dans le conte.

Quant aux signes utilisés, l'exnlication,en est donnée dans le Tableau II, qui

sult : 8.. b. c. d •

...

e. TABLEAU II ;

SCHEl1A.S ACrANTIELS : CODE DES INDICArIONS DE RELATIONS

\

( __ < ...,...-....-:_.._ ... _u _ _ _ _ _ • __ .. _ _ _ _

1\-relation réciproque relation/intervention térale : amour/collaboration : haine/antagonisme : virtuall té

\1011a-

---, i

i

(15)

!

,t

J

"' 1 ;jj;

l

11

-"S~R(1CfUP.F.: ACfAN rr~LLE con PF, PRF.:HI~

1. Les personnages (~ar ordre de mention dans le récit)

\

Pyrallus, Rosemonde Chiprlne, les parents de Rospmo~de, l~s servitèurs €'t famlli€'rs eunuques de Pyralius, des jeunes hommes amoureux (jeunes ch ev;!. Il ers , le géant Ca.lgnazo, un lion, un dragon, Vénus, Amour

(oi-Jean Andro, un nain, ,Vulcanius, les trois Grâces, Arollo, H~rcU1es, Cérès, A~itlus, Liber ~ater, lp,s Furies.

2. La structure actantielle

..

transgresseur

<

~

"

o~~sant;s

<

, 0 l!odèle a force transiiressée \ mandatrlce victime Qe

~

...

,

médIateur

l

/

)<

~

agent ré~arateur'

,../l

~

"1(.

la~transgres-/

/510n

~

---)-'1

adjuvants

Aux fonctions de force transgressée et de mandatrice, correspond dans le récit le personna.g~ de Vénus. A la fonction du transgresseur, celui de Pyralius, et celui de Rosemonde comme victime de la transgression. L'agent réparateur.de la

tran~re8sion ~

le hérof au sens de

Prop~

-A.

correspond au ~ersonnage de Jean Andro et, virtuèllement, à celui d~s

(16)

1

12

srRUC!'lJR~ AC"rM~TIF.LL~ cn~JTF, PRH]HliP (suite)

1\

jeun~s chevaliers. Amour, fils de Vénus, agit dans le récit

à

la fois

comme médiateur (faisant naltre l'amour entre Rosemonde et Andro, il

rend de ce fait'possible la réparation de.la transgression) ~t comme

adjuvant de l'agent

r~ateur.

La.fonction adjuvant regroure en

ou-tre.les

'Person~a~e(;uivants

: le na1n/)<",""o110,

Hercu]~s,

Vulcain et

les trois Grâces, ~UPté, Cupidon, Cérès, Apitius, Liber pater, les

Furies. Par op~osants, nous entendons les adjuvants du transgresseur,

soient Caignazà (le géant), le lion, le dragon. Les parents ~e

Fos€'-monde relèvent ne ce groune actantiel, mais seulement en tant qu'o~~

~osants virtuels. Il en est de même pour les serviteurs et familiers

~ eunuques de !'yral1us. ModHe b Vénus !-'yralius ""~.:"'-"-_ _ - _ Ro semondp

r.

~,

'7

P",or

~

Te.!

l

~

~

~gère

~e.n

Andro:=

:::J

e !!!lef::"o§r!.!l ers

le géant Caigna~o le lion le dragon les serviteurs

t ,

-~s ..!!!rWs

M

R.Q.!9l!lQDdL #-<---~ le nain A "'0 110 Hercules Volunté

les trois Grâces V ulcani us Cér~s ' A niti us les Furies C~1don Liber naterl

(17)

"

1 ...

..

/

"

,·c

-

l 1. Lps ~ersonna~ps

lIéridienne, le comtE' 'Iiroante (S011 mari), Vénus, 'r'yrance, les

"gentilz-hOmIne>s et damoiselles de

\érl~l1ennf"lI,

les "dal'lolsplles rie r':1son", chiens, 10 urs, Il corbea ux, millans, v",auto urs, grlfons, hal'T'iesll•

2. La structure actantielle ~~odèle a , ----~< victime de

la

transgression

;.

\

---

adjuvants

---

O"'T'IOSants

-

--

- ,

----j\ U -personnaee de ]',éridlenne corres~nd la fonction de transgresse,ur. A

ce-lui de fyrance, celle de victime de la transgression. Le ~ersonnage de Vénus rem~llt, sur le plan ,actantiel, deux fonctions : en ~lus de

re~résen-.1; ,

,

ter l~ force transgressée comme dans 11" conte ~remier, ce ~ersonnage joue

1

aussi le rôle d'agent ré~arateur, par l'artifice Ge Sa propre>. statup. Les \'1djuvants de ce récit sont'le comte Giroante (il s'agit d'un actant ~assif), les demoiselles de l'lison en tant qu' adjuvantes ~ la 'Punition, fonction

idpntique à celle des animaux., L~s opposant& dans ce récit nt exis;;ent que sur le ~9de virtp.e1; en effet, les "gentilzhommes et damoiselles

se

Méri-dierell ne sont T"aS intervenus dans le récit b~en que Vénus res ait aussi

',,",

t"runls.

(18)

1

14

S.'RUC'i'UR~

t.crtl

l'18LLE

CONf~ S~CŒiD

(suite) Ces

ajtant~

se ré1"\a.rtissent- damtnE' suit

l'lod~le b vénus

"'I~

"

,..~

(

.... t

<

Pyr.nce statUE" de Vénùs, +

1

comte de ~lroante

g,ens t-e 'Méridienne

..

animaux 1

J

~ ~

~

(-

0 l\-

r

,~ ~ .1

1

.. _ .... _(1.""".

1

~

l~

(19)

1

..

(

/

-- .'

j . Les "'ersonns ges

Un€' jeun€' "damolsellf''', ses ~arents, plusi eurs jeunes pt beaux hOMITlf's,

1

Cupido, d~s médecins, un vieux mari.

~ 2. La structure actantielle Eodèle a force )

-

viçtime

-transgres~eur

)~---~

)( ~ agent ré'l"larateur

~I

adjuvants

Dans le conte trolsiêmë, au 'Personnage de la jeune "damoisellf>"

cor-res~ond la fonction de transgresseur, la force transeressée est

re-présentée Lar le

personna~e

de Cupido-Amour. O{l peut attjribuer ,la

fonction de victime de la transgression aux Il jeunes et beaux hOlllJl1es"

sur le mode virtuel toutefois, car i l n'est pas dit dans le conte que

"

ces derniers aient souffert de l' indifférenoe de la

je~

demoiselle.

Le personnage de Cnvida joue aussi le rôle d 'agent, r~rateur en lui

implan~ant le désir amoureux. Il est aidé dans sa tâche de réparation

, "

par :es pa~ents della jeune femme, ~r les médecins mandés AU chevet

de la malade et par

ie

vieux mari que, finalement, on donne comme

re-,

mède. En ce ,sen~, parentst,,"médecins, mari, ont ':-ono:tion d'adjuvants

Involontaiies. ~"'~_" _ _ "~~,"'lYt"''''''''.'''.'''.'''' ____ F v _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ . . - _ -.. ~~·----~---_ J ,- ,

1

,~

J

1 ~

J

j

(20)

-1

f'

S"RPCrnrr, ACrAKrI~Lli; r'm:"''F' TROl~11<!J'F,

.

(suite)

Ce qui donn€' lieu à la ré,...arti tion sul vante. des fonctions

o

. r

" , )!od~le b Cu-pido - Amour

Î

"

la jeune deITlO!selle

~

-r

les ..i!>lmes

t

+

1 Cupido - Amour llarents

médeçrS

mari. \ ;' ~ ___ ... ,,_ - .... _--~-""'-...~1h ... ) q _ ... _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ • _ _ _ _ _ ~-hommes

-

-16

(21)

1

(~

17

S lRl'CfLRE AC'~A!\ ~lELLE

,

·CON".'~ QUA::'HI'8l-'.E

1. Les nersonnages

~arcisse, dames et demoiselles (nymyhes), Amour, ~cho, co~agnons chas-seurs. 2. La structure actantiellE' transEresseur

'j

ï

renarateur

t

...

<

Nod~le a. 7 t force transgressée }

+

_ _ _ _ _ ~') victime (5) tdjUVants

,

Confonnément au modèle commun, la force transgresséE' correspohd~ aU

lJersonnage de Vénus. Le

trans~resliF~ d~ns

ce récit est le

person-nage de Narcisse. La fonction de yictime de la transgression est

1

illustrée dans ce conte à un double point de vue: d'abord var

l'en-semble des nymnhes,

pu1~

de façon'plus

s~éciilque

à travers le

per-sonnage d'Echo, en faisant d'elle la victime ~rin~ipale. Fait

parti-culier, lE' tr8.1lsgresS"eur joue aussi Ile rôle d'agent réparateur. Les conrpagnons de chasse ont la fonction d'adjuvants involontaires.

Tou-tefois, cè, sché~ actantlel ne ti'ent pas compte du récit dans le

ré-cit, c'est-A-dire de l'hi8toi~e d'Echo en relation

A

Juno et

A

Jupi-ter.

,

(22)

"' J

1

1· '

SJ:'RucrURE AC'~ANrrSLLE CONfF. QUArRJFJ.lE (suite)

Les fonctions se rép~rtissent donc ainsi

1 " ;-.jarcisse

f

...

l

Hodèle b Amour <.~---_ t ---=~ les nymphes, en partioulier Echo

~

image de Narcisse .' i _ compagnons chasseurs 1 _,:.../_-18 (

.

f

-. f

i

(23)

• "' 1

(

(

\

(

STRUC:LJ~F, 4CfAN

r

lRLLF. COi'irF, CINQUIF,N~

1 / (

1. Le5\ pérsonnages

~astagio, la fille d~ raulo ~raversier, ~aulo rraversler ~t SAS ~arents

et runis, les parents eJ amis de ~astaglO~

chP'Valier qui la poursuit, les chiens.

la "damoisellt>" en fuitE", le

.

.

2. "La structure achntlellt>

~ odèle a ForcE' transgressée transe;resseur -+ ---~) victime de la ~ transgression >r , /

j

r

médiateur

l

+

l

agent réparat~ur adjuvants

adjuvant$

La force transgressée est nommée dans le récit "les hautes puissances d' Amour". La transgression est effectuée F r deux personnages : la

demoiselle en fuite et la fille de ~aulo Traversier. La fonction dE'

victime dans le récit correspond aux actants Nastagio et le chevalier. Paulo rraversier et sa famille, les parents et amis de Nastagio et, dans le récit interne, les chiens, jouent le rôle d'adjuvants. D'autre

19

~a~~, le récit interne joue un rôle de médiation par son insertion dans

le conte, o' est pourquoi nou~ pouvons considérer le chevalier comme

médiateur. /

1 1

;

(24)

(

"

"

C,

t=, ..

1

Il." j

/

J

,

SfRUCTUPli! ACTAN'rrF:LL~ CON'?~ CINQUI1<;t·!H: (suite)

<:>

D'où le schéma suivant ~

~

l-!od~le b

Amour

demoiselle ~te cHev~liler

\

t~o

la fille de Paulo TraverSierl

< - "'"

-+--::

Nastagio

~

,~+

r

1

1

famille et a.m1s de Traversier

/

_ 'fii""l"<

'v

ChlE'nS

1

+ amis et ~arents de ~8.stB.gio \ \

!'

=-;'" ~

/

..

20 " '"

l

>

~

i

,\ }î

(25)

1"

1

(

o

,

.'

21

STRUC :u:t~ A Cl'AXT.IF:LL'E CONTlr SIXI~N~

1. Les ",ersonna~eso

Hélias, 13atigtisi, Fleurdely~e, Bartolde, "d8.PloisE'lle" d'une grande

beau-f

ti (Daurine), un géant, un sernept, un chevalier (Hosbègue), un autre

il

serpent (fée ~hébosi~le), roi Doliston, filles du roi (dont Daurlne),

1 ' 9 , b

Théodore, gens d' Ho sbègue, Gamb?n.

~ 2. La structure actantielle \ Kodèle a force transgressée

.,

l)ansgressetir ~ _ _ _ victime , ,

,

opposants

...

mandateur ~

J

~

j

agent ~éparate~

\

~

.\

destinatairf!

(

L~pr~se~~e dans ce conte d'un récit homodiégétique rend la répartition des fonctions rl~'1 conmlexe. Le préambule au conte pose une première structure actantielle dans laque11e Batigase, le traltre larron, se

de-..f

finit comm~ transg~esseur. Fleurdelyse est victime de cette transgres-sion. La fonction d'agent réparateur est accomplie par Hélias, et cet ac- ~ tant sert e~ quelque sorte de pivot puisque sa fonction demeure identi-que en rapport ~ la seconde structure du récit dans laquelle le person-nage d'Hosbègue est transgresseur_ et" Daurine, victime. Une fois vaincus les opPOsants, le géant et les serpents, l'un d'e~ devient mandateur; 11 s'agit de ia fée Phébosille. L'agent

rép~rateur \~oit

ramener la

vie-l

(26)

~ . r

1

,

SfRUcruRE ACI'MHIELLE CON

r1':

SUI'F1~ (sul te)

ce qui a !"'récédé la transgression et permet de si tuer deux actants -! ,1

::'héodore COmme agent ré'Parateur virtuel et Gambon ~ 1 a fois commf'

op-posant, victime et adjuv.ant.

.3atfgase Hosbègue Hodèle b Amo'Ul' :'héboSl11e, Fleurde1yse \ Daurine

1

1

i

Gambon géant

<-_____

~) Hé,lias

l

serrent Théodore roi Dollston

chevalier

-Gambon Gambon 1

1

J .1 o

\

22 .w_,. ___ ,_ ...

_.~

_____

~.

____

~~~~_._.

_________________________________________________ . _____________________

~i

/ '

(27)

J

"

\ ----~--~-- -

..

1

23

\

1. Les ~ersonnages

:u1l1ien de Campestain, la duchesse de Rossillon, Paymon de Castel, les o

gens de Castel, le roi Al~honse d'Aragon, les dames de la ~rovinc~.

2. La structure actantielle

force transgressée

transeresseur~(____ _ _ _ _ victime de la transgres-sion

o'T'\l"IOsl1nts

agent ré'T'larateur

-

.

Conformément à la structure commune des contes, ftmour est la force

trans-é

gressée. A la fonction':\ de transgresseur correspo"nd le personnage de Ray-mon de Castel. La victime est la duchesse 'de Rossillon. Le 'Personnage de Guillien de Crunpestain

cons~ltlle

l'actant Agent

ré~rateur,

mals sur le mode virtuel seulement. Dans le conte, cette fonction est réalisée flar l'actant All'honse d'A ragon. A \.lX dames de la province corres,?<,ndent

l'actant adjuvant et aux gens '"de Castel, la fonction d'opposants. D'o~ :

llod~le b

Amour

Raymon de Castel

<

_

la duchesse de Ross1l1on

1

~'X

G uillien de Cantnestain

---,-

-~,/'

i

1

l ,..

roi Al"honse d' A ragon

~

,+

les gens

~tel

'~

l

(28)

1

(

(

24

Al' aidp. des précéde ~nt établis en compilant l~s rlonn6es flc;urant au modèle "rt" de chaque conte, oonstruire une

~résenta-tion synthétiqu~ de~ résultats. Cette COJ'llporte deux tableaUJC. LI" prel'ller (trtblpllu J) indique l::l répartition des actants par conte; le symbo-leÂindiqup

lA

présencE' d'un actant virtuel. Le second (tablep.u 4) rel~ve 1~5

CRS où ~~ J'llê~e personna~e remplit plus d'une fonction.

(

1

rableau

J

ACfA:J[S/ Cot! rBS 1 '2

:3

4 5' 6 1 7 fotal

J1djuvant x JI:

k

JI: X X x 7

A zent r1parateur ~ JI: X JI: X

~~

7

,\ , x 1

Destinataire

Force transgressée JI: x x JI: JI: JI: X 7

l andateur x x 2 1 l'lédiateur x " x 2 Op-posant

I~I~

x x 4 :'ransgresseur x x x x x Je X 7 ---~-Victime

.

-~ x x

~

JI: X X x 7 iO fl\L 8 6

5

5

6 8 (,

Tableau 4 ACfA~rS/ CONf ES 1 1 2

3

4

5

6 7 Adjuvant

---J-Agent ré~arateur x

,

x x Destina.ta.ire _ _ _ _ 1 -~--- -- 1 1 Force trans~ressée 1 x

;:

-

---Nandateur

--Hediateur ~~an~_ Transgresseûr x " Victime x ~' ---... ~

~"-_Y""" _ _ """'''' __ ,..,..-.... _,-\<~----

... ___

=~_I;" .... - -.. _P ... _ .. "'l'''l''._1. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ .... _~ ... _, .. _ _ _ _ _ _ ~ _ _ _ ...

_&o<'I'_. _____

ft_

1

J

(29)

J

II'

-~---...

foujours à l'aide de ces schémas, nous ~ouvons aussi formuler les

r~-marques suivantes :

1. Les actants suscertibles dt arr:araltre ou de fieurer dans les Comptes

amou-~ sont les suivants l'adjuvant, l'aGent ré~arateur, le destinataire,

la force trans~ressée, le mandateur, le médiateur, l'ornosanl, le

trans-~resseur et la victime de la transgressiop.

2. Ces actants ne figurent ras nécessairement tous dans un'même conte; en

fait, aucun des sert contes ne comnorte T'lus de hUit fonctions sur un

to-ta1 Tlossible de neuf.

3.

Certains actants toutefois annaraissent dans tous les contes; on Tleut de ce

fait les considérer comme constituant le noyau actantlel des récits. Il

s'a-git de l'adjuvant, de l'a~ent rénarateur, de la force transgressée, du

transGresseur et de la victime de la transgres5ion~ Ces actants

déflnls-!

sent la structure commune minimale des récits englohés.

4. On constate, en étudiant le tableau 4, qu'un même Tlersonnage "'eut, dans

cer-tains contes, relllT'll1r deux fonctions :\ i l y a identité actantielle dans le

conte 2 entre l'agent rénarateur et la force transgressée; il en va de

mê-me dans le conte

J.

Dans le cont~ 4, l'a~ent ré,.,arateur et le transgresseur

sont r~résentés ~ar le même Tlersonnage. F.t, finalement, dans le conte

5,

"

les actants agent ré~arateur et victime de la transgression corres~ndent

au même nersonnage. Il y

t

donc, dans quatre cas sur sent, nossibilité de

comnrimer la struoture minimale. Kotons que cette co~ression ne s'effectue

,

qu'! r-artir d'un seul actant (l'agent ré~arateur) et touche soit la force

e

transgressée, le transgresseur ou la victime de la transgression. Un seul

nersonnage neut donc, sur le ~lan actantlel, jouer deux rôles tout ~ fait

comnatibles avec la logique du récit. En effet, la force transgressée neut

d'elle-même, sans rJoourlr à un intermédiaire (agent rénarateur)

rétabl~r

,... '" _ _ _ _ ... _ _ , . _ .... 1'1 -'" _~ _ _ ",,,,_"_M ________ "'-'-"'--_ _ _ ""'-"""" ___ ~ __ "'-'" ....

_

(30)

---"-1

(

1\

\\

(

26

l'ordre ~erturbéi c'est c~·qui se ~aSse dans les contes 2 et

J.

Le

trans-~resseur ~eut être lui-même l'instrUMent de la ré~aration (c'est le cas

fj

de ~:arcisse), donc de sa "'ro~re "'unition. La victime (conte 5) "'eut

1"e-~

fuser son sort et

.

entr~rendre une action ré~aratrice •

Bn dénit de leur structure commune, les se~t récits nous an~araissent

cenendant diversifiés. Cette diversité est mise en relief raI" le nombre'et la

nature des actants rrésents dans ,chacun des récits~ alnsi'que ~ar le~

diffé-rentes combinaisons auxquelles les ~ivers actants donnent lieu.

Afin de rendre comnte de façon ~lus nréclse de ces mécanismes de

com-bin~ison, il Imnorte de considérer les récits englobés en fonction de la

logi-que interne qui

~résid+

à

chac~

d'eux.

b.J.b

La logique interne des récits englobés

La structure commune des récits comnorte, nous l'avons remarqué ~lus

haut, deux fonctions minimales : la fonction de transgression

de

rénaratio~

la transgression. Chacun' des récits est

~âti

et la fonction sur cette

struc-..s

ture ~ar adjonction de fonctions. Identifier ces fonctions adjointes et les

modes de leuJ adjonction

~ermettra

de définir la logique interne de'chacun des

récits.

Pour ce faire, nous devons formuler le récit d'apr~s le n~inci~e

sé-quentiel, en ~sant comme séquence initiale la transgression. Dans chacun des

contes, la transgression donne lieu à une sui te cl 'événements qiue nous,. ~en~erons

de schématiser dans leur déroulement aU moyen du modèle des ~sslbles narratifs.

En effet, nour chaque action conséquente du récit, nous devons définir des

al-ternatives et sélectionner celle qui e~t.conforme ~ la logique du récit.

modes de lieux de

Cette méthode a l'avantage de faire ressortir les similarités'dans les

commositlon de chacun des:récits et de faire a~naraltre clairement les

d1ff~renciation

des Jécits.

(31)

1

(

u '.> :ransgression r - - - - ~---.., 1 {amélioration 1 1 1 A.I j;arlage \ 1 1 d é~radatlo!1 ' .. 1 iacceptation

L _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ refus---~) demandE' dt aide

Q o ' , • Demande d'aide -[ aide refusee \ { mandat refusé

aide accordéE' --~) mandat

mandat l'lccp ... té -~ quête \

1

acce",tation

c.

Demande de

libératlo~

refus---~> affrontement , { o'nTlQsants ~. Affrontemert oT'lTIQsants ~. Actualisation de l'union. vainqueurs vaincusIlibération de la dame suicide du mari { sé ... aration o [ a.ctuelle union -virtuelle

..

~ 27

/

r

1\ ~

~

,4 '4

J

(32)

1

\

• 28 COI !'H' ;:;T<'CO::-J)

l

~ 0 I---~---

______________________________________

~ , rans;;r'E>ssion~

- - - ï

ûvertissrm~nt reçu 1 ,... non-séd uction Contact-{ accet'tatio'n i.-sédllction - - - -.... ) passion de Pyrance ,~ "

o (amour demandé)

refus d& N6rjdjpnne

Intervention de { réalisation de la ~asslon , II' Venus , ' { ;'1cce>"'tation non-réalj sation de, l~asslon

7

refus

" "

1

impunité

u. Refus ----...;;) mort de l'yrance

châtiment

-:>

mort de Néridienne

Il

i

J

1

(33)

(

1

l,

, , COIJ ~~ ['pr 1.'" J ~ ,"' ~ranse;rE'sslon·.

\

\

\

\

rE'm~dE' inconnu { méf;üt im ....

unl

justicihp . châtiment

v

: {aJ'Iléliorauon .

remède connu ---" mari?d

acce1"ltation déGrada tion { • 'l\' refus-7suicide frenscression

Il

l

'aMour demandé a.rnour • J·moul" donné

,.

refuse ~ demande d'aide { aide refusée aide accordée { non-séduction .1 Rencontre .

'{,aCCO!l!1"I

1J ss~m€'nt

séduction

---~asslbn

de

~arcisse

non-accomp11sspment

1

mort , 1

29

...,

.•.

,,,.,, -.--,-~----

----_

..

_~---'----_._--_._._._._._----

-

... , ._.

-_.-

. . - .

~

1

(34)

... J ,< '. ~ \ '

.

, , ,1 : frans(jrE"ssion

r - - - -

-[tlmOUràOïïne

l

t·.I,ûmour demandé- '

,I-{

refus

L

a.mour refuse - - - ~ a<)Ce""'tation --4.) dé"'art -{ S0uvenir .'. Dé,...art oubJJ

-{

~E'rman ent T'lassager non-intE'rvention~

convocation-l

{ lnt~rvE'nt1on [ refus acce"'tatlon-71nfluencp { lnf] up.nCE> rejptéE' D. InfluencF>

influencE> acc~tée"---)~ alTlour donné

... C0~

rt;'

~IX IT<:HM:: rrans~resslon

r---"l

A'I

Earlaee

1

1

{amé11011'ation 1

1

L

~

~

__

dégradat1~

....J-I,----:> claustration {

non-intervention _

Rencontre {OP"'osants vainqueurs

intervention -7 affrontement , ol'l"'Osants vaincus

..1-transformation refusé .

{manda~

l:. Mandat

mandat accerlté ---~) libération

J----.. -.-... -... --.. -,-...

(35)

II~ 1

(

..-~- -èemandé J1

,/

, cnt "'ri' 2'RT' i ~ t:' 'ri' { amour refusé amour donné amant vainquenr

amant vaincu --~) mort

[ reÇU }\vertiss!"ffiE"nt - { Ir:noré

~af;r:sSinn

"

C. Annonce de la 1 {acce;:-tation mort

J

im""unité

"

1 refus ---7 mort

l

châ tim!"nt

~

em""'risonnemE'nt

La formulation des contes en séqu!"l1eE'S èe fonctions nous ""et'l'nE't de re"'érer l€'s similarités structurales. tiOuS d€'vons d'abord tenir cOlTf"'te du mariage comm€' r.rocf'SSUS dE' détériorat.ion d'unE' situation initiale. Ce ,,:,ro-c€'ssus a"'''''aratt clairement dans les contes ""rE'mi€'r et sixième: dans le conte

rr.remier, If' fait d'être l'é"'Ouse de T'yralius condamn€' Rosemonde à un sort

ma~heureux; le fait d'avoir été donnée ~ Hosbègue Comme érouse ..,lace Daurine

(conte 6) dans une situation identique. L'analogie st~ucturale de ces deux

contes similarité de situation initiale - réside aussi dans la

caractérisa-ii

tion des actants-é""oux, as"'ect des récits que nous étudierons "'lus loin.

Dans le conte troislèmel ' le mariage entraine aussi une détérioration,

o

,

.

l

(36)

--1---;----1

(

32

bien qu'il n'affecte "'as la situation initiale f>n tant que telle. Dans ce conte, le Maria::,;e p.'I""aralt COl'lJ1le une- s?lution, le remède ""ouvant entralnE'r la 6uérison de la demoiselle. Or, co~~e dans les contes 1 pt

6,

le ""arti avec lequel on unit~la malade est un.vieill~rd im~tent; le mariage n'a"'nortera ~as

~ 1

{

le remède désiré, i l n'entralnera qu'une nersistance de l'état dE' détérioration pt conduira de ce fait la "da.'IIOiselle" au suicide.

On remarque d'autre nart que, dans les contes

3,

4 et

5,

la situation initiale est formulée en .termes d'amour demandé - aJI10ur refusé. Dans le contp 3,

la df'lmoiselle refuse l'amour de tous eeux qui la( désir€'nt, cett('> situation pn-~ tra!nera nécessairement l'enc1enchement d;~e interv€'ntion justioière : la maladi€' d'amour spra insufflée à. la jeune femme. Lp refus d' aimer constitue aussi lE' 'l"oint de d~art du conte où f,~rc15s~ dédai~ne les nYIn"'hes. Ce refus entraînera, comme d.<t.'1s le cQnte'"

3,

une série de fonctions aboutissant néces-5ürement à une détérioration de la situation initiale (séduction, non-réali-sati6n, mort). Le conte

5

débute nar des données similaires fOrMulables, là aussi, "'ar la séquence amour demandé - amour refusé. Ce""endant, l'ori~inlllité

èc> Cf' conte résidl" dans le fait que le choix du ""ossible nal'r~tif fai~ant suite

à la séquence Inltiele (amour refusé, refus ou accE""tatiof\) soit f'x~rcé dans un Sf'nS différent de tout CE' qui avait été vu ~récédemment. En effet, dans les

contes 2 et 4, le refus d'aimer ou,

dks

ce câs ""réeis, le refus d'accorder ,

l'amour demandé entra!nai t chez la 'I"Iersonne rejetée un .autre refus, celui cl' ao-ce'l"lter une t'elle situation. Ainsi,"Pyrance meurt à la suite du rlô'fus de )1éri-dienne

Dieux immortelz faiotes que 1% ciuellp dema.in icy voy~ ce corrs sans ame & qu'elle enmorte quant 8- say mauvais 'l"resege de mon tres'I"as. Cele dit le coeur d'angolssp ~ douleur luy fendit dans le ventre ••• (1)

Or, i l n'en est 'l"as ainsi dans le conte

5.

Nastagio, qui s'est vu dé-'4

(37)

"

1

(

(

..

pt culttf> lai villp :

• 1

Dont le 'I"'Iauvre l\asta5;io estoit dpmy df>sf>sT'leré, comme, Il ellst

re:;ard à soy ;<; nf> voulut E'n c€' T'lolnct s€' !'1e<-,trf> À. mort :

~our r~~~d€' dplihera de l'abandonner. (2)

33

.. Div~rs "'Ossibles narratifs sont donc reT"rése'ntés dans ]ps contes.

j'Ious Vf'nons. rI' considérer l'alt.ernative "accE'1"'tatlon du l't'fus/refus du

rE'-fus" et nous avons '!'lU const~tf>r que l' acceT'Itation est Il'! basf' du conte 5

alors que son contraire, le refus du refus, ~onde le conte 2. D'autres choi~

de '!'Iosslbles déteYminent aussi d'autres séquences des récits. LE' '!'Ilus

mani-.,

fpste concerne le choly. à€'s dénouements neurei.1X. un SE'ul conte se tenn1ne

,

~ar une sj tuatlon fil1l'!le aJlIéliorée ou heureuse '!'Iour tous les ~ersonnaeE's. Il

s'agi t du conte 5 où le transgresseur et la vict.ime d€' la transgression

df'-'" .,

vif>nnent amants. Un tel dénouement s'eXTllique sur le nlan structural dans le

jeu dps '!'Iossibles narratifs. (~OuS venons r.récédf'mInE'nt de soulie;ner comment,

dans ce conte, un ~ossible nouveau est utilisé d~s la séq~E'ncE' de dé'!'lart. Or,

dans la suit.e du· récit s'installe un choix à falr€' , déjà vu dMs d'autres

contes : lE' transgresseur ~ qui on donne une seconde chanct" d€' rachat neut

~

'!'IrE'ndre cette chance ou ne T'las la .... rendre. L8 s";écifict'lidu contp

5

réside dans

le fait que, contra1rf'~ent au déroul~mE'nt des autres contes, le transgresseur

choisit de nrendre la chance de rachat qui s'offre ~ lui (i("i ~ e11e1 et de

rér.8rer en quelque sorte sa transgression, d'où nremier conte com'l'lOrte une séquence où un choix

le'dénou~~ent heureux. L~

Il.\

simllaire aurait nu ~tre fai~

et entra!ner un dénouement heu!f'ux : 11 s'agLt de la séquence de demande de libération qui ouvrait comme 'l'IOsslbles l'accer.tation de cette demande ou son

refus. Andro demande à Pyrallus de libérer Rosemonde :

••• il escript unes lettres a Pyralius, par lesquelles luy mande

qu'il vouloit conquerir la damoiselle,

&

que r.as ne luy

aT'l'!'larte-noit de l'avoir, veue la raison de ses antiques

&

invalides ans.

. (J)

à cette demande (la séquence se lirait alors demande

/

(38)

1

(

de 11bératlo~ - accertation) que tout le cours du récit aurait été chang~

dans ~\e sens de l' amélioration. ~'ais la struct.ure du conte ti>st telle que ce

choix n'a 1"\as été retenu; la séquence se lit "demande de libération - refusll

CeT'lendant, il Inrnor'te de faire ressortir la .... résence virtuellf" du T"Osslblf'

dans la struèture, c'est~~-dire le fait que le récit contienne dans ses

élé-ments même ce qui aurait ,..,ermls un dénouement autre. Kous T'lQuvons constater

• un nhénomène siml1airp dans l~ conte 2 : l'intervention de Vénus dans le

ré-cit nase à nouveau au transgresseur la nossibilité de refuser ou d'accenter

de donner son amo ur situation narallèle À celle èu conte 5 où la fille de

Paulo l'raversier se ravise et choisit de donner son ~mour à j~a.staglo. Icl,

toutefois, la situation initiale est maintenue, l,-éridienne, de par ses

nou-voirs maeiques, résiste à Pyrance; le refus persiste donc et entraine la

dé-/'

térioration de la situation : mort de Pyrance, victim~ et de }1érldienne,

transgresseur. ~

L'étude de la logique des récits nous permet de constater qu'un seul

conte sur sent uti1ise\ W1 nossible narratif 'l'Iermettant un dénouement heureux.

1

routefois, cette étude en tant que telle n'exnlique

n~s

nourquoi la structure

du texte ne cOmT'lOrte nas W1 nlus grand nombre de d~nouements heureux. En effet,

_J ce qui détermine la cause de cet état de fait réside au dehors de la stru~ture

des récits englobés.

L'analyse des relations actantielles et l'~tude de la logique des ré~

cits nous a ~ermis 'd'en saisir les comnosantes structurales majeures et rend

"

nosslble

à

ce niveau ~e étude comnarative des récits. routefois, ce tyne

d'annroche ne rend nas comnte de tputp la matl~re textuelle des récits : elle

dégage l'armature de chacun des textes, mais néglige ce qui f~it le

(39)

{

,

.

1

J

35

S.4

~a caractérisation des ~ersonna~es

-"t

Cette

Âfla base de chacun des Com~tes/amoureux, on retrouve une action.

J

1

aot on et ses oonséquences forment le récit~ Dans chacun ~e~ ~écits,

\

l'altton et ses conséquences sont actualisées ~ar des ~ersonnages qui donnent

aU récit sa texture narrative : le récit est ~lus que la mise en ~lacè des

fonctions, il- est 'ut~isation ~articuli~re des fonc~ion8. Utilisation

~arti-~ culi~re, car les fonctions sOAt articulées ~ar des actants, lesquels sont

in-\

\

1 _

carnés ~ar les ~er~onnages. Cette incarnation se fait de trois façons : } un

actant dans la structure du récit ~eut corres~ndre un seul ~ersonnage dans

le texte (dans le'conte ~rem1er, ~ar :ie~le, } l'actant transzresseur

oor-res1X>nd le T'ersonnage de Pyralius). ~Jous devons de plus ,considérer' le cas où

-

,

à un actant dans la st}kcture actantielle correST'Ondent ~lusieurs ~erso~ageB

dans le récit :

danSÇl~ eo~te ~remier,

l'actant

o~sant

est

r~résenté ~ar

les

~ersonnages

du géant, \\i:lu lion, du dragon t"t des

~arents

de Ros'emonde. ~

Enfin, un ~eul ~ersonnage ~eut incarner ~l~s d'un actant (voir le tableau 4).

Dans la mesure où les actants sont incarnésvdans les 'personnages, il imnorte,

afin de ,rendre co~te j~tement des t~xtes, tie voir selon quels modes

s'effec-tue cette incarnation. Nous nous devons donc d'examiner la fr.équence de

référen-ce à chacun des ~ersonnage8 d'un conte afin d'évaluer dans quelle mesure 11

~eut s'agir d'un indice du degré de l'imnortance re~ective des fonctions dans

l'a~tion narr~tivè .. D'autre ~art, lorsqu'une fonction est réalisée dans le

~-.même conte ",ar ~lus d'un actant, 11 nous il11T'Orte de voir ce qui fait la ~éci­

flté de chacun : la structure du ~ersonnage, la caractérisation de l'actant.

L'inventafre ",récédemment effectué dans le cadre de l'établissement des

modèles actantiels nous a permis de dénolbrer dans les sent contes

~lus

d'une

-soixantaine de ~ersonnages. Le conte n~emier, le ~îU8 considérable du texte

(2~) est aussi celui qui coDmorte le nlus grand nombre de ~ersonnages (22-),

\

e~

..

~_n~~_.

__

~

_____

'. __

~w __________________

~~---~---:---:---... -<' ~

"

(40)

1

..

(:

;;.

..

. occu~ant le maximum de fonctions réalisées dans les contes

(8).

C'est ~our-quoi nous l'avons choisi afin d'étudier avec ~1U5 de détails les mécanismes de caractérisation des nersonnages.

~ous retrouvons dans ce conte, ~ar ordre dfa~~arition dans le texte,

,

lès nersonnages suivants : Pyralius, Rosemonde Chiprine, les narents de Rose-monde, tes serviteurs d~ Pyralius, les jeunes gens amoureux, le"~éant\ le llon, ,l~ dragon, Vénus, Amour, Jean Andro, le nain, Volupt~, lés trois Grâces,

Cuni-don, Anollon, Hercule, LibE'r nater, Ceres, VlÙcain, Anltius, les Furies'~

La carac~éri5ation des ~ersonnages se fait selon deux modes, le mode

de la désl

s

n8tJnn et cellü de la descrintlon. La caractérisation nar la dési-gnation

s'ef~ectue

nar le biais du style direct' et/ou du style

lAdirec~.

Rn effet, un nersonnage est nommé, déslgnéidonc, 59it nar la narratrice du conte, soit nar un des nrotagonistes du récit. Les nrotagonistes du récit s'èxnriment en styl~ direct. La narratrice utilise les styles direct et indirect : indirect lorsqu'elle narle à la nlace d'un nersonnage, direct lorsqu'elle s'adresse en sQn nom au nubllc.

Dans les tableaux qui suivent, nous relevons, dans le texte du conte

~

>,

nramier, tou~e annellatlon et/oU\désl gnation de chacun des nersonnages.

'''--\

..

\

-1

1

1

1

j 1 1 1

1 "

\

Références

Documents relatifs

Nous garderons d’elle l’image d’une femme profondément humaine envers ses élèves : dans la section « sciences sociales », elle incarnait pour beaucoup

Remarque 8.9 – La réciproque n’est pas vraie : une fonction peut être continue en un point sans être déri- vable en ce point. Par exemple, la fonction valeur absolue est continue en

Le modèle climatique régional MAR (Modèle Atmosphérique Régional) est mis en oeuvre pour la simulation du climat en Afrique de l'Ouest, piloté à ses frontières latérales par les

Complète la carte d’identité de l’histoire que tu viens de lire2. 3 Qui finit par convaincre son Père de la

Toi aussi, imagine que tu veuilles adopter un petit chiot.. Voici leurs

Pour mieux comprendre ce type de structure et leur évolution dans ce récit, nous avons relevé des marques correspondant à une verbalisation de la spatialit é, et

La limitation de m(r), établie dans ce travail, nous permet évi- demment de ramener avec une grande précision Fétude asvmpto- lique du module maximum des fonctions

[r]