LE JARDIN COMME SUJET
D'ÉDUCATION
À
L'ENVIRONNEMENT
Giulia BARBIERI
I.R.R.S.A.E. Lombardie, Milan
MOTS-CLÉS: JARDIN - PAYSAGE - CULTURE MATÉRIELLE - TERRITORIALITÉ-UTOPIE -GENIUS WCI -ÉDUCATION -
COMPLEXITÉ-TRANSVERSALITÉ
RÉSUMÉ: Aujourd'hui le jardin peut être le lieu privilégié dans lequel on peut apprendre de nouveauà vivre avec la nature, à expérimenter le temps rond et cyclique de ce qui revient toujours, qui est égal et différent. L'IRRSAE Lombardie a conçu un projet d'éducation destinéà la formation des enseignants avec comme objectif l'approche concrète et diversifiée d'une nouvelle culture de la diversité. Cette communication en présente le compte-rendu.
SUMMARY : Nowadays gardens couIdhe again the privileged place where to learn how to live in contact with nature, to experiment the recurrences of the nature, that are always the same and always diffeTent. The IRRSAE LOMBARDY set up a project to train the teachers on the environmental education with the objective of a new approach to the culture of complexity.
A. GIORDAN, J.-L. MARTINAND et D. RAICHVARG, Actes JIES XX, 1998
1. INTRODUCTION
Le jardin est un lieu privilégié du moment qu'il comprend les principes de la territorialité qui unissent nature et culture. Dans le jardin sont présentes les formes de la nature et les formes de la culture. C'est en ce sens qu'il est contemporanéité, culture matérielle, quintescence du paysage et en même temps lieu utopique, le lieu heureux dont l'homme est originaire et d'où il a été chassé.Àtravers l'histoire du jardin il est possible de reparcourir l'histoire des diverses sociétés et cultures, de découvrir les chemins que l'homme a emprunté pour se représenter la nature et la société. Le jardin est, pour cette raison, devenu objet de philosophie, de politique, d'éthique sans pour cela oublier les techniques les plus sophistiquées de culture et d'irrigation auxquelles il a donné lieu.
2. LE JARDIN POUR LA FORMATION À LA COMPLEXITÉ
Typique structure de frontière entre nature et culture, le jardin, en soi, est l'objet priviligié de la complexité de par les termes et les manières dont le processus de territorialisation s'offreànous.La
territorialisation se présente, en fait, comme processus de transformation de l'espace en structure qui est à la fois matérielle, symbolique et linguistique avec interrelation réciproque de ces réalités.À l'IRRSAE Lombardie, nous avons élu le jardin comme objet privilégié d'analyse où peuvent confluer les diverses disciplines (botanique, philosophie, littérature, art, histoire, aménagement de paysages), . et nous avons développé le projet en affrontant l'idée de jardin comme culture matérielle et grand imaginaire, ce qui nous a ramenéà l'arbre et au bois avant d'interroger (ou d'examiner) les divers styles de jardin et de paysage qu'a traversé l'histoire de l'Europe et, d'une autre manière, celle de l'Orient. Nous avons, ensuite, examiné le jardin comme "topos" littéraire, en mettant en relief un aspect habituellement passé sous silence dans le champ littéraire, et qui est celui d'être également une extraordinaire narration de rapports entre l'homme et la nature, ceci pour mettre en relief les mutations de la sensibilité et de l'imaginaire aux diverses époques.
L'imaginaire a également été examiné dans le champ artistique où l'art du jardin s'est plus proprement exprimé, duparadeisospersanàl'hortus conc/ususmédiéval, au jardin de la renaissance. À travers le baroque, puis dans le contraste entre les jardins de la raison de l'Illuminisme et le jardin-paysage anglais est apparue la contradiction fondamentale de l'homme contemporain: l'impossibilité de créer le jardin d'une manière nouvelle.
À ce travail fondamental nous avons ajouté des approfondissements plus directement tournés vers l'école et qui ont pris corps dans des projets spécifiques en rapport avec les divers niveaux scolaires. Parmi ces projets!
- "Les jardins de la divinité de l'Eros" proposés comme parcours didactiques interdisciplinaires aux élèves du Lycée Scientifique de Bergame et qui prévoient des activités se déroulant en classe et d'autres sur le terrain, par exemple: créer un herbier, recueillir du matériel de documentation bibliographique, l'iconographie, construction de quelques "itinéraires de la mémoire"à l'intérieur du
tissu végétatal afin de récupérer le souvenir d'un rapport, d'un temps différent, entre homme et homme, entre homme et autres êtres vivants, appartenant surtout au monde végétal.
- Le Projet pour l'école élémentaire "Le jardin dans l'univers enfantin (et dans la réalité)", pensé et réalisé dans le cadre d'une Convention entre notre Institut et l'Administration provinciale de PAVIE visantà la valorisation didactique du Jardin alpin de Pietra Corva. Un itinéraire programnnatique riche de points de départ méthodologiques a été proposé aux enseignants; il était constitué de dix phases utilisables sur la base d'un parcours construit par les enseignants et les élèves(ci-(iessous) :
le phase: Motivation et choix: les idées des enfants.
2e phase: Des histoires individ uel1esàl'expérience commune - L'immersion. 3e phase: Le végétal est vivant - Le changement.
4e phase: Un jardin particulier: le Jardin botanique. 5e phase: Dans les Apennins: le Jardin alpin de Pietra Corva. 6e phase:Lavaleur du jardin.
7e phase: Le jardin dans le monde: Du proche au lointain (dans le temps et dans l'espace). Se phase: Un jardin pourlefutur - L'action.
ge phase: Les projets - Communication et participation. 1De phase: Métaréflexion et recherche-action.
Panni les méthodologies suggérées, il faut signaler le relevé des représentations mentales des élèvesà travers dessins et questionnaires (voir annexe), l'immersion, la perception, l'exploration, l'observation, la lecture systémique du paysage, la recherche-intervention, la recherche-action. Dans le cadre de la collaboration avec la Région Lombardie, la participation à l'exposition SCUOLAMBIENTE a offert celle année la possibilité d'affronter le thème du jardin de manière nouvelle et "originale". Parmi les diverses réalisations, on peut citer:
- Le Projet d'une École moyenne de Milan pour la "création" d'un jardin virtuel, avec hypertexte réalisé dans un laboratoire d'informatique de la Ville deMilan.
- "Le jardin des désirs" : projet pour une action dramaturgique sur le thème des Paradis à travers le mythe et la société de consommation, où sont proposés des itinéraires didactiques entre jardin et supermarché, un voyage qui se déroule entre deux pales, jardin, bois, oasis naturaliste et le centre commercial, considéré comme un jardin des délices virtuel.11 s'agit d'un travail sur le terrain qui prévoit diverses sorties durant lesquelles, au fur etàmesure, on prend en considération les aspects variés du "lieu", visant à une connaissance approfondie, et de l'intérieur, du sens que jardin et supermarché, nature et artifice, assument dans le contexte socio-culturel.
3. CONCLUSIONS
Pour conclure en peu de mots, il faut d'abord souligner la remarquable participation des enseignants. Leur réflexion sur les propositions théoriques, leur implication tant au niveau créatif que de
J'organisation, le choix des insnuments et des partenaires sociaux ont favorisé une meilleure qualité éducative. Mais surtout, les élèves ont vécu en protagonistes les différentes expériences d'approche de l'environnement des jardins et du contexte où les espaces verts étaient situés.Le besoin de nature s'est exprimé dans les travaux pour communiquer de précieuses observations et approfondisements, en particulier dans l'intervention directe pour redonner vie et vivre des espaces abandonnés ou de petites terres sur le point de l'être.
BIBLIOGRAPHIE
FlORA NI E.,Il giardino come grande immaginario, Bologna : Edigroup - Synergon, 1997.
BARBIERI G., FlORANI E. (a cura di), Il giardino come "cura" del/'oggi (Materiali per l'Educazione ambienlale), Milano : IRRSAE Lombardia, 1998.
ANNEXE
QUESTIONNAIRE: (2e cycle élémentaire)
LE JARDIN DANS L'IMAGINAIRE ENFANTIN ET DANS LA RÉALITÉ Projet didactique: 3e phase
MOI, LES FLEURS, LES PLANTES 1 - a) Où naissent et vivent les fleurs ?
b) Pour vivre, elles ont besoin de : ... 2 - a) Quelles sont leurs qualités?
b)À quoi servent-elles?
3 - a) Quelles fleurs connais-tu? Indique leur nom.
b)ya-t-il une fleur dont tu te souviens mais dont tu ne sais pas le nom? Décris-la et trouve un nom qui lui va.
4 - a) Qu'est-ce qui te plaît dans les fleurs? b) Quelle esttafleur préférée? Pourquoi? 5 - Raconte une histoire avec une fleur. 6 - a) Quelles plantes connais-tu ?
b) Donnes-en au moins trois, et en plus du nom, fais-en une courte "description". 7 - Invente un jeu avec les plantes.
8 - Je voudrais planter un arbre. Pensant aux lieux que tu fréquentes, choisis-en un (un ou plusieurs endroits) et explique pourquoi tu l'as choisi.
9· "J'ai rencontré un arbre et nous avons parlé" (histoire etloudialogue).
