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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Stratégie de formation et éducation à l'environnement, après recueil des conceptions des élèves-instituteurs

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Academic year: 2021

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DES CONCEPTIONS DES ELEVES-INSTITUTEURS

Maryse GUILLE

Ecole Nonnale d'Instituteurs de CERGY (95).

MOTS·CLEFS CONCEPTIONS - STRATEGIES INDIVIDUELLES - APPROCHE HEURISTIQUE

RESUME : Les actions de fonnation sont bien souvent fondées sur nos conceptions sur les fonnés. Ayant pris conscience que les médias ne réussissaient qu'à peineàdonner un vernis de«culture» environnementale, que leur enseignement des sciences ne leur avait pas laissé de souvenir quant aux mécanismes mis en jeu, bref qu'en matière de connaissance des problèmes de l'environnement on en était encoreàla préhistoire, nous avons opté pour une démarche heuristique, en nous plaçant comme observateur afin d'étudier les stratégies, les difficultés des formés.

SUMMARY : Training is often based on our conceptions of trainees. Having realized that the media have only managed to give them an environmental«cultural» varnish, that the teaching of science has left them with no memories of the mechanisms involved, in short, that with regards to the knowledge of environmental problems they are still at the prehistoric stage, we decided to adopt the heuristic approach, by considering ourselves as observersinorder to study the strategies used and the difficulties encountered by trainees.

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1. INTRODUCTION

Cette action de fonnation initiale d'élèves-instituteurs s'est déroulée dans le cadre des options proposées par l'école normale de Cergy (95). Les élèves-instituteurs disposent de 90 heures de contenu optionnel durant leur formation; ils choisissent une seule option de 90 h ou deux options de 45 h chacune. Nous avions proposé une option de 45 h, intitulée«PRECIEUSE PLANETE ", pour laquelle une liste d'objectifs et une proposition de contenu étaient communiquées.

Lorsque deux mois avant l'option, nous avons réuni les 20 participants, nous avons dû nous rendreàl'évidence: seul le titre accrocheur et le nom du formateur avaient retenu leur attention, ils n'avaient aucune idée du descriptif, et... ils n'avaient qu'une vague idée des problèmes liés à l'environnement. Nous avons alors décidé de redéfmir totalement notre stratégie de formation.

2. DES A PRIORI A UNE NOUVELLE PROBLEMATIQUE

2.1 Nos a priori

Notre ambition première était de nous intéresser à l'éducation relative à l'environnement dans différents pays européens, aux intérêts et aux demandes éventuelles des enfants sur ce sujet, et de compléter l'information des élèves-instituteurs. A ce propos, nous imaginions cette information disparate, peu sous-tendue par des explications scientifiques solides, car plus ou moins reliée au réseau de connaissances scientifiques, mais tout de même assez importante. Le choix du titre, empruntéàun numéro de la revue«Sciences et Avenir ", indiquait notre désir de nous intéresserà une gestion des problèmesàl'échelle de la planète. Ceci nous paraissait prendre en compte les sources d'information les plus courantes de ce public,àsavoir les médias.

Là où nous attendions couche d'ozone, pluies et acides... , nous avons eu essentiellement une image hexagonale voire égocentrique des problèmes, et les seuls problèmes généraux évoqués ont été des catastrophes aux effets visibles. De plus, les mécanismes étaient totalement méconnus: les métaux lourds inconnus, les processus d'action des pesticides également. Les industriels sont qualifiés globalement de grands pollueurs, etil faut lutter contre eux; aucune explication n'est proposée, aucune réponseàpourquoi? Comment?

Rappelons que ces E-I, volontaires, avaient pour la plupart un vernis de culture scientifique de par leur bac (C, D, B).

2.2 Notre nouvelle problématique

Nous avons alors choisi de chercher à repérer ce que ces élèves-instituteurs motivés, volontaires, ont comme conceptions de l'environnement et des problèmes qui se posent. Mais un tel constat estàl'évidence insuffisant, et nous avons souhaité les mettre en situation - problème afin de tenter de repérer quelles difficultés, quels obstacles ils rencontrent pour évoluer dans l'appréhension

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deces problèmes. Nous avons également choisi de ne pas leur suggérer de démarche, ils étaient donc libres de développer leurs propres stratégies de recherche et traitement de l'information.

Il semblait utile de mener ensuite une réflexion avec les formés eux-mêmes sur l'ensemble des apprentissages réalisés, les obstacles rencontrés, les stratégies développées.

3. RE SULT ATS

3.1. L'organisation du temps de formation (voir tableau 1)

3.2. Les choix de sujets et de stratégies 3.2.1. Des choix sans surprise.

Les thèmes choisis restent très proches des thèmes de problèmes environnementaux de leurs «a priori».ainsi, l'orientation des choix pour les thèmes approchésàleur niveau s'est faite selon les axes suivants:

- les déchets domestiques, les déchets industriels, le bruit, le papier (récupération et recyclage), la forêt.

Les enquêtes auprès des élèves ont porté sur les questions suivantes:

- Quelle sensibilisation ont-ils aux problèmes de l'environnement? A la pollution, en général ? A la pollution de la mer, en particulier? Par quoi ont-ils été sensibilisés? Envisagent-ils des solutions? Eux, enfants, pourraient-ils mener une action? Si oui, laquelle?

3.2.2. Les stratégies varient selon les groupes ou les individus.

D'une manière générale, au départ, les E.I. portent peu ou pas d'intérêt aux revues de presse à leur disposition, par contre ils les consulteront vers la fin de leur travail, et apporteront eux-mêmes divers articles.

Pour tous, la première exploration consiste en une recherche de l'information minimaleàpartir des seuls documents rassemblés par le formateur (livres de F. RAMADE, mensuels tels Sciences et Avenir, Reporterre, Eco 3, ... ). Minitel n'est pas utilisé malgré une information sur ECOTIIEK, et la mise à disposition de 2 postes.

Ensuite les groupes divergent dans leur façon de traiter les diverses questions qu'ils ont dégagées. Pourtant tous envisagent les mêmes sources d'information, leur succession diffèrent pour deux raisons: la difficulté de fixer des rendez-vous et les besoins individuels. On note même dans deux groupes, un fonctionnement totalement indépendant des 2 ou 3 participants, avec des rencontres régulières pour faire le point.

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Les divers parcours peuvent se schématiser ainsi: 1

=

documentation du Ministère de l'Environnement 2=documentation d'organismes spécialisés 3

=

minitel (Ecothek, et code IDEAL) 4=recherche de lieuxàvisiter

5

=

recherche de personnesàinterviewer ou de lieux où enquêter 6

=mise

àplat des découvertes, réajustement.

1 - - 3 - 4 - 2 - 6 - 2 - 6 1 - - 2 - 6 - 5 - 4 - 6 3 - - 4 - 5 - 1 - 4 - 2 - 6 1 - - 2 - 3 - - 6 - 4 - 6 - 5 2 - - 3 - 6 - 4 · · - 6 - 5 - - 6 - 2 .

Les E.l. ayant choisi de travailler avec des élèves de l'école élémentaire, ont conçu un premier questionnaire, sur leur connaissance des problèmes de l'Environnement. Ce questionnaire a été proposé dans les classes du CE2 au CM2 d'écoles situées dans des communes ou des quartiers dans des milieux socio-culturels très différents. Ces premières réponses, après analyse, ont initié un deuxième recueil de données portant cette fois sur la compréhension par les enfants d'informations simples sur des problèmes de l'environnement.

L'enquête sur la pollution du milieu marin a été menée sur 10 écoles réparties dans les grands secteurs géographiques français (côte méditerranéenne et atlantique, région parisienne, Massif Central, Alpes...). Après dépouillement, un jeu de type« trivial-poursuite» a été conçu et envoyé aux classes.

3.2. Les difficultés

Les principales difficultés rencontrées ont été liées aux contraintes du calendrier, imposant les dates. Les recherches sur les pollutions industrielles ont également rencontré beaucoup de barrières. Dans l'ensemble les EJ. ont su trouver leurs voies d'accèsàl'information et traiter celle-ci. Les élèves travaillant avec les classes, disposaient de moins de temps pour approfondir leurs connaissances et ont eu davantage recours au formateur pour organiser celles-ci.

4. BILAN

En fin de parcours, nous constatons que les E.I. sont passés de la capacitéàciter des faitsàla capacité d'expliquer - même s'il reste beaucoup de boîtes noires -, ils ont dépassé l'affirmation péremptoire non argumentée et commencentàcerner les différentes dimensions des problèmes, les

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nombreux paramètres,àvoir que les différents acteurs peuvent avoir des points de vue différents, et ils ont su dégager une ou deux problématiques liéesàleur thème d'investigation.

De leur point de vue, ce temps de formation a été très riche, enthousiasmant, très formateur. Ils affirment avoir beaucoup appris au plan conceptuel et au plan organisation du travail, méthode. L'obligation de s'ouvrir sur l'extérieur, de sortir totalement hors du champ de l'Education nationale est ce qui leur a paru le plus remarquable.

Il s'agit d'une stratégie de formation de type heuristique, sans grande surprise, qui ne brûle pas les étapes, les résultats paraissent encore insuffisants, pourtant les progrès sont réels et on peut faire l'hypothèse d'une part qu'ils seront durables, d'autre part que les nouveaux référents et l'aptitude au questionnement des formés feront que ces recherches ne s'arrêteront pas avec le temps de formation. L'auto-formation est devenue possible. A noter aussi que tous, au mornent de l'évaluation ont affirmé qu'ils pratiqueraient dans leurs classes une Educationà l'Environnement.

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2x3h

TABLEAU 1 L'ORGANISATION DU TEMPS DE FORMATION

PLANNING DE L'OPTION: « PRECIEUSE PLANETE .. Formation Initiale, EN CERGY, responsable M. GuiIle

Durée totale= IS x 3 h =45 h FORMULATION DE QUELQUES PROBLEMES CHOIX INDIVIDUEL D'UNE PISTE D'ETUDE. «Quels sont les problèmes d'environnement que vous connaissez?

- faire émerger les représentations des formés et activer des conflits cognitifs ou socio-cognitifs par : confrontations: E.I.-- E.I.

E.I.-- Formateur

E.I.- Documents (choix très large et de tous niveaux d'accès)

- ouvrir son champ de perception de l'environnement, pour permettre des choix plus raisonnés.

2x3h PREMIERES EXPLORATIONS

7x3h

- pour cerner une problématique;

- pour envisager les stratégies d'exploration - pour recenser les ressources disponibles.

3 h PRESENTATION DES DIFFERENTS PROJETS: ECHANGES - pour une meilleure fonnaIisation;

- pour permettre un retour sur certains choix

3 h PLANIFICATION

- prendre les rendez-vous pour visites, interviews, consultations de documentation, réserver des fIlms ...;

- choisir la forme de présentation de ses résultats, et/ou de son questionnement (Audio-visuels, affiches, jeux...)

RECHERCHE ET TRAITEMENT DE L'INFORMATION-FORMALISATION DES RESULTATS

gérés par les groupes et les individus le formateur est à la disposition des ED.I. pour toute aide: - au questionnement

- àl'orientation vers des sources d'informations négligées, - àla gestion des informations recueillies,

- à la compréhension de certaines informations, - à la formalisation,

- technique: organisation de certains rendez-vous ou visites.

Figure

TABLEAU 1 L'ORGANISATION DU TEMPS DE FORMATION

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