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Abstentionnistes, votants décidés ou encore indécis : les clés de la mobilisation électorale

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-00972991

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Submitted on 3 Apr 2014

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Abstentionnistes, votants décidés ou encore indécis : les

clés de la mobilisation électorale

Anne Muxel

To cite this version:

Anne Muxel. Abstentionnistes, votants décidés ou encore indécis : les clés de la mobilisation électorale. 2006. �hal-00972991�

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Le Baromètre Politique Français (2006-2007)

3

ème

vague – Hiver 2006

ABSTENTIONNISTES, VOTANTS DECID

ÉS

OU ENCORE IND

ÉCIS : LES CLÉS DE LA

MOBILISATION

ÉLECTORALE

Anne Muxel

Les données du BPF 2006-2007 ont été produites par le CEVIPOF avec le soutien du Ministère

de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire. Le BPF 2006-2007 se déroule en quatre vagues de mars 2006 à février 2007, réalisées par l'IFOP.

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ABSTENTIONNISTES, VOTANTS DECIDES OU ENCORE INDECIS : LES CLES DE LA MOBILISATION ELECTORALE

Anne MUXEL

La dernière élection présidentielle a été marquée par un record d’abstentions. Le 21 avril 2002, près de trois Français sur dix (28%) sont restés en dehors de la décision électorale. Et si ce fort retrait des électeurs n’est pas le seul facteur explicatif de l’éviction de Lionel Jospin et de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour, il y a contribué. Le résultat de ce premier tour de scrutin a marqué un point d’orgue dans la crise de la représentation politique qui sévit en France depuis une vingtaine d’années. Le nombre des suffrages protestataires qui se sont portés sur les candidats aux deux extrêmes de l’échiquier partisan cumulé au nombre des abstentionnistes a révélé un réel malaise politique et une difficulté pour les grands partis de gouvernement à convaincre l’électorat. Le sentiment que la partie était jouée d’avance a fortement contribué à susciter un choix pour un parti hors-système et à démobiliser l’électorat. Près d’un Français sur deux se sont exprimés au travers d’un choix protestataire ou se sont réfugiés dans le camp de l’abstention.

Le contexte institutionnel de l’élection de 2007 n’est pas le même. C’est la première fois que l’élection se produit dans un temps quinquennal, les deux grands candidats en lice ne sont ni des "cohabitants", ni les personnages situés au plus haut niveau de l’exécutif, enfin pour la première fois, un homme et une femme sont en compétition, et une compétition qui s’annonce serrée. En revanche, le contexte social et politique n’a que peu évolué, et tous les signes du mécontentement à l’encontre de la classe politique, de la défiance et de la protestation sont réunis, comme en 2002. Les bons niveaux de participation enregistrés aux élections régionales de mars 2004 et au référendum sur la Constitution Européenne de mai 2005 sont davantage dus à la mobilisation des électeurs pour sanctionner les gouvernements, et à la logique de la "politisation négative". Plus récemment, des événements tels que les émeutes urbaines de l’automne 2005 et la mobilisation contre le CPE du printemps 2006, ont fortement montré l’ampleur du potentiel protestataire dans le pays. Aujourd’hui, ce sont toujours 39 % de Français qui sont prêts à manifester dans la rue pour défendre leurs idées. Une fraction de plus en plus importante d’entre eux accorde plus d’efficacité politique à des formes de participation non conventionnelle qu’au vote. L’acte électoral est moins considéré que par le passé comme l’outil par excellence de l’expression démocratique.

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Qu’en sera-t-il dans trois mois ? Le premier tour de scrutin de l’élection présidentielle marquera-t-il un renversement de tendance par rapport à la dynamique du comportement abstentionniste, et notamment de l’instrumentalisation politique de l’abstention ? Quelle est la disposition des Français ? Sont-ils décidés à participer ? Et comment ?

Certains éléments permettent de penser que la participation pourrait être à la hausse. Les traces dans la mémoire du traumatisme électoral que représenta le 21 avril 2002, particulièrement au sein de l’électorat de gauche, devraient diminuer la tentation de l’abstention et susciter davantage de votes utiles. Par ailleurs, la mobilisation de l’opinion à l’occasion d’événements forts ayant marqué la scène politique nationale dans la période récente, émeutes en banlieue et protestation contre le CPE, pourrait trouver un débouché dans les urnes. Enfin, la forte polarisation des deux grands candidats en lice Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, lancés dans une campagne qui a débuté il y a déjà plusieurs mois, devrait susciter un désir de participation.

Mais la prévision de l’abstention, et donc de la participation, est un exercice difficile, et ce d’autant plus qu’elle se situe très en amont du scrutin. D’abord parce la volatilité et l’indécision qui caractérisent l’électeur d’aujourd’hui sont telles qu’il paraît périlleux d’anticiper avec certitude un comportement dont il n’a pas lui-même une franche idée. Mais aussi parce que l’abstention continue de faire l’objet d’une sous déclaration dans les enquêtes, et les intentions de voter apparaissent de fait toujours survalorisées avant l’élection. Les passages à l’acte sont ensuite moins nombreux. Même à l’approche de l’élection, cette prévision reste difficile. La décision de l’abstention peut intervenir dans les quelques jours précédant le scrutin, voire le jour même. Ainsi 37% des 18-25 ans qui déclaraient juste avant le premier tour une intention de vote pour un candidat de la gauche plurielle se sont en bout de course abstenus le 21 avril 2002 (26% des 25-30 ans et 27% de l’ensemble des électeurs dans la même disposition, PEF 2002). Ces basculements de dernière minute ont donc des effets importants sur les résultats du scrutin.

S’il était trop tôt pour dessiner le paysage de la participation électorale des Français lors des vagues 1 et 2 du Baromètre, il est en revanche important de commencer à le faire à partir de la troisième vague, et de suivre son évolution lors de la vague 4. Quelles sont les intentions des Français quant à leur participation au premier tour de scrutin ?

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Interrogés sur leur intention d’aller voter, 76% des Français répondent qu’ils sont décidés à participer au scrutin, 20% se disent incertains et 4% déclarent qu’ils sont certains de s’abstenir. En 2002, quelques semaines avant le premier tour, le nombre d’abstentionnistes potentiels s’élevait à un peu plus du quart des électeurs, 26%, et parmi eux 8% se montraient sûrs de leur choix de rester en dehors de la décision électorale (Sondage TNS Sofres, mars 2002). A quelques semaines du scrutin 2007, bien que la fermeté du choix de l’abstention paraisse quelque peu atténuée, la disposition des Français quant à leur participation reste dans ses grandes lignes assez similaire. Tels qu’ils se présentent aujourd’hui, un quart des Français (24%) sont donc des abstentionnistes potentiels.

L’enquête fait apparaître aussi un nombre élevé d’intentions de vote blanc (10%) dont il faudra s’efforcer de comprendre les ressorts comme les significations.

1. Les profils sociologiques et politiques des électeurs selon leurs intentions de participer ou non au scrutin

Les dispositions des Français par rapport à la participation au scrutin présidentiel permettent de mieux comprendre la façon dont ils abordent l’élection. Les profils des votants décidés et des abstentionnistes potentiels sont-ils les mêmes ? Qu’est-ce qui différencie les votants décidés de ceux qui sont encore indécis ? Et ces derniers sont-ils plus proches des votants ou des abstentionnistes résolus ? La réponse à ces questions confirme un certain nombre de logiques sociales et politiques toujours à l’œuvre dans la diversité du comportement électoral, mais aussi des recompositions traduisant de nouvelles lignes de fracture à la fois sociale et politique et de nouveaux usages du vote.

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Tableau 1 - Profils sociologiques des Français selon la façon dont ils envisagent leur participation au 1er tour de la présidentielle 2007

Certains d'aller voter (n = 3996) Indécis (n = 1062) Certains de s'abstenir (n = 182) Ensemble (n = 5240) Hommes 49 45 47 48 Femmes 51 55 53 52 18-30 ans 20 25 17 21 31 ans et plus 80 75 83 79 Travaillent 51 49 40 50 Au chômage 6 6 9 6 Retraités 26 25 27 26 Au foyer 7 8 14 8 Elèves ou étudiants 7 7 4 7 Sans profession 4 5 4 4 Agriculteurs 4 5 5 4

Artisans, Com., Chef

entreprise 6 5 3 6

Prof. Libérale, Cad. sup. 8 6 6 9

Professions intermédiaires 16 14 9 16

Employés 25 28 22 26

Ouvriers 21 22 31 22

Elèves ou étudiants 7 7 4 7

N'ont jamais travaillé 9 11 14 10 Sans diplôme, certif. d'études 33 38 51 35

BEPC, CAP, BEP 34

67 36 74 31 82 34 69 Baccalauréat 14 14 9 14 Bac+2 9 7 4 9

Diplôme Ens. Supérieur 10 6 4 9 Catholiques pratiquants 9 9 3 9 Catholiques non pratiquants 57 58 61 57

Autres religions 6 8 11 6

Sans religion 29 25 26 28 Ensemble % 100% 100% 100% 100%

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Tableau 2 - Profils politiques des Français selon la façon dont ils envisagent leur participation au 1er tour de la présidentielle

Certains d'aller voter (n = 3996) Indécis (n = 1062) Certains de s'abstenir (n = 182) Ensemble (n = 5240) Gauche 32 23 18 29 Droite 26 58 21 44 14 32 24 Centre 13 16 8 14 Ni gauche ni droite 29 40 60 33

Proches Extrême Gauche 9 12 21 10

Proches Parti de gauche 39

48 36 48 31 52 38 48

Proches Parti de droite 33 30 23 32

Proches Front National 8 8 4 8

Autre 11 14 21 12

Référendum Constitution Européenne 05 :

Ont voté Oui 36 29 12 34

Ont voté Non 44 35 17 41

Ont voté blanc ou nul 7 11 7 8

Abstention 9 21 60 13

Trop jeunes, pas inscrits 3 4 3 3

Premier tour Présidentielle 2002 :

Ont voté extrême gauche 8 8 5 8

Ont voté gauche plurielle 26 18 13 24

Ont voté droite 24 22 14 24

Ont voté Front National 15 13 8 15

Ont voté pour candidat Hors G/D 5 3 - 4

N'avaient pas 18 ans 7 8 5 7

Pas inscrits, vote blanc et nul,

abstention 15 28 55 19

Ont confiance dans la gauche pour

gouverner 21 14 10 19

Ont confiance dans la droite pour

gouverner 19 16 3 17

N'ont confiance ni dans la gauche ni

dans la droite pour gouverner 60 70 87 63

Pensent que l'élection va améliorer

des choses en France 48 42 19 46

Ne pensent pas que l'élection va

améliorer des choses en France 51 58 81 54

Politisation faible 38 62 78 44

Politisation moyenne 35 27 17 33

Politisation élevée 27 12 6 23

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Les abstentionnistes décidés comparés aux votants décidés

Le choix de l’abstention concerne surtout des électeurs irréguliers voire déjà abstentionnistes tandis que la décision de voter apparaît presque unanime parmi les électeurs systématiques et réguliers. 57% des abstentionnistes décidés n’ont participé qu’à quelques unes voire à aucune élection depuis qu’ils sont en âge de voter ; 60% des votants décidés ont participé à toutes les élections et 30% à presque toutes. Les intentions de voter ou de s’abstenir au scrutin 2007 sont donc assez largement ancrées dans des dispositions structurelles et dans les habitudes qui façonnent le rapport de l’électeur au vote (et donc au non vote). Mais on remarquera qu’une fraction non négligeable des abstentionnistes résolus est constituée d’électeurs systématiques ou réguliers (respectivement 16% et 27%, soit un total de 43%), sans doute davantage politisés et intégrés que les abstentionnistes systématiques plutôt hors du jeu politique, et chez qui la décision de s’abstenir ne revêt pas la même signification.

Les abstentionnistes décidés présentent des signes d’intégration sociale moins affirmés que les votants décidés. On compte parmi eux plus fréquemment des électeurs qui ne travaillent pas (40% contre 51% des votants décidés travaillent, 14% contre 7% des votants décidés sont au foyer). Par ailleurs ils se recrutent en plus grand nombre au sein des catégories populaires et peu diplômées : 31% d’entre eux sont ouvriers (21% des votants décidés), 82% sont sans diplôme ou détenteurs d’un diplôme inférieur au baccalauréat (67% des votants décidés).

Chez les jeunes les écarts face à la participation électorale façonnés par le niveau de diplôme sont importants. Parmi les 18-30 ans qui ont un diplôme supérieur au baccalauréat on compte 81% de votants décidés, parmi ceux qui ont un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat ils ne sont plus que 61% dans cette même disposition.

La relation nouée par les électeurs à la politique ainsi que leur positionnement sont déterminants. Ainsi les abstentionnistes décidés apparaissent-ils toujours, moins politisés, plus en retrait et plus critiques vis-à-vis du système politique, plus dubitatifs sur l’importance de l’élection. 78% d’entre eux ont un niveau de politisation faible (38% des votants décidés). Seul un petit tiers d’entre eux se classe entre la gauche et la droite (32% contre 58% des votants décidés), tandis qu’une large majorité (60%) ne se classe ni à gauche ni à droite (29% seulement des votants décidés). On notera la proportion significative de sympathisants de l’extrême gauche (21% soit 12 points de plus que parmi les votants décidés) qui peuvent ne

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pas trouver de débouché satisfaisant dans l’offre électorale propre à cette élection et utiliser l’abstention à des fins de protestation.

Si la défiance politique concerne les deux tiers de l’ensemble des Français (63% n’ont confiance ni dans la gauche ni dans la droite pour gouverner) et une même proportion parmi les votants décidés (60%) , elle apparaît encore plus grande parmi les abstentionnistes résolus (87%). Il en est de même pour leurs attentes en ce qui concerne le scrutin présidentiel : 81% ne pensent pas que l’élection pourra améliorer des choses en France (51% des votants décidés, déjà assez largement dubitatifs).

Enfin, ces abstentionnistes décidés comptent dans leurs rangs une majorité de Français s’étant abstenues aux scrutins précédents.

Les indécis : un profil intermédiaire

L’indécision et la perplexité des Français face aux choix électoraux sont un phénomène qui va s’accentuant. Lors du 1er tour de la présidentielle de 2002, si 56% des votants avaient arrêté leur choix longtemps avant le scrutin, 21% ne se sont décidés qu’en cours de campagne, et 21% au tout dernier moment, dans les jours qui ont précédé voire le jour même de l’élection (Panel électoral français, 2002). L’hésitation qui précède un choix est donc importante et peut accentuer la mobilité des votes, jusqu’au dernier moment, au sein de l’électorat.

Cette indécision affecte aussi la participation. Ne sachant pas pour qui voter, les électeurs peuvent au dernier moment choisir de rester dans l’abstention. A trois mois du scrutin, un quart des Français se montrent hésitants quant à leur intention d’aller voter. Qu’est-ce qui les différencie de ceux qui se montrent décidés de participer comme de ne pas participer au scrutin ? C’est en fonction de la résolution de cette marge d’incertitude que se fixera le niveau final de la participation.

On compte parmi ces électeurs encore indécis davantage de femmes que d’hommes (55% contre 45%) ainsi qu’un nombre plus important de jeunes que parmi les votants et les abstentionnistes décidés (25% de 18-30 ans contre 20% parmi les premiers et 17% parmi les seconds). On remarquera que les jeunes sont pour l’instant plutôt hésitants qu’abstentionnistes, signe éventuel des traces de leur mémoire du scrutin 2002. Enfin, on compte parmi les indécis davantage d’électeurs pas ou faiblement diplômés que parmi les

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votants décidés mais moins que parmi les abstentionnistes (74% contre respectivement 67% et 82%).

Si ces écarts doivent être notés, le profil sociologique des électeurs encore indécis quant à leur participation paraît plus proche de celui des votants décidés que de celui des abstentionnistes résolus.

Leur profil politique est aussi à mi chemin de celui qui caractérise les deux autres groupes. Leur affiliation politique à gauche ou à droite apparaît moins structurée que parmi les votants décidés (44% contre 58%, soit –14 points) mais davantage que parmi les abstentionnistes (44% contre 32%, soit +12 points).

Si l’on compte en leurs rangs davantage d’abstentionnistes aux scrutins précédents que parmi les votants décidés, c’est beaucoup moins que parmi les abstentionnistes décidés. Ils apparaissent plus défiants et plus sceptiques que les votants décidés (+10 points en ce qui concerne leur absence de confiance dans la gauche ou dans la droite pour gouverner, +7 points en ce qui concerne leur doute sur le fait que l’élection présidentielle puisse améliorer des choses en France), mais nettement moins que les Français qui ont décidé de rester en dehors de la décision électorale.

La campagne électorale jouera un rôle crucial pour entraîner soit la mobilisation soit la démobilisation de ces électeurs. Ces indécis constituent le volant d’électeurs intermittents qui fixe de plus en plus les oscillations du niveau de la participation électorale. La part des abstentionnistes intermittents s’est accrue au fil du temps. Dénombrés sur l’ensemble de la séquence électorale de la présidentielle et des législatives en 2002, seuls 47% des inscrits ont voté systématiquement aux quatre tours de scrutin ; en 1995 lors de la présidentielle et des élections municipales, ils avaient été 55% dans ce cas.

Indécis politisés et indécis dépolitisés

Selon le niveau de politisation des individus, l’indécision face à l’engagement électoral ne concerne pas les mêmes catégories de la population. Elle ne revêt pas non plus la même signification. Cela peut-il avoir des conséquences sur les résultats du scrutin ?

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Tableau 3 - Le profil socio-politique des Indécis selon leur politisation Indécis politisés (n = 582) Indécis non politisés (n = 380) Ensemble des Indécis (n = 1062) Hommes 47 40 45 Femmes 53 60 55 18-30 ans 20 32 25 31 ans et plus 80 68 75 Travaillent 44 58 49 Au chômage 6 7 6 Retraités 31 15 25 Au foyer 10 6 8 Elèves ou étudiants 5 10 7 Sans profession 5 5 5 Agriculteurs 5 5 5

Artisans, Com., Chef entreprise 6 4 5

Prof. Libérale, Cad. sup. 6 4 6

Professions intermédiaires 18 14 14

Employés 26 32 28

Ouvriers 22 10 7

Elèves ou étudiants 5 9 11

N'ont jamais travaillé 12 9 11

Gauche 26 16 23

Droite 24 14 21

Centre 18 13 16

Ni gauche ni droite 31 56 40

Ont confiance dans la gauche pour

gouverner 18 8 14

Ont confiance dans la droite pour

gouverner 17 12 16

N'ont confiance ni dans la gauche ni

dans la droite pour gouverner 65 80 70

Ensemble % 100% 100% 100%

Les indécis politisés sont les électeurs qui ne sont pas certains d’aller voter mais qui par ailleurs soit s’intéressent à la politique et/ou ont une proximité partisane. Ils représentent plus

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de la moitié de l’ensemble des indécis (55%). Les indécis dépolitisés ne s’intéressent pas à la politique et/ou n’ont pas de lien partisan (45%).

Près du tiers des premiers sont des retraités (31%). Bien que politisés, leur indécision traduit peut être une difficulté d’adaptation et d’identification plus grande que dans d’autres catégories de la population face à une offre électorale qui s’est assez profondément renouvelée au travers des candidatures de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal.

On compte parmi les indécis dépolitisés davantage d’actifs au travail (58%), de femmes (60%), mais aussi de jeunes (32%). Ils se distinguent par un lien à la politique plus ténu que le reste des indécis. Ils sont plus nombreux à ne se classer ni à gauche ni à droite (56% contre 31% des indécis politisés), plus nombreux aussi à exprimer leur défiance à l’égard de l’un comme de l’autre camp pour gouverner : 80% ne font confiance ni à la gauche ni à la droite pour gouverner contre 65% de ceux qui sont politisés.

Le degré de politisation n’affecte donc pas de la même manière l’indécision et surtout n’entraîne pas les mêmes conséquences sur les choix électoraux que ce profil d’électeurs peut être conduit à faire. Les intentions de vote des indécis se répartissent de façon assez similaire entre tous les candidats. Mais il faut noter que les indécis non politisés sont un peu plus nombreux que les indécis politisés à envisager d’accorder leurs suffrages à Nicolas Sarkozy (39% contre 34%, +5 points). Ce dernier semble bénéficier d’un crédit potentiel un peu plus marqué parmi les électeurs encore indécis, et surtout peu politisés, que parmi les votants décidés (39% contre 31%). Ainsi pourrait-il convaincre dans le cours de la campagne, des électeurs jeunes, femmes, notamment dans les catégories employées, à voter pour lui. Ségolène Royal est choisie par 29% des indécis quel que soit le niveau de leur politisation. Son potentiel électoral semble un peu plus important parmi les votants décidés (33%).

2. L’importance du vote blanc : indécision ou insatisfaction ?

A mi-chemin entre l’abstention et la participation électorale, le vote blanc, surtout lorsqu’il est mesuré à partir des intentions de l’électeur, manifeste soit un doute soit un refus d’exercer un choix parmi une offre électorale donnée. Lors des consultations électorales, même s’il fait

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l’objet d’une demande récurrente de reconnaissance et de comptabilisation parmi les exprimés, et bien qu’en augmentation, sensible au fil des scrutins, reste dans l’ensemble marginal. Calculé par rapport aux inscrits il évolue entre 1% et 3% lors des premiers tours présidentiels et entre 2% et 5% aux seconds tours. Lors des scrutins de 2002, on dénombrait 2,4% de votes blancs au premier tour et 4,2% au second.

Dans la vague 3 du Baromètre 10% des Français sont tentés par cette réponse électorale, ce qui est beaucoup, et sans doute une proportion qui ne correspondra pas au score effectif qui sera atteint le soir du scrutin. Mais ce chiffre, à trois mois du premier tour, indique un certain malaise des électeurs face à l’offre du 22 avril 2007. Cache-t-il la tentation abstentionniste difficile à avouer, marque t-il encore davantage la part d’indécision d’aller voter ou revêt-il une réelle signification politique et un désaveu face aux candidats en lice ? Comment interpréter l’ampleur de cette réponse à trois mois du scrutin ? Qui sont ces électeurs qui déclarent vouloir voter blanc ? Sont-ils sociologiquement et politiquement plus proches des abstentionnistes ou des votants ayant déjà arrêté leur choix sur un candidat ?

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Tableau 4 - Profil sociologique des électeurs ayant l'intention de voter blanc au 1er tour de la présidentielle 2007

Voter blanc (n = 575) Abstention (n = 160) Voter pour un candidat (n = 4418) Ensemble (n = 5163) Hommes 41 35 49 48 Femmes 59 65 51 52 18-30 ans 31 19 20 21 31 ans et plus 69 81 80 79 Travaillent 51 48 50 50 Au chômage 8 8 6 6 Retraités 15 23 28 26 Au foyer 12 13 7 8 Elèves ou étudiants 10 7 6 7 Sans profession 4 3 4 4

Sans diplôme, certif d'études 32 43 35 35

BEPC, CAP, BEP 37

69 31 74 34 69 34 69 Baccalauréat 14 11 14 14 Bac+2 11 9 8 9

Diplôme Ens. Supérieur 7 6 9 9

Catholiques pratiquants 4 8 9 9

Catholiques non pratiquants 61 52 57 57

Autres religions 7 9 6 6

Sans religion 28 32 28 28

Ensemble % 100% 100% 100% 100%

Parmi les électeurs tentés par le vote blanc, les femmes sont plus nombreuses que les hommes (59% contre 41%). Les jeunes sont représentés dans une proportion plus importante que parmi ceux qui ont déjà choisi leur candidat et que parmi les abstentionnistes (31% contre respectivement 20% et 19%).

Mais leur profil politique fait apparaître des différences plus significatives qui éclairent la diversité de cette réponse électorale. Les Français ayant l’intention de voter blanc se montrent assez proches des abstentionnistes quant à l’évaluation qu’ils font de la situation politique.

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Ainsi partagent-ils un même niveau de défiance à l’encontre de la droite et de la gauche pour gouverner le pays (91% des premiers et 89% des seconds), un même pessimisme sur la situation économique de la France (70% et 71%), un même jugement négatif sur le gouvernement actuel (63% et 61%), enfin un même scepticisme quant au changement qui pourrait advenir grâce à l’élection (76% et 73%). Sur toutes ces dimensions les électeurs ayant déjà choisi le candidat pour lequel voter sont moins sévères, moins négatifs, moins pessimistes.

Les électeurs ayant choisi de voter blanc ont aussi en commun avec les abstentionnistes des positionnements politiques moins structurés que parmi les électeurs portant leur choix sur un candidat. Ainsi 64% d’entre eux ne se reconnaissent-ils ni dans la gauche ni dans la droite, et 30% ont-ils plutôt des difficultés à se situer au sein de l’échiquier partisan.

En revanche, ils apparaissent plus politisés et surtout plus protestataires que les abstentionnistes, et leur implication politique tend à se rapprocher de celle que l’on constate parmi les Français exprimant une intention de vote pour un candidat : 32% sont prêts à manifester pour défendre leurs idées (41% des électeurs exprimant une intention de vote pour un candidat, mais seulement 24% des abstentionnistes).

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Tableau 5 - Profil politique des électeurs ayant l'intention de voter blanc au 1er tour de la présidentielle 2007 Voter blanc (n = 575) Abstention (n = 160) Voter pour un candidat (n = 4418) Ensemble (n = 5163) Gauche 14 19 32 30 Droite 8 22 12 31 27 59 24 54 Centre 12 9 14 13 Ni gauche ni droite 64 59 27 32

Proches parti extrême gauche 11 16 10 10

Proches parti de gauche 33

44 37 53 39 49 38 48

Proches parti de droite 22 23 34 32

Proches Front National 4 2 9 8

Proches d'un autre parti 30 22 8 12

Politisation faible 57 70 41 44

Politisation moyenne 32 24 33 33

Politisation élevée 11 6 26 23

Prêts à manifester 32 24 41 39

Pas prêts à manifester 68 76 59 61

Ont confiance dans la gauche pour

gouverner 6 6 22 19

Ont confiance dans la droite pour

gouverner 3 5 20 18

N'ont confiance ni dans la gauche ni

dans la droite pour gouverner 91 89 58 63

Pensent que l'élection va améliorer

des choses en France 24 26 50 46

Ne pensent pas que l'élection va

améliorer des choses en France 76 73 50 54

Optimistes sur la situation économique

de la France dans 6 mois 30 29 36 35

Pessimistes sur la situation

économique de la France dans 6 mois 70 71 64 65

Jugement positif sur le gouvernement 35 34 42 41

Jugement négatif sur le gouvernement 63 61 57 58

Ne sait pas, sans réponse 2 5 1 1

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La comparaison des électeurs envisageant de voter blanc selon le niveau de leur politisation permet de mieux comprendre les ressorts de cette réponse électorale. Parmi ceux qui sont politisés on dénombre aux deux bouts de la chaîne des âges une proportion significative de jeunes (38% de 18-30 ans contre 33% parmi les non politisés) et de retraités (20% contre 11% parmi les non politisés), pour qui l’intention de voter blanc est le moyen, peut être temporaire, d’exprimer un malaise et une perplexité face à l’offre électorale proposée, mais aussi d’exprimer une sanction à l’encontre des gouvernants. Chez les non politisés, le choix du vote blanc cache pour une part sans doute plus significative la tentation de l’abstention.

La campagne des semaines à venir sera décisive pour entraîner une mobilisation de ces électeurs tentés par le vote blanc, à la fois porteurs d’indécision et de protestation, et pour partie d’entre eux en bien des points semblables aux abstentionnistes. 10% c’est un réservoir de voix non négligeable, auquel s’ajoute le nombre des électeurs potentiels encore incertains à ce jour de leur participation (20%). De la capacité des candidats à les convaincre d’aller voter et de leur détermination finale dépendra le niveau de la participation au 1er tour de scrutin de la présidentielle 2007.

Figure

Tableau 1 - Profils sociologiques des Français selon la façon dont ils envisagent leur  participation au 1er tour de la présidentielle 2007
Tableau 2 - Profils politiques des Français selon la façon dont ils envisagent   leur participation au 1er tour de la présidentielle
Tableau 3 - Le profil socio-politique des Indécis selon leur politisation  Indécis politisés (n = 582)  Indécis   non politisés (n = 380)  Ensemble des Indécis (n = 1062)  Hommes 47  40  45  Femmes 53  60  55  18-30 ans  20  32  25  31 ans et plus  80  68
Tableau 4 - Profil sociologique des électeurs ayant l'intention de voter blanc   au 1er tour de la présidentielle 2007
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