• Aucun résultat trouvé

A propos d'une miniature carolingienne

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "A propos d'une miniature carolingienne"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-03033497

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03033497

Submitted on 25 Jan 2021

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of

sci-entific research documents, whether they are

pub-lished or not. The documents may come from

teaching and research institutions in France or

abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est

destinée au dépôt et à la diffusion de documents

scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,

émanant des établissements d’enseignement et de

recherche français ou étrangers, des laboratoires

publics ou privés.

Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial| 4.0 International

License

A propos d’une miniature carolingienne

Carol Heitz

To cite this version:

Carol Heitz. A propos d’une miniature carolingienne. Cahiers du CRATHMA (Centre de recherche

sur l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge), Université de Paris X-Nanterre, 1977, Du VIIe au XIe

siècle : édifices monastiques et culte en Lorraine et en Bourgogne, II (11), pp.108. �hal-03033497�

(2)

108

A PROPOS D 'U N E M IN I A TU R E C A R O L IN G IE N N E .

L ’étude de M. François H ËBER -SU FFR IN (q u i achève une thèse sur l'iconologie architecturale des manuscrits peints de l ’époque carolingienne) o ffre un double intérêt : d ’abord sur le plan de la m éthode appliquée à l ’une des pages les plus célèbres de la peinture carolingien­ ne, ensuite sur celui, plus général, de la filia tio n des influences.

Devant l ’architecture grandiose et énigmatique de la Jérusalem céleste des Evangi­ les de Saint-Médard de Soissons, l ’auteur m ontre l ’un des peintres de l ’École palatine aux prises non seulement avec les exigences d ’un sujet iconographique complexe —ne fa lla it-il pas m ontrer, dans une même com position, la Ville céleste et l ’A d o ra tio n de l ’Agneau ?— mais aussi avec l ’épi­ neux problème de la perspective. Ne pouvant pas escamoter le centre de convergence des lignes aussi habilem ent q u ’à défaut d ’une vraie science de la perspective les artistes de l'a n tiq u ité le fa i­ saient, le p e in tre des Évangiles de Soissons a a b o u ti à la présentation d ’un édifice curieux. Les saillies de cette façade, situées au-dessus de la ligne d ’horizon, se transform ent autom atiquem ent en valeurs concaves dès que l'o n descend au-dessous de cette lim ite fictive. I l me souvient d ’avoir, un bel après-midi de l ’année 1958, passé de longs moments, au Cabinet des manuscrits de la B.N., à in ­ terroger avec Jean Porcher cette page séduisante.

M. H éber-S uffrin apporte a u jo u rd ’h u i une réponse plus que satisfaisante à ce p ro ­ blème, en m o n tra n t que l ’artiste carolingien n ’é ta it pas en mesure de concevoir son dessin autrement, compte tenu des connaissances modestes q u ’on avait au IX e siècle p o u r rendre sensible un espace ou un volume. Ses investigations pro u ve n t que les peintres de l ’Ecole palatine certes se posaient la ques­ tio n de la perspective, mais essayaient de la résoudre en im ita n t des modèles antiques ou im m édia­ tem ent postantiques, des peintures comme des mosaïques.

De ce fait, la pénétration dans l ’a rt carolingien des thèmes et des techniques antiques se trouve à nouveau évoquée. L'intéressante étude de M. Braunfels sur les grilles et les portes de la chapelle palatine d ’A ix ('Karl der Grosse, Karolingische Kunst, 1965) m ontre comment peu à peu, entre 795 et 804, la création artistique évolue d 'u n langage «franc» vers une esthétique de plus en plus «romaine», tels ces beaux rinceaux ou ces pilastres corynthiens q u i ornent la dernière série d ite classique des grilles.

Pareille étude évolutive p o u rra it être tentée également dans le domaine de la m in ia ­ ture : l ’article de M. H éber-S uffrin en m ontre l ’o p p o rtu n ité . Je ne puis m ’interdire de penser aussi à l ’une des dernières lettres d u chancelier Eginhard. Écrivant, depuis Seligenstadt, le 14 mars 840, à son disciple Vussin q u i résidait à Fulda, i l soum it à sa diligente perspicacité quelques termes vitruviens lu i ayant posé des problèmes, notam m ent celui de «scenographia» qu'H illustra même de quelques vers tirés des Géorgiques. C'est dans le contexte d ’une époque créative, avide de redé­ co u vrir le savoir cu ltu re l du passé, q u ’i l fa u t lire les pages q u i suivent.

Références

Documents relatifs

C’est selon trois niveaux de lecture que nous examinerons donc les rapports de l’intelligence artificielle et du politique : idéologique d’abord, en ce que

Several types of PDFs are considered: (a) Voigt function and stretched exponential type PDFs for fields with fixed direction but fluctuating strength; (b) a cylindrically

10:30 - Discussion 10:45 Johan Van Heesch (Cabinet des Médailles Bibliothèque royale de Belgique, UCL & KUL) Les prototypes romains des monnaies mérovingiennes 11:15 - Discussion

Juan Gil dans un article majeur de 1978 sur les textes eschatologiques ibériques écrit que la spiritualité rêveuse de la fin du ix e siècle », à rapprocher des

7) Dans une seconde étape, nous allons réaliser une classification des individus. Selon vous, combien de facteurs devrions-nous retenir ? Justifiez votre réponse. 8) Rappelez

Quant au terme « possessio », il s’explique par le fait que les Romains considèrent les terres provinciales comme un vaste ager publicus où aucun citoyen ne peut être

Au bout du compte, on peut donc comprendre le dépit de Michel Foucault (« le christianisme n’a rien compris à l’amitié ») dans la mesure où, même si les

C’était seulement une fois que les conditions objectives étaient en place, à savoir le cadre (nocturne, misant donc sur un éclairage artificiel), le public prévu