Y a-t’ il
« managérialisation » de
l’intervention sociale?
1. Un constat global et partagé (pas
seulement par les « travailleurs du social » et
pas seulement dans le secteur social)
Un ouvrage très évocateur…
(2007)
Morceaux choisis
« certains intervenants cherchent à transformer leurs pratiques en profession libérale. Tous acceptent par avance que la symbolique et la sanction du marché s’introduisent au cœur du « social en actes »
TOUTE LA RESPONSABILITE N’EST DONC PAS LIEE AU SEUL MARCHE!!
Nouveau management devenu banal dans le secteur
Une économie de l’offre et de la solvabilité s’est peu à peu imposée
Inégalités des recours aux services!
« Bien-pensance » libérale a pris le dessus résultats, objectivation des services, évaluation, justification de tous y compris des bénéficiaires, gains de productivité, etc.
Emprunt au monde marchand de savoir-faire et de langage
Social en actes « Social de gestion » régulé par la concurrence entre services le social, ça se gère!!
Social banalisé « grand bavardage social » (« Ça se discute », « Super Nanny », etc). Vision populiste de la
Services à la personne se commercialisent (soutien scolaire, aide à domicile, jardinage, garde d’enfants à domicile, aide ménagère, etc)
« ISOisation », bonne gouvernance, bonnes pratiques, etc
Suspicion, crainte obsessionnelle de la fraude conditions d’une culpabilité permanente
2. Une individualisation de la
question sociale
Une question sociale désormais
liée à l’inclusion, à la mise à
Mais n’est-elle qu’une somme d’exigences
individuelles, c-à-d une affaire d’individus à
« activer », à « responsabiliser »?
3. Travail sur Soi
Un mouvement beaucoup plus global : nous sommes entrés dans des sociétés du
Société de production d’individus
mais surtout…
Des dispositifs institutionnels et
organisationnels pour :
- accompagner les individus dans un travail sur eux-mêmes
- les aider à gouverner leurs vies, à devenir autonomes, compétents, responsables, à diriger et maîtriser leurs propres parcours de vie, etc.
C’est différent que de dépeindre un individu seul, face au marché, même si la régulation de nos sociétés obéit de plus
Une personne, ça se travaille…
mais pas seul!
On peut estimer aujourd’hui que 40% des individus
contribuent à soigner, éduquer, juger, divertir, aider 60% des autres!
On intervient désormais sur autrui au niveau des secteurs de la santé, de l’enseignement, de l’emploi, de l’aide aux
Un cortège de mots pour en parler
Employabilité
Apprendre à apprendre (long life learning)
Médicalisation
Psychologisation (versus mentalisation)
Seconde carrière
Judiciarisation
Managérialisation
Ecologisation
nouveaux mots pour agir…
activation, individualisation, territorialité, projet, gestion de projet, contrat, réseau, communication, médiation, partenariat, compétences, bilan de compétences, formations, etc
4
. Une nouvelle gouvernementalité en jeu
…
Un mouvement beaucoup plus vaste en cours depuis le XVIIIème siècle
Michel Foucault…
Réduction du champ de l’action du politique et des disciplines
et transfert vers l’individu lui-même de la tâche de se diriger, de gouverner ses propres comportements, ses propres conduites (la gouvernementalité étant définie comme « conduite des conduites »)
Cette réflexion accompagne celle sur le développement d’une
gouvernementalité libérale (faire de chacun un entrepreneur de lui-même) nouvelles techniques de gouvernement des personnes à distance, développement des technologies sociales nécessaires pour encadrer/aider/accompagner les personnes
Contrôle et lien, le dilemme
classique
Libéralisation sans précédent de nos sociétés, le marché serait devenu le principe
régulateur par excellence de nos comportements, allant jusqu’à façonner
normativement les individus et à élargir ainsi
considérablement le champ de la responsabilité
individuelle devenir un « entrepreneur de soi-même » mais quid des « FAILLITES » de soi ?
Une gouvernementalité par la parole (intermédiation) pour produire de la société, produire de la société
produire du lien dans la sphère de l’emploi (DIISP), de la famille et de la
conjugalité (Santé Mentale, médiation familiale), des quartiers (AMO,
associations de quartier, plans des grandes villes, etc) est-ce tenable ?
Créer du lien….
On sollicite de + en + le travail social dans une société du travail sur Soi pour créer du lien dans les domaines de la santé, de la santé mentale, du social, de l’emploi, de la formation, de l’éducation, de la famille, de l’aide aux justiciables, etc. On produit du jeune, de l’élève, de l’emploi, du couple, de la conjugalité, du patient, etc (quand les familles, les quartiers, les lieux de travail semblent pris à défaut) « Banalisation » du social ?