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Les Polynésiens des îles Tonga et leur représentation du milieu marin

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Marie-Claire Bataille Benguigui

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Marie-Claire Bataille Benguigui. Les Polynésiens des îles Tonga et leur représentation du milieu marin. Anthropologie sociale et ethnologie. Université Paris 10 Nanterre, 1986. Français. �tel-02100185�

(2)

LES POLYNtSIENS DES ÎLES TONGA ET LEUR REPRtSENTATION DU MILIEU MARIN

Thèse

présentée en vue du grade de docteur en ethnologie par

Marie-Claire Bataille Benguigui

Tome premier Directeur de thèse : Henri Lavondès 1 9 8 6 Qntre de Recherche et

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Cette recherche me fut conseillée et fut orientée au départ par l e Professeur

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Guiart. Elle a pu se réali-ser avec l 'aide du Muséum National d'Histoire Naturel le, du Centre National de la Recherche Sci ent ifique , de l a Direct ion Générale des Aff aires scientifiques et tech ni-ques du Ministère des Relations Extérieures, et en accord avec l es autorités du Royaume de Tonga. Que tous soient i ci remerciés.

Nous avons pu mener ce travail à terme gr âce au soutien moral et scient i fique de nombreux collègues, amis et maîtres que j e souhaite ici r emercier. Henri Lavondès a bien voulu diriger ma t hèse et me dispenser ses conseils et ses cr i tiques, Aliette Geistdoerfer m'a orientée vers des descriptions plus r igoureuses, José Garanger m'a aidée et conseill ée dans des moments critiques. Le concours des Collègues du Musée de l'Homme m'a été préci eux et je remercie le Servi ce de dessin et l e Laboratoire photo, ainsi que Luci enne Beauf i ls qui a bien voulu illustrer des descriptions techniques austères; Geneviève Simon a assuré la frappe du manuscrit.

A Tonga, l es col laborations ont été multiples et chal eureuses et f urent à l 'ori gine de nombreuses relations d' amitié . En dehors de ceux qui ont bien voulu me l ivrer l eurs connai ssances et qui sont cités tout au l ong de cette étude, je tiens à mentionner l 'Honorable Ve I ehal a, Tupou Posesi Fanua et sa famille, les Fineanganofo, Lupeti Finau et les siens et Paul Bloomfield. Tous ont facilité

(4)

not re intégration matérielle et morale au mi lieu local. Le Père Callet, instal lé à Tonga depuis 1937, a aussi su nous consei l ler dans bien des cas et son amitié nous a soutenue . Stel la Fineanganofo, Lavinia Finau, Kitione Maile Mokofisi et Niko Besnier de l' Université de Southern California nous ont apporté un concours indispensable pour l 'étude des textes vernaculaires recueil l is et nous ont permis d'en extraire le maximum d'informations .

Nous tenons également à faire état de l'enrich isse-ment que nous a procuré un séjour de six semaines au Département d'Ant hropologie de l'Université d'Auckland en 1983 où l es discussions, la disponibilité des collègues et les facil ités d'accès aux sources de référence nous ont fait progresser.

Mes enfants méritent des remerciements pour avoir supporté un énervement par trop récurrent ces dernières années, ainsi que Georges Benguigui pour l'intérêt qu' i 1 a constamment pris à ma r echerche et les échanges que nous avons eux concernant la société contemporaine tongienne .

(5)

INTRODUCTION

1. - RAISON DU CHOIX DU SUJET DE RECHERCHE

Il est nécessaire d 'accorder plus d 'attention à la pêche tradition -nel le dans les régions tropicales; bien qu'elle soit, avec l 'agricul -ture, l 'un des principaux moyens d 'existence de nombreuses popula -tions, elle a été négligée par Les chercheurs et Les gouvernements. R. FIRTH, 1946 : IX.

Notre sujet de r echerche porte sur l es re lations des Tongi ens avec le milieu marin.

Cette étude donne une pl ace prépondérante aux aspects techniques et symboliques de l'halieutique l l ). El le procède d'un certain nombre de réf Lexions préal ables prenant en compte :

- l a complexité de la structure sociale tongienne;

- 1 a l ittérature existante sur Tonga et la Polynésie en général;

la disparition progr essive des t echniques d 'acquisition t radi t ionnel les.

Pour un premier terrain en Polynési e ( 2), nous avions décidé d'appréhender l 'étude de cette r oyauté, l a seule

(1) Halieutique: qui concerne la pêche.

l 'halieutique : art de la pêche (définition du Petit Robert). ( 2) Les données de cette recherche ont été recueillies au cours de deux missions de 6 mois aux Iles Tonga, de mai à novembre 1974 et de

juillet à décembre 1983.

(6)

qui perdure auj ourd I hui en Polynésie, par une approche technologique permettant d'envisager par la suite une approche plus globale de la société.

Dans la littérature anthropologique, les travaux concernant les Iles Tonga ne manquent pas. Ce sont, pour la plupart, les oeuvres d I auteurs de langue anglaise ou allemande

(3)

auxquelles i l faut ajouter les relati ns de voyages d'un certain nombre de découvreurs illustres.

Toutes ces études témoignent de la fascination exer-cée par cette société hautement hiérarchisée, avec une organisation politique très centralisée et dont le système de parenté fait épisodiquement l'objet de controverses scientifiques. Elles concernent essentiellement les domai-nes socio-politique, économique et la parenté des Polyné-siens de Tonga dans leur espace terrien, sans tenir compte pour la plupart des relations importantes et obligatoires qui associent l'homme à l'espace marin, relations obliga-toires · pour des raisons historiques et géographiques. LI empire tongien compta de redoutables navigateurs qui étendirent leur influence à Samo'a, Niua, Wallis et Futuna, voire Tikopia (J. Guiart,

1963

: 661).

Les hommes possédaient un art de la navigation et de 11 architecture navale remarquable, qu'ils mirent au service de leur impé-rialisme. D'autre part, Tonga est l 'archipel géographique-ment le plus dispersé et le plus étendu de Polynésie, ce

(2, suite)

Nous remercions 1c1 le C.N.R.S. (RCP. 587 Anthropologie du monde océanien contemporain) et le Muséum National d'Histoire Natu-relle qui ont rendu possible ces séjours sur le terrain, ainsi que la Direction Générale des Affaires Scientifiques et Techniques du Ministère des Relations Extérieures qui a bien voulu également nous aider pour la seconde mission.

(3) En dehors d'un chapitre sur la littérature orale d'E. Caillot, 1914, et d'un autre -de J. Guiart, 1963, sur les chefferies polyné-siennes de Tonga.

(7)

qui ob l igcait ses habitants à de fréquentes relations inter-insulaires s ' i ls voulaient conserver des liens et une identité commune. Les i les sont petites et l'homme est en promiscuité permanente avec la mer qui constitue depuis

la préhis toire locale la principale source de protéines naturel les dans un système d'auto-subsistance encore de mise aujourd'hui sur les petites î les excentrées.

Les r elations de l'homme avec la mer ne semblent pas avoir ret enu outre mesure l ' attention des chercheurs JUS -qu' à maintenant, tout comme s i l 1 ethno 1 ogue devant déjà s'adapter à 11 l 1 autre" avait renon à s'adapter à un éco-syst ème marin avec lequel i l n'est pas familier par nature.

La remarque de R. Firth rappelée en exergue à ce chapitre est applicable à d'autres régions du Pacifique où, souvent (

4),

les chercheurs ont tourné l e dos à la mer, a lors que les populations locales vivaient avec elle, grâce à e l le, et que , dans bien des cas, leur mythe d'ori-gine l es faisai t exister à partir du milieu marin.

Les archéologues, avant les anthropologues, ont eu une attention plus soutenue sur les relations entre l'homme et l e système halieutique, dans la mesure ou les témoignages qu' ils r encontraient ne pouvaient l es laisser sous-estimer l'importance d'une activi té essentielle comme

la pêche pour la survie des populations. Tous les auteurs s 'accordent pour dire que l es premières populations ton-giennes dépendaient largement des ressources marines, peut-être complétées par une agriculture limitée et, selon J. David.son, 1979 82, l 'exploitation des coquillages du lagon de Tongatapu aurait été largement pratiquée depuis

(4) Toutefois on pourra constater dans les références citées et dans la bibliographie de ce travail un bon nombre d'ouvrages et d' arti-cles concernant l 'Homme du pacifique et la mer.

(8)

Les premiers peuplements jusqu'à nos jours. Le mode d'ha-bitat ancien, dispersé sur les côtes, joue en faveur de cette hypothèse. Les Tongiens, dans le passé, étaient principalement une population de pêcheurs, nous verrons, au cours de cette étude, qu' i Ls se sont transformés en pêcheurs/ agriculteurs, puis en agriculteurs/ pêcheurs, et que la population comporte de nos jours une majorité d'agriculteurs.

Par ail leurs, nous prendre cette étude, que

avons constaté, avant d'en tre-si la l i t térature relat ive aux techniques et mythes concernant la chasse et l'agriculture est abondante, el le est beaucoup plus réduite au sujet de la pêche, bien que dans certaines aires géographiques cette activité ait été aussi vitale et même prépondérante sur l es autres. En effet, les relations que 11 on peut considérer comme de type social entre l'homme et certaines espèces ichtyologiques relèvent bien souvent de desc rip-t ions succinctes et n'ont pas été analysées.

Les pêcheurs ont trop souvent été considérés comme de s imples cuei lleurs, prédateurs , alors que les agricul -teurs et les chasseurs se sont vu étudiés avec soin et détai l avec une méthodologie de plus en plus fine.

Une autre raison nous a fait privilégier cette étude plutôt que cel le d'autres techniques, c'est cel le des changements socio-économiques survenus ces dernières années dans l es archipels de Polynésie. Une nouvel le éco-nomie de type occidental, fondée sur le profit, est en train de se substituer pet i t à peti t à l'économie tradi-tionnelle des échanges et des prestations cérémonielles. Les activités l iées à l a mer ont t endance à s I effacer devant l'importance prise par la plantation et le suivi des cocoteraies pour l 'exportation du copra. Les ressour-ces en protéines offertes par le milieu naturel local sont négligées et remplacées par des produits importés (viande

(9)

conge lée - poisson en conserve) que l'on achète avec l ' ar-gent gagné s ur le copra.

Cette transformation de la société eut notamment pour conséquence l 'évolut ion des engins de pêche . L'in tro-duction de matières nouvel les comme le méta 1, le coton, le synt hétique qui sont venues remplacer l'os, l 'écaille, la nacre et l es écorces d' espèces botaniques diverses; la connaissance du mi lieu écologique et son maintien ne se révèlent plus essentiels et se voient relégués à 11 état de souvenirs plus ou moins fidèlement t ransmis. Le même changement s 'est fait sentir dans l a fabrication des embarcations où les clous et le débitage à la scie manue

l-le , voire électrique, sont venus remplacer l es ligatures en fibre et la taille à l'herminette. Les moteurs se sont substitués aux voiles et pagaies et l a connaissance des vents et courants , avec l'ut ilisation des compas, n' est plus vitale . Dans l 'ensemble, la symbiose de l'homme avec son milieu tant terrestre que marin n'est plus l'indispen -sable facteur qui a fait survivre ces sociétés pendant des siècles. Ces transformations technologiques introdui-tes par les occidentaux ont fait que l'homme s 'est éloigné de son milieu naturel et qu'avec le temps l 'ensemble de ces connaissances, qui n I ont plus à êt re mises en prati-que, tendent à disparaître. Bien que le processus n'en soit qu'à ses débuts dans certaines î Les, 11 éloignement et l'indifférence face à l 'écosystème marin tendent déjà à se manifest er .

Toutes ces raisons expliquent notre choix et la recherche qui s 'ensui t se situe dans l e cadre d'une co n-tribution à la récente

l ' ant hropologie maritime

sous-discipline que constitue qui prit naissance en France en 1970 avec la création du CETMA ( S). Le sujet ne peut

(5) Le CETMA, Centre d'Ethno-Technologie en milieux aquatiques, fut fondé par F. Baudoin, A. Gerstdoerfer et B. Koecklin.

(10)

être trai té sans être précédé d I une partie monographique dont l ' objet n'est pas de décrire l 'ensembl e soci o-cultu -rel t r aditionnel de cette société, mais de fournir les éléments de référence nécessai res à l a compréhens ion des i nformat i ons recueillies.

Tournons , à notre tour l e dos à la terre pour ne plus observer que le domaine de l a mer , excluant ainsi une partie du paysage social.

2. - DIFFICULTES RENCONTREES SUR LE TERRAIN

Les conditions de terrain furent loin de ressembler à cel les que j'avais imaginées. Le choix de ce sujet, en partie technologique, se révéla difficile à r éal iser pour une ethnologue f emme, dans l a mesure où le domaine de l a mer est celui des hommes et qu'emmener une femme en pêche provoque l es plaisanteries et les sourires.

En arrivant à Tonga en mai 197

4

,

j e passais l es premières semaines à Nuku I a lofa et l I Honorable Ve I eha la me conseil la d'al ler m'instal ler un mois à Ha' apai ou i l était, à 11

époque, gouverneur et où la pêche tradition-nell e restait une activité importante. Malgré la cordia-l i té et l a sympathie générales de tous l es habitants, et

( 5, sui te)

Sur un plan international Y. Breton, dans Les Sociétés de Pê -cheur's, 1981 8, distingue trois périodes de développement de ce sous-champ disciplinaire en anthropologie sociale :

1) les précurseurs, avec Malinowski aux Trobriands , 1922, et R. Firth chez les Malais, 1946;

2) une deuxième période commençant dans les années 1950 utilisant "du matériel illustratif provenant des sociétés de pêcheurs pour développer des orientations théoriques plus dynamiques en anthro-pologie sociale" (Ibid : 10) ;

3) à partir des années 1970, la reconnaissance officielle d'une anthropologie maritime.

(11)

après avoir expliqué 1' objectif de ma r echerche, je ne réussis à sorti r en pêche qu'une fois en 6 semaines. Ce fut un calvaire pour moi, comme pour Afu qui avait bien voulu m'emmener avec lui. I l avait accepté uniquement sur la pression de sa mère Meleane qui était devenue une de mes bonnes amies.

Meleane, veuve d'un Anglais, étai t et ne voyait avait compris ma

y avait à ce que

démarche

je puisse partir en mer.

acculturée, e l le pas le mal qu' i 1 Afu se f i t prier et un jour enfin nous partîmes sur un petit canot à moteur avec pour tout engin. quelques lignes gréées d'hameçons de différentes tailles enroulées sur une bouteil le . Les gens sourirent à notre départ et à not re r etour, le regard d' Afu était figé et pendant quatre heures i l ne desserra pas les dents.

Les jours suivants je retournais voir Afu et sa famille, la cordialité du pêcheur étai t total ement reve-nue. Je lui demandais d'identifier des poissons, de me montrer ses engins de pêche et j e rencontrais alors un homme chaleureux et complaisant, prodigue en paroles, contrairement à l'attitude qu'il avait eue en mer. Je participais dans sa famille aux travaux des femmes fa-brication de l'huil e de coco, confection des nattes. Le refus constant de m'emmener en pêche, suivi de r endez-vous de travail manqués, me firent douter de l'opportunité d'avoir choisi un t e l sujet.

Un autre facteur qui contribua à mon désarroi est que j ' é t a i s loin d'être habituée au "Tongan . Time", la conception du temps, où une heure, un jour ou un an sont i dentiques en profondeur, où i l est inutile de prendre rendez-vous pour travailler, car on se retrouve souvent seule à 1 'heure prévue . Bref, ce premier contact avec le Pacifique était à la fois séduisant et déroutant et je ne tardais pas à me retrouver dans les mêmes états d'âme que

(12)

Sir- J. F Letcher- ( 1979) l orsqu' i l avait l a fièvre dans les mer-s du sud. Je doutais de l'amabilité de cet te société avec l aquel le j 'étais venue travailler-. Non je n'avais pas de chance d'êtr-e en Polynési e, noyée dans l e calme et la sérénité des paysages p Lats d I Ha I apai et culpabilisée par l ' i dée de mal utiliser des cr-édits de recher-che s i diffici les à obtenir.

Je voyais les pêcheurs à leur- départ et à leur r-etour, glanais quelques infor-mations en obser-vant si len -cieusement.

Je partis passer une semaine sur l ' î le de Mounga'one apr-ès avoir attendu trois jours un voilier qui s 'y re n-drait. Je décidais t emporair-ement de ne plus m'obséder sur un rendement hypothétique de l'information, mai s s im-plement de vivr-e avec l es gens et à l eur rythme afin de sortir d I un découragement de plus en plus pesant et d 'un début de sentiment d'hos t il i té que j e ressent ais pour les gens. Je vécus avec une famille son quotidien, sans tra-quer l'information, j 'acceptais l e fait de ne pas savoi r quand je pourrai s quitter l 'î le et rentrer à Ha'apai. Un matin on me dit qu I un homme s 'étai t coupé un doigt et qu'un bateau partait tout de s uite pour l e mener à l'hôpi-tal d' Ha I apai. C'était deux semaines apr-ès mon arrivée. Je quittais ma famille d I adoption avec pr-omesse de se revoi r . La thérapeutique d' éloi gnement t emporaire du tr-avail avait réussi et j e r evenais à Ha'apai plus rass u-rée. Renonçant à l'observation participante de la pratique de la pêche, je commençais à par 1er- avec l es vieux pê-cheurs qui ne sortaient plus en mer-. Je m'aperçus que la pêche ne consistait pas seulement en procès opératoires, mais mobilisait l'imaginaire pour

certaines espèces halieutiques, et

cer-taines personnes, dans certains l ieux, que beaucoup de personnes connaissaient des bribes de ce savoir mais qu'i l était en quelque sorte propriété privée

(13)

d'un petit nombre d' individus qui, seuls, étaient censés avoir le droit de raconter. J e commençais à rechercher les détenteurs de ce type de connaissances qui, en gén é-ral, étaient des pet i ts chefs ( 6) . L'espoir était revenu et je m'étais résolue à n 'étudier les t echniques de pêche que par ce que l 'on m'en disait et sans pouvoir les obse r-ver in situ.

Au mois d' août de la même année j 'eus la possibilité de suivre le "show" de l'agriculture, croi si ère annue l le de deux semaines qui condui t le roi et sa s uite dans tout l'archipel pour apprécier les récol tes, les nouvelles réalisations et l 'artisanat l ocal. Je vécus à bord et à terre avec la suite du roi et ce fut l'une des mei lleures occasions pendant ces six mois d'appréhender la tradition, le réseau des prestations cérémonie lles, et aussi de me rendre à Vava'u, Niuatoputapu et 'Eua (M.-C. Bataille, 1975).

Au retour, ces nouvel les connai ssances m'aidèrent considérablement dans la poursuite de ma recherche .

Deux autres facteurs rendirent ce terrain diffici le . Le premier était d'être une femme célibataire et sans enfants - ce que les femmes en particulier ne comprenaient pas, d 'autant plus que je travaillais en majorité avec des hommes. Ceci m'interdisai t aussi l 'accès au cercle du kava ( 7). Le second fut une erreur de comportement de ma part dès l e début; pressée de commencer directement ma recherche avec les pêcheurs, qui étaient des gens du commun, je négligeais trop souvent de me présenter au chef du village lorsque j 'arrivais dans un nouvel endroit.

(6) Nous expliciterons ce terme de "petits chefs" ("petty chiefs" en anglais) dans le chapitre sur la structure sociale.

(7) Les hommes se réunissent tous les soirs pour boire le kava, bois-son faite à partir de racines du Piper mathysticwn F. Dans ces réu-nions essentiel lement masculines, plus ou moins formelles selon les cas, les hommes abordent entre autres tous les problèmes importants de la collectivité locale.

(14)

J'abordais, en fait, directement La société par le bas de l a hiérarchie, alors que la coutume voulait que je sois passée par le haut, et j 'eus du mal à accéder au monde des nobles et à ce lui de la bourgeoisie naissante, ce qui pourtant était i ndispensable pour se faire une impression globale de l a société t raditionnelle et de son évolution.

Les informations recueil lies et les expériences vécues en 6 mois étaient i nsuffisantes pour rédiger une thèse.

Pour des raisons fami Lia les, je ne pus retourner à Tonga que 9 ans après, en 1983. Le fai t d'être "en fami l -le", avec nos deux enfants, me facilita beaucoup plus les contacts soci aux; j 'étai s devenue normale ! et cette fois-ci tout fut fait pour aborder la société par le haut de l a hiérarchie. Je m'attachais à vérifier et à compléter l a recherche commencée en 1974 et à vi vre l a globalité de cette sociét é à l aquel le je n 'avais pu avoir accès lors de mon premier séjour .

Compte t enu des problèmes rencont rés sur Le terrain en tant que femme pour étudier un sujet qui, dans la pratique, est du domaine des hommes, cette recherche est plus précisément axée sur les systèmes de représentations associés à la pêche que sur les techniques à proprement parler. Pour cel les-ci , je ne ferai qu'essayer d'apporter des compléments d'information aux études déjà publiées sur le sujet

(8

).

Ces t ravaux sont généralement f ocal isés sur une approche es sent ie l lement technologique, voire soci o-économique, et rarement orientés vers l I imaginaire et la littérature orale associée à La pêche.

(8) E.W. Giffard, 1929; Mc Kern, 1929; G. Koch, 1954; W. Straatmans . et l 'Hon. Vaea, 1954; G. Rogers, 1974; P.L. Pulu, 1982; S. Halapua, 1982 et T. Oye, 1983.

(15)

P R E M I E R E P A

R T I E

Contexte physique, social et historique des Iles Tonga

I - Le milieu physique

II - La population et son évolution

III - La préhistoire tongienne et ses données concernant l'exploitation des ressources halieutiques

IV - La société traditionnelle

(16)

I

-

LE MILIEU PHYSIQUE

I .A - ASPECT GEOGRAPHIQUE DE L'ARCHIPEL

Les î les Tonga s 'étendent dans l'hémisphère sud sur deux chaînes d' îles parallè les or ientées NE-SW ( 1 ) et s i tuées ent re 15° et 23° de l atitude

s

et entre 173° et 177° de l ongitude W.

L'archipel est constitué de 169 î les ( 2 ) ' dont 36 seulement sont habi tées en permanence, plus quelques au -t res qui reçoi vent des visi tes fr équentes et servent de

jardins pour les plantations de cocotiers et aut res cul tu-res l orsqu' el les sont d'un accès maritime facile.

L'ensemble de ces î l es représente une surface é mer-gée de 670 km2 (F. Doumenge, 1966 : 2) (3) > t r ès di spersée géographi quement , puisqu I i l y a 900 km entre l ' i l e de Niuafo 'ou, qui est le pl us au N , et Ata, s i tuée le plus au S.

LI î le pr incipale de Tongatapu, avec la capitale de 11 archipel: Nuku I a lofa, se t rouve dans la part i e mérid io-na le de l 'archipel .

Dans l 'ensemble, les formations insulaires de l a chaîne E sont basses et coral l iennes, à quelques excep-tions près, et cel les de la chaîne W sont volcaniques et surél evées. Quelques îles possèdent encore des volcans en

( 1) Dans ce chapitre, pour les poïnts cardinaux, nous adoptons les abréviations anglaises utilisées par les Instructions Nautiques du Service Hydrographique de la marine Française : N - S - E - W.

(2) Ce chi ffre est donné par E.A. Crane (1979 : 6). A.H. Wood (1972 70) donne 150 îles, négligeant les ilôts de moindre importance. Les

Instructions Nautiques de 1973 donnent également 150 îles.

(3) A.H. Wood

(ibid

:

70) donne une surface de 432 km2 pour Tonga, ce qui est très sous-estimé et E.A. Crane (1979 : 6) : 750 km2.

(17)

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4·~

174•

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...-

..

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.

\\. kMomtUH 30 ,o 50 20 30 nu111 ?(;1 10 ,o 70 171' 10 10

Carte ~'o 3 - ~xtraite de S. Latukefu 1974:6. (les Iles soulignées sont celles

dans lesquelles r.ous avons sé-journé).

lt

20

(20)

Carte No 5 Ovaka Island iuraki Bea • • Oiu Island Taunga Island

(I

Euakafa

ttEuaiki

Island

L'archipel des Iles Ha'apai ( I l I l )

.

Ofolanga lslan~ • . , _ _ " Kao Island Moungaone lslan~ ·• ··:··

<

6

:

tfua

Island · _.' [Live Volcano)

;-

·

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Fotuha'a Island:~--": · ... • ": ••• 1 -Lofanga lsland(f : ·.-._ ·-· .' \. ~,: .: : .. :· · · .. -. . .-... ·. Uiha Island Kotu lslan~_

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Falcon laland

Matuku Island

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Tungua Island

f

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Nomuka Island • N~mukaiki Island \• .... ··O'ua Island 'Fonoitua Island • · ·,; Tonumea laland :~i. .

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t Hunga Tonga Island

'

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.

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,

....

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Kelefesia îsland •• ·Telekivava'u Island \

,

.. { • .:'Lalona Island (_~;elekiton;ga Island aufuli nel(ivale

(21)

•;.:. '::,: ··.·: ~

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~-_ ~-_ _:;a. -Carte No 6

oc;:~·~

0

7V)··""

GoO

ô

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L'ile de Tongatapu (extraite de la nocurnentation du bureau de tourisme tongien).

...

(22)

'

t

(P.xtrait ne

F.F.Y.n

.

r

.

r9r.r:XI).

D

TAl=AHI

VAf POA

0 2

,

t

.

.

A

~chelle P.n kilomètrP.s.

Carte No 8. L'Ile de Niuafo'ou. (extrait oe F.F.Y.D.P.I9BI:XII).

~UTU

(23)

acti vité et la dernière éruption eut l ieu en

1

946

à

Niuafo' ou. El l e détruis i t toutes les habi t a ti ons de l ' î le

ains i que La végétation et les

1

300

habi tants al lèrent

s ' instal ler en partie sur l ' î le d' 'Eua, près de Ton

gata-pu, î le plus hospital ière en terme de terres disponibles à l 'époque et sans risques volcani ques. De temps en temps

l ' île de Fonu' afo' ou émerge au nord de Tonp;at,apu; sortie

en

1

955,

el le s 'enfonça à nouveau en

1

959.

Les archipel s voi sins sont , d'une part Samo' a au

N- NE, Wa llis et Fut una au NW et Fidji à l 'ouest. La ca

pi-tale de Tonga, Nuku' a l ofa, est si t uée a

760

km à l ' E-SE de Suva (Fidj i ) , à

3500

km au NE de Sydney (Austral ie) et

à

1

900

km au N-NE d'Auckland (Nouvelle-Zélande) .

Les î l es sont distri h1160.s en t rois groun0s, D lus

deux î les isolées au N de 1 'ensemble et une au S . Les

groupes sont l es suivants

1 - Le groupe sud - Tongatapu, qui porte l e nom de l ' î le

pri ncipale, avec les î l es suivantes

Tongat apu cel le-ci mesure

40

km d' E en W et

20

km du

N au S, avec

260

km2 de terres émergées. En forme de croi ssant dissymétrique, i l s 'agit d 'une formation de

calcaire réci fal à l 'a llure tabul ai re ayant basculé ver s l e N, d 'où une côte N basse et marécageuse, et une côte

S plus abrupte et découpée ( F. Doumenge,

1

966

85)

.

Le

centre de l 'î le est occupé par un l agon peu profond ouvert

vers l e N.

Une ceint ure d' i l ôts protège rel ativement Tongatapu des t empêt es vers l e N, avec notamment l es îl es d ' Atata

et 'Euaiki habitées en permanence.

- 'Eua : s it uée à

1

5

km à l ' E-SE de Tongatapu., orientée

N-S, r eprésente une superf i ci e de

88

km2. D'origine vol

ca-ni que, 1' î le fut mise en place en deux phases érupt i ves avec formations cal cai res intercal ai res (

ibid

:

94).

(24)

Fai-sant 20 km de long sur 8 km de large, l ' île est surélevée

d'environ 120 m et entourée d I un très étroit récif fran -geant de nature corallienne . Le vi l lage principal, proche

du port, est 'Ohonua.

2 Le groupe central de Ha I apai est situé à environ

Il est constitué de 36 î les de

180 km au N du précédent.

tailles différent es représentant 120 km2.

Ha 'apai est un socle volcanique ayant subi un phén

o-mène de subsidence qui l'a presque fait disparaître. Une

série de formations coralliennes annulaires constitue

l'essentiel des formations émergées avec à l'E l 'esquisse

de formation d I une barrière et à l I ouest la persistance

d'un volcanisme actif

(

i

bid

94).

Selon E. Hoffmeister (1932

3),

on peut diviser ce groupe en quatre sous-groupes en fonction du regroupement

géographique de certaines î les et de la nature géologique

des autres :

1. au S Mango et Nomuka, plus des î les de moindre impo

r-tance;

2. au NE Lifuka - Uiha - Foa et Haano;

3.

à

plus

l'ouest Kao et Tofua,

élevées de l I archipel ,

les deux îles volcaniques les

1125 m et 550 m d' al ti tude.

Elles sont inhabitées mais servent de jardin;

4. au centre le sous-groupe des petites îles portant le

nom de Kotu.

Le village principal de Ha ' apai est Pangai, situé

sur l ' î le de Lifuka.

3 - Le groupe N de Vava'u. Situé à 140 km au N de Ha 'apai,

i l est constitué par 34 î les de structure légèrement sur

é-levée, c 'est un dôme de coulées volcaniques à pente faible

(25)

mètres où la mer s'est insinuée avec la dernière

trans-gression.

Le village principal, Neiafu, s 'est établi autour

du port naturel.

A 267 km au N de Vava'u se trouve l ' ile de

Niuatopu-tapu, qui fai t 15 km2. C'est une formation volcanique qui n' a plus d'activité . A quelques kilomètres au N se trouve le volcan éteint de Tafahi haut de 610 m et inhabité.

A 380 km au N-NW de Vava 'u se situe l ' i l e volcanique de Niuafo'ou ayant subi de nombreuses éruptions.

De forme circulaire l ' île possède un grand lac au

centre . Niuafo'ou est plus proche de Wallis et Futuna que

du reste de l'archipel auquel il appart ient, ce qui lui

donne des caractéristiques culturelles et linguistiques

différentes des autres iles de Tonga, et , selon les lin -guistes, la langue de Niuafo' ou est plus proche de celle d'Uvea que du tongien.

Niuatoputapu et Niuafo 'ou sont communément appelées les deux Niua.

A 158 km au S de Tongatapu se situe l ' i le d'Ata, inhabitée. Elle conserve

d'altitude. Tout àomme à

deux cônes volcaniques de 355 m Niuafo'ou le débarquement y est t oujours très difficile en raison de rouleaux permanents,

même par très beau temps.

Dans l 'ensemble les iles basses coral l iennes sont

(26)

des passes permettant d'accéder au l agon . Les îles vol ca-ni ques peuvent avoir un étroit récif frangeant , mai s les volcans encore en acti vité ont des pentes qui chutent directement dans l a mer.

I l y a quelques réserves d'eau douce ou saumâtre sous forme de lacs et de sources

à Niuafo ' ou / le lac Vahi Lahi, qui a été ensemencé en 1983 de t i lapia, à l ' initiat ive du Père Cal let qui depuis 1936 oeuvre à l 'amél ioration des conditions de vi e di ffi -ci les des habitants de cette î le él oi gnée

(4);

- à Vava 'u, l e l ac Ano;

a Nomuka, un l ac d I eau saumâtre qui autrefois <levait communi quer avec la mer et qui étai t très riche en poisson l ait - ava ( Chanos chanos F. ( 5);

- à 'Eua, quatre sources d 'eau douce.

En dehors de ces quelques sources et l acs, i l n'y a pas de r i vière, donc pas de possibi li tés de pêche en eau douce.

L'environnement marit ime de l'ouest d'Ha' apai et l e

N de Tongatapu, garant i s par une barrièr e réci fale au large, favorise des techniques de pêche en eau peu profon -de. La côte est d' Ha ' apai et sud de Tongatapu est peu favorable à l a pêche. Les côtes des aut res îles surélevées s 'enfonçant pl us ou moins rapidement dans la mer ne per -mettent que l a pêche en eau profonde.

( 4) Une excellente pêche au filet tout au long de l 'année 1984 a été pratiquée, fournissant un large appoint de tilapia de grande taille aux habitants qui n'ont plus besoin de sortir en mer dans des conditions difficiles. Cette initiative ne contrarie pas l 'écosystè -me naturel, dans la mesure où il n'y avait précédemment aucune faune dans le lac.

(5) Ensemencé en tilapia il y a quelques années - ceux-ci ont presque éliminé les c.:-ic.nos chanos.

(27)

I.B - LE CLIMAT

Tonga est situé à la hauteur du Tropique du Capri-corne et jouit d'un climat semi-tropical, avec une sai son humi de et chaude (l 'été) des mois de novembre à avril, et une saison sèche (l'hiver) des mois de mai à octobre.

L'archipel s 'étendant sur 800 km du N au S, Les îles N sont plus chaudes et plus humides que Tongatapu.

Pour l ' î le principale de Tongatapu, on enregistre les moyennes annuelles suivantes température 23

°

C.; température maximum 30°; température minimum 20°; moyenne annuel le des pluies 187 cm; humidité moyenne 77% (beaucoup moins élevée qu'à Fidji et Samo'a).

Par contre, Niuatoputapu et Niuafo'ou ont une moye n-ne annuelle de 26° et reçoivent 220 cm d'eau par an.

Tonga n' est pas épargné par les cyclones qui sévis -sent généralement des mois de novembre à avr i l et détrui -sent régulièrement habitations et récoltes. Certaines dates restent gravées dans les mémoires : en 1912 et 1913, Vava'u et Ha'apai sont décimés; en 1930, 31, 32, c 'est l e tour de Niuafo ' ou ( le cyclone de 19 30 atteint également Niuatoputapu) (A.H. Wood, 1943 86). Les cyclones de 1960, 1964 et 1970 ont soufflé à plus de 60 noeuds (R.R. Thaman, 1976 22); en 1973, le cyclone Juliette détruit Ha ' apai ( 6); en 197 5, Niuafo' ou est à nouveau touché; en j anvier 1979 le cyclone Fay, venant de Fidji, arrive sur Tongatapu; en 1982 au mois de mai, ce qui et inhabituel , Ha 'apai et Tongatapu sont très endommagés.

Les secousses sismiques sont également fréquentes, l a plus récente, en juin 1977, détruisit entre autre la cathédrale de Mauf anga.

(6) Nous n'avons pas d'informations entre 1932 et 1960, mais la fré-quence des exemples avant et après cette période est suffisamment convaincante.

(28)

Le climat permet d'obtenir sans trop d'effort un rendement moyen de la terre, en observant une rotation des

cultures et des années de jachère.

I.C

-

LE REGIME DES MAREES

ET

DES VENTS

Le régime des marées est de type semi-diurne à iné-galité diurne importante, c; ' est-à-dire que l Ion observe

chaque jour 2 pleines mers et 2 basses mers, mais

d'ampli-tude fort inégale (7-) (8). L'amplitude des marées se mi-diurnes de vives eaux peut atteindre 128 cm (F. Doumenge,

1966 30), mais dans l'ensemble le marnage reste faible.

Bxemple d'un cycle de marées semi-diurne

à

inégalité diurne , le 4, I2.

79

à Nouméa 2m LB Pltlll-1olll IUPIIIIUII 2·3 1,6 1.4 Plllll-tlll IIIIIIIUII 1.2 0.8 UIIMIII IVPIIIIVII Q6 0.4 UIIHIII IUIIIIUII Q2 0

(7) Les marées que nous observons sur la côte atlantique sont de type

semi-diurne;

(8) Ce type de marées interviendra dans l'interprétation du mythe

(29)

Les vents dominants viennent du Sou SE et incitent les pêcheurs à rester à l'intérieur de d' al ler s I exposer à 11 est de celui-ci l'archipel au l ieu où i ls pourraient être entraînés au large vers le N, sans rencontrer aucun abri.

La mer est plus dure qu'en Polynésie orientale, compte tenu de l a proximité d'une des plus grandes fosses océaniques mondial es la II fosse tongienne II qui s I étend

en direction NS à l I E de l I archipel et atteint plus de

(30)

II - LA POPULATION ET SON EVOLUTION

II.A - L'EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

Après avoir subi une période de déclin au XIXe siè-cl e, due notamment à des guerres ci vi les, l a population tongienne a quint uplé depuis l e début du si ècle, de 20 000

personnes estimées en 1900, el le atteint aujourd'hui

pres-que 100 000.

L'une de ses caractéristiques spécifiques est d'être composée à 98

%

de Tongiens ( 1), ce qui est loin d I être le cas pour l es autres archipels de Polynésie. Ceci est dû au fait que, dans le passé et jusqu'en 1875, la terre était la propriété du souverain, le cours de l I histoire l I a aujourd I hui réparti e, de fait,. entre le r oi, l e

gouver-nement et les nobles et les gens du commun y ont un accès Légal isé, cependant i l est toujours interdit de la vendre

ou de la louer à des étrangers ( 2) . CI est ainsi que la

population tongienne a pu conserver une homogénéité et une identité que l es autres Polynésiens n'ont su préserver en laissant s ' install er sur l eurs terres, de gré ou de force, d'autres personnes et en devenant l a proie de spéculati ons foncières permanentes.

(1) La citoyenneté n'excluant pas l 'existence de nombreux métissages depuis des siècles, dus aux di vers contacts avec les autres îles du Pacifique et ensuite à celui des Occidentaux.

(2) La vente de la terre à des Tongiens et entre eux est, elle aus-si, en principe interdite. On verra ce qu I il en est en réalité dans le chapitre qui traitera de la tenure foncière.

(31)

1

1

9

76

[

19

80

Iles ou groupes

1

8

40

191

3

1921

19

39

1956

1966

d ' î les

i

esti -imation ' Tongatapu

6 675

10 127

15 754

31

264 47

920

57 411

1 Nuku'alofa

4 000

9

202 15

685

1

8 3

12

inclus Vava'u

5 0

8

4

5

7

8

7

8

199 12 477 13 533

15

0681

Ha'apai

5 414

5

976

7 4

83

9

918

10 591 10

7921

'Eua

359

inclus avec

4

80

1

925

3 391

4 4

861

Tongatapu Niuatoputapu

667

761

83

6

1 254

1

395

(

(2

3

2

8

Niuafo'ou

997

1 10

8

1

3

7

8

- -

599

( Total

1

8

500 19 196

23

759

34

1

30

56

838

77 429

90 085 94 760

( 1 )

( 2)

*

Tableau constitué à partir des chiffres donnés par les ouvrages suivants :

1

.

Report on the results of the

1966

Census; et recensement de

1976 -

Tonga

2

.

FFYDP, Fourth Five-Year Dcvelopment Plan

19

80

-

1

98

5.

(1)

Selon E.W. Gifford,

192

9

:

4,

(2)

Manuscrit E. Caillot,

1914

5

.

19

8

4

96

44

8

(

3

)

(3)

Mini recensement effectué en

1

98

4,

dont nous n'avons que des résultats partiels.

N

(32)

TABLEAU 2 - Composition de l a population - :l-et accroissement démographique Recensements 1956 1966 hommes 28 938 39 837 femmes 27 900 37 582 ---..,.

_______

-Total 56 838 77 429 Accroissement démographique 3.05

%

3.62

%

annuel moyen ;~- Sources F.F.Y.D.P. 1980-85 V. XXI - n° 32 du 11.01.85 1976 1980 1984 esti-mation 46 036 48 290 47 240 44 049 46 470 49 208

-

---

-

-

- ---

---90 085 94 760 96 448 1. 63

%

1.30

%

0.45

%

104; et Tongan Chronicle

Ce tableau montre que l e ratio des sexes s 'est i n-versé au dernier recensement de 1984, avec 51

%

de femmes pour 49

%

d'hommes. Ceci étant dû probablement à l 'augme n-tation des migrations des hommes à l'étranger. L'accrois-sement démographique annuel moyen a également fortement diminué à la suite de cette vague d'émigration et de l ' in-troduction d'un système de planing familial.

(33)

Groupes moins de

1

5

-

2

4

25

-

3

4

3

5

-

44

45

-

5

4

55

-

6

4

TABLEAU 3 - Répart ition de l a populat ion

par classes d' âge

d' âge

1

956

1

966

1

976

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

1

5

ans

2

4

96

4

4

3.9

35

7

45

4

6

.

2

4

0 03

8

11

0

1

3

1

9

.

4

14

0

44

1

8

. 1

1

8

06

1

7

953

1

4

.

0

9 9

83

1

2

.

9

1

0

296

5

1

52

9.1

7

4

75

9.7

8

5

1

9

3

388

6

.

o

4 775

6

.

2

6

33

6

2 2

44

3.9

2

82

6

3

.

6

3

8

4

5

65

et plus

2

1

2

4

3.7

2 5

8

1

3

.

3

2

990

%

44

.5

20

.

0

11.4

9

.

5

7.0

4

.3

3

.

3

---

-

---

1--

-

-

-

--

-

-

--

-

----

1--

---

-

--

---

-

--

-

-Total

56

838

1

00

.

0

77

4

29

1

0

0.

90 0

8

5

1

00

.

0

La lecture du t ableau 1 appel le un certain nombre de remarques.

a . l ' absence de chiffre de population pour l e recensement de

1

95

6

à Niuafo'ou est due à l 'érupt i on volcanique de

1

9

4

6

qui vida t emporairement l ' î le . On const at e tout

e-fois qu'entre

1

957

et

1

9

66

l ' î l e a vu revenir une pa r-t ie de sa population.

b. la brutale augment ation de populat ion s ur 'Eua cet te

même année, due au fait que la plus grande part ie des

gens qui ont fui Niuafo 'ou en

1

9

46

sont venus s 'insta l-ler à 'Eua et plus précisément dans un nouveau vil lage

qu'i ls créèrent : Esia.

c . un phénomène de concent rati on de la population sur

l ' î le de Tongatapu et particulièrement à N'uku' a lofa ,

que l 'on peut const ater à part ir du recensement de

(34)

- en 1921 42.6

%

de l a populat ion totale de l' archipel

est local isée a Tongatapu

en 1939

4

6. 1

%

Il Il Il

en 1956 56.7

%

Il Il Il

en 1966 6 t. 8

%

Il Il Il

en 1976 63.7

%

Il Il Il

Ceci pour une î le qui représente 40

%

de la surface

t otale des terres de l 'archipel. On obtient une densité

de popul at ion de 220 personnes/ km2 sur Tongat apu, alors

que la densité moyenne de l' ensemble est de 138 personnes/

km2.

Cette concentration culmine à Nuku' alofa qui reg rou-pait

- en 1939 25

%

de la population de Tongatapu et 10

%

de

cel le de l'archipel

- en 1956 28

%

de la population de Tongatapu et 16

%

de cel le de l'archipel

- en 1966 32

%

de la population de Tongatapu et 20

%

de cel le de l 'archipel

- en 1976 : chiffres identiques

Le dernier recensement de 1976 montre une certaine stabilisation, probablement due au fai t que dès 1G66,

64

%

des hommes de Nuku' alofa n I avaient pas de terre et que

ce chiffre était monté à 73

%

en 1976.

Cet important courant de migrations internes des petites î les vers l ' î l e principale, et plus particulière -ment la capitale ne fait que s 'amplifier et l'hémorragie semble échapper à la maîtrise d'un gouvernement trop

(35)

II.B - LES MIGRATIONS INTERNES

Le phénomène correspond à l 1attraction classique de

la vie urbaine, au détriment de la vie rurale. Il s 1expli que par divers facteurs, les uns considérés comme négatifs sur les peti tes îles, les autres comme positifs sur Tongatapu.

Facteurs négatifs

sur les îles peu d1emplois s alariés

écoles jugées insuffisantes

en nombre et en qual i té

insuffisance des services sanitaires, sauf à Neiafu

(Vava1u) et Lifuka (Ha1apai)

problèmes de transports

Facteurs posit i fs s ur Tongatapu

possibilités d 1 emplois dans le privé le tertiaire et

les services du gouvernement ( attraction du 11col blanc 11

)

qualité de l 1enseignement et

grand nombre d 1 écoles avec

cursus possible jusqu1à l 1

U-niversité

un grand hôpital bien équipé

très bon réseau routier sur inter-insulaires et mauvai - toute l 1î le

ses routes dans les îles (nuisance pour le copra)

manque de distractions

tourisme insuffisamment développé ne permettant pas la vente de 11 ar-t isanat local

divers restaurants - cinémas - magasins (2 grandes s urfa-ces) à Nuku 1alofa

tourisme relativement bien dé-veloppé - passage mensuel du bateau de croisière l 10riana déversant 600 touristes pour une journée

vente d 1 artisanat au marché et dans 3 coopératives

(36)

cyclones plus fréquents et plus violents vers

le N de l 'archipe l et

surtout à Ha 'apai

pression morale et éco no-mique permanente du kainga (famille étendue)

cyclones plus espacés et ai -de plus immédiate

tendance à la dislocation du ka inga, favorisant les co m-portements individualistes

A toutes ces raisons s 'ajoute un climat général développé ces dernières années par un système d 'éducation

académique mal adapté et i nsuffisamment technologique, par

un nouvel état d'espri t dû aux séjours à l'étranger ,

ensemble de facteurs qui détournent les jeunes et la popu

-lation en général de la vi e rurale et de l 'agricult ure.

Cet exode rural déséquilibre le pays sur un plan social comme économique et crée un grand nombre d' insatis

-faits qui ne reprennent pas pour autant le chemin inverse. La pénurie de t erre n'aurait pas att eint le degré de gra-vité que connaît l e pays si le gouvernement avai t t rouvé un moyen de stabiliser les Tongiens sur l es petites îles, en commençant notamment par décentraliser les services

publics (F.V. Sevele, 1973).

II.C - L'EMIGRATION DES TONGIENS A L'ETRANGER

Le tableau de cette population serait t ronqué si l'on ne parlait pas du quart non recensé vivant à l '

exté-rieur, en Nouvel le Zélande, Australie et Etats-Unis, et

de qui vient une partie de l 'aide qui soutient le pays.

Les chiffres sont mal connus, on estime cependant que 25 000 Tongiens vivent en dehors de Tonga, constituant une main-d'oeuvre à bon compte pour les pays cités pr écé-demment. Cela commença vers 1965 et concerne en majorité

(37)

aes hommes de 20 à 40 ans qui partent pour quelques mois

ou plus longtemps, selon la durée du permis de travail qui leur est accordé . Ils sont généralement att irés par l I

é-t ranger, à l' idée du soutien financier qu'i ls pourront fournir à leur famille . CI est aussi un pis -aller et un moyen de vivre quand i ls n'ont n1. terre ni t ravai l chez eux.

Les proportions de cette émigration ont t rès rapide -ment augmenté. C'est ainsi que l 'on recensait pour la

Nouvel le Zélande

- en 1964-65 39 t ravail leurs et 273 visiteurs;

- en 1973-74 2668 " et 4896 " (J. de Bres et R.J . Campbel l, 1975 : 491).

Sans compter des chiffres importants pour l 'Australie et

les Etats-Unis auxquels nous n 'avons pu avoir accès. Cette émigration est à double t ranchant

1) el le sert Tongatapu de et soupape de sécurité pal lie temporai rement pour les jeunes; au surpeuplement de Le manque de terre

2) el le amél iore le pouvoir d 'achat des familles qui

res-tent à Tonga et reçoivent une part ie des salaires;

mais

3) el le déstabilise les familles et devient la source de

divorces et de mésententes conjugales fréquentes;

4) el le crée de nouveaux besoins de consommation et de style de vie qui peuvent di ffici lement être sat isfaits lors du ret our à Tonga;

5) el le dét ourne les hommes de 1' agriculture lorsqu'ils rentrent au pays et bon nombre d I entre eux deviennent des chômeurs potent iels, sans compter que souvent, pe n-dant leur absence, leur terre est restée en friche si

(38)

la femme ou un homme de la famille n'en a pas pris soin;

6) el le contribue à amorcer une invers ion du ratio des sexes (tableau 2) .

Cet aspect négatif de l 'émigration exi ste dans tou-t es l es couches sociales de la société. C'est ains i que

parmi tous les t i tulai res de Ph D soutenus par des Ton-giens a l 'étranger , un très peti t nombre ( de 1 'ordre de trois ou quatre seulement) sont revenus à Tonga. Les

autres n' ont pas trouvé d'emploi correspondant au niveau

acquis à l I étranger ou ont été r ebutés par le climat

.socio-politique ambiant. Le pays s I est ainsi peu a peu

privé d 'une certaine é l i te formée à l' extérieur.

II.D - QUELQUES DONNEES ECONOMIQUES

En ce qui concerne l I économie tongienne, i l faut

noter que Tonga est parmi l es pays qui ont le plus de

surfaces cultivées

79

%

(

3

)

.

L'agricul ture est l a prin-cipale activité et concerne

6

8

%

de l a population active, elle remplit des fonctïons vivrières .. Malgré cel a les rendements restent moyens et Tonga ne s ' a

uto-suffit pas sur l e plan alimentaire.

La répartition de l a population par c lasse d'âge (tableau

3

)

montre que le pays est essentiel lement composé

de jeunes près de 60

%

de 1 à 24 ans et 38

%

de cette

population de j eunes de

6

à 20 ans en .scolarisation,

r épartition qui diminue les chiffres de population active

(3) Ces données sont fournies en partie par Atlas eco 1985, qui don-ne tantôt des chiffres en francs, tantôt en dollars U.S. !

(39)

On recense dans l e monde 20 3 pays. En 1982, Tonga

était 182ème dans l a catégor ie des pays au poids économ

i-que t rès faible, avec un Produit Nati onal Brut (P.N.B.)

de 0,08, soit 80 mi ll ions de dol lars U.S. Son P.N.B. par

habitant était mei l leur et Tonga se retrouvai t 129ème, l a

même année, dans l es pays rel at ivement pauvres et non pas

dans la dernière catégorie des pays très pauvres; le

P.N.B. par habitant en 1982 s 'él evai t à 800 dol lars U.S. ,

ce qui classait Tonga au !2ème r ang des 17 micro-Etats du

Pacifique.

La monnaie tongi enne est l e paanga et

t

e

dol lar ton

-gien s I aligne sur celui de l 'Aust ral ie . I l se divise en 100 seneti, sur l e modèl e du dol lar U.S. La bal ance commer ciale du pays est t oujours défi ci -taire (- 240 millions de francs pour la bal ance commerci a-le en 1982 et 48 mi i l ions de francs pour l a bal ance agr icole en 1983. Le défici t est par t iel lement rééquilibr é

par t roi s ressources ext ér ieures import antes :

1 - l 'aide ét rangère

-2 - l e t ourisme 3 - les t ransferts 140 mi l l ions de francs en 1983 38 mi l l ions de francs en 1981 des émigrés tongi ens sous forme de chèques, de cadeaux et d' argent

liquide évalués a 7

5

millions de

francs en 1981 - mais totalement

incont rôlables.

Cette économie dépendante de l 'aide ext érieure en

général tend à donner aux habit ants une mental ité d'assi

s-tés qui est en cont r adict ion prof onde avec l eur noblesse

naturel le (4) ,

(4) Cette nouvelle mentalité est illustrée avec un humour noir, pa

r-fois excessif, par E. Hau' ofa, dans la chute de sa nouvelle : The

Glorious Pacifie Way ( 1983 : 83-93) : "Ole Pasifikiwei s' imergeant

totalement dans le suprême devoir du développement au travers de l 'a

i-de étrangère, se délectant des tours et des détours des jeux de fi

-nancement internationaux. Depuis il avai t mis au porte-manteau son

sens originel du respect de lui-même pour en assumer un autre plus

en accord avec son nouveau rôle d'expert en mendicité de première

classe". (E. Hau'ofa, bien que né en Nouvelle- Guinée , est d'origine

Figure

TABLEAU  2  - Composition  d e  l a  population  - :l- :l-et  accroissem e nt  dé m ographique  Re c e n s ements  1 956  1966  h omm es  2 8  9 38  39  8 37  f e mm e s  27  900  37  5 8 2  --- - ------------- ..,
TABLEAU  3  - Ré p a r t ition  d e  l a  p o pu lat i o n  pa r  classes  d' âge  d' âge  1956  1966  1976  Nombr e  %  Nombr e  %  No mb re  15  a n s  24  96 4  43.9  35  745  46

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