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Alain TREMBLAY " " 1 ~ le tq,q"de de ..2r .. q"d,!ct~Q.n_~s1a1!19ue Dêpartement-d'Histoire Thèse de Maîtrise juillet 1992 " _, -'""'0'"_--:'),,,""',. "',"""" "'!'<""' _ _ _ _ _ _ _ _ _ ..,.,.l . _ . _._~--,,-, .~, f} ... ... - --~---~"l,
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1athe
~" ~ ~
evnlottatton
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co~unttyàl •
eollective o~er~ by th ... . w~o-assume
't,he dele~.tion of thatownerahi})_
A deaonatratien~ • u .. of'"
of the .av in wich class domination
has
developed' . brin~ a ,~. '
st"'l1if'icant contribution t·o the d.bat.
o~
th. s",bject.tastly. the thesis
examine.the e.olution or naho.ey,in
, • \ .,.1
the ninet,eenth
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-' \ment of .. dominant mode of -'Dro~tion aimilar- to c~pltal1a~. û
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\
Rlsa
Cette thè •• montre
quê
lt~on
peut'appUq,u~
le concept de"'Diode de production asiatique"
1
des,
t:ormatioll$'SOCiO-économiqUe
de
l'Afrique pr6-coloniale .. en,.
étudiant
lecas
du Dahomey. Hien,
qu'une
4tudedu
c?ncep~soit nécessaire, afin
de
préciser
celUi-ci,
la
m~joritéde'la
th&sePorte sur
l'exemple concretfourni
..
par le Dahomey.
La
th~semontre
qu'il existe"au moU.
lme société africaine.
qui repose
sur'unmode de production dont la caractéristique
..
est l'exp1oitation.de
communa~téspropriétaires
collect1~s, par~ . . . ~
ceux qui assument
ladélégation de-cette propriété.
L'illustra-tion de la façon dont cette domination de classe s'est
dévelop-pée contribue au d~bat plus
large sur
ce problème.~L'évolution du Dahomey au XIX siècle, le développement
.
d'un
~ode de ~roductiprt dominantsemblable au
capitalisme,est
traité
à
la.fin
dela thèse.
J
,
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} . ' t -. ~ , " <, • ~' "'~~.:. ,~ " r .... ~ , " ._~.
~
il
» il 1; PREFACEJ'ai utilisé dans ma' thèse certaines abréviations.' Je n'ai pas voulu gén'raliser leur emploi, malgr'é L'usage c,onstant
'"
de certains mots clefs, mais
le
'fut inév1tab~e poUÎ" certainesex-pressions, très longues et en
1
ombrantes, qui nuisaient à lacom-préhension du texte en alourdissant la rédaction. Ceci
deve-nait partieulièr~ent vrai lo~sque de t~les expressions se
combinaient dans la même phrase. Une utilisation syst~matique
aurait cependant obtenu l'effet contra~re, et j'ai préféré en
.
limiter l'usage aux situations la requérant. expressément.. La ri
liste en est donnée à la fin de la préface,.
,
L'ortho graphe pose un problème. Ainsi 'Ï>ahomey p~ut aue,"
,
si s'écrire Danhomey, ou Danxome. Dalzel écrit le nom d'une
ville Alladah, alors que Le Hérissé l' écri
i
Allada dans sontext~, Alada lorsqu'il cite 'les indigènes, et Alad~onou pour
parler des "gens d' Alada". Finale~ent, Akinjogbint..:.::~~/é
crit Allada. Le b~t de ~a thèse n'étant pas
la
noble tâche decorriger les errea~~ de nomenclature héritéée du èolon~alisme
. .
ou de l'in~ie, mais de travailler un concep~ de la fa~on la
plus claire possible" je ne'peux discuter en d~tail tous les
problèmes de toponymie. Je me ralliera.i donc
à
l 'ortho'gr~phede Le Hérissé~ Elle a l'avantage de s'appuyer sur une cart~
permettant donc de s'actorder sur le lieu qu'elle désigne, tout ,
en respectant l' o~iginali té de la nomenclature indigèIle via.
les récits cités •
..
l
.... --,...""---. -'-r
~--....
--r ... -
t~--,...-. .. a.~·J~~1_:f,lJij{~;':: .~,
> r 1 t , 1 ! '-:1
" JJO
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!. , 1 1 , , i''.
" ".
, l '" ~l ,.
; , t ' t ' /.
, " 1 : ''f-·Pour me guiâer dan8'~'établi~sement
d'une
définitiondu 'm9d~ de
production,
Itasiatique" J j'utilissrl.\1 les travaux"
.
de
M.
GodeI1~r,G.
Dhoquois.J.
Suret-Canale.Ce
sont eux ,l' . . , "
1"" " Il
q,ui 'ont dônrié le ton
à
la d1scùss:Lon, mettant en' évidence, t t
" .
les points polémiques.
tes
# auteurs qui ont développ4 l'eurthé~rie, tel
c.
Coquery-V1drov1'tch pour célIe de Dhoquols, ne~eront utilisés
qu
'inGidemment. ~ effet, je ne me rallie à..
aucune de ces défi~itiO~S ~n~ticulier; et co~e j'élabore
lIa mienne autour deè argum~nts de base présentés ':-par les
au-",
teurs fondamenta~~ le~ d~!elo~peme~ts -d'une théorie
spécifi-.
que ne mta~port~ qu~ peu de choses.
Par ges discussions que j'ai eues, il est "éVident que
• 1"
deux/0euVres récentes ont beaucoup influencé l'opinion de
, ,
personnes intéressées accessoirement au mode de production
"asiatique'! En fait, ces auteurs méritent qu'on s'y attar":
li , "
de~, 'mais stinta~r~raient mal
à
la discussiOn~jà complexe. qui prend ..
plac~
dans +e troisième chapitre. L.~
dansson The Asiêtic Mode of productionlne traite pas du mode de proq.uction "asiatique" dans ll optique des oeuvres déjà
ci-tées, ni pa tente' de donn~ une définition de ce modé de
pro-duction. Il fait une série de
générali~~tions2
i
paf tir desécrits de Marx, concernant toute une série de phéno~ènes des
'" ,
, types les plus -divers. Krader ne les ordonne pas
qualitati-f
vement, mais les donne en vrac. Qui plus est, la recher-'
che des rapports de production spéci.{iqu~ment "asiatiquestf
est compliquée par le fait que ce~-ci ne sont pas exprimés
.
, , ... - .... .1 . . 1 ,,( 1 1 Il t h , • \1 t
-:J
lt r -f 1 , 1
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1 , 1 ~ J 1 1()
Cr
,.
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..
..
.
--comme tels, mais'à l'int4rieur de point$
plus
g'néraux. Ildi t lui-m'me:
..
"Further we . have no intention
ta
elucidate,-wnat Marx • really meant'; that would be an
illusion by thoee who teel that they have th~ g1ft or $econd sight.
We
intend as full. an indication of the origin of Marx' s th-eory
a$ pO$sible" together With its elaboration,
and be critical of its limita." J - '
Bien qu'intéressante, l'oeuvre ne nous a~ae pas
à
découvrirles r~pports
de
production des formations étudiëspar Marx,
1
ce qui constitue l'enjeu de
ces' itudes.
Perry Anderson4 tente lui aussi de tracer l'itinéra,ire
.
conceptuel de Marx et Engels.' Il montre pour commenc'e~ __ l~~L
.,ç >I! ~ --"
5
~. ~."\"\... "'\
"oscillations de la pensée" de ceux-ci sur ce qui
caractéri-se l' asiatisme. ' Par la sui te, il montre qu'avec l' él~gisse
ment minimum de l'échantillo~ ( les Celtes et les Amérindiens
pré-colombiens) leur définition abandonne les connot~tions
géo-graphiques ou hydrographiquelil, et se stabilise autour "de la 1
propriété communautaire ou tribale de la terre par des
vil~a-ges autarciques chmme, étant le fondement des Etats despoti-ques" 6
.-Cette contribution est extrêmement, valable. Elle s~ serait très
bien intégrée à l' étud,e du motie f de production "asiatique", si
elle n'avait pas impliqué
Un
apparté majeur.Cet auteur renonce à ce concept en ~ant que concept de
-mode de production,' pour deux ~aisons: Sel~n' lui, des
commu-nautés telles que celles mentionnées par Màrx n" existent pas,
et cette déf~nition au mode de producti,on "asiatique" englobe
trop de sociétés différèntes.
A
ce dernier point nouspou-I;tI 1 / 1 1 1 1 ., ,1 , î
i
-i·
1 . , ,1 ' 1 ,1 j l ' ! 1,1
, , 1i
11
i l, 1 , ,Ci
.' '. '.vone
répondr-~que
seule' la communauté des rapports de
produc-t
tion détermine
l~ communau~édu mode
depro4uotion, et. que
l~s'dissemblan~es
.
culturelles sont
unniveaû
dir~érent.Quant
àla non existence 'des
communauté~telles .que_conçues
~arMarx,
elle n'affecte en rien
~avalidité du concept.
Marxrationna-\...; - ':c.)
lise
lanature·des communautés à·partir
aè
la
si~uationgloba-, \
le
et d'indications sommaires. L'inexistence de telles
com-munautés
n~montre
'que l,'échec de
sarationnalisation, non lil
f
faillite- de l'identification des
rappo~sde production, qui
r en vertu même
de
leur essentialité, appali"aissent plus'claire-\
"
, .ment
que l'ensemble de leur incidence et la rationnalisation , de ceux-ci.Un autre point où des probl~es bibliographiques se
posent, est celui des sources. En effet, bien que tous les
...
apports aient été pris en considération, peu 4e sources sont vraiment des autorités, et l'emphase sera mis sur celles-ci. Ce
-so~t
les livres cle M.J. Herskovits et A. Le Hérissé,7Oeci semble à première vue restreint. Je me rappelle
une conversation où quelqu'un mentionnait comme ridicule' un
.
livre tentant d'expliquer la société Malgache
à
partir detrois sources. Pour ma part, je considère qu'il faut
tTa-vailler avec le matériel disponible, et qu'il n'est pas
ri-dicule d'utiliser des sources~restreintes lorsque la
situa-tion est ,comme ici, in~vitable. Il faut uniquemrnt avoir
conscience des limites de la démonstration; limt~es qui ne
o
sont pas: ,liées uniquement au nombre de sources, mais
à
leurIV
"1"'--'''--_.r_,* __
t 1 _ _ _ _ _ _ .. -..., ... _ - _ ~ ~ l 1 , , , , : {.
:•
, ,/1
• • ." "' ':'-',," ,:." ;'," .,'~"r, ~';:;'::';~};I~~;;;\~'_:;:';':~.?',}
,1>'~~'~"i;):':,"
, , " .'/.
..
qualit' et
à
,leur interprétation.L'utilis4tion de Le Hérissé et Herskov1ts comme
sour-ces principales mais non exclusives, ést justifiée par deux
.
.
critères. Premièrement, ils se situent
à
la
bonne p4riode,et les
trava~
ul.'t\rieurs :r:econnaissentà
partir de', plusieurspoints de vue" leur 'ér'dibilité.
'En ce qui concerne la période où ces auteurs écrivent,
il faut dire que Le Héris~é est en poste au cercle d' Aboméy de
1906
à
1910 et publie son livre en' 1911. La conquête a doncmoins de
15
ans, la. vente d'esclaves sur le marché intérieurvient tout juste d'être supprimée (1906), et il peut voir ' . l'esclavage comme tel puisqu'il n'est aboli qu'en 1908.
Herskovits travaille à partir de
1936,
ce qui est tard, mais ,..
suffisamment rapproché de la" période pré-coloniale pour obte-.
.
nir des témoignages de première main. Il, bénificie d'unefor-, '" t 10,
mation anthropologique.
Pour ce qui est des auteurs ultérieurs, ils sont les
victim~s potentielles d'un phénomène de rétro-action, dan~
lequel les "sources", ayant appr,is le cpntenu de 1 'histoire
é-..
cri te , peuvent, consciemment ou non, se normaliser., Notez
bien iue ceci ne vise pas à discréditer-les interprétations
qu'ils proposent.
Les auteurs antérieurs, pour leur part, Herskovits ana-lyse
...
bi~n
ieur limite 8: èssentiellement le manque de. donné-es,.
de formation ethnologique, et surtout le manque de systémati-(
sation de ce qui sont surtout des journaux de voyage. Seuls
v
, " , -~1
(
.
. f ! , • i• ! J , . ... ~
i
, 1 ·1 , i1
1 1 1 , "..
- trouvent grice
à
ses yeux,' dans une certa'ine mesure, Daltel\
. et Burton," qui tentent des hist.oires systématiques. Autrement,
ces récits ne peuvent servir qu
fA.
des confirmations,ponc·tû'el-lés de
différents.po1nts~-En ce 9.ui cÇ)ncerne 1 'av~ donné par des travaux
pos-. .
térieurs, mentionnons 1 'uéage ,intensif fait par Argylé de'-.ces
~
-auteurs; le commentaire de Coquery-Vidrovitch et H. Moniet
, .
sur Argyle qui fait le· sommaire des classiqu~s el. sur
Hersko-vi. ts qui "reste. fondamental,,9 ,-alors. que
ce
dernier reconnatt.,
dans son étude bibliographique l'importance' de Le Héris~é et,
é'.
r-ajoute ponc.tuellement par la sui te que ses recherches permet..t
t ent de
dégage~e
histoire du Dahomey sembla'bleà
cell~
re-. cueillie par 1IUi-Ci; f:nalemEmt, i l y a un livre écrit par
Gélélé, d~qu~l je parlerai. plus lon~ent.
Celui-ci,héritier du trône a un accès excep.tionnel aux
sources, simultanément à. une formation académique. . Il reste
.. cépendant juge ~t partie, et malgré la richésse apparente dé
son livre, doi.t être ·utilisé avec parcimonie. Il n'en reste
'l>
que son étude bibliographique corrobore l'importance de' Hers-.
..
J . ' ~
kovits et de Le Hérissé, duquel on apprend qU'il avait une
r
princesse dahoméenne comme maîtresse. Cette position, si
'elle ~et en contact ïvec le point de. vu$', d~ -groupe dominant, ,1,
lui permet aussi d '~~ir une vue démystifiée de celui-ci, et
de. connaître Ge que G~ appelle des secrets de famille.
Un reproche souvent adressé à l'utilisation ,de la
tra-1
di tion orale est le fait que celle-ci est modelée par la
clas---~l-'-._.·~_w-.~~
•
".
,\
"
..
r
)
1.
" i ' 1 1 1()
• 1 1i
, 1se-dominante et ne ~orrespond pas à la réalité.
En
fait, lT~s.'
.. '~ ..
sources di'sponibles donnent la parole aux de~ ~~tJ!W:-s p~iIllCi
, paux' de la lutte de c"1asse au Dahomey:' le pouvoir central et·
-...",.,... \... v •
r
les communautés. Si leurs vis~ons
.
, des ffaits et desinstitu-tions ne sont pas conrormes
à
la réalité,il n'empêc~e queo , '
leurs pOints de vû~·indiquent ce qu'ils perçoivent 'comme
leu~s intérêts, et,~onc ce pourquoi ils se'batteht. Dans un
travail axé sur la lutte de classe, c'est plus important qu'u-.f 1>" ~
p.e (!onnaissance litt,érale des lois.
\
')
• .J "
Je tiens à remercier un certain ~ombre
2
personnessans lesquelles. cette thèse n'aurait
pû
être, ~~ tout au moins,aurait été inoférieure à ce' .qu' elle 'est. La pre ière est ma
femme Monique, qui en plus d'être la compagn~ des heures
in-grates, a relu et corrigé mes manuscrits. 1
La seconde est le profe~seur Myron Echenberg, qu'il suffise de dire qu'il fut mon dir,ecteur de thèse poUr que l'on 'comprenne tout ce
que j~ lui dois; ma gratitude lui sera éternelle. ~y1vte
. Duchesne, ne fut pas seulement celle qui~actylographia ma
thèse. Elle est l'amie impitoyable qui s'açharna sur ma
syntaxe et mon'orthographe~ elles auraient probablement
é~é meilleures \si j 1 avais sui'vi toutes ses sugg~stions •. Les
1
professeurs Grenon, et Guay, de l'Université du Québec
à
Mon-"
,
ttréalt ont bien voulu discuter de certains aspects de ma
thè-se, de même que le professeur Jewsiewicki de ,Laval et le
pro-fesseur Gutkind de McGi1l. ,
.
.On me pardonnera de ne pas choisir de nom parmi la
VII
..
1
j
, . f 1 ~l,
1 !f
i i 1 .J 1 1 1 1 11
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,1 ' 1, 1 . , , \ ._._~~. ----'.'-'---_...:...
()
l'~Cl
" ~ ~ .. ~. jI.-P'" ... / ~'.', . . 1
! !r phalange de ceux q~ contribuèrent' par une questi~n, ,~e
. . '
~.. ., ,
..
.,...
idée ou une objection; j'aur~s p~~.d'être ïnju~te.
.
.
...E!i-demment', tout.es les
.~~~s
reste.,ntmiennes~'
-., yne·-taJ!I:
:todtl~h~Si ~ortP,te ~.
été apportée par leslJ~ifestations de confiance! de sup~ort, ou simplement
d'~i-,
tié, qui permirent
à
la lumière de subsister dans la nuit,'et
à
cette.thèse d'être terminée. Ici aussi, j'ai peurd'ê-""
tre injuste. Cependant i je me dois de mentionn.er deux per-.
sonnes, qui permirent
à
l'intendance de.suivre. Le professeurPierre" Boulle, qui m'engagea comme assistant de recherche,
et le dir~cteur du département, le professeur Peter Hoffmann,
r
qui me pe'rmi t d "être assistant d ',enseignement.
. , "
\ ' .
Des remerciements bïen spéciaux vont à mès parents.
Finalement; je v~ux SOUlii.er l'importance ~u'ont eu
lès discus~ions avec les différent professeurs que j'ai
ren-contrés, qu'ils aient été JD,ention és plus haut,. o~ non. Le
sérieux de leur attention, cette impression qu'ils
considé-.
raient mon travail comme représentant un apport, surent me
rappeler constamment le sens de ce~ffort, sa raiso~ d'être.
Espérons qu'ils e u r e 7 t raiso , et qu'il ne restera pas un
\
\
exercice stérile. 1
Notes de la préfaèe
1)
L. Krader, The Asiatic Mode of Production: sources!Dévelop-ment and Critigue in the Writings
of
Karl Marx. ssen:Van
Gorcum •.
1975. .
.
2) Ibidem, pp. 2$6-296. .~ ~3)
Ibidèm, p. J.,3 •VIII
1 1 1 1 i,r
i
~ 1 1 f J' 1, •• . ~
'1
1 ,1 1. !
1 , 1o
".
~ ,...
' . " # , "~" I l ." " . , '4) Perry Anderson,'L'état absolutiste, t.ll,
Paris: François
Maspéro,
197a.
5>.
Ibi~em,
pp.312-3l3.
'\
6)
Ibidem,p.3l5.
7)
8) M.J. ovits, Dahome ,t.l,
pp.
7-15. •
•Paris: Emile
La-2 Vol.
New-9) ~.Coou.~ry~Vidrov~tch,
et H.
Moniot~.L'Afrique Noire de 1800
à
nos Jours, Paris:
P.U.F.,
Nouvelle
clio,
1974,
p.69.
..
\
-. IX 1 1 l ' 1 f , 1 1 i ! 1 ,1 l ' 1 1 1
c)
l>
1.
FP:
FSE:
' \ : MdP: MPA:E:
RdE~ RdP: li , "l,- •LISTE" DES ABREVIATIONS
F,orce
(s)
productive (~):Fonnation socio-économique', Mode de produation.
Mode de production "asiatique".
.-Mode de production esclavagiste.
~
Rapport (s)/ relation (s) d'exploitation.
Rapport (s)/ relation (s) de production. , 1
. rr "
..
.. J f ,~j : " : - : : --~ .... '.IIoIOli'II'IW""Ot LN'" -~ ' . - ---
---_
•._
-v '1
1fl.---...
·--~----... ---..,;;..---·--· .
1:
1 1()
oJ
IN TRODUC nONMa thèse vise
à
aider les Africanistesà
solutionnerun certain nombre -de problèmes qui les confrontent lorsqu'ils
.i;
tentent de th~oriser en termes de mode de production les
~orma-tions socio-écon6miques de l'Afrique pré-coloniale.
En fait, un certain nombre de ces formations semble ne
pas correspondre
à
aucun des MdP "classiques"l du marxisme. Cetétat de fait se manifeste dans les ~ombreux travaux portant sur
d'éventuels MdP "lignagiés,! "africains", ou sur une nouvelle
genèse de l'esclavagisme, qui I permett~it au concept de s'a-• _
dapter
à
l'esclavage tel qu'on semble le trouver en Afrique2•Dans cette t~èse, je contribuerai
à
l'étudè du mode deproduc-tion "asiatique" en regardant son applicabilité
à
l'empire duDahomey du XVl1 au XVlll e
siècl~.
Ce faisant, je m'attaquerai\
.
aux deux problèmes qui confrontent le~concept de MPA ap~Jiqué
à l'Afrique pré-coloniale.
Le premier de ceux-ci, provient de difficultés dans lè
débat théorique. Bien que le MPA ait été discuté de
,nombreu-ses fois, ceux qui reconnaissent son existence ne sont
pasta-pable de s'entendrent sur une définition. Bien que chez ~
r-tains auteurs~l'incompréhension des concepts marxistes SOlt
la base àe leur position, i~ ·faut donner
à
la décharge sautres polém\stes l'absence de systématisation du
Marx. Le deuxi~me problème provient de la rareté
de cas africain ... Ce conc€pt manque donc de crédib"lité aux
yeux des Africanistes'en général. D'ailleurs étant
1
,
1
1 ! 1 " .J ___ -w ~ H ~
5
>-o..w oct
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1 • -, , ! i.
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( ; , .. ~ ~.,
1. D;
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11
1 i.
(:
.,. ... , ,..
,reconstruit par généralisation sur
la
base des sociétéshy-dir~uliques3
étudiées par Marx, lec(!)\nc~pt
s'applique mal&10-balement à l'Afrique.
Cette thèse veut donc en étu&iant le Dahomey
pré-colo-nial" donner l'occasion de montrer qp~ le concept de MPA peut
, 10
s'appliquer à l'Afrique. pourvu qu"qn,.,:lê dé~inisse convenable-,
,ment, q'est-à-dire que l'on comprenn~
production spécifique,.. sa ,relation ave~
économique et que l'on ne le ~onstruise
" ce la pas qu'est un mode de formation 50cio-à tort dans le
but d'expliquer spécifiquement les sociétés hydrauliques.
, "
Précisons ici les limites physiques et historiques
~
de l'objet. Par empire dahoméen, j fi entends le territoire
sous contrôle du groupe, Adj~ ,qui émi~~a d'Allada vers Abom~y
au début d~ XV11~siècle et qU'il contrôla de cette date
jus-, ) ,\ ,
qu'en
1892,
lorsqu'il per?it son auto~~mie politique auxdes
c~lonisateurs.
)Une seule dynastie règne tout auç ,
maitls
long de cette période, avec le même noyau territorial. Ce
groupe possède, à son établissement le village de Oua-Ouè, '
à
huit kilomètres à l'est' d'Abomey, età
son extensionmaxi-mum, va contrôler un territcire compris entre: à l'oue9t la
rivière Cou.!:o,
à.
l'est la rivière S~.et le fleuve Ouème, ausud la mer, et au nord les montagnes du pays Mahi:. un
rec-tangle grossier de soixante six' kilomètres de largeur à
Abo-meyet cent-quatre7vingt-dix de long. 4
Le mOde,de pre~e de cette thèse exige d'abord un
,.
travai~ théorique destiné à préciser le concept que
j'utili---~--~., ~
3
l
•
·
.
---_.~; ---~
___
-_...I,~,
____________ ... __
(
)f'
serai et
à
le légit~er. en tant que co~cept marxiste. Ilest
à
noter que bien que ce travail ne vise pasà
établir uni~~
quement une construction théorique, le conc~pt n'aurait pas â
s'appliquer pour être coh'rent face
à
lui-même et aux marxistes.Dans le premier chapitre, je traiterai de ce qui, fait
" la spécificité d'un MdP: les rapports de production à un
ni-Veau de développement des forces productivès. Ce sont des
,
erreurs rel~vant de ce domaine qui inspirent le refus du MFA par
B. Hindess et P.Q. Hirst, ou dncitent d'autres auteurs â le
laisser de côté pour l'Afrique, tels: E. Terra~ ou C.
poquery-Vidro~tch'~.
',
Dans le second chapitre je regarderai en terme général la relation entre un MdP et la formation socio-économique,
1
c'est-à-dire comment le MdP la déte~ine en structurant la
lut-~
te des classes, qui elle fabrique cette
FSE.
Des exemples,'!l
pris dans le Dahomey pré-colonial et portant sur l'esclava§e et la propriété illustreront ,le propos. C'est cette capacité
à
expliquer des éléments de la FSE qui fait l'utilité ducon-cept de MdP, et c'est en regardant si les éléments
extrapola-,
bles du concept se retrouvent dans une
FSE
queèl'on peut dire7
que le concept s'y applique.
Dans'le troisième chapitre, une définition du
MFA
seraélaborée. A partir de celle-ci, je déterminerai la· structure de la lutte de classe qui en est issue, afin de démontrer
clans les chapitres subséquents que la FSE dahoméenne du XVll e
au
XIX
e Siècle repose sur ce MdP. Tout au long de ceschapi-'" 1 ,
i
!
1 1
!
l.J
1 1 ~Ii
1
"'
1 ! 1·C';
tres j'utiliserai des exemples provenant de la FSE dahoméenne.
.
..
Le quatrième ~hapitre sera· consacré auX évidences
dis-ponibles sur la constitution du Dahomey, des migr~tions
ini-tiales jusqu!à ~akô -( premier roi) et l'ihstallation sur le
plateau d'Abom~. Ce seraol'occa~ion d'examiner les questions
se posànt autour de la genèse du MPA: comment naissent les
(-classes" l'Etat; l'Etat est-il éventue~lement classe; le MPA
est-il ~e étape inévitable et/ ou séquentiell~ du
dévelop-peme~t des sociétés?
Le chapitr~'l-jsuivant abordera les questions cruciales
des relations entre l'Eta~, les communautés et les esclaves,
surtout telles qu~elles se présent~ren~ sous le règne
d'Oueg-/
badja. C'est en effet durant celui-ci que le MPA se consoli-da, et que les principales institutions de la FSE sont orga-nisées lorsque les classes encore instables de "l'a,siatisme"
se confrontèrent au
SUj.~
de l' "<j,Sc1avagisme".Je me consacr~rai ensuite aux relations en~re le
Daho-mey et ses voisins. r Il sera d'abord question ~es relations
entre le Dahomey et ses suzerains, ou prétendus tels: Allada
~
.
pu~s Oyo. De l'intensité de cette relation dépend la possibi-lité à'étudier le Ddhomey en tant que totapossibi-lité plutôt qu'en tant que partie d'un tout plus grand, et c'est dans ce. sens qu'il sera étudié.
Le septième et dernier chapitre sera consacré aux
changements du XlXe siècle. On y verra le développement
d'u-ne série d'institutions, qui annoncent la fin de l'asiatisme,
---~-.... ~ _ _ " , - u . . .. _ _ ~ _ _ 1 , , " 5 -.:-...
.!._--l
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"--- -~ --~ - - - _ _ _ _ _ ,,, .. ' ___ tw~_.,..~ ... _. ___ .. " _____ ~ __ " ....et le développement d'un MdP ressemblant au mode de production
capi talist e, mais dont la dynamique autonome est faussée c. par
-'
l'arrivée des colonisateurs •. Notes de l'introduction
1)
C'~stà
dire les MdP reconnus par tous les marxistes de ce siècle, bien que leur définition ou appellation puisse dif-férer: les MdP "pr-imitif-", "esclavagiste", "féodal", "ca-pitaliste", "socialiste", "communiste".2) Le MdP "lignagié" est un concept développé par Claude
Mei1-1assoux depuis 1960 dans différents travaux, notamment
An-thro 010 ie économi ue des
Goure
de la Côte d'Ivoire ••• ~a-.r s: outon, e a r ca~n a t ve oppé
comme variante du MPA par C.Coquery-Vidr~vitch, sa mellleure
perfo~ance restant son article de 1969: Recherche sur un Mode de production 'africain, in Sur le "Mode de production
Asiatique",
C.E.R.M.,
.Paris: Editions Sociales, 1969. Lesarticles ~e cette dernière puhlication, du #114 (1964) de
La Penséet et du
#58
(1968) de Recherches internationales6
JI
â la 1umiere du marxisme, composent le noyau initial des ,
discussions'sur le
MFA,
avec les articles deG.
Dhoquoisdans L'Homme et la société, #11 et 112 vol.12 (1969).·
E.
~.
Terray pour sa part, à partir de ses études sur le royaume
Abron du Gyaman, tente d'appliquer une genèse à
~'esclava-gisme, qui pourrait expliquer son développement dans les'
circonstances particulières
à
l'Afrique: notamment dansLong distance exchange ••• , in vol.lll, 1974 ~e Economy
and Soci et y •
3) Les sociétés sur lesquelles Marx disposait de données
empi-riques, et donc sur lesquelles il a fondé ses ~xplications
étaient: la Chine et 1 'Inde-.
4) Voir carte p.2 • Les histoi~es recueillies permettent
d'avan-cer circa 1625 comme date.
5)
B.
Hindess et P.Q. Hirst, Pre-Capitaiist Modes of ProductionLondon/Boston: Routledge & Kedan,
197,5,
etB.
Hindess Modesof Production and Social Formation: on Auto-Criti~ue of
Pre-CaBitalist Mode of Production, London: MâcMillanress,
1977.
'
Vo~r aussi la note 2 de l'introduction pour les autres. auteurs.
..
J
f
0()
J
1·
• , l ," ~---,----..:II"",".( _ _ _ 'CHAPITRE 1
LES CONCEPTS
DE
MODEDE PRODUCTION
ET DE MODE DE PRODUCTION SPECIFIQUE
( . . )
Pour dém~ntrer l'applicabilité du concept de MPA, il
.
faut'd'abord établir que le\concept utilisé est bien celui de MPA, et que le test d "applicabilité est bien celui qu'il doit
passer.
,
Dans ce chapitre, j'entends étudier les concepts de Jo-de Jo-de production et ·Jo-de moJo-de Jo-de production spécifique, afin Jo-de'
pouvoir prouver que la définition du MF A qui est donnée dan~l'''
le troisième chapitre correspond bien à ce que doit être la
définition d'un mode de production spécifique, qui est dan~ le
cas présent le
MPA.
•
Le concept de mode de production ne pré~end pas
repré-senter une réalité concrète. Il est le produit d'une
généra-lisation effectuée
à
partir de différents modes de productionspécifiques, eux aussi limités dans leur relation avec la
réa-.
lité. Selon Marx:
;,
"Quand donc nous parlons de production'''é'est tou-jours de la proGuction à un stade déterminé du déve-loppement social qu'il s'agit ••• Mais toutes les é-poques de la production ont certains caractères.en
commun, certaines déterminations communes.
La
pro-duction en générall est une abstraction, mais une abstraction rationnelle, dans la mesure où elle sou-ligne et précise effectivement les traits communs
nous évitant ainsi les ré~étitions. Cependant cet
"Universel", où ce caractere commun' isolé par
com-paraison est lui-même un ensemble articulé complex~
dont les membres diverg~nt pour revêtir des
détermi--- .--
,
7f·
1 1 1 1r.
1 \ \1
j , f1 '" i
.
\,()
(
nations différentes." 2Le mode de production sp~cifique est lui auss~ une
cer-taine abstraction); ainsi qu'il
l~
dit(,
dans Le Capital au sujet
du mode de production capitaliste: .
, 1
"Nous supposerons toujours dans cet examen de la production capitaliste que les rapport& économiques
réels correspon~nt bien
à
leur concept, ou, ce quirevient au même, ~rapports réels'ne'seront
expo-sés ic~ que dans la mesure où ils traduisent leur
propre type." 4
La première citation était néces~aire, non seulement
pour établir le contenu du concept de MdP, mais aussi, par sa
dernière phrase, éClairer~es citations qui vont venir plus tard
et qui portent sur l'établissement de la spécificité d'un mode
d,e production particulier. En, effet, par cette dernière
phra-se, Marx affirme que ce sont des phénomènes communs à toutes
les formations économiques qui' sont la source des différences entre celles-ci. C'est par les contenus différents que prend
un ensemble commun à toutes les formations économiques que
cel-les-ci se différencient.
• ~ ... ,,1
C'est dans les rapports de production, à un niveau de
dé-.
~veloppement des forces productives, que Marx trouve cet ensemble
çommun aux contenus différents. Cet ensemble est commun du fait
que les RdP sont inévitables, l'homme ne pouvant exister sans
u-.
ne production, qui met en~coQtact un sujet et un objet par
l'in-termédiaire des ~oyens et comme le sujet ne peut se réduire à un
s~ul homme que dans des cas 'exceptionnels d'éventuels Robinson Crusoe .pris dans une perspective au jour le jour, il faut aussi
t ' t d l ' .. l" t"
~
" enu comp e es re atlons a"
seur"
u sujet. Nousrevien-1 •
(
---~---
..
--~---:._-_:.---.,.:..;.;;..---9
drons plus loin sur ce qu'il faut entendre par sujet, objet, et
moyens
5;
puisque le point qui nous concerne actuellement est laprésence de rapports de production partout où l'homme est présent.
Malgré cette inévitabil.ité des RdP, l' exam~~es ,différentes F SE ,
nous les montre qui parfois varient, nous perme~tant.ainsi de les
utiliser pour établir un ensemble au contenu différent.
,'Bien entendu.les
RdP
ne sont pas les seuls élémentspré-sents sous des fotmes différentes dans l'ensemble des formations
~
-socio-économiques. Cep~ndant, ils jouent un rôle premier, car,
pour
Marx,
c'est la sphère économique qui détermine le reste etdans cel~e-ci, les rapports de production spécifiques qui sont
responsables, de sa forme spécifique. I l faut cependant
compren-dre que la "sphire économique" ne doit pas être comprise ~n
fonc-e ,
tion d'un contenu dogmatique. Ainsi, dans les sociétés
"primi-ti'ves", les rapports de parenté composent un élément de la
sphè-re
économique, comme l'expliqueM.
Godelier dans l'introductionde Horizons, trajet marxiste en anthroEOlogie
6.
Dans lacita-tion qui suit, nous verrons non seulement que Marx fait de la
structure économique la base de la superstructure," sociale", mais aussi qu'il appelle l'ensemble des rapports de production,
mode de production; et que ceux-ci ~orrespondent aux exigences
.de la communauté (souligné simple) et de différences (souligné double) • "Dans la product~on
,
..,. ~---
...-._--\
1
1 i , •.
f-~\
,1
1 ~ ", --~---~--~---~---~1-'~---____
~_.
.de la!. ~ociété 1 la base concrète sur, la~uelle' s ··~lève une ~up~structure juri4rque et politique et
à
laquel-le éorreJPondent des formes de cons~ience sociales
dé-terminées. L~mode 'de production de la vie matérielle
conditionne le processus de vie sociale, politique, et inte~lectuelle dans son ensemble."
7
"L'anatomie de la société civile doit être cheréhée dans l'économie politique.".g
10
Il n'apparti~nt pas à cette thèse de faire une analyse
quantita~ive
ducont~nu
desé~rits
de.Marx et d'Engels.9 ,
Cescitations ne sont pas les seules applicables au problème du
dé-\
terminisme économique; mais elles me semblent' une bonne
illustra-'tio.q,' appropriée
à
une analyse q'ualitati'le du déterminismeéco-nomique sur ies institutions et les idées. 'Marx est même
par-.i
fois plus radical:
"La production des idées~~es, représentations et
de la conscience est d'abbrd ~irectement ~t
intime-ment mêlée
à
l'activité matérielle et au commercematériel des hommes, elle est le langqge de la vie réelle. Les représentations, la pensée,. le comme!':'" ce intellectuel des hommes apparaissent ici encore comme l'émanation directe de leur comportement ma-t érisl." 10
La question à laquelle il faut maintenant répondre est:
Qu'est-ce qu'un rapport de producti6n? Pour être capable de bien identifier ce que nous avons déjà identifié en terme général
comme un rapport prenant place entre le sujet, l'objet et le
moyen il faut savoir ce qu'est la production. •
ce que 'Sont dans ce cadre, le sujet,
l'ob-i ce qui nous permettra de voir quels sont les
"{
rapports gén~raux qu'ils entretiennent.
J'utilise "production" dan3 le sens que Marx lui
don-:-d L ' . d " ' 1 ' " d 1 t ' • l . t . Il,,'''
-ne ans ~ntro uct10n a a cr1t1gue e econom~e po ~ ~gue. ~
l,
i i ,
r~-'
1r
,,~ 1 • 1 ( )!
, , , '(
--_._._. ---""P---'
Cet~e définition s'oppose
à
ceux qui, bien qu'utilisant les RdP!lit
pour ét~blir la spécificité d'un MdP, "nous induisént en~ erreur
en donnant un sens restreint aux rapports ~e production, les
li-mitant aux rapports prenant place durant l~ proc~ssus de produc-,
tion s~us sa forme exclusive; ou qui, tel ~. Hindess
& P.Q.
Hirst+ou E. Terray, ne r~éussissent pas à p:~rcer la d~~ectiqUe de' Marx,
et arrêtent le mouvement production/reproduction de façon à
p'ri-;;;1
'
vilégier l.es rapports d'exploitation. E. Terray:
"The specifie form in which unpaid sU:r:'plus "labour is r
extorted from the direct producer is exactly what l
have called .a "relation of exploitation" in my pre- " .
vious remark. ror Marx this relatio~ constitutes
~the heart or nucleus of the mode of p~oduction. ~t
is at the very foundation of the ,set of determina-tions that characterize thé mode of production at
his various lé'~els:'
t ...
J.
If 12 .B. Hindess
& P.Q;
Hf'rst:~he ;elations of production define a speciric mode ~
.
of appropriation of surplus labour and the specifie form of social distri9ution of the means of
produc-tion cprrespo~ding
fà
that mode of appropriation ofsurplus labour'
C
...
l:
For example, eapi talistre-lations of production define a 'mode of appropria-tion of surplus labour which work by means of com-modity exchange." 13
"
Ce.tte dernière ,déformation est, semble-t-i,l, la plus
courante. Ce R'es~ pas surprenant, déjà Marx expliq~ait
l'im-\
.
portance qu'avait dans l'économie politique classique la
ques-tion de la distribuques-tion ~ partir du fait qu' "ils (les' éeonomis-~
tes) voyaient dans les formes de distribut'ion l'expression la
plus nette des rapport~ fixes des agents de production dans une
société donnée." l~ Terray, Hindess e~ Hirst, sont se,ulement
.
victimes de- la même illusion, oubltant qu'un des prïncipaux
11 1 1 1 1 1
1
l
'i, f
. 1 1 l, .\ , .r
, i()
\ , , \ ' 4 u ---_.---12acquis du Marxisme dont ils se
réc~ent
est justement d'avoirdéveloppé la théorie du mode de production à partir.( en partie)
de la critique" de la position qu'ils occupent.~
En fait, toujours selon Marx, dans l'introduction à la Critique de l'économie politigue, producti9n, consommation,
dis-•
• J
tribution et échanges sont des éléme~ts d'une totalité dominée '0J.'
u
par la produçtion.
"
t
.
La production est consommation far tout geste produc~if
,0(,
consomme une certaine énergie pour ~tre exécuté.' De pl~s, la ~
production est consomm~tion car elle use les moyens.de
produc-tion, et utilise la matière première pour la 'transfor,mer en pro-
.
.
duit fini. Inversement, la consommation est production~èar
tou-te consommation génère quelque chose. Il 'est un principe de'.
"
-1
\- i
1 1 l t , , ' J·0
physique que rien se perd ni ne se créée ,m~me.' de la d,éSintégratio~ )~ela matière, car elle produit d~ l'énergie. \ Non" s,eultment
cl1~-,
cune de ces actions est l' autre' p~r essence mais aus'si au'Cune ' ,
dè ces actions ne peut être'sans l'autre, chacune étant le moyen ~
4 ... 1 • ~
de l'aut~e, sans production,pas de'con~omma~on" mais pas de' ~on
sommation qui"nEil soit~ p:r:oduction. La, .consontn;a~ion es.t,
produ~'-.
.
bion, car c'est. dans sa consommation qu'un bien réalise sa
plus-,"
. .
..value, ce qui est donc un'moment de la production puisque
cel--
.
.~le-ci est l'acquisition de plus-yalue par une chose.
La distribution :tl' est pas un'e sphère, auton'bme à côté
.
et en dehors de la production. "Les rapports et les ,mode~~e
distribution appara~ssent donc simplement comme l'en~rs des
agents~de
production. ,,16 Ainsi celui qui "participe" à la-PrO-. ~ ~ ~ .. _-~~._~---;_ .. \"... .... ~, , , , , , \ ,. , -1 ., !
·1
1(
, \
..
'.
.(.
• c ' "..
.
""
____ .~ __ ._A_._._' ____ ,_.~ ___ ~ _duction,avec du capital, tire un profit en fonction de ce capi-tal, alors que celui qui participe en vendant sa force de
tra-~
vail, ne reçoit qu'un salaire. On voit bien que c'est la
pro-duction qui ~on seulement détermine ce qui sera distribué, mais
f ~
aussi comment cela sera distribué. Par exemple, la
.
rent~fon-cière ne sàurait exister sans propriété privée de la terre. La
dis.tributi~tl·
ne peu,t déJermi?er la production sous~étexte
qu' el3..e .} '9~ganis e et que la plâce de l' indi vidu \-dans la
produc-.. - <fi' - \.
tio~r ést; issue de la distribution du capital. Une telle aîfir-maticn oublie que la distribution capitaliste présuppose
l'exis-,tenc~ d'une produçtion reposant sur le salariat et le capital,
\
dont les conditions son:t issues de la période d'accumulation
17
JI <primitive du capital.
C'ependant 7 il ne faut pas dissocier la distribution de
la pFQduction. ~Sans distribution il ne peut y avoir de
produc-• ,.of ...
" tion; car, c'est la distributio'n qui affecte les ressources qu:i,.
..
. "
..
..
,
y ~ont impliquées; autant pour le capital ~~e pour les
matiè-res premièmatiè-res et _J,.es
prolétair~~:
'18 .En ce qui concerne l'échange, nul besoin de résumer Marx: ,
,
, "Dans la mesure, où l' é'change n'est q<1!l'un facteur
servant d'interm~didire entre la production et la
Qistribution qu'elle détermine, ainsi que la
consom-.matiop; dans la m~sure d'autre part où cette
derniè-re apparaît' elle même un facteur de la production,
. i'~change est manifestement aussi inclus dans cette
dernière." 19
.,
, .-.
.
Pour .co~cltire" sur cette discussion des relations entre
prbduction consommation, distribution et échange, sous la
! ...
!
- ---1 -"J(""'._~-' --,p.", .. ! 11
\
l ~ l ~,
1 ,1 j ~ f " i
(
• • t . . . . Il"IIW .. _ _ r, ,domination de la production, laisso~s la parole
à
Marx:, '''Le résultat auquel nous arrivons n'est pas que
la production, la distribution, l'échange, la
con-sommati~n sont identiques, mais qu'ils sont tou~
membres d'une totalité, différente au sein d'une unité. La production déborde aussi bien son pro-pre cadre dans la détermination antithétique
d'el-le-même que les autres moment$. C'est
à
partird'elle que recommence sans cesse le procès. Il va
de soi qu'échanges et consommation ne peuvent ê~re
J
e.moment qui reco~vre les autres. Il en est demê-e dmê-e la distPibution mê-en tant qumê-e distribution dmê-es produits. Mais en tant que distribution des agents -de production, elle,est elle-même un moment de la
production. Une production déterminée détermine
donc une consommation, une distribution, un éch~nge
déterminés, les rapports déterminés gue ces
diffé-rents moments ont 'entre eux."
20 -_
: 4 t
Des erreurs se produisent lorsque cette interprétation,
n'est pas sui vie. "Donnons-en quelques illustrations'- Si seuls
les rapports présents dans la production sous sa forme stricto
sensu 21 sont
consi~~s,
comment faire ladiffér~nce
entre~n
capitaliste
rentier~u
un travailleur pensionné, qui tous deuxvivent sans travailler? Dans le cas où seul les rapports
d'ex-ploitation s~nt considérés, les sociétés sans exploitation
is-sues des rapports de production seraient donc inexistantes. On
he peut pas dire que l'absence de rapports d'exploitation est
aussi significative que ~a présence de ceux-ci, et qu'une
struc-ture de pro~uction peut être extrapolée à partir du fait qu'il
n'y ait pas d'exploitation. Il serait alors impossible de
dé-f'
,t~rminer si une formation économique et sociale relève du
com-,
-munisme primitif ou avancé, sans faire référence au niveau de développ'ement des forces productives, partant, d'étudier la production. De plus, il est impropre de dire que la
premiè-i
•
\
1
..r-- -- .---.---
.1 "'" 15. 1 ~' 1(
)\
(-r~ étape consiste à examiner les rapports d'exploitation, car
pour parler d'eux, il faut d'abord avoir déterminé les rapports de production, au sens strict, et de distribution, puisque
l'ap-r..
,propriati?n ne devient exploitation que ~s ia-disproportion
au travail fourni.
Puisque nous avons défini ce que nous entendons par
production, c'est-à-dire que nous avons spécifié la sphère des
.
relations de production, nous pouvons alors -déterminer les élé-ments des différents types de relation.
Selon Marx, le processus de production voit
l'inter-ac-tion de trois, éléments: "1: l'activité personnelle de l'homme,
i.e.: le travail lui-même. 2: l'objet sur lequel ce travail
a-gi t. .3: moyen par lequel il aa-git." 22 Regardons plus précisé-ment ce qui compose ces trois éléprécisé-ments.
Le trav~, c'est l'implication de l'homme dans la trans-formation des_propriétés de l'objet (que cette transtrans-formation
fonc~ionne ou non).
L'objet, cela ne fait aucun doute, est la matière ou le matériel (matière transformée) sur lequel le travail agit, com-me la terre du cultivateur, l'argile du potier, la barre de mé-tal du forgeron, le tissu du tailleur, etc ••• Le produit ini-tial, une fois transformé par le travail, reste, même'à l'état' de produit "fini", dans cette catégorie.
Le rôle du moyen'par lequel agit l'homme, dans le
pro-cès de travail, est précisé par Marx dans la cita~ion ~uivante:
"Le moyen de travail est une chose ou un ensemble
de choses~ue l'homme interpose entre lui et l'objet
! 1 1 , iy 1 1 1
l
l , , > 1(
,.~ ~-~---_' ___ "I_" _ _ _ _ - _______________ ifA .. _ , _ . . . . _ _ _ ..-~ ... _.,..,.,_»
. de son travail comme conducteur de son action. Il
se sert des propriétés mécaniques, physiques, chi-miques de certaines choses pour les faire agir com-me forces." 23
16
Par exemple, un tournevis est une chose, un métier à tisser ou une usine,-un ensemble de choses qui ont-des proprié-tés physiques et mécaniques et les utilisent _au même titre qu'
un solvant utilise ses propriétés chimiques, pour agir sur l'ob-...
jet.
Nous pouvons maintenant identifier les rapports de pro-.duction comme les Fapports qui s'établissent entre le sujet et
les moyens de travail; ceux (médiatisés par le moyen) prenant place entre le sujet et l'bbjet du travail; de même que ceux prenant place entre les différentes parties du sujet. C'est par l'existence de dii'fére.ntes relations entre le sujet et
l'objet et/ou le moyen que le sujet se retrouve divi~é en
~ar-•
ties, que l'on appelle classes. Ces rapports s'établissent
durant la production, (sens large) elle-même déte~inée
d'u-ne façon déjà mentionnée. 25 Si l'on veut maintenant identifier
les rapports non pl~,$ par leurs "lieux" (c'à-dire qu'
est-ce qui est en rapport) mais par leurs types, nous pouvons dire que les rapports de production sont: Qui possède et qui travail-le (si possession et/ou travail il ya) •
. Cet~e ViSiO~~ rôle des rapports de production ainsi
définie pour établir la spécificité d'un MdP (vision coni'orme
à Marx), corrobore les positions des tenants du MPA qui
s'op-posent
à
toute t€ntative de nier l'existence du MPA en Afriqueau nom de l'absence .qu'on y constate parfois de certains traits
1 1
,
1
\
•
,.
(
----~:---~,~-
---___ '_._l. ___
~d~ts "essentiels" qu'on retrouve en Egypte ou en Mésopotamie. Ain-si que le dit J. Suret-Canale:
"On ne saurait définir un mode de production que par les rapports de production eux-mêmes ;.
correspon-17
, dant
à
un degr~ de développement déterminé (des)for-ces productives matérielles" (Marx) et non par des tttrai ts" relevant des sphères les plus di verses de
la réalité sociale et notamment des superstructures[.~~
qui certes sont en correspondancesr.)avec des rapports( .•
J
peuvent fournir des indices précieux pour juger de l'é-tat de ces rapports, mais n'en constituent jamais l'es-sence." 26
Abordons
mainten~laqUestion
des forces productivesainsi que leurs développements. Ce point est important, car le ~iveau de développement des forces productives est
indisso-ciable des rapports de production. Avant d'expliquer leurs
liens avec les RdP, précisons les notions de forces
producti-'(
ves et de développement. -r
Par forces productives, j'entends les composantes de la production: le sujet, l'objet, ,le moyen et les rapports qui les lient. 27 On peut les appeler forces (éléments dynamiques)
justement parce qu'on peut voir des niveaux de~développement;
c'ést~-dire des capacités de produire plus ou moins de pro:
dUits,l-ae plus ou '~
-,
.
~oins'·grande
qualité, et plus ou moinsdi-versifiés. ·Le lien étroit entre le développement des forces
productives et des rapports de production provient d~ fait
que les FP prennent part à la genèse de RdP, fait d'eux un
é-lément de la définition du MdP. D'abor'd, comment les FP
sant-é
elles impliquées dans la genèse des RdP?
Cet.te intervention des forces productives dans la
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nèse d'un MdP est exprimée par Marx de la façon suivante:
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"Pour ne pas perdre les fruits de la civilisation,
le's hommes sont forcés, du~ moment où le mode de leur
commerce ne correspond plus aux forces productives
acquises, de changer toutes leurs formes socialesa
tradîtionnelles. Je pren~ le mot commerce ici dans
le sens le plus génér~ •. ~ Ainsi les formes
économi-ques sous lesquelles les ~ommes produisent,
consom-ment, échangent sontttransitoires· et historiques. Avec de nouvelles facultés productrices acquises. Les hommes changent leur mode de production, et a-vec le mode de production ils changent tous les
rap-port~ économiques qui n'ont été que des relations nécessaires de ce mode de production déterminée." 28
"L'(rsqu' elle es~" devenue
à
un certain degré dematu-rité, cette forme historique donnée est dépouillée,
pour faire place à une forme su~érieure. On voit
que le moment d'une crise de ce genre est venu,
lors-que s'approfondissent la contradict~on et l'opposition
entre les rapports de distrioution, partant l'aspect historique défini des rapports de production corres-pondant et les forces productives. La capacité de produire et le développement de leurs agents. 29 Le développement matériel de la production et sa forme
sociale entrent alors en çonfli t." 30 31
En déterminant la' possibilité d
'ob~enir
une productionsupplémentaire par l'adoption de nouveaux procès de travail, le développement des forces productives incite au changement, qui en amenant parfois une nouvelle division du travail, amène un
nouveau MdP. Il est important de noter qu'il n'y a pas
d'auto-matisme. Ce p' est pas parce qus,..la possibilité d'un nouveau
MdP existe qu '~il doi té'automatiquement exister. C'est le sujet
qui organise, en fonction des rapports de force, où, -ce qui
re-vient au même, en fonction du développement de leurs agents.
Ainsi, la transformation de la l1lanufacture ,
,
à
la machinbfact.ure,.1
sujet des chapitres XIV et XV du Tome l du Capital, montré
com-ment la centralisation du t~avail (déjà avantageuse) était rendue
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nécessaire par les machines, ce qui ~mpliquait la destruction
du ~ien"ancien qui unissait les paysans à la terre €t un
af-frontement entre ceux dont la richesse reposait sur ce lien et ce~ qui ~vaient besoin de son abolition pour' profiter des
1
nouvelles opportunités de richesses.
Le 1iveau de d~veloppement dès
FP
est indissociabledes Rapports\de production dans l'identificati~ d'u~ MdP, car
là où les
Rd~
sont identiques, leurposit~on
relative dans "l'é-\ ""\
chelle du développement historique" permet de les différencier: o~
tel le communisme ~rimitif et le communisme avancé.
"
Le niveau de développement des forces productives peut être aussi utile lorsqu'il faut déterminer les classes en pré-senqe et leurs intérêts objectifs. Cet' aspect n'est cependant pas un élément de ce chapitre, et sera étudié plus loin lors-qu'il sera 9,uestion de la relation entre' le MdP. spécifi,que
.'
(RdP spécifique à un niveau de développement des iP) et la
..
formation socio~économique.
Avant ·de passer au chapitre suivant, il faut parler'
de la "nature~ en tant que force productive. La nécessité
'd'être explicite sur ce sujet provient de l'emphase que prend dans les sociétés peu développées technologiquement,
l'inter-p
vention naturelle dans la détermination des possibilités de telles sociétés.
Il faut d'abord admettre que la "nature" est une
for-ce productive. La "nature" représente des FP "données
spon-'>
tanément indépendantes" de l 'homme, telles que ses caractéristi-'
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1 ( ) " 1 1 1 , , , .. ~"----'-'-. . --
._---ques physi._---ques ou celles de son
enVironnem~nt32
avant qu'ilne tente (éventuellement) de les transformer; ,et qui po~ent
des limites à leurs transformations, limites qui sont repous-sées à l'aide du dévelgppement d'autres forces productives. Cependant, la vision d'un déterminisme naturel qui fixerait les RdP est erronnée. Même dans le cas de "l'asiatisme" où
on a voulu rendre, les trava~ hydrauliques responsables des
RdP, puisqu'ils étaient responsables de la présence de l'état et de son type d'intervention économique, il est impossible,
à l'examen de la correspondance de Marx et Engels
à
cesujet~3
--t.
de croire que le sujet de la production ne porte pas la res-ponsabilité de l'organisation de la production. Certes, cel-le-ci sera dans les limites des possibilités offertes par les
t'P m'l-térielles et tendra vers l'utilisation ma:cimum des Iii'?
(notamment matérielles) disponibles 1 mais nulle organisation
du sujet n'est fixée sans intervention du sujet. Tokei con-clu l'étude de cette correspondanc e en soulignant que les dif-férentes causes indiquées par Marx "représentent conjointement
)
.
~4.,.. non pas une condition première géographique, mais historique."
Le,s detq causes principales de la forme : ... du
MF
A en Inde,se-~
raient selon Marx: la faiblesse des communautés agricoles qui
rend le gouve~n~rnent central 'nécessaire à l'entrepris~ de granès
travaux et, l'
immensit~
du territoire.35 Les grands 'tFavaux nesous-entendent pas, dans le contexte, des travaux hydrauliques.
Dans le second chapitre, je d~finirai la relation entre
Mode de production et Formation socio-économique.
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