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Le regime seigneurial dans le developpement socio-économique du Canada colonial /

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Texte intégral

(1)

-.

..

LE REGIt-lE SEIGNEURIAL DANS

I.E OOVELOppml3NT 'SOCIO-ECO- . NOMIQUE -DU CANAl)t\ COLONIAL

pa:p Richard

11 JOlvM

, '

Soumis

pour remplir

partiel-lement les conditions d 'obtcn-

.

. ,tion du diplôme de 'Maîtrise au département

de

.~oc~olog~èldc l'Uliversit6 ~tGill. M:>ntr6~1, 1975. R'ICHARO THOMAS

1976

'* -- 4 l '

.

'"

'"

,

(2)

/

/ LE REGIME SEIGNEURIAL

..

"

.

...

,

"''!''f:~"'<Ifi.l~'''- '~''',,'" :.~.~ ... "" " . 4 _ 4

-

,

-(

R. Thomas M.A. /

"

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(3)

/ \ \

majeur

/ ~

\

, 1 j

1

1 1

/\

\

scignieu

deS\in

titu~ions

xpérience\co anis trice

fra~ça'se

eh

d.L'

instit~ti

n

~ ~e ~lUS su~ê

u

à

la

e ùe 1.160.\ Elle

~e_ ~t abOli~

q e t;rd ct te

dis

sàrt~tion

a pour obj e\ d'

étu-ature

de 1\

in~titution~eigneU\ia

e et

de

fonctionnemenL qui

de

son

existence~'1

1\11e propose

\

sur l'abolition du régime en 1 54.

...

~

... '-

~,.

pc5tir,de

faj.re,

la'

perspe

ti e

\

omie

,JJlond~'ale

comme

uni

té d\an

-. \ . \

SI

une

'C\i~ique

des

~thèse\

_

/I(

6e

proposèr un, interpréf\t

o~

:~

,

.).'. \

, / o

-..

l ' 1 / , / ;' ;'

/

/ .', , 1

/

1 f / '

.1

(4)

'i ( ; \ 1 ) 1 1 1 /

.

J '

+'

\

J" , :

'"

"

ABSTRACT'

...

'.

~he

séignicuriaf

r~girne

was one of the major

insti-",;J

, & ,.

tutions of the French colonial

ex~e~ience

in, North

Ameri-a. But the regirne aiso sUTvived the Conquest of

1760.

lt

., ,

abolished

~ly

late

in the nineteenth century.

~he

C~

of'this dissertation is' to analyse the role and

na-'of the

se~gnieur-ial

ihstitytio.n. and the evolution of

'1)\

, '

ncti~nrting

rn6dalities which characterize it trom

study

e the

!'wo-rl

the abolition. It also

propo~es a

new

15

on the abolition of the regirne in

'1854.

The

.. ; , , " , , '>:' ' •

licitl~

uses the perspective

of

dependen~e

and

. . . . 1 l , '

s~em as the urii t of I~na~ys is.

ThiS. permits .

df ~he

trtditional Interpretations of the sub-'

\ 1 l ,

ject and

tD

propose

an alternative interpr\tation.

~ ".

3 Z

1

t

i - , - 1

(5)

-,

" , "

.

..

" , t PREFACE

. Le texte qui sui t sc veut une atude pionnière ~u r.égime seigneurial des débuts , il son abol'ition, dans la perspective' de l'économie mondiale et

.

'~

de la dépen.d~cc., En Wl, sens on peurrait dire, que cette institution a été

. relativement "sur~étudi~:c" par 1cis . spécialistes de diverses oranches des sclC'nces sociales, par l':lpport

à

d'autres institutions de l'époque c010-11Ï':11e. ~nis jamais la pcrspeÇ.tiv~ de l'économie mondiale et de la d6pCli-dance ne semble avoir été prise comme point de départ de l'analyse. C'est

'\.-\ pour cordgcr cette laclII!e qui nous semble fondamentale que nous avons

en-\

.

trepris des recherches. ,qui on~ abouti

à

ce texte. Nous sommes conscient,

"

d'être tmcore loin du but que nous nous étions fixé initialement et de ~

d

son 'cZlractère incomplet. permettront peut-être çe

Des recherc~s rutures plus approfondies nous

corriger

cert.a~

d'entre elles.

'"

\

\

Quels qu' en soien~ 'les défauts, l'auteur en' asswne

,i

'entière rCspOJil-:(sabilifé. ~'ânt aux: qualité"s ~u'On lui reconnaHra peut-etre 1 nous vou- \

Ions souligner que nos professeurs

J.

W~lleTstein et

P.

Enrensaft n'y sont

1 • •

point étrangers. Il~ ont su, tout en nous laissant une liberté ~ornplètet

nous apport~r ~es encouragements et des points de vue cri<tiqups de premipre importance pOlir ln poursuite de notre tra.vail. Nous voulons donc ,profiter ~,

" v •

de cette ?Ceasion ~ur leur adresser nos remerciements les'plus'sincèr~ et souligner,notre dette envers eux.

..J ' \

\

+.

---<

~ t, ':2"~' ...-' -:----~-.!-.

,

.

.

.

(6)

~--=---~

...

-.~

-

--.-._-.

.

- ---y,0C-S--1:0utes

T('~~ ~ coùIeli~s

et qUI" ên

médine"

Tes

ron;r111:6s-particul ière.s. C'

~st-cOiMiè~-un-.ét~f

pnrtiellller

_qui

dé-d ----

-. tenninç le poi

os

spécif,ique de toutes

l~s··lornre~·

cl'

exis-tence qui

y

font saillie."

(Karl

Marx, "Contrj but ion

à

la'

Cr~

tique

de

l'Economie

,

Polittgue",

Ed. So~

Paris,

1957, p. l70-71.)

Il. , _ - - - _ _ _ _ _ _ ~ ~ ______

~~

_ ~ _ _ _ L _ _ _ ~ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

--" ,On

parvient

.1

ln

connaissance scicn.tii;'ique en 6laborant

ct

en analysant

ùes ''modèles'' représentatifs ÙC'certuins "

'sécteurs ou

de

ce~·tains

aspects' de la

réa~i16

étudiée. 'Le

but

de

c~s

mocièles n'est pas

de

relj.l~e{?t.ota1emcnt

la

réa-lité

en intégrant tous.

,§.cs-,élémêrfts

dàns,

le~rs

dimensionS

et

lelg.S-

~tfo~s-

exactes,- mais plutOt d'isoler les

fac---=-==~ Il.

________ ---..0""-0" -te~rs décisifs,

rendant ainsi

~es

facteurs suscepti91es d'une

étude exhaustive.

On

élimine ce qui

n'~st

pas essentiel, on

\ .

efface

le.

secondai re

pour

obt.~ir une v~J.9D.,elaifé'

du

pr,in-.cipalt:·,~'tlgrnndit

pour

~~~'îore:r ~~rt6e'et

la

p'r6cision

. de

Ilfs~vatj{)I~.

" Un'niodèle

e~6cessairement

itréaliste

-.: :1lU

~hS',

be'Plus

ordinairi--d6êe'

terme.' CependlJilt, ct

-c~ci:

p06t

paraitre paradoxàl, 'si un

te,l

mod~le

est

':biel1

fai~, i~

l ' " ,

perm~ttTa de

saisir

la

réalité."

-~

Paul, A. Baran

~t

Paul M. 5weezy,t

~

'Le' Cnpi

talisme

~r~Pifisrè'.!1'--.. l 'Maspéro, 1970,

page 33.

? • . RJhZ1 _ Rait. .-œœsi&:œtabiJ .

"

j

(7)

--a

-

..

TABLE DES MI\TIERES . ;

~

~

,~

~.

PR[F,'Cl; ---.---~-.. --- ii

I.~ Tnt 1 nduct ion: I.e n0veloppement Socià-Economique du Canaùa à.

l 'l'poqUl' du 1'-](,l'C<1nt llismc et la Question ùu Régime

Scignell-ri~l ' l

A. Tlltcrpr0taUolls Ju Régime' Seigneurial" et

Hod~les

de Déve-',

10flP(,J11~nt Socio-I:conomiqllc Globa~' ... --- ..

---7---tt'

- 1

• l , ' "

1. Ln Thèse du I:é'odalisme ---.---~- .• ' l 2. La Thèse du Système dé Peuplement ou de Colonisation 3 Il. Not rc Jntc:rprét .It ion et ses Fondements

;.---J. Développement National et

Système'

r-bndial ---2. Quelques Caractérist iques Fondame

~bndialc à l' Ag~ du ~k:!r~me --- .. --- 8

.

---3: Le Canada ;\ ,t~lipôqué Mercantiliste: Une -Fonnation

Sodo-Economique Pérjphérique et Dépendante

--"7---

1~ -'

4. Le Régime Seigneurial: Un Instrument Institutionnel ~/ . : Service de l' ,\ccurnulatioll du Capital. --:---/":"-,;;;;::--- 20

"! ~ //~ ,'~

.

N

//-

\

1 otes ---~~---~'

23

,\.

.

,

!

/,,/,/

\ 1 ' I / , I t

\ il.

~

Le Régime Seigncürial et

l'Econom~;ouTrures

(1608-i79Ü:,

, Un Instrument Instl tutionne~" ~ervice de l JAccunvlation t-br-

J

\

cantU Ï"ste du Capital à 1 ripMrie, \ 31

J • .. \

..

Introduction

.----?

/ ' ---.---~---~ 31 / / . , A.

~=!f~~.:~-~~~::~:~~~:-~:-~~::~:~:::-~:-~~~:~~~:~~~.;- \~\3

/ /

.

/ , .. '

.

. / 1. Des Débuts él l'Epoque de '·Jean Talon --- 33

,~ , \

2. De Talon

à

ln Chut~ de la Nouveile-France'(l665-1760) --- 40 1

B. Les Néécssités de l 'ft9z~unrulation du Capital et les M:>daUtés de Fonctionncmeot ~u Régime Seigneurial - .... --- 49

_ l '

C.

La,rcrpetuatioR

du

R~gime

Seigneurial Après la

Conqu~te ---- 62 \ Conclusion ---;-,-~-.:.-.. ---.:.--- --- 67 Notes ---... ---... ---•. ---~ .... --- 70 ·1

1

.j

(8)

--,t

\

'l\~'''~_ - ~ ... '1 ~ .'- ,.4. '%i<'r .. ~ ,

III. 1.:\ (~Il'S! ion du Régi1Ue Seigneurial dans"fe Bas-Conndn

XIX" Sit'ck: ~\Iestiol\ Nationalel AccUI1U1ation du Capita

ct Survie de 1 'Il1!'titution 82

---~---Int roùuct ion -- --- 82 A. 1.('" Gr:II1(1s Ch:lJ1g,cl,lC'tlts StructUl'aux de la Fin .du XVIIIe

·du Début du XIXc ,L,ièclcs :--- 83

H. I.e. l'onctlonncrncllt du Régime Seigneurial au

Xlxé

Siècle:

C]nsscs Socinles

---

t't Question Nationale ---.--- 83

---~

- 96

IV. l.'AholJtion d~1 RégIme Seigneurial: Une Nouvelle Hypothèse _ _ +\

Introduction

-j---~---'I"---A. Les lJisto~·J('l1S ct l'Abolition du Régime Seigneurial ---:1 . B. Notrc Intcrpr6tntion et ses Fondements --- .. -,--10

.

., \ Conclusion ---:..---:---112 , b , l ' \ \ Notcs ---:---' ---~-115 CONCLUS WN ŒNERALE 117 BlnJ.IOGRAPIIIE .,

.

---.---~---~- ---~~r_~---•

..

,

_'J. .1 " , /

.

' ,

(9)

..

l

,

.

INfROnUCTION: LE DEVELOPPEHM SOCIo-ECQ., 1\D?-l Qlm DU Ci\NADA AL' EP~ DU ?-ERCJ\Nl'I-LIS ~J.: ET U\ QutSTION DU RE.a ~E SEHNEURIAL

,

; q

-Dans 1<.' présent chapitre, nous présentons assez brièvement les diver-ses interprét :ltions du régime seigneurial au Canada que nous ont ~ fourni des

"

généra tions successives d' historiens de tend~ces idéologiques différentes. En delLxlèlllC' lieu, nous 'tenterons de montrer les liens qui existent entre ces interprétations et les tentatives plus générales ayant pour but d'expliquer

,

.

le développdncnt socio-économique global de la colonie pendant la période mercélntiliste. Cefte période va de la découverte

l'effo~drement

du vieil

~ire coloniLll t1nglais autour de 1846. Nous entendo,ns ensui te présenter

notre

propre interprétation de

question, après en avoir établi les. fonde-, ments,

c'

cst~ù-dire le modèle de développ~ent global sur lequel elle

s'

ap-puie.

A.

Inte~rét~tions du R6gime Seigneurial ct ~bdè­

les

c

Développement socio-Uconom'iquc . dobal. 1.

-4

Thès~ du Féodalisme

Des historiens de diverses allégeanccs'dfit proposé différentes intcr-prétations du régime sciglleurial au Canada.

,

-~ne première catégorie d'a~teuts, cet-tâins' libéraux, certains

nationa-listes canadiens-frança~s conservateurs et 'certains'marxistes, y ont vu un9 institution féodale. Les intcypr6tations ihdivlduclles diffèrent, on s'en

~ d~utel

sur des points'de détails qui prennent souvènt unè certaine

importan-ce.

NouS

po,uv()ns~~rire.>lue

'lieu de leurs différences se situe

(10)

-t--~

2

-,surtout ~l\llllVCall ùe la '~nodéràtion" ou de "l'extrémisme" de leur appré-ciat ion de' ((; "féodalismc", s'il nous est pernlÎs d' employcr ce loangage métüpho·f l'lue.

Ain.., i , 'certains nous parleront de féodalisme "soupl.e", d'autres de féoù;'l1 i sme "théorique", d'autres encore de féodalisme "primitif", cl' autres enfin de f0\lt1,ilisme au sens "strict" ou' Itlarge" de ce tenne, possédant plus ou moins de nuances par rapport

à

la féocfulité fraJ}çaise, -etc (1)

\~

Quoj qu'il puisse en être" qu

'11

noUS suffise ici de ~ remarquer qu'à . cette· interpré'tation du régime seigneurial on peut rattacher les noms des'

auteurs suivants: G.' Frégault (2), F. OUellet '{3), D. Creighton (4), W. B.

r-HlIlro (5),

i\.R.

~'. LO\~cr (6), J.P. Wallqt' (7), L. Dechêne (8), L. Groolx (9), , ,

le géogr<lphe, R.C. !larris (10),. etc (11).

s.n.

Ryerson (12J. qui base son

iJlterprét~ltion sur lIDC analyse marxiste gén~ralement identifiée COITUl1e

"orfo-• ,

doJtC", 'parce que dominante, arrive

à

la même conclusion que les auteurs

ci-r •

dessus.

Ramenée

à

son pi.us petit dénominateùr COJl1nlUl, 0 cette interprétation du

.

.

1 ~ '! ..

régime seigneurial peut se r~sumer comme suit :'c'est encore le féodalisme qui caractérise la France de l'époque de' la colonisation

du

Canada. Parce

\ "

p .

que 1@ métropole a tendance'

à

rep~oduir& 'dans ses colonies ses propres

ins-1 , ,

titutions J elle

y

exportera donc des institutions féodal~s. D

1

s d~ffércnces

do points <;le vrIes jaillissent entre les auteurs eR ce qui concerne la

qucs-, 1) \ r

-

.

tion de l'adaptation relative ou de l' inadàptation de cette institution

féo-dale • Certains

y

perçoiv~nt un~ in5t~~adaP~ée

au

no~cl

environnement

nord-am6ricain subissant néanmoins l'~act de celui-ci g6ographic, 6conomic

;r :

,

"

.

.

.

(11)

-

l-,

t''r. v j,

, , '.

...

3

-co}on1n]<.:5, vOlsinage unp,lais et amérindien, etc. (13). D'autres (14)

.

.

sout iC/1JlC'1lt le contraire et considèrent

,1.7.

régime come urie survivance

illut ile ct 6Clll ombrante. /

,

Qu'ils le reCOJUl,llss~nt de façon ~xp,~icite ?u que cela ne soit qu 1 jmpllc l te dans leqrs, t~~tes 1 cette catégorie d'auteurs considèrent

"

ln co10n1 C cal1Jùienric comme une sociét6 dualiste au sein de laquelle

exjstent dClLX 'secteurs pl1JS .ou moins bien délimités ; un secteur relaL

, ln \

t i veinent moJenle, celui du commerce' des fourrures Ou commerce général

, , '

-.,~ cnt TC la métropole et sa colonie ; celui de liagricul turc dominée par

des insu tutions féodales. Ces secteurs n'ont supposément que très

peul

ou pJS de rapports entre C'LLX et ne participent pas du

m~e·;''univers''(14).

Bien sOr~. certams/ auteurs plus prudents ou mieux inFormés

.

,

(15) ont dé-cotNert que les r~lation5 entre les' "deux" écol;lanies étaient plus

fré-quentes ct soliùes qu'on J'avait d'abord cru. Mlis ces constatations n'ont pas llJJlC~ de révision de fonds de l'intetpr6tation générale.

A remarque:r

en

tenninant cette section que 'c'est avant tout , parc~ que le surplus (i.e. eXfédent de la produc~ion sur Ja consonma~jon néces-saire pour assurer la recQnstitution de la f~rce de travail des censitai-' res que s'apprp:ie \e Seigneur)'

~st approp;·ié.~r ~~ie. d~ ~it

ct non pas

,

Cil vertu do r~pports marchands, au sein du régime' seigneurial, que ces

au-1 (~, 1

-rJt

• h'" •

't ,,: ....

:~~

tcurs le , con~idèrent comme féodal.

,-•

:: 2. La Thèse' du Système de Peuplcrne1nt

Ott

de

COlonifa'tio~.

:e>

'

.

!'

.. La dcuxiàne

-catégoti~

d'historiens -constitue

~ regToûp~cnt

moirts 1

(12)

s ,; . ;

-

.

-, \ 1 ":;; ~'I"'" "'"'. ,.'!.~""'I v ~~~r<'

-4-t

"hét6rogènc" que la précédente, Elle maintient, au delà des nuances

in--...

"

.

dividuellcs, -que le régime s-eigneurial, loin d'être lUlC institution féo-dale, fut simplement un système de peuplement ~u de colonisation et que

les seigneurs ne furlmt p~IS des aristocrates puissants,mais des agènt~

,

\

.

. '

~

de pcuplement •. Les différences entre les auteurs 'de cette del1:-,<ième

caté-- l'" J

• 1 Il " 1 ~

goric ticrulcnt. daî'fS ~ qUc'süon de "1' impoitance du régime seigneutial :. /

au sein de 13 société coloniale '~ (16). Certaihs' le considèrent COlllTlC

,

le fondement de l'organisa t ion. sociale 1 éconanique et militaire de la

co-lonie ; cl 1 aut res pcnsc11t qu'il n'a eu que 1 peu d t'~portance dans 1-'

évolu-tion de la société sous le régime français,

Les principau.x noms qu'on peut inclure dans cette- -catégorie sont •

,

ceux de ]-.1. Trudcl (17), ]\', Séguin (18), G. Frégaul t (19) dhns ses écrits' les plu§ récents, C. Nish (20),

Ces auteurs acceptC'nt, eux aussi, généralement la "supposée tendan-ce ~ la reproduction des institutions métropolitaines" dans les colonies

(21), Ils nient la

thèse

ùu

féodalisme

en alléguant

que'lesrse~gneurs

canadiens n'avaient pas les pouvoirs féodaux europécn,s (dom1m.D1l plenum) et ne sont que les "fjdéicOImds" ou agents du Roi de" France. D'autrc~ 'insis-tent quc. les seigneuries furent conCédées souvent

à

des conmerçants et qu'on ne pourra'it pas fairc' de ceux-ci et des sei'gneurs deux classes dis-tinctes. (22)

'.

A la basc de cette scconde in~~!'Pr6tittion nJ)us retrouvons la ''vision'' __ ~ . (23) nationaliste QU enc:ore l'

in~eZ;~~tation "r~visioJ1histe J)é~rôn~iiste'"

~ " ~

--

-:~ -

.--:

:----

-

-

--

,.

(13)

-1

, ..

~ '1~~ ~"~:t ~" r"'W'~"":" IItIJ~P~fi';t:~i"/'i-"'J~'."'-«:'t .~,,~:t~JI"~\~~~I~~'~~-;r'~. 1 1 ,

-5--j ,

"\

la NouveJle-Fr:lI1cc sc développait comne

me

c9lonie "nonnale" (i.e.

con+-i

.

me les Treize Colonics~l\éricain,es). Une ,bourgeoisie nationale y

exis-t

tait. Elle dominait le dé~eloppement socio-économique de la colonie.

1 1 / ~ ,1 ,1 1 !

i

;' 1"1 1 1 •

"

1 ,1 Il

li

1]

N'cOt été de

ia

conquête ,mglaise,- le développement socio-éconcmique de la Nouve) 1c-) rance a.urait reproduit 1 'exp~rience "nonnale américaine" ct permis ti 1.1 cOlonic' de se développer ''nonnalement'' corrme nation indé-PQndontc, sc séparant éventuellement de la métropole (25). Nous criti-querons plus

l~~cettc

.

position

na~ve

autant qu'idéalïstc·,..qui n'apparaît, .

, \

• que corrunc lUlC vers ion moderne de' 1 'histoire du Canada "des curés",

tradition--

-nellCJllC'ht rJiscignée au Canada fl'ançajs.

...

B. Notre Tnterprétation ct ses Fonùements

- t

Aussi paradoxal (26) que cela puisse sentl'ér, ces différentes inter-pr6tations du régime seiglleurial procèdent d'une. 'cc:mnunÇl démarche. En cffet tous ces auteurs tirent luurs conclusions/de 1 "observation des caractères 1

,

-..

, /

"généralelllcnC' associés ~ll f~odalis~'/ La grande diff6rénce entre les tenants

.-du féodalisme en Nouvelle-France et ceux .que, pour

,les

fins, du pr~sqnt textc~

, 1

nous désignerons cOlTDne leurs adjersaires;, qui affinnent sa ''nçm-existence'', vient d'une perspective dHf,érente malgrê que leur proBlématique de base soit

conmune. )

1.'

" I d , 1 •

1

/

l ' Le.s

pronier~finncnt

l

'~.

e basant surtout

L-~~-1er

ormes • prend l'

appropr~

tian du ,surpl!",

a~

sein, du régime

seigneu-i

rial : quint lods êt ventes, cotv6es, banalités _ ,etc, ou encore sur les in ..

,

p

tcnt ions '. ppos'Ses qui ont poussé la m6tropole à,lJDplanter le régime, i'

au··

Ilela

1 do 'son onctionnement daJl!i la praUque. ,JAs sec.onds nient l:' exist;ence du

f~o-Î

il

1

_____

1 - -_ _ _ _ _

,

(14)

••

o

6

-dalBm~ en 1\ouvclle-Frnnce en se basant largement sur ce fonctiOJmernent

, ,

.

dans la pratique dans le contextè colonial : i l existe des différences

' l ,

entrc les pouvoirs, droits, \~tc, des seigneurs et.censitaires coloniaux et mét ropoi it.:1ins (27) ; l'environnement nord-amtiricain change jusqu'à

1<:1

nature <.lu régime seigneurial français qui se transfonne dans la co10-nie en, un nOllveau type institutionnel (28). Il apparaît curieux de voir c'ornmcnt ccrt':UllS auteurs de cette de~ième catégorie évaluent souvent les "mérj tc,s" ou l' imPo-rtancc)u régime seigneurial ''pour lui-même" en l'iso-lant plus' ou moins de la totalité socio-êconomique coloniale (29).

Nous pensons que la dématcht=; coomune

à

toutes les tendances histo- ,

-

\

.

riogrllphiques ci-h':1Ut, de déduire l'existence ou la non-existence du

féo-.

.

dnlisl1Ic cn 'Nouvelle-France, à l'époque étudiée, en se basant sur l'obser-vation ùe car':lctèrcs "généralement" associés au féodalisme. "cla'ssiquc"

c

'.

constitue unc erreur de la plus haute impOrtance. Cette erreur corranune a-mène c('s auteurs ~

cles

c.onslusions et des interprétat10ns fausses sur la réalité

dM

~évcloppement socio~é~onamique de la formation canadienne,avant . ct ,après 1854, date de l'abolition du régime seigneurial qu'ils interprè~

tant pour la plupart COOlllC marquant la fin de l'organisation sociale

féo-• ' - ' . , • 1

dale ou traditionne~le selon les auteurs et de toute façon

les

débuts de

l' or.canisation 'sociale ''moderne'',

c'

est-i·'dire capitaliste (30).

,

Cette erreur fondamentale consiste 'dans leur ,utilisation du

"tlllrri-.LJ1Il./.L ... , .... te PU explicite d 'analyse, ce qui

favo-rise

chez

la

plupart, sinon chez tous, la perpétuation.du mythe de l'exis~ tence

cl

'tp'le sociét6 "dualiste" (31). Nous entendo~ démontrer tout au

--:--lonc de

..

not~~' tèxte la fausseté de 1,,' ~terpré,tati~' "dualiste" du dévcl~

,

/

I~

(15)

~~~~~

... ____________________

~

____ --____

-,~----r-~---~---~~---~---~ , \

\

o

\

\

\-\

\

\

\

.,'

7

-,panc!1t soc J 1)'-éConollliquc de la -colonic canadiclu1C

à

-l'époque mcrcant1Vstc.

1. DévsloPJl~ent National et Système N5ndial

• • 1 , 1

\

Les prémisses qui fondent notre int~rprét~~~on sont toutes autres et

\

\(los conclusions, en conséquence, diff6rentes.

\

\

,

\

\ Il est maintenant clair que le "développement national" au sens ou

\ \ 1

'1

'i~éologic

libérale ou -plutôt ses savants apo{ogistes employaient-

c~tte

ex-\ . ,

.

pres~on

(32) cst

~c

conception de l'esprit

démenti~

Rar la réalit€

d~

dé-velopp'c;mcnt h istorîque moderne. Plus.~eurs auteurs ont en effet rédui t en

\

miettes \ la

..

thèsé du "développement national" et démontré que le territoire"

... '

-national

pc

constitu~ pas l'unité d'analyse 'appropriée pour l'étude du déve-loppement économique ct socia1 à l'époque moderne

Ci.

e. depuis la, [;in de la Renaissance) (33). L 'ooi t6 d' anlyse adéquate est l'économie mondiale qui é-merge au cours du "long sehième siècle" européen (34) pour se tr.ansfonner. plus tard,cn l'écOJ1omie mondial~ capital~ste.

Nous pouvons définir une éconcrnie mondiale ccmne

.

, 00 système 'Social

mon-tlial canprcnant des participants

à

systèmes politiques ct. culturels multiples, . mais au sein duquel existe une division du travail'~ique (35). Un système

so-.

cial est une entité au sein de laquelfe ,existe une division de travail _telle sont dépenda~~~ de 1.'.é~hange ~vec les autres sec-' '

e et ad~quate de leurs besoins vitaux de subsistanc~, de sécurité c,t de: plaisir (3~)·.,

" : t • i .1

/\

.(~--~

.

' ,

-:,-1

(16)

. / / /

.-...

Q

- 8 - v / 2 .

Ce qu'on

trouve

à la base

de la

colonisation. européenne

dans le

Nou-veau ~bndc, ;) partir du :XVIe sièclé, c',est l'exp~nsion du capital mercan~ tilistç a]]i0 aux pouvoirs monarêniques (37).

Lè 5)'5t ème' merçantiliste européen consistait en W1C série de mçsurc~

mi ses de l'avant' dans un but de consolidation intérieure ct d'expansion

exter-,

,

.

1

ne. Le mercantilisme représentait la contrepartie économique du procesSUs

• l

li,tique par lequel les Etats furent intégrés et "renforcis. Il' y eut -a1ht de

va:~.:tntes ùe '~nercantilismes" qu'il y avait

d

'Eta~s s' ew::ageant 'danye telles

poli

t~quC's, le facteur COImlLU1

à

toutes ét~t l'existence du "capi al marchand'

,'COJlI1le prine-ipal mode d'accumulation (38);

'.

/

Il Y

a,

à

cette époque, une contraction

de

la fr ntière, écon ique qui

provoque l' :intcRsification de

la

concurrence e.ntre es divers s cteurs de la classe marchande europécnne qui qeviendront, e '!favorisant

~tats-Nations m~dernes; les bourgeoisies ~ ~onales de vers pays

(39).

' .

' . "

/

. .

/

. Dans le... cadre de cette

exp~n

c<;lMlel'c'

a~

5' organisera, dans le Nou-veau

~bndc

ct ailleurs, 'la

psr~rie

du sys IIOndia1 nQuveau. Divers

moy-, /

çns 'SOl1t mis 'on oeuvre paû~ effectuer 1 ~l1Îtégratj,.ôn Ides. société's locales

Il' ,

, /v" ,

11économic mondiale- :

échange

simple, g6n~ides, conquêtes et restructurations

,.~

çe celles-ci,

cr~atio~·de

nouvelles for.mes d'organisation sociale, etc,

afih

\ '

d"'y

dé~uction

-

de

marchand~·,es

destinées

au marché mondial (40):

-

.

-

'---,~

(

.

, 1

J

1 ~

./

~

...

(17)

o

/ /

1

" / ,

" (Le capital corranercial) Il trouve pour réaliser cet objectif l'ap-pui c1es nlonarr. ües centrales dont i l soutiendra les élJ1Ù.)i tions ,en

fa-,'cilitant par l a is:'lI1cc financière que, son, épanouisscmen~traîne le recrutement cl' a :mécs de métier et la centralisation de l' ,hùninJstra-tion. L'offre d r ichc~cs nouvelles qu'alimente ce conillcrce aura

W1 :iJ~lP~C~ sur le éoda1fsme dont i\javOrise la désagré~atiop.. I l (41)

/

"

/

Bien, ontendu, COJl1l1C

c

rt~s

1

'0~t reco~u, les

risques inhérents

à

cette collaboration étaient

gr~s ~,

les fruits de la réussite ne

l'~taient

pas moins (42").

\'

"

",

" " l '

On considérera donc, ici, les

soc~t~~"

qùi se sont développées dans le

\ ~

Nouveau ~bnde, à la suite de 1 'expansion e~péeJUle,"t~~ par~ies integran:-tes du, système social l.mique que constitue l'éçonanie mondials't mise en place

à

l'époque. De ce faH le développement socio-économique doit y être étù4ié

... ~ -

:'--

"-de façon globale, c'est-à-dire

à

l'échell'è dusystèmemon~ial dans son erisen:î-bIc. Dans cette perspective, il ne

saurait

y a~oi,r de stages ou. cl' étapes

{1é1-tiollales du développement économique :' si ,étapes il y a, elles ne se manifes-t;ent qu'à l'échelle du système social global, seule unité d'analyse adéquate.

En 'ce qui concerne la fluestion du. ~'duali$ffie" supposé de certaines socié-tés colonial es : di vers auteurs ont montr6 .que cela n'étai t qu'apparent. , En

' .

-fait, canTI~

l'6crit S. Amin (43) les

pseudo-soci~tés

traditionnelles

ou

féoda-.. ; <

les des [OI1I\;lt ions socio-~conomiques périph6t:iqucs sont intécr~es plei Jl<.'llIellt ,

il

l'économie mondiale bie~ que de façon sootilé

ou

"cachée". Nous le verrons pour ce qui concerne la"société seigneuriale" dans le canada colonial.

.

'.

,1

• i , , _

Tout ëe 'lui

précède

nous

œne

à

trait.er d'un problème par.t*ulièremtnt

.

,

6pineux : celui de la

nature

du systœte mondial de 1 ~époque.

, . : , 1 1 \

o

, \

(18)

o

10

-Certains autC' ... s (44) l' ont qualifié de "capitaliste" en partant de la constatatiol1,Aue .l production prenait son chemin. en fonction des

possi-

'-bl l i tés de VClltc pcitr le profit sur le marché mondial. D' autr~s (olS) ont .f'

cependant crit.iqué cctt,.c interprétation q4i accorde plus d"":iJnp~r.tance à la ''lIsphèrc de, la cirCUlation

d,~s

marchandises qu'à ce1le de leur production.

A la su.ite cie ces derniers, nous consid~rons ici le capitalisme com-me mode de production se- définissant à partir de l'appropriation exclusive des moyens de proJuction, produits du travail social, par la' bourgeoisie . coovnc classe. Le mode de production capltaliste se définit par trois

carac-.

.

tèrés esscntie}s : la généralisation de la .f~me marchandise au produit

so-dol entier ; l'acquisition de la fonne marchandise par la force de travai~

clle-mêl~eJ qui signifie que ie producteur "liQ,rc" séparé des moye~ de

pro-:;

ducÙon est devenu pr~létnire ; l'acquisition de la fonne marchandise p':lr

les équip~'lI\eJ1ts dans lesquels se concrétise matériellement W1 rapport so~j al,

le rapport ,d'appropriation exclusive de classe qui définit le capital (46).

"

Ainsi défini,

le

mode d~ prDduction capitaliste n'existe pas encore de r,l , 1

~

t'ait

avant la révolution inâustrieÙe en Europe l,

, " 111e inùustriill, :pcvoluÜon in England at the end of the cightccnth ccntury crented the conditions for an expansion of the cûpitalist mode of prOcf'llction in Europe transfonning it \into the domÎJlûnt sys-tem of production precisely because the merca~ile m::mu[act:uring , period haù "pavcd the lia}' for -a division benree the o.'mers of the means of production, on the one band, and n fre labor force on the ôthcr. 1110t pcriod had a1so ércated conditions \favouroblc fol' in-,tcnsiVc capital acç:lIllulation on the basis of a m~nopoly of

intcrna-t~onnl tradè, of concentrated and fle~blc f~ial ~ctiviy, apd

the dostruction of the small peasant economy. Finally the division of labour .\\'as st:imulated in thcse manufacturing sectors which faced constantly gradng internaI and ·extctnBl marke,ts (47)".

(19)

,

.

"'1' ~ ~ ~ <,1) ".HI1-" .'!~~ ~·~t...,'&\'iYif,~ , ",~. ~;~

11

-LI e.xp:'lnsion commerciale de l'Europe consacrera la fin du vieux mode de productIon f.éodal.

Historiquement, le féodalisme (48) européen est né par suite de la destruction de 11 ordre social a!lti9ue et des relations économiques qui y

prédominai~t. Il se constitua' en tant que produit de la désarticulation

de l' ancien système socia1 (49). Le féodalisme constitua un recul

par . rapport au système social qu'il remplaçait . .cela est, il va s,'en dire, plutôt contraire au processus de mise en place de nouvelles [011I1CS insti

tu-, ,

tionncllcs dans ] e Nouveau ronde, dOes

à

l'expansion du système mondial.

A la périphérie du système, pendant la . période de transition au capi-"talismc dé\:CIOPPé", appnra

~cmt._~es économ~es

coloniales d' eÀ-portation avèc

,

---COI11110 pr inci'pale conséquence que J contrairement

à

ce' Hui· se pass~ au centre,

il n 'y aura pns de développements de 'marchés internes au sein de .ces

fonna-.

tiC?ns ·socio-économiques. I l faut souli~er que l'organisation sociale- ct

é-.

conolllique des fonnations périphériques est d,irect~nt fonction de leur rôle

\

,1

d'e?'P0rtatcurs de.produits primaires au se,in de ll:éconanie mondiale. Il ap- . \ paraît ainsi erroné de les classifier cOl1llle des sOCiétés féodales, où d 'y

dé-couvriT un quelconque secteur 'féodal. C'est leur nature "exttavertie"'qui , leur ÙOlU1C cette apparence.'· Ces fonnations socio-économiques sont néanmoins caractérisées, corrune celles du centre, par Un unique mode de production :

ce-, • ~ t •

lui .du' système mondial dont elles sont parties. inttigrantas et qui en est lU1

,~e transi tion ~ers le capitalisme' développé. '\

l ,

~

Cc qui, en fait 1 spécifie

4-e

Cara.ct~re patticulier du d6veloppcment \ ....

s~ ~o-économj

que des part ic ipants

p~riphêrlltUes"

c (est

qu'il

s'

effeéiuc'

sOUS.,,,-*

l

~~-+

,.

\

1

1

(20)

,

12

-, l

le signe de lu dépendance

"Depcn~ce is a "condHionning situation" in w1)ich the economies of (", group of cOl.mtries are conditioned by the developmeDt and'

exp. ion of ot] crs. A rela tionshlp of interdependcncc bctween t' such i.'conomies "nJ the world trading system becomcs a dcpcndant position when sOllle countries can eXpand through self-impulsion

",hile othcrs bC'JIlg in a dependcnt position, can only expand as a rcflcxion of th!, expansion of th~ dominant cOWltries, which may :. have positive or I~cgative effect ·on their immediate developrncnt.

\1

" 1\

1

o.

In eithcI: case, l he basic situation of dependence causes these countries to he both backwards and exploited (50) ",

COimne ils possèJc'llt la prédominance aux niveaux tecJmologique,

com-9P.

mercial, socia-politiqul' ct à celui dèS cap~taux,' les pays 'du centre'peu-vent, pour ces ,raisons, exploiter ceux de la périphérie, en-s'accaparant une partie du surplus économique produit localement

à

la périphérie. Cela tend à provoquer ~ 'apparition des caractères structurels du ':sous-dévelop-pement!" dans les fonnatlons de la' périphéri~ : inégalités .sectorielles de

!

productivité ; désartic\lln.tJ,on du système économique ;' domination'

extérieu-,

..

re. La dépen&mce et le "sous-développement", é' est-à-dhe les fonnes de développement spécifiques à la p6riphérie doivent donc &tre considérés comme 10 fruit-de la division internationale du travail entre les participants au, systàne mondial-(51) =

.1

''DcpcnJcncc theJ~, is' bascd upon an international division of labor w)üch "l1a~s industrial dcveloplllent to toke place in SQlno countriès

whilc rcstdcting it in ot11crs,

which.

grdwth is conditioJmcd byand subjectcd, ta the pO\~er center of thé world (52)". ,

<II&. J

A partir de tout cc qui précade, i l n'est .d~c:: que, logique de

consid6-J \ ' J , ' •

- rer la mise en place dé l' cncomienda latino-_ricaine ou du r~gime

seigncu-. seigncu-. seigncu-. seigncu-. \ ! . r'l, l ,

~ial ('en NouvcHc-France sont aussi inhérents al;l SYstèm~ IOOndial que 'le déve- • loppement

du

mouvement ·~cs "enclosures" en Angleterre Vers ln mêm~ époque (~3).

(21)

-

..

...

':" 13 -

.

' ,

Alors -qu 1 au centrc se 'développe la producttorrmanufacturière, la '

pér!ph6ric est maintenue',JJ1s son rôle d'~rtateur de produits primaires.

, / / / \

-///Lè proccs~J.IS- de développc;. '.)nt de 1~ 'seconde est conditionné

Ci.

e. doit se

/ /

confinet aux limitcs que j di -impose le développement du premier) par le

dé-. -

,

.veloppcrncnt des pays~il mts, tant qu 1 eDe continue de participer au

sys-/ '

tèmc,

à

~-> rnorhS

~ile réu~$ise

à y changer son rÔle, 'donc son statut.

/

/ '

/ / / ' / / / ... , 1

/ / '

,

/ / / ~/- Rernnrquons enfin q\ ~ la dépendance n'est pas nécessairement

tili

phé-_/~ ~

/' nomène

à

sens uniquc :

o

Il The cnpitalist .s\ .;tem arise like a central star \ofhich exploits an entin.: system

d'r'

.;atellitcs and sub-satellites whicJi in their turn exploi t those 10h 'r in the system (54) . I l

Le phénomèno de la lépendance ne se. limjte donc pas, ddit-on conclure,

"

au niveau international. )n le retrouve aussi d'une région à une autre

à

l'intérieur d' Wl même pars ou entre deux pays "dépendants" (55) .

3. Le Canad~

à

l1Epoque ~ércantiliste : Une For-mation Socio-Economique Pèriphéiique et Dépenaante

, , i

L'analyse du développement socio-konanique d'W1 pays quelc0!lque

pat-, " ticipaJ')t au système mondütl doit, pensons-nous, s'organiser autour du rôle

r

, qu'il joue dans la divisioJ\ internationale du travail en tenant compte du ca-dre historique global au s(·in duquel i l joue ce rOle. Ces facteurs

marque-\,

rqpt au plus haut point, f,lndamenta191lent : le mode spécifique de g6Jlération du surplus qui sera caractt-ristique de cette fonnation socio-,éconanique ; 1 'ex- ,

istcnce de transferts évent~els de surplus 'en provenance ou en diroction

d'au-,

trcs secteurs ou formation~, socio-économiques la distribution interne de

Ce

." . ' ',1

, '

(22)

, ~ ,

o

14

-surph.ls entre lc,s di[fél 'nts participants (classes, autres groupes so-ciaux) ainsi que le cadr' institutioIUlel·dans lequel ser~ généré', ce

sur-i.

plus.

Les n0ccssités d(' l'accumulation du capital

â

l'échelle mondwle

\

ont touj ours ct partout ,Ü]1éré div~rses fonnes institutionnelles te~da\t

\ '

. $ , \

à s'adapter au rôle spée fique joué au sein.de l'économie rnond~ale (56).

A 1 '0poquc' où déb te la colonisation de la Nouvelle-France; la mé-" tropolc curopéCImc Cl com encé

à

accwnuler sérieusement du capital. Son

système mercantiliste, C 1 expansion, vise

à

protéger ies intérêts de

s~

bourgeoisie nntionale. ':orrme ses concurrents hollandais, portugais, an-gla1s'; etc, ]e système rnercantiliste français, dans son expansion

à

dlau-tres continents, a imposé diverses fonnes d'organisation économique et so-ciale, var lant selon le lieu, les .circonstances et le temps, s'adaptant tant bien que mal.

"

Aux sources de la colonisation de .:la' Nouve11e-Francé~

se

trouve donc fondruncnt(11cmcnt l' exponsion camnerciale' de la métropole financée par le

.

'

capi tal marchand avec l'aide de l'Etat •. ,Le rôle 6conomique de· la colonie 6tLlit

oc

fournir dt!s pelJcteries, man::hànd.ises rares et prlkieuses, ~ la . classc marchande métropolitaine. A cela se greffait, avec 11 impossibilité de l'en disjoindrc, l.'aspect militaire de l'en,trepr~se coloniale qui con-sistai t

à

contrer 1 'hégémonie de l'Angle-terre dans cette partie du NQuvcau

~ 1-bndc:

1

:. 1

1

C'est

a

partir de ce

~le

A,

1~

jOis éconOmique

et

mi4

taire

qu'il

\

!

1

1

(23)

o

L

--

.

·'~"·"":l"<iI''1t."·~''~·~'''\.~~·'''''''''~''''"'~'''.'''~'''''ffl·,~lI'~~~!I<'''''''~,,'l>l(:~,.,~.~..., • ..".~ ""X"" lS

-.

fau~echerchcr

les bas( s dps institutions' seigneuriales impÙntées dans la colonie et les condjtlons des modalités de leur fonctionnement dans la pratique (57). Née de l'expansion commerciale métropolitaine) la colonie nord-américJ.ine est deI enue dès le début partie intégrante de la reproduc-tion économIque en [un pc, de maniè're directe ou indirectement de par l'importance de son rôl e militaire.

,

Qu 1 est-ce qui a t t ire la France sur les bords du Sain t- Laurent ?

Dans le premier quart du 1VI'e siècle, celle-ci s'intéresse surtout

à

son expansion dans l~ màrde méditerranéen: l'Italie l'attire ?lus que le Neuvea u ~bnde. Md s la r ichesse q~e s' accapa re l'E'spagne déc ide cn-fin la France

à

encore que pour

course atlantique

(1524) :

mais ce n'cst l'Espagne cherche depuis un quart de, siè-ectement,en

Asie

(58).

En

1541, l'expédi-tion Cart.'ier-Robcrval cherche ce\

"Saguenay

riche en, or, en argent et en

'-'1

épice". De même, plus tard, au début du"XVIIe siècle, c;hamp1ain explo-.' rera les cours- d' cau

à

la rechcrcll du f3J11eux passage vers 1 !Asie. Bien

.

.

' \

' ,

~.:

,entêndu, 'cette course

à

la richess est lêgitimée par une propagande

a

pré6::l1Hons religieuses et civilis~ ric~~"bien menée. Carme dans le cas espagnol le christianisme doit 1ass.~

au

rang des

annes,

idéologique icir

de

l ''invasion européenne;

"

Enfin, après biùlI

\

~

',"

\.

des

Périp6t'ie~ C~l~ialIi!S',

liécs.jtaux querellcrs

rc-,"

ligi~usc:s internes, l'J:c.li,t de Nantes, 1 ~yènanent d',un~ paix relative, c'est

a~ant

tout

1.'

ouv~rture

.d·' un 'marché pour nord-américaines qui

,

attire de 'nouveau la Fr;1/1CC sur les cO.t,e canaQ~,~npes (59) ..

_ /

/ " /

(24)

,

-

- ""'"""1

,

':~. r'~."'~'~':r',"""~~.""I4"''\''<'Jf1~'''>Ir'''(>'''fII~'l'''I!!ll'~~~~~~?,'''i!YS

- i6

Lcs français in51 llleront sur 1cs rives du St-Laurent une société dépcndante qui ne tendr;l

a

se développer qu' en fonc~ion cles bes.oins de li{.

métropo~f .~uropéenne,

,)0

.... ' ,

La h' d dJ

" , \

~

hi 1 l

t cse u ctenumsme gcograp que ne paut pas occuper a pace

o "

pI:'édominbntc ùans l'explication· du d6veloppernent socio-économique de la société 'c<lmdicnn~

à

l'époque mercantiliste. Champlain a eu .le choix

en-,

trq la 'Possibilité de s'installer sur les côtes' de ce qui deviendra la Nou-vellc-Al)f!lotcrre et l' mtérieur du St-Laurent. 'S'il choisit ce second

em-.

P1aë~nt ·(Qt~~b:,.c).

c,,:st

a

la suite de lnatifs mercantiles ': afin

d.::a~~~

rise:r l' emL1l'] sç

~onopo

1 istique de la Compagnie. dont il est l'agent' ct qui ne s' iJl~é'ressc -qu'au COlmner-ce des -pelleteries que lui disputent des

con-

~----"-current$..: <l-llgl~is /' poi"tugais, hollandais. bevant:J.1 impossibilité de détrui-:

rc leurs concurrents sur les côtes, la création de Qu~bec"

à

l'intérieur des terres devait assurcr le monopole J60). Ce 'furent les j.mpératifs ùe la

~ ~

trai te qu.i ~risè~~lc choix de Québeè et non ccmne certains voudraient:"

~ - '}of"

nous faire' croire."':le êemtr~ire. On connait l'impact que cette déçision a

cu sur le développement ultérieur dl,l Canada colonial.

)

- ~,

. Le

rM

~,

la

)n.ai

c' nature de la colol'}ie ne sont pas contestés ~ . .,.'

pour/ la

,

pér iode qu i précède ·16flO et plus sÎ>écifiqu'èment

1"

intendance de Jean Tal(?n .

..

On admet g6nC>rnlcment que jusque 'là, la, colonie n~ sert qu'à ranplir les gous-sets des

·'n.:h~nds

fran<;ais. Mds les te:harits dei la

th~se,

du

''pseudo-d~vel,op­

pcmcnt no l'Ina 1 " , -entre autres, ont tendanc:e ~ rectmnaItre que l'époque 1660- .

167'4 marque' le "vrai départ" d'une Il:0uvelle soci~t~- qui ,se développé

"nonna-1cment" au .. '< points

de

vue social, ~concmique, poÜtique et é'û~ture1. Ils s'efforcent ùe trouver lm ~arallèle entre 'la' Nouvelle-Fra~ et les Treize

l ' ~ ~_

" ;, ,

~:f-~'" \

\

'

(25)

'

.

.. ','

\

, \ \ \ \ . \

Q

.\ ,

17

-Colonies ,i\l1l~ricaincs, cC' lstituant pour eux le cas type du "dévelopPC'lllpnt

nonnal" (61).

On il vu plus h.1Ul ce qu'il faut penser de la "nonnali té" en

matiè-! ' .J ~

re

d9

dévclopperTwllt soc' ,-économique, Cccupons-nous maintenant de la

thè-se) auss i ahsurde, du "v ai départ". Il apparaît clairement qu'après ,corn- "i

,

me avant l' 1l)tcnd~lKc \oh: J. Talon rien ne change fondamcntalanent dal\s Le

développement 'Socio-écb/l )miquc' de la colonie : il n 'y a aucunement rupture mais bien continuité. ] llc continue de se développer en fonction des inté-rêts métropolitains et llon pas de ses intéinté-rêts propres. Cette si tuatiop se maintiendra Jusqu' ~ la fin du Régime Français (62).

L'occupation, h' peuplement et les fonnes d'organisntion dc la

vie

socio-éconoflnquc de la co]onie, en un mot l'expérience coloniale do ln rrart-ce, les buts

qù'

elle poursuit, rien de tout cela ne prend fonne dans le

;Vi-de. L'expérience frànçaise doit tenir compte de l'envirolU1ement gJobal (l'é-conomie !)1ondiale) où évolue la métrQpol~ et au sein de laquelle elle lutte

.. 1 I l

pour l'appropriation

de

la plus grande partîmssi.ble du

surpl~

qui s 'y pro-duit. Cet cnviroruteincnt est essentiellement dynamique. ie--S-nO\,!velles

situa-,

1,--"

,tions auxquelles i l faut faiJe face, avec )esquelles i l faut abso1tnncnt canp-ter, sc succèdent, souv-cnt

ind.épend~ent

des volontés

mét~~oli

taines, s' at-' cumulent, génèrent quant ités

d~

contradictions fondamentales ou secondaires auxQucllosi

la

pOlitique doit faire face, tenter

autan~

que

~oSSible

de

ré~

, l , ' , -

"-dre po~r le ''mieux'' sans bien souvent artiver

à

une adéquacité optimalè.

.

'

,

;\

' :-",~

-lùns·,:r'

<ks marc)wnùs

~rànçaiS

établissent

à

QJêbec une colonie de

éomp-~

1 !, 1 t ,

, , -

.

.}\ "

toir afin de mônopl:)~~J la-'~tê (les fourrures. Ils y restrcign.cnt volon- "

, -~

~-\

(26)

).-r '

,

~

Q

18

-taircmcnt 1\ peuplelllent, .\ycuglés qu'ils sont par leur intérêt imllédiat:. afin de ne P,IS nuire à ] l ur monopole. Ceci vaut pour la Cie des Cents As-sociés après les échecs 1 ctentissants de ses débuts.

~~is la' concurrence hollandaise et anglaise les pousse à ouVrir

d'autres comptoirs plus ;Ivant dans le fleuve Saint-Laurent: Trois-Rivières (1634), ~bntréal «1642) :\ fin cl' eRrayer l'interception des fourrures au

pro-fi t des co1omes du Sud.

~Parallèlell1ent,AlOI1S le temps,

à

ce processus d'occupation du

terri-toire qui sC' poursuivra jusqu'à la fin de, la NolNe11 e-France. d'autres né-cessités app~Haissent, J j 6cs

aux

précédentes, auxquelles il faut répondre

ou abandonner le conunercc lucratif. Ainsi face

à

la cçncurrcnce étrangère de plus en p]lIS agressh ,,', i l faut procéder

à

des rationalisations

succes-,

.

sives au sein de l' entrcpr ise coloniale : plus il faut occuper de territoi-re, plus i l apparaît nécessaire de le peupler pour le défendre. , , La succes-sion de· pl~icurs compagnies dans la première moitié du WIIe siècle et par-ticul~è'rement la mise sur pied de la Compagaie des Gents Associés en 1627, doi t être interprétée en ce sens. Coome le disait le préruwle de la

char-- . 1 :

te des Cents Associés

"

'lfuving in viaV' 'the establisment 'Of a ~erful1 colony

in

arder that

Nav Fr.'1ncc ,vi th <111 its dependencies

may

ounce and for a11 bccane a dcpeJl(lcncy of the cra.m without

any

danw of i ts being seized by the ki ng' s ,enncm j cs as might b(! the ôlS'Q if precautionnary mcasures arc not taken aga inst such a' conting~ncy - and wishing likewisc to """" 'l'cmci1)' to tHe fnu] ts of the pas.t 1 since under the management of

in-.diviùuals ,,,ho posscsccl the whole of its' ttade, the country MS bcen 1eft uncultivat('d m:d almost wholly

void

of population •.. His

{.m-mincncc the Cardinal dcems it irîcunbent upon him ta opply·a relllcdy 'nncl t.o correct such abuses, thenty following the-~ishes of' his

ma-) cs t y -~ " ,( 63

J

. , ' ..-"

, .

(27)

1 ! 1

f

1

Q

-... - - ~ 19 ~

-La Il ~cessité de lk~fendre pour eÀ-ploiter comprise, ,dès les premières

,

concessions, par les POU\"l)ÏTs publ.ics ne cessera. pas d'exiger de nouvelles rationalisatlOlls de la politique coloniale .f;-ançaise, devant les pressions

.,

.

externes. C' est encore devant ces pressions, à la suite de la guerre iro-quoisc qui t<1rnt la so\,\ree de profits en faveur ... des colonies du Sud, que l'Etat intcrvlcndra encore plus d.irectement par la suite: aux côtés de III

Cie des

In4cs

ücCiclcJ1,ta]cs

a

partir de 1663 ; puis conme acteur principal

après 1674 (o[f~élel1an('l1t). C'est en ce sens qu1

il faut, selon nous, in-•

tcrpréter l'cffort onércl~ que s'inflige

la

métropole à l'époque de Jean Talon, si on tient aussi compte de la volonté de Colbert de diversifier ,la production coloniale et d'en finir avec l'occupation effective du territoi-rc.

Cependant cette nécessité de peupler pour défendre contre les pres-sions externes un territoire relativement waste (les rives du St-Laurent, la vallée du Richelieu, etc) dans le but d' assurer la sécuri t~. des convois des

. 'fourrur~s n' est pas san~ entraîner t.n:le importante contradiction. Celle-ci

vient du fait que pour garder sa rentabilité-, le camnerce des

fou~res.

doit

,

.

\. "

sc

faiTe en. situation de monopole. Or, les iumigrants apprennent vite à

-vi-vre de 1a~raite et peu

cie

moyens de contrôle politiques ou dé mécanismes

:. ,.1 I l

. . institutionnels aptes à les en empêcher et

à

les amener,~ agir dans' le sens des intérêts mGt,roPolitains existent.

Aux

côtés des ordormances et dêcr~ts

qui

tout

au

long

du

:régime" fran-"

~~s

auront pour but de

rég~riSer

la

par~ic'iPatio~

à

la

trait~

,afin de

ga-f i , Il'i. '

'l'antir des taux de profits acceptables aux cOtês du travail ''missionnaire''

.

,. t

(28)

-'

,

r

: - 20-o

..

et des alliances avec le:. tribus de 1 'hinterland (qui fondamentalement vi-sent les m011l('s buts) ; al x côtés de tout un attirail d' instrunents poli

ti-, '\ '

.

ques, éCO!lo!nlques, iùéoh'giques et militaires au service de l'accLpnulation

..

'du capita] , d.urs le cadr' du mercantilisme, i l faut faire w'le place de choix

à

l' insti tut ion scignellfl,lle, instrunent institutionnel, dérivée d'

institu-'"

tions métropol i taines, 1"'1 is c:tu' on adaptera rapidement aux nécessités de l'

ac-clUllulntioll p0riphériquc.

.,

., '

La

conquête anglllise ne changera que peu de chose au r6lê

périphéri-que ùe la [Ol1l1ati011 socJo-économiq~e canadienne, si ce n'est qu'e1le fera

1

..

,

jaillir de l\ouvelles COllll)lications d'ordre ethn:i,que. La colonie continuera à sc dév,e]oppcr dans le cadre étroit imposé par. sa situation d~ dépendance

(64). De producteur de fourrures qu'il fut, le Canada se fera, plus. tard,. , exportateur de bois ct lIe blé en accord avec les nécessités de la

métropo-le européenne. Nous verrons qu'après la Conquêt« le Régime continuera de JOUCI: un rôle de premier rang.

.

.

"

4. Le

Régime Sei~eurial : Un Instrumenf Institu-tU)Jlel au SerVlce de l'Aëcumulahon du Capital

En accord avec

la logique

de ,la

pTobiématique théorique élaborée

plus haut dans le tcxte; nous Sam1eS , maintenant en mesure de poser de fa-

.

çon explicite

la question

à

1~quel1e veut'téPondre notre recherc~e.

'" 1 ,..

Il

s'agira

pour nous de démontrer le rOle que

jouait l'institution'

"

sCiÎgncqrÏ<l]C ~u

sein de

l'économie politique

de

la

colonie intégr6e au

sys-...

tàne I11OndJ111 cn expansjon .

(29)

"

:/

" " ,~. , '

o

"

.

- ---- ~-- ~ ~--'·''''<>tr;''':'_·-~~~~~!b'i'·r''i'~~~~~~~~'~~.~i''~ 21

-Nous pensons être ~'n mesure de prouver que le régime seigneurial

n~était ni une "institut 1 >0 féoda~e",ni s:implcment

un

,système' de

coloni-sation ou de peuplement, é 1 encorc"un systftlle

fiscal

inutile et

cncom-b!ant", désuet, hérité ù' m autre âge.

Le régime 'seigneur ,aI fut 'avant tout un instrunent institutionel

r

. au service ùe l'accumulat ,on du-capital commercial dans le cadre des

sys-tèm,\S

"mercantilistes des llétropolC!5 successives ; un instnnnent qui se voulait ajusté ~u caractèl'c péripMrique du développement socip~éc9nomi­

que de la co]onie

à

l'époque ùe la transition vers le ,capitalisme

dévelop-,

pIS, donc, une institution ùe transition. De cc fait, son 6volution, dans ses grandcs IjgJ1cs, répondra aux changements successifs dans l'éconaniè monùia1e. De par s~n caractère instrumcnt~l, le régime remplira divers~ tâches: 1) Sous l'économje des fourrures: occupation stratégique du

ter-ri~oire

afin de contrer la concurrence externe

;~r~cnt

de

cont~ôle

social contribuant

à

la perpétuation d'une f~rmation sociale périphérique et dépendante en Nouvelle-France j avec la conquête, le changement dè

mé-~

t

-~ropole, il remplira, en gros, les mânes fonctions auxquelles s'ajoute cel-le de daminatiGn des masses conquises.

"'

,

NJus verrons ensuite que : 2) los grands changements sttucturaux de la- fin du IBe siècle et du début du 1ge et l'avènement de l'économie du

- \

bois l'amèneront

à

servir' 1e,~ intérêts du ccmnel'ce périphérique

d'

exp

or-~ ":.

.

tation du bois'qui se dêveloppe dans le

Bas-Canada.

~

-.

.

Nous propos~rons enfi!l Wle nouvel1~ hypothèse sur l'abolition du ré-gime'.

bl9uS

verrons que l'abolition du régime seigneurial ne pcu~ être

(30)

22

-expliquée lXlr ,"l'avènement du capitalisme",

Hun cOmpromis

peuple canadien:-français/conDllcrçants canadiens-anglais", par la "révolution bourgeoise" ou "industricllc", par h "gages~e des gouvernants" flu ce qu'on a Pl'oposé dç semblable, L'abolition ùu r~gime, dans les modalités que l'on connaît, sem--( ble s'exPliquer par le fait qu'il était devenu ,une entrave à l'accunulation

..

dans le contexte de la fin dù vieux, systèffie 'colonial ,anglais: ,

" .... , '1 , , \ ••• f • J

..

. i. l' " ' \

,

,

l

"

(31)

l

1 (.

1

~,~

" ' f 1

1

\

t

'.

o

23

-1

(1) Sans b icn souvent pn;ciser ce qu'ils entendent par "féodalisme" ou

"féodal Hé".

(2) Fr6gault, CLty, "l.a Civilisation de la Nowellc-Franccll,Fides,

t-bntré-al, 1944, ,pp. 19P'-2 ; l'auteur a changé $on po~nt (le vue depuis cet-te époque', voir pl liS loin.

..

(3)

'J

(4) Crcighton, Donald, "The Dnpire ot the St-Lawrençe", Nlonillan, Toronto, 1970, p,lgcS 39, 40, D~-52, 96,74, 89,111,114, U6! 154-55,227,125,

269, 2~6, etc, ;, au<;si ''Dominion of 'the North',' ~Mlcmîllan, 1969, pp. 76-81.

(S) Hmro, \Vi lliam Bennett, "The Seigneurs of 01d Canada Il , Toronto 1914 ;

Irrhe ScjH!l('tln~l S\.'~t~m in Canoë.b,

A 5tûdy

111 French Colonial roli~',

Longm:ms, (re'cn ~nd Co., New York, 1907 ; aussi "UocLDllcnts Rclatill,l! ta the SC'l,C:llori~l RttQ'tllC. ln Canada",Tqronto, 1908'; ct

"l'he

Sc.ignorial

Sys-tem ,111(1 the Colon};-:'-jll "Canada and its Provinces", 2J 570-80.

(6) wvcr, Arthur, R.r,t "FromCo1Qny to Nation',' Longmans, creen, Toronto,

1946. " , , '

(7) Wallot, J, p, IlLe Re'gl.me Seigneurial :èt son Aboli tic:m au Canada", in "Un

~éb('c qlli Bougeail", Chapitre IX, Boréal-Express, Trois-Rivièr~s,

lm.

(8) Dechènc\ Louise, "L' [volution du R~gime Seigneurial au Canada au WlIe ct WIIlè' Siècles : Le Cas de Mntrêal", in ''Recherches SociographiquesH

, 12, 197], pp. 143-8~,

. (9) o'oufx, Lionel,

'1Ii~toü·~Canada

~~~~---~~~~~~~~~~~~~~~~~-•

Premier, Chapitre V, FI cs, bntrca ~ssanceu'une Race", "b~tréa1, Fides, 1919.

(10) Harris, R.C. '''DIC Seigneurial Regime

in

Canada A iliographica1 Study", PUL, M1JLson e~hec, 1966.

(11) Beaucoup d' autres ln storiens. Par exemple, Chrisbe, Kingsford, Wngstone, Smith;Burt,

Doucher, etc.

.1

'

Parkman, SuIte, F1errming, Htmeker, OJérin,' Lerni etlx,

(12) Rycr:-;on, St[lJ11cy, H, "Foundj.ng of Canadu", Progrcss Books, 1%0, 63, 72,

chapitré 14 ; voir ,lllssi ilLe Canada Français, sa Tradition, stm AVClllrlt ,

~ditions d~ la Victojre, ~t1, 19~5, châpitrc q i enhn

"Le

Capitall:-;~

et ][1 COll fédérati on" , Parti-Pr~s, 'f;bntréal, 1972, Passages variés.

(13) Par .cx,anplc Creighton, D. "The CpnmeraiaL~irc ... ", pages 32-33 ; aus-si J.unro,

w.n.

'~11C Seigneurs of

Ola

Canada j et Pr~gaultJ G~ "La

Civi-sa tion. , . Il. '

(14) C'est ]e cas de L. Ilcchêne, "L'Evolution du Régime Seigneurial.. ," j de

R.C. liards, "l'he St'igncurial System .•. "; et de Wal1ot, J.P. "Le Régime

;,

(32)

o.

(l4)

'< 24

-- \

Scigncuri;:ll ct son J\bolition ... ". L'économiste ~'.Il. Watkins qui par- ~:('.:~ ticipc de l'école Irmis-Creighton d'économie politfque a exprimé très _ clairancnt cette interprétation dans "A Staple Theory <Ji Economie Q:cwth" ,

In \vatkin, l'-'JI. /I.:astcrbrook, \V. T. "Approaches to Canadian Economie

I11S--~, klel1ùnd and Stavart, Toronto,

1967,

pp. 66-67 :

"But nei ther the ch.1racter of the s-taplé nor the Frcnchnçss of the colo-ny explain the sl~ ... gro.,rth relative to the American colonies. Ra the!', what 1s fw~damcnt.:11 l~as the 'poor location 'compared with NC\.,r-England for supply mg the \Ves t Indics mark,et. This llinited the divcrsity of exports and thus rctardcd the development of cOllU'llercial agriculture, lunbering, and ahovc aIl the carrying trade, and shipbuilding which ",cre thcn the'

kcys ta dcvclopment. A small popu~atiçm,base, éstablished morC for rca-son of jmi)crial design than econQmit~ ''per ,sc" grc"v rapid'ly by, natural incrcnsc. In the face of limited "conomie opportw1ities, lab6ur

aCCLUIlU-latcd in subsistcnce agriculture and New-France came ta approximate the

dmI cconomy \Vith a compact agricultural cQmmunity of 11abitants and the moving [rontier of the fur traders, which had only limited contacts one

wi th llllothcr. By the time of the conquest the colony h3d clearly tllken somè of the coloration of an old society and was' partly ensnared in the staple trap."

Nous verrons plus loin ce qu'il f-aut penser de ce "détenninisme géographi-queq •

(15) Pa r ex allp] c, Wa 11 ot, J. P. "Le Régime) Seigneurial et 'Son MaIl tion" . "

(16) Voir les différences entre

1-:

Trudel qui y perçoit Wle institution

impor-tante ct Frégault (éc:rits plus récents) qui ne lui accorde que peu d'

im-portancc.- '

(17) Trucicl, ~hrcel,' "Le R~ime Seigneuri~l." ,Brochure de la Sociéé Historique du Canada, Ottcuofa,

19 ..

. ,

(18) Ségtdn, ~huric~) "La Nation Canadienne et l'Agricu~ture", Bo~tal-Express, Trois-Rivières, 1970 ; ".Le

Ii6gime

Seigneurial au Pays

d'li

Québec, 1760-1854",

in la'~tcvllC cl 'Histoire de l'AméTique Françai§<;" (ci-après ~ RHAF), Vol. l, .

1947-48,J)agcs

382-402,

etc. .

(191 Frégaul t. (Uy, "Le :\VIlle Siècle Canadien: Etudcs't, HMI, ~bntrénl, 1968 ;

aussi "La Société Canadienne sous le .Ré

me

Fran ais", Brochure de la

50-, ciété jHstonquc u C;H1a a, Ottawa, 1Q ; et 'La (llerre de la Conquête"" "listoi 1'e ùe la Nouvelle-France" 1 Tome l'X, Fides, Mtl, 1963~

,

.

(20) N~sh,C.:'Jn~l'on, "Les Bourgeois C'entHshOl1ll\e,5 de la Nouvelle-France, 1729~1748",

FIdes, ~tl, 1968 ; etc.

(21) Par exemple,. Frégault, G. "La Soci6té Canadienne., .. Il p. 4.

(22) Nish, C. "Les 'Rourgcois CbntilshOl1l1\es •• .'~ Chapitres VI-X.

(23) Au sens où Wallot, J, p. Ipaquet ~ G. "Canada. l1.60- IS50: Anamorphoses ct

Pros-pcc ri vç" in "EconOOlic Québécoise','

CR'"

'Comeau, ed.), Presses de l'Uni versi té

du Québlcc"t.tl,

1969,

pp.

2SS-300,

crnploientcette expression,

\ ,

.

\

\

Figure

TABLE  DES  MI\TIERES  .  ;  ~
Tableau  #  2:  Vcntc~de  Seigneuries  sur  la  Rive, Sud  ,du,  Saint-Laurent  pendant  le  Régimeft'rançais

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