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Efficience manuelle et discrimination droite-gauche chez des garçons droitiers et gauchers âgés de 10 ans

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Academic year: 2021

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(2)

EFFICIENCE MANUELLE ET DISCRIMINATION DROITE-GAUCHE CHEZ DES GARCONS DROITIERS ET GAUCHERS

AGES DE 10 ANS

Robert A. RIGAL

A Thesis submitted ta

the Faculty of Graduate Studies and Research in partial fu1fi11ment of the

requirements for the degree of Master of Arts Facu1ty of Education McGi11 University Montreal, Canada Ju1y 1972

@

Robert A. Rigal.

197.3

(3)

REMERCIEMENTS

L'auteur tient à exprimer sa plus vive reconnaissance au Professeur Albert E. Wall pour son aide inappréciable et ses précieux conseils qui ont permis de mener à bien cette étude et à remercier le Dr. M.C. Corballis, Mlle Laurel Ward et J. Dreyer pour leurs conseils apportés au cours du traitement statistique des données.

Les remerciements de l'auteur vont également aux Principaux des différentes écoles élémentaires qui ont rendu cette étude possible en autorisant l'expérimentation au sein de leur école, ainsi qu'à François Langlois pour sa collabo-ration à faire passer les tests.

Juillet 1972 R.A.R. ,J . . ~ , i' - ' ii

(4)

Les résultats obtenus par 40 garçons droitiers âgés de 10 ans à des tests d'efficience manuelle et de discrimination droite-gauche ont été comparés à ceux obtenus par 40 garçons gauchers du même âge. Les relations entre l'efficience manuelle et la discrimination droite-gauche ont été également étudiées. En comparant les résultats des deux groupes aux différents tests, il a été trouvé que:

(1) Il n'existe pas de différence entre les performances réalisées par les deux groupes aux tests d'efficience manuelle pour la main préférée.

(2) A l'intérieur de chaque groupe, il existe une différence signi-ficative entre les performances de la main préférée et de la main non-préférée sauf à l'épreuve de force chez les gauchers.

(3) Il a été trouvé une différence significative entre les perfor-mances réalisées par les droitiers et celles réalisées par les gauchers avec leur main non-préférée, aux différents tests d'efficience manuelle.

(4) Il n'existe pas de différence significative, à p).05 entre les résultats des droitiers et ceux des gauchers au test de discrimination droite-gauche.

(5) Les différentes analyses entreprises au niveau des relations .j.:

entre discrimination droite-gauche et l'efficience manuelle ont mis en évidence qu'il existait très peu de rapports entre ces deux variables, à 10 ans.

(5)

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TABLE DES MATIERES

TITRE PAGE

REMERCIEMENTS

...

·'.ii RESUME •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• iii TABLE DES MA.TIER.ES ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ••••••••• iv CHAPITRE l : INTRODUCTION

...

:l

1. Buts de l'étude . . . . 2 II. Principes de base ••••••••••••••••••••••••••••••• 2

III. Hypothèses ... e 0 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 33

IV. Définitions •••••••••.•••••• 4

v.

Limites de l'étude ••.••••••••.••..•.•••••.•••••• 5

VI. Importance de l'étude 6

CHAPITRE II REVUE DE LA LITTE,RATURE ••••••••••••••••••••••••••••• 7

1. Ma.nual1té ..•...•..•....••....••...•.••.•.•. 7

1. Origine de la manua1ité 7

2. Conceptions de la manualité •••••••••••••••••• 9

3. Méthodes d'appréciation de la manua1ité •••••• 9

II. Discrimination droite-gauche •••••••••••••••••••• 21

1. Acquisition des notions droite-gauche •••••••• 21

2. Méthodes d'investigation de la discrimination

droite-gauche ••.••••••••....••.••••.••.•••••• 23

III. Relations entre l'efficience manuelle et la

discrimination droite-gauche •••••••••••••••••••• 30

{)

(6)

1. Echantillon

...

35

II. Tests ...•... 35

III. Administration des tests •••••••••••••••••••••• 37

IV. Calculs effectués

...

38

CHAPITRE IV RESULTATS ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 40 1. Contrôle des facteurs secondaires •••••••••••••

4m

1. Age des sujets •••.•.•••.•.•••••.••••••••••• 40

2. Q.I. des enfants 40

3. Normalité de la distribution des scores •••• 40 II. Préférence manuelle ••••••••••••••••••••••••••• 43 III. Comparaison des résultats obtenus par.1es ....

droitiers et les gauchers aux tests

d'effi-cience manuelle .••.•.•••••.••••••..••••••.••.• 44 IV. Discrimination droite-gauche •••••••••••••••••• 49

V. Efficience manuelle et discrimination

droite-gauche ...•...•...•...••...••.••.•.. 51

CHAPITRE V ANALYSE DES RESULTATS •••••••••••••••••••••••••••••••• 54

1. Efficience manuelle 54

II. Discrimination droite-gauche •••••••••••••••••• 56 III. Efficience manuelle et discrimination

droite-gauche ...•..•.•.•..•...•.•...•.. 57

CHAPITRE VI RESUME - CONCLUSIONS - RECOMMANDATIONS 59

1. Résultats ... 59 II. Conclusions 60 III. Recommandations

...

60

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~\ . ,1 BIBLIOGRAPHIE

...

62 ANNEXES

...

67 v

(7)

LIS T E DES ANNEXE S

PAGE

ANNEXE A Harris Test of Lateral Dominance (1958) ••••••••••••••••• 67

ANNEXE B Form A of Benton Right-Left Discrimination Test ••••••••• 68

ANNEXE C Test d'Orientation droite-gauche Piaget-Head ••••••••••••. 69

ANNEXE D Batterie d'Efficience Manuelle de Barnsley (1970) ••••••• 79

ANNEXE E Coefficients de dissymétrie et de kurtose des variables.. 82

ANNEXE F Résultats des analyses de variance pour la comparaison

des performances P et NP des droitiers et des gauchers 83

ANNEXE G Comparaison des moyennes P et NP des droitiers et des

gauchers • • • • • • • • • Il • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 86

ANNEXE H Résultats des analyses factorielles effectuées pour

les tests d'efficience manuelle ••••••••••••••••••••••••• 87

ANNEXE l Exemplaire de la fiche de notation des résultats •••••••• 89

ANNEXE J Résultats de l'analyse de régression multiple effectuée pour les gauchers ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 90

ANNEXE K Résultats des analyses de régression par étapes

effectuées pour les droitiers et les gauchers ••••••••••• 91

(8)

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CHAPITRE l INTRODUCTION

La croissance de l'enfant se caractérise par un renforcement progressif de ses aptitudes. Son développement moteur lui permet une meilleure coordination dans les actions qu'il entreprend et on constate au fur et à mesure qu'il grandit, sa tendance à utiliser une main plus fréquemment que l'autre dans les activités qui ne requièrent que l'utili-sation d'une main. Il y a quelque temps encore, lorsqu'un enfant manifes-tait un penchant naturel à utiliser sa main gauche, tous ses proches ten-daient à "corriger ce défaut" en l'obligeant à se servir de sa main droite.

L'enfant apprend à faire la distinction entre la droite et la gauche au cours de sa croissance. Cette distinction n'est pas innée et on ignore encore en partie le processus de son acquisition. Peut-on la considérer comme indépendante de tout autre phénomène ou, au contraire, faut-il la rattacher à certains traits particuliers de la croissance ? Si les études concernant la mesure du degré d'acquisition de la discrimination

droite~gauche sont relativement nombreuses, les théories explicatives de

cette acquisition sont plus vagues. On a émis différentes hypothèses à

cet ég"àièi, en particulier que la manualité jouerait un rôle essentiel dans ce processus," l'utilisation stable d'une main permettant l'élaboration d'une référence de base. Une personne qui se servirait tantôt d'une main, tantôt de l'autre serait plus gênée dans la reconnaissance de la droite et

(9)

2

-de la gauche. Tous les questionnaires -de préférence manuelle n'autori-sent qu'un établissement approximatif de la dominance manuelle des sujets. L'évaluation de la manualité devrait se faire par l'intermédiaire de tests d'efficience manuelle, effectués avec les deux mains. La compilation des résultats autoriserait une conclusion plus juste quant à la manualité du sujet.

Peu d'études exhaustives ont été faites avec des gauchers. Sou-vent on considérait un échantillon d'une centaine de personnes ce qui donnait un pourcentage relativement restreint de gauchers. L'auteur, toutefois, tirait des conclusions sur ce groupe de la même manière qu'il l'aurait fait si le groupe de gauchers avait été plus important.

I. BUTS DE L'ETUDE

En tenant compte de ces divers points, le sujet de la présente étude concernera la comparaison des résultats obtenus par 40 garçons droi-tiers et 40 garçons gauchers âgés de 10 ans à des tests d'efficience manuelle et de discrimination droite-gauche ainsi que l'étude des rela-tions entre l'efficience manuelle et la discrimination droite-gauche, chez les mêmes enfants.

II. PRINCIPES DE BASE

Les raisons pour lesquelles cette étude sera entreprise dans des conditions semblables sont essentiellement au nombre de trois.

(1) Les études portant sur la reconnaissance de la droite et de la gauche indiquent que la majorité des c0mposantes de cette discrimination ne sont pas maîtrisées avant l'âge de 10 ans (Zazzo 1958, Benton 1959).

(

Simultanément, la préférence manuelle que l'on suppose influencer

(10)

sition de la droite-gauche n'est pas définitivement établie avant 8, 9 ans (Gesell et Ames, 1946). Pour ces principales raisons, les enfants compo-sant l'échantillon auront 10 ans, âge suggéré également par Barnsley (1970).

(2) Les' études précédentes mettaient en relation la préférence manuelle et la discrimination droite-gauche. Les tests de préférence manuelle donnent des résultats imprécis quant à la manualité et seuls, des

tests d'efficience manuelle, mesurant l'habileté des deux mains permettent de conclure plus justement si un sujet est droitier, gaucher ou ambidextre tout en indiquant son degré de droiterie, de gaucherie ou d'ambidextrie. Le contrôle des interactions possibles entre l'efficience manuelle et la reconnaissance droite-gauche est alors effectué avec plus de précision.

(3) Les gauchers ayant tendance à utiliser plus souvent leur main droite que les droitiers leur main gauche, il en résulte que l'écart entre les performances des deux mains devrait être moins important pour eux que pour les droitiers. Cet écart d'efficience manuelle, indiquant un degré exact de manualité, est-il en relation avec le niveau de discrimination droite-gauche atteint par les enfants ?

IILHYPOTHESES

Les influences sociales amènent l'enfant gaucher à utiliser sa main droite à la place de sa main gauche dans tout un ensemble d'actions alors que le renforcement latéral s'effectue sans heurt chez le droitier. Plusieurs différences entre les deux groupes dans certaines aptitudes spécifiques devraient en résulter.

(1) Aux tests d'efficience manuelle les performances devraient être dans l'ordre qui suit, de la meilleure à la plus faible: main préférée

(11)

4

-droitiers, main préférée gauchers, main préférée gauchers, main!

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préférée droitiers.

(2) Les droitiers utilisant toujours leur main préférée devraient obtenir une performance supérieure à celle réalisée par les gauchers au test de discrimination droite-gauche.

(3) Existe-t-i1 une relation entre l'efficience manuelle et la discrimination droite-gauche ?

IV. DEFINITIONS

Dans le cadre de l'étude, les termes qui suivent signifieront

Latéralité: prédominance globale des différentes parties symétriquœdu corps, au niveau des mains, pieds, yeux et oreilles. Un individu forte-ment 1atéra1isé manifeste une préférence homolatéra1e dans les différentes actions qu'il peut réaliser. Il obtient alors une formule de latéralité équivalente à D.D.D.D. ou G.G.G.G. Entre ces deux latéralités franches, on rencontre toutes les combinaisons possibles de latéralités croisées.

Manualité: Piéron (1963) désigne par ce terme la prédominance de l'une ou de l'autre main (en anglais: handedness).

Préférence manuelle: main la plus couramment utilisée dans l'accomplis-"'. sement de mouvements fins ou précis, ou en face de situations nouvelles. Le test de Harris permet de quantifier le degré de préférence manuelle, une personne ayant une prédominance manuelle fortement établie obtenant un score maximum. (Annexe A).

(12)

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-d'adresse ou de précision. Hi1dreth (1949) déclare que "handedness is a matter of degree determined by the difference in the ski11 with which both hands are used" (Hildreth, 1949, p. 201). Barnsley (1970) précise que

handedness is now defined by the extent of different manua1 proficiency as measured by independent1y assessing the skil1 of an individual's preferred and non-preferred.hands on one or more tasks.

(Barnsley, 1970, p. 3)

Les résultats à la batterie d'efficience manuelle de Barnsley en donneront une définition opérationnelle.

Discrimination droite-gauche: aptitude à distinguer la droite de la gauche sur soi, sur autrui face à soi et à donner les positions relatives occupées par différents objets. Dans le cadre de cette étude la discri-mination droite-gauche sera définie par les scores obtenus au test de Piaget-Head.

v.

LIMITES DE L'ETUDE

L'étude porte essentiellement sur la comparaison de l'efficience manuelle des droitiers et des gauchers et de leurs résultats au test de discrimination droite-gauche ainsi que sur l'existence des relations entre l'efficience manuelle et la discrimination droite-gauche. Les sujets seront des garçons de 10 ans, d'un milieu socio-économique moyen. Le Q.I. n'étant pas disponible pour tous les sujets, leurs résultats aux tests de lecture et de mathématiques ont été considérés comme valeur approximative du Q.I. Comme l'intérêt principal se porte sur l'efficience manuelle, seul l'aspect performance motrice des membres supérieurs sera pris en considé-ration.

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-VI. IMPORTANCE DE 'L'ETUDE

Plusieurs études ont déjà été réalisées concernant les relations manualité - discrimination droite-gauche, mais la majorité d'entre elles mesuraient la manualité par des questionnaires de préférence manuelle. Pour la première fois une batterie d'efficience manuelle remplacera la méthode des questionnaires avec des enfants de 10 ans. Un groupe de

droitiers et un groupe de gauchers seront comparés aux diffé~entes épreuves. Peu de données relatives aux relations efficience manuelle - discrimination droite-gauche sont disponibles pour des groupes de gauchers suffisamment grands. Il est important de contrôler si les gauchers obtiennent des résultats identiques à ceux obtenus par les droitiers, la discrimination droite-gauche intervenant au niveau des apprentissages scolaires, en par-ticulier en lecture.

(14)

CHAPITRE II

REVUE DE L A LIT TER A T URE

I. MANU ALITE

D'une manière générale, lorsque nous accomplissons des actions qui ne demandent que l'utilisation d'une main, nous constatons que nous préférons nous servir d'une main plutôt que de l'autre. Cette préférence manuelle, que certains considèrent comme innée, d'autres comme acquise, permet de distinguer des droitiers et des gauchers. Une telle c1assifica-tion, simple en apparence, a préoccupé toutes les personnes intéressées par le problème général de la latéralité, chacune d'entre elles proposant un moyen spécifique pour établir cette distinction.

Les recherches relatives à la manua1ité, au début du siècle, avaient à résoudre la question suivante: la manua1ité est-elle innée ou acquise? De plus, quels seraient les tests susceptibles de la mesurer?

1. Origine de la manualité

Gesell et Ames (1947) réalisant une étude longitudinale consa-crée au développement de la manua1ité chez des enfants âgés de 8 semaines

à 10 ans, soulignent le rôle que joue la maturation dans ce phénomène, ainsi que l'existence de fluctuations dans l'utilisation des mains. L'en-fant utilise ses mains d'une manière inconséquente: droite, gauche, une main, deux mains. Puis "from four years on, the dominant hand is used

(15)

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8

-most1y, but in some cases even at seven years there is a transient period of use of the non-dominant hand or of both hands together" (Gesell et Ames, 1947) (cités par Brackbi11 et Thompson, 1967, p. 154). A 8 ans, il y

aurait une uni1atéra1ité franche en faveur de la main dominante. Toujours. dans la même étude et par l'observation du réflexe tonique du cou, Gesell et

Ames ont pu prédire la latéralité (préférence manuelle) de 14 nourrissons sur 19, soit dans 74% des cas. Ceci appuierait les théories qui mettent l'accent sur le caractère inné de la préférence manuelle. Chamberlain

(1928) avait déjà développé cette idée en montrant que la proportion des enfants gauchers issus de deux parents gauchers s'élevait à 46% dans les 33 familles observées alors que ce pourcentage baisse jusqu'à 2,1% lorsque les deux parents sont droitiers.

Après une étude consacrée aux relations existant entre la préfé-rence manuelle de 1094 enfants de Stockholm et celle de leurs parents, Tranke1 (cité par Hécaen et Ajuriaguerra, 1963) conclut que la droiterie serait un caractère mendélien dominant et la gaucherie un caractère men-dé1ien récessif; en outre, il souligne le rôle des facteurs du milieu.

Des études réalisées avec des gauchers par Rife (1922) et Zazzo (1960) soulèvent certaines divergences de vue quant au pourcentage de gauchers chez les jumeaux par rapport à la population normale et à la présence de couples en miroir.

B1au (1946) souligne par contre l'effet primordial des influences sociales sur l'acquisition de la préférence manuelle, le pourcentage des gauchers diminuant également avec l'âge.

Le problème de l'acquisition ou de l'innéité de la manualité ne constituant pas le point fondamental de l'étude, relevons tout simplement qu'il est très difficile de déterminer où s'arrête l'hérédité et où

(16)

commencent les influences sociales. Les facteurs héréditaires constituent

(

la base sur laquelle les facteurs sociaux jouent un rôle déterminant.

2. Conceptions de lamanualité

Benton, Myers et Polder (1962), reprenant les travaux de Durost (1934), ont suggéré trois manières principales de considérer la manualité.

La première concerne une classification typologique de la manualité. Une personne peut être ainsi considérée comme droitière,

gau-chère ou ambidextre.

Une deuxième conception repose également sur l'utilisation pré-férentielle des mains, mais on essaie de contrôler ce degré de préférence d'une main par rapport à l'autre. Ainsi, si une personne utilise sa main droite dans 8 actions sur 10, on dira qu'elle est droitière à 80%. L'avan-tage évident de cette méthode par rapport à la première réside dans l'ap-préciation chiffrée de la préférence manuelle.

La troisième conception ne se limite pas à la mise en évidence d'un degré de manualité mais tente d'établir la différence entre les per-formances motrices de chaque main, obtenues en mesurant séparément l'habi-leté de la main préférée et de la main non-préférée à plusieurs tests. L'efficience manuelle permet de classer les sujets en droitiers et gauchers ainsi que de connaître leur niveau de performance manuelle. Prenant en considération ces différents points, Barnsley et Rabinovitch (1970) con-cluent que "any classification based solely on hand preference is an inadequate conception of handedness which is best defined in terms of manuel proficiency" (Barnsley et Rabinovitch, 1970, p. 3).

3. Méthodes d'appréciation de la manualité

(17)

10

-aussi grande diversité dans les méthodes permettant de la mesurer. Hécaen et Ajuriaguerra (1963) et Barnsley (1970) distinguent quatre grandes caté-gories de méthodes permettant d'appréhender la manualité.

Un premier groupe comprend les caractéristiques morphologiques. D'une manière générale, l'utilisation soutenue... de certaines parties du corps aurait tendance à les développer davantage. Au niveau des membres supérieurs, ceci se traduirait par des mensurations plus importantes pour un bras que pour l'autre.

Un deuxième groupe inclut les témoignages verbaux de la personne concernée ou de personnes proches dans le cas d'un enfant. Il s'agit uni-quement de demander à cette personne si elle se compte parmi les droitiers, les gauchers ou les ambidextres.

Un troisième groupe, voisin du précédent, repose sur les ques-tionnaires de préférence manuelle. On demande au sujet de faire ou de mi-mer différentes actions particulières. Malgré les quelques avantages que ces questionnaires comportent, leurs résultats ne sont pas forcément fia-bles, par leur manque de précision et de contrôle objectif.

Le dernier groupe intègre les tests mesurant l'efficience manu-elle à des épreuves de vitesse, précision, force, fermeté.

Hécaen et Ajuriaguerra (1963) mentionnent d'autres techniques d'investigations très particulières, dont la complexité en interdit encore l'emploi systématique. Le test de Waada, par exemple, qui nécessite l'in-jection d'amytal sodique dans l'artère carotide primitive du côté dominant du cerveau, empêchant le sujet de compter correctement ou de dénommer les objets, est difficilement applicable, simultanément, à un grand nombre d'individus.

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11 -a) Caractéristiques morphologiques

Les mesures morphologiques au niveau des membres supérieurs de-vraient permettre, ou non, de mettre en évidence la pré-détermination

fonctionnelle d'un des deux bras. Les travaux de Watson (1924) ont mis en évidence que les structures anatomiques ne permettaient pas d'affirmer qu'il existait une différence congénitale entre le bras droit et le bras gauche. De plus, en mesurant le travail réalisé par chacun des deux bras chez de très jeunes enfants (195 jours), Watson n'a établi aucune diffé-rence dans leur utilisation.

En se servant de méthodes très voisines, Jones (1909) (cité par Hein1ein, 1930, p. 4-5) concluait que la manualité est révélée par les mensurations des os des bras, le bras domina~t ayant les os les plus larges. Des divergences semblables prouvent que ce problème est relativement com-p1exe et de nouvelles études concernant ces mensurations devraient être entreprises avant de pouvoir conclure sur une éventuelle pré-détermination congénitale de la manua1ité. Il semble difficile de pouvoir effectuer des mesures pour prouver une différence de mensurations à la naissance entre les membres. Ceci e~t plus aisé avec des adultes chez qui l'utilisation préférentielle d'un bras tend à le développer davantage que l'autre. De toute façon, ces résultats permettraient de classer les sujets en droi-tiers ou en gauchers sans toutefois permettre la connaissance du degré de droiterie ou de gaucherie.

b) Classification typologique personnelle

Cette méthode constitue probablement la façon la plus simple d'aborder la manualité. Il s'agit uniquement de demander au sujet s'il se classe parmi les droitiers, les gauchers ou les ambidextres. Lorsqu'il s'agit de former des groupes de personnes dans le but de savoir s'il

(19)

(

12

-existe une différence significative entre les performances réalisées par les droitiers et celles réalisées par les gauchers, une telle c1assifica-tion peut suffire. Les études comparatives entre droitiers et gauchers, concernant leurs résultats respectifs à des tests de lecture, par exemple, procèdent ainsi.

Rife (1922) a approfondi davantage cette dichotomie droitiers-gauchers et a conclu qu'il existait des formes de préférence manuelle autres que les formes pures. Se basant sur l'observation de joueurs de base-ball célèbres à son époque, il a établi les fondements d'une c1as-sification basée sur les activités bimanue11es, une personne pouvant avoir une préférence bimanue11e identique ou opposée à la préférence unimanue11e ou alors partagée entre les deux mains selon les activités, ce qui consti-tuait à l'époque, une forme nouvelle d'approche de la manua1ité.

Une classification semblable, si elle est aisée, n'autorise pas des conclusions absolues. Deux études, au moins, celle de Humphrey (1951) et celle de Bento~, Meyers et Polder (1962) permettent de mettre en doute la classification personnelle des sujets relativement à la question "vous considérez-vous droitier, gaucher ou ambidextre?". Après que le sujet ait répondu à cette question, Humphrey lui demandait de répondre à un question-naire de préférence manuelle, comportant 20 items, 12 pour des activités unimanue11es, 8 pour des activités bimanue11es. L'étude s'adressait à 70 gauchers et 35 droitiers, tous adultes. Les droitiers donnaient des ré-ponses conséquentes avec leur propre classification alors que les gauchers ont montré une grande diversité dans leur réponses. En appliquant la for-mule de Witt y et Kope1 (1936), Humphrey. a obtenu un "coefficient de 1até-ralité": D .... !A

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donnait le coefficient pour les droitiers et G -

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A N donnait le coefficient pour les gauchers, où D, G, A correspondent

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respectivement au nombre de questions où le sujet a répondu "droite", "gauche","l'une ou l'autre" au questionnaire et où N désigne le nombre total de questions prises en considération. Il apparaît ainsi que, plus un sujet a une dominance latérale développée, plus son coefficient se rap-proche de 1. C'est ainsi que 86% des droitiers avaient un coefficient su-périeur à .90 alors que seuls 30% des gauchers obtenaient de tels résu1-tats. La composition du questionnaire, incluant plus d'actions acquises que d'actions spontanées expliquerait une telle différence.

L'étude de Benton, Meyers et Polder (1962) abonde dans le même sens, avec des moyens différents. Ils se sont appliqués à étudier la re-1ation entre la préférence manuelle proclamée et la préférence manuelle réelle, cette dernière étant mesurée par des tâches réalisées avec la main préférée et avec la main non-préférée,chez 66 droitiers et 40 gauchers âgés de 16 à 60 ans. On demande à chaque sujet s'il est droitier ou gaucher, ce qui constitue une classification typologique, et s'il se considère comme l'étant de façon prédominante ou non, ce qui apporte un élément qualitatif; on lui demande également avec quelle main il écrit et emploie des ciseaux ou un tournevis, ce qui précise la main préférée pour des activités spéci-fiques. Pour terminer, il doit accomplir avec chaque main séparément deux activités qui exigent une grande habileté manuelle: tests d'efficience ma-nue11e. L'analyse des résultats à ces tests de dextérité manuelle a permis de prouver que 94% des droitiers étaient en accord avec leur classification personnelle alors que ce pourcentage ne s'élève qu'à 50% pour les gauchers.

,

De plus, pour 15% des gauchers, les résultats étaient supérieurs avec la main droite dans des activités exigeant une grande coordination. Les au-teurs concluent sur la relativité des classifications personnelles, l'ef-ficience manuelle permettant une classification plus exacte.

(21)

14

-La classification personnelle en droitiers, gauchers, ne permet

(

pas un contrôle exact de la préférence manuelle du sujet, en particulier

pour les gauchers qui peuvent obtenir de meilleurs résultats avec leur main droite qu'avec leur main gauche, à des tests d'efficience manuelle.

c) Les questionnaires de préférence manuelle

Il est progressivement apparu évident que la simple classifica-tion typologique, dichotomique, ne pouvait pas rendre compte de tous les phénomènes associés à la préférence manuelle. On a alors pensé que l'on pourrait regrouper différentes actions quotidiennes à l'intérieur de ques-tionnaires, et demander aux sujets de répondre à ces questionnaires. C'est ainsi que Durost (1934) demandait à ses sujets: "Avec quelle main :

(1) tenez-vous un couteau 1 (2) écrivez-vous 1 (3) lancez-vous une balle 1 (4) effacez-vous le tableau 1 (5) jouez-vous aux billes 1 (6) vous brossez-vous les dents 1 (7) dessinez-vous 1 (8) attrapez-vous un objet élevé 1 (9) tenez-vous un verre 1 (10) êtes-vous le plus fort 1". Ces différentes questions n'incluent que des actions unimanuelles.

Burt (1937) propose également un questionnaire de préférence manuelle relativement semblable au précédent: "Quelle main utilisez-vous pour: (1) écrire 1 (2) dessiner 1 (3) lancer une balle 1 (4) jouer avec une raquette 1 (5) tenir un canif 1 (6) couper avec des ciseaux 1

(7) porter une tasse d'eau 1 (8) brosser vos dents? (9) remonter une montre? (10) atteindre un livre sur une étagère hors de portée ? " Selon lui l'utilisation de ciseaux desserrés pour couper du papier est une épreuve très significative dans la détermination de la préférence manuelle. 3 tests, lancer une balle, utiliser une batte de cricket et un balai seraient les trois épreuves de base à considérer pour une

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bimanue11e qu'il obtient à partir des activités retenues est l'inverse de celle de Rife. Tout dépend de la main considérée comme étant la plus ac-tive: celle la plus près ou la plus éloignée de l'extrémité fonctionnelle de l'outil. En réalité, on peut considérer leurs résultats comme iden-tiques.

Harris (1947) dans sa batterie de "Tests of Lateral Dominance" inclut également un questionnaire de préférence manuelle. Ce test, qui constitue l'épreuve II de la batterie est,reporté à l'Annexe A. Comme les deux précédents, ce questionnaire ne comporte que des actions unima-nue11es, faisant appel pour la plupart à l'activité spontanée du sujet.

Humphrey (1951) complète son questionnaire de préférebce manuelle par 8 questions faisant appel à l'utilisation simultanée des deux mains, l'une ayant un rôle actif, l'autre un rôle passif,ce qui augmente la vali-dité du questionnaire, toutes les actions n'étant pas réalisées avec une seule main. Le questionnaire étant d'abord fait pour des adultes, Humphrey demandait à ce qu'on y réponde par écrit après avoir lu les questions, ce qui gêne son application à des enfants. Le test de Harris, où l'on mime l'action,évite cette difficulté avec des enfants, tout en donnant une idée relativement exacte de leur préférence manuelle.

Ces questionnaires ont apporté quelques précisions dans le con-trô1e de la préférence manuelle, mais diverses critiques peuvent être adressées à leur égard. Ils s'appUient sur une hypothèse invérifiée, à

savoir que les actions retenues pour les constituer, représentent une sé-1ection objective de l'ensemble des actions réalisées avec les mains. Si on se penche de plus près sur les actions retenues, on constate que p1u-sieurs d'entre elles résultent d'une forme quelconque d'apprentissage. Or, pour appréhender plus précisément la préférence naturelle ne

(23)

conviendrait 16 conviendrait

-il pas mieux de ne retenir que des actions spontanées ou du moins aussi

(

.

peu socialisées que possible? En outre, lorsque l'on demande à un enfant de mimer tel ou tel geste, il se laisse emporter par un phénomène d'accou-tumance et la question précédente a un effet sur la question suivante. Une autre critique, et non des moindres, intéresse la non-distinction des ambi-dextres des ambi1atéraux, les premiers obtenant de bons résultats des deux mains aux tests d'efficience manuelle, les derniers d'aussi mauvais résu1-tats d'une main que de l'autre. Pour éviter ce dernier obstacle, en parti-culier, il s'avérait nécessaire de mesurer, non plus le degré de préférence manuelle, mais le degré d'efficience manuelle.

d) Tests d'efficience manuelle

Durost (1934), au cours d'une étude remarquable sur la préférence manuelle, réalisée avec 1300 enfants, a utilisé différents tests pour for-mer une batterie d'efficience manuelle incluant la mesure de la précision par un test de 'cib1es, de la vitesse de mouvements fins par un test d'épin-gle et de petits cercles et la fermeté du mouvement de la main par deux tests de labyrinthes. Des limites matérielles, dues à l'absence de moyens puissants pour le traitement des données l'ont empêché de mener à bien ses travaux. Il soulignait également jusqu'à quel point les gauchers sont tri-butaires des pressions sociales pour qu'ils utilisent leur main droite, alors que l'utilisation de la main droite, chez les droitiers, est renfor-cée par ces mêmes pressions.

Burt (1937) dans le chapitre très important consacré aux gauchers souligne également l'importance du degré d'habileté manuelle dans la déter-mination de la manualité. Pour ce, il utilisait des tests de tapping, de visée et de tracé en plus de tests de force et d'endurance musculaire.

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concernant ce problème conclut que

the determination of handedness in childhood is at best a very complicated problem; tests which place a prèmium on skill or precision of movement rather than on frequency of use or amount of activity may be most revealing for the early detection of hand-edness. (Gesell, 1940, p. 93)

Au cours de son étude exhaustive sur la manualité, Hildreth (1949) spécifie que "handedness is a matter of degree determined by the difference in the skill with which both hands are used." (Hildreth, 1949, p. 201).

Une étude plus récente, utilisant la mesure de l'efficience ma-nuelle comme méthode d'approche de la manualité a été entreprise par Trieschmann (1968). Comparant deux groupes de 30 garçons âgés de 7 ans à 8 ans Il mois, l'un bon, l'autre mauvais en lecture, à propos de leur habi-leté manuelle à différentes tâches, l'auteur a mesuré la coordination mo-trice globale et fine des enfants en utilisant une batterie de tests mise au point par Anderson et al (1968) à partir des travaux de Fleishman (1953) incluant surtout des tests de visée et de fermeté. Elle conclut qu'une préférence manuelle non établie n'avait pas d'action sur la perception. Tous les différents facteurs susceptibles d'avoir une implication au ni-veau de la performance manuelle n'étant pas représentés, ses résultats perdent de leur intérêt.

Une étude exhaustive des composantes de l'efficience manuelle a été réalisée par Barnsley et Rabinovitch (1970). Afin de s'assurer que la sélection des tests qu'ils avaient faite était représentative de l'en-semble du phénomène de la performance manuelle, les travaux de Fleishman et Hempel (1954), Hempel et Fleishman (1955), Fleisbman (1958) et

Fleishman et Ellison (1962) sur les facteurs de la performance motrice avaient servi de base aux deux auteurs. A la suite de ces recherches, 32 tests, incluant 61 variables ont été retenus et appliqués à 50 hommes

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r. 1:

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18

-et 50 femmes de 17 à 37 ans. Les tests étaient réalisés avec la main pré-férée et la main non-prépré-férée. L'analyse factorielle des résultats a iso-lé 9 facteurs que l'on pouvait rattacher à l'efficience manuelle, chacun des facteurs étant commun aux deux catégories de sujets ainsi qu'à la main préférée et à la main non-préférée. La performance de la main préférée s'avère supérieure à celle de la main non-préférée dans presque toutes ces actions.

Dans le but de savoir si ces caractéristiques se retrouvent éga-lement chez les enfants, Barnsley (1970) a repris cette étude avec des sujets plus jeunes, 40 filles âgées de 6 ans à 7 ans 1 mois et 37 garçons âgés de 6 ans 2 mois à 7 ans 1 mois afin de cerner les différents aspects de la performance manuelle chez les enfants de 6 ans. Les tests retenus ont été sélectionnés pour représenter tous les aspects de la performance manuelle trouvés par Barnsley et Rabinovitch (1970) à savoir: (1) temps de réaction, (2) rapidité du mouvement du bras, (3) rapidité poignet-doigts, (4) visée, (5) sûreté bras-main, (6) sûreté du mouvement du bras,

(7) tapping, (8) adresse, (9) préférence manuelle établie. 29 variables ont été regroupées sous ces 9 facteurs et 6 autres rajoutées complétant ainsi la batterie à 35 variables. L'analyse factorielle des données a permis de retenir 6 facteurs, sur les 9 étudiés qui seraient susceptibles de déterminer le degré d'efficience manuelle pour ensuite approfondir les relations qui pourraient exister entre l'efficience manuelle et les autres phénomènes psychologiques. Barnsley (1970) ajoute:

This leaves five remaining factors of hand performance which are common to both the adults and six year old children: 1) wrist-finger speed 2) aiming 3) arm-hand steadiness 4) arm-movement steadiness 5) finger tapping

(26)

(

Further, for the adult battery,dèxtetity should be inc1uded, and for the six year olds a strength measure shou1d be used; at what age the dexterity measure should be added and the strength tests dropped is not yet known.

For the measurement of each factor there are severa1 tests which cou1d be chosen. As the reliabi1ity coefficients

for aIl of the tests are high, selection was based on such practica1 reasons as simplicity of the tasks and time to administer. Utilizing these criteria, the following tasks have been selected to form a battery:

1) wrist-finger speed: tapping smal1 time (r::.93) 2) aiming: tapping smal1 errors (r:=.84)

3) arm-hand steadiness: band steadiness duration (r::.80) 4) arm-movement steadiness: vertical movement steadiness

duration (r:=.64)

5) finger tapping: finger tapping long 1-30 (r:=.84) 6) strength: dynamometer (r:=.95)

(Barnsley, 1970, p. 58)

Dans le but d'établir une relation entre la préférence manuelle, telle que mesurée par la batterie précédente et d'autres composantes du comportement, Barnsley (1970) a essayé de mettre au point une formule pour l'appréciation de l'efficience manuelle globale. Tous les scores ont été normalisés (z) et classés dans le même ordre, pour qu'un score élevé si-gnifie toujours une bonne performance, pour être ensuite transformés en scores T (M:50,cr:10). En additionnant les scores de la main préférée, on obtenait un score global pour la main préférée et par un processus identique, un score global pour la main non-préférée. D'autres scores globaux ont été calculés mais les deux mentionnés précédemment consti-tuent les transformations de base effectuées. Selon Barnsley, le score T obtenu pour la main préférée est supérieur à celui obtenu pour la main non-préférée. Or, ces scores T ne font que répartir les valeurs brutes autour de la moyenne. Il suffit donc qu'un droitier ait une performance au-dessous de la moyenne dans la distribution des scores pour la main préférée mais réalise une performance au-dessus de la moyenne pour sa main non-préférée pour que le score T soit plus élevé pour la main non-préférée

(27)

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20

-que pour la main préférée alors -que la performance brute obtenue à cette dernière était largement supérieure à celle obtenue de l'autre main. Ce point limite sérieusement les possibilités offertes par les transforma-tions. De la même manière, lorsqu'on fait une distribution unique pour les scores dès.· deux; mains, on peut obtenir une distribution bimodale ce qui gêne considérablement l'utilisation de la psychométrie conventionnelle.

Les questionnaires de préférence manuelle ne permettaient pas d'isoler les ambidextres, qui obtiennent de bons résultats à chaque main, des ambilatéraux, pour qui les performances sont aussi mauvaises d'une main que de l'autre. Barnsley a pensé qu'en multipliant les scores T des deux mains on pourrait classer le sujet parmi les ambidextres lorsque ce score est élevé et parmi les ambilatéraux lorsque ce score est bas. Or, un sujet fortement latéralisé, obtenant un score élevé d'une main· et un score bas de l'autre, aura un produit également bas. Il appar~tt aussi relativement difficile de construire un score global d'efficience manuelle. Toutefois, après avoir obtenu différents scores globaux pour la main préférée et la main non-préférée, Barnsley a mis en évidence que, de manière générale, c'est le score global pour la main préférée qui présente le plus de rela-tions avec les autres phénomènes étudiés, la connaissance des performances de la main non-préférée apportant peu ou pas d'éléments nouveaux. Barnsley suggère donc de remplacer la notion de préférence manuelle par celle d'ef-ficience manuelle de la main préférée mais avant de pouvoir émettre une conclusion définitive, il suggère également qu'une autre étude, identique

à la sienne, mais réalisée avec des enfants gauchers, soit entreprise. Les travaux de Barnsley s'avèrent essentiels pour une nouvelle considération de la manualité en termes d'efficience manuelle. L'ana-lyse factorielle des données recueillies à plus de 30 tests d'efficience manuelle a permis d'isoler 6 facteurs susceptibles de représenter

(28)

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la performance manuelle. La mise au point d'un score global d'efficience manuelle a permis de mettre en évidence la grande importance des perfor-mances de la main préférée.

La diversité des méthodes d'appréhension de la manualité résulte d'un souci croissant de précision dans sa mesure. Les questionnaires de préférence manuelle permettaient une distribution typologique qualitative alors que de l'efficience manuelle obtenue par des tests objectifs résulte une connaissance plus exacte de la manua1ité du sujet.

II. DISCRIMINATION DROITE-GAUCHE

L'univers dans lequel nous vivons est un univers orienté. Le processus par lequel l'enfant apprend à discerner la droite de la gauche préoccupe les personnes intéressées par cette acquisition de l'orientation et ce d'autant plus qu'on suppose l'existence d'une relation très étroite entre la discrimination droite-gauche et les apprentissages scolaires. Il faudra également répondre à deux questions: comment l'enfant acquiert-il ces notions de droite et de gauche et comment peut-on mesurer l'acquisi-tion de cette distincl'acquisi-tion ?

1. Acquisition des'notions 'droite et gauche

Les études scientifiques relatives à la première question sont relativement peu nombreuses. Il semble difficile d'appréhender cette acquisition droite-gauche. Trop souvent les études génétiques ont été réalisées sur un très petit nombre de sujets et de façon irrégulière pour pouvoir garantir leurs résultats.

Piaget (1928) a montré que l'acquisition des notions droite-gauche sur soi et autrui dépendait de la diminution de l'égocentrisme de

(29)

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22

-l'enfant et par là-même de sa socialisation progressive.

Spionek (1961) (cité par Hécaen et Ajuriaguerra, 1963) semble avoir apporté une contribution essentielle à l'étude de l'orientation droite-gauche. D'un point de vue génétique, elle distingue quatres étapes dans cette acquisition: tout d'abord l'enfant ne distingue pas les deux côtés de son corps; ensuite, entre 4 et 5 ans, il comprend que ses membres se situent de chaque côté de son corps ignorant cependant lesquels sont les droits, lesquels sont les gauches; au cours de cette étape, l'enfant différencie ses deux mains et ses deux pieds, puis ses deux yeux; pendant la troisième étape (6-7 ans), l'enfant tient compte du fait que ses extré-mités droites et gauches et que ses autres organes pairs se trouvent de chaque côté de son corps; enfin vers Sans, il commence a savoir assez pré-cisément quelle partie de son corps est la droite et laquelle est la gau-che. Cette étude rend compte des différentes étapes mais ne propose au-cune explication relativement au mécanisme d'acquisition.

Benton (1968) voit 1 1 origine 'dè,-,la possibilité de distinguer la droite de la gauche dans les excitations' différentes issues des muscles et des articulations des deux côtés du corps. Si de telles différences doivent se manifester d'un point de vue sensoriel, elles doivent apparaî-tre également d'un point de vue moteur et à ce niveau une relation est susceptible d'exister entre préférence manuelle et discrimination droite-gauche.

Corba11is et Bea1e (1970) tentent de démontrer que le problème de la distinction droite-gauche se trouve étroitement lié à la symétrie bilatérale du système nerveux. Effectuant une étude avec des pigeons, ils ont prouvé que l'on pouvait les conditionner à répondre à une ligne orientée à 135- et non à une ligne orientée à 45-. Ils rapportent éga1e-ment dans leur étude des exemples de chiens, de chats et de rats que l'on

(30)

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a pu conditionner à réagir à des excitations droitœou gauches. Mais ce conditionnement prouve-t-i1 que les animaux sachent distinguer la droite de la gauche? Corba11is et Bea1e mentionnent en outre que "a perfect1y bi1atera11y symmetrica1 organism cou1d not tell le ft from right" (Corba11is et Beale, 1970, p. 452), ceci étant dû au fait que l'appareil et son image sont absolument identiques. En conséquence, un organisme apte à distinguer la droite de la gauche doit nécessairement posséder une forme quelconque de décentrement latéral. Comme l'homme est capable de faire une telle dis-tinction, il en résulte qu'il doit posséder une forme acquise de décentre-ment latéral. Les deux auteurs suggèrent que la préférence manuelle pour-rait jouer un rôle important dans ce phénomène, point qui sera approfondi ultérieurement.

Les différentes explications relatives à l'acquisition de la discrimination droite-gauche se centrent surtout au niveau des processus physiologiques; la manua1ité pourrait être en relation avec l'acquisition de la possibilité de distinguer la droite de la gauche.

2. Méthodes d'investigation de la discrimination droite-gauche

Les premiers tests d'orientation droite-gauche sont issus d'études de cas pathologiques concernant les aphasiques. Le test "main, oeil, oreille" de Head (1926) comportait les épreuves suivantes: (1) imi-tation des mouvements de l'observateur, face à face; (2) imitation devant un miroir des gestes effectués par l'observateur; (3) imitation des mou-vements sur figure schématique; (4) exécution des mouvements sur ordre oral; (5) exécution des ordres imprimés lus en silence; (6) écrire en silence les mouvements exécutés par l'observateur face à face. Ces épreu-ves cernent différents aspects de la discrimination droite-gauche et ne présentent pas le même degré de difficulté. Selon Head, les aphasiques

(31)

(

24

-éprouvaient beaucoup de difficultés à 1tépreuve 6.

A la même époque, Piaget (1928) s'intéressait à la maîtrise de la logique des relations et à son évolution chez l'enfant. Le progrès que fait l'enfant dans le maniement d'une relation, comme la droite et la gauche par exemple est-il bien dû, ou non, à une d~minution progressive de l'égocentrisme de la pensée? Deux tests composaient la batterie ini-tia1e: celui des frères et soeurs et celui de la gauche et de la droite. Dans le cadre de cette étude il ne sera conservé que le test droite-gauche

(questions 7 à 12 du test original) dont voici les consignes telles qu'éta-b1ies par Piaget:

(7) Montre-moi ta main droite. La gauche. MOntre-moi ta jambe droite. La gauche.

(8) Montre-moi ma main gauche. La droite. MOntre-moi ma jambe gauche. La droite (ces questions qont posées par l'expérimentateur assis en face de l'enfant).

(9) (On pose sur la table, en face de l'enfant, une pièce de monnaie à gauche d'un crayon, par rapport à l'enfant). Est-ce que le crayon est à gauche ou à droite? Et le sou? (10) (L'enfant est en face de l'expérimentateur, qui a

dans la main droite une pièce de monnaie et au bras gauche un bracelet). Tu vois ce sou. Est-ce que je l'ai dans ma main gauche ou dans ma main droite? Et ce bracelet ?

(11) (L'enfant est en face de trois objets alignés, un crayon

à gauche, une clef au milieu et une monnaie à droite.) Est-ce que le crayon est à gauche ou à droite de la clef ? Et du sou ? Est-ce que la clef est à gauche ou

à droite du sou ? Et du crayon ? Est-ce que le sou est

à gauche ou à droite du crayon ? Et de la clef ? (En tout six réponses).

(12) (Mremes questions avec trois objets alignés en face de l'enfant comme précédemment, une clef à gauche, un papier au milieu et un crayon à droite. Mais on ne montre les objets qu'une demi-minute,puis on les couvre d'un cahier et on note les réponses. On dit à l'enfant:"Fais atten-tion, je vais te montrer trois choses un petit moment seulement. Tu regarderas bien et tu me diras ensuite par coeur comment ils sont placés. Attentior •• (Expé-rience ••• ) Eh bien, maintenant, est-ce que la clef est à gauche ou à droite du papier? Et du crayon? Etc ••• "

(32)

L'acquisition des notions de droite et gauche, en tant que no-tions relatives, passe par trois stades correspondant à trois socia1isa-tions progressives. Entre 5 et 8 ans, la gauche et la droite ne sont considérées qu'au point de vue propre, l'enfant répondant aux questions 7 et 9. Cet âge correspond à une diminution de l'égocentrisme primitif. Au cours des trois années qui suivent, de 8 à Il ans, l'enfant peut consi-dérer ces notions au point de vue de l'interlocuteur en réussissant aux questions 8 et 10, et ce par une socialisation progressive. Enfin, entre Il et 12 ans, les notions de droite et de gauche sont considérées au point de vue des choses elles-mêmes ce qui s'expliquerait par une objectivation complète. L'enfant réussit aux questions Il et 12.

Lorsqu'on demande à un enfant de 10 ans si la clef est à gauche ou à droite du crayon puis à gauche ou à droite du sou, l'enfant répond très souvent qu'elle est au milieu, ou donne deux fois de suite la même réponse. Selon lui, la clef ne peut pas être simultanément à droite et

à gauche, elle est à gauche ou à droite d'une façon absolue. Piaget

considère qu'une épreuve est réussie lorsque toutes les réponses partielles sont correctes; de plus, il laisse tout le temps voulu à l'enfant pour éliminer l'erreur due à la précipitation ou à l'inattention.

Ce test d'orientation droite-gauche permet de constater directe-ment le phénomène étudié soit la capacité de l'enfant à différencier la droite de la gauche, surtout au niveau des actions homolatéra1es. Par contre, rien n'est spécifié au niveau d'actions plus complexes, telles les actions croisées (ex: toucher l'oeil droit avec la main gauche), qui prou-vent également la ma1trise des notions de droite et de gauche.

Une excellente contribution a été apportée à la résolution de

(33)

{

(

26

-comme point de départ, ils ont proposé une nouvelle batterie de tests pour appréhender la discrimination droite-gauche. Les 20 questions recouvrent 5 aspects de l'orientation droite-gauche:

(1) Six actions pour l'identification de parties du corps, les yeux ouverts.

(2) Quatre actions pour l'identification de parties du corps sur la photographie d'un garçon, placée en face.

(3) Quatre "actions croisées", les yeux ouverts (ex: "touche ton oreille droite avec ta main gauche"). (4) Quatre actions pour identifier les parties de son

corps les yeux fermés.

(5) Deux "actions croisées" les yeux fermés.

Deux notations différentes étaient proposées pour évaluer les résultats: l'une dénommée "symbole verbal" dont le score est égal au nombre de réponses correctes et l'autre appelée "discrimination" où le score est déterminé par le nombre de réponses conséquentes, indépendamment de l'exac-titude de la réponse, eu égard aux symboles verbaux "droit" et "gauche"; en d'autres termes, si l'enfant montre toujours la partie gauche de son corps lorsqu'on lui demande de montrer la d.roite, et vice-versa, il obtien-dra un score maximum. Généralement les résultats étaient meilleurs pour la "discrimination" que pour les "symboles verbaux" ce qui satisfaisait Swanson et Benton puisqu'ils considéraient que le but du test était de procurer une mesure de discrimination somato-spatiale, plutôt que d'établir l'habileté à utiliser les symboles verbaux "droite" et "gauche". Il semble-rait que, lorsqu'on veut contrôler d'une façon absolue la discrimination droite-gauche, on ne puisse pas dissocier ces deux aspects. Il ne s'agit pas uniquement de distinguer les deux parties du corps, encore faut-il savoir les nommerA De plus, lorsqu'on compare les pourcentages de réus~

(34)

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n'existe pas de différence significative entre les deux scores. Dans une version revue du test, Benton et Menefee (1957) ne retenaient plus que 16 items, en supprimant le groupe 2. Benton (1968) dans une nouvelle version du test de discrimination droite-gauche, compre-nant 32 items inclut un groupe supplémentaire qui rend compte de la

pos-•

sibilité qu'a l'enfant d'effectuer une rotation de 180 ,comme placer sa main droite sur le bras droit de la personne lui faisant face. (Annexe B).

La batterie Piaget-Head, composée et étalonnée par Galifret-Granjon (Zazzo 1958) présente une notation unique beaucoup plus souple. Cette batterie résulte de la combinaison de certaines parties des tests originaux de Head (1926) et Piaget (1928); seuls les items caractérisant les stades essentiels ont été conservés, soient les points 7, 8 et 10 du test de Piaget et 1, 4 et 3 du test de Head. On trouvera au tableau l les questions composant le test d'orientation droite-gauche Piaget-Head, étalonné par Galifret-Granjon. Les résultats de l'étalonnage du test réa-lisé avec 312 enfants âgés de 6 à 14 ans montrent que la reconnaissance droite-gauche sur soi est réussie à 6 ans dans 86% des cas au test de Piaget-Head, en considérant l'épreuve de Piaget, tandis que cette distinc-tion sur l'observateur placé en face de l'enfant n'est possible qu'à 8 ans dans 80% des cas seulement; quant à l'épreuve de la position relative des trois objets, elle n'est réussie qu'à 11-12 ans. Au test "main, oeil, oreille" de Head, l'épreuve sur ordre oral est réussie entre 7 et 8 ans alors que l'imitation de l'observateur assis face à l'enfant l'est à 9-10 ans et la réalisation de gestes d'après des figures dessinées entre 10 et 12 ans.

Lorsqu'on compare les tests de Piaget-Head et de Benton, on cons-tate certaines similitudes entre les deux, ce qui est normal, les deux

(35)

28 -TABLEAU l

TEST D'ORIENTATION DROITE-GAUCHE PIAGET-HEAD (Zazzo, 1958)

PIAGET

(Enfant assis à la même table que l'examinateur, face à lui.) 1. Dis-moi quelle est ta main droite ?

2. Ta main gauche ?

3. Ma main droite à moi, c'est laquelle?

4. Et ma main gauche ?

(Enfant dans la même position, bras croisés sur la table. Trois objets, crayon, clefs, montre sont placés devant lui, à 15 cm les uns des autres)

5. Le crayon est à droite ou à gauche de la montre ? 6. Le crayon est à droite ou à gauche de la montre ? 7. Les clefs sont à droite ou à gauche du crayon? 8. Les clefs sont à droite ou à gauche de la montre ? 9. La montre est à droite ou à gauche des clefs ?

10. La montre est à droite ou à gauche du crayon ?

HEAD

(Enfant assis face à l'examinateur.)

Epreuve l : Imitation des mouvements de l'observateur face à face. "Fais la même chose que moi".

L'examinateur fait les gestes suivants:

1. Main G Oeil D 2. Main D Oreille D 3. Main D Oeil G 4. Main G Oreille G 5. Main D Oeil D 6. Main G Oreille D 7. Main D Oreille G 8. Main G Oeil G 2. Main D OreilJle D 3. Main D Oeil G 1. Main G Oeil D 4. Main G Oreille G 5. Main D Oeil D 6. Main G Oreille D 7. Main D Oreille G

Epreuve II: Exécution des mouvements sur ordre oral.

Mêmes gestes que ceux de l'épreuve l, l'examinateur disant ce qu'il faut faire.

Epreuve III: Reproduction des mouvements sur figure sbhématique. "Fais le même geste que le bonhouae sur le papier"~

Présenter les cartons représentant les gestes l à 8. (Annexe C)

l

(36)

tests se proposant de mesurer la même chose. Toutefois, le test de Benton ne considère la droite et la gauche que du point de vue propre du sujet et du point de vue de l'interlocuteur. Une lacune importante existe donc à ce niveau, rien ne permettant de contrôler l'acquisition de la droite et de la gauche en fonction des objets,élément que le test Piaget-Head inclut. Dans l'évolution de la pensée enfantine ce point revêt une grande importance au niveau de l'objectivation complète des relations. Le test Piaget-Head ne comporte pas d'épreuve les yeux fermés mais il a déjà été vu que ce point n'apportait que peu de précision supplémentaire dans l'appréciation globale de la droite et de la gauche.

Les questions du test de Benton font toutes appel à des stimuli oraux et comprennent les mots, "droite", "gauche" ou les deux, stimuli auxquels l'enfant est habitué depuis longtemps. Un test que l'on élabore pour mesurer le niveau de discrimination droite-gauche atteint par un enfant doit inclure les différents moyens propres à mesurer tous les as-pects de la discrimination droite-gauche. Le test Piaget-Head, au niveau de la reproduction de gestes imités ne fait pas directement appel à des stimuli quotidiens mais exige, de la part de l'enfant, un effort de repré-sentation mentale supplémentaire. Ce dernier point, et le nombre de ques-tions élevé permettraient au test de Piaget-Head de mesurer très précisé-ment l'acquisition de la discrimination droite-gauche.

L'acquisition des not~ons de droite et gauche se fait relative-ment tard dans le développerelative-ment de l'enfant. Certains auteurs la situent

au niveau de phénomènes psychologiques, d'autres au niveau de phénomènes physiologiques. La mesure du niveau de discrimination droite-gauche atteint

( ,

" 1

par un sujet se fait directement en réponse aux stimuli verbaux droite-gauche ainsi que par la reproduction de gestes effectués par

(37)

l'expérimen-(

30

-tateur et qui demandent à l'enfant une rotation de 180°.

III. 'RELATIONS ENTRE 'L'EFFICIENCE 'MANUELLE ET 'LA 'DISCRIMINATION 'DROITE-GAUCHE

Une évaluation de cette relation hypothétique a été entreprise par Benton et Menefee (1957). Leur hypothèse initiale était que

the perceptual discrimination develops out of, and is in part determined by, differential motor usage of the two hands. It would then be hypothesized that an individual who has a decided preference for the use of either hand will show a more developed perceptual capacity than one who does not have such a preference.

(Benton and Menefee, 1957, p. 237-238)

Leur échantillon comprenait 66 enfants âgés de 4 ans Il mois à

la ans 9 mois. La préférence manuelle était évaluée par une adaptation de la batterie de Johnson et Davis (1937) comprenant une variété d'actions (35) telles qu'écrire, effacer, couper, plier, tourner une roulette, uti-liser un tournevis, montrer du doigt, etc ••• Pour inventorier la discri-mination droite-gauche, ils ont utilisé le test de Swanson et Benton

(1955) (r=.88), légèrement modifié et comprenant 16 rubriques groupées en quatre catégories d'actions: (1) identification de parties de son corps, les yeux ouverts; (2) exécution "d'actions croisées" (toucher l'oeil gau-che avec la main droite), les yeux ouverts; (3) identification de parties de son corps, les yeux fermés; (4) exécution"d'actions croisées", les yeux termés. Benton et Menefee ont trouvé que la discrimination droite-gauche était significativement rattachée au degré de préférence manuelle. Par contre, comme le coefficient de corrélation était relativement faible

(r:.24, p~lO) ils ont conclu que la préférence manuelle ne compte que pour une part très faible dans le développement de la discrimination droite-gauche. Le coefficient de corrélation n'est plus significatif si on uti-lise le seuil classique p<.05. Pour déterminer la préférence manuelle, Benton et Menefee avaient utilisé la méthode des questionnaires, ce qui

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