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Les nouvelles substances psychoactives : une nouvelle matrice des addictions ? Revue de la littérature et étude de cas

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(1)

HAL Id: dumas-02073315

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02073315

Submitted on 19 Mar 2019

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Les nouvelles substances psychoactives : une nouvelle

matrice des addictions ? Revue de la littérature et étude

de cas

Amandine Scocard

To cite this version:

Amandine Scocard. Les nouvelles substances psychoactives : une nouvelle matrice des addictions ? Revue de la littérature et étude de cas. Médecine humaine et pathologie. 2018. �dumas-02073315�

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HAL Id: dumas-02073315

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02073315

Submitted on 19 Mar 2019

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matrice des addictions ? Revue de la littérature et étude

de cas

Amandine Scocard

To cite this version:

Amandine Scocard. Les nouvelles substances psychoactives : une nouvelle matrice des addictions ? Revue de la littérature et étude de cas. Médecine humaine et pathologie. 2018. <dumas-02073315>

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Universite de Bordeaux

U.F.R. DES SCIENCES MEDICALES

Anne e 2018 The se n°3085 The se pour l'obtention du

DIPLOME D'ETAT de DOCTEUR EN MEDECINE

Pre sente e et soutenue publiquement

Le 08/10/2018 a 16h00 Par Amandine SCOCARD Ne e le 22 Juillet 1988 a Nancy

Les nouvelles substances psychoactives : une nouvelle matrice des

addictions ?

Revue de la littérature et étude de cas

Directrice de the se

Madame le Docteur Me lina FATSEAS

Membres du jury

Monsieur le Professeur Marc AURIACOMBE Pre sident et Juge Monsieur le Professeur Amine BENYAMINA Rapporteur et Juge Monsieur le Professeur Ce dric GALERA Juge

Monsieur le Professeur Michel SPODENKIEWICZ Juge Madame le Docteur Ame lie DAVELUY Juge

(4)

2 Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui m’ont aide pendant l’e laboration de ma the se et notamment ma directrice le Docteur Me lina Fatse as, pour son inte re t et son soutien, sa disponibilite et ses nombreux conseils durant la re daction de ma the se. Je tiens a remercier Monsieur le Professeur Marc Auriacombe, d'avoir accepte de pre sider ce jury et d’en faire partie. Je le remercie d'avoir su comprendre mon inte re t pour l'Addictologie en m'accueillant au sein de son po le et d’avoir pu me faire profiter de son expertise.

J’adresse aussi mes remerciements a Monsieur le Professeur Benyamina, de l’honneur qu’il me fait en acceptant d’e tre rapporteur ainsi que jury de cette the se. Mon stage en tant qu'externe au Centre Hospitalier de Paul Brousse avait su e veiller mon inte re t pour l'Addictologie, celui en tant qu'interne a su le confirmer.

Je tiens a remercier Monsieur le Professeur Ce dric Gale ra de faire partie de ce jury de the se ainsi que Monsieur le Professeur Michel Spodenkiewicz qui m’accompagnera, en cette dernie re anne e d’internat, dans mon retour au sein de la subdivision Oce an Indien. Je remercie e galement le Docteur Ame lie Daveluy pour l’honneur qu’elle me fait d’e tre dans mon jury de the se et pour son expertise.

Ce travail n’aurait pas e te possible sans le soutien du Docteur Laurent Karila qui, partageant ces the mes de recherche, m'a permis de me lancer dans un tel projet et a su m'accompagner de ses conseils, de sa bienveillance et de son esprit rock.

Au terme de ce parcours, je remercie enfin celles et ceux qui m'ont soutenu tout du long de mon parcours, de l'externat a l'internat, pour arriver a l'aboutissement de la the se d'exercice.

J’ai une pense e toute particulie re pour Clara et Jennifer qui suivent mes aventures depuis toutes ces anne es, ainsi que pour Claire pour son soutien inde fectible.

Un grand merci e galement a ma team de recherche cette anne e, en particulier a Francis, Imane et Bastien, qui ont su supporter mes complaintes ces derniers mois au sujet de la finalisation de ce texte.

Encore un grand merci a mes anciennes cheffes et amies Marie, Claire et May, aux e quipes qui m’ont soutenu pendant mes stages, … Un merci aussi a tous les autres : Edoo, Margot, Em, Laeti, Me l, Ad, Laura, Julien, Maxime, Sid, … et a tous ceux que je ne saurai citer tant la liste est longue.

Merci e galement a AEGEE et a toutes les personnes que j’y ai rencontre qui m’ont aussi permis de devenir celle que je suis aujourd’hui.

Enfin, je remercie mes parents, pour leur soutien moral et mate riel au cours de ce long parcours.

(5)

3

Table des matières

Abréviations ... 4

Introduction générale ... 5

Objectifs de la thèse ... 7

Publications en lien direct avec le projet de thèse ... 7

Partie 1 : Cannabinoïdes de synthèse ... 8

1. Introduction ... 9

2. Article ... 9

Partie 2 : Cathinones de synthèse ... 23

1. Les cathinones de synthèse ... 24

2. MDPV et α-PVP, de nouveaux chefs de file à part entière ... 24

3. Article ... 25

Partie 3 : Autres Nouveaux Produits de Synthèse ... 34

1. D’autres substances pour de multiples effets ... 35

2. L’éthylphénidate, un médicament qui a mal tourné ... 35

3. Article ... 37

Partie 4 : Evolution globale et perspectives ... 43

Conclusion ... 47

(6)

4 α-PVP : α-pyrrolidinopentiophenone

ADHD : attention-deficit/hyperactivity disorder

CEIP : Pharmacodependence - Addictovigilance Center CaS : cathinones de synthèse

CS : cannabinoïdes de synthèse DAT : dopamine transporter DP : Delusional Parasitosis

DSM-5 / DSM-V : Fifth Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders EMCCDA : European Monitoring Center for Drugs and Drug Addiction

EPH : éthylphénidate ER : Extended Release EWS : Early Warning System IV : intraveineuse

MDMA : 3,4-méthylènedioxy-N-méthylamphétamine MDPV : 3,4-methylanedioxypyrovalerone

MIDELCA : Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives

MPH : méthylphénidate

NPS : nouveaux produits de synthèse / new psychoactive substances NSP : nouvelles substances psychoactives

TDAH : trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivié THC : Δ-9-tétrahydrocannabinol

UNODC : United Nations Office of Drugs and Crime VIH : virus d’immunodéficience humaine

Les abréviations des autres nombreuses substances psychoactives (exemple : MXE, NBOMe, …) apparaissant dans le texte peuvent être retrouvées dans la littérature référencée dans la bibliographie.

(7)

5

Introduction générale

Les Nouvelles Substances Psychoactives (NSP) ont infiltre depuis plus d’une vingtaine d’anne es le marche des drogues. Toutes les substances dites « classiques » sont imite es. De 2010 a 2012, le nombre de nouveaux produits de synthe se (NPS) recense s aupre s de l’European Monitoring Center for Drugs and Addiction (EMCDDA) est passe de 170 a 693 (1).

Les premie res mole cules identifie es en 1997 correspondaient aux phe ne thylamines (MDMA et amphe tamines-like) et aux tryptamines (hallucinoge nes dont DMT) dont la synthe se a e te de crite par Alexander Shulgin dans ses livres de s 1991 et 1997 (2) (3) (4). Les principales familles de NSP sont repre sente es par deux grands groupes : les cathinones de synthe se (CaS) et les cannabinoï des de synthe se (CS). En 2016, ces deux groupes repre sentaient 80% des quantite s de nouvelles substances saisies (5).

Il existe e galement d’autres classes telles que les pipe razines (ecstasy-like), d’autres hallucinoge nes (NBOMe, …), et encore d’autres telles que de potentiels traitements de tourne s de leur usage (ethylphenidate, benzodiaze pines de synthe se, opioï des de synthe se, …), …

Pre s d’une NSP est de clare e chaque semaine au travers du syste me d’alerte pre coce de l’Union Europe enne (Early Warning System – EWS) (5).

Ce syste me, mis en place en 1997, joue un ro le central dans la de tection de l’e mergence d’une nouvelle substance a l’e chelle europe enne et dans l’information de l’ensemble des autres pays europe ens. Il implique la collaboration de l’EMCDDA, d’Europol et d’autres services locaux (6) (7).

Diffe rentes de finitions ont pu e tre retenues pour ces produits.

Selon l’EMCCDA, le terme de NPS de signe les substances synthe tiques dont la formule chimique peut e tre constamment modifie e afin de contourner un cadre le gal prohibitionniste vieillissant, instaure au de but du sie cle dernier afin de mener la « guerre contre les drogues » (8).

L’UNODC (United Nations Organization on Drugs and Crime) leur attribue une de finition plus large en de signant comme NSP, toute substance naturelle ou synthe tique aux effets psychoactifs mais non classe e au niveau international en tant que stupe fiant (1961 Single Convention on Narcotic Drugs ; 1971 Convention on Psychotropic Substances) et pouvant pre senter un risque en terme de sante publique (2). Nous prendrons en compte cette de finition e largie.

L'utilisation de ces substances peut e tre motive e par la recherche de la modification des perceptions, par leur faible cou t et leur forte disponibilite (2) (5).

Diffe rents profils d’usagers en de coulent. L’utilisation re cre ative en milieu festive peut concerner de jeunes adultes inse re s tout comme des polyconsommateurs en situation pre caire. Ces derniers peuvent e galement se tourner vers ces substances du fait de leur accessibilite et faible cou t, bien qu’elles soient en ge ne ral conside re es comme de moindre qualite que les drogues « classiques ». Un troisie me facteur peut rentrer en jeu dans la consommation des NSP : la curiosite (5) (9).

(8)

6 synthe se est en augmentation dans ce milieu (5) (9) (10).

Longtemps sous-estime es, les NSP posent un proble me conside rable en matie re de sante publique. Au cours de ces dernie res anne es, les rapports de cas ainsi que les notifications aupre s de l'addictovigilance se sont multiplie s. Ceux-ci rapportent a la fois des complications somatiques, psychiatriques mais e galement des cas de de ce s en lien avec les NSP (2) (5) (9).

Le manque de connaissances spe cifiques pour chaque substance (puissance, purete , …), la fre quence des co-consommations, ainsi que la consommation de ces substances a l’insu de l’usager contribuent a ce phe nome ne (2).

Si de nombreux effets secondaires ont e te rapporte s, l’acce s aux soins pour ces substances reste pourtant minime (9).

La difficulte d’acce s aux usagers ou le sous-repe rage en lien avec la me connaissance de ces substances, entraï nent une sous-estimation des complications associe es a leur usage, sur le plan sanitaire mais e galement en matie re de trouble lie a l’usage. En effet, le potentiel addictif de ses substances reste peu e tudie bien que re gulie rement mis en exergue.

Il est donc capital de sensibiliser les professionnels de sante aux conse quences de l’usage de ces substances, tant en aigu qu’en chronique. Ces complications au long terme ne cessitent un de pistage syste matique en cas d’usage ave re . En particulier, le de veloppement de questionnaires valides syste matiques au sujet du trouble lie a l’usage permettrait une meilleure appre hension du phe nome ne addictif associe a ces substances. Le de veloppement de techniques de de tection et leur inclusion dans les dosages standards permettrait de faciliter le de pistage et donc d’ame liorer la prise en charge des usagers, parfois eux-me mes non informe s sur la substance exacte inge re e (5). Les services d’addictovigilance sont des partenaires cle qui peuvent venir en aide au personnel confronte a cette proble matique d’usage, ainsi qu’aupre s de l’usager. Sur le plan e pide miologique, ils participent ainsi e galement, sur le plan national et international, a une meilleure compre hension de ce phe nome ne (6) (11).

(9)

7

Objectifs de la thèse :

La progression incessante du phe nome ne des NSP et ses conse quences potentiellement gravissimes ne permettent plus aux professionnels de sante d’ignorer leur existence. Il paraï t donc essentiel d’e tudier l’impact de ces substances sur le marche des drogues illicites et sur les consommateurs afin d’ame liorer le repe rage des complications aigues, mais e galement chroniques, associe es a leur consommation.

Les objectifs principaux de cette the se e taient d’e valuer les complications me dicales, psychiatriques et addictologiques associe es aux NSP, au travers de revues de la litte rature et d’e tude de cas.

Une 1e re partie de mon travail porte sur une revue de la litte rature sur les cannabinoï des

de synthe se (CS), un des deux groupes majoritaires des NSP.

Une 2e me partie de mon travail porte sur une revue de la litte rature sur deux chefs de file

des cathinones de synthe se (CaS), second groupe majoritaire : la MDPV et l’ α-PVP.

Une 3e me partie de mon travail porte sur une e tude de cas sur l’e thylphe nidate (EPH),

autre NSP moins re pandue. L’opportunite d’e tudier celle-ci s’est pre sente e dans l’Unite de Soins Complexes en Addictologie au Centre Hospitalier Haut Le ve que, service dirige par le Dr Fatse as, suite a l’admission d’un patient souffrant d’un trouble lie a l’usage d’e thylphe nidate (EPH).

Au cours de mon internat, de nombreux protocoles ont vu le jour au sujet de la prise en charge des complications en lien avec les NSP pour les services de sante .

Cependant, la persistance d’apparition de nouvelles substances chaque jour ainsi que les complications associe es rendent indispensables la poursuite des investigations a leur sujet en vue d'ame liorer les actions a mener en matie re de sante , de sante publique et de pre vention.

Publications en lien direct avec le projet de thèse :

1/ Scocard A., Benyamina A., Coscas S., Karila L., Jan 2017. Cannabinoï des de synthe se : une nouvelle matrice des addictions. Presse Med 46(1):11-22.

2/ Karila L., Lafaye G., Scocard A., Cottencin O., Benyamina A., May 2018. MDPV and α-PVP use in humans: The twisted sisters. Neuropharm 134(Pt A):65-72.

3/ Scocard A., Daveluy A., Castaing N., Auriacombe M., Fatseas M., [under submission]. Addiction to Ethylphenidate with Ekbom syndrome: a case report.

(10)

8

Partie 1 : Cannabinoïdes de synthèse

(11)

9

Partie 1 : Cannabinoïdes de synthèse

1 – Introduction

Les CS repre sentent une des classes pre dominantes du phe nome ne des NSP, et la popularite de ces produits ne cesse de progresser.

Souvent de signe s sous le terme de « Spice », les CS miment des effets psychoactifs similaires a ceux du D9-tetrahydrocannabinol (D9-THC ou THC) retrouve dans le cannabis (12).

La facilite d’acce s et le manque de repe rage de ces substances, les rendent d’autant plus de sirables aupre s de certaines populations, en particulier dans le milieu carce ral. (9) Cependant l’affinite de ces agonistes des re cepteurs endocannabinoï des est telle, que de tre s nombreux effets secondaires sont associe s a leur consommation, menant parfois jusqu’au de ce s de l’usager.

Des cas de tole rance et de signes de sevrage ont e te rapporte s, ainsi que des e pisodes de craving intense pour ces substances. Cependant le trouble lie a l’usage de CS reste peu e tudie (13).

Le manque d’e tudes sur les conse quences aigues mais e galement chroniques – dont le trouble lie a l’usage, met en lumie re les difficulte s rencontre es lors de la prise en charge des patients.

2 – Article

Correspond a : Manuscrit 1 : Scocard A., Benyamina A., Coscas S., Karila L., Jan 2017. Cannabinoï des de synthe se : une nouvelle matrice des addictions. Presse Med 46(1):11-22.

Re sume en anglais :

Synthetic cannabinoids (SC) belong to the emergent market of new psychoactive substances, sold on the Internet or specialized shops. Since the 1970s, more than 160 new SC have invaded the drug market. These substances imitate the psychoactive effects of cannabis. Underestimated for too long, SC's market growth and consequences are no longer to be ignored, first of all in terms of public health. SC were first synthesized during researches on the endocannabinoid system. Though they are agonists of the cannabinoid receptors 1 and 2, as Δ9-tetrahydrocannabinol in cannabis, they can also have a really high affinity with these receptors, rising up their potency. Each country in the world has chosen various ways how to deal with SC: scheduling, blanket ban, regulation… In order to contour the legal system, producers regularly modify the chemical formulas of those substances and hand out an attracting packaging looking harmless. However, the content of those small packets is extremely unstable and unreliable, including harmful compounds to health. Reports show an increasing number of non-fatal intoxications but also fatalities. Consequences on the body are numerous but there have been also reports of mental health imbalance and appearances of addiction-linked clinical signs. This review of literature aims at establishing a picture on SC in order to raise awareness among professionals in the health field on this new addiction matrix.

(12)

10 synthèse, vendus sur Internet ou dans des magasins spécialisés. Apparus depuis les années 1970, on en dénombre { ce jour plus de 160. Ces substances miment les effets psychoactifs du cannabis. Longtemps sous-estimé, ce marché prend de l’ampleur avec des conséquences que nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer en matière de santé publique. Créés dans le cadre de recherches sur le système endocannabinoïde, les CS sont des agonistes des récepteurs cannabinoïdes 1 et 2, comme le Δ9-tetrahydrocannabinol retrouvé dans le cannabis, mais avec un potentiel de ligand de très forte affinité. Sur le plan international, les pays adoptent diverses techniques afin d’endiguer la propagation des CS : répertorier les substances, interdiction globale, régulation… Afin de contourner la réglementation en cours, les producteurs modifient régulièrement la formule chimique des substances et proposent un packaging attrayant d’apparence inoffensive. Cependant, le contenu des sachets utilisés est de composition extrêmement variable, avec des substances potentiellement dangereuses. Un nombre croissant d’intoxications non mortelles mais également de décès sont répertoriés. Les complications somatiques et psychiatriques sont nombreuses ainsi que l’apparition d’un tableau addictif chez certains consommateurs. Cette revue de la littérature a été réalisée dans le but de faire un état des lieux de la question des CS et de sensibiliser les acteurs du champ sanitaire sur ce nouveau marché des addictions.

(13)

Cannabinoïdes

de

synthèse

:

une

nouvelle

matrice

des

addictions

AmandineScocard1,Amine Benyamina1, SarahCoscas1,Laurent Karila2

1.UniversitéParisSud,AP–HP,hôpitalPaul-Brousse,départementd'addictologie, 94800Villejuif,France

2.InsermU1000,universitéParisSud,AP–HP,hôpitalPaul-Brousse,département d'addictologie,94800Villejuif,France

Correspondance:

AmandineScocard.UniversitéParisSud,AP–HP,hôpitalPaul-Brousse,département d'addictologie,12,avenuePaul-Vaillant-Couturier,94800Villejuif,France.

amscoc@gmail.com

Résumé

Lescannabinoïdesdesynthèse(CS)appartiennentaumarchéémergentdesnouveauxproduitsde synthèse,vendussurInternetoudansdesmagasinsspécialisés.Apparusdepuislesannées1970, onendénombreàcejourplusde160.Cessubstancesmimentleseffetspsychoactifsducannabis. Longtemps sous-estimé, ce marchéprend de l'ampleur avec des conséquencesque nous ne pouvonsplusnous permettred'ignorerenmatièrede santépublique.Créésdanslecadre de recherches sur le système endocannabinoïde, les CS sont des agonistes des récepteurs cannabinoïdes1et2,commeleD9-tetrahydrocannabinolretrouvédanslecannabis,maisavec unpotentieldeliganddetrèsforteaffinité.Surleplaninternational,lespaysadoptentdiverses techniquesafind'endiguerlapropagationdesCS:répertorierlessubstances,interdictionglobale, régulation...Afindecontournerlaréglementationencours,lesproducteursmodifient réguliè-rementlaformulechimique des substancesetproposentun packagingattrayantd'apparence inoffensive.Cependant,lecontenudessachetsutilisésestdecompositionextrêmementvariable, avec des substances potentiellement dangereuses. Un nombre croissant d'intoxications non mortellesmaiségalementdedécèssontrépertoriés.Lescomplicationssomatiqueset psychia-triquessontnombreusesainsiquel'apparitiond'untableauaddictifchezcertainsconsommateurs. Cetterevuedelalittératureaétéréaliséedanslebutdefaireunétatdeslieuxdelaquestiondes CSetdesensibiliserlesacteursduchampsanitairesurcenouveaumarchédesaddictions.

Summary

Syntheticcannabinoids:Anewaddictionmatrix

Syntheticcannabinoids(SC)belongtotheemergentmarketofnewpsychoactivesubstances,sold ontheInternetorspecializedshops.Sincethe1970s,morethan160newSChaveinvadedthe drugmarket.Thesesubstancesimitatethepsychoactiveeffectsofcannabis.Underestimatedfor toolong,SC'smarketgrowthandconsequencesarenolongertobeignored,firstofallintermsof

Disponiblesurinternetle: 4janvier2017

tome46>n81>janvier2017

http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2016.11.014

©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

11 R evue de la littér atur e PresseMed.2017;46:11–22 enlignesur/onlineon www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com

(14)

Introduction

Auseinduspectredesnouveauxproduitsdesynthèse–aussi connussouslenomde«legalhighs»,lapopularitédesherbes àfumer contenantdescannabinoïdesde synthèses(CS) pro-gressechaqueannée[1].

Souventdésignéssousletermede«Spice»,lesCSmimentdes effetspsychoactifssimilairesàceuxduD9-tetrahydrocannabinol (D9-THCouTHC)retrouvédanslecannabis.

Le système légal prohibitionniste actuel est régulièrement contourné etdébordéparcesnouvelles substances. L'étique-tage«impropreàl'ingestion»,«nepasavaler»[2],ainsiquela modification incessante des compositions chimiques des CS mettentàdurépreuvelalégislationdespays.

Récemment, un nombre non négligeable d'alertes sanitaires ontétélancéessuitesàdenombreusesintoxicationsnon mor-tellesmaiségalementdedécès[3].

Ces intoxicationsmettenten lumièrelanécessitéd'une réor-ganisationdessystèmesdesoinsensantédanslemonde,non préparésàl'arrivéedecesnouvellessubstances.Entermede santépublique,ilesturgentd'apporteruneréponseappropriée quantàlasurveillanceetaucontrôledesesnouvellesdrogues soitfaite[4,5].

Cetterevuedelalittératureapourbutderegrouperlesdonnées actuellesconcernantl'utilisationetleseffetsprovoquésparles CSchezl'homme.Unemeilleurecompréhensiondece phéno-mèneestindispensablepoursensibiliserlesacteursduchamp sanitaire.Danscebut,nousavonsexplorétroisbasesde don-nées représentatives (PubMed,ScienceDirectetGoogle Scho-lar),ErowidCenteretdiverssitesgouvernementaux.

Lesmots-clésutilisésétaientlessuivants:«synthetic canna-binoids»,«spice»,«newpsychoactivesubstances»,« sub-stance use disorder », « adverse effects », « fatalities ». La rechercheaétélimitéeauxannées2005à2016.

Tous les articlesont initialement étéidentifiés autravers de leursrésumésafindedéfinirleurpertinencedanslecadrede cetterevue.

Des informations complémentaires ont été recueillies via la plateforme del'observatoireeuropéendes droguesetdeses abus(EuropeanMonitoringCentreforDrugsandDrugAddiction [EMCDDA],Lisbonne),lesrapportsdusystèmed'alerteprécoce del'Unioneuropéenne(EU-EWS),duNationalReitox, l'observa-tiondemarchésillégauxsurInternetconnusaussisouslenom deDarknetouDarkweb,diverssitesetforumsspécialisés. Histoire et aspects législatifs des

cannabinoïdes desynthèse

Danslesannées1970,lespremiersCSétaientsynthétisésdans l'espoir decomprendrele fonctionnementdusystème endo-cannabinoïdeendogèneetainsidévelopperdenouveaux trai-tementsdanslapriseenchargedeladouleurcancéreuse[6]. Danslesannées2003–2004,dessubstancesdésignéessousle nomde«Spice»ontfaitleurpremièreapparitionen Grande-Bretagne,enSuisseetenAllemagne[7].

Cettedénominationseraitinspiréede«l'épice»ou«mélange» qui estau centrede la nouvelle de Franck Herbert intitulée «Dune»,permettantdeprolongerlavie,renforçantles défen-sesimmunitairesetpermettantlesvoyagesinterstellaires[8]. Initialementpeupopulaires,l'usagedecessubstancesse limi-taitalorsàungrouperestreintd'usagersexpérimentateurs. Des équipes de recherche allemandes et autrichiennes ont identifié un premier agent psychoactif dans la composition decessubstances:l'aminoalkylindoleJWH-018[9]. Celui-cia étéretrouvéàlabasedediversescompositionsde«Spice»,en quantitévariablesetàl'originedenombreuxdérivés[10–13]. Surveillésparl'EU-EWS,lesCS doiventenfaitleursnomsaux initialesdesscientifiqueslesayantenpremiersynthétisé(JWH pourJohnW.Huffman,AMpourAlexandrosMakriyannis,CPpour Carl Pfizer),lescomposésHUcorrespondenten revancheaux travauxfaitsdanslaHebrewUniversity(UniversitéHébraïquede Jérusalem,Israël)[11].

Dernièrement, une majorité de leurs noms proviennent des initialesdeleurscompositionchimique(ex.:APICA pour public health. SC were first synthesized during researches on the endocannabinoid system. Thoughtheyare agonistsof thecannabinoid receptors1and 2,as D9-tetrahydrocannabinol incannabis,theycanalsohaveareallyhighaffinitywiththesereceptors,risinguptheirpotency. EachcountryintheworldhaschosenvariouswayshowtodealwithSC:scheduling,blanketban, regulation... Inorderto contour the legalsystem, producers regularlymodify the chemical formulasofthosesubstancesandhandoutanattractingpackaginglookingharmless.However, the content of thosesmall packets is extremelyunstable and unreliable,including harmful compounds tohealth. Reportsshowanincreasingnumberof non-fatalintoxicationsbutalso fatalities.Consequencesonthebodyarenumerousbuttherehavebeenalsoreportsofmental healthimbalanceandappearancesofaddiction-linkedclinicalsigns.Thisreviewofliteratureaims atestablishingapictureonSCinordertoraiseawarenessamongprofessionalsinthehealthfield onthisnewaddictionmatrix.

R evue de la littér atur e

(15)

N-(1-adamantyl)-1-pentyl-1H-indole-3-carboxamide;CHMINACA pour N-[[1-(cyclohexylméthyl)-1H-indazol-3-yl]carbonyl]-3-méthyl-L-valine)[6].Enmai2016,l'EMCDDAadécidé d'harmo-nisercesdénominations enarrangeantlacomposition desCS désignés : groupe de liaison–liaison–noyau–queue, modifiant ainsicertainesd'entreelles(ex.: N-(1-carbamoyl-2-methyl-pro-pyl)-1-[(4-fluorophenyl)méthyl] indazole-3-carboxamide initia-lementAB-FUBINACAetdevenantMABO-FUBINACA)[6]. LesCS regroupentdenombreusesdénominations surle plan commercialetdanslemarchéderue(tableauI).

Bien qu'étant vendus la plupart du temps sous forme d'un mélange de plantes, lesCS peuventégalement être vendus sousforme decomprimés,degélulesoudepoudres[14]. Ils sont ainsi le plus souvent consommés grâce à des pipes («bong»)ousousformedejoints[15]. Plusrécemment,de nouvellesformesliquidesapparaissentafind'êtreconsommées aumoyendecigarettesélectroniques[16].

Actuellement,enEuropeetauxÉtats-Unis,unpaquetde3 gram-mesde«Spice»sevendauxalentoursde25euroset35dollars respectivement[8].

LaChineserangeaupremierranginternationaldansla syn-thèse, production et distribution des nouveaux produits de synthèse(NPS),suivieparl'Inde.Derécentessaisiessuggèrent

uneproductionintra-européennenécessitantunesurveillance rapprochée[2,4].

En 2014, de larges quantités du CS, cumyl-5F-PINACA, sous formeliquideontétésaisiesdansunpayseuropéenainsiqu'une tonne de mélanges d'herbesprovenant de deux autrespays européensetd'Australie,avantd'êtretransforméesetmisen sachets–provenantquantàeuxdeChine[7,17].

Dansledernierrapportdel'EMCDDA,paruen2016,50000 sai-sieslesconcernaientdontplusde60%correspondantàdesCS (30 000 ; 1,3 tonnes, poudres, matériaux, plantes...) pour l'année2014.

Les5CSlesplussaisisen2014l'étaientsousformedepoudre: AM-2201 (70 kg), MDMB-CHMINACA (40 kg), AB-FUBINACA (35kg),MAM-2201(27kg)etXLR-11(5F-UR-144)(26kg)[4]. LesCSsontleplusgrandgroupedenouvellesdroguessurveillé parl'EMCDDA.

Dèslafin2008,début2009,ilestapparuquelaconsommation de«Spice»n'était passans conséquences[3], attirantainsi l'attentiondelacommunautéscientifiquemaiségalementdes médiasetdespolitiques[11,18].

UnsoucimajeurdelaconsommationdeCSrésidedanslefait que,malgrédesproduitsdemêmemarqueetvendussousle même nom, la composition de ceux-ci présente une forte variabilité en concentration et en composition de produits

[1,19,20].

Ces5dernièresannées,380NPSontétéidentifiés,portantleur nombreàplusde560.

Depuis 2008, plus de 160 CS ont été détectés dans divers produits,dont24en2015[4].

ChaquecomposédelafamilledesCSprésenteuneduréedevie moyennede12à24moisavantd'êtreremplacéparde nou-veauxanalogues[21].

Larapiditédu«turn-over»desconstituantsdelafamilledesCS exigeunrenouvellementconstantdelaréglementationdeces NPS.

AuxÉtats-Unis,afind'optimiserlaréglementationdesCS, ceux-cisevoientregroupésparclasseoufamillechimique, permet-tantainsidelesréférencerdanslestexteslégislatifsdes diffé-rents états ainsi qu'au niveau fédéral. Par exemple, MAB-CHMINACA[22], AB-CHMINACA,THJ-2201[23]ontétéajoutés danslapartie«ScheduleI»,enplusdesajoutsdéjàexistantsde PB-22,5F-PB-22,AB-FUBINACAetADB-PINACAdanslamême sectiondutexteofficiel«ControlledSubstancesAct»[24]. LesréglementationsactuellesausujetdesNPSontpourobjectif delimiterladistributiondesdroguesdéjàexistantesetdeleurs analogues[7,19,25].

Fin mai 2016, une nouvelle loi est entrée en vigueur au Royaume-Uni.Remplaçantl'habituelrépertoiredechaque sub-stance,laproductionetdistributiondeceux-cis'inscriventdans lacatégoriedes«substancespsychoactives illégales». Tech-niqueconnuesouslenomde«blanketban»,cetteinterdiction globalea permisla fermeture rapidede multiples points de

TABLEAUI

Nomsderuedescannabinoïdesdesynthèse

A AlbinoRhinoBuds,Aroma

B BlackMamba,Bliss,BombayBlue

C Caneff5star,ChillinXXX

D D-Raw,DarkMatter,(thid)Dream

E Everlast;Experience:Chill;Experience:Ignite; Experience:RedBall

F Fakemarijuana,Fakeweed

G Galaxy,Genie,Gorilla

H HerbDream,HerbalincenseIceBudExtra

K (Cold)K2,Kronic,K3,K3Legal,KryptoBuds

M MagicMojo,MoonRocks

S Spice,(Pep)Spice,SpiceArctic, SynergySpiceTropical, SynergySpiceDiamond SpiceGold,SpiceGoldSpirit, SpiceSilver,SpiceyXXX,SpiceWorld420

Spice99(Ultra),Spike99, SmokeSpicePlatinum,StarFireSyn

(RedMagic)SenceSkunk, SmokeSolar,FlareSpace,SpaceTruckin'

XYZ YucatanFire,Zohai,ZohaiSX

Cannabinoïdesdesynthèse:unenouvellematricedesaddictions

ADDICTOLOGIE tome46>n81>janvier2017 13 R evue de la littér atur e

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venteetladestructiond'unstockimportantdesachets conte-nant,entreautres,desCS[26].

Unnombrecroissantdepayslesrangentainsidanscette caté-goriede«substancespsychoactivesillégales»,dansl'idéede limiter leur distribution, restreindre leur utilisation, surveiller leur misesurle marchéet mettreen placeuneclassification sielleestpossible[27].DespayseuropéenscommelaFrance,la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Hongrie, la Pologne, le Luxembourg, la Lituanie, l'Estonie et la Suède possèdent un statutjuridiqueadaptéconcernantcertainesdecesdrogues. Ceci témoigne à la fois de l'importance de la demande en cannabis en Europe, ainsi que de la capacité sans fin des organisations criminelles à inonder le marché de nouvelles substancesanalogueslorsquelesproduitsexistantssontsoumis àdesmesuresdecontrôledrastiques.

C'estenpartiececonstatquiamènenombredeprofessionnels etpolitiquesàreconsidérerlecombatcontrelesdroguesmené jusqu'àcejourcommetel[28].

Données épidémiologiques

LesCSsontenmajoritévendussurInternetentant qu'alterna-tiveàd'autres substances psychoactives,contrôléeset régle-mentées. Cesproduits sont également disponibles dans des magasinsspécialisésdanslavented'accessoiresdestinésàla consommationdecannabis.

LesraisonsdeconsommerdesCSsontvariées:simplecuriosité, aspect légal des substances, disponibilité du produit, effets, intérêt pour l'absencede détection lorsd'analyses standards

[29]. Certains les utilisent également pour diminuer leur consommation en cannabis ou pourdiminuer certains symp-tômesdesevrageencannabis.

Diverses enquêtesauprèsd'étudiantsou personnesissuesdu milieufestif,attribuentunegrandepartiedelaconsommation deCSauxconsommateurshabituelsdecannabis[25,30]. LaconsommationdesCSest,eneffet,deplusenpluspopulaire auseindelacommunautéd'usagersdetabacetdecannabis,et ce, malgré la politique de prohibition actuelle. Ceci semble s'expliquer en grande partie par la possibilité qu'offrent les CS decontournerlescontrôlesdepoliceauvudeladifficulté voire de l'absence de détection du produit, et ce, tout en conservant unepartie des effetsrecherchésdansla consom-mationdecannabis[29].

Cesagonistesdesrécepteurscannabinoïdes,consommésàvisée récréative,sontégalementdeplusenpluspopulaireauprèsdes adolescents[31].

Lesdernièrespublicationsdel'EMCDDAen2015et2016 indi-quentquelepourcentaged'utilisationdesCSdanslapopulation généralerestecependantfaible[3].Ilestrégulièrement rééva-luéautraversdenombreusesenquêtesépidémiologiques[11]. Ilexisteunevariabilitéimportanteselonlespaysetpopulations concernées.

En2012,enGrande-Bretagne,l'étudeGlobalDrugSurvey esti-maità5%laconsommationdespersonnesfréquentant régu-lièrement les boîtes de nuit ou des soirées similaires dans l'année[32].Cerésultatestd'autantplusparlantqu'àlamême période,uneautreenquêteévaluaitlaprévalenced'utilisation dansl'année–expérimentationouusage–pourlatranched'âge des 16 à64 ans,à seulement 0,2 % pour lapériode 2010– 2011età0,1%pourlapériode2011–2012[33,34].

Encomparaison,en 2012,enEspagne, unfaiblepourcentage d'utilisationde«Spice»etdesesdérivésétaitnotéchezles jeunesâgésde14à18ans.Celui-cis'élevaità1,4%defaçon globale.Uneconsommationdansl'annéeétaitestiméeà1%et uneconsommationdanslemoisà0,6%[35].

En2013,enAllemagne,uneenquêtechezdesélèvesâgésde 15 à 18 ans déterminait un niveau d'expérimentation des mélangesd'herbesà5%.

En 2014,enFrance,un sondagedel'Institutnationalde pré-vention et d'éducation pour la santé (INPES) en population générale(concernantdesadultesde18à64ans)démontrait unpourcentaged'expérimentations'élevantà1,7%.Les per-sonnes concernées étaient essentiellement des hommes (2,3%)et4%d'entreeuxavaitmoinsde35ans[36]. Lamêmeannée,lorsdel'Enquêtesurlasantéetles consom-mationslorsdel'appeldepréparationàladéfense(ESCAPAD) organiséeparl'Observatoirefrançaisdesdrogueset toxicoma-nies(OFDT),1,7%desjeunesâgésde17ansdéclaraientavoir déjàconsommédesCS[37].

En2014,auxÉtats-Unis,lepourcentaged'usagedansl'annéede cessubstanceschezlesjeunesde17à18anss'élevaità5,8%

[38].

En2016,lerapportESPAD2015del'EMCDDAaétépublié. Celui-ciregroupedesdonnéessurl'usagedesubstances psychoacti-ves chez les jeunes de 15 à 16 ans, recueillies de 1995 à 2015 dans35payseuropéens.EnFrance, 4%de cesjeunes déclaraient avoirdéjàconsommédansleurviedesNPS,ainsi que4% cettedernièreannée.Ilexistepeudedifférencede consommationselonlesexe(5%pourlesgarçonset4%pour lesfilles).

Bienqu'iln'yaitpaseudediscriminationfaiteentrelesdivers nouveauxproduitsdesynthèse,ilaéténotéuneaugmentation dunombredecasdeconsommationdeCS[39,40].

Danscertainspays,onobserveuneconsommationcroissantede CS enprison, mettantendangerdespersonnesdéjà vulnéra-bles,seretrouvantainsientreconsommationetrépression[41]. Pharmacologie

Denombreuxtravauxsesontintéressésausystème endocan-nabinoïde,connupouravoiruneactionsurl'appétit,l'humeur,la douleuretl'inflammation[42].

Danslesannées1990,ungroupedechercheursaidentifiéla localisation derécepteurscannabinoïdes.Le récepteur canna-binoïdetype1(CB1R)aétéidentifiéen1990.Cettedécouverte

R evue de la littér atur e

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aétésuivieen1993,decelledurécepteurcannabinoïdetype2 (CB2R)[42].

Ces deux types de récepteurs endogènesappartiennent à la familledesrécepteursà7hélicestransmembranairescouplés auxprotéinesG[43].

Les récepteurs CB1 se situent majoritairement auniveau du systèmenerveuxcentralmaiségalementauniveaudusystème nerveuxpériphériqueetdanscertainsorganespériphériqueset tissus.Cesrécepteurssontfortementreprésentésdanslecortex cérébral, les noyaux gris centraux, le cervelet, le thalamus, l'amygdale,jusqu'àlacornedorsaledelamoelleépinière–site privilégiéd'uneimportanteconvergencesynaptique.Ces récep-teurs participent à l'inhibition de l'adénylate cyclase et de canauxioniques.L'activitédesrécepteursCB1peutinfluersur l'activité motrice, la mémorisation ainsi que sur l'analgésie

[42,43].

LesrécepteursCB2setrouvent,quantàeux,majoritairement dans les cellules du système immunitaire ainsi que dans le systèmenerveuxpériphérique.Cesrécepteursontunrôle d'acti-vationdecascadeskinases.Leuractivitéinfluesur l'inflamma-tionenagissantsurlamigrationdecescellulesainsiquedansle relargage et la recapture de cytokine au niveau du cerveau

[15,43].

Le système endocannabinoïde existant depuis des millions d'années,defortesressemblancesdansl'encodagegénétique existent entre de nombreuses espèces. Par exemple, la séquence codant le récepteur CB1 du singe Macaca mulata est identique à 100 % à celle de l'homme, celle des rats à 90 %. La séquence codant le récepteur CB2 des rats est identique à 81 % avec celle de l'homme. Rapidement,

ceux-ciontpuêtreclonésetutilisésdansdenombreuxtravaux derecherche[42].

LesCS,moléculesextrêmementlipophiles[15],agissententant qu'agonistescompletsdesrécepteursCB1etCB2[44]. Contrairement au D9-tetrahydrocannabinol retrouvé dans le cannabis, nombrede CS présentent une forte affinité ligand etdesactivitésintrinsèquessimilairesauxrécepteursCB1etCB2

[45].

Defait,tandisquel'affinitéduD9-tetrahydrocannabinolauCB1R restemodeste(KI=35–80nmol),lesCSprésententune meil-leure affinité (KI=27–29 nmol) et même la plus forte (KI=0,1nmolpourlecomposéAM-694)[15].Cetteforte affi-nitéligandestsuspectéed'êtreàl'origine,enpartie,deseffets adversesplussévèrescausésparlesCS.

Parailleurs,lesCSnecontiennentpasdetabacnidecannabis

[46].

Ilestintéressantdenoterque,silesCSontunfonctionnement similaireauD9-tetrahydrocannabinol,lesdiversesmarquesde CS ne contiennent pas de cannabidiol– retrouvé lui dans le cannabis et qui posséderait un potentiel neuroprotecteur

[47,48].

Ces différences de propriétés pharmacologiques pourraient expliquer l'écart de toxicité entre le cannabis et les CS, en particulierentermesd'actionpro-psychotique[49,50]. Àlasuitedestimulicréésparcertainessubstances,ilaétéétabli quelecircuitdelarécompenseétaitintimementliéàla neuro-transmissiondedopamineàl'échellecérébrale.LesCSsemblent être impliquésdans l'augmentation delasécrétion de dopa-minedanslenoyauaccumbensduratetdansladiminutionde déchargespost-synaptiquesGABA-dépendantesdes neurones

TABLEAUII

Unepropositiondeclassificationdescannabinoïdesdesynthèse

Cannabinoïdesclassiques HU-210,AM-906,AM-411,O-1184

Cannabinoïdesatypiques Cyclohexylphénols

3-arylcyclohexanols(ex.:CP-47,497-C8,CP-55,940,CP-55,244)

Cannabinoïdeshybrides Combinaisonentreunestructureclassiqueetatypique(ex.:AM-4030)

Aminoalkylindoles Naphtoylindoles(ex.:JWH-018,JWH-073,JWH-398,JWH-015,

JWH-122,JWH-210,JWH-081,JWH-200,WIN-55,212);phénylacétylindoles (ex.:JWH-250,JWH-251)

Naphthylméthylindoles

Benzoylindoles(ex.:pravadoline,AM-694,RSC-4)

Eicosanoïdes Anandamide

Autresanaloguessynthétiques(ex.:méthanandamide)

Autres Diarylpyrazoles(antagonistessélectifsdesCB1R)

Naphtoylpyrroles(JWH-307) Naphthylméthylindènes

Dérivésdenaphtalène

Cannabinoïdesdesynthèse:unenouvellematricedesaddictions

ADDICTOLOGIE tome46>n81>janvier2017 15 R evue de la littér atur e

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dopaminergiquesdel'airetegmentaleventrale.Cemécanisme soupçonnéd'êtreàl'originedepropriétésaddictogènes,serait rendupossiblegrâceàl'activationderécepteursCB1[45]. Cesdernièresannées,denettesavancéesontétéréaliséesdans l'identificationetlaquantificationdesCS.

Onyretrouvedestechniquestellesqueletandem chromato-graphieenphaseliquide–spectrométriedemasse,ainsiquela spectrométrieàtempsdevol,etc....

Cependant,l'adaptationdesanalysesdecontrôlerestentundéfi technique.

Au-delàdelarapiditéd'apparitiondenouveauxcomposés,et afindecompliquerunpeuleschoses,desagentsnaturelstels quelavitamineEsontsouventajoutésauxmélangesd'herbe afind'interféreravecladétectionduproduit[15,50].

Des propositions ont été faites par Howlett et al. [46,51] et Thakuretal.[52]afindeclassifierlesdifférentscannabinoïdes desynthèse(tableauII).

Effets recherchés et effets secondaires

Effetsrecherchés

Leseffetsdu«Spice»etdesesdérivéssontmultiples,produit, doseetadministrationdépendants[53,54].

La plupart des effets psychoactifs documentés jusqu'ici sont comparablesauxeffetsinduitsparleD9-tetrahydrocannabinol. Lesprincipauxeffetsrecherchésparlesconsommateurssontla sensationdebien-être,l'euphorieetladésinhibitionsociale[9]. Sontretrouvéségalementunesédation,unehyperesthésie,des distorsionsperceptivesetparfoisunreplisocial[55].

Au-delàdeceseffetscommuns,différentesmarquesdeCSsont également àl'origine demodifications inconstantesdes per-ceptionssensorielles,allantjusqu'auxhallucinations,etpeuvent

aussidonnerl'impressionqu'ilexisteunedistorsiontemporelle

[55].

Lessignesphysiques,égalementdécrits,retrouventune hyper-hémie conjonctivale, un appétit augmenté, une sécheresse buccale,desépisodesd'hypertensionartérielle,unetachycardie (lafréquencecardiaquepouvantaugmenterde20à50%en quelques minutesàunquartd'heure,jusqu'à3heures maxi-mum[11])etdeseffetsbronchodilatateursaigus[55]. Aprèsavoirfuméunecigarettecontenant0,3grammesdeSpice Diamond–unmélanged'analoguesdediméthylCP47,497,de trans-diastomèredel'analoguedeCP47,497etduJWH-018en faiblequantité–leseffetspsychoactifsaiguss'observentenune dizaine de minutes. Ces effets incluaient une altération de l'humeur,delaperception,despalpitations,unehyposialorrhée etunehyperhémieconjonctivale[56].

Iln'yapaseud'observationobjectivededéficitmoteur,bien quecertainsconsommateursaienteulasensationd'êtrelimité dansleursmouvements.Leseffetsobservablesserésorbaient enprèsde6heures.Pourcertains,certainseffetsindésirables mineurspersistaient24heuresplustard[56].

ComparéeauTHC,ladurée deseffetsestpluscourtepourle JWH-018 (1–2heures) etpluslongue pourleCP47,497etson homologue C8 (5–6heures). La plupart des consommateurs décrivent queleseffetspersistentenmoyenne6heures puis diminuentprogressivement,jusqu'aulendemainparfois[15].

Effetsindésirables

Un certainnombrede complications somatiques, psychologi-quesvoirepsychiatriques,aétérapporté,sansquel'onobserve pourautantunerecherched'aideactive[15,57].

TABLEAUIII

Effetsindésirablessomatiquesliésàlaconsommationdecannabinoïdesdesynthèse

Surl'aspectgénéral[60–62] Hyperhémieconjonctivale,mydriase,pâleur,sueurs,nausées,dysarthrie,essoufflement,

palpitationsvoiredouleursthoraciques,spasmesmusculaires

Cardiovasculaires Tachycardie[63],arythmies[64],cardiotoxicité[65],infarctusdumyocarde[66],allongementduQtc,

torsadesdepointe(casd'interactionsmédicamenteuses),hypertension[68]ouhypotension[69], moinsfréquemmentbradycardie

Pulmonaire Pneumopathies[73],lésionspulmonairesnonspécifiques[42],infiltratspulmonairesdiffus[71,72],

rendunoirâtre(«charbonné»)lorsdelavagesbroncho-alvéolaires[74]

Digestif Nausées,vomissements,douleursabdominales,hyperémèsecannabinoïde[75,76]

Rénal[77] Insuffisancerénaleaiguë[79–82],créatinémieaugmentée[80],rhabdomyolyses[83–85]

Dermatologique[86] Obscurcissementdusillonjugo-palpébral,jouescreuses,vieillissementprécocedelapeau,

acné,calvitieprécoce,canitieprécoce

Neurologique[87] Tremblements,sensationébrieuse,ataxie,fasciculations,hypertonieouspasticité,hyperflexionouhyperréflexivité, hyperextensions,mydriase[55],nystagmus[55],discoursralenti[55],agitation,troublesdeconscience,

troublesdelamémoire,confusion[78],hémorragies[79],accidents

vasculaires [77,90–92],emboles,crisesd'épilepsies,troublescognitifsnoncompatiblesaveclaconduite [55]

R evue de la littér atur e

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Une incidence importante d'effets secondaires associés à la consommation de CS a été documentée dans la littérature

[8,58].

Uniquementsurlapériodede2010à2011,uneétude concer-nantlenombredepassagesauxurgencesauxÉtats-Unis,enlien aveclaconsommationdeCS,mettaitenlumièreundoublement decelui-cienàpeineunan.Quantauxconsultationsconcernant lesjeunesâgésde18à20ansdanslemêmecontexte,ellesont étémultipliéesparquatre[59].

Effetsindésirablessomatiques LetableauIIIlesrésume. Surl'étatgénéral

Les signes d'une intoxication aiguë par CS incluent une mydriase,unehyperhémieconjonctivale,desnauséeset vomis-sements,unedysarthrie,unessoufflement,parfoismêmedes palpitationsvoiredesdouleursthoraciques,desspasmes mus-culaires,dessueursetunepâleur[60–62].

Surleplancardiovasculaire

Lessignesd'uneintoxication aiguëparCSincluent une tachy-cardie[63],desarythmies[64],unecardiotoxicité[65]pouvant allerjusqu'àentraîneruninfarctusdumyocarde[66]etledécès. Onpeutégalement observerunallongementdusegmentQT corrigé à l'électrocardiogramme ainsi que des torsades de pointe, en particulier s'il existe une prise de médicaments à l'origine d'une interaction médicamenteuse [67]. Par moment,onpeut observerdes épisodesd'hypertension [68]

oud'hypotension [69]. Moins fréquemment,onretrouvedes épisodesdebradycardie[70].

Surleplanpulmonaire

Depremiersrésultatsd'étudesemblentindiquerunlienentre l'utilisationdeCSetdelésionspulmonaires[42].

Dansdescaschroniquesd'inhalationdemultiplesCSdont d'AM-2201[71,72],onapuobserverdesinfiltratspulmonairesdiffus. Des pneumonies ont été décrites suite à l'utilisation d'ADB-PINACA[73].LesCSseraientparailleursresponsablesd'unrendu noirâtre («charbonné »)lors de lavages broncho-alvéolaires

[74].

Surleplandigestif

Endehorsde possiblesnauséeset vomissements,Hopkinset Gilchristontdécrituncas desyndromed'hyperémèse canna-binoïde[75]chezunconsommateurrégulierdeCS(JWH-018, JWH-073,JWH-122, AM-2201et AM-694)[76]. Ces effetsont uniquement été décrits dans un cas unique et doivent être confirméspard'autresétudes.

Surleplanrénal

Lesreinspeuventêtreendommagésdediversesmanièresdans l'utilisationdeCS[77].

Desinsuffisancesrénalesaiguësontétérapportéesenlienavec laconsommationdeXLR-11[78,79]etautresCS[80–82].

Leseffetsrapportés incluségalementdes vomissements,des douleursabdominales,une créatininémieaugmentée [80]et égalementdesrhabdomyolyses[83–85].

Surleplandermatologique

Uneétudeaidentifiéquelesplusgrandesplaintessurleplan dermatologiquechezlesconsommateursdeCSétaient l'appari-tiondecernes,jouescreusesetd'unvieillissementprécocedela peau,associéounonàdel'acné.Ilsseplaignaientégalement d'uneperteetd'ungrisonnementdescheveux[86].

Surleplanneurologique

Lescomplicationsneurologiquesassociéesàlaconsommation deCSnécessitentuneattentiontouteparticulière,enparticulier delapartdesmédecinsdirectementconfrontésàcesusagers chroniques.

Denombreusesconséquencesneurologiquesontétérapportées

[87]incluantdestremblements,uneataxie,desfasciculations, unehypertonieouspasticité,unehyperflexionou hyperréfle-xivité,ainsiquedeshyperextensions.Lasensationébrieuse,la mydriase, le nystagmus et un discours ralenti sont d'autres effetsindésirablescommunémentrapportés[55].

Deseffetssecondairessévèresayantpourciblelesystèmenerveux centralexistentégalement,telsquel'agitation,destroublesde conscienceetdelamémoire,laconfusion[88],deshémorragies

[89],desaccidentsvasculairesetemboles[78,90–92].

Des crises d'épilepsies (JWH-018, JWH-122, JWH-210 et AM-2201)etd'importantstroublescognitifs,noncompatiblesavec laconduite,ontétédécrits(parexemple,voir[55]).

Surleplanpsychiatriqueetaddictologique Surleplanpsychiatrique

Leseffetspsychiatriquesindésirablesincluentdessymptômes dépressifs comme maniaques [93]. On note également de l'insomnie, de l'hyperactivité, de l'agitation, de l'irritabilité, des ruminations, de l'anxiété, des attaques de panique, des atteintes sur la mémoire à court terme et d'autres troubles cognitifs, dela paranoïa,l'apparition de reviviscenceset des idéationssuicidaires[60,78,94–96].

Des automutilations ont été rapportées dans le cadre d'une consommationde«BlackDiamond»,comprenantunebrûlure auto-infligéeauxmembressupérieursrésultantenune ampu-tationdubrasdroitetuneprocéduredegreffed'orteilsaprèsla pertededoigtsdelamaingauche[97].

DeuxcasdecatatoniesecondaireàuneconsommationdeCSont égalementétédécritschezdespatientssansantécédent d'épi-sodepsychotique[98].

Ilsembleimportantderappelerquelespréparationscontenant des CS ne contiennentpas de cannabidiol. De ce fait, il est probable que ces drogues soient d'autant plus susceptibles d'êtreàl'originedepharmacopsychose[49,99].Dessymptômes délirants,deshallucinationsacousticoverbalesetdeséléments dissociatifsontétédécrits[100,101].LesCSpourraient exacer-berdessymptômespsychotiqueschezdespatientsstabilisésou

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déclencherdesépisodespsychotiquesbrefschezdespersonnes sainesmaisvulnérables[15].

Surleplanaddictologique

LepotentieladdictifdesCSnedoitpasêtrenégligé[1,8,27,102]. Un phénomène de toléranceet des symptômesde sevrage résultantd'unusageàlongtermede«Spice»ontétédécrits.

[46,68,103].Lesadmissionsdansdesservicesspécialisésenlien avecunsyndromedesevrageenCSreprésentaientletroisième groupe le plus important de patients admis à Auckland en NouvelleZélande,entremai2013etmai2014[104].Uncertain nombredesymptômesrapportésparlespatientsàl'arrêtdela consommation sontsimilaires àceuxrapportés lorsd'un syn-dromedesevrageencannabis:insomnie,cauchemars,anxiété, nausées,impatiencesoucrampes,frissons[105].Zimmermann etal.ontdécrituncasdesyndromedesevragesévèreaprès consommationde«SpiceGold»,incluantdesimpatiences,des cauchemars, une tachycardie ainsi qu'une hypertension arté-rielle.Lessymptômesserésorbaientenmoinsd'unesemaine avecuntraitementsymptomatique[106].

Nacca et al. ont observé des signes de sevrage tels qu'une anxiétésévère,desrêvesintenses,descéphalées,descrampes aux extrémités des membres, des sueurs, des frissons, une anorexie durant jusqu'à 6jours après l'arrêt de la substance

[107].Laprésenced'uncravingd'intensitésévèreestconstatée

[106,107].

Cas rapportésdedécès

Uncertainnombredecasdocumentésdedécèsenlienavecla consommation et l'abus de CS ont été rapportés [108]. Les résultatsdebilanstoxicologiquescorrespondantàchaquedécès ontétépubliés[3].En2012,lesurgentistesauxÉtats-Unisont étéconfrontésàunemultiplicationdecasdedécèsenlienavec laconsommationdeCS.

En2013,4mortsassociéesàlaconsommationdeF-PB-22ont étérapportéesauxÉtats-Unis[88].

Fin2014,uneintoxicationmortelleaétédécriteenrelationavec laconsommationd'ADB-PINACA[109].

Un cas d'arrêt cardiorespiratoireen dehors del'hôpital aété décritquantàluienlienavecl'utilisationde«K2»[110,111]. Cettemêmeannée,lesmédiasrussesparlaientdedeux impor-tantesvaguesd'effetsindésirablesenlienavecla consomma-tionde«Spice»[6].En2015,Shanksetal.rapportentdesdécès en lienavec laconsommationd'ADB-FUBINACA [112], de 5F-AMB[113]etdeXLR-11[114].

Dernièrement,desintoxicationsmortellesontétéattribuéesau MDMB-CHMICAencombinaisonavecuneprised'alcool[115]ou associées àdenouveaux produitsdétectésrécemmentsurle marché[4].

Il s'agit d'un CS apparu sur le marchéeuropéen en septem-bre2014,retrouvédansaumoins20mélangessurles24 nou-veauxcomposésdécouvertsen2015.

En2015,enPologne,danslecadred'unépisoded'intoxication massiveauxCS,onavaitdénombrénonmoinsde200passages auxurgencesenmoinsd'unesemaine[116].

Ledernierrapportconcernantcettesubstanceregroupe42cas d'intoxicationsaiguësnonmortelleset29décès,ayanteulieu entre2014et2016.MDMB-CHMICAétaitconsidérécommeseul élément à l'origine du décès dans 6 cas sur 29, les autres comprenantd'autresfacteurset/ousubstances[117].

Conclusion

Malgréleseffortsinternationauxeffectuéspourréglementerles CS, ceux-cirestentaccessibles, principalementvia Internet. Il existedesdifférencesentrelesmarchéseuropéenset améri-cainsmaisleurrayondediffusionnecessedecroître. Ces substancesmimentleseffetspsychoactifsducannabis et sont,defait,utilisésàcesfins.Cependant,lesconsommateurs s'exposentàdesproduitsdecompositionetàdeseffets extrê-mementvariables.LesCSsontrégulièrementàl'origined'effets indésirables (somatiques, psychiatriques, psychologiques, addictologiques),plusnombreuxetpotentiellementplus sévè-resqueceuxprovoquésparlecannabis.Desconséquencespour la santé physique sévères voire mortelles ne peuvent être ignorées, ainsi quedesconséquencespsychiatriqueschez les individusvulnérables.

Le développement de méthodes de détection rapide et en routinedesdiversconstituantsdes CSdanslesliquides biolo-giquesestnécessaire.

Les professionnels de santé doivent prendre en compte les donnéesscientifiquesetcliniquesactuellesconcernantces sub-stances. Enfin,il estessentiel d'initierdesétudescliniqueset thérapeutiquessurlaquestiondesNPS.Cestravauxsont néces-saires afin d'améliorer les différentes actions à mener en matièredesantépubliqueainsiqu'enpolitiquedeprévention.

Déclarationdeliensd'intérêts:lesauteursA.ScocardetS.Coscas, déclarentnepasavoirdeliensd'intérêts.

L.Kariladéclareavoirparticipéàdesinterventionsponctuelles(conférences, actionsdeformations)pourleslaboratoiresBMS,Otsuka,Euthérapie,Astra Zeneca,Lundbeck,Gilead,DAPharma,Bouchara-Recordati,Jansen Cilag, ReckittetEthypharm.

A.Benyaminadéclareavoirparticipéàdesinterventionsponctuelles (acti-vitésdeconférences)pourBristol-Myers-Squibb,Lundbeck,Merck-Seronoet Mylan.MembreduboardIndivior.

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