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Devenir, se maintenir, partir. L'habilitation durable des dirigeantes sportives locales en question. Become, stay, leave. The lasting habilitation of the women leaders in local sport.

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02490164

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Submitted on 24 Feb 2020

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Devenir, se maintenir, partir. L’habilitation durable des

dirigeantes sportives locales en question. Become, stay,

leave. The lasting habilitation of the women leaders in

local sport.

Gilles Vieille-Marchiset

To cite this version:

Gilles Vieille-Marchiset. Devenir, se maintenir, partir. L’habilitation durable des dirigeantes sportives locales en question. Become, stay, leave. The lasting habilitation of the women leaders in local sport.. Revue des sciences sociales, 2019. �hal-02490164�

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Devenir, se maintenir, partir. L'habilitation durable des dirigeantes sportives locales en question.

Auteur

Gilles VIEILLE MARCHISET

Laboratoire Sport et sciences sociales, EA1342 Université de Strasbourg

vieillemarchiset@unistra.fr

Become, stay, leave. The lasting habilitation of the women leaders in local sport.

Résumé :

Le monde du sport est marqué par une division sexuée du travail associatif, dominé par des logiques masculines. Les dirigeantes sportives semblent être habilitées par des collectifs masculins, qui influencent le plus souvent les trajectoires associatives des femmes. A partir d’un travail d’enquête en deux temps (2003-2017), l’article propose de mettre le processus d’habilitation à l’épreuve du temps. Prendre place dans la direction des associations sportives passe par des épreuves pour faire ses preuves sous le jugement de collectifs masculins établis. Pour se maintenir et évoluer, les femmes font face à des logiques de marginalisation, qui peuvent les amener à partir. Dans le cadre de ces processus, le vécu compétitif et les transmissions associatives restent des remparts pour se préserver et durer. Ils sont à la base de la notion d’habilitation durable liée à un ordre sportif moral.

Summary

The world of sport is characterized by a gender division of associative work, and dominated by masculine logic. Women leaders in sport associations seem to be empowered by male groups, which most often influence the associative trajectories of women. Based on a two-step survey work (2003-2017), this article proposes to put the process of habilitation to the test of time. Hardships await those who seek to settle as head of board in sports associations, in particular the judgment of established male groups. In order to maintain themselves and evolve, women have to face thwart logic of marginalization, or step down from their position. As part of this process, the competitive experience and the associative transmissions remain ramparts to preserve and to last. They are the basis of the notion of lasting habilitation linked to a moral sporting order.

Mots-clés : habilitation – transmission - sport – genre – temps Keywords : habilitation – transmission – sport – gender - time

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Introduction

Le sport associatif est un univers profondément marqué par des logiques masculines de fonctionnement (Davisse, Louveau 1998). Dans la gestion le plus souvent bénévole des clubs sportifs, une division sexuée du travail associatif est aisément identifiable (Vieille Marchiset 2004). Cette tendance est encore plus affirmée quand les enjeux sportifs et économiques augmentent, notamment au sein des disciplines sportives très masculinisées (Mac Intosch, Beamisch 1988 ; Wigmore 1996). Dans les fédérations nationales, l’ordre de genre est bien présent, reléguant les femmes dans les tâches administratives au détriment des postes techniques et politiques (Reneaud 2002, Chimot 2005).

La professionnalisation du sport, touchant d’abord les fonctions techniques d’encadrement des pratiques (Chantelat 2001), n’a guère changé la donne. Définie comme une montée en compétences et/ou une introduction du salariat dans cet univers bénévole, cette tendance confirme une répartition sexuée des tâches associatives, présente dans d’autres secteurs d’activité professionnelle (Maruani 1998).

En prenant les pas de la sociologie des transmissions professionnelles, bien développées dans les métiers patrimoniaux (Jacques-Jouvenot 1997 ; Schepens 2008, 2016), notre propos vise à explorer les trajectoires associatives de femmes évoluant dans la direction du sport associatif local. À partir d’une analyse précise des itinéraires d’investissement et de désinvestissement de femmes dans les bureaux directeurs d’association sportive locale (présidente, vice-présidente, trésorière, secrétaire), il s’agit d’interroger le processus d’habilitation à l’épreuve du temps en identifiant la place des hommes. Considéré comme élément crucial de la reconnaissance des compétences dans l’admission à une place professionnelle, ce processus est considéré, à l’instar de Marcelle Stroobants (2007 : 90), comme « ce qui littéralement habilite à acquérir et exercer un certain type d’habiletés ». Ce temps fondamental est souvent considéré comme un passage, fait d’une succession d’épreuves en acte, validé par une qualification ou un diplôme. François Aubry (2010) a montré que cette habilitation passait, pour les aides-soignantes, par un jugement critique d’un groupe de pairs, au-delà d’une reconnaissance par le diplôme.

Dans le monde du sport associatif, cette habilitation dépend du regard d’un collectif masculin. Pour être pérenne, l’adoubement de plusieurs hommes semble marquer l’engagement des dirigeantes sportives. Dans un univers sportif bénévole, l’habilitation durable repose en fait sur une reconnaissance complexe par un groupe d’établis (au sens éliasien), qui habilite les compétences à diriger ou non un club sportif dans la durée. Elle semble dépendre d’un jugement de valeurs sur des compétences sportives et relationnelles, qui dénotent du respect d’un ordre sportif moral. Plus précisément elle se réfère à l’esprit club, cette éthique sportive en situation, bien identifiée pour caractériser la logique du fair-play et du don dans l’univers du sport associatif (Guay 1991, Vieille Marchiset et al. 2016). L’habilitation durable est alors une logique à la fois relationnelle et morale, qui permet

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l’intégration, le maintien, l’évolution, mais également l’exclusion des femmes à la tête du sport.

Méthodologie :

La démonstration s’appuie sur un corpus de données empiriques recueillies en 2003, et complétées en 2017. La première enquête a permis de traiter 651 questionnaires au niveau d’un échantillon représentatif de dirigeantes sportives locales en Franche-Comté. Les modes d’investissement associatif, le vécu sportif, les liens familiaux dans le sport, les formations sportives et générales ont été sondés par téléphone auprès de femmes membres d’un bureau directeur de 13 disciplines sportives validées par un comité de pilotage institutionnel et scientifique. Les données recueillies ont été saisies par scanner et traitées par le logiciel Sphinx.

Par la suite, 16 entretiens compréhensifs ont été menés pour préciser leur degré d’engagement associatif, leur place dans l’organisation, les tâches quotidiennes effectuées, leur vécu sportif, le lien avec leur implication professionnelle, en lien avec leur itinéraire personnel et leurs valeurs défendues. L’ensemble a été traité par une approche qualitative transversale par thèmes (itinéraires associatifs, tâches effectuées, compétences mobilisées, apport de la sphère professionnelle, rôle de la pratique sportive).

En 2017, à partir d’une typologie issue d’un traitement thématique de ce corpus dans un article déjà publié (Tatu-Colasseau, Vieille Marchiset 2010), un nouveau travail de terrain a été effectué par téléphone auprès de huit dirigeantes du premier temps d’enquête : pour chaque profil construit - en l’occurrence, les dirigeantes de circonstance, les élues, les militantes associatives, les passionnés d’un sport - , deux personnes ont été à nouveau interrogées en insistant sur la pérennité de leur travail de dirigeantes, les évolutions dans l’univers du sport, le rôle de certaines personnes dans leur investissement, les difficultés rencontrées. Ce suivi longitudinal sélectif a fait l’objet d’une analyse qualitative transversale afin de comprendre les ressorts d’un engagement durable dans la direction du sport local.

Conquérir : faire sa place dans un univers masculin

Le sport associatif reste un univers le plus souvent masculin. L’institution sportive est née d’une initiative d’hommes pour les hommes. Certes, dès le début du vingtième siècle, des pionnières, de milieux bourgeois, sous le regard avisé d’un père le plus souvent, ont très tôt créé des brèches dans cette citadelle de la virilité (Arnaud, Terret 1996). Mis à part des disciplines associées au féminin (danse, gymnastique, patinage artistique, équitation), la pratique sportive demeure encore largement plus importante chez les hommes : en 2014, seulement 38 % des licenciés sont des femmes (Ministère des sports 2017).

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Au niveau de la direction du sport, les réalités renforcent l’idée de domination masculine défendue par les études du genre dans le sport : l’accès aux responsabilités associatives est une affaire d’hommes et pénalisent celles qui se lancent dans cette conquête aux nombreux écueils, notamment l’omniprésence de la « camaraderie masculine » et l’autocensure des femmes (White, Brackridge 1985 ; Macintosch, Beamish 1988 ; Dechavanne 1992 ; Chimot 2004). Précédemment, dans une optique éliasienne, nous avons parlé de logiques d’exclusion (subordination, marginalisation épuisement) de la part des établis face aux nouvelles venues (outsiders).

Certes, à l’échelon international, l’institution sportive a promulgué des recommandations pour palier la sous-représentation féminine dans la direction du sport (Charte olympique, art. 2, Paragraphe 5 ; Déclaration de Brighton, 1994 ; Rapport Femmes et sport, Parlement européen, 2004). En France, suite au rapport Deydier (2004), l’État a fortement impulsé la parité dans les instances fédérales nationales, d’abord dans les conventions d’objectifs (le Code du sport impose aujourd’hui 40 % de femmes dans les comités directeurs des fédérations présentant plus de 25 % de licences féminines), puis dans une optique interministérielle (Varetta 2017). Les impacts restent toutefois modestes : seulement 26,47 % de femmes dans les comités directeurs fédéraux, avec une progression de 9,8 % en 2014 (Source : Ministère des sports, Stat Info, n°13, 2015).

Au niveau local, les dirigeantes bénévoles restent très minoritaires, dans la grande majorité des disciplines sportives : cependant la proportion des femmes dans les bureaux directeurs des associations sportives varie, dans notre enquête en 2003, de 16 % (football) à 84 % (sport pour tous). Ces grands écarts restent associés aux représentations genrées des disciplines sportives (Vieille Marchiset 2004): les taux supérieurs à 50 % se retrouvent dans les sports dits féminins (patinage, danse, gymnastique sportive et douce), et surtout dans les comités régionaux des fédérations omnisports affinitaires (Fédération Sport pour tous, Fédération sportive et gymnique du travail, Fédération sportive et culturelle de France…)i. Au-delà de ces tendances descriptives, une question sociologique majeure est à situer au niveau de la compréhension des modalités d’accès à ces fonctions dirigeantes locales. Comment les femmes peuvent-elles prendre place dans cet univers sportif masculin ?

Dans un contexte de domination masculine, les femmes doivent se faire une place par une série d’épreuves pour faire la preuve de leur apport aux clubs sportifs. Au départ, le plus souvent, elles ne s’engagent qu’après la proposition d’une personne en activité depuis longtemps. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’un homme occupant un poste à responsabilité dans l’association, le plus souvent le président.

En référence à différents registres de compétences associatives (formation fédérale, expériences dans plusieurs clubs, aide à la logistique lors des déplacements ou de manifestations), professionnelles (secrétariat, comptabilité) ou même relationnelle (être à l’écoute, sens du contact, s’occuper des autres…), les femmes désignées sont adoubées par

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un ou des dirigeants établis et accèdent à des places souvent subalternes (secrétaires, trésorières). L’extrait suivant (D14, 45 ans, mariée, un enfant, mère au foyer, secrétaire d’un petit club de football, Besançon, interviewée le 22 septembre 2003) précise le processus d’habilitation à l’œuvre en lien avec sa situation familiale.

« Enquêteur (E) : Comment êtes-vous devenue secrétaire dans le club ?

D14 : Tout à fait par hasard ! On a fait un challenge une année et ils avaient besoin de mains. Mon mari à l’époque était au foot et mon fils aussi, ça faisait un petit moment qu’ils y étaient, et moi je n’aimais pas le foot et on m’a demandé de donner un coup de main à ce challenge et j’ai dit pourquoi pas (…) et de fil en aiguille, tout doucement, parce que le foot ne m’attirait pas, je suis arrivée dans ce club où étaient mon fils et mon mari et où joue mon mari toujours. Cela fait plus de 10 ans.

E : Quel a été le déclencheur de votre engagement officiel ?

D14 : Ça s’est fait une année ou deux après, le secrétaire est parti (…) et je me suis dit pourquoi ne pas aider un petit peu le club. Sans connaissance particulière, je n’avais jamais fait de secrétariat. Maintenant, je fais du secrétariat, de l’accueil, des permanences.

E : Combien de temps par semaine vous effectuez vos tâches de dirigeante ?

D14 : Je viens le lundi, mardi l’après-midi ; le mercredi, on est au terrain, on est présents pendant l’entraînement à faire les appels des gamins, à vérifier les vestiaires, on a toujours des papiers à donner, à récupérer. Et puis, je surveille toutes les catégories. Ensuite il y a le vendredi après-midi et enfin le samedi pour les matchs (…). »

Pour ces tards venues, selon l’expression de Charles Suaud (1989), l’habilitation est très progressive, suite à des mois d’accompagnement des enfants, les mères prennent en charge des tâches administratives simples : organisation des déplacements, paiement des licences, mise en place du planning d’entraînements, de rencontres amicales… Elles s’imposent dans les clubs par la présence, le dévouement, les compétences. Elles s’approprient peu à peu les logiques du système sportif local et les subtilités de fonctionnement associatif. Suite à plusieurs années d’investissement bénévole, elles répondent à la demande des dirigeants pour postuler à un poste de secrétaire ou de trésorière. Ce long itinéraire fédéral d’adhésion, déjà révélé par Jean Paul Callède (1985), leur donne une légitimité pour être reconnue dirigeante élue dans un club.

Dans ce cas, le plus fréquent, ces dirigeantes de circonstance acquièrent une légitimité par l’accompagnement de leurs enfants dans le club. Par leur présence régulière sur les lieux de pratique, à la sortie des vestiaires, au cours des déplacements, elles font progressivement preuve d’engagement, de ponctualité, de fiabilité, de loyauté (Messner 2009). Formées sur le tas, par essais et erreurs, ces mères de jeunes sportifs ou sportives s’imposent dans l’exécution de tâches simples (faire des listes, réceptionner les licences, accueillir les sportifs…). L’habilitation par les établis reste alors intimement liée à une transmission à rebours (Attias-Donfut, Lapierre, Segalen 2002) : dans un processus inversé, les enfants

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donnent à leur mère l’occasion de devenir dirigeantes sportives locales, lorsque les postes deviennent vacants.

Dans un autre registre, l’itinéraire d’intégration fait suite à un engagement sportif en tant que pratiquantes compétitrices. Ce profil, certes moins fréquent dans notre échantillon, suit un cheminement de la pratique à l’encadrement. En équitation, les trajectoires sont particulièrement révélatrices. Le cas de D3 (38 ans, célibataire, responsable d’un centre équestre, Novillars, interviewée le 22 septembre 2003) précise les étapes de l’engagement et la place prépondérante du niveau de compétition dans le processus d’habilitation.

« E : Pourriez-vous déjà repréciser quelles sont vos fonctions au niveau équestre ?

D3 : Eh bien, enseignant normal d’équitation, formateur de moniteur parce que j’ai donc le BE2 (Brevet d’Etat 2ème

degré) - et puis je faisais partie du Comité Régional pour la Section Saut d’Obstacles en Compétition et c’est tout pour le moment.

E : Vous avez donc plusieurs fonctions à responsabilité ?

D3 : Oui, mais dans le monde de l’équitation finalement ça va ensemble. E : Mais y en a-t’il une qui vous a permis d’accéder à une autre place ?

D3 : On commence forcément par le BE1 pour être formateur de cavalier puis avec le BE2, on devient formateur de moniteur.

E : Si je vous suis, c’est à la suite de ce BE2 que vous avez pris une responsabilité régionale ?

D3 : Non, non, je l’avais déjà avant car je faisais de la compétition en National donc c’est plutôt par rapport à ça qu’on rentre dans ce genre de fonction.

E : Il y a combien de temps que vous occupez cette fonction ? D3 : Ça fait 7-8 ans que je suis au niveau régional.

E : Et votre BE ?

D3 : Le BE1 ça devait être en 88 ou 89 et le BE2, ça fait 5 ans.

E : C’est donc quand même plus la pratique qui vous a conduit à ce poste ?

D3 : Oui, parce que c’est pour la responsabilité des concours en Région, donc c’est par rapport au niveau de compétition et non par rapport à la formation, donc c’est la connaissance des concours qui est importante. »

La connaissance du monde de la compétition est ici primordiale et donne une légitimité, qui ouvre les portes des postes de dirigeantes à la fois au niveau des clubs et dans le cas précédent même au niveau départemental ou régional.

Faire sa place dans la direction locale passe par des processus variés d’habilitation. Les femmes ne désignent pas les futurs membres des bureaux associatifs. Ce sont les dirigeants masculins en place qui sont omniprésents et adoubent certaines femmes en référence à leurs compétences professionnelles, à leur engagement dans l’association, à leur vécu sportif. La constance, la présence pérenne, la fiabilité sont mises en avant. La mise à l’épreuve pour faire ses preuves se fait dans un temps long : l’itinéraire d’intégration est étendu. Cette habilitation masculine distingue cependant celles qui resteront cantonnées

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aux tâches répétitives de secrétariat, de comptabilité, d’accueil et d’accompagnement et celles appelées à évoluer vers des responsabilités plus importantes.

Devenir et se maintenir : les clés d’une habilitation durable

Pour faire face au temps et se maintenir, plusieurs écueils sont à surmonter : l’analyse des trajectoires dans la direction locale du sport met en avant des propriétés sportives et associatives, incontournables pour pouvoir durer et évoluer dans la sphère du sport associatif.

Dans le long itinéraire d’affiliation, il convient pour durer de faire face à un sexisme ordinaire, bien décrit par Béatrice Barbusse (2016). Faire face aux vexations masculines demeure une épreuve rappelée par la grande majorité des dirigeantes rencontrées, notamment D1, 60 ans, mariée, sans enfant, professeure EPS, Belfort, Présidente d’un Comité départemental (interviewée le 23 juin 2003).

« D1: Par exemple, le jour de mon élection, j’ai quand même eu quelqu’un qui avait postulé pour être au comité directeur qui m’a dit qu’une femme n’ayant pas fait son service militaire, ne savait pas commander. Donc, il ne comprenait pas que je prenne ce poste. Ça fait partie de ces choses-là, les petites mesquineries, c’est le machisme que j’ai vraiment beaucoup découvert dans le milieu sportif, qui n’existe pas au niveau de l’éducation physique. Par rapport aux profs d’éducation physique, je trouve que ça n’existe pas, ou très peu parce qu’on a du répondant, mais il y a une forme de machisme dans le milieu sportif que j’ai découvert et ça m’a fait mal, quand même …

E : C’est en fait un peu de harcèlement, comment ça se manifeste, par des orientations précises ?

D1 : Ce sont des mesquineries, ce sont des petites phrases qui font mal, les gens pensent que vous êtes là parce que vous avez de belles jambes, et un beau cul, il faut le dire, même si c’est pas vrai ; c’est ce genre de choses qu’on peut subir, et qui n’est pas très plaisant, donc, moi je l’ai mal vécu, mais au lieu de dire, bon je m’en vais, ça m’a donné un peu de cœur au ventre, pour montrer que j’étais aussi capable que les mecs de faire ça.

E : Et puis, il n’y a pas d’autres exemples ? On verra peut-être au fur et à mesure

D1 : Non, ce sont des petites mesquineries, je ne monte pas ça en épingle, j’me dis que c’est facile. »

Face à ce sexisme récurrent dans l’accès aux postes plus prestigieux (présidentes de comité départemental ou régional, de grand club), les femmes réagissent différemment en fonction de leurs ressources sociales et sportives accumulées dans le monde de la compétition ou de l’encadrement sportif. Le plus souvent, la désignation par un pair masculin leur permet d’asseoir leur légitimité en s’appuyant sur des compétences sportives progressivement

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reconnues par tous. L’extrait d’un entretien avec D2, 42 ans, mariée, deux enfants, professeure EPS, présidente d’un comité départemental, Bart (interviewée le 22 septembre 2003), précise le processus.

« E : Vous avez une idée des raisons pour lesquelles le Président est venu vous solliciter ?

D2 : Je pense que lui, en tant que responsable, enfin il a un vécu sportif assez conséquent et je pense qu’il avait déjà en tête de responsabiliser les dames au niveau des associations, ce qui au départ ne se faisait pas beaucoup à l’époque… E :… et le fait que vous soyez professeur d’EPS ça a joué ?

D2 : Je pense oui car quand je suis rentrée au Comité, il m’a mis responsable de l’École de Tennis, donc j’ai commencé à structurer l’École de Tennis et je pense que d’avoir été professeur d’EPS a bien aidé dans son choix.

E : Responsable de l’École et membre élu du Comité du club sans opposition ? D2: Non pas de problème !

E : Donc après vous avez évolué au sein du club ?

D2 : Ensuite oui, comment ça s’est passé après… Le président avait des responsabilités au niveau du département, je crois qu’il gérait l’équipe jeune et ensuite il a pris la présidence du département et celle de la ligue. Donc quand il est devenu président du département et de la ligue, il est bien évident qu’il a été très sollicité […] et gérer l’associatif, son travail, ses engagements professionnels, c’est devenu quelque chose d’assez lourd, alors il m’a demandé si j’acceptais de prendre la Présidence du club. Alors, lui faisant entièrement confiance parce qu’il a des orientations au niveau sportif qui me conviennent tout à fait, donc je lui fais entièrement confiance et j’ai pris la présidence du club. »

Outre ces propriétés sportives, liées aux résultats et diplômes sportifs, certaines dirigeantes insistent sur des dispositions associatives transmises depuis plusieurs générations, autrement dit une appétence à s’engager dans le bénévolat associatif diffusé par imprégnation dans des familles très volontaires. Ces dirigeantes militantes se distinguent par une aptitude à donner aux autres et à prendre du temps pour gérer une association dès l’adolescence. Cette compétence relationnelle, basée sur le care, considéré en ce sens comme relevant de dispositions féminines (Tronto 2009), donne une légitimité associative indéniable et permet de faire face aux doutes rencontrés dans la plupart des trajectoires associatives analysées. Ce savoir-être transmis est rappelé toutefois par une minorité de femmes interviewées. Ce profil met en avant une légitimation par la transmission familiale, qui facilite l’habilitation par les pairs. D3, infirmière, 48 ans, mariée, deux enfants, Présidente d’un Comité régional, Saint-Vit (interviewée le 19 juin 2003), situe son affiliation par filiation en rappelant une véritable lignée associative.

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« D3 : Pour mes parents, c’est pas un investissement associatif, c’était directement dirigé vers les autres, c’était aider les autres. On n’est pas une grande famille catholique, ni religieux. Je crois que c’est le passé de mon père qui a beaucoup souffert, qui faisait qu’il voulait donner ; c’était des qualités de cœur ; On a toujours été élevés comme ça, donc aller vers les autres, les aider, ça me semble logique… Ma fille, la grande, c’est pareil. Elle a fait le cursus d’entraîneur. Elle est entrée au comité directeur de l’association. Elle l’a fait sans me demander. Je crois qu’elle me ressemble, elle a envie de donner, de faire.

Cette ouverture aux autres, dont les racines familiales sont explicitement mises en avant, reste bien intégrée, et peut être reliée à une forme de naturalisation des savoirs, bien mise en évidence dans les métiers patrimoniaux (Jacques-Jouvenot 1997, Schepens 2008) ou de services aux personnes (Aubry 2010).

Évoluer : un plafond de verre à pousser

L’accès aux postes à responsabilité, notamment dans les grands clubs, ainsi qu’au niveau départemental ou régional, passe par d’autres étapes, d’autres formes d’habilitation par les pairs. Les phases électives révèlent les processus d’habilitation par les collectifs masculins, avec des stratégies féminines assez subtiles. Toutefois les sociabilités masculines ont ici encore un rôle prépondérant. Comme nous l’avons déjà vu précédemment, l’accès des femmes aux postes de présidente se fait souvent à l’ombre d’un mentor masculin. La démarche est le plus souvent, comme c’est le cas de cette dirigeante D5, 62 ans, veuve, secrétaire d’un Comité départemental, Dole (interviewée le 23 septembre 2003), sous forme d’un adoubement informel.

« D5 : Alors c’est mon ami qui était… il était au conseil d’administration à la ligue de Franche-Comté de handball, il était président du… handball de Dole, du club de handball de Dole et il était représentant au comité du Jura. Et, y m’a dit : y a pas de secrétaire, est-ce que tu voudrais venir faire le secrétariat, tu sais y pas grand choses à faire que des convocations. Alors je suis allée, on m’a bien acceptée mais en fait, de faire que des convocations, j’avais des comptes-rendus à faire jusqu’à deux heures du matin (rires)… bon c’est pas tous les jours heureusement, mais c’est comme ça que je suis rentrée au comité du jura. »

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Pour les postes électifs, à la présidence d’un comité régional ou départemental, la période pré-électorale reste primordiale. Elle est d’autant plus importante dans le système sportif local, souffrant d’une absence de candidatures pour des postes principalement bénévoles. La vacance d’un poste est l’élément déclencheur. L’élection n’est que l’aboutissement d’une négociation engagée bien avant autour d’une table, dans un couloir ou sur un terrain de sport. Dans ce contexte, une femme isolée a peu de chances face à une armada masculine, organisée et solidaire.

Dans le cas suivant, une femme de 54 ans (D4, mariée, deux enfants, cheffe d’entreprise, présidente d’un comité départemental, interviewée en juin 2003), très investie dans la pratique, l’entraînement et l’arbitrage au niveau de sa discipline sportive, précise sa stratégie : secrétaire d’un comité départemental, elle s’est empressée de déposer sa candidature, suite à la démission du président. Le procédé a pris de vitesse les velléités d’autres aspirants et a pris le contre-pied des préjugés à l’égard des femmes. Cette dirigeante déclare ainsi :

« D4 : Donc moi je suis devenu présidente du département comme ça, et puis bon aussi par curiosité...

E : Il y avait d'autres candidats ?

D4 : Non. Non. Parce que moi dès que je l'ai su (la démission du président), j'ai dit que je voulais me présenter.

E : Vous pensez que ça a freiné les autres candidatures ?

D4 : Ah ! Je pense qu'éventuellement, bon... Il y a eu un petit mouvement, parce que c'est vrai, malheureusement, le sport c'est un petit peu lié à la politique et comme je ne voulais absolument pas entrer en politique... Je m'oppose à ça. Et c'est vrai qu'il y a eu un mouvement mais qui a été vite arrêté. Les gens se sont ralliés en me disant : bon, ben, on te soutiendra ». Cet extrait met en avant une personne qui a conscience des éventuelles réticences masculines. Elle prend les devants pour faire face à un front masculin toujours possible. À l’arrivée, le ralliement fait office d’adoubement collectif, de soutien malgré tout ! Dès lors, suite à ces affrontements antérieurs le plus souvent feutrés, parfois vifs, les élections ne sont alors qu’une formalité : le scrutin est uninominal, le vote a lieu le plus souvent à main levée, d’abord pour les membres du comité directeur, puis du bureau, et enfin pour le (ou la) président(e). Ce processus intériorisé et perçu comme naturel a des répercussions sur l’accès des femmes au poste de dirigeantes locales. Les politistes (Achin 2007) mettent en avant le caractère discriminant du scrutin uninominal sur les femmes : à leurs yeux, le scrutin par liste est à valoriser. Sous prétexte de convivialité ou d’absence d’enjeux réels, ces modalités

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électives freinent dès lors l’accès aux postes à prestige, dans les clubs importants et aux niveaux départementaux et régionaux.

Partir : les conséquences d’une habilitation inaboutie

Nos enquêtes, à la fois en 2003, mais aussi en 2017, nous ont permis de rencontrer des femmes en période de doute, et pour certaines en phase de rupture avec le système fédéral. Le plus souvent, il s’agit de « dirigeantes de circonstance » (Tatu-Colasseau, Vieille Marchiset 2010), avec de faibles responsabilités associatives : les secrétaires d’association sont largement majoritaires. Elles se caractérisent par un faible vécu sportif et associatif, et ont un parcours scolaire court avec des diplômes inférieurs au Baccalauréat. Ces cas assez représentatifs de la rotation, du turn over dans la direction du sport mettent en avant l’exclusion à l’œuvre. L’arrêt se fait toujours après de nombreuses années d’investissement. La participation féminine est le plus souvent réfléchie et forte. L’arrêt n’est envisagé qu’en situation extrême, souvent dans le cas d’un épuisement et/ou d’une désillusion. Il est en fait le résultat d’un long processus assimilable à une exclusion de l’intérieur. Au bout du processus, l’arrêt est inéluctable souvent dû à des incompatibilités dans le travail associatif. Le propos de cette dirigeante D5, 65 ans, mariée à un entraîneur sportif, ancienne secrétaire administrative, longtemps investie dans un comité régional (interviewée par téléphone en septembre 2017) met en avant l’autoritarisme masculin. Elle s’est battue pour valoriser le travail d’équipe. Elle défendait une certaine équité dans le pilotage du comité. Jamais écoutée, souvent mise à l’écart, épuisée par les oppositions masculines, elle a fini par se retirer, très aigrie.

« D5 : Ah, ben, là oui. Parce que là, en plus, en tant que secrétaire de ligue, j’avais le téléphone. Bon et puis j’ai arrêté d’abord par cause de maladie et puis le président, encore actuel dont je veux pas dire de mal, mais il aime travailler tout, aime travailler tout tout seul. Et quand vous avez des gens qui décident tout seul, qui travaillent tout seul, c’est impossible de travailler avec ces gens-là.

E : Il n’y avait pas de communication ?

D5 : Impossible. Ah, non, non. Et puis le président était dirigé psychologiquement par un dirigeant d’une autre salle, et qui ne vit que pour cette salle-là. Ils s’alliaient toujours ces deux-là ! Et progressivement ça devient impossible.

E : Il protégeait les intérêts d’une salle et pas de la région ?

D5 : Tout à fait. Je pense que quand on est, ça il faut bien que ça se sache, quand on est bénévole d’une association, il faut être neutre, il faut pas avoir de parti pris pour telle salle ou telle… non, il faut être neutre. Si on n’est pas neutre, on peut pas travailler. Comme dans une compétition, exactement pareil, si vous êtes pas

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neutre pour gérer une compétition, ou arbitrer ou n’importe quoi… je pense qu’il faut savoir faire la part des choses. Vous défendez un club, c’est une chose, vous êtes dans une ligue il faut savoir défendre tous les clubs. Et là, je pense qu’à l’heure actuelle, c’est plus le cas du tout. Depuis six, sept ans, c’est plus le cas du tout. Et donc comme j’ai arrêté de travailler en 98, donc ça va faire cinq ans, bon, j’ai pas arrêté la ligue en 98, j’ai arrêté en 99. Tant que j’ai conduit, c’était bien, parce que j’y allais, je pouvais dire mon avis, ce que je pensais. Et du jour où on ne vous voit plus et bien on devient la bête noire puisque l’on peut dire tout ce que l’on veut sur vous puisque vous n’êtes plus là.

E : On ne vous tenait plus au courant ?

C : Voilà. On faisait les licences, alors que c’est moi qui m’en occupais. (…) Je pense qu’on peut plus travailler comme ça. Quand on travaille plus dans la confiance, il faut arrêter. Et donc ça s’est trouvé que j’avais plus confiance dans le président et dans le vice-président, qui évidemment est dirigeant de salle et juge derrière, et comme je ne conduisais plus, ça s’est trouvé une période où je me suis dit : "faut que j’arrête". Donc, j’ai donné ma démission. On ne m’a fait ni au revoir, ni adieu, ni cadeau, ni rien et j’ai trouvé que c’était aussi bien. »

La désillusion est associée à la rigidité du système sportif perçu comme sclérosé : rien ne change. Les compétences de terrain ne sont pas valorisées, les alliances masculines marginalisent les femmes, les valeurs associatives de solidarité et d’équité sont bafouées. L’épuisement est alors perceptible. Une exclusion de l’intérieur opère alors un lent désinvestissement. À la fin du processus, le départ de ces femmes souvent cantonnées à des rôles de secrétariat, entrées par le biais d’une habilitation masculine partielle, est inéluctable.

Lors de notre séquence d’enquêtes téléphoniques récentes en 2017, les abandons relatés font suite à des problèmes de corruption ou à des divergences personnelles entre ces « dirigeantes de circonstance » et les responsables associatifs masculins. Par exemple, une commerçante, trésorière d’un club, très investie dans la constitution des licences, dans la gestion des installations, ne pouvait plus supporter le détournement dissimulé de fonds. Dans un autre cas, cette secrétaire de ligue ne supportait plus d’être une simple exécutante pour un président autoritaire. Par des coups de butoir incessants, ces femmes, ayant un faible passé associatif, souvent sans carrières sportives, cèdent et se retirent avec amertume suite à des pressions insidieuses. D15, mariée, mère de trois enfants, sans emploi, 38 ans, Valentigney (interviewée par téléphone en octobre 2017) résume sa situation :

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« D15 : J’en avais marre d’être au service de ces messieurs. Ils étaient venus me chercher et me faisaient tout faire au niveau de la paperasse. Quand mon fils a changé de club, je suis partie. Et j’en garde vraiment un mauvais souvenir. »

Ces dirigeantes mises au ban des clubs ont toutes un profil singulier : elles sont rentrées dans le monde sportif associatif par le bas. Souvent sollicitées lorsque leurs enfants ont commencé à faire de la compétition dans le club, ces « dirigeantes de circonstance » ont été amenées à s’investir davantage sans avoir les valeurs et les codes sportifs et associatifs. Le processus d’habilitation générée semble être inabouti, partiel, mou. Le collectif masculin à l’œuvre semble avoir donné un quitus temporaire à ces femmes, qui progressivement déchantent et sont marginalisées, avant de quitter avec aigreur, selon les paroles émues des personnes recontactées plusieurs années après leur départ. Ces (auto)-exclusions laissent des cicatrices douloureuses, aux dires des femmes éloignées aujourd’hui du monde associatif.

Il est toutefois à noter que la totalité des personnes, dont les propriétés sportives et associatives sont importantes, préservent leur place dans l’institution sportive. Le vécu compétitif et un passé associatif important sont des remparts primordiaux pour être préservées d’un départ ou d’une éviction de l’association.

Conclure : la place d’une morale sportive en acte

Les parcours d’habilitation des dirigeantes sportives locales dépendent de collectifs masculins, qui, dans la grande majorité, notamment dans les sports dits masculins, dans les clubs de plus haut niveau et dans les instances départementales et régionales, adoubent ou valident les candidatures, les compétences, les engagements des femmes. Pour les unes, aux longues carrières compétitives ou associatives, l’habilitation peut être considérée comme pleine et dure. Pour les autres, intégrées tardivement, légitimées par la pratique de leur(s) enfant(s), engagées pour un travail basique, administratif ou logistique, l’habilitation semble être temporaire et friable.

Au cœur du processus apparaît la maîtrise pérenne de valeurs, de normes et des codes sportifs intégrés dans une morale sportive en acte. Cet esprit club, comme éthique située du fair play, du don de soi, de la loyauté, de l’altruisme (Callède 1985, Prévitali 2013, Vieille

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Marchiset et al. 2016), est longuement intériorisé par des rituels d’adhésion constamment renouvelés. Un véritable patrimoine associatif, faits de trophées, d’organisation de manifestations sportives marquantes, en bref de souvenirs sportifs partagés, cristallise cet engagement durable : la connaissance de ce corpus patrimonial et moral différencie les établies et les tard venues. Comme nous l’avons montré par ailleurs, cette morale en acte est omniprésence et développe une vision agonistique du monde progressivement incorporée : « Il s’agit de se démarquer d’autrui par le plus grand respect de la morale sportive, par la plus grande référence à l’esprit de club, par le plus grand engagement associatif, par la plus grande conduite de donation de soi pour le sport, pour les autres ! Cette lutte morale et symbolique reste omniprésente dans les mondes sportifs associatifs, notamment par les idéaux défendus et les comportements affichés comme exemplaires » (Vieille Marchiset et al. 2016). La connaissance de ces conduites éthiques rappelées au quotidien différencie alors les dirigeantes au fort vécu sportif de celles moins imprégnées par les valeurs attribuées au sport ou plus exactement à chaque sport. Le code de l’honneur est ainsi valorisé en judo, l’acceptation de toutes et tous restent au cœur de la gymnastique douce et de l’entraînement physique, la performance propre est idéalisée en athlétisme. Reste que cette morale sportive est fortement mise à l’épreuve de la réalité, révélant les fortes contradictions du sport contemporain !

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