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Pays arabes : une fécondité en baisse

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Academic year: 2021

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HAL Id: halshs-00964042

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Pays arabes : une fécondité en baisse

Gérard-François Dumont

To cite this version:

Gérard-François Dumont. Pays arabes : une fécondité en baisse. Population et avenir, Association

Population et Avenir 2014, pp.3. �10.3917/popav.717.0003�. �halshs-00964042�

(2)

Pays arabes : une fécondité en baisse ?

Depuis les années 1950, la fécondité a

baissé de moitié dans le monde. Alors

qu’elle était en moyenne de 5 enfants

par femme, elle est désormais de 2,5

enfants par femme. Mais une telle

dimi-nution a-t-elle touché le monde arabe ?

L

e monde arabe relève d’une définition institution-nelle, celle de tous les pays membres de la Ligue des États arabes1, soit 22 pays situés en Afrique

septentrionale ou en Asie occidentale, à l’exception de la Mauritanie, de Djibouti, de la Somalie et des Comores.

Un éventail élargi de niveaux de fécondité

Selon les estimations de l’évolution de leur fécondité depuis les années 1950, tous ces pays comptent dans les années 2010 un nombre d’enfants par femme abaissé, sauf, semble-t-il, la Somalie, pays dont la connaissance des indicateurs est imparfaite en raison du conflit civil qui y perdure. Cette baisse générale de leur fécondité pré-sente les quatre caractéristiques suivantes :

certains pays ont pu connaître temporairement une augmentation de leur fécondité dans les années 1960 lorsque les progrès dans l’alimentation des popula-tions ont amélioré leur fertilité ;

la période de plus forte diminution de la fécondité se situe dans les années 1980 lorsque ces pays sont au cœur de la seconde étape de la transition démo-graphique2, celle pendant laquelle les taux de natalité baissent plus vite que les taux de mortalité ;

l’éventail des niveaux de fécondité des années 2010 est nettement plus large que celui des années 1950. Dans cette période initiale, la fécondité se situait dans une fourchette entre 6 et 8 enfants par femme. Au début des années 2010, la fourchette dépasse 3 enfants par femme, s’étirant entre le Liban estimé à 1,5 enfant par femme et les Comores et la Mauritanie, supérieurs à 4,5 enfants par femme, la Somalie étant encore plus élevée ;

1. Étant rappelé que de nombreux groupes humains de ces pays, généralement minoritaires, ne sont pas arabes : Berbères, Kurdes, Perses, Arméniens… 2. Dumont, Gérard-François, Les populations du monde, Paris, Éditions Armand Colin.

si l’on excepte les Territoires palestiniens, les niveaux de fécondité sont corrélés au taux de mortalité infantile, soit les niveaux les plus élevés dans les pays où ces taux sont les plus forts et les fécondités les plus basses dans les pays où les taux de mortalité infantile sont moindres.

Fin du mariage précoce et fécondité

Un autre élément explicatif des différences de l’intensité et de la baisse de fécondité selon les États arabes tient à l’âge au premier mariage des femmes, donnée estimée pour 18 des 22 pays arabes3 et marqueur de la fécondité car ces

pays comptent très peu de naissances hors mariage. Cet âge s’est élevé partout car ces sociétés considèrent de plus en plus que se marier suppose de disposer d’un propre logement. Seuls cinq pays, Arabie saoudite, Égypte, Émi-rats arabes unis, Jordanie et Oman s’écartent de la claire corrélation mise en évidence par les treize autres :

pour l’année considérée, les six pays, Yémen, Mauritanie, Comores, Soudan, Territoires Palestiniens et Irak, dont l’âge des femmes au premier mariage est inférieur à 25 ans, préci-sément entre 21,7 ans pour le Yémen et 24,8 pour l’Irak, ont des fécondités plus élevées, dépassant 4 enfants par femme ;

à l’inverse, les sept pays, Algérie, Bahreïn, Koweït, Li-bye4, Maroc, Qatar et Tunisie, dont l’âge au mariage

est supérieur à 25 ans, précisément entre 25,1 ans au Koweit et 29,6 en Algérie, ont les fécondités les plus basses, inférieures à 2,8 enfants par femme, s’abaissant même à 2,03 en Tunisie.

La démographie diversifiée des populations du monde arabe engendre donc des évolutions très variées selon les pays.

3. La dernière année d’estimation est 2005, mais les estimations sont indisponibles pour Djibouti, le Liban, la Somalie et la Syrie.

4. Par exemple en Libye, l’âge au premier mariage des femmes est passé de 19 ans en 1973 à 29,2 en 2005.

par

Gérard-François

Dumont

Mars-avril 2014 • N° 717 • POPULATION AVENIR

3

ÉDITORIAL

1. L

AFÉCONDITÉDES

22

PAYSDELA

L

IGUEARABE

2. F

ÉCONDITÉETÂGEAUPREMIERMARIAGEDANSLESPAYSARABES

© Gér ar d-Fr an çois Dum on t - Chiffr es Gapmin der 2005. © Gér ar d-Fr an çois Dum on t - Chiffr es 2005. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Enf

ants par femme

Yémen Terr. palestiniens Rép. arabes unies Tunisie Syrie Soudan Somalie Arabie Saoudite Qatar Oman Maroc Mauritanie Libye Liban Koweit Jordanie Irak Égypte Comores Bahrein Algérie 1950 1955 1960 1965 0970 1975 1980 1985 0990 1995 2000 2005 2010 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 4,2 4,4 4,6 4,8 5,0 5,2 5,4 Yémen Territoires palestiniens

Émirats arabes unis

Tunisie Soudan Arabie Saoudite Qatar Oman Maroc Mauritanie Libye Koweit Jordanie Irak Égypte Comores Bahrein Algérie Indice s

ynthétique de fécondité (enf

ants par femme)

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