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Relation entre l’usage de la cigarette électronique et le mésusage d’alcool chez les patients vus en médecine générale en Aquitaine

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: dumas-01389599

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01389599

Submitted on 28 Oct 2016

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Relation entre l’usage de la cigarette électronique et le

mésusage d’alcool chez les patients vus en médecine

générale en Aquitaine

Benjamin Soen

To cite this version:

Benjamin Soen. Relation entre l’usage de la cigarette électronique et le mésusage d’alcool chez les patients vus en médecine générale en Aquitaine. Médecine humaine et pathologie. 2016. �dumas-01389599�

(2)

1

Université de Bordeaux

U.F.R. DES SCIENCES MEDICALES

Année 2016 N° 139

Thèse pour l’obtention du

DIPLOME d’ETAT de DOCTEUR EN MEDECINE

Présentée et soutenue publiquement

Par Mr SOEN Benjamin

Né le 01/06/1988 à Béthune

Le 06/10/2016

Titre de la thèse :

Relation entre l’usage de la cigarette électronique et le mésusage

d’alcool chez les patients vus en médecine générale en Aquitaine

Directeur de thèse :

Dr KINOUANI Shérazade

Jury

Pr DEMEAUX Jean-Louis...Président Pr AURIACOMBE Marc ...Rapporteur Pr DURIEUX William………..….……Membre du jury Dr KINOUANI Shérazade………..….…….Directeur de thèse Dr DUBERNET Jacques ………..………..….………….Membre du jury

(3)

2

Remerciements

A Monsieur le Professeur Jean-Louis DEMEAUX, Professeur des Universités de Médecine Générale : vous m’avez fait l’honneur d’accepter la présidence de ma thèse. Je vous remercie pour votre enseignement. Soyez assuré de mon profond respect et de ma reconnaissance.

A Monsieur le Professeur Marc AURIACOMBE, Professeur des Université et chef de service du Pôle Addictologie du Centre Hospitalier Charles Perrens : vous m’avez fait l’honneur d’accepter de juger ce travail. Je vous remercie pour votre enseignement et des remarques apportées à ce travail. Soyez assuré de mon profond respect et de ma reconnaissance. A Monsieur le Professeur William DURIEUX, Professeur Associé de Médecine Générale : vous m’avez fait l’honneur d’accepter de juger ce travail. Soyez assuré de mon profond respect et de ma gratitude.

A Monsieur le Docteur Jacques DUBERNET, praticien hospitalier au Pôle Addictologie du Centre Hospitalier Charles Perrens :vous m’avez fait l’honneur d’accepter de juger ce travail. Soyez assuré de mon profond respect et de ma gratitude.

A mon directeur de thèse, Madame le Docteur Shérazade KINOUANI, chef de clinique de Médecine Générale : vous m’avez fait l’honneur d’accepter la direction de ma thèse. Je vous suis reconnaissant pour votre disponibilité, vos conseils et votre patience. Soyez assurée de ma gratitude et de mon profond respect.

A ma femme, Julie, tu as changé ma vie. Merci d’être toujours là pour moi. Je t’aime. A mes parents, Pascale et Raphaël, merci pour votre soutien continu tout au long de mes études médicales. Merci pour vos conseils, vos relectures et votre amour.

A mon frère, Valentin, merci pour ta joie de vivre et d’avoir toujours les mots qu’il faut. A mes grands-parents, Lyliane et Julien, merci pour votre soutien et votre amour intangible. Au gens du Nord, pour cet externat merveilleux, cet esprit carabin, ces soirées endiablées et surtout à la dream team.

Au gens du Sud-Ouest, pour cet internat, cette ouverture d’esprit et cette générosité dès les premières rencontres.

Aux amis de tous horizons avec qui je partage des moments magiques qui font de moi un médecin généraliste épanoui.

(4)

3

Table des matières

Remerciements ... 2

Table des matières ... 3

1 Liste des tableaux et des figures ... 5

2 Introduction ... 6

2.1 Le tabac : ... 6

2.2 La cigarette électronique : ... 6

2.2.1 Définition : ... 6

2.2.2 Consommation : ... 7

2.2.3 Efficacité dans le sevrage tabagique : ... 8

2.2.4 Risques : ... 9

2.3 L’alcool ... 11

2.3.1 Définition : ... 11

2.3.2 Consommation : ... 12

2.3.3 Conséquences : ... 13

2.4 Relation entre tabac et alcool : ... 13

2.5 Relation entre e-cigarette et alcool : ... 14

2.6 Objectif de l’étude ... 15

3 Matériel et méthodes ... 15

3.1 Schéma d’étude et population ... 15

3.2 Outil de recueil et mesures principales ... 16

3.3 Analyses statistiques ... 17

4 Résultats ... 17

4.1 Description de l’échantillon ... 17

4.1.1 L’e-cigarette : ... 19

4.1.2 Alcool : ... 21

4.2 Relation entre usage de l’e-cigarette et mésusage d’alcool ... 24

5 Discussion ... 26 5.1 Hypothèses : ... 27 5.2 Limites : ... 30 6 Conclusions ... 33 7 Références ... 35 8 Annexes ... 41

(5)

4 8.2 Annexe 2 : poster pour le congrès de la SFA 2016 ... 51 8.3 Annexe 3 : Article soumis à la revue RESPE ... 52 8.4 Le serment médical ... 53

(6)

5

1 Liste des tableaux et des figures

Tableau I : Description de l’échantillon dans l’étude e-TAC (n=473)

Tableau II : Prévalence de l’usage de cigarette électronique d’après l’étude e-TAC (n=473)

Tableau III : relation entre l’expérimentation d’cigarette et l’usage d’alcool dans l’étude

e-TAC (n=473)

Tableau IV : relation entre l’usage d’e-cigarette et l’usage d’alcool dans l’étude e-TAC

(n=473)

Tableau V : Calcul du nombre de sujets nécessaire (NSN), d’après les études antérieures

Figure 1 : Expérimentation de la cigarette électronique selon le sexe et l’âge dans l’étude

e-TAC (n=473)

Figure 2 : Prévalence de l’ivresse au cours des 12 derniers mois selon la classe d’âge dans

(7)

6

2 Introduction

2.1 Le tabac :

Le tabac tue 78 000 personnes par an en France (1). C’est actuellement la 1ère cause évitable de décès dans le monde (2). La nicotine est l’une des principales substances responsable de

la dépendance tabagique (3).

Le tabac a rendu des centaines de millions de consommateurs dépendants du fait du

marketing des multinationales qui ont réussi à imposer le tabagisme comme une norme

sociale (4). La promesse faite par l’industrie du tabac pendant des décennies de mettre à

disposition des fumeurs des cigarettes moins dangereuses est restée vaine.

C’est dans ce contexte qu’est apparue dans notre société, au début du 21ème siècle, la cigarette électronique (4).

2.2 La cigarette électronique :

2.2.1 Définition :

La cigarette électronique (ou e-cigarette) est un appareil électronique générant sans

combustion un aérosol destiné à être inhalé. Elle est composée d’une batterie, d’un

atomiseur et d’une cartouche remplie d’un liquide appelé e-liquide. Ce dernier contient des

substances aromatiques variées (tabac, menthe, pomme, etc.), avec du propylène glycol

et/ou de la glycérine végétale, des additifs. Selon les flacons, il contient aussi de la nicotine,

(8)

7 régulée par une batterie. Il passe alors de l’état liquide à gazeux. C’est ce qu’on appelle la

« vaporisation ». Cependant, le terme vapeur est impropre car le support diluant n’est pas

de l’eau. Les composés gazeux en se refroidissant se regroupent en fines gouttelettes

réalisant un aérosol (5). Lors de l’aspiration, l’aérosol mélangé à l’air inspiré, est inhalé par

l’utilisateur. Comme elle n’occasionne aucune combustion, elle ne dégagerait pas de

monoxyde de carbone ou de goudron.

2.2.2 Consommation :

Son usage et sa popularité sont en augmentation dans le monde (6–9). Selon Farsalinos et al

(9), 48,5 millions d’européens auraient essayé la cigarette électronique en 2015 dont 76,8 %

avec du e-liquide nicotiné.

L’étude Baromètre santé 2014 (10) a fait un état des lieux de l’usage de la cigarette

électronique en France métropolitaine. Parmi les 15-75 ans : 25,7 % déclaraient avoir déjà

essayé l’e-cigarette au moins une fois dans leur vie ; 6,0 % l’utilisaient actuellement et 2,9 %

quotidiennement. Les hommes étaient plus nombreux à l’avoir essayée et à l’utiliser. Le taux

d’expérimentation suivait un gradient décroissant selon l’âge. La prévalence du tabagisme

était très importante parmi les vapoteurs : 83,1 % d’entre eux étaient fumeurs (dont 74,7 %

de fumeurs quotidiens) et 15,0 % étaient anciens fumeurs. Les « anciens-fumeurs

vapoteurs » représentaient 0,9 % des 15-75 ans, soit environ 400 000 personnes. Ce chiffre

constitue une première estimation française de la proportion de fumeurs ayant réussi à

(9)

8 n’ayant jamais été fumeurs (ou ayant juste vapoté pour essayer) ne représentaient que 2 %

des vapoteurs (soit environ 0,1 % de la population).

Le dernier volet de l’enquête ESCAPAD (11) pointait le fait qu’un jeune de 17 ans sur deux

déclare avoir utilisé au moins une fois une cigarette électronique au cours de sa vie ; 15 %

indiquaient l’avoir fait plus de dix fois. L’usage quotidien, quant à lui, concernait 2,5 % des

jeunes de 17 ans, les garçons étant plus nombreux que les filles. Les utilisateurs quotidiens

de cigarette électronique étaient 30,6 % à déclarer fumer conjointement plus de 10

cigarettes par jour.

2.2.3 Efficacité dans le sevrage tabagique :

La première revue de la littérature Cochrane faite en 2014 sur ce sujet (12) montrait

l’absence de différence significative dans l’abstinence tabagique à 6 mois entre la cigarette

électronique nicotinée et les patchs. Cependant une réduction significative du tabagisme

était observée en faveur de la cigarette électronique nicotinée contre les patchs.

Une autre revue de la littérature (13) montrait en 2015 l’équivalence entre cigarette

électronique avec nicotine et celle sans nicotine pour l’abstinence nicotinique à 1 mois.

Enfin, une méta-analyse de 2015 (14) montrait la supériorité de l’e-cigarette nicotinée à celle

sans nicotine dans l’abstinence à 6 mois et la réduction tabagique.

En août 2015, un rapport britannique du Public Health England (15) s’est voulu

encourageant dans l’utilisation de la cigarette électronique comme moyen de réduction des

risques du tabagisme, mais aussi comme outil permettant de conduire à l’abstinence

(10)

9 La méta-analyse la plus récente est celle de Kalkhoran et al de 2016 (17). Elle remet en cause

l’efficacité de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique en montrant que son usage

fait diminuer de 28 % les chances de sortie du tabagisme.

En France, en février 2016, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a rendu un avis relatif

aux bénéfices-risques de la cigarette électronique en population générale (18). Selon cet

avis, la cigarette électronique peut être considérée comme une aide à l’arrêt du tabac pour

les populations fumeuses désireuses d’arrêter leur consommation. L’e-cigarette

constituerait aussi un outil de réduction des risques du tabagisme. Pour les « vapofumeurs »

(usager dualiste tabac et cigarette électronique), la discussion n’est pas close.

La cigarette électronique est en France en 2016 un produit de consommation courante et

non un produit de santé (pas d’autorisation de mise sur le marché nécessaire).

2.2.4 Risques :

2.2.4.1 Liés à la nicotine :

La cigarette électronique contenant de la nicotine ne sera jamais considérée comme un

produit totalement sain. La nicotine est un produit hautement addictif (3). L’ensemble de ces

effets secondaires est bien résumé dans l’avis de l’HCSP de 2014 (19). Retenons que la

nicotine est anxiogène et dépressogène sur le long terme. Elle a des effets

immunodépresseurs, intervenant dans les processus d’apoptose et potentiellement dans les

(11)

10 L’e-cigarette délivre des niveaux de nicotine comparables voire supérieurs à la cigarette

traditionnelle (20). Le potentiel addictif des cigarettes électroniques est ainsi élevé. L’effet

flash est moins important qu’avec la cigarette.

Les répercussions cardiovasculaires (constrictions coronaires, hypertension par

vasoconstriction périphérique) ne sont pas encore clairement étudiées.

2.2.4.2 Liés aux e-liquides :

Les études expérimentales laissent supposer une nocivité moindre de l’usage d’e-cigarette,

comparativement à celui du tabac. Il n’y a pour l’instant aucune donnée sur les effets à long

terme d’un usage prolongé sur l’organisme humain (18,21–24). La concentration de

carcinogènes potentiels susceptibles de se former sont 9 à 450 fois moins élevés qu’avec la

cigarette manufacturée dans les études expérimentales (25).

2.2.4.3 L’’initiation nicotinique par l’e-cigarette :

L’essai de la cigarette électronique entrainerait une initiation à la nicotine qui peut conduire

à l’entrée dans le tabagisme (26–28). La population jeune (notamment adolescente) qui

essaie de vapoter aurait-elle été initiée à la nicotine si la cigarette électronique n’existait

pas ? Cette question reste pour l’instant sans réponse.

Le HCSP concluait son avis de février 2016 en spécifiant que la cigarette électronique pouvait

induire un risque de renormalisation de la consommation de tabac compte tenu de l’image

(12)

11

2.3 L’alcool

2.3.1 Définition :

L'alcool est une substance liquide d’origine naturelle (alcool éthylique) obtenue par fermentation de végétaux riches en sucre ou par distillation. L’alcool entre dans la composition des boissons alcoolisées.

Selon la Société Française d’Alcoologie ou SFA (29), on considère cinq catégories d’usage de

l’alcool :

- le non-usage,

- l’usage simple (ou à faible risque),

- le mésusage qui comprend : l’usage à risque, l’usage nocif et l’usage avec dépendance.

Le non-usage, l’usage simple et l’usage à risque représentent des formes d’usage

asymptomatiques, pour lesquelles il n’existe pas, ou pas encore, de conséquences

manifestes de l’usage.

Les troubles liés à l’usage de l’alcool, représentés par l’usage nocif et l’usage avec

dépendance, correspondent aux formes symptomatiques de l’usage, c’est-à-dire celles qui se

traduisent par : une envie impérieuse de consommer (le craving), des tentatives

infructueuses de mettre fin à la consommation (les rechutes), des conséquences visibles sur

(13)

12 2.3.2 Consommation :

Dans l’étude Baromètre santé 2014 (30) qui concernait les 18-75 ans, près de 9 personnes sur 10 (87 %) déclaraient avoir bu de l’alcool au moins une fois dans l’année, alors que 13 % n’en avaient pas du tout consommé. Sur l’ensemble de la population de cette tranche d’âge, 38 % déclaraient avoir bu de l’alcool moins d’une fois par semaine, 39 % au moins une fois par semaine (mais pas quotidiennement), et 10 % des personnes interrogées déclaraient boire quotidiennement de l’alcool. Ce dernier type de consommation se rencontrait presque exclusivement chez les personnes de plus de 50 ans.

En 2010, l’enquête HBSC montrait que plus de la moitié des élèves en classe de sixième ont déjà goûté à une boisson alcoolisée et huit élèves sur dix en classe de troisième (31).Toutes classes confondues, environ un collégien sur six disait avoir déjà connu une ivresse alcoolique, avec des niveaux qui se multipliant par cinq entre la sixième et la troisième (passant de 6,8 % à 34,0 %).

Dans l’enquête ESCAPAD de 2014 (32) : environ six jeunes de 17 ans sur dix déclaraient avoir déjà été ivres au cours de leur vie, près de la moitié au cours des douze derniers mois et un sur onze au moins dix fois au cours de cette période. Comme la consommation d’alcool, l’ivresse était très masculine : le sex-ratio était de 1,2 pour l’ivresse au cours de la vie, 1,3 pour l’ivresse au cours de l’année et 2,8 pour l’ivresse régulière (au moins dix épisodes au cours l’année).

(14)

13 2.3.3 Conséquences :

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’usage nocif d’alcool est un facteur étiologique

dans plus de 200 maladies et traumatismes (33). Les complications physiques, psychiques ou

sociales associées à l’usage aigu ou chronique d’alcool en font un problème majeur de santé

publique (29,33–37) . En France, 49 000 décès lui sont liés en 2009 (38).

2.4 Relation entre tabac et alcool :

Il existe un lien entre consommation d'alcool et consommation de tabac (39–47). Cette

association est dose dépendante. Cette double consommation se voit dès l'adolescence.

Plusieurs études montrent que le risque de consommation d'alcool est plus élevé chez les

adolescents fumeurs que chez les adolescents non-fumeurs (44,45).

Cette association « alcool-tabac » est plus marquée chez les personnes ayant un mésusage

de l’alcool (48). Les personnes présentant un mésusage d’alcool ont une consommation de

tabac supérieure à celle de la population générale et leur degré de dépendance au tabac est

souvent plus important (49). Cette association alcool-tabac génère une synergie toxique

responsable d'une augmentation de la morbi-mortalité chez ces patients.

La cause probable de cette consommation concomitante est la présence chez l’usager d’une

(15)

14

2.5 Relation entre e-cigarette et alcool :

Quelques études se sont intéressées à la relation entre l’usage d’e-cigarette et le mésusage

d’alcool (50–59). Ces études montraient toutes une association entre l’usage d’e-cigarette et

le mésusage d’alcool, quelles que soient les définitions choisies. La majorité d’entre elles se

sont intéressées à la population d’adultes jeunes ou d’adolescents (50,52–59).

La seule étude française ayant été menée sur le sujet s’est intéressée à l’expérimentation

d’e-cigarette d’adolescents scolarisés en région parisienne. Elle retrouvait une probabilité 3

à 8 fois plus importante de consommer de l’alcool chez les expérimentateurs d’e-cigarette,

contrairement aux non-expérimentateurs (59).

Lee et al ont mené une étude en 2013 en Corée en population générale de sujets majeurs

(19 ans et plus). Ils trouvaient une association entre l’expérimentation d’e-cigarette et

l’usage quotidien d’alcool, ainsi qu’entre l’usage d’e-cigarette des 30 derniers jours et

l’usage hebdomadaire d’alcool (51).

Nous n’avons trouvé dans la littérature aucune étude portant directement sur l’usage d’e-

cigarette en médecine générale et sa relation avec le mésusage d’alcool. Un travail de thèse

effectué à Montpellier au début de l’année 2016 auprès de 248 vapoteurs trouvait

cependant que le mésusage d’alcool était plus fréquent chez les vapoteurs vus en médecine

(16)

15

2.6 Objectif de l’étude

L’objectif de notre étude était de décrire la relation entre l’usage d’e-cigarette et le

mésusage d’alcool chez des patients de plus de 18 ans vus en médecine générale en

Aquitaine.

3 Matériel et méthodes

3.1 Schéma d’étude et population

Il s’agit d’une étude transversale descriptive, nichée dans la cohorte e-TAC. Celle-ci est une

étude observationnelle de cohorte. Elle se déroule actuellement dans 8 cabinets de

médecine générale en Aquitaine. L’étude e-TAC a été décrite dans le détail dans un article

antérieur (61).

L’étude transversale décrite ici porte sur les données d’inclusion recueillies dans la cohorte

entre mai et octobre 2015. Les patients volontaires pour participer ont été inclus quel que

soit leur motif de consultation, s’ils avaient fumé du tabac et/ou bu de l’alcool et/ou

consommé du cannabis et/ou vapoté au moins une fois dans leur vie. Ont été exclues les

personnes mineures ou sous protection de justice. Les patients, à leur inclusion, signaient un

consentement écrit. L’étude e-TAC a été approuvée par le Comité de Protection des

Personnes de l’université de Bordeaux (numéro: 2015-A00778-41) et par la commission

(17)

16

3.2 Outil de recueil et mesures principales

Le recueil des données à l’inclusion s’est fait à l’aide d’un auto-questionnaire papier (Annexe

1), rempli par les patients. Etait considérée comme expérimentateur d’e-cigarette toute

personne déclarant l’avoir essayée, au moins une fois dans sa vie. Une distinction était faite

entre les non-expérimentateurs (n’ayant jamais essayé l’e-cigarette) et les

expérimentateurs (ayant essayé l’e-cigarette, qu’ils vapotent ou non actuellement). Ces

derniers étaient ensuite considérés soit comme expérimentateurs exclusifs (ayant essayé

l’e-cigarette mais ne vapotant plus actuellement), soit comme vapoteurs actuels (personnes

ayant expérimenté l’e-cigarette et déclarant toujours l’utiliser au moment de l’enquête, de

façon occasionnelle ou quotidienne).

Le mésusage d’alcool était évalué au travers de 3 mesures dans l’étude: le score à l’échelle

courte de l’Alcohol Use Disorders Identification Test (AUDIT-C), la déclaration d’alcoolisation

ponctuelle importante (API) et la déclaration d’ivresse au cours des 12 derniers mois.

L’AUDIT-C est un test permettant d’explorer le mésusage d’alcool. Le score au test est

considéré comme anormal lorsqu’il est ≥ 4 chez l’homme et ≥ à 3 chez la femme. Un score ≥

10 chez la femme ou chez l’homme doit faire évoquer une dépendance à l’alcool (29). L’API

correspondait à une consommation de 6 verres ou plus en une seule occasion. L’ivresse

renvoyait à la perception qu’a l’usager d’alcool des effets de sa consommation,

(18)

17

3.3 Analyses statistiques

En analyse univariable, les variables quantitatives ont été décrites par la médiane et son

écart interquartile. Les variables catégorielles ont été décrites par l’effectif et la proportion.

Les prévalences d’usage d’e-cigarette ont été décrites en pourcentage, avec l’intervalle de

confiance. Les analyses bivariables ont été faites avec le test de Student ou le test

non-paramétrique de Wilcoxon pour les variables quantitatives, le test du Chi2 ou Fisher exact

pour les variables catégorielles. La relation entre l’usage de l’e-cigarette et le mésusage

d’alcool a été décrite en analyse bivariable puis multivariable par des modèles de régression

logistique multinomiale. L’analyse multivariable s’est faite par ajustement sur le sexe, le

statut tabagique, l’âge en classes et la catégorie socioprofessionnelle.

Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SAS, version 9.4.

4 Résultats

4.1 Description de l’échantillon

Cinq cent dix (510) patients ont accepté de participer à l’étude. Trente-sept patients ont été

exclus : 16 (43,3 % des exclus) en raison d’une mesure de protection en cours ou non

renseignée ; 7 (18,9 %) pour n’avoir jamais consommé d’alcool ou tabac ou cannabis ou

e-cigarette ; 7 (18,9 %) parce qu’ils étaient mineurs ; 7 (18,9 %) en raison de consentement

(19)

18 Sur les 510 volontaires, 473 patients ont donc été inclus dans l’étude. Les caractéristiques

de l’échantillon sont présentées dans le tableau I. L’âge médian dans l’échantillon était de

42 ans, avec un écart interquartile (ITQ) de 33 ans – 55 ans. Plus des 2/3 de l’échantillon

étaient des femmes.

Tableau I : Description de l’échantillon dans l’étude e-TAC (n=473).

Caractéristiques Effectif % Sexe Hommes Femmes 152 314 32,6 67,4 Age (en classes)

[18 – 25] ]25 – 34] ]34 – 44] ]44 – 54] 55 ans et plus 50 85 123 86 120 10,8 18,3 26,5 18,5 25,9 Zone de vie Rural Urbain 132 338 28,1 71,9 Emploi Actif Apprenti ou étudiant Chômeur Retraité

Parents au foyer ou en congé parental Autre 295 18 33 69 19 21 64,8 3,9 7,3 15,2 4,2 4,6 Catégorie socio-professionnelle

Agriculteurs exploitants, artisans, commerçants, chefs d’entreprise Cadres/professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires Employés

Ouvriers

Sujets n’ayant jamais travaillé

29 74 51 228 30 8 6,9 17,6 12,1 54,3 7,2 1,9 Niveau d’études Primaire 11 2,5

(20)

19

Secondaire 1er cycle Secondaire 2ème cycle Supérieure Autre 83 134 217 4 18,5 29,8 48,3 0,9 Statut marital

Célibataire sans enfants Célibataires avec enfants En couple Veuf ou divorcé 61 26 334 33 13,4 5,7 73,6 7,3 Statut tabagique Non-fumeur Ancien fumeur Fumeur occasionnel Fumeur quotidien 34 167 43 164 8,3 40,9 10,6 40,2

Mésusage probable d’alcool 218 46,8

Alcoolisation ponctuelle importante (au moins 1 fois) 183 41,2

Alcoolisation ponctuelle importante mensuelle Alcoolisation ponctuelle importante hebdomadaire

69 22

15,5 4,9

Ivresse au cours des 12 derniers mois 123 27,9

4.1.1 L’e-cigarette :

La prévalence de l’expérimentation d’e-cigarette était de 36,2 % [IC 95 %=31,7 – 40,5].

L’expérimentation ne variait pas en fonction du sexe : 34 % chez les hommes versus 37 %

chez les femmes (p=0,5112) (Figure 1). Il y avait par contre une association significative entre

l’âge et l’expérimentation d’e-cigarette (p<10-4) : l’expérimentation d’e-cigarette augmentait entre 18 et 34 ans puis, diminuait progressivement (Figure 1).

(21)

20 Figure 1 : Expérimentation de la cigarette électronique selon le sexe et l’âge dans l’étude e-TAC (n=473)

L’âge médian d’expérimentation était de 35 ans, ITQ : 28 – 43. Il n’y avait pas de différence

significative en termes d’âge d’initiation de l’e-cigarette en fonction du sexe (p=0,3077). Le

vapotage actuel ne variait pas en fonction du sexe (p= 0,4594).

La majorité des expérimentateurs d’e-cigarette était des expérimentateurs exclusifs

(Tableau II). Les vapoteurs au moment de l’enquête (vapoteurs actuels) étaient dans 59 %

des cas des vapoteurs occasionnels (Tableau II).

Tableau II : Prévalence de l’usage de cigarette électronique d’après l’étude e-TAC (n=473). Prévalences Effectif % Intervalle de confiance à 95 %

Aucune expérimentation 290 63,9 59,46 - 68,30 Expérimentationa 164 36,1 31,70 - 40,54 Expérimentation exclusiveb 109 24,0 20,08 - 27,94 Vapotage actuelc 55 12,1 9,64 - 15,74 Vapotage occasionnel 34 7,5 5,07 - 9,91 Vapotage quotidien 21 4,6 2,69 - 6,56

aExpérimentation : avoir essayé au moins une fois de vapoter ; concerne les expérimentateurs exclusifs et les vapoteurs actuels

bExpérimentation exclusive : avoir essayé de vapoter une fois dans sa vie, sans être devenu vapoteur actuel

(22)

21 Dans 89,8 % des cas, les vapoteurs actuels utilisaient de l’e-liquide nicotiné, 8,7 % l’utilisant

en alternance avec de l’e-liquide sans nicotine. Dans 5,9 % des cas, les vapoteurs actuels

utilisaient exclusivement de l’e-liquide sans nicotine. Deux participants ne savaient pas s’il y

avait de la nicotine dans l’e-liquide employé.

La quantité moyenne de nicotine dans l’e-liquide était de 8,95 mg/ml, sans différence

significative entre vapoteurs occasionnels et vapoteurs quotidiens (p= 0,2379).

La majorité des vapoteurs (occasionnels comme quotidiens) utilisaient leur propre cigarette

électronique : 94 %. L’ensemble des vapoteurs quotidiens n’utilisaient que leur cigarette

électronique personnelle. Près de 10 % des vapoteurs occasionnels utilisaient parfois celles

des autres en plus de la leur. Aucun vapoteur n’utilisait celles des autres de façon exclusive.

Les vapoteurs utilisaient pour la majorité (64 %) l’e-cigarette en semaine comme le

weekend. Vingt (20) % des vapoteurs occasionnels ne l’utilisaient que le weekend. Il n’y avait

pas de différence significative en termes d’usage hebdomadaire entre vapoteurs

occasionnels et quotidiens (p= 0,1109).

4.1.2 Alcool :

4.1.2.1 Consommation :

10,6 % de la population étudiée [IC 95 % :7,83-13,40] ne buvaient jamais d’alcool. La

fréquence de consommation d’alcool différait significativement avec le sexe (p<10-4). Les femmes consommaient de l’alcool « 1 fois par mois voire moins » plus souvent que les

hommes, les hommes consommaient de l’alcool « 2 fois par semaine voire plus » plus

(23)

22 La majorité des hommes (presque 2/3) et des femmes buvaient 1 ou 2 verres d’alcool un

jour ordinaire. Le nombre de verres variait avec le sexe (p=1,69.10-4). Les femmes consommaient plus souvent que les hommes « 1 ou 2 verres d’alcool » au cours d’une

journée ordinaire ; les hommes consommaient « 3 verres ou plus » plus souvent que les

femmes.

4.1.2.2 AUDIT-C :

L’AUDIT-C était ≥4 dans 54,6 % des cas chez les hommes versus un AUDIT-C ≥3 chez 43,0 %

des femmes (p=0,0185). Le score moyen à l’AUDIT-C était significativement plus élevé chez

les hommes comparativement aux femmes (p<10-4). Il n’y avait pas d’association entre un score anormal à l’audit C et l’âge en classes (p=0,1867).

Un seul sujet de sexe masculin (0,2 % de l’échantillon) avait un score à l’AUDIT-C ≥10.

4.1.2.3 API :

41,2 % de la population [IC 95 % : 36,6 - 45,8] avaient déjà eu au moins une fois une API. 15,5 % de la population [IC 95 % : 12,2 - 18,9] avaient au moins une API/mois. 4,9 % de la population [IC 95 % : 2,9 - 7,0] avaient au moins une API/semaine.

Les hommes avaient plus fréquemment que les femmes :

- eu au moins une fois une API (p= 5.10-4): 52,7 % versus 35,4 % ; -eu une API dans le mois (p=10-4) : 25,0 % versus 10,9 % et

-eu une API dans la semaine (p=9.10-3) : 8,8 % versus 3,1 %.

La proportion de sujets déclarant au moins une API était plus élevée chez les 18-25 ans : 26,1

%. Cette proportion diminuait avec l’âge pour n’être que de 2,3 % chez les plus de 65 ans (p=

(24)

23 Les jeunes de 18-25 ans semblaient en faire plus que les autres (13,0 %), mais un nouveau

pic concernerait les jeunes adultes de 34-54 ans dans une moindre proportion (11,9 %) ; p=

0,0597.

4.1.2.4 Ivresse :

27,9 % de la population [IC 95 % : 23,8-31,1] avaient été ivres au moins une fois au cours des

12 derniers mois. Les hommes avaient tendance à être plus souvent ivres que les femmes (H

: 33,8 % versus F : 25,0 %) mais la différence n’était pas significative (p=0,0544). La

prévalence de l’ivresse au cours de l’année écoulée diminuait significativement avec l’âge

(p<10-4) (Figure 2). Elle concernait plus de la moitié des sujets entre 18 et 25 ans (Figure 2).

Figure 2 : Prévalence de l’ivresse au cours des 12 derniers mois selon la classe d’âge dans l’étude

(25)

24

4.2 Relation entre usage de l’e-cigarette et mésusage d’alcool

En analyse bivariable, la probabilité d’expérimentation de l’e-cigarette était

significativement plus importante en cas de score anormal à l’AUDIT-C. Cette association

disparaissait en analyse multivariable (Tableau III). Il y avait par contre une association

significative entre l’expérimentation d’e-cigarette et le fait de déclarer au moins une API,

une API mensuelle, une API hebdomadaire ou une ivresse au cours des 12 derniers mois

après ajustement (Tableau III).

Tableau III: relation entre l’expérimentation d’e-cigarette et l’usage d’alcool dans l’étude e-TAC (n=473). Caractéristiques ORa brut IC 95 %b p-value OR ajustéc IC 95 % p-value AUDIT-Cd anormal 1,94 1,31-2,87 9.10-4 1,50 0,87-2,58 0,1436 Au moins 1 APIe 3,31 2,19-5,01 <10-4 2,02 1,12-3,65 1,88.10-2 Au moins 1 API/mois 4,72 2,69-8,28 <10-4 3,95 1,78-8,79 7.10-4

Au moins une API/semaine 4,33 1,73-10,88 1,8.10-3 5,14 1,38-19,16 1,5.10-2

Au moins 1 ivresse sur les 12 derniers mois

4,48 2,86-7,01 <10-4 2,84 1,48-5,44 1,7.10-3

a OR : odds ratio

bIC 95% : intervalle de confiance à 95 %

cAjustement sur l’âge, le sexe, la catégorie socio-professionnelle et le statut tabagique dAUDIT-C : Alcohol Use Disorders Identification Test

eAPI : alcoolisation ponctuelle importante

Une analyse plus fine (distinguant les expérimentateurs exclusifs des vapoteurs actuels)

donnait les résultats suivants : comparativement aux non-expérimentateurs d’e-cigarette, la

probabilité d’avoir un score anormal à l’AUDIT-C était plus importante en cas

(26)

25 actuel (Tableau IV). Seules l’API hebdomadaire et l’ivresse des 12 derniers mois étaient

significativement associées au vapotage actuel après ajustement (Tableau IV).

Tableau IV: relation entre l’usage d’e-cigarette et l’usage d’alcool dans l’étude e-TAC (n=473). Vapotage OR a

brut

IC 95 % b p-value OR

ajustéc

IC 95 % p-value

Consommation à risque d’alcool (Audit C≥3 si femme ou ≥4 si homme) d

Jamais Exp. exclusive Vapotage actuel - 2,38 1,36 - 1,51-3,75 0,76-2,41 9.10-4 - 1,92 0,95 - 1,05-3,52 0,46-1,93 0,0593 Au moins 1 API e Jamais Exp. exclusive Vapotage actuel - 3,74 2,50 - 2,31-6,05 1,38-4,54 <10-4 - 2,16 1,67 - 1,12-4,16 0,78-3,58 0,0660 Au moins 1 API/mois Jamais Exp. exclusive Vapotage actuel - 5,30 3,41 - 2,89-9,75 1,57-7,41 <10-4 - 4,79 2,61 - 2,03-11,30 0,94-7,22 1,6.10-3 Au moins 1 API/semaine Jamais Exp. exclusive Vapotage actuel - 4,35 4,03 - 1,61-11,76 1,23-13,22 8,7.10-3 - 4,59 6,29 - 1,07-19,6 1,26-31,40 0,0551

Au moins 1 ivresse sur les 12 derniers mois

Jamais Exp. exclusive f Vapotage actuel - 5,07 3,35 - 3,08-8,35 1,77-6,36 <10-4 - 2,89 2,61 - 1,44-5,80 1,34-5,99 8.10-3 a OR : odds ratio b IC 95% : intervalle de confiance à 95 %

cAjustement sur l’âge, le sexe, la catégorie socio-professionnelle et le statut tabagique d

AUDIT-C : Alcohol Use Disorders Identification Test

e

API : alcoolisation ponctuelle importante

(27)

26

5 Discussion

L’expérimentation d’e-cigarette en médecine générale, en particulier l’expérimentation

exclusive, était significativement associée à tous les comportements à risque en matière

d’alcool. Les vapoteurs actuels avaient une probabilité plus importante que les

non-expérimentateurs de déclarer une ivresse au cours des 12 derniers mois ou une API

hebdomadaire. Le vapotage actuel était donc plus fréquent à des niveaux élevés de

consommation d’alcool en termes de fréquence ou de quantité ingérée en une seule

occasion.

Cette étude est à notre connaissance la première en France à comparer le mésusage d’alcool

des vapoteurs à celui des non-vapoteurs en médecine générale. Les résultats obtenus sont

difficilement comparables au reste de la littérature : les définitions de l’usage d’e-cigarette

ou de mésusage d’alcool diffèrent en fonction des études. De plus, la majorité des études

antérieures ne se sont intéressées à cette relation qu’en population adolescente ou

d’adultes jeunes (50–59). Ces études montraient toutes une association entre l’usage

d’e-cigarette et le mésusage d’alcool, quelles que soient les définitions choisies. La seule étude

française ayant été menée sur le sujet s’est intéressée à l’expérimentation d’e-cigarette

d’adolescents scolarisés en région parisienne. Elle retrouvait une probabilité 3 à 8 fois plus

importante de consommer de l’alcool chez les expérimentateurs d’e-cigarette,

contrairement aux non-expérimentateurs (59). Lee et al ont mené une étude en 2013 en

Corée en population générale de sujets majeurs (19 ans et plus). Ils trouvaient une

association entre l’expérimentation d’e-cigarette et l’usage quotidien d’alcool, ainsi qu’entre

(28)

27

5.1 Hypothèses :

Le premier facteur qui incite des usagers d'alcool à utiliser d'autres produits psychoactifs

(dont l'e-cigarette) est très certainement la présence d'une addiction. L'addiction est une

maladie chronique, comme l'hypertension artérielle ou le diabète, induite par un produit

psychoactif (ex : alcool, cannabis, etc.) ou un comportement (ex : jeux de hasard et d’argent)

associant : le craving, les rechutes, la perte de contrôle et l’accumulation de dommages. Elle

génère chez le patient qui en est atteint une souffrance et/ou une altération de son

fonctionnement (ex : impossibilité de travailler, d’aller à l’école … parce que le patient passe

du temps à récupérer des effets de ses consommations ou à se procurer le produit).

Il y avait un faible nombre de sujets dépendants à l’alcool dans l’étude e-TAC (1 seul) ; cela pourrait indiquer qu’il existe aussi une relation entre un mésusage d’alcool et usage

d’e-cigarette, indépendamment de l’existence d’une dépendance à l’alcool.

Les vapoteurs seraient plus à risque que les non-vapoteurs d’un mésusage d’alcool. Les

sujets présentant un mésusage d’alcool seraient à leur tour plus à risque de déclarer un

usage d’e-cigarette. Hampson et al ont ainsi montré que l’expérimentation précoce d’alcool

pouvait favoriser l’expérimentation de l’e-cigarette (62). Kristjansson et al ont quant à eux

mis en évidence un gradient de risque de mésusage d’alcool chez les adolescents en fonction

de leur usage d’e-cigarette ou de tabac. La prévalence d’usage d’alcool augmentait

significativement en fonction de ces deux usages: elle était de 20 % chez les

non-fumeurs-non-vapoteurs, 53 % chez les vapoteurs-non-fumeurs, 80 % chez les fumeurs-non vapoteurs

et de 91 % chez les fumeurs-vapoteurs (57). Le fait que ces études en population

(29)

28 que la relation entre leurs 2 usages existe aussi indépendamment de toute addiction : il

pourrait y avoir des facteurs autres que l’addiction prédisposant à leur association,

notamment en population jeune. Nous souhaitions émettre quelques hypothèses pour

expliquer cette relation et les facteurs pouvant y être associés.

Une première hypothèse est justement l’existence chez les vapoteurs de facteurs

prédisposant au cumul d’usages de substances psychoactives. La recherche de sensations a

déjà été décrite dans des études antérieures comme pouvant favoriser l’initiation de

plusieurs produits psychoactifs (63–69). Ce facteur est corrélé à l’usage d’e-cigarette dans

certaines études (26, 27). Néanmoins, l’étude de Cohn et al va à l’encontre de l’hypothèse

selon laquelle la recherche de sensations serait un facteur favorisant le cumul des usages

d’alcool et d’e-cigarette (55). Dans cette étude réalisée en population de jeunes adultes, la

recherche de sensations agissait comme un modificateur d’effet entre l’usage d’e-cigarette

et l’usage d’alcool. La probabilité d’usage d’e-cigarette variait peu avec le niveau de

recherche de sensations chez les buveurs d’alcool. Par contre, le niveau de recherche de

sensations augmentait avec la probabilité d’usage d’e-cigarette chez les non-buveurs.

Une deuxième hypothèse serait un effet intrinsèque de la nicotine (70) d’induire une

consommation d’alcool. L’interaction entre l’usage d’alcool et celui de nicotine a fait l’objet

de nombreuses études en recherches fondamentale et expérimentale (71-74). Des modèles

animaux ont montré que la nicotine pouvait favoriser l’initiation d’une consommation

d’alcool ou son maintien (71, 74 - 77). Ces modèles suggèrent que la nicotine pourrait être

un facteur de risque indépendant d’usage ultérieur d’alcool, notamment en cas d’usage

répété ou prolongé de nicotine (71-73, 77). L’existence clinique de cet effet intrinsèque de la

(30)

29 exemple chez les patients traités par substituts nicotiniques pour l’arrêt du tabac. Une étude

a été menée par Cooney et al (70) auprès de 118 patients à la fois alcoolo-dépendants et

dépendants au tabac. Les patchs de substitution nicotinique ne majoraient pas le craving à

l’alcool au bout de 2 semaines. Par contre, un craving au tabac augmenterait le risque de

rechute à l’alcool (70). Une autre étude menée par Kouri et al en 2004 auprès de fumeurs

sous patchs de nicotine montrait que ceux-ci ressentiraient les effets de l’alcool plus

rapidement que les patients sous placebo (79). Cependant, la pharmacocinétique de la

cigarette électronique est différente de celle du patch. L’hypothèse d’un sur-risque de

mésusage d’alcool en cas d’inhalation de nicotine par l’e-cigarette n’a pas été étudiée dans

notre étude. Du fait de leur faible nombre, les vapoteurs d’e-liquide sans nicotine n’ont pas

pu être comparés dans notre analyse aux vapoteurs d’e-liquide nicotiné.

Une troisième hypothèse, non loin de celle que nous venons d’évoquer, serait que la

nicotine accentuerait la sensation ébrieuse lors de la consommation d’alcool (79,80). L’étude

de Kouri et al montrait que les patients porteurs d’un patch de nicotine ressentiraient les

effets de l’alcool plus rapidement que les patients ayant un placebo (79). La perspective de

défonce recherchée lors du binge drinking serait alors plus rapidement atteinte par

l’utilisation concomitante de la nicotine. Ces résultats, obtenus sur un très petit échantillon

d’hommes fumeurs, sont difficilement généralisables à l’ensemble des patients déclarant un

mésusage d’alcool et traités par patchs de nicotine pour leur dépendance au tabac. Ils sont

encore moins extrapolables à l’ensemble des fumeurs dépendants au tabac.

Une quatrième hypothèse serait celle développée dans la Gateway Theory de Kandel et al

(81-83). D’après cette théorie, l’usage de tabac et/ou d’alcool favoriserait l’usage d’autres

substances psychoactives, en particulier celui de produits illicites. Cette théorie est

(31)

30 vapotage n’est pas un usage illicite dans les pays dans lesquels se sont déroulées les études

s’étant intéressées à cette relation.

Une dernière hypothèse reste néanmoins le développement d'une dépendance à

l'e-cigarette qui favoriserait ensuite le mésusage d'alcool. Cette hypothèse ne peut pas être

vérifiée dans l’étude car la dépendance à la cigarette électronique n'a pas été évaluée. En

effet, à notre connaissance, il n’existe pas de tests validés permettant d’évaluer en médecine

générale la présence d’une addiction à l’e-cigarette. De plus, aucune étude n’a pour l’instant

été publiée montrant que des sujets ayant développé une dépendance à l’e-cigarette

consommait plus d’alcool. Cependant la cigarette électronique est un produit récent et l'on

manque de recul sur sa consommation.

5.2 Limites :

Notre étude présente certaines limites. Du fait de son caractère volontaire, il y avait une

auto-sélection à la participation qui a pu distordre les estimations, notamment celles des

prévalences. De plus, le recueil des données a pu être soumis à un biais de mémorisation : le

remplissage du questionnaire étant sur le mode déclaratif, les sujets devaient se souvenir de

leurs usages avant de répondre.

Il y avait dans l'étude très peu de sujets avec une dépendance probable à l'alcool (1 sujet).

Cette faible prévalence peut s’expliquer de 2 façons. Soit la dépendance à l’alcool a été

sous-estimée par la présence du biais d'auto-sélection induit par la participation volontaire ; soit il

faut remettre en question la validité et la fiabilité du score AUDIT-C en médecine générale

pour repérer les patients ayant une dépendance probable à l’alcool. Selon l’étude de

(32)

31 ans : 75 % des hommes et 85 % des femmes ayant un score AUDIT-C ≥10 avaient des critères

de dépendance à l’alcool selon le DSM-4. Devant ces résultats, le choix de mettre la barre à

10 pour conserver une bonne sensibilité et spécificité nous paraissait justifié.

En faisant un diagnostic de dépendance probable à l’alcool avec ce test (au lieu d'un

diagnostic clinique sûr et fiable selon les critères du DSM-5 ou du CIM-10 par un clinicien), il

y avait un risque de biais d'information qu'il était néanmoins difficile de contourner dans le

cadre de l'étude.

Quelles qu’en soient les causes en termes de biais, devant ce faible nombre de patients

dépendants, il a été impossible de regarder dans l'étude la relation entre l’usage

d'e-cigarette et la dépendance probable à l'alcool dans une analyse en sous-groupe.

L’étude e-TAC sur laquelle notre travail repose n’a inclus « que » 473 sujets. Il est possible

que nous manquions de puissance dans certains calculs statistiques du fait d’effectifs faibles.

Ce manque de puissance serait dû au fait que la relation entre mésusage d’alcool et usage

d’e-cigarette n’était pas l’objectif principal de l’étude e-TAC. Le calcul a priori du nombre de

sujets nécessaire n’a pas été fait dans le but de répondre à l’objectif de l’analyse actuelle. En

calculant a posteriori le nombre de sujets nécessaire en fonction des études traitant du

même sujet (50–56), le nombre de sujets inclus dans notre analyse semble satisfaisant

(Tableau V). Néanmoins, les populations étudiées n’étant pas identiques dans les études

(33)

32

Tableau VI : Calcul du nombre de sujets nécessaire (NSN), d’après les études antérieures

Etudes antérieures NSN Bartoli et al. 2014 44 Lee et al 2015 52 Littlefield et al. 2015 42 Saddleson et al. 2015 440 Suris et al 2015 448 Cohn et al. 2015 106 Hughes et al. 2015 108

Sept personnes présentaient des critères de non-inclusion car ils n’avaient jamais consommé

d’alcool, ni fumé de tabac ou de cannabis. La non-inclusion de ces patients peut poser un

problème de représentativité de l’échantillon. Malheureusement, il est impossible de savoir

si ces exclusions limitent la généralisation de nos résultats car nous ne connaissons pas la

proportion que représente cette population de non-usagers de toute substance

psychoactive en France en médecine générale. Ces 7 non-inclusions, en regard des 473

patients inclus, n’ont probablement eu aucun impact sur nos estimations.

Enfin, il s’agit d’une étude transversale : elle a mis en évidence une relation mais elle ne

(34)

33 formuler –comme nous l’avons fait- des hypothèses explicatives sur ce qui la caractérise et

sur le sens dans laquelle elle peut évoluer.

6 Conclusions

D’après nos résultats, le mésusage d’alcool pourrait être plus fréquemment retrouvé en cas

d’usage d’e-cigarette. Le vapotage actuel semble particulièrement plus fréquent à des

niveaux élevés de consommation d’alcool en termes de fréquence ou de quantité ingérée en

une seule occasion. Tous les mécanismes expliquant cette association entre les 2 usages ne

sont pas clairs. Dans cette étude, la très faible prévalence de sujets dépendants à l’alcool et

l’impossibilité de repérer avec un test fiable les sujets dépendants à l’e-cigarette ne

permettent pas de définir l’addiction comme le seul mécanisme explicatif de la relation

constatée. Ce mécanisme doit cependant toujours être évoqué. Des hypothèses, issues des

études faites au sujet du tabac ou de la nicotine, peuvent être formulées au sujet des

mécanismes explicatifs; elles doivent être confirmées par d’autres études, notamment en

recherche clinique. Selon l’état actuel des connaissances :

-L’utilisation de plus en plus importante de la cigarette électronique en France oblige le

médecin généraliste à avoir une compétence minimale sur le sujet afin de répondre aux

mieux aux interrogations de ces patients.

-L’adolescence constitue une période clé de l’initiation à la consommation de substances

psychoactives. La cigarette électronique pourrait favoriser l’initiation du tabac d’après la

littérature ; son usage pourrait être associé à celui de l’alcool, d’après notre étude et des

(35)

34 l’interdiction d’accès à l'e-cigarette chez les adolescents et que les généralistes en

déconseillent l’usage dans ce jeune âge où son expérimentation est justement actuellement

en constante augmentation.

Devant ce premier constat français en médecine générale, sur le mésusage d’alcool et

l’usage d’e-cigarette, il paraît nécessaire de réaliser des travaux supplémentaires sur le sujet.

-Cette relation devrait être analysée après stratification sur la présence ou non de nicotine

dans l’e-liquide avec une puissance statistique suffisante. La finalité en serait d’établir s’il

existe un lien entre le mésusage d’alcool et l’usage d’e-cigarette, induit par la présence de

nicotine.

-Nous manquons d’outils simples, courts, fiables, utilisables en recherche clinique pour

évaluer la présence d’une dépendance à l’e-cigarette quand le diagnostic en face à face avec

un clinicien n’est pas possible.

-L’analyse des données de suivi de l’étude e-TAC devrait aussi permettre de voir si le

(36)

35

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8 Annexes

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(44)
(45)
(46)
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(48)
(49)
(50)
(51)
(52)

51

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52

8.3 Annexe 3 : Article soumis à la revue RESPE

Elsevier Editorial System(tm) for Revue d'Epidémiologie et de Santé Publique

Manuscript Draft

Title: Corrélation entre l'usage de la cigarette électronique et le mésusage d'alcool chez des patients en médecine

générale/correlation between electronic cigarette use and alcohol misuse among general practice's patients

Article Type: Article original / Original article

Section/Category: RESP

Keywords: Keywords: Alcohol-induced disorders, electronic cigarette, primary health care.

Mots-clés : Mésusage d'alcool, cigarette électronique, soins primaires.

Corresponding Author: Dr. Shérazade Kinouani,

Corresponding Author's Institution: University of Bordeaux

First Author: Benjamin Soen

Order of Authors: Benjamin Soen; Mélanie Afonso; Philippe Castéra; Julie Dupouy; Benoit Fleury; Shérazade Kinouani

Figure

Tableau I : Description de l’échantillon dans l’étude e-TAC (n=473).
Tableau II : Prévalence de l’usage de cigarette électronique d’après l’étude e-TAC (n=473)
Figure 2 : Prévalence de l’ivresse au cours des 12 derniers mois selon la classe d’âge dans l’étude
Tableau III: relation entre l’expérimentation d’e-cigarette et l’usage d’alcool dans l’étude e-TAC (n=473)
+2

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