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Stella F. – Barrett S. (edd.), Corpus rhythmorum musicum saec. IV-IX, I : Songs in non-liturgical sources / Canti di tradizione non liturgica. I : Lyrics / Canzoni

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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jacques elfassi

gents dans l’immondice des péchés ardents du corps ? ») : cf. « cur in peccati sordibus permanes ? cur in uoluntate peccandi persistis ? » (i, 38) ;

l.  135 « gemyne þinne scippend » (« souviens-toi de ton créateur ») = « memento conditoris tui » (ii, 2).

et voici ensuite les variantes spécifiques à Φ :

l. 142-145 « ac ðonne ðu hine cigst on þinum wordum, ne wiðsac ðu hine on þinum weorcum, 7 fram eallum þam þe sio æw forbyt <ðe wiðbryt>. 7 nanwiht wið Godes bebodu ðu do, ac leofa on gode » (« mais celui que tu invoques dans tes paroles, ne l’abandonne pas dans tes actes, et écarte-toi de tous ceux qui violent la loi. et ne fais rien contre les commandements de dieu, mais vis dans le bien ») : cf. « quem inuocas fide non abneges opere. ab omnibus quae lex uetat abstine… nihil contra praeceptum dei facias, uiue in bono » (ii, 3-4) ;

l. 170-171 « 7 for þan sie ðe swa mycel geornfulnes þa synna to betanne swa ðe wæs ær hie to wyrcanne » (« et donc qu’il y ait pour toi autant de zèle à corriger ces péchés qu’il y en avait auparavant pour toi à les commettre ») : cf. « qualis tibi fuit ad peccandum intentio, talis sit ad poenitendum deuotio » (ii, 24).

Les traductions vieilles-anglaises témoignent donc de la présence de la recension Φ dans l’angleterre anglo-saxonne, alors pourtant que tous les manuscrits conservés qui y furent copiés appartiennent à la recension Λ. en fait, la première trace connue de Φ en angleterre est le ms. London BL Cotton Vesp. d. XiV, qui fut écrit dans le nord de la France mais qui se trouvait sur l’île dès le début du xe s. Comme Vesp. d. XiV semble avoir été conservé à Christ Church à Cantorbéry, et que tiber. a. iii est originaire de cette même abbaye, il pourrait paraître tentant de supposer que le premier a servi de modèle au second, mais cette hypothèse est peu vraisemblable. en effet, l’homélie Warna présente des différences importantes avec le texte de Vesp. d. XiV : par exemple ce dernier manus-crit omet une phrase en Syn. ii, 94 (« difficile est caelestibus et terrenis curis pariter inser-uire »), or cette phrase est traduite dans Warna (l. 41-42 : « earfoðe is heofonlicum carum 7 earðlicum samod þywian », « il est difficile de servir en même temps les soucis célestes et terrestres ») ; autre exemple, « dead » (« mort », dans Warna l. 48) ne correspond pas à « moderatus » de Vesp. d. XiV, mais à « mortuus » des autres manuscrits (Syn. ii, 95).

Jacques elfassi

Corpus rhythmorum musicum saec. iv-ix, i : Songs in non-liturgical sources / Canti di tradizione non liturgica. i : Lyrics / Canzoni. directed by Francesco Stella. musical edition by Sam Barrett, introduction to the manuscripts by Patrizia Stoppacci, Firenze, SiSmeL∙edizioni del Galluzzo, 2007 (millennio medievale 72. testi 18), CLXXXiV-446 p., avec cd-rom.

Ce livre, qui laisse très loin derrière lui toutes les précédentes éditions de poésies rythmiques, est le premier d’une série issue d’un projet coordonné par Francesco Stella à l’Université de Sienne à arezzo, et mené, pour la partie musicale, en collaboration avec Sam Barrett à Cambridge. Le premier volume rassemble le corpus des rhythmi les plus anciens (ive-ixe s.) transmis par des témoins non liturgiques.

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chroniques et comptes rendus

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Une brève introduction de Francesco Stella (en italien et en anglais) présente la partie philologique et littéraire de l’ouvrage, dont l’une des originalités est d’inclure également un cd-rom. L’intérêt de ce dernier est multiple. tout d’abord, il restitue sous une autre forme, poème par poème, les informations données dans le livre, et il les complète par les images des manuscrits utilisés (cent quarante reproductions provenant de quarante biblio-thèques européennes), et par des statistiques linguistiques, stylistiques et poétiques sur chacun des vingt-huit poèmes ; ensuite, il permet d’avoir accès aux transcriptions musi-cales des différentes pièces et d’en entendre les interprétations. C’est donc là un travail tout à fait nouveau, dans lequel l’investissement technologique n’a rien d’un gadget : l’idée est de restituer à ces pièces – dont norberg avait affirmé qu’elles étaient pour la plupart destinées à être chantées – leur dimension de « premières chansons de la culture européenne », selon une expression de F. Stella ; la « performance » dont elles font l’objet ici aide à en saisir le charme, mais aussi à mieux en comprendre la structure et à les rendre à leur fonction première.

Sam Barrett présente l’édition musicale en explicitant la notation neumatique et en soulignant préalablement quelques points auxquels lecteurs et auditeurs doivent être attentifs : les notations musicales sont toutes du ixe siècle au plus tôt, quel que soit l’âge du rhythmus ; il existe par ailleurs une certaine contradiction entre le critère de sélec-tion du corpus (sources non liturgiques) et le fait que certains textes aient pu avoir été plus tard copiés dans des manuscrits liturgiques ; enfin, la plupart des notations musicales du haut moyen Âge ne peuvent être converties directement en notation moderne, car la notation neumatique fonctionne comme un simple aide-mémoire, qui rappelle au lecteur des mélodies originellement transmises par la tradition orale. Comme le montre, après Barrett, Giacomo Baroffio dahnk, tout ceci a évidemment pour conséquence de réduire au rang de simples propositions les interprétations musicales du cd-rom, qui reposent sur les études de Coussemaker, Sesini et Gillingham, lesquels avaient fait des reconstitutions forcément différentes les unes des autres ; ces divergences sont en elles-mêmes intéres-santes et pédadogiques.

après ces cinquante et une pages introductives, Patrizia Stoppacci présente les quatre-vingt-un manuscrits ou fragments utilisés, en fournissant pour chacun une bibliographie ; suit une riche bibliographie générale d’une soixantaine de pages rassemblée par la même, avec elisa Brunoni.

Les deux tiers du livre (près de 450 pages) sont donc consacrés à l’édition des 28 rhythmi, selon un protocole invariable malgré la pluralité des auteurs, dix au total pour la partie littéraire 3, Sam Barrett ayant assuré l’édition musicale de tous les poèmes. Une bibliographie précède la présentation générale de chaque pièce ; suit une présentation de la tradition manuscrite (d’où sont dégagés les principes d’édition du texte), puis des éléments « métriques » et linguistiques. Le poème édité est accompagné d’un riche appa-reil critique : apparat textuel, apparat intertextuel à trois étages, distinguant sources et antécédents (loci vetustiores), parallèles contemporains (loci coaevi) et remplois ulté-rieurs présumés (loci seriores). La section musicale est structurée, mutatis mutandis, de façon voisine à la section littéraire.

3 outre Francesco Stella, michael Peter Bachmann, Corinna Bottiglieri, Pascale

Bour-gain, edoardo d’angelo, michele Camillo Ferrari, Jesús Hernandez Lobato, Francesco Lo monaco, Ruth miguel Franco, david Vitali. Les incipit, les titres et les auteurs des poèmes édités ont déjà été signalés par a. Bartola, dans ALMA 66, 2008, p. 261-262.

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marie-clotilde hubert

C’est là le fruit d’un travail collectif admirable, qui rend à chaque « chanson » toute sa saveur et lui restitue sa dimension culturelle. on peut espérer que le livre n’intéressera pas seulement les littéraires et les musicologues ; mais, pour attirer un plus large public, en particulier les historiens de la culture, peut-être aurait-on pu prévoir de donner aussi une traduction ?

monique Goullet C.n.R.S., Paris

Alexandri Neckam Suppletio defectuum, Carmina minora, cura et studio Peter Hoch-gürtel, turnhout, Brepols, 2008 (Corpus Christianorum. Continuatio mediaeualis, 221), CXLViii-444 p.

depuis près de cinquante ans, et pour beaucoup grâce à l’impulsion donnée par Hans Walther, l’œuvre poétique d’alexandre neckam suscite l’intérêt des éditeurs de textes, mais sans que les poèmes mineurs aient encore retenu particulièrement leur attention. Peter Hochgürtel a choisi de combler cette lacune dans une thèse dirigée par thomas Klein – lui-même éditeur du Nouus Auianus –, soutenue en 2004-2005 à l’université martin-Luther de Halle-Wittenberg et abrégée pour la présente publication. dans l’avant-propos de celle-ci, il indique que les Carmina minora, ainsi que les trois principaux manuscrits qui les transmettent, constituent le sujet premier de son travail, un second objectif étant l’édition complète du poème plus étendu connu sous le titre de Suppletio defectuum et qui voisine dans deux manuscrits (madrid et Paris) avec certains des Carmina.

Le travail de P. Hochgürtel repose essentiellement sur trois manuscrits (Cambridge, University Library, Gg.6.42 ; madrid, Biblioteca de Palacio Real ex oriente, ii-468 ; Paris, BnF, lat. 11867), dont il fournit une description soignée (p. XX-XLi) ; s’y ajoutent neuf autres, contenant des poèmes isolés. L’examen comparé de l’état des textes ainsi transmis (Suppletio, trois pièces inédites regroupées sous l’appellation De commenda-tione uini et Carmina) permet de supposer que les trois manuscrits (respectivement xiiie, fin xiiie s. et xiiie-xive s.) dérivent d’un modèle commun, qu’on peut vraisemblablement localiser au monastère augustin de Cirencester, où alexandre se retira entre 1194 et 1202 et dont il devint abbé en 1213 (p. XLiii-Li).

À l’extrême fin de sa vie, en 1216, alexandre neckam composa un long poème, destiné à servir en quelque sorte de complément à ses précédentes productions encyclo-pédiques, le De naturis rerum et la Laus sapientie diuine. Le titre de Suppletio defec-tuum (‘Remède aux défauts’) que porte cette œuvre provient du manuscrit de Paris, le seul conservant le texte dans son intégralité. Le poème est conçu comme une sorte de compendium de connaissances scientifiques, dont une perspective allégorique et théo-logique constitue l’arrière-fond. il comprend deux parties : la première (1460 vers) est consacrée aux sciences naturelles (herbier et bestiaire), la seconde (1802 vers) à la créa-tion de l’univers, à l’astronomie et à divers sujets. La première partie a été récemment éditée, avec une traduction anglaise, par Christopher mcdonough (Florence, 1999), d’après le manuscrit de la BnF, avec l’indication de variantes du manuscrit de madrid, consulté sur microfilm et non décrit. néanmoins, pour cette portion du poème, le travail de P. Hochgürtel ne fait pas vraiment double emploi avec celui de mcdonough. Sans l’in-valider en aucune manière, il lui apporte un complément appréciable, d’une part, parce

Références

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