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Hochgürtel P. (ed.), Alexandri Neckam Suppletio defectuum, Carmina minora

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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marie-clotilde hubert

C’est là le fruit d’un travail collectif admirable, qui rend à chaque « chanson » toute sa saveur et lui restitue sa dimension culturelle. on peut espérer que le livre n’intéressera pas seulement les littéraires et les musicologues ; mais, pour attirer un plus large public, en particulier les historiens de la culture, peut-être aurait-on pu prévoir de donner aussi une traduction ?

monique Goullet C.n.R.S., Paris

Alexandri Neckam Suppletio defectuum, Carmina minora, cura et studio Peter Hoch-gürtel, turnhout, Brepols, 2008 (Corpus Christianorum. Continuatio mediaeualis, 221), CXLViii-444 p.

depuis près de cinquante ans, et pour beaucoup grâce à l’impulsion donnée par Hans Walther, l’œuvre poétique d’alexandre neckam suscite l’intérêt des éditeurs de textes, mais sans que les poèmes mineurs aient encore retenu particulièrement leur attention. Peter Hochgürtel a choisi de combler cette lacune dans une thèse dirigée par thomas Klein – lui-même éditeur du Nouus Auianus –, soutenue en 2004-2005 à l’université martin-Luther de Halle-Wittenberg et abrégée pour la présente publication. dans l’avant-propos de celle-ci, il indique que les Carmina minora, ainsi que les trois principaux manuscrits qui les transmettent, constituent le sujet premier de son travail, un second objectif étant l’édition complète du poème plus étendu connu sous le titre de Suppletio defectuum et qui voisine dans deux manuscrits (madrid et Paris) avec certains des Carmina.

Le travail de P. Hochgürtel repose essentiellement sur trois manuscrits (Cambridge, University Library, Gg.6.42 ; madrid, Biblioteca de Palacio Real ex oriente, ii-468 ; Paris, BnF, lat. 11867), dont il fournit une description soignée (p. XX-XLi) ; s’y ajoutent neuf autres, contenant des poèmes isolés. L’examen comparé de l’état des textes ainsi transmis (Suppletio, trois pièces inédites regroupées sous l’appellation De commenda-tione uini et Carmina) permet de supposer que les trois manuscrits (respectivement xiiie, fin xiiie s. et xiiie-xive s.) dérivent d’un modèle commun, qu’on peut vraisemblablement localiser au monastère augustin de Cirencester, où alexandre se retira entre 1194 et 1202 et dont il devint abbé en 1213 (p. XLiii-Li).

À l’extrême fin de sa vie, en 1216, alexandre neckam composa un long poème, destiné à servir en quelque sorte de complément à ses précédentes productions encyclo-pédiques, le De naturis rerum et la Laus sapientie diuine. Le titre de Suppletio defec-tuum (‘Remède aux défauts’) que porte cette œuvre provient du manuscrit de Paris, le seul conservant le texte dans son intégralité. Le poème est conçu comme une sorte de compendium de connaissances scientifiques, dont une perspective allégorique et théo-logique constitue l’arrière-fond. il comprend deux parties : la première (1460 vers) est consacrée aux sciences naturelles (herbier et bestiaire), la seconde (1802 vers) à la créa-tion de l’univers, à l’astronomie et à divers sujets. La première partie a été récemment éditée, avec une traduction anglaise, par Christopher mcdonough (Florence, 1999), d’après le manuscrit de la BnF, avec l’indication de variantes du manuscrit de madrid, consulté sur microfilm et non décrit. néanmoins, pour cette portion du poème, le travail de P. Hochgürtel ne fait pas vraiment double emploi avec celui de mcdonough. Sans l’in-valider en aucune manière, il lui apporte un complément appréciable, d’une part, parce

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chroniques et comptes rendus

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que P. Hochgürtel a, pour cette partie comme pour la seconde qui était restée inédite, exploité largement le manuscrit de madrid, même si ce dernier n’est pas complet ; d’autre part, parce qu’il a poussé plus loin la réflexion sur un certain nombre de lectures, ainsi que l’identification des sources, d’où la richesse de l’apparat en bas de page et de l’an-notation présentée à la fin du volume (p. 1-192 : édition ; p. 251-308 : anl’an-notation). Grâce à une typographie impeccable, le bas de page est parfaitement lisible, même lorsqu’il lui arrive de comporter quatre étages : référence(s) biblique(s) ; sources et rapprochements ; gloses du manuscrit de Paris ; variantes.

Les Carmina minora (poèmes de circonstance, réminiscences antiques, fables, jeux d’esprit et de mots, proverbes) posaient des problèmes d’un ordre assez différent, soule-vant notamment des questions d’identification et d’authenticité (p. LXVi-LXXiV). Beau-coup d’entre eux n’étaient pas inconnus des chercheurs, mais leur utilisation souffrait d’un éparpillement des références, significatif de la culture foisonnante d’alexandre neckam et des multiples aspects de son œuvre. P. Hochgürtel a réuni le tout et en a repris l’édition directement d’après les manuscrits de Cambridge, madrid et Paris, où se dessi-nent des ensembles. L’édition (p. 193-248) se structure de la manière suivante : Carmina metrica (23 poèmes), rhythmica (9 poèmes), dubia (25), spuria (8 poèmes) et un carmen rhythmicum spurium. L’annotation (p.  309-329), qui comporte toutes les références bibliographiques nécessaires, permet de constater que sur les soixante-six poèmes édités, seize n’étaient pas répertoriés dans les instruments usuels et neuf étaient inédits.

Les nécessités de la publication ont, comme il se doit, contraint P. Hochgürtel à raccourcir les développements de la thèse initiale ; on le regrettera particulièrement pour le chapitre de l’introduction qui concerne la langue, le style et la versification (p.  CV et suiv.). en revanche, l’index des sources (une centaine de pages) représente un précieux apport, car il fait pleinement apparaître le bien-fondé de l’association édito-riale Suppletio-Carmina minora : comme la proximité de ces textes dans les manuscrits, l’entrecroisement des références entre le poème didactique et les courtes pièces poétiques marque, à sa manière, une même présence de l’auteur à travers sa culture, ses modèles et ses modes d’expression.

marie-Clotilde Hubert

Shane Butler (éd.), angelo Poliziano, Letters, vol. I : Books I-IV, Cambridge (mass.) : Harvard University Press, 2006 (the i tatti Renaissance Library, 21). xiii-362 p. Le poète et philologue florentin ange Politien (agnolo ambrogini, 1454-1494), l’une des figures les plus marquantes de l’humanisme du xve siècle, a laissé derrière lui un grand nombre de lettres en latin et en langue vulgaire qui attendent toujours d’être éditées intégralement. La réalisation d’un tel projet, caressé depuis des décennies par les spécia-listes italiens 1, soulève de nombreuses difficultés, principalement liées à l’existence

1 Ce qui s’en rapproche le plus reste à ce jour : angelus Politianus, Opera omnia, éd. ida maïer,

turin : Bottega d’erasmo, 1971. Le tome i contient un fac-similé de l’édition des Opera omnia de 1553 (Scripta in editione Basilensi anno 1553 collecta) ; le tome ii reproduit en fac-similé la plupart des textes – certains n’ont pas pu être inclus faute d’autorisation – publiés entre 1553 et 1971 et ne figurant pas dans l’édition de Bâle.

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