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La dorure à la feuille sur bois au château de Versailles sous Louis XIV

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Academic year: 2021

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UNIVERSITÉ PARIS I PANTHÉON - SORBONNE Histoire (UFR9) / Sciences Humaines et Sociales

Master 2 Professionnel TPTI

Parcours « Cultures scientifique, technique et industrielle »

Mémoire de Master

La dorure à la feuille sur bois au château de Versailles sous Louis XIV

Apolline Delarue

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Sommaire : REMERCIEMENTS 4 INTRODUCTION 5 I/ LA FEUILLE D’OR : LA FABRICATION ET SES ARTISANS 7 A) L’or : le métal 7 B) La technique du battage de l’or 8 C) Les batteurs d’or 14 II/ LA TECHNIQUE DE LA DORURE SUR BOIS A LA DETREMPE ET A L’HUILE 16 A) La dorure sous Louis XIV 16 B) L’évolution des techniques de dorure 21 III/ LES DOREURS 24 A) Les trois doreurs principaux : Paul Goujon, Guillaume Desauzières et Antoine Dieu 24 B) Les dépenses des Bâtiments du roi pour la dorure 27 CONCLUSION 30 BIBLIOGRAPHIE 31 ANNEXES 34

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Remerciements

Je tiens à remercier toute l’équipe pédagogique du master 2 professionnel Patrimoine Scientifique, Technique et Industriel. Leur soutien, leurs conseils et leurs enseignements ont été et seront d’une aide précieuse.

Madame Anne-Françoise Garçon pour en avoir assurer sa direction.

Madame Anne-Sophie Rieth qui gère ce master au quotidien d’une main de maître, avec disponibilité et gentillesse.

Les agents de l’Etablissement public de Versailles qui m’ont accueillis pour mon stage de juin à décembre 2016. Plus particulièrement ma tutrice madame Anne Hissier et son adjointe madame Coralie Berlivet pour leur bienveillance, leur pédagogie et leur sympathie à mon égard. Ce stage a été très enrichissant dans une des plus belles institutions de France. Je souhaiterais remercier aussi madame Céline Blondel-Henquez, restauratrice des bois dorés du château de Versailles pour la visite de son atelier et l’explication de son métier. Cet échange a éclairci beaucoup de points et a fait avancer grandement ce mémoire.

Enfin un grand merci à tout mon entourage qui m’a soutenu, aidé et encouragé pendant la rédaction de cet écrit.

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Introduction

L’or est présent partout au château de Versailles, sur les murs, la façade, le mobilier ou encore les objets décoratifs. Cette omniprésence, voulue par Louis XIV, reflète la symbolique de ce métal. Son inaltérabilité l’associe à la royauté et au divin depuis des millénaires. Sa rareté et son prix en font un symbole de richesse et de pouvoir au yeux de tous. Sa capacité à refléter la lumière fait de l’or l’ornement privilégié du Roi Soleil.

Louis XIV, né en 1638, est roi à quatre ans et demi à la mort de son père Louis XIII. Sa mère, Anne d’Autriche, assure la régence jusqu’au début de son règne personnel en 1661. Il épouse Marie-Thérèse d’Autriche, l’infante d’Espagne en 1660. Il décide de faire de Versailles le centre de sa monarchie absolu de droit divin et d’y construire un château suffisamment grand pour y loger toute sa cour, suite à l’épisode traumatisant de la Fronde qu’il a vécu étant enfant. Entre 1648 et 1653, cette révolte du Parlement et de la noblesse contre son pouvoir le pousse à vouloir gouverner seul et à contrôler ses sujets. Pour cela, il reprend l’emplacement du pavillon de chasse de son père à Versailles pour y créer un des plus beaux châteaux de cour d’Europe sur un domaine de 8 000 hectares environ. Il doit être la vitrine de la France ; le faste, l’opulence et l’étiquette sont à l’image de son créateur et tout est fait pour garder l’attention sur lui.

La construction de la résidence royale commence dès 1661, avec Louis le Vau comme architecte principal. A partir de 1678, c’est Jules Hardouin-Mansart qui occupe cette position alors que les jardins sont créés par André Le Nôtre. La cour et le gouvernement quitte Paris et le Louvre pour emménager à Versailles en 1682. Le château n’aura de cesse d’être agrandi et réaménagé pendant tout le règne de Louis XIV et de ses successeurs. Ces travaux, comme ceux de toutes les résidences royales, sont administrés par les Bâtiments du roi, sous la direction de la Maison du roi. Créée par Henri IV, la charge de surintendant des Bâtiments du roi a été occupée par Jean-Baptiste Colbert de 1664 à 1683, qui l’étendit aux arts, tapisseries et manufactures de France. Lui succède François Le Tellier de Louvois jusqu’en 1691, Edouard Colbert de Villacerf de 1691 à 1699 puis Jules Hardouin-Mansart jusqu’en 1708 et enfin Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin de 1708 à 1736. Le surintendant était assisté dans ses tâches par le premier architecte du roi, soit Jules Hardouin-Mansart puis Robert de Cotte, et par le premier peintre du roi, Nicolas Poussin puis Charles Le Brun et enfin Pierre Mignard. Ils se chargeaient de trouver et de payer les artisans pour les travaux de construction et d’entretien des maisons royales.

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Ces dépenses sont répertoriées dans les Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV, ouvrage publié en cinq tomes par Jules Guiffrey à la fin du XIXe siècle. Avec les archives nationales, ils constituent l’une des seules sources qui permet de connaître les doreurs ayant participé au chantier du château de Versailles. En effet, peu de publications ont été faites sur les doreurs, ainsi les sources étudiées sont surtout du XVIIe et XVIIIe siècles. Dans ce mémoire, l’accent est mis sur la technique et le geste de l’artisan pour la réalisation de la feuille d’or et de la dorure. Une partie historique réside dans l’étude de la vie de trois doreurs principaux ayant travaillé à Versailles. Cette étude se limite à la dorure à la feuille sur bois pratiquée au château de Versailles de 1661 à 1715. Un bref comparatif des techniques du battage de l’or et de la dorure est réalisé jusqu’à aujourd’hui.

Quelles étaient les techniques de la dorure à la feuille sur bois utilisées lors de la construction du château de Versailles sous le règne de Louis XIV ?

Dans un premier temps, l’or est un métal aux propriétés uniques, sa transformation sous forme de feuille est pratiquée depuis les égyptiens. Cette technique est le savoir faire des batteurs d’or. Dans un second temps, ces feuilles d’or sont posées sur un support selon une méthode de dorure spécifique. Il en existe deux principales, celle à la détrempe et celle à l’huile. Pour finir, Paul Goujon dit la Baronnière, Guillaume Desauzières et Antoine Dieu, sont trois doreurs ayant portés la charge de « doreur des bâtiments du roi » sous Louis XIV. Les travaux ainsi que leurs revenus seront étudiés.

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I/ La feuille d’or : la fabrication et ses artisans

A) L’or : le métal

L’or provient du cœur d’étoiles qui ont explosées il y a des milliards d’années. La fusion des atomes contenus dans leur noyau créée des éléments lourds : du fer, de l’argent puis de l’or. Ces particules sont propulsées dans le cosmos, certaines ont atteint la Terre lors de sa formation. Elles se sont logées dans son noyau et remontent vers des couches terrestres exploitables grâce à des filons. L’or a été découvert au 5e millénaire avant notre ère par les humains, son inaltérabilité en a fait un métal associé à la puissance et au divin. Il n’y a pas de méthode d’extraction propre à l’or, il est plutôt trouvé dans les lits des rivières, par exemple. On le trouve sous forme de pépites généralement de petites taille, de poudre, voir de paillettes. Il est rare donc coûteux, pourtant il est présent sur tous les continents. Son symbole physique est Au, son numéro atomique est 79, sa température de fusion est de 1062°C et de vaporisation de 2856°C. Il ne s’oxyde pas, résiste à la corrosion et possède une grande réflectivité de la lumière visible et infrarouge. On peut l’associer à d’autres métaux comme l’argent ou le cuivre afin de créer un alliage. L’or pur est de 24 carats, un or à 18 carats contient donc 75% d’or. Ces alliages altèrent aussi la couleur de l’or, si il est associé à du cuivre par exemple il sera appelé or rouge, à de l’argent, or vert.

Son invariabilité fait que l’or est associé à l’éternité, ainsi il était notamment utilisé pour les sépultures des souverains égyptiens dès le 4e millénaire avant notre ère. Symbole du dieu soleil, ces associations du divin et du royal ont perduré. Les égyptiens ont également mis au point la technique du battage d’or et de la dorure à la feuille, une illustration a été retrouvée sur une tombe à Saqqarah.

Figure 1 : Illustration d’une tombe à Saqqarah (vers 2500 avant JC) représentant la fusion et le battage de l’or

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B) La technique du battage de l’or

La technique du battage de l’or a été reprise par les grecques et les romains. Elle a été perfectionnée jusqu’à aujourd’hui. L’Encyclopédie méthodique, Ars et métiers mécaniques de Jacques Lacombe publié en 1782, est la source la plus détaillée et proche de la période ici étudiée. L’auteur décrit les grandes étapes du battage de l’or : la fonte, la forge, le tirage au moulin et la batte. La première étape consiste à faire fondre l’or, d’une quantité de quatre onces1, pour en faire un lingot à l’aide d’un moule. Ce dernier est forgé sur une enclume avec un marteau à forger. Ensuite, l’or est passé dans un moulin, des cylindres tournent et l’écrasent afin d’obtenir une bande fine. Elle est enroulée autour d’une latte qui sert à découper des quartiers. Ces portions d’un pouce et demi de long sur un pouce de large, soit environ 4cm sur 2,5cm. Le batteur prend normalement cinquante six de ces quartiers afin d’avoir un pouce d’épaisseur puis tape dessus au centre afin de faire des carrés de deux pouces. Il place deux feuillets de vélin2 entre chaque quartier ainsi que deux feuillets de parchemin en dessus et en dessous du tas, tous de quatre pouces de coté. Cette assemblage est nommé caucher, il est ensuite posé sur du marbre pour être battu avec un autre bloc de marbre. Le battage prend fin quand l’or a quasiment pris la dimension des feuilles de vélin et de parchemin. Ce caucher est ensuite coupé en quatre parties égales afin de former deux cent vingt quatre quartiers. Ce second caucher comprend cent vingt feuilles intercalées d’une feuille de vélin puis douze feuilles de vélin vides et ensuite les cent vingt autres feuilles d’or intercalées. Il est entouré de deux feuilles de parchemins et de douze feuilles de vélin de part et d’autre. Ce second caucher, plus épais, subit le même battage que le premier, sur le marbre. Les feuilles d’or sont séparées des feuilles de vélin et les quatre premières sont couchées les unes sur les autres en quinconce ; elles sont ensuite coupées en quatre parties égales. L’opération est répétée avec tous les quartiers et donne au final huit cents quatre-vingt treize feuilles. Elles sont assemblées comme pour le second caucher, mais le vélin est remplacé par une emplure de baudruche3, pour former un chaudret. Ce dernier est battu deux heures jusqu’à ce que les feuilles désaffleurent4. Les feuilles sont ensuite séparées de la baudruche, à noter qu’à cette étape, elles ne peuvent plus être manipulées à la main mais avec une pince. Les huit

11 once = 28,3 g donc 4 onces = 113,40 g

2 Ce papier est fait à partir de peau de veau mort-né, il est très lisse, mais découvert en 1750, il n’a pas pu être utilisé par les doreurs sous le règne de Louis XIV. Il est probable que le parchemin ait été utilisé au XVIIe.

3 La baudruche est une pellicule du boyau animal, ici de bœuf. L’auteur précise que les 800 feuilles de baudruche valent 75 livres et peuvent être utilisées jusqu’à 8 mois.

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cents quatre-vingt treize feuilles d’or sont là encore découpées en quatre, assemblées avec de la baudruche comme l’étape précédente, elles forment quatre moules. De six pouces de cotés, ces carrés d’or sont battus avec un marteau rond pendant quatre heures, puis avec un autre marteau plus convexe pendant une demi-heure. Le batteur fini avec un troisième marteau encore plus convexe. Enfin, à l’aide d’une tenaille, les feuilles sont égalisées et assemblées dans des livrets de vingt cinq feuillets carrés de quatre pouces ou trois pouces et demi. Le livret d’or avec des feuilles de quatre pouces de cotés vaut 40 sous. L’auteur précise aussi qu’avec les quatre onces d’or au départ, on peut recouvrir 115 200 pouces carrés soit 75 m2 environ. Pendant tout le processus de battage de la feuille, les chutes d’or sont rassemblées pour faire de l’or en coquille, surtout utilisées pour les retouches.

Figure 2: Notice planche I illustrant l’atelier du batteur d’or, Encyclopédie méthodique, 1786

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Figure 4 : Notice planche II illustrant l’atelier du batteur d’or, Encyclopédie méthodique, 1786

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A ce jour, la technique du battage de l’or s’est mécanisée mais a peu évoluée. Dans un article publié dans l’Estampille en juin 1989, Gilles Perrault détaille la fabrication de la feuille d’or utilisé dans l’atelier de la maison Dauvet. Les lingots sont achetés à la banque de France5 puis fondus et alliés avec d’autres métaux comme l’argent, le cuivre ou la platine. Ces alliages permettent de faire des nuances de couleur. Le métal en fusion est coulé dans une lingotière puis martelé sur une enclume, et enfin placé dans un laminoir. Il devient alors un ruban de plusieurs mètres, épais de 2 à 3 dixièmes de millimètres. Découpé en morceaux égaux, cent carrés d’or sont placés dans un caucher, séparés les uns des autres par des feuilles de parchemins et enrobés dans une dizaine de peau de mouton ou de chèvre. Le caucher est battu au marteau-pilon pendant une demi-heure. L’or a ainsi pris une forme plus circulaire, il est redécoupé en quatre, rebattu pendant un quart d’heure et encore recoupé en quatre. La même opération est renouvelée deux fois, après vient le battage manuel avec un marteau de 5 à 6 kg lorsque les feuilles sont dans un moule. Des ouvriers découpent ensuite des carrés de 6,5 à 9 cm de coté et les placent dans des carnets entre deux feuilles de soie. Chaque carnet contient 25 feuilles d’or épaisses de 4 à 8 microns. La feuille d’or est translucide ce qui lui permet d’être ensuite collée sur un support. Avec les outils actuels, un kilo d’or permet de faire 100 000 feuilles et ainsi de couvrir 600 m2. Les étapes du battage restent les mêmes mais la mécanisation permet un travail plus rapide et régulier. Les peaux animales n’ont pas été remplacées par des matières synthétiques.

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C) Les artisans batteurs d’or

La communauté des maîtres batteurs d’or et d’argent est citée dans le Livre des métiers d’Etienne Boileau en 1268. À noter, il existe une différence entre celle des batteurs d’étain et des batteurs d’or et d’argent en feuilles. Elle est par la suite soumise à la juridiction de la Cour des Monnaies. Le nombre de maîtres dans la communauté a été fixé à vingt par un arrêt en 1695. Elle est ensuite dissoute en 1789 car jugée trop luxueuse par les révolutionnaires. Le travail des batteurs d’or consistait uniquement à transformer l’or en feuilles et non pas à l’extraire. La corporation des tireurs d’or existait aussi en 1691 selon l’édit du Roi sur les corporations de métiers. Les doreurs avaient l’obligation, par les statuts de leur communauté, de se fournir en feuilles d’or chez les batteurs d’or. Aujourd’hui il ne persiste qu’une vingtaine d’entreprise de battage d’or en Europe et une seule en France. La maison Dauvet, née en 1834 est actuellement installée en Haute-Savoie à Excenevex.

Peu de recherches ont été faites sur les batteurs d’or, les archives nationales conservent quelques contrats permettant de connaître le nom de certains d’entre eux qui ont travaillé lors de la construction du château de Versailles sous Louis XIV. En effet, le 30 avril 1699, un marché entre Guillaume Desauziers, doreur du roi et le batteur Pierre Arsant a été passé6 :

« Fut présent le sieur Pierre Arsant batteur d’or et d’argent à Paris demeurant rue St Jean de Beauvais paroisse St Etienne Dumont […] s’oblige à fournir et livrer au Sieur Guillaume Desauziere peintre et doreur des bâtiments du roy demeurant à Versailles […] la quantité de cent milliers de feuilles d’or battus et d’y faire la livraison à Paris… pareil à celui qui a été employé au bâtiments des Invalides […] livraisons seront faites sur le bon plaisir de monseigneur Mansart surintendant et ordonnateur général des bâtiments et jardins du Roy et manufactures [….] »

Le prix de cette commande est de cinquante six livres par millier de feuilles de 3 pouces, 8 lignes et de trente cinq livres par millier de feuilles de 3 pouces au carré. Cette source nous révèle donc que Pierre Arsant a fourni les feuilles d’or pour la construction des Invalides, construit entre 1671 et 1678 (1706 pour l’achèvement du dôme). De plus, les Comptes des bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV, cite trois autres noms de batteurs

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d’or, Villecence, le Prestre, et Simon en 1699. Le premier a été payé 2 651 livres pour « 82 milliers de petit or en feuille qu’il a fourni pour mettre en provision, dont 4 milliers ½ d’or jaune, à 38 livres le millier et 77 milliers ½ d’or commun, à 32 livre le millier ». Le second « pour 14 milliers de grand or à 62 livres le millier » a été payé 868 livres. Enfin, Simon a fourni de l’or en feuille pour la chapelle du château de Versailles en 1709 et a été payé 1 850 livres. Ces informations apportent des éléments intéressants, il y a une différence de qualité d’or entre le « petit » et le « grand » or et donc une variation du prix conséquente. En effet, ces termes de grand ou petit or reviennent souvent dans cet ouvrage, il s’agit sans doute de la teneur en or de l’alliage utilisé pour faire les feuilles. Plus il y a d’or, plus la lumière est reflétée et la dorure sera inaltérable. Ces qualificatifs de l’or n’ont été retrouvés dans aucun autre ouvrage étudié, mais on peut constater que le prix double entre le grand et le petit or. De plus, l’alliage utilisé ressort aussi dans les dénominations de l’or « jaune » et de l’or « commun », le plus jaune devait contenir de l’or avec de l’argent et du cuivre à 25% et l’autre de l’or avec des métaux plus commun et moins cher comme le fer et le cuivre.

Figure 6 : Geste du doreur, prendre la feuille d’or dans le carnet pour la poser sur le coussin avec le couteau à dorer

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II/ La technique de la dorure sur bois à la détrempe et à l’huile A) La dorure sous Louis XIV

Il existe plusieurs sortes de dorure à la feuille sur bois selon le liant qui fait tenir la feuille au support. Les deux principales sont à l’huile et à la détrempe c’est à dire à l’eau. Cette dernière convient plus pour l’intérieur alors que celle à l’huile est plus résistante aux intempéries donc est plutôt utilisée pour l’extérieur. Les Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV mentionne également la dorure au feu.

André Félibien dans, Des principes de l’architecture, de la sculpture, de la peinture et des autres arts qui en dépendent, publié en 1676, traite de la dorure et de sa technique. Il décrit les étapes de la dorure à la détrempe sur du bois : il faut d’abord fabriquer une colle à base des rogneurs de parchemin, l’appliquer bouillante sur le bois avec une brosse de poil de sanglier. Infuser cette colle avec du blanc « de Rouen ou d’Espagne7 », ce mélange est appliqué sur l’ouvrage en sept à douze couches. Chacune doit être bien sèche pour éviter que l’ouvrage s’écaille. Après un adoucissage, qui consiste à frotter en alternance avec une pointe de sapin, un linge et une brosse mouillée, l’ocre jaune est appliqué. Comme le blanc, cette préparation est réalisée avec de l’ocre infusé dans de l’eau avec un peu de colle. Une fois sec, l’ouvrage est recouvert de trois couches d’assiette. Réalisé à partir de bol d’Arménie, de sanguine, de pierre de mine de plomb, du suif et d’eau ainsi que de la colle, elle est ensuite frottée à sec avec une brosse pour éliminer les grains et faciliter le brunissage. Vient ensuite la pose de la feuille d’or. Félibien recommande d’avoir un pot d’eau avec des pinceaux à mouiller, un coussinet, un couteau et une palette faite « de la queue d’un Gris8 ». On souffle très doucement sur la feuille sur le coussinet afin de l’étaler, on la coupe avec le couteau si nécessaire, puis on la prend avec une palette. Il faut préalablement mouiller cette palette avec l’haleine ou de l’huile d’olive. La partie de l’ouvrage destinée à recevoir la feuille doit aussi être mouillée avec les pinceaux. Une fois posée, la feuille est encore mouillée afin qu’elle accroche mieux à l’assiette. Quand l’or est sec, on le brunit pour faire ressortir certaines parties de l’ouvrage. Ces parties sont frottées avec une dent de loup ou de chien ou une pierre de sanguine. Ensuite, c’est l’étape du repassage, on matifie avec un pinceau doux et de la colle à détrempe les parties qui n’ont pas été brunies. Une couche de vermeil peut être posée

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« dans les creux des ornements de la Sculpture pour donner plus de feu à l’or », il parle ici notamment des cadres de tableaux sculptés. Le vermeil est composé de gomme de gutte9, de vermillon, un peu de brun rouge avec du vernis, de l’huile de térébenthine et parfois du sang de dragon. En cas de petits défauts dans la dorure, on peut les combler avec de l’or moulu mélangé à de la gomme arabique dans une petite coquille.

Selon André Félibien, la dorure à l’huile a pour base l’or couleur, obtenu dans le pot qui sert à nettoyer le surplus de couleurs des pinceaux des peintres. Cette mixture est re-broyée, passée dans un linge puis appliquée au pinceau sur l’ouvrage. L’encollage se fait sur le bois avec quelques couches de blanc à colle. Cela permet d’unifier les couches de préparation appliquées. Ensuite, viennent deux couches de couleur, une fois sèches, on pose la feuille d’or dessus. Félibien précise ensuite que cette technique de dorure à l’huile est moins belle que celle à la détrempe. Elle ne permet pas de créer des reflets par contre elle est résistante à l’air et à l’eau.

La technique de la dorure au feu, citée à plusieurs reprises dans les Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV, s’utilise sur des ouvrages métalliques. Elle consiste à mettre au dessus d’un brasier des objets dorés. Une description a été faite par Abot de Bazinghen dans son Traité des monnoies et de la jurisdiction de la cour des monnoies en 1764. Il indique qu’il y a trois sortes de dorure à feu : avec de l’or moulu, de l’or en feuille ou de l’or haché. Les outils du doreur sur métal sont différents de ceux utilisés pour le bois : le grateau, le polissoir de fer, le polissoir de pierre de sanguine, la pierre à dorer, l’avivoir, les grates-bosses, le couteau à hacher, le crochet, la grille ou la panier à dorer, le creuset et le brasselet. L’ouvrage métallique est gratté, poli puis chauffé jusqu’à obtenir une couleur bleue, l’or en feuille est ensuite posé puis bruni. Cette technique ne semblerait plus pratiquée à ce jour.

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Figure 7 : Les outils du doreur dans, Des principes de l’architecture, de la sculpture, de la peinture et des autres arts qui en dépendent, André Félibien, 1676

Au XVIIe siècle, onze outils sont indispensables et spécifiques à la technique de la dorure à la feuille. D’autres outils étaient employés, dérivés des principaux ou non spécifiques à cet artisanat. L’auteur ne dit pas où ces outils peuvent être achetés ou si l’artisan les fabriquait. La plupart sont organiques, faits à partir de poils d’animaux ou de dents, associés à du bois pour le manche. Les produits appliqués sont plutôt à base de minéraux, exceptée la colle de base qui est toujours faite à partir de peaux animales. Félibien ne donne aucune indication sur les commerces dans lesquels les doreurs pouvaient acheter ces produits ni leurs prix.

Les Archives Nationales conservent un « Devis des ouvrages de dorure qu’il convient de faire pour le service du Roy dans les Bâtiments de sa Majesté par les ordres de Monsieur Mansart, surintendant et ordonnateur général des Bâtiments, jardins, art et manufactures de sa Majesté » à Guillaume Desauzières, daté du 29 avril 170310.

« Tous les ouvrages de menuiserie à dorer à couvrir seront blanchis de deux couches de blanc à détrempe et ce qui devra se dorer sera encollé suffisamment par dessus lesdites couches pour que l’or couleur qui demeura dessus ne s’imbibe, et ensuite sera doré d’or fin le

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plus fin doré et mieux battu, dont sera présenté des échantillons à Monsieur le Surintendant. […]

Aux ouvrages à dorer d’or bruni sera donné sept ou huit couches de blanc à détrempe surtout ce qui doit être doré d’or uni à l’égard de ce qui sera taillé, l’entrepreneur ne le blanchira qu’autant qu’il en sera nécessaire pour faire de bel or, ce qui sera de son savoir faire afin qu’il bouche les ornements le moins qu’il pourra pour qu’en les adoucissant il ne perde les contours, ensuite couchera le tout de jaune en trois couches d’assiette, et dorera d’or fin, pareil à l’échantillon ci dessus dit, l’entrepreneur observera de brunir ou laisser mat ce qui sera nécessaire et mettra du vermeil ou il en sera besoin.

L’or repassé sera blanchi de trois couches et demi de jaune, deux d’assiettes par dessus après doré de fin or pareil à l’échantillon qui sera choisi par Monsieur le Surintendant.

Les ouvrages de dorure à découvert sur le bois seront imprimer de deux bonnes couches de jaune avant de coucher l’or couleur. […]

L’entrepreneur sera obligé de mettre du vermeil sur tous les ouvrages où Monsieur le Surintendant l’ordonnera sans qu’il puisse en demander aucune augmentation de prix. »

Cette source reprend bien les différentes étapes de la dorure à la détrempe, comme énoncées par Félibien dans son traité : le blanchiment, l’adoucissage, le jaunissage, « l’assiettage », le brunissage puis la pose de vermeil. Ainsi la théorie correspondait à la pratique, à noter que l’or mat n’est pas poli et l’or bruni est poli à la dent de loup. Cette source nous montre aussi qu’une partie de la technique est laissée à l’appréciation et à l’expérience de l’artisan. Il a une certaine forme de liberté dans son travail, le devis cite les étapes indispensables pour dorer à la feuille et donne une idée de la quantité de matière à utiliser. De plus, aucune indication n’est donnée concernant la composition des produits appliqués. Nous avons vu que Félibien donnait plusieurs possibilités pour faire du blanc par exemple.

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B) L’évolution des techniques de dorure

Après André Félibien, d’autres traités sur la dorure sont parus notamment celui de Jean-Félix Watin. Intitulé L’art du peintre, doreur et vernisseur, la première édition a été publié en 1772, s’en suivent quatorze rééditions jusqu’en 1902. C’est encore un ouvrage de référence pour les intéressés de la décoration d’intérieur et ses techniques. Dans la seconde édition, en 1773, Watin détaille les instruments et les matières employés par les doreurs. Les outils restent les mêmes que ceux énumérés par Félibien, certains matériaux changent avec l’apparition du blanc de céruse, terre d’ombre, d’huile d’œillet, litharge, rocou ou encore safran. Le blanc de céruse, à base de plomb, et la litharge, un minéral naturel de l’oxyde de plomb, sont pourtant nocifs. La terre d’ombre, le rocou ou le safran sont des colorants, extraits de végétaux, pour teinter l’assiette ou remplacer l’ocre jaune. L’huile d’œillet sert pour la dorure à l’huile, c’est une alternative à l’huile de lin, plus communément utilisée. Watin décrit ensuite les dix-sept étapes de la dorure à la détrempe : encollage, blanchissage, rebouchage et « chiennage », adoucissage et ponçage, reparage, dégraissage, prélage, jaunissage, égrainage, couchage de l’assiette, frottage, dorure, brunissage, matage, « ramendage », « vermillonage » et enfin repassage. Pour la technique de la dorure à l’huile sur bois, il préconise de mettre une couche d’impression composée de blanc de céruse, de litharge avec de l’huile grasse et de l’essence de térébenthine. Puis l’application d’une dizaine de couches de teinte dure avec la même composition que la couche d’impression, après un adoucissage, le vernis est apposé. Vient le polissage et l’application d’une mixtion11, de la dorure puis du vernis. Cette dernière étape n’était pas dans le traité de Félibien. La neuvième édition de L’art du peintre, doreur et vernisseur de Watin, publié en 1823, expose toujours les mêmes outils, pour les matériaux, le blanc vient de Bougival et sont toujours utilisés : la mine de plomb, la sanguine, le bol d’Arménie, le rocou, le safran, le vermeil, l’or couleur et le vernis à la laque. La technique de la dorure à la détrempe compte toujours dix-sept étapes. La céruse continue à être utilisée pour la dorure à l’huile dont les étapes restent inchangées. Il n’y a pas d’évolution dans les techniques de dorure et les outils employés dans la quatorzième éditions du traité de Watin en 1902. Ainsi l’art de la dorure reste sensiblement le même entre le XVIIe et le XXe siècle.

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L’ouvrage de référence contemporain sur la technique de la dorure est celui de Gilles Perrault, selon la restauratrice du château de Versailles. Publié en 1992 sous l’intitulé Dorure et polychromie sur bois, l’auteur y décrit les outils et le processus de la dorure à la détrempe ou à l’huile. Les matériaux cités ne sont pas tous encore utilisés aujourd’hui à cause de leur toxicité. La technique de la dorure à l’eau ou à la détrempe commence par un dégraissage à l’ammoniaque, l’encollage à base d’une colle de base et d’une charge (blanc de Meudon, gypse ou kaolin) sur un couche. Ensuite l’apprêtage se fait avec la même préparation que pour l’encollage mais avec plus de charge sur cinq à douze couches. Puis vient le ponçage, l’adoucissage et la reparure, avec des fers à reparer : elle consiste à remodeler la sculpture du bois. Après le jaunissage des fonds avec de l’ocre jaune, de l’eau et de la colle de base, l’assiettage est appliqué sur deux ou trois couches. Composé d’argile kaolinique12 ou de bol d’Arménie avec de la colle, elle est ensuite polie par le chiennage. La pose de la feuille d’or est posée puis le brunie. Suivent le ramendage qui consiste à combler les manques possibles d’or sur l’ouvrage, le matage et enfin la patine. On retrouve ainsi les dix-sept étapes déjà décrite par Watin. Cette technique n’a pas beaucoup évoluée, les outils restent les mêmes ainsi que certains matériaux. Pour la technique de la dorure à l’huile, l’ouvrage est d’abord dégraissé puis encollé et apprêté comme pour celle à la détrempe. Après le ponçage, adoucissage et la reparure, les apprêts sont isolés avec la « bouche-porage », soit l’application de une à trois couches de vernis gras légèrement teintés d’ocre jaune. La mixtion à base d’huile de lin est appliquée, elle permet l’adhésion de la feuille d’or posée juste après. Vient ensuite le lissage, le ramendage, le matage et enfin la patine. Les étapes sont très similaires entre les deux techniques, seuls les matériaux utilisés varient. Pour rappel, la technique de la dorure à la détrempe est utilisée pour des ouvrages intérieurs, celle à l’huile est privilégiée pour l’extérieur.

Les matériaux utilisées aujourd’hui pour la dorure restent naturels. La colle de base est faite à partir de collagène qui se trouve dans les peaux, les os ou les nerfs des animaux ; la plus commune est la colle de peau de lapin. Des substituts ont été trouvés avec des techniques modernes mais ils n’ont jamais égalé la qualité ou la longévité de la colle naturelle. Elle est utilisée tout au long de la préparation du support à recevoir la feuille d’or, d’abord en forte proportion puis de plus en plus diluée jusqu’à atteindre les 75% de dissolution pour l’assiette. L’application de ces produits doit se faire à des températures précises pour faire tenir la

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feuille. Par exemple, pour l’apprêt la colle doit être à 60°C afin qu’elle pénètre bien dans le bois. Les doreurs achètent les matières premières mais réalisent eux mêmes les préparations à appliquer sur l’ouvrage. Concernant les outils, la dent de loup ou de chien pour le brunissage a été remplacée par une pierre d’agate. Les pinceaux sont toujours quant à eux, en poils d’animaux comme l’écureuil, la martre ou le sanglier. L’évolution des outils réside surtout dans le nombre de fers utilisés pour la reparure, en effet, ils se sont multipliés avec les motifs ornementaux sur les ouvrages à dorer.

Fig 1 : Coussin à dorer Fig 2 : Couteau à dorer

Fig 3 : Mouilleux (pour mouiller l’ouvrage juste avant de mettre la feuille) Fig 4 : Appuyeux (pour appuyer la feuille sur l’ouvrage)

Fig 5 : Pierres d’agate (pour brunir la feuille et lui donner du brillant) Fig 6 : Palette (pour saisir la feuille à appliquer sur le support)

Fig 7 : Fers à reparer (pour ciseler les apprêts et recréer les reliefs)

Figure 8 : Les outils du doreur, image www.aterlier-dulysdor.fr

Fig1 : Fig 2 : Fig 6 : Fig 3 :

Fig 4 : Fig 5 : Fig 7 :

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III/ Les doreurs

A) Les trois doreurs principaux: Paul Goujon, Guillaume Desauzières et Antoine Dieu

De nombreux doreurs ont travaillé pour le roi Louis XIV lors de la construction du château de Versailles. Mais trois noms de doreurs ressortent quant à la quantité de travail fournie dans les Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV : Paul Goujon, dit la Baronnière et son fils ; Guillaume Desauzières et son fils, Antoine ; et Antoine Dieu.

Concernant la famille Goujon, le père et le fils semblent avoir travaillé à Versailles dès le début de la construction du château. Ils sont mentionnés dans les Comptes, de 1666 à 1683. Paul Goujon père recevait 30 livres de gages tous les ans entre 1670 et 1683. Ces gages étaient pour les officiers des bâtiments « officier qui ont gages pour servir généralement dans toutes les maisons royales et bâtiments de sa Majesté ». Un artisan par corps de métier est cité et payé pour contrôler son domaine dans tous les bâtiments du roi. Ainsi Paul Goujon doit veiller sur toutes les dorures des demeures royales. Les actes notariés conservés aux archives nationales montrent qu’il était plutôt désigné sous le terme de « peintre du roi » et son nom est orthographié « Gougeon ». Il était valet de chambre du marquis de Belestat demeurant au faubourg Saint Victor à Paris. Il épouse Jeanne Bertin le 8 août 163913. Mort dans les années 1690 probablement, son fils n’a pas pris sa succession au titre de peintre ou doreur du roi. Sa vie reste aujourd’hui peu connue, toutefois son travail à Versailles est cité dans les Comptes. Il a doré notamment l’appartement de Madame de Montespan et des attiques du château de Versailles en 1671, des chaloupes destinées au Grand Canal en 1678 ainsi que les appartements du roi en 1679. En 1683, il dore avec son fils la grille du château à certains endroits ainsi que celle des Grande Ecuries. Il semble être spécialisé dans la dorure des appartements sur stuc, bois ou métal, intérieur ou extérieur. Il devait connaître les différentes techniques de dorure à la détrempe ou à l’huile.

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Il est remplacé dans ses fonctions par Guillaume Desauzières14, en effet, il touche les gages des ouvriers de 1684 à 1715. Il est précisé dans le tome 5 des Comptes que ces gages lui sont payés pour « avoir l’œil sur tous les doreurs des Maisons Royales ». Il est omniprésent sur toute cette période, il a notamment doré les appartements de Madame de Maintenon et ceux du roi en 1683. La grille de l’Orangerie en 1687, les cadres des miroirs du cabinet de Monsieur, frère du roi en 1692, l’appartement du comte de Toulouse et les bordures des tableaux de Trianon en 1695. Ou encore l’appartement de la princesse de Conti en 1699, les combles et les vitraux de la chapelle du château de Versailles en 1708. Tous ces travaux montrent que lui aussi connaissait les différentes techniques de dorure. Quant à sa vie, Catherine Voiriot a fait des recherches poussées, publiées en 2008 dans le périodique les Cahiers d’histoire de l’art15. Il serait né vers 1638 et décède le 3 mars 1734, reçu maitre à l’Académie de Saint Luc le 6 février 1669. Il épouse Claude Voiriot (1672-1740) le 5 février 1673, la sœur aîné du sculpteur des Bâtiments du Roi Jean Voiriot. Il se lie d’amitié avec la famille Mansart puisque Michel Hardouin et son frère, Jules-Hardouin Mansart sont signataires de son contrat de mariage. De plus ce dernier est le parrain d’un de leurs fils, Jules, né en 1681. Desauzières et Mansart furent même voisins, rue des Tournelles, à partir de 1684. Jusqu’à ce que le doreur aille s’installer à Versailles, rue des Récollets puis au Parc aux cerfs. Cette amitié explique sans doute l’omniprésence de Guillaume Desauzières dans les travaux de dorures des Bâtiments du Roi. Rappelons que Jules Hardouin-Mansart a été Premier Architecte du Roi en 1681, Inspecteur général des Bâtiments en 1685 puis Surintendant des Bâtiments du Roi en 1699 ; il meurt en 1708. Le doreur avait aussi un lien direct avec la couronne en étant valet de chambre de la reine Marie Thérèse de 167816 à 1683, date de la mot de celle-ci. Guillaume Desauzières et Claude Voiriot auront environ douze enfants selon Catherine Voiriot, le troisième fils, Antoine (environ 1675-1744), semble être le seul à perpétuer le métier de son père. L’un des plus grands chantiers de la carrière de doreur de Guillaume Desauzières reste le dôme et la lanterne des Invalides. Il utilise la technique de la dorure à l’huile pour cet ouvrage sur plomb, cuivre ou fer. Il dirige une équipe d’une trentaine d’ouvriers pendant les deux ans de travaux.

14 Ou Des Auzières, ou Des Ausières, ou Dezauzières ou Des Oziers, l’orthographe varie d’une source à l’autres.

15 Les cahiers d’histoire de l’art n°6 / 2008

Catherine Voiriot « Un collaborateur de Jules-Hardouin Mansart, le peintre doreur Guillaume Désauières (c.1638-1734) et ses successeurs Antoine et Gabriel Désauzières » p 30 à 43

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Son fils Antoine Desauzières épouse Louise-Françoise Housse en 1722, parmi les signataires, le duc de Bourbon, Jacques Gabriel, Ange-Jacques Gabriel ou Robert de Cotte. Il est assez peu cité dans les Comptes des Bâtiments du Roi, trois fois dans le cinquième tome. Il semblerait que malgré ses relations au sein de la maison royale, il ait préféré mener une carrière dans le privé, en dorant notamment les hôtels particuliers de la duchesse de Bourbon, Louise-Françoise, de Louis-Henry prince de Condé ou de la duchesse du Maine. Catherine Voiriot souligne aussi dans sa publication que Guillaume Desauzières a transmis son métier à son neveu, Gabriel Desauzières, il est nommé « peintre doreur du roi » en 174417.

Antoine Dieu a aussi été un doreur important de la fin du règne de Louis XIV. Il bénéficie des gages des ouvriers avec Guillaume Desauzières de 1713 à 1715. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme le peintre Antoine Dieu. Le doreur a travaillé au château de Versailles sur la période de 1711 à 1713 et dans diverses maisons royales depuis 1708 comme Fontainebleau ou Meudon. A Versailles il a notamment doré des gondoles, des chaloupes pour le canal, les grands appartements en 1712. Il gagne une adjudication le 19 mars 1709 concernant les dorures de tous les « Bâtiments du Roi tant à Paris, Versailles, Marly, Meudon, Saint Germain en Laye que Fontainebleau pour le temps et espace de six années »18. On n’en sait peu sur sa vie personnelle, il est marié à Marie Le Seure et vit rue des Petits-Ponts à Paris.

Les doreurs appartenaient à l’Académie Royale de peinture et de sculpture, fondée en 1648, sous la régence d’Anne d’Autriche, la mère de Louis XIV, elle avait pour but de mettre ces artistes sous la protection royale et de s’opposer à la guilde de saint Luc de Rome et aux corporations. Le siège de cette institution est le Louvre à partir de 1661 et elle est placée sous la protection de Jean-Baptiste Colbert en 1663. Ainsi les doreurs appartenant à cette académie portent généralement le double titre « peintre et doreur des bâtiments du roi ». Sans doute pour élever leur statut social, les peintres avaient un statut d’artiste alors que les doreurs celui d’artisan. Ils pouvaient ainsi jouir des commandes royales et de membres de la cour, d’une rente et d’une protection royale. Pour la corporation des doreurs, il semble qu’elle fut créée en 1573 par Charles IX avec ses statuts. Elle est par la suite rattachée à la Cour des Monnaies, en 1650, les maîtres doreurs doivent imposer un poinçon sur leurs ouvrages. En 1711, les maîtres

17 MC/ET/III/899

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doreurs ont des différends avec les artisans doreurs du Faubourg Saint-Antoine19. En effet, dans ce quartier de Paris, les artisans se disaient libres de tout rattachement à une corporation ce qui créa de vives tensions entre les différents corps d’artisans. L’atelier des doreurs fonctionnait comme les autres communautés d’artisans de l’époque avec des apprentis et des compagnons.

B) Les dépenses des Bâtiments du roi pour la dorure

Le statut de « doreur des bâtiments du roi » permettait à ces artisans de bénéficier des commandes royales, nombreuses lors de la construction du château de Versailles. Ces chantiers en abondance leurs offrent une certaine garantie de l’emploi et une stabilité de revenus. Cette étude est centrée sur Versailles mais tous ont aussi travaillé dans les nombreuses autres maisons royales en région parisienne comme Marly, Fontainebleau ou Meudon. Une étude des Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV permet d’établir la somme versée pour leur service à la couronne ainsi que le nombre de fois où ils sont intervenus approximativement. Les ouvriers travaillaient pour la maison royale à crédit, elle enregistrait ses dettes puis les réglait quand elle le pouvait, parfois des années après. Ainsi certains versements regroupent plusieurs années de travaux. Pour les sommes qui dépassent 1 000 livres les paiements se font en plusieurs fois, sûrement dans un souci de gestion de trésorerie. Par exemple, en 1677 de la Baronnière reçoit son paiement de 2 800 livres pour « la dorure qu’il fait aux ornements de la lanterne et corniche du grand escalier » en quatre fois.

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Figure 9 : Graphiques représentant les dépenses en livres des bâtiments du roi pour le château de Versailles sous le règne de Louis XIV

Entre 1664 et 1680, les dépenses totales pour les bâtiments du roi20 étaient de 43 537 491 livres ainsi le château de Versailles représentait environ la moitié des dépenses. Sur la même période les dépenses uniquement pour la peinture et la dorure s’élevaient à 2 087 541 livres alors qu’elles étaient 247 847 livres entre 1706 et 17015. La baisse budgétaire au cours du règne de Louis XIV s’explique par l’achèvement de la construction du château et l’accumulation des difficultés financières notamment par les guerres.

Cette source montre aussi que le roi fournissait en général l’or pour les dorures, sauf dans certains cas où la maison royale rembourse le doreur de l’achat de l’or en feuille comme pour Guillaume Desauzières qui reçoit en 1699, 3 900 livres pour « à compte de l’or qu’il fait battre pour mettre en provision ». Le roi peut aussi payer des suppléments pour les ouvriers sous la direction du doreur, on trouve en 1683 une dépense de 20 livres « aux doreurs du sr Desozière, qui ont travaillé la nuit du 11 au 12 octobre dans la chambre du roy ».

20 Les dépenses des bâtiments du roi regroupent la maçonnerie, la charpenterie, la couverture, la plomberie, la serrurerie, la menuiserie, la peinture, la sculpture, la vitrerie, le pavé, le jardinage, les

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Le premier, Paul Goujon, père, a été payé 122 800 livres environ pour ses travaux au château de Versailles de 1671 à 1694. Cette somme a été versée sur 33 paiements soit une moyenne de 3 721 livres par paiement. Ces versements étaient assez importants comme celui de 13 700 livres pour la « dorure de la corniche de la galerie et du salon au bout de la galerie » en 1682. Il est à noter que Paul Goujon intervient au début de la construction du château de Versailles entrepris de 1668 à 1682, date d’emménagement de la cour, pour les gros travaux. Ainsi tout est à faire et les dorures sont utilisées en abondance. Paul Goujon fils, a moins travaillé pour le roi et a reçu en tout 45 596 livres pour la période de 1679 à 1683.

Le second, Guillaume Desauzières, est celui qui a le plus travaillé au château donc il a reçu le paiement important de 378 109 livres pour ses services de 1683 à 1709. Cette somme a été versée en 67 paiements, soit une moyenne de 5 643 livres par paiement. Ils sont en moyenne moins élevés que ceux de Paul Goujon père, par exemple celui de 177 livres pour « la dorure qu’il a faite au château de Versailles dans l’appartement de M. Le comte de Toulouse » en 1695, malgré quelques exceptions comme celui de 23 788 livres en 1706 pour « divers travaux dans le château de Versailles, palais de Trianon et chapelle du château ». Globalement les travaux, que Guillaume Desauzières a réalisés pour le château de Versailles, sont des dorures d’appartements, des raccords sur des dorures existantes ou des objets.

Concernant Antoine Dieu, la somme des paiements qu’il a reçu au service de la couronne à Versailles est beaucoup plus raisonnable avec 10 000 livres environ pour la période de 1708 à 1715. Il a aussi beaucoup travaillé dans d’autres maisons royales et ses travaux étaient assez modestes tels la dorure de chaloupes pour le grand canal ou des bordures de tableaux.

Ces revenus conséquents entraînent un bon niveau de vie pour ces artisans. Catherine Voiriot en étudiant l’inventaire après décès de Guillaume Desauzières en conclut qu’il vivait confortablement : passionné de peinture, 164 tableaux ont été retrouvé chez lui. C’est un luxe dans une société de survie plus que du confort. Selon Le salaires des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726 de Micheline Baulant, le salaire d’une journée de travail d’un ouvrier entre 1661 et 1715 est d’en moyenne 16 sous tournois sachant qu’il faut 20 sous pour faire une livre.

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Conclusion

Pour conclure, l’or garde encore aujourd’hui ses attributs de richesse et de pouvoir. Son prix très élevé fait que les objets en or massif sont prohibitifs. Pour sublimer des ouvrages en matériaux communs, l’or est battu en feuilles.

La technique de la dorure à la feuille sur bois est connue depuis des millénaires. Au XVIIe siècle, elle a été largement employée lors de la construction du château de Versailles. Les techniques à la détrempe ou à l’huile n’ont pas beaucoup évoluées au fil des siècles que se soit dans leurs matériaux ou leurs outils. La méthode du battage de l’or, quant à elle, s’est mécanisée mais elle reste aussi sensiblement la même qu’au XVIIe et XVIIIe siècles.

Les ouvriers portant la charge de « peintre et doreur des bâtiments du roi » jouissaient sous le règne de Louis XIV de l’assurance d’une charge de travail régulière et de revenus confortables. En effet, le budget attribué à la construction et à l’entretien des maisons royales était plutôt conséquent.

Le peu de publications et la difficulté d’analyse des sources sur la dorure au XVIIe et XVIIIe siècle n’a pas laissé le temps à une étude plus approfondie sur les doreurs, les ouvrages ou les batteurs d’or lors de la construction du château de Versailles. De plus, une analyse des techniques de dorure à la feuille sur d’autres supports que le bois serait intéressante. En effet, le règne de Louis XIV voit aussi de nombreuses dorures extérieures comme celle du dôme des Invalides.

La dorure à la feuille n’est également pas l’unique moyen de dorer un objet au XVIIe et XVIIIe siècle. D’autres techniques de dorure existaient comme celles au mercure, à la mixtion ou par fusion.

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Bibliographie

Sources :

- Abot de Bazinghen, Traité des monnoies de la juridiction de la cour des monnoies en forme de dictionnaire, Guillyn, Paris, 1764

- Boileau Etienne, Le livre des métiers, René de Lespinasse et François Bonnardot, Imp. Natonale, Paris, 1879

- Félibien André, Des principes de l’architecture, de la sculpture, de la peinture et des autres arts qui en dépendent, Paris, 1690

- Guiffrey Jules, Comptes des bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV, 5 tomes, Imp. Nationale, Paris, 1881-1901

- Panckoucke Charles-Joseph, Encyclopédie méthodique ou par ordre de matière, par une Société de gens de lettres, de savants, d’artistes…, Paris, 1782-1832

- Watin Jean-Félix, L’art du peintre, doreur, vernisseur, 2nd édition de 1773, 9e édition de 1823 et 14e édition de 1902

Publications :

- Baulant Micheline, Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726, page 463 à 483, Annales. Economies, Sociétés et Civilisation, volume 26, n°2, 1971

- Darque-Ceretti Evelyne, Dorure : décor et sublimation de la matière, Mines, Paris, 2012 - Perrault Gilles, « Procédés de dorure : tout ce qui brille n’est pas d’or » p 26 à 31, L’Estampille/ L’Objet d’art n°212, mars 1998

- Perrault Gilles, Dorure et polychromie sur bois, Faton Eds, 1992

- Perrault Gilles, « Le battage de l’or », p 44 à 51, L’Estampille / l’Objet d’art n°226 juin1989

- Sievert Daniel, Hissier Laurent, Mabille Gérard, Art & techniques de la dorure à Versailles, Vial, 2011

- Voiriot, Catherine, « Complément sur les Désauzières, doreurs des Bâtiments du Roi », Cahiers d'histoire de l'art (Les), 2009

- Voiriot, Catherine, « Un collaborateur de Jules Hardouin-Mansart, le peintre- doreur Guillaume Désauzières (c. 1638-1734) et ses successeurs Antoine et Gabriel Désauzières », Cahiers d'histoire de l'art (Les), 2008

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Sitographie : - http://academieroyalepe.canalblog.com/ , le 11/09/2017 - https://www.atelier-dulysdor.fr/ , le18/09/2017 - www.chateauversailles.fr - http://www.maxisciences.com/or/d-039-ou-vient-tout-l-039-or-de-la-terre_art36176.html - http://www.gillesperrault.com/les-techniques-de-la-dorure/ Archives :

Triées par ordre chronologique, les notices ont en partie été prises sur le site de l’inventaire virtuel des archives nationales.

- MC/ET/LXXVIII/383 : 18 avril 1684 : « Marché passé par Guillaume Desauzières » - MC/ET/XXIV/522 : 30 avril 1699 : « Marché entre Guillaume Desauzières, peintre et

doreur ordinaire des bâtiments du roi et Pierre Arsant, batteur d’or et d’argent, pour la fourniture de feuilles d’or »

- MC/ET/CXIII/196 : septembre 1702 : « Devis et payement de travaux de dorure par Guillaume Desauzières pour le marquis de Barbezieux en son château de l’Estang en avril 1695 et juillet 1700 »

- MC/ET/XCV/50-51 : 29 avril 1703 : « Devis des ouvrages de dorure qu'il convient de faire dans les bâtiments du roi, par les ordres de Jules Hardouin-Mansart, surintendant et ordonnateur général des bâtiments, par Guillaume Desauzières, peintre et doreur ordinaire des bâtiments du roi, demeurant à Versailles »

- MC/ET/XXVI/318 : 19 mars 1709 : « Adjudication à Antoine Dieu, peintre et doreur des bâtiments du roi, des ouvrages de dorure des maisons royales »

- MC/ET/XXXV/519 : 5 novembre 1713 : « quittance de remboursement de Guillaume Desauzières »

- MC/ET/II/54 : 7 octobre 1719 : « rachat royal de rente à Guillaume Desauzières » - MC/ET/LIX/187 : 20 janvier 1721 : « Bail par Antoine Desauzières, peintre et doreur

des bâtiments du roi, demeurant rue Saint-Honoré, au nom de Guillaume Desauzières, son père, valet de chambre de la défunte reine, pour 2 ans, à Christophe Duval, marchand vannier-quincaillier, d'une boutique, salle et dépendances, sises en une

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maison, grande rue du Faubourg Saint-Martin, avec un jardin planté d'arbres fruitiers, moyennant 170 livres de loyer annuel »

- O/1/3714 : 11 mars 1678 : « Guillaume Desauzières retenu valet de chambre de la Reine »

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Annexes

Liste des doreurs, toutes techniques et supports confondus, ayant travaillé au château de Versailles entre 1661 et 1715, cité dans les Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV :

- Alexandre mentionné une fois en 1711 (avec Chevalier) - Benoist mentionné une fois en 1713 et en 1714

- Bourgeois (Michel) mentionné une fois en 1671 - Boutillier mentionné une fois en 1670

- Brunet (François) mentionné une fois en 1665 (a travaillé au Val-de-Grâce aussi) - Chevalier mentionné une fois en 1711 (avec Alexandre)

- Choulier (Pierre) mentionné en 1699, en 1701, en 1702 (a travaillé à Meudon, souvent associé à Petit)

- Choulier mentionné une fois en 1713

- Compoin (Vincent) mentionné une fois en 1684

- Desauziers (Antoine) mentionné en 1713, en 1714 et en 1715

- Desoziers ou Dezoziers (Guillaume) revient très régulièrement de 1684 à 1715

- Dieu (Antoine) mentionné en 1711, en 1712, en 1713 (a travaillé dans diverses maisons royales)

- Dubois (Simon) mentionné une fois en 1670

- Dufaux (Martin) mentionné une fois en 1664 et en 1667 (a travaillé au Louvre), en 1682, en 1683 et en 1684

- Dupré mentionné en 1683, en 1684 - Fauvel mentionné une fois en 1715

- Gaillard (Nicolas) mentionné une fois en 1670 et une en 1671 - Garcy (Jean) mentionné une fois en 1680

- Garré mentionné une fois en 1679

- Goujon dit de la Baronnière (Paul) et son fils mentionné de nombreuses fois de1666 à 1683 - Héron mentionné en 1701, 1702 et en 1712

- Hilaire mentionné une fois en 1680 - Jeou mentionné une fois en 1682

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- La Lande mentionné une fois en 1685 (par contre il est mentionné plus de fois pour des ouvrages de sculptures)

- Le Page mentionné une fois en 1679 et une en 1680 ainsi que en 1681 - La Porte (François) mentionné régulièrement de 1674 à 1684

- Legendre intervenu une fois en 1692

- Lenfant (Louis) mentionné une fois en 1683 - Micheux mentionné une fois en 1682

- Petit mentionné en 1696, en 1697, en 1698, en 1701, en 1702 (a travaillé à Meudon souvent associé à Choulier)

- Quillerie (Noel) mentionné en 1667

- Robillard (Antoine) mentionné en 1688 (a travaillé à Marly) - Thénat mentionné en 1709 et en 1713 et en 1714

- Tristan (Josse) mentionné en 1701 (beaucoup travaillé à Marly, Invalides) - Trottier mentionné une fois en 1674 et une en 1676

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Figure 9 : Dorure à la feuille d’une boiserie, image : http://www.gillesperrault.com

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On note E i,j la matrice dont tous les coefficients sont nuls sauf celui d’indices (i, j) qui vaut 1.. En d´ eduire la diff´ erentielle de det en l’identit´ e, puis en toute

f) Est ce que le volume moyen des arbres ´echantillonn´es aurait donn´e une esti- mation aussi bonne que la droite des moindres carr´es pour cet arbre ? Exercice I.5.

Il s’assoit sur un fauteuil en bout de table et les membres du conseil prennent place sur des sièges pliants.. Ils travaillent et discutent des grandes affaires