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Pénétration du capital et transformation des rapports de production dans l'agriculture

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Pénétration du capital et transformation des rapports de

production dans l’agriculture

Jean-Claude Poupa

To cite this version:

Jean-Claude Poupa. Pénétration du capital et transformation des rapports de production dans l’agriculture. [Rapport de recherche] INRA Station d’Economie et Sociologie rurales. 1974, 35 p. �hal-01897085�

(2)

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··• • -~. 1: L',,' ,~. ~- ,··/• ./·,. ·/. __ " . ;.

~

~

J.C; POUPA

~

·

PENETRATlON DU CAP.!TAL ET TRANSFORMATION DES RAPPORTS

DE

PRODUCTION

DANS

L '

.

AGRICULTURE

REDACTION PROVISOIRE

AVRIL

1974

·

IN:ST.ITlUT NATIO,NAL 101! LA REC.HIER-CHE AGRONOMIQUE

(3)

PLAN

-1

Introduction

-Première partie : La pénl'Stration du capital dans l'agriculture

I - L1AGRICTJLTURE PAYSANNE

1. 1 paysan parcellaire de Marx 2. la traditionnelle exploitation de

polyculture-élevage.

3.

les trois ni veaux d I indépendance

4. P

agriculture paysanne de J. Tepi cht

II - LA PENETRATION DU CAPI'I'AL DANS LI AGRICULTURE

Deuxième partie

1. la conception de K. Marx : l 1agriculture anglaise.

2. la conception de K. Kautsky

3.

la politique ooderne du capital

, la concurrence du système agriculture-artisanat

•. le salariat g succPs et échec

• les f'ormes modernes de soumission au capital ~ 1ère approche

4,

les vecteurs de la pPnPtration du capital . la jeunesse rural8 et l 'église

l 1artisanat rural • les notables

~es rapports sociaux créés par la pénftration du capital

1. Quelques conséquences globales de la p0.n0.tra-tion du capital

• une nouvelle vitalité de l'exploitation familiale

• ségrégation des agriculteurs et division du travail

2. La soumission au capital

• le paysan, simple fournisseur de force de travail ne dispo1:1e plus de son produit

(4)

3.

Le paysan parcellaire moderne n'est pas un

ouvrier ~ consÂqnences

i l doit s'imposer sa propre discipline

et n1a pas le pouvoir de grfve

• i l supporte les risques à la production . la propri~t~ des moyens de production

4.Les transferts do plus-value

5.

La structure de classe de la paysannerie

• l'agriculture capitaliste

. la petite production ind~pendante

. l'agriculture familiale soumise au

capital g les travailleurs parcellaires des firmes

6. Evolution des

3

formes d'agriculture l e

(5)

1 •

INTHODUCTim;

Pendant plus de dü: jours, la "trrève du lait" de

mai- juin 1972 a p:~.ralys,:S 110conornie laitière de 3 d6p~rtements

le Finistère, le Horbihan, la. Loire Atlantique. Pour le seul

Morbihan, plus do 200 camions litaient immobilisf-s. Les

agri-culteurs] "petits" et "gros", "modernes" et "traditionnels", jeunes et anciens, hommes et femmes? vont inlassablement se re-layer aux piquets de grève, nuit et jour, dans une ambiance des

plus chaude, sans qu'aucun ne manque à ce qu'il estime être son

devoir. Ils esp0raient tous que "la France entière allait sui-vre", face à l 'urgence de leurs revendications. (a)

Cette action de masse, conduite unanimement (b)

par des agriculteurs de la bas0 (c), est la première lutte de

grande envergure menée par les paysans face aux industries

d'aval. Des responsables syndicaux affirment qu'il s'agit "de

la première lutte de classe produite par les paysans". A cette

époque, uno abondante littnrature a commenté l 'évènement ~

des professionnels ont écrit ~ "les producteurs ont peu à peu

adopté à 1 t égard des entreprises une mentali tri de salari0 alors

qu'ils auraient dû prendre colle de chef d'entreprise ians leur

exploitation1(1)fais il nous semble difficile d'admettre que

ces paysans grPvistes S8 soient collectivement comportns, à

travers leurs luttes, comme des ouvriers, alors qu'ils seraient

des entrepreneurs. En effet, ces mfthodes d'action ne datent

pRs de mai 1972 et ne sont pas localisfcs en Bretagne, Dès

novembre 1969, le c,d.j.a. des Vosges avait bloqu0 des camions

laitiers et d6marrn une action qui devait se terminer le .31

juillet 1970, les industriels laitiers ayant, devant la menace

(a) Interviews rr-iià.lishs à Lanvenegen, Auray, Plouay? Pontivy,

Malestroit, St Renan, Brest, Plouigneau1 Briec, Pont Labb,., •..

Les expressions entre guillemet~ sont celles employP.es par

les pe.ysans.

(b) A Guiscriff, la grève ntait votée aux assemblPes g~nPrales

des producteurs. Pour des assembl0es de plusieurs milliers de personnes, uno femme seulement s I est prononc·~e contre le dernier soir,

(c) la. F,D.S.E,A. du Morbihan, informr'>e des intentions des

pro-ducteurs, n'avait pas donn,~ son .?.ccord lorsque le conflit a

(6)

de l 'assèchoment d I une lai·~erio accompagn•:" d'une manifestation de masse, accepté:: la grille de prix ,Slaborr~e dans les cantons par les producteurs de

laH,

En aout

1970

9

200 000

tracts sont distribu.--Ss dans le Morbihan. Lo mot drordre est le suivant ~

"Übtonnns notre salairs au1)rès de nos nouveaux patrons, los industries laitières".

Pour obtenir ce salaire, les producteurs de lait rrSclamcnt un prix minimum int?gran.t le paiement de la force de travail, q_u'ils appollont ~~e "prix dG revient". (a) De l'autom-no

70

au printemps

1974

la "b2.tai:.l0 du lait", menrk contre les

industriels, va se poursm.vre et s1amplifier dans toute la

hance, De nombreuses foiR9 les directions des laiteries

de-vront venir n(15ooier a,..-ec les paysans,

(?)

Les producteurs de lait n'ont pas 0t6 les seuls à mener des actions face aux industriels qui transforment leurs produits. Dans le Sud-Ouost1 des paysans interviennent

collec-ti vemont contre la firme d'aliments Sa.nders9 celle-ci menaçant de saisie U'1 rHeveur int0gr...: qui, après avoir f.levl.; deux bandes de porcs, n'avait , pour son travail et ses frais gnnérau.xj pas touchn le moindre centime, Dès lors, une association de drfense s I est cr15ne et regroupait

1 en f!:vrier

7 4

dans le dApartement du Lot et Garonne, plus de 60 flovours int0gr0.s, accus~s de dettes par la firme int6gratrice (b). Lo

5

mars

1974

cette association de défense constituait, avec loB aviculteurs du comitf. de d~fense Rhône-Alpes (crt0 dans les mêmos conditions)1 lo comité

na-tional do lutte des élo-·eu~s intégrés

En füvrior î

97

4 1 devant la b1ü sse des cours de

la viando1 nombreux sor:-c les producteurs qui se sont attaqués

directement aux transforme,t,~urs. Pour no ci ter qu 1 un exemple,

300

paysans du départem<'.mt ries Deux•-SèYres ont manifesté face à un a1)att oir du groupe coopératif SOCOPA ; ils ont d0trui t une partie do la viande import0e contenue dans les entrepôts frieorifiq_ues de la C.E.G.F. (c)

( a) Un responsable syndical affïrme ~"Vous auriez demandf à

cet-te 0poque aux paysans ~ - Quelle est votre principale

revendi-tion ? Ils 2-uraiont r~~)ondu - lo prix de revient," (Intorvüw s dans le canton du Faouët ~ juillet

1973)

(b) Intervioirn dans le Lot et Garonne - fnvrier

197

4

(c) Compagnie des Bntr0pôts et Garos F:ri15orifiq_ues contrô-lnc en partie pe,r le g:;:-oupe Rot schild

(7)

3.

Les luttes socüi.les ~ un r;:v,,:latcur do la transformation dos rapports_de_production

Ces actions syndicales tranchent singulièrement avec les ~ctions proposAcR par les d0ux puissantes centrales syndicales agricoles, J.a F.:t,r,c:;,,E.A, et le C.I-T,J.A, Ces dernièros condamnent vi vemont les at·Gaques mernfos contre les Industries agricoles et alimentaires, coopGre.tives ou priv<>e~ et ne con-naissent qu'un interlocuteur: lo gouvernement. D'où leur stra-t r.igie : rassemblements de masse ~vec d0pôt de motion à la pr~-fecture, conf6ronco annuelle, r6unions tripartites agriculteurs-industriels-roprf.sentants des pou,roirs publics.

Donc, malgr0 lr poids du syndicalisme officiel, deux grands courants revendicatifs se dessinent : l'un veut d~fendro ses intérêts par l ' intermédiaire de l'Etat, l'autre

s I attaque au· patronat agro-alimentaire,

V

apparition de __ ce ~?uvoau coural"!~ __ ot sa _rP.Yélation vers les années 70, n'_pst certainement pas du point do vue historique, un accident do

----.-L'---sr-·

---

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·

-

·

-parc ours • .11 accompagn0 une p6riodc où l 1industrialisation de l 1agricul ture s I acci'-lère, liant toujours dri,vantage le pay-san aux industries d1ava~ et d!amont, Il s1en suit un boule-versement dos rapports de production et les luttes nouvelles qui sont apparur)s dès

1

970

ne sont pe::ut-ôtre que la traduc_-tion soci_1?.le de ces nouveaux rapports de production.

W

Pour v~rifior cette hypothèse nous allons donc examiner comr::ont se fait la p,,:•nf.t:re.tion du c2.pi tal et les t ransforrnat ions qui en r0 sul tent. Hous en dr'.duiron;, les rap-ports sociaux lir->s à l'agriculture moderne. Mais auparavant? i l nous faut conn-'.lître :i.a Rtructure r~.)ciale do 11 agricul turc avant la"phasc d' industrü:.lisation'!

(a)

Cette hypothèse est aussi celle avancée par J.B. HENRY dans son article "P8nétration du capitalisme et crise agri-cole".

(25)

(8)

LA PEJ'JET:rlATIOU :DU CAPITAL DAJTS

LI AGRI CULT1ffiE

1. lo_"paysan __ parccllairc"_dc_Mar:x: K.i1îar:x: r5criYait en

185::->

9 à propos de

1119. classe

des paysans parcellaires" ~ 11 Chacune des familles paysannes se suffit presque complètement à elle-même, produit directe-ment ello-même la plus grande p,q,rti0 de ce qu I elle consomme et

so procure ainsi ses moyens do subsistance bien plus par un

'5changc avec la nature quo par un ,~change é'.V0C la soci0t6.

La parcelle, le paysan et sa famille ; à côtf., une autre par -celle, un autre paysan et une autre famille, Un certain nom-bre de ces familles forment un villago et un certain nombre

de villages un département. Ainsi, la grande m~ssc de la na-tion française est constitufe par une simpl e addition de gran-deurs de même nom, à peu près de la même façon qu'un sac rem:...

pli de pommes de terro forme un sac do pommes de terre .. ,"

(3)

2. la "traditionnelle it PXploi tation de polycul turc

--

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--Bien que cette doscription de K . .Mar:x: soit vieil -le de plus d'un siècle, elle n1est pas encore périmée jusque vers les années 50. Les exploitat ions quasi-autarciques, - ces

tr~ditionnelles fermes de polyculturo-6levag8 -, sont encore

en bon nombre vers l es ann0os 60 g c1ost par exemple l 'explo

i-tation classique qui produit ses cr~r6ales, on transforme une partie en aliments du bftail, 0crèmo le lait, fabrique le beur-re et utilise les sous-produits pour l 1Alevagc .•• le travail

so rc>parti t entre la famille et un personnel salarin loué (b)

à la saison, l e second terme d0ven~nt dominant dans les gran

-des fermes. Quant aux forces do travail familiales,

J.

Tepicht

les scinde en deux catPgoriP.s les "transffrablest' et l es "non transférables" o "Dans la plupart des fermes paysannes

(a) le terme est emprunt0 à Jcrzy TEPICHT (4)

(b) dans des r6gicns du Centre de la France, les ouvriers

agricoles s'offraient pour une saison sur un marchG local

(appel!i "louée" ot se tenant dans le chef-lieu de canton)

(9)

5.

d'Europe", dit-il, ''11essentiel des travam: des champs est assur0 par le chef de fümil:.e et par les membres de la famil

-le en pleine force" Par cor.tre, le service des ftables, des porcheries et de la basse-cour est ~ssur~ surtout par le t r~

-vail à mi-temps des f0mmes9 enfe.nts, vieille.rds, plus l es mar -ges de temps di spnnibles d.n chef de fmnille, en somme, par

les II forces marginales" de la fe:!'me. On pou::..~rai t les appeler non-transférables puisque ~a même f~mille, dès qu1elle quitte son exploitation agrico:ï.e, :1:;_.; plus recours à ces forces pour assurer sa subsistance." /_ )) TTemarquor.s aussi qu'il n'y a-·· pas sfparation entre les tf.ches clomGstiques et les tâches de

l 'exploitat ion agricole,

Une part importante de la product ion est con

-sommPe sur place, soit directement pour la subsi stance de la famille et des travailleurs qu:elle emploie, soit comme bi ens interm0diaires. L~autre partie est commerci~lis0e d'une part

au nive.'lu du village, directement auprès des consommateurs ou par l 1intermr5diaire d:artisans et de commerçants, d'autre part au niveau de la petite r,igion, auprès de marchands (bes

-t iaux, grai ns ••• ) ou de consommateurs des villes. Les foires et marches, oans leurs formes f:conomiqueg pures1 jouent un rôle essentiel,

Avec

l !argent r9çu en ~change de ses marchan

-dises, l e paysan passe des comr:nndes e.1.n:: artisans è.u village (les m"'tiers les pl us ind.ispensables y sont largement repr6 -sent,,;s), ou aux artisRn8 et commerçants spfcialis~s des vil

-les rurales. Il se form8 ainsi, [-).U niveau. du village d'abord, \lne communautf. rurale, ave<J se3 fchanges inter:1es.2, ayant pour

bc1se 11 f)conor.iie pays,,,.nr.e. Cot·t;e comr:iunauté> rural A cnnsti tue, ~près 11,:,xploitatirm pa:·sanne, m-1 second niveau d'ind-~pendan

-· -f - - - - ·· -- •-•-···--•-·· •-·-··-•--··- X·• - · · - -- - - - -• - --

·--ce. J erz;·r Tepicht paY'le à ce sujet

r.u

11 role de coque prote c-t ri ce qu1 assm1e la communautf du village--pâr .. re.pport à 11 f:.:. -conomie fe.r.1ilial8". Enf:_n, la petite région rurale, zone d ' at-traction des foires et marchf.s, forr~e le troisième niveau d'indP-pendance,

Cette paysannerie constitue donc un monde fer

-mR,

protôg6 par plusieurs "coques", r>conomiquement indépen

-dant, donc relativement invuln6rable, Le "notable", person-nage-cl0. de ce monde rural, homme rlévour>, assure 1 es relations avec l 1e:rlf.rieur,

(6)

A ce sujet, p~.rlant des milliers de fa-milles pays;-,,nnes, K. i·,1;:,.rx ,~crit ~ 11 ••• Elles ne constituent pas u>1e classe dans la ~'.lesure où i l ni existe entre les paysans parcellaires qu'an lien local ,ë:t où la similitude de leurs int0rêts ne crr~e entre eux aucune com;:]1ln?..ut?, aucune liaison

(10)

nationale ni a:Uô-·une organisation politique, •. Ils ne peuvent se

reprf.senter eux- même_~.L.i ls_ doivent __ êt_re. re.:2,r~_sen_tfi..§.• Leurs re-prr sentants doivent 0n même temps leur apparaître comme l eurs

maî tres, comme une autorit,~ SUJ.l(Îrieure, comme une puissance

gouvernementale absolue, qui les r,rotège __ contre les autres

classes et leur envoie d1en haut la pluie et le beau temps ••. "

(7)

Le comportement politique de la J)aysannerie "traditionnelle"

a maintes fois confirm6 cette observation, faite par Marx

après le coup d'Etat de Louis Fapoléon Bonaparte.

4.

L'agri culture paysanne selon .Jerzy TEPICHT

---

-

---

---

-

---Pour appuyer notre analyse, citons Jerzy TEPICHT,

qui rPsume les traits du ;nodèle d.e 1 r 6conomie paysanne en

quatre points

1°)

"Le caractère familial de

l

16conomie paysanne

sem-ble être une véri t/ première" .

?0

) Dans 11A.griculture "en v0ied1industrialisation ,

on observe "une substitution croiss1:mte du facteur

capital au facteur travail" et "la substitut ion

par-tielle du facteur terre par le facteur capital",

alors que dans 11Pconomie paysanne "la substitution

dominante est celle qui se produit, dans les deux

sens, entre le fA.cteur tr2.vail et le facteur terre".

3°)

"Les rapports de l 'économie pa.:vsanne avec le march"

pourraient être rnsumf-s, comme on le fP.it dans la

plupart :les cas, en d6signant cette 8conomie comme 11partiellement :narchande" ".

4°)

Les rapports entre l e travail du paysan et son re

-venu sont très particuliers ~ "là où la force de

travail ouvrière s1 offre directertent comme une

mar-chandiso.J_ccJ.le_ d11 P?Yf:lA.n_ 1·0-fu:it-df:@iSf'6 en--sOï, .... prod,üt. Là où l'ouvrier perçoit un salaire

person-nel, les campagnes connaissent lo revenu

imperson-nel de la famil~.e .•• Lq oùl1ouvrier, vendant sa

force 2,u capitaliste, distingue temps de t ravail

et temps libre, le paysan adopte une attitude que

11 on pourrait expriraer dans la rl.evi se "temps libre-temps perdu'' 11

Cette agriculture paysanne a longtemps survécu, à côté:

de 11agrictùture capitaliste mont,inte, qui n1a pu dé-trôner

l'exploitation fa~iliale, particulièrement dans le domaine

des productions P.ni:1ales.

(a)

r,1."üs, comme nous e.llons le

(A-)

Voir à ce sujet l 1article rie Claude SERVOLIN : "L1

(11)

7

voir, l'exploitation paysanne-type a subi, particulièrement depuis les années

50,

une v~ri t3,ble m(t_ar,1or12_ho_se et perdu totalement son indépendanc1:, :?ace ,\ la p0n/itration du capital agro-alimentaire, pour cons-l;ituer 11 exploit:=i,tion far:iiliale moderne. Nous allons maintenant examiner co:'.lment s1est opFS-rP-e la pPnftrntion du oapitAl•

II - LA PElŒTR.\TIOF DTJ CAPITAL EI·~ A.GRICTILTTJTI~

î • La conception ct.e T(e.rl W .. RX : 11 e.gricul ture angl;:,.i se

-·---Karl l'>L\RX retrace dans "Le Capital" la g,...•nèse des fermiers capitalistes ::i.nt:;lais et l r e:x:pro:prie.tion des pay

-sans indnpendants

(9)

"Jadi s la r:1ême famille pe.ysanne façonnait d' a-bord, puis consommait directement -du moins en grande

partie-l es vivres et les matières trut es, fruits de son travail.

De-venus maintenant me.rchandises, ils sont vendus en gros par

le fermier, auquel les mr1nufactures fournissent le march0 ."

(10)

Les fe~miers capitali stes connaissent une p~

-riode de grande prosp~rit0 au î9ème siècle mais en contre -partie, le prolétariat agTicole sombre dans la n;isère, r.·(ARX

cite à ce sujet de no1.1breu.x rn.1)ports

(11)

dont l 'un signale que l es criminels des prisons d1An

6leterre sont ~ieux

nour-ris que "les travailleurs agricoles libres d 'Angleterro11 tan-dis que 11 la wasse de t ravail e:z:ig00 d I un condamné au travail

forcé ne s'élève guère qu'à 12. moitif. de celle qu'e:x:f?cute le travailleur agri cole 0rdinaire1J

(a)

Ce texte consacré au pro -létariat agricole anglais fourmille

a.

r e:xempl es montrant:' los

conditions de vie sordides imposoes

n

la

classe t ravailleuse, quel que soit l 'âge et l e sexe ~ ainsi, dans l 'E-,,t de l'An-gleterre, "les travaux de peu de diffi cultf' t els que le sa

r-clage, le houage, l 1 ~pierrer:ient, certaines parties a.e :.a fu

-mure, etc ••. sont ex~cu-tris par des ugangs ou be.ndes orga

ni-sé-ies qui demeurent les locali t ;;s ouvertes" .•• 11Une bande se

compose de 10 à 40 ou 50 personnes, femmes, adolescents des deux se:x:es" . Ces bandes sont conduites par un chef, 11 ouvrier de camp~gne ordinai re, presque t oujours ce qu'on appelle un mauvais sujet, vagabonè., noceur, ivTogne •.. 11 "les vices

de ce système sont 11 excès de travail inipos0 aux enfants, les marches r>norr.ies, .. " "Ler-i ville.ges ouverts, souches et

(a)

Rapport d'une enquête officielle faite en îM/53

par MARX - p. 1

369

(12)

rf.seI"roirs è.e ces bandes, deviennent des Sodomes et Gomorrhes •. ," En An,~leterr,3 tout au moins il n 1

:T

a donc pas de diffrrence entre la grande agriculture et l'industrie,

"Pour nous -affiroe JvLl.RX-, le ferr.iio:r produit du froment etc ... tout cor8me le fabricant produit è.u fil et des machines", c' est-à-dire en achetant au moinii:re prix è.es forces de travail,

q_ui crr:ent plus de Yaleur q_u'elles n1en consomr.,ent, Dès lors MARX conduit son analy8e en suppos.~nt que l'agriculture, . • "est pratiq_u0e par des capitalistes qui ne se distinguent des autres capitalistes que par le secteur où est inYesti leur capital". A l 1objec+.ion selon laquelle "il exi ste enco

--r'e d' ~utres formes de propri,5t," foncière et d'agriculture", l:L:\.RX rfip0nd q_ue cela ne "peut intciresser que les 0.conomistes qui ne traitent pas le mode capitaliste de production è.ans 1 'agriculture et la forme de propri0t0 foncière correspondél.n-t e comme des cat'6gories historiques, mais en font des cat0. -gories éternelles".

(1?)

Seules quelques pages du Capital sont coma cr~es à llagriculture parcellaire. Cette agriculture parcellaire est condamnée puisque 1113. dtterioration progressive des con -ditions de production et le renchirissement des moyens de production" est "une loi innluctable de la :propriP.tf. parcel-laire", ..• "11usu.re et les impôts la ruinent partout fatale-ment". :Jne grande pr.rtie do la production de lé!. famille pay-sanne A tant consor:1nf. ~; sur place 1 "un eJtc8dent seul passe com -me marchandise dP..ns le comnerce 4vP.c les irilles". La propri0-tr, parcellaire suppose donc que J.e monde capitaliste de pro -duction, s'il e:x:isto, est relP.tivement peu d0veloppP-, En effet, l'agriculture doit être capable de nourrir, et au moindre

coût (a), le prolftarie.:t urèq.in, Pour celà, i l faut augmen-ter la produotii.rit.:: sociale d1.1 travail, Or, toujours selon HARX "la proprirtn parcell8-ire exclut de p?.r sa nature même le d"Yeloppement des force8 productiYes sociales du travail, la concentration sociale ~es c~pi taux, l 'f.levage à grande 0chelle, l 1application progressive de la science à la cultu -re, .. Les moyens de production sont ~parpill<>s à l 'infini, le producteur lui-même se trou-re isol-", Le gaspillage de for-ce humaine est immense". (

14)

La même idfe est expos0e dans "le

18

Brumaire de Louis Bonoparte" : PL1e:r.:pl 0ite.tion de la parcelle ne per-met aucune division du t ravP.il , P..UCune utilisation des m0tho-des scientifiques, par cons!>quent, aucune di versi t rS de

d0ve-( a) La -raleur des produits alimentaires d0t ermine en partie la valeur de la force rle trav~il

(13)

9.

loppernent, aucune v~rir:t;; de talents, aucune richesse de ra,p-port s sociaUJC". ( 1 5)

L'analyse de ,;i.ArtX nous con<'! ui t dnnc à penser que 119.gricul ture parcellairG dovai t in,;luct8.hlement et rapi-dement s'effacer devant l 'agriculture capitaliste.

K. KAUTSKY constate pour sa part :" .. , autant

que j 'en puisse juger, les d.f.d.uotions de l'-îARX ne peuvent pas être transportP-es telles q_uelles dans le dorn~ine de l 'agri-culture . Jusqu'ici, A ma connaissanca -ajoute-t-il-, on n'a pu établir avec quelque certitude, ni quelle est la tendance évolutive rî.e l'agriculture, ni quelle est la forme d'exploi-tation la :plus haute, ni. r1ême s I il y ?.. ,me forme sUp"rieure d I ezpl oi tation dans la prod1.1cti on agre..ire" ( a)

Au terme de son analyse,

KAUTSKY

distingue deux voies de pfnPtration du capital dans l'agriculture. La pre -miere est l'aericulture c~pitaliste1 telle QUe l'avnit vue

MARX : "Ce furent de grands propriAtaires fonciers, en :par -ticulier des propri"taires do l~tifundia, qui introiuisircnt1 les premiers.

la

grande exploitation industrielle dans leurs "biens ; et, à côtr- d'eux:, ce furimt des capitalistes qui

fon-dèrent des nta.blissements d1industrie agricole et achetèrent des terres nncessaires h la rirodtiction des matières promière8.

A côt~ des distilleries et des faoriques de sucre or. vit ap-paraître d.a.ns les grands "biens rur;,.ux d.es amidonneries, des

brasseries ... 11

(b)

Qu~nt à la clewdème voie 9 KATYPSKY 1 ! illustre

pFJ.r plusieurs exemples q_ue nous reproduüionR int!,gralement

Tlans une rr-,girm c~r~alière de Haute BA.--:rière, "deUJC moulins à Yapeur dominent toute la rfgion, jusqu1 à une distance de

7

heures, Les paysans leur appartiennent

entière-ment. Le samedi j c 1 est le marchr> aux grains dans la petite

(a) La question

(b)

,,

agraire 11 P·

4-5

p,

395

(14)

ville · seule~ent on n1y charrie plus quo de l 1avoinei les

paysans ne se risquent plus à porter du froment et du bl,.ç

au march6, parce que l<Js deux :,1oulins sont les seuls

ache-teurs, et q_ne quiconque prend la rr>Ute clu rDarchf, "lU lieu de

prendre le. leur est puni de 10 pfennigs de moindre offre par

quintal. L~ vRnte libre des cfr1ales a entièrement cess~

le paysan doii apportor SI:! marchr..ndise7 ne pas om0::..r la

bou-che et attendre silencieusoment qu1on lui dise ce q_uron lui

donne, Refuse-t-il le prix offert ? On lui dit i "Retourne

chez toi car nons Yenons da recevoir 5- l 'instnnt mille qu

in-taux de bl0 hongrois." (."'.)

A propos des rèp.-les ,.-:labor,:,es par rlds

coopfra-tives de fa,hric-:!.tion :pour l;,_ collecte du lait (choix des

fonr-re.ges, heures de traite, conseil de surveillance ... ) KAUTSKY

ajoute ~ "Le paysan cesse donc d 1être le maître dans son

ex-ploitation agricole ; celle--ci __ devicnt une annexe de 11

exploi-tation industri elle9 sur l es besoins ~e lRquelle elle doit se

règlcr. Le_paysan <lovient .. _un ouvri2r _part i el de J.a fabrique"" (b)

Cette même idr.e se soumission au capital est reprise à

pro-pos du groupe Nestl0 ; :plus re..rticulièrement d1une usine

suis-se qui 11trav1.ülle c}iaq_ue j0ur ·1 000 li trcs de lait• produit

de 1? 00() vaches provenant de 181 villages. 180 villages ont

perdu leur autonomie ~conomique et sont devenus les sujats

de la r.1aison 2~ostlf. Leurs hP..hi tants Sünt encore. e

:x:t,frieure-ment, proprif.tai res· de leur terre, mais ils ne s~nt plus de libres paysans," ( c)

Un

dernier exemple concerne la viticulture.

Parlant de 11 industrie du vin KAUTSKY ~cri t : 11De plus en

plus le vin naturel lui-rr.êne devient le produit d I une grande

industrie capi tEüiste à laquelle le vigneron fournit

seule-ment la matière i,remière. Le. cav-o à vin devient une fabrique

~:='-

vin11 •

(d)

·

··

···-

-

--··-

- - - -

---· ·---·-·

·--

···

L'autour de J.a questi on ::igraire critique

vive-ment les éconor~istes qui rri?nent I dans "un hymne de l ouanges",

"les merveilles de le. coop6ration". Il constate d'abord que

11daP.s une coopérative de j_)roduction :Florissante le marnent

arrive, tôt ou tard, où les coop(rateurs comr.iencent à emplo

-yer des ouvriers SP.lar16s? des prol0taircs qui n I ont aucune

part à la propriéit0 des rr:oyens de production et qui sont

ex-ploitE.s par les coo:pérateurs.11 CI est "!:-~ ~ ~-~ers _le __

..9.~-(a)

1,, q_uest ion agrn.ire

P.

401

(b)

"

,,

P• 403

~ C)

Il Il p.

4?3

,d)

lt Il

(15)

Î 1.

~lisme __ et non vers ____ l e socialisme", (a) Il 13,joute ensuite qu'avant "q_ue l es petit.s ag1':i.culteurs mettent l;;, main sur

l es grands moulins? ceux-ci mett:=im; la main sur 16s petits

agriculteurs et sur les boulangers" .. ( b) En cas de cri se

seul es "les exploitatj_0:'1s plus i?;nwdes, mieux organis,~es,

pourront se maintenir''" "Le, c1,;confi ture des coopérateurs e

st-elle gt-nérale 9 il ne reste plns q_u1 à Yendre 11 ,-;nt:r~prise à

un capitaliste , n'est--ellr~ pas gr.'.nérale, le rré'.sultat de la

crise est alors qu1elle devie:rl la p~oprift~ priv~e de quel

-ques r2.res coopére.t eur~: r:i. e;hes? qui 1.; P.dministrent d'une

ma-ni~re purement capitali~te. Ce processus n'aboutit pas

nf-cessairorr.cnt à la prolr;tar'.1.sation des anciens coopr',rn.teurs ~

s I ils ont de la chance, ils peuvon+, conserver leur propri0

-tf.. -paysanne. r~ais lh où se produit ce c~s favorable, lem:-

dr-pendance ?.conomiquo vis h Yis cle l '. 2,ncienne GXploi tation agri-cole s1~sist0 ; toutefois de dnpendance vis à vis d'une eo -ci-"tP. dont l 1ar;-riculteur ùüt parti'3 comme me;:ibre ayant les

mêmes d1'0its et l es mêmes int,:rêts qu0 l es e.u.tres membres.,

ello devient df.pende.nce Vl:.:'. è, vis d11m (ou de plusieurs)

ca-pitaliste qui lui est :'_nfiniment sup~riour pe,r sa puissance

et a des int6rits oppos~s aux siens. Le ~O1:ahorateur de la

faorique coop{rative de1,i.ent maintenant 11 ouvri'3r salari0 de

ls:.__!abrique_ ~ i taliste ', ... Le, ... chose __ ne_ devi~nt pe.s

rr;~

ili

êü

~

Q-·

-du fait que l e t r2.vail salarin, ici comme dans 11 i nn.ustri e

domestique, est <li3siinul•,e;- CeJ..2. est la fin j_nfvitable des

coopP:Î:-2.tives agricole-s":"·:le procluction", ( c)

L'analyse de KAU'I1S1.'"Y est donc simple ! "là où

elle ne conduit pas à la r6gression de la peti te exploitation,

l 1industrialisation de }'agriculture resserre les l tens qui

enchaînent le peti t agricuJtour· 2, lé: fabrique, seule acheteu

-se de ses produi ts, et i'aié entièrement cle lui un

serfd_~ca-pital industri el seJ.on les ·besoins duquel il doit exploiter

l

u

t B rre"

.--

-n

rr--·

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Le.

___

pol

___

i

__

tique ;nocï.orne

__

,

________

__

_____

du capi

_

____ _

tal

a) Le., concurr0nce du système 2-griculture-s.rt isanat

La question que nous nous pos:i:ons P.tai t de

( a)

Le

question e.gre,i re

397-39i-3

(b~

rr fi P- 400

(c 11 fi

P· 419

(16)

sr:,voir c0mme•lt s'Gst faite la pt\n6tr?.tion du capital, Une

première voie est cellE, de l ' ,;i,,;ricul ture C'?.pi ta.liste ! granè.s

dor.12,ines et c6réalicultnre dans les pays industrialisf..s~ agri

-culture de -plantation et fazendas clans les pr.>.ys domin°s, agri

-culture coloniale,, ,(a)

Fno seconde voie? "ntrev'.1e par KAUTSKY, s'?.r

-ticule ::.utour do la notion ,113 soumission au capital. C'est cette notion que nous nouR proposons d'approfondi r, Rappelons d'abord qu'une tencl~ncc __ du_r:~0d.e de __ proè.uctior._capitaliste e['t de dominer peu à peu tous lr;s scct-;urs de l',<·conon1ie. 11.insi 12. t r.ansforr:,e.tion des prochü t s a,ri colon, "!: r2.di tionnellenient assnr~e sur l 10xploitat.ion ou dans 112.telier èce l 'artisan,

est de plus en pl11s rE-alisPe par les industries agricoles et

ali mentaires. De

1954? 19r.6

1 l 'effectif d'entreprises art i-sanales du secteur a§ro-2.lim0ntaire employant de O à 6 SP..l a

-ri"'s rf:gresse de 14 o/c>, ( 17) Hais il nous faut insister sur le fait que le développement des industries agro-ali mentai

-res ot la r!':t:;rossirm corrPlati ve dP. la transformation arti-sanale so~t ~(,cents, Dans 18s ann/2.es

60,

au

prf-sident de la fédf.ration des industries d.e 11 alimentation qui di sait à

E. PISANT "sachez que par ma voix cc sont vingt mille entre

-prises de l 1P.limentation qui s1adressent à vous,11 le Ministre de l 1Agriculture av.3.it rPprmdu "à votre place je ne m'en V!ln

-terais pa~'.

(18)

Dans lo domaine de la viande bovine1 le circuit indus

-t ri el ne représc:ntn.5 +, en 1971 que 1

5

à 20

%

du commerce rfa

-lisé. On connaît yc?,r A-illeu:rs l 'importance du. secteur arti

-sané!l

li6

aux circuits traditionnels-,

(19)

Enfin, dans le

domaine rlo la fabrication clu gruyère, la production <":tait assurP.e jusqu'à ces dernières 2.nn,:-es dans à.es entreprises ar

-t isanales,

La

crise du gruyère de

·1973

a

r'-'v0lf. comment les

grandes firmes lai tiÀros peu~rent co:~rpromettr8 brutalement

1 ' avenir de cet e.rtisanat d.e montagne et l 'agriculture pay

-sanne qui lui est associ:So,

(?0)

·

·

I l semble clone que le capit0ü ait eu des clif

-ficult0s à s1i:nposer su:r cc tor:rain. La pr0duction capital

is-te supp0se e"l effet une pr:,duction de masse, •'r le pe.ysan

traditionnel :1e ,,et snr le m::trch,' qu'un faÙil;; surplus. Pen -dant lonp;temps ia coll.Gcte è.o ce surplus aunü t entrainé,

pour un capitaliste, ries frais trop 6le1rf-s (b) et

~

-

~-.1?~!~.-~!:l

.

(a) Un exemple particuJ.ièrement intf.ressant est celui de la

production de vürnde bovine on Ar-,_::entine et au Brr:Bil.

(b) La revue Entreprise du

3

janvier 1973 consacre un article

au march"' de le?~ viande, archaïque 1 où prc'idomine "l I f.conomie

decueillette" et où

"50

7b

ae l,'.! consommation de boeuf provient on fait de vaches de réforme, disrersnes à 1 r infini dans les

(17)

marchS_rf.gJ~ar le mode_de_Eoduction artisanal; aurait <'>tA inf~rieur au prix 9"...'.:.__rev~er:t capitaliste (a).

t-)

Le salariat succès et 0chec

Dès lors9 et suivant le raisonnement

de IiiA.RX1 nous somme conduits à penser q_ue les industriels vont

alimenter leurs usines avoc des matières prer.lièrcs produites soit par leurs propres ouvriers, sur leurs propres terres1

soit par les ouvriers drent~oyrises africoles capitalistes

liAes par de multiples liens avec l 1usinc de transformation, "sans avoir à se préoccuver des dispositions changeantes et

souvent saugrenues des paysans et petits paysans" .•.

(b)

C

1est effectivement ce qui s'est r~alisé pour les productions

végétalas surtout et pour cl1autres 1~roductions, dans des pays où la force de t ravail ne coûte pas cher. (c)

iiais1 dans d r autres secteurs de 11 a

-griculture, particulièreme.1t pour les productions animales dans les pays occidentaux, 18 pri:r.: de reYient _capitP..l ist e est

resté sup0rieur au prix de ·vente acceptf. pi'lr le pa,vsan rlarcel

-laire,

:8n

offet9 comme le fait remarquer J,'.il.Jli7 "l'ezploitation

parcellaire n 1 a nas :pour barrière le profit r.io;yen du ca.pi tal 9 pour autant que le paysan est un petit capitali:=;t~, ni la

n•·-ces~it;; d 1une rente? pour autant q_111i l ec,t propriftaire

f0n-cier, Pour le r;eti t capi te.lürte qu'il est, la seule limite

absolue est constitu,;e par le salairG qu'il s'attrihue à.

lui-rnême, a,,auction faite de sos frais proprement dits11

.. Aussi

longtemps que le prix du produit lui -rapportera ce Ralaire;

il cultivE:ra sa terre, alla.nt,, fr0quemmont9 ,jusqu!à l e faire pour un salaire ne d~passant pas le strict minimum vital''· (21)

P~~-

_

g9r,

_

_

9_ori_c!;ï._~_tt?E_S_1-:J:.~~--_2_a~~-a:~-~~

pouvaient -pas venir s'investir clans ces secteurs, que- ce soit à la production ou à la transf,,:rmation, puisqu1 :Ùs ne rappor-taient pas le profit moyen, ,\insi, le mode de pToduction ca-pitaliste n'ayant pu domine-r Jirectem<ëmt cefl secteurs9 i l n'y

a rien de surprenant à constat,,r que le 1:iode de procluction an-térieur r6siste. La ~eti~e 0zploitation ne r/4gresse pas~ non

pas parce qu'elle possèderait des propri~t(' s t outes

particu-lières, (d)

(a) Ce prix de revient inccrporG 0videmment le profit moyen.

(b) K. KA1JrP3KY - la question a1~raire i article de la presse

allemande oit~ par l'auteur.

(o) Nous pensons à l'a?,"rj_culture des :pays du tiers-monde) plus particulière:nent à 11 agricul tnre rle plantation et -aux fazendas"

( d) telles le II sGns des aninaux" le "mitier" ... (critique par

Bernard LAi,TB~;RT de l'articl0 üe ~laude SERVOLI:T • l 1abs0rhtion

(18)

7

ltf. le secteur des r.,é.tiers pP..r la grande industrie) -~~-~~~-:.

du_ij...2__ san~~-

·

~-~!~,

presque ident iqu~ ___ è._ }_~J~-:-3'.~~.e,

c) Les formes modernes Œe soumissinn au capita .. 1

1ère approche,

Inc;,,pa bl e de concurrencer de.ns l 'i mm0diat 1 'e

z-pl oi t2. tion pay~anne dans ces sect eurs~ le ce.p_:i_;_!al va t oute.fois

rnussir à s'investir élans ia traY1sf0rmation, brisr-i.nt ainsi

Îa symbi ose arti-sanat-;i,gricul ture, Le produit du paysan pa.r-cellRire coûtant moins cher ~10 i e produit de l 'agriculteur

capitaliste, les t ransfor,n~tf:iurs vont 0videmment sr

approvi-sionner en matière première là où elle coûte moins cher (a). Mais pour que 1 r op8ration devirmr2e rentable, il faut

d0pas-ser l '~conomie de cueill e~te concentrer l!offre de •atières

- ---·--

-

-

---

-

--·

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-

- -

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·

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---l----

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---·-·-- ...

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-

..

,. , .

....

...

_

premières ~ icoles J collecter nes quanti t,,s beaucoup pl us

i mportantes i homogènes 9 d0 quali t6 aclapt,.;e ~ux besoins de

11 industriel

9 donc r0vol ut i onner l: ancien moé!.e de production.

La politique_contractuelle pouwdt être une

solution. :Slle ~tc1it ex:pn:rirnent6e de long1..ie date par l 1Etat

français pour ln. oul ture du tabé:',C et fut reprise Yers les

an-n~es 60 dans le secteur des fruits et l~gumes

(22)

,

de l 'a

-viculture et do la prod.nction porcine, suscitant à cette 0po

-que de vives r0acti 0ns : Er;>.rcel FAi:TRE fcrivait dans la revue

"·Paysans11 11

, • • 11 intf. gratinn annor.oe l;:,., r.,ort de l ' 0.:x:ploi

ta-t ian indi vitî.uelle" , ( 0

3),

Elle est pmtiqu6e e.uj ourd

! hui par

des abattoirs, des entrepri ses tî.e t ransform~tion mais aussi

par des firmes d'~liment qui, souc:eus~s de vendre leur pro

-duit. s'eng:igcnt à ,.,ssurnr lA- conr.iercialisatin.1 des anirr.a1.l.X

finis et fournissr:.nt souvent une }Jartie deB moyenR de produc -tion (b). i;le,is l es a,ç-ri cul teurs; profrmd/rncnt n.ttach~s à leur

ind0.pondance, sont e.:x:trèmewent m~fi!!.'1ts. Les iné!.ustries

agro-alimentai re~ vont donc à.e•mir s I effor:::er de .a.i~_:p-~~-~r. ~~ ,Pre;

-dui t du paysan5 puü;quo c'est l i leur objecti f, ~e:1.1_.t __ e_lf_l.l,l~

laissan·t a·u-moir:s une illwüon J. 1 indtuemlance,

- - -· · -- --- - - · · ·---- ·-· - - - · -- · - - - --- - - · - _.4 _ _ _ _ , ,,. _ _ . . ,

(a) La Lihoy, on i mplantant une conserverie dans la rf.gion

de Nîmes, pensait acheter ? 000 ha et l es fai re t ravail ler

par ses salari~s. Ellea ppr,,fr';r,, :pe .. r 12. suite utiliser des

formulen d' int égration(??). Le pr0sident de la lai teri e

Bridel mit sur pied 11 unf-J r.Jr->thode nioderne pour 3,ssurer une

production 1'3.i tière ahondante et de qual i t f,. La phi losophie

de oette mi:5thode repose sur la constatRtion simple que l es

pa,ysans sont l es mieux placf,s pour produire le lait

ntcessai-re à. 11 ont reprise". (Puï:,J.ici t,, "Bridel - LA Monde

28-

29

avril

197 4 P· 17)

(b) Voir à ce su.jet ln. thèse ne Bernard FULL sur les cor.trats

(19)

Qu1en est-il aujourd'hui? En Bretagne de

1960

à

1970,

la collecte de 1ait en l 1Etat pe.r l'industrie

laitière passe de 1,1 à

26,7

mi llions d'hl ~ en

197'2,

un

-seau de

108

000 producteurs assure la production pour

?5

gro

u-pes laitierG, dont

7

assurP.nt près de 80

%

de la collecte.(a) (25)

Pou:: la procluction de ~,iande, l.?. situation est beaucoup plus confuse. La concentration de l 'offre est encore assurée pour un8 bonne part par les marchands de bes-tiaux. Les groupements de "t)roducteurs rassemblent environ

20

%

de la production riovi~ie contre

3~

r!/

de la production

porcine en

19

7

2.

Dor1c, comme le font remarquer les industriels, la production n1est pas organis0e (b). Seules quelques gran

-des firmes sont bien i mplantnes d~ns les P.ct ivi tfs

d'abatta-ge et de transformation, et s'approvi sionnent au moindre

coiît, aussi bien en France qu13 l '~tranger = citons l e g

rou-pe coopf.ratif S.C.V. SOCOPA, la soci9t ~ G.S. Nord (c) avec

sa filiale Pien et Glasson, Jl ida - Gaby, Fleury -Michon,

:Morey, Grfo (26). Une multitU"1.e cî.e petites entreprises, l i'-"es

au circuit traditionnel, ;e partagent le reste du ma.rch0 (d). Les boucheries de d~tail, approvisionn~es par ces petit es entreprises, assuraient encore cn

197

1

70

%

des ventes,

Ce secteur nrcst donc pas encore concentr~, l 'offre de matière première n'~tant pour l'instant pas enco

-re adaptf:e à l 1appar8il industriel de transformat.ion. La

pn

-nPtration du capi tal n'en serP.it donc encore qu'à ses dPbuts, mais risque d8 se prPcipit,er èP.ns las annres à venir .François CARIES, directeur g0.n~ral de 1'3. banq_ue Rothschild ne

d""clai-rait-il pns à la revue "Entreprise" (e) : "J\Tot re abandon d1une

position majoritP-i re au sein de la G6nPrale Alimentaire se

trouve compensn par un dr.veloppeQent rapide de nos interven

-tions dans les industries 1u froid, de la viande et des sa

-laisons. Je diréÜ même q_ue c I est l?i une des grandes options

(a) Il s'agit de : SICA-Ouest-lait, Fr6val, Entremont• 3ridel,

UUICOPA9 CAP) Sic:?. L:ven.

(b)"Entrepri se"

3-1

-

73,

a-rticle cité

(c) Gcfo6rale Sucrière (leader de l 'industrie s11cr1ere avec

Beghin Say) + Compagnie du 1Jord ( groupe Rothschild). Le grou

-pe "Rothschil

r.

contrôle en outre une chn.Îne de froid, la C0FRALH1 (Vivagel - Priri1~yel)

(d) Citons les chevillards, l es bouchers expf;diteurs, les gargots9 les sale.isnrnierR ..•

(20)

de la Compagni e du Ford. L0s industriüS alirricntairos, sous

tou-t es leurs formes~ prendront progressiv8mont une :place impo

rtan-te à côtr.'.- des nines et dos soci6t,és de service, Une entreprise comme G. S. Word -pourrai t pr6fig·u.rer notre Gngagcrient clans cet-te nouvelle spr~cialitn".

Les industriss agro-alimentair0s e1 approvision-nent 6galement e.uprès de"paysar:s parcellaires" pour la

produc-tion de fr1üts et l(;gumes, la viticulture? certaines cultures

sp~cialisées, .• Si pour les productions c~r~alières la petite exploitatiopb,:t'é"@ffëf.i,S_Feia), eJ.:i.e n1est pe,s pour autant f:liminr5e,.

les paysans sont devenus, aux côt0s des agriculteurs ca1)i talis

-tes, des fournisseurs do mati.ères premHir-ss pour le compte des

industries de tr~nsfor~ation, que ce soit au coeur des r~gions

c11r~alières ou dans des rngions pAriphfrique::i(b).

1'Tous pouvons dès i.'laintenn.nt entrevoir 11 impor.:.

tance de ces exploitations far.iiliales modernes, soumises au

capital, puisque les productions animales re-prnsentent en

1971

pour la France entière

5r-:j9

%

de la valeur de la production

agricole et pour la Bretagne

87,?

%

de la production agricole

finaleo Si nous a,joutons les fruits et l'-'p,-umes et le vin., nous

arrivons pour la France à près d'3

75

%

de la valeur de la

pro-duction (c).

4,

Les_vecteurs_de_la_pfn~tration_du_capital. Ayant constat0 que les IAA disposent au,jourd'hui

d'une grande masse du produit paysan, i l nous faut maintenant

examiner quels ont

0t

0 l es vecteurs de cette p0n°tration du ca -fital, comment ce capital a-t- il pu briaer les coques protec

-~-~t_~

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9..l_l:i,,_ '?~_t J_singi_fJl~.P-~-

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i >?V~\r1/ra_1?1.E.3_~_, __ e~:p_],_?~.t?-_t~_o11: . f_~

-mil ial e du paysan parcellaire. !Jne condition nf>cessaire pour

que 11 exploi tati0'1 fa1.1iliaie -puisse assurer la fonction d I ap -provisionnement des industrif.is agro-e.limentaires à la place de 1 1 agri cul tur<; capitaliste -:;tai t que le paysan parcellaire

(a) les petits exploitants 1Jeancerons se plaignent de ~e plus

pouvoir s'agrandir, la terre ~-tant trop chère et la surface de

r6férence trop flevFie pour qu r ils p11isPent utiliser les servi

-ces de la SAFER et faire 1JAl1Rficier les agriculteurs âgf>s de

1 'L

v.n.

(b) la culture du maïs-grainy parfojs c0nme revenu d'appoint, en est un exemple·

(c) I.N.S.E.E. et Service Rr.gional de statistique agricole r6gi on Bret ag:n e .

(21)

abe~ndonne son mode r3e production traditionnel et augmente la

productivit~ sociale dt,. trav:ül par l I utilisation de mfthodes

de culture scienti.fiques, pour extr:;.i:.i.·e des v-olumes sans ces

-se croissants de rr.atièrcs })rer.,ières lhrraoles aux industries

agro-alimentaires.

DP::, les ann•~es _50 plusieurs agents, tous bien

intogrfs à la communa1.1tt> rur:i.le, ont si.mul t:inément

.iOU

"

à leur

inGU et pour le capital, l e rôle de "Cheval de Troie" dans la

transformation de l 'e.grirmlture.

a)

La_jeunesse_E~E~~~-ct_l10glise

(27) (28)

(

?

9)

Michel TJEBATISS.2 ra.conte comment s'est op0rRe cet

te "révolution silencieuse", ce "T""ï'ssage d I une pPriode de J. 1

his-toire à une autre". La jeunélsse catholique rurale et son

orga-nisation la ,J.A.C.

(a),

--ani:-.1i§e par les prê+.res et de ce fait

admise dans la structure pé:T.'Oissiale-, von+. ,jouer à leur in

-su peut-être, le rôle de vf:hicule des idf-es modernistes et,

chose nouvelle, nouer des liens entre les jeunes

d'exploita-tions, de villages, d,, r~gions traditionnellement isolf.s.

C1est en effet la J .;L.C. q_uj va permett:re aux

jeu-nes d'obtenir de leurs parents la. permission de participer à

des r0unions de ;jeunes, de s' e:x:prime:r- dans le cadre de

repr6-sentations thf:êtrales,

(b)

d1organiser des visite~ des sessions •• ,

Les jeunes vont ainsi peu à neu sortir du cadre aliAnant de

11èxploitation famili'l-le, 6e;ti3.p;,er à l'autorit~ J)at·ornelle,

au "tra-.rail lourd, routinier, p0nïble •. , AloI·s naissent les

conflits avec la familie et le voisinage, Il faut secouer le

1,oid s de certàines traditions,

Il

faut a.cce:;;:it er d I être

mon-tr,;; du rioigt. Le regard d. i ur. Yillage pèse sur celui q1::.i cesse

de faire conr.:e. J.es a.utreP ••• ",,Jichel DER.il.TISSE poursuit :

"C'est de plus en plus, 11affrontement avec les aînf-s modelés

par des dü;aines de gf,n,,::-at ions d 1 '1 hommes à la bêche". C 1 est

la conscience de 11 isolement •'l.e 11 agriculture de.ns la vie

0conomique. CI est l I r-mgoi ssi:, devant 1 es transformations

ra-dical es

(a)

Jeunesse Agricole CatholL11w, transform0e par Ren° COLSOF

à partir ète

194

;:?

d'organjsation cle ri,~votirm en org,rnisation

cl e rf: flexion.

(h)

Les jç_;unes org,'?1nisaiEmt eux-mêmes, <larn~ chaque village,

des reprf:scntations th~itr~les et les &guipes se

(22)

que doit a.ocomrü::.:r le wn:,de vay;-:e,n,. Le progrès teohn:ï.que va faire craquer les struct;,r;.~es., ."

(a)

De cette :r.A.(:. ~,a sorJ:ir le C.JT.J.A.

(b)

qui

poussera le go1.;.vernenent à prenc.re les mesurefl nncessaires pour perr.iettre d1une part ,le crfie:;_ (1es e:..::ploitations rentables, d1

au-tre part de s 1assr1re~- ::.e con.;r-ôl~ l'\conomique de la

transforma--tien à travers

12.

cocpf:ea·::;ior..

(30)

La ,J.A.C. :=i. c'l.o,1c ouvert la route au capital en

formant une premièr0 cfnf-ra·èion de rs.ysans, susceptible de

four-nir

à

l'industrie alimentairs son rfseau de productêu~s.

b) LI artisanat r-1.1.ra.l.

Si 1~ ,J.A.C. a f:·i;f le v{hi.cuJ.e id0ologique de

la p,Sn0tration da c,:.pit-:tl, l'artisane.t rural a da.vantage ~tf; le support mat4:.•iel. 1133 aJ-,;isa!'ls de vil lage, solJ.j t;itr5s par

des repr~sentants, des fi~m~rcheurs, reçoivent ~es firmes d

'a-mont :le bonnes commias:i.or.3 pou:r la vent'3 d'un •)utiJ., d'aliments

du bétail, •• (c) 11è:l."'.;el:i.er du maréchal- ferrant va peu à peu se

transforr~ier en éttel~.er ,~ .. e ;,r'i,,aniqt~.E: et en point de vente de

rnaté'iriel agricole, C1e8,~ 11P,rtisaL J.1.,;,:i.--même q_ui fait connaître

les possibilités o±'fertes na.r l e mat?riel r:-1ode::c'ne; organise

des démonstrg,tic:':1s3 v-enâ. i..~s ·:iachi:'let: et les produits, .• Le df.-but de cett e ::_:iérior'le fu+. ce::>taine'.:1ent un ê.ge ll I or pour bon

norntre de petits a:rtisa,1s.

c) Les notables

Le no~able 6tant, onraMc nous l'~vons vu, l e per

-sonnage charg.-') de :c-o:::ic:-f>:::E .. :tP.:>.' l6f' r.uTan:: à l I e:ct,~r:..cur et leur

apparaissa..lt comme 1J.n8 ,:f~u,;orit!. su:11f.:rieurc". ses dires sont

"paroles d'évangile'' e:t 38H 2-ct0s '.3erva,1-t cl;F-xem-ples- Certai

-nes id6es von~ p~n~t~er p~T ~e

bia~s

.

La

J

.

A.n

.

est admise si

le nota.ble l 1acc~p·:,a. :-.,es r..esure::: p:.'is1:,~: pa:.c le gouvernement

pour encourager lefl a~ricul t eurs à r:i:.::: rnoè.er.:-1iser, stimuler les

groupernents, vulgari30:.·1 so11t ·port~es i:t le. çonnaissance des

(a) Les citat ions sont e:J:traites de l !ouv.ra{;'e der.:. D~BATISSE

"La rfvoJ.utinn sil enc Leuse".

(t) Centre national des jt'!unes agriculteurs~ cr<>f. en

1

9

57

,

(c) Nouss.:>E,mes dans l a pA.doè.e à.;2.-près-guerre9 c'èst-à-dire

(23)

19.

agriculteurs essentielle1'.lent pe.r 11 interr:iPdiaire de ces nota

-bles ruraux.

Deuxième partie_ LES RAFPùRTS

SOCIAUX CPEES FAR

LA

PEFETRA..:.

Tir)]•T DU CAPITAL. (32)

1. Quelques conséquences gl obales_de_la_

pf-n~tra-tion du capital.

-

--

---

-

----

-

---

·

a) Une nou-velle vitalitf de l 1e:r.:ploitation familial e.

L1exploitation familiale, tant dP.criPe il

y

a

quelques annr.es, repr0.sente maintenant pour beaucoup la base

de 11aé5riculture de demain, Raymond F:ET'RIER ne d0clA, rait-i l

pas dans la revue "Entreprise", en parlant de l 1agriculture

moderne ~ 11Activit~ retardataire ? Pourquoi

? Il ne faut pas

croire que 11agriculture individuelle soit incompatible avec

le monde moderne. C1 est une très grossière erreur". 11On peut

presque dire en exagf.rant -p:r.·i>cise-t-il par ailleurs-, que 11 in

-dustrialisation de l 1 ~levage ne sera vraiment envisageable

que le jour où l ' on saura obtenir cinq veaux par vache et par

an dans des r.:aterni tf. s sp,.,0iaJ.is0es et dans des conditions

ri-goureusement programmables ! Pour 11 instant, nous n'en sommes

qu'à deux (naissances gemellaires), et à tm stade qui est loin

d'être parfaitement opf:rationnel. Ce n'est pas suffisant -pour

assurer à des salarir->s les rém,m(1rations qu1 ili:i oont en droit

de revendiquer, et au capital le •ème taux de profit que dans

d1autres activitf:s." (31).

Les paysans seraient-ils aujourd'hui intrgr8s

au monde industriel ? "Ün oublie trop souvent les progrès

fan-tastiQues r~alisRs par les paysans au cours des dernières an

-nf.:es", ajoute R. FE"fRIEH. En effet~ il:; ont rôvolutionné leurs

00thodes de culture, achetn des machines, se sont spacialisns,

s' enchaînant ainsi toujours daYantage aux industries d'aval et

d'amont~ tout en abaissant la valeur des produits agricoles,

Les jeunes ont refus/, les m.~thodes de travail et les conditions

de vie de leurs pe.rents, privant ainsi l'exploitation

fami-liale de sa r.~ain d'oeu-vre. L'exode ruréÜ s'est acc0.li'!r~. Les

métiers ont disparu des campagnes, devenues de plus en plus

di§sertes.

b) Ségrpgation des agriculteurs et division du travail,

Aujourà1hui

(24)

pouvoirs publics distinguent ·t:~ois agricu1tunes (a), l'une dy -namique 9 11 autre transit oirs

et

q_u' iJ. f2,ut aider à acc0der au stade cor.ip0ti tif, 1: autr\) sociale, cor,damn0.e à mort et dont il faut adoucir 1ragonia. Un peut donc parler drune v~ri table ségrégation des agriculteurs. les uns r:tant appelPs à travail -Ïer·--~-fïapprovisionnernent des industrie~ alim~ntaires, les au -tres condamn0s_à è.ispe.raître, Cotte s-5gi·~gatio:n s'accompagne en outre d'une divis~on r6gi0nale du travail, Les firmes s 'im-plantent là où i l peut y avoir production de masse et au moin -dre coût, entraînant par contrecoup ::..a désertification de cer-taines rfgions. L 1 ?.conom::. e l:ii tière rle la zone montagnarde va ain::ü se trouver d.ésorganisrSe pa:r la i:;rande production le.i tière de~ bassins laitiers, en particulier

le

bassin laitier breton (b). Parfois le capital q_uitt& u~<• r·égion pour aller s'investir ail-leurs, lh où la force de travail coûte le moins cher (c),

Au sein d1une mêliie re>g1on, les firmes s0lection -nent leurs producteurs avec un système complexe de prines, ac-cordant des sersrices 3.U:X: bons producteurs et refusant de

col-lepter le lait des petits producteurs

(d).

C!est donc

la

firme qui choisit ses producteurs (e). ~t, comr.e le ~ait rem~rquer Marcel FAJB.E i 11Les agriculteurs tor.ihent sous la. coupe de ·

nou-velles puissances de domin;:,,t:i.on, ·très d;vnamiques et très bien organis~es, et qui9 de surcroît, enchaînent parfois le paysan avec une chaîne dorf-e. en le faisant sortir de sa situation d 1 exploitant sous-d.5v~loppr.'11 • (

?3)

Rous avons par1,s plus haut d'une véritable mP-tamor.E!:ose de 1' exploi+,ai;ion pa;p,anne. Il convient maintenant d I e:x:aniner le 11rocès de production au sein de la nouYelle e

x-ploitation familiale,

( a) Raoul SEYRIES, rapport mo:ral pr<"senté aux ,journ0es d' 0tudes

du

C.N.J.A. 25-26

00t.

1967.

(b) Les laiteries Entremont, Fr0val, l 1"iJ.L.B. produisent à un

niveau industriel 1' er.rrnenthal, t:-adi tionnellement fabriq_uP- de façon artisanale dans les fruitières des r8gions montagnardes 0 ( ~) Certaines entrepr:\ses du Finistèi'e ont refus0 de collecter le lait dans les fermes au-deça d!un certain seuil de produc -tion (6O:.1/jour)

( c) Le groupe no:rd-ar:i~ricain Heinz fabrique ses sauces tomates au Portugal 0

(e)

L'usine Er-5gobeureuf'

rie

fort Law1ay (Finistère) sait en me.rs

1974

de cnd8r

Son

pr0ducteurs laitiers (Chateaulin) et 300

h

Le Gall (Quimper)

(d'aprr:is le journal d1in,:·orrnatio11 ôes ap.-riculteurs

11 Fer de lance" -- ?8 riars 197 4)

· propo -à Gilap du Finistère·

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