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• 1 fHABITANTS, S~ECULATEURS lET ~XPORTATEURS
Lt: COMMERC~ DU flAFE EN HAITI
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40,Par Christian A. GIRAULT
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LE COMMERCE DU CAFE E~ HAITI~e prés~nt ouvrage fondé sur près d'une année dlenquêt~s
s~le tertain ?onstitue la première étude complète.du
commer-, ~
ce du café en HaIti. Ce commerce est e~yisagé comme un cas
dêmonstratif des relations de dépendance à un double niveau:
au niveau des échanges intèrnationaux où les denrées
agrico-\ ~
.
.les onjété'- et demeurent, 1 1
objet d'échanges inégaux et aU
~iveau
1 u syst'ème de~ommercialisation intè~ne
où lesha,~i
tants s nt liés à un monopole d :,acha t, suppo;rtent ~~ ess~
tiel de la taxation et sont soumis à un \~ontrOle pol~tique
et· social sévère.
Les prin~i?aux agents de la commerciaiisation,
spécula-teurs et exportaspécula-teurs sont identifiés et décrits, les mé~~- •
,
.
'nismes commerciaux analysés, les stratégies paysannes de ré-' sistance évaluées.
L'auteur montre 'enfin comment les rapports de
commercia-lisation *OUéS autour du café fournissent une explication
non ~eule~ent de la formation hi~tdrique haItienne, mais
encore de l'organisation sociale'et spatialé~àctuelle.
Christian A. GIRAULT , 0
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LE COMMERCE l ET EXPORTATEURS EN HAITI , 1 " 1The present almost a year's fleldwork, 15
. the first comprehe~sive stigation of coffee marketing in
Haiti. This commerce is show to illustrate two level~ o!
de-pendency relationships:
~ne;
that,of international tradewhe-re agricultural products have always been, and continue to be,
excha:hged on an unequal oasis and, two, at the' l~vel of the
,internaI marketing sys't~m "fher the habitants (peasants) are
tied to a monopoly, support th taxation and
experien-ce strong social and political
The main marketing agents, th spéculateurs (middlemen) and
the exportateurs (exporters) are identified and described, 'M
marketing mechanisms analysed, resistanceevaluated .
the peasant strategie~'of
Finally; tl'\e thesis 'illustrates how the articulation of mar-keting àrrangements around c9ffee, the principal export
sta-ple of the country, furnishes an explanation~of both
the'histo-~ic formation of Haiti and its present social and spatial
or-gan:tzation. v " Christian A. GlRAULT r Il \ (7, .' ; 't
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, • fi ~ (~ , , /La rédaction de cet ouvrage n'auiait pas pu être réalisée
,~ans la c~1étboration et
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à .remercier~:ndant ~a
'durée de- - - - IL 0 "
l'aide Ide nombreuses p,ers.o
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nes' que l 'vi vemen t. ~,
ses investigations sur le cq~merce du café en Haïti, ,l'a uteur a ét,é .successi vemen t assi st'an t d' ensei-gnement\ (teaching assistant) au Département de Géog;raphi'ê de l '
f If- •• ,
Université MCGill à Montréal (1972-1973)" Mc Connell fellow rat-taché à ce ~ême Ddpartement (1973-l?75), enfin dttaché de recher-che agrégé au Centre d'Etudes de Géographie Tropicale" (CEGET) du
r
C N R S à Talence (1975-1979). ~'auteur tient à r~mercier en par-ticulier M. ~e Professeur Guy LASSERRE, Direct~ur du CEGET iui a
bien voulu acceptèr que son étude sur le commerce du café' déjà
en-1
tamée fasse partie de son programme de recherche au ÇNRS, qui por-te sur le problème plus vaste de la comparaison des formations sociales haitienne et dominicaine .
. Les enquêtes SUT le ter!ain réalisées en quatre missions de 1973 à 1977, totalisant dix mois de séjour dans le p'ags, ont été • financées pa.r la Faà1ty of Graduate Studies and Research d'e McGil1
University pour les trois premières et pa! le CNRS pour la dernière. ' Une aide compldmentaire a été apportée par la repré g entation en Hai-ti de l'Institut Interaméricain des Sciences Agricoles (IIeA), en particulier en offrant A Port-au-Prince et dans te cours des enqu~
tes des fàcilités logistiques
appréciabl~.
Lesremercieme~ts
vont rici au représentant de l'IICA en Haiti, Dr. Nichel HONTOYA MAQUIN,
" "
au' responsable des projets de com~e~cialisation, Jerry L. LA GRA et 1
,
1
au personnel d~ l'Institut.
Sur Place: les administrations haItiennes ont
~is
à notre dis- "', __ ~~ r ~r
'position avec affabilité les éléments de documentatipn ~es
~rchi-ves dont elles pouvaient disposer. Parmi ces administrations, nous voulons distinguer l'Institut Haïtien de Promotion du Café et des
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"'"
districts caféiers ont été pour nous le plus souvent des guides pré-cieux à cause de leur connaissance des situations locales. Des
or-ganisations ~trangéres installées à Port-a~-Pr~nce -en particuli~r le Programme des Nations-Unies pour, le Développement et l'Agency for
l'
1
International Development des Etats-Unis- nous ont communiqué données
et témoignages d'expériences concrètes. Des officiel's de la Banque Nationale de la République d'Haïti et de la Banque Royale du Canada
.
ont bien voulu répondre à nos questions concernant le financement
~
.
des exportatijn de café. Notre gratitude va enfin à toutes les pezsonnes qui e Haïti nous ont gentiment accueilli et informé. Pendant toute a période de recherche et de rédaction, des person-nes que nous pouvons considérer comme des amis ont assuré l'enca-drement de ce travail et nous ont entouré de leurs conseils et de
leuts encouragements. Le Dr. Theo BILLS, Professeur iu Département de Géographie de McGill University et ancien directeur du Centre
for Developing Area Studies a bien voulu accepter la direction de
:r
cette recherche. Les professeurs warwick ARMSTRONG, Chairman of
, 1
Graduate Affairs, Department Qf Geography, McGill ; Uli LOCHER,
SociQlogy~ McGill ; Sherry OLSON, Geographg, McGill et Eric WADDELL, fGeography, McGill -puis ultérieurement professeur' au Département de 'Géographie de l'Université Laval à Québec- nous ont apporté aide
in-tel 1 ectud:l-e, et réconfort en des moments souvent "difficiles. Rodo1-
.
phe DE KONINÇK, Pro~esseur au Département de Géographie de l'Univer-sité Laval et Jerry MURRAY, Professeur en anthropologie à University of Massachusetts at Boston, nous ont fait part de leurs critiques constructives. Les personnes citées plus haut ont lu des portions•
•du manuscrit, mais i l va de soi que toutes' les er"retzrs
d~>interpré-,
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_---....r VI • / 1L'amitié de nombreux Haïtiens en exil, en particulier dans la communaut'é de Montréal, 'nous
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a~pqrté
en même temps qu'une certlai-ne justification de nos travaux qJi veulent se placer sous le sigcertlai-ne du progrès so~ial de la nation haïtienne, un stimulant' pourformu-\~r nos découvertes plus rigoureusement sur le plan théorique. Nous
v~ulons citer ici les Professeurs Cary HECTO~, Daniel HOLLY et
Franklin MIDY de l'Université du çuébec à Montréal, m,~is plusieurs
autres amis hai.tiens ou étrangers, .s;;onnaissant bien les problèmes haïtiens trouveront i~i' -dans l'a,'ponymat- le témoignage de notre
~--
reconnaissance. Qu'ilS veuillent bien se recdnnaitre !
'Les figures de "ce travail ont été dessinées pour partie par notre frère Mi.chel GIRAULT, graphiste de création ,à l'Institut Na-tional de Documentation Pédagogique, et pour une autre partie par
Danièle CASTEX et le Bureau de Dessin du Centre d'Etudes de
Géogra-~ phie Tropicale. Jean-Pierre VIDAL et le Service de Photographie du
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;' Table des matièr s Liste des table ux
List~ des fig es
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1
Liste des ph tographies
PREFACE DOCUMENTATION, ET L'ENQUETE Le, p ojet de recherche _____
, \
La ocumentation
L'
CHAPI RE PREMIER APPROCHES DE LA THEORIE DE LA DEPENDANCE ntérêt du concept-de dépendance
Définition de la dépendance La chaine de dépendance
Quelques considtrations épistémologiques
~rouver un co~ nu au concept de dépendance
La commercia~i ation des produits agricoles conune lieu
d'étude privi égié . 1
L'appo~t spécifique de la méthode géographique
Plan de l'étude ~
1
~EUXIEME CHAPITRE'LE COMMERCE MONDIAL DU CAFE ET hAITI
)
, :>
Vues rapides sur le commerce du café dans le monde Importance particuiière du café pour le Tiers-Monde SOUS-développé
Rapports de productiGn dans la caféicultur~
Une denrée peu rêmunératr~ce pour le Tiers-Monde Désillusions à propos de l'Accord International sur le Café =~--"""'~-. ~.-:...:..:-_
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I I I III IV VII XIV XVII XIX 1 2 3 6 Il 12 13 14 15 20 21 23 24 26 27 29 30 33 38 j.,1
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La placJ
néglige~bl~
d'un pays conune Haïtisu~,
le marché i 'mondial et son isolément commercial
,
39,
TROISIE~ CHAPITRE LES DENREES A LA SOURCE DE LA DEPEDANCE D'HAITI
Section I. L'originalité de la nation haïtienne
\
.
~Une terre montagneuse pétrie d'humanité La genèse de la formation haït,ienne Le blocage de la formation haïtienne L'originalité de la nation haïtienne
43 44 45 47 49 51 L'identification nationale ~~~-<:;53
-
-Section II. Le café et les autres denrées, fondements de l'économie haïtienne depuis l'époque esclavagiste 56)
, "
La richesse de SaintDomingue
-La culture du café à l'époque esclavagiste
1
L'adoption du café comme base de l'économie post-coloniale
'HaIti,indépendante retient le modèle de l'économie coloniale
La dépendance de l'économie haïtienne au XIXe si'ècle
â l'égard du café'
Les denrées secondaires et le modelage de l'économie de traite
Importantes caractéristiques du système de
commercia-57 58 59 ; 62 63 72
lisation des vivres et des denrées 75 La dépendance vis-à-vis du café â l'époque actuelle 82 L'influence de la traite sur les structures'
économi-ques contempOraines 87
QUATRIEME CHAPITRE EXPORTATION, ICONSOMMATION ET PRODUCTION DE, CAFE DANS LA PERIODE CONTEMPORAINE
~
Note sur les statistiques caféières La baisse d~s exportations \
90
91
93 La destination des exportations 95
:.::s=::::.::~::a~:
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La
st~gnation
de laprOducti~~;
,caféière ;101')
Superficies cul t i vées en café et faiblesse'-des ren~ /..)ments . -. -l'O5, Jr. " "
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IX
Répartition régionaie de la production
.
CINQU~ME CHAPITRE CONDITIONS ET RAPPORTS DE PRODUCTION
DANS L'ECONOMIE CAFEIERE \."
Section 1. Les conditions~de la production caféiêre Dë vieilles plantations
)
Une bonne adaptation climatique d'ensemble Le da~ge! des cyclones'
Des conditions édaphiques vari~s
Le paysage caféier hartien, résultat de techniquès rudimentaires et extensives'
Section II. Les rapports sociaux de"production
i-
07 ~-111 113 114 115 118 120 121 125 ,..
,
Une multitude de pet~tes exploitations -~---
-126.- .,. -
"1
-~~La réalité de la grande propriété,
La différenciation de la paysannerie caféiêre
, SIXIEME CHAPITRE L'ORGANISATION GENERALE
D~
SYSTEME DECOMMERCIALISATION \ .
La cueillette du café
Des cerises au café vert t la transformation du produit Implications des deux pr~cessus de préparation du café Le transport interne du c~fé .
La prépara±ion'finale du café~et l'exportation
Les problèmes liés à la commercialisation externe du café
Le calendrier de l'économie caféiè~e
Présentation du Systè~
y
SEPTIEME
CHAPI~ECULATION
ET LES SPECULATEURS~n
I. L'originalité de la spéculationDéfinition de la· spéculation Une réali té créole /
1
Une institution ancienne / Les spéculateurs en denrées
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Variation
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nombre des spéculateurs selon les années caféières 128 137 145 147 148 l 1 160 i 163t
166 ~ , ) t 176 l 'f 183 "1.
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oLe débat juridit;{ue entre spéculateurs
#' '
Bes centres de spéculation (ou places
et expoitateur:s de spéculation) Les établissements de spécu1ation
L,e réseau des centres de spéculation Petits,et gros centres de spéculation Peti tJ et gros spéculateurs
Une vue synthétique de la production commercialisée Seçtion II. Le fonctionnement et l'évolution de la spéculation ,~"'"
Les d.i:vérs)es bra~ches de l' acti~ité ... commerciale des , spéculateurs
Spéculàtion et prop~iété foncière Portrait d'un spéculateur
.
.~--La place exacte des spéculateurs r-?ans le système de conunercialisation -,
La baisse du nombre des spéçulateurs Sociologie des spéculateurs
198 201 .204 ) 206 212' 216
.
,. 219 ~ ·220 221 222 224 " 225 233 234')
HUITIEME CHAPITRE LES MAISONS D'EXPORTATION ET,
~ES EX~O~TA-
\'J
TEURS• l
Les négociants étrangers au XIXe siècle
,
Les mutations du négoce au XXe siècle
..
Grands, moy&ns et petits exportateurs ~La mai-son RE INBOLD _ La maison,WIENER
---
, ---La maison \ MADSENLa maison BRANDT
"Ces',Mêssieurs" : sociologie des exportateurs
-r" 1
Le bord-de-mer haItien et sa ,stratégie d'adaptation
, \
1
NEUVIEME CHAPITRE LE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME
1
L'EXPLOI-TATION COMMERCIALE
Section 1. Le fardeau de la taxation
La taxe
a
l'exportation dû café dans le 'système fiscal haItienLes droits ;.. 1 'exportation en vigueur "Inefficao!tê" économique d,El la taxe' cr
. 237 238 '245 ~4~ 253 255 257 ~ 259 261 -?63 /' 267 270 271 273 276 .
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~ li> Injustice de la taxe"Signification profonde de la taxation Section II. Prix, marges et revenus
~Cpmment se rêpartit le prix FOB du café ?
'-Les marges de commercialisation \'_
'. .Les profits des U intermédiaires
Les prix-producteurs
Bas n~eau des revenus des habitants producteurs
Sè~tion III. Le crédit comme'ciment du système
1
Le financ~ment des maisons d'exportation ~
Les avances des exportateurs auxaspéculateurs Les coups'ôe poignard des spéculateurs
Section IV. L'illusion de la concurrence .. Les apparences
L'organisation des monopoles d"achat
L'~ssociation des Export~teurs de Café
/ '
• Une diffusion de l'information très imparfaite
\
Un négoce sans r~sques
't. ~ •
DIXIEME CHAPITRE LE, FONCTIONNEMENT DU ::;YSTEME : ::;'l'RUCTURES DE CONTRAINTE ET STRATEGI&S 'PAYSANNES
: Section 1. Les textes de loi et la pratiq~e
L'[nstitut Ha!tien de promotio~ du Çafé et des Denrées
d'Exportation
'~Des i~~ctionnaires mal utilisés Les codes et les lo:l)s '
Une
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législation inapplicable et inappliquée...
1
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qu~ laisse en fait la place "libre à l'arbitraire)
Sectïon II. La collusion des
pouvoirs-~ Le caP9ralisme dans la section rurale
Le pouvoir des notables du bourg
.
Le pouvoir dans les v~lles '
L"émergence d ~un nouveau pouvoir d !encadrement ?
... '
Section III. La faiblesse du mouvement coopératif une dizaine de coopératives seulement
Le f\ncti~ri~ement des coopêratives
/
_./
,}.
278 280 284 285 291 295 299 312 318 319 323 325 328 Co 329 332 J 336 342 344 345 346 347 349 352 354 355 359 360 362 364~
3~8 369 372 • "- 1.
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X,IILes c,n~radictions du mouvement coopératif
G "
.S?ct'ion IV.Stratégies paysannes Des stratégies défensives
378 380 381·
L'aliénation culturelle ~. l'habitant 382
~ (1 't r , ,l~
Un point fondamental· : ,. l't engagement des paysans d'ans
le circuit monétaire _~..1' "', { - 383
f ,. ..
La prise de décision paysanne !" 385
La, '''négligence'' La '~fraude"
" ,
, .>
Le remplacement du café par les vivres L'émigration "Passivité Î:>aysanne" ? '38Q 388 389 .393 395
ONZIEME, CHAPITRE LES MUTATIONS DE L'ORGANISATION S?ATIALE DU ,
COMMERGE '
.
397,
L~organisation spatiale de l'économie ~e traj't,e (fin
XIXe, début~cle) . ,
La concentration des expéditions à Port-au-Pr nce
Les progrès 'du camionnage l'
Le rôle du. cabotage
Lès nouvelles conditions de la navigation maritime Le bouleversement des hinterlands tradition~els La désorganisation de certaines zones,de spéculation
, ~. ~
La nouvelle physionomie spatiale 'de la traite
La structuration de l'espace ~ational : à qui orofitent les mauvaisesl relations intérieures
? '\
CO~CLUSION
DE LA DEPENDANC$ A LA LIBERATION ?'"t ,
La dépendance est-el-le 1 fatale?
Jean-Jacques ACAAU et· -l.li\~e Souffrante ,"
Piquets et Cacos : rév ltes agraires manipulées Le duvaliërisme et la aysannerie
Une révolution paysann pour Harti ?
)
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398 403 406 -'409 411-414 416 418 421 426'" 427 . it29-431 433, 4381
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l· XIII'.
ANNEXES.
---Annexe A D6li:mit
p
tion des districts de l'Institut Haitierr de Promotion du Café et des Denrées d'Exportation Annexe B Annexe C Annexe D Annexe E Annexe F Annexe GPrincipaux cafés manufacturés en Haïti Liste des usines de café lavé par district Classification des'cafés
Liste des principales lois régissant le commerce du café
Fiscalité relative au commerce du
café-Nombre d'établissements de spéculation,par
dis-~rict et par centre
Annexe H Production contrôlée par district, et par bourg Annexe l Questionnaire sur la commercialisatIon du café
. (maisons d'exportatio~)
~Annexe J : Tarifs de. fret interne P?r sac de café Annexe K Editorial "~~ nouveau champion des paysans"
(Le Nouveau Monde, 24 juillet 1973)
Annexe L : Glossaire de mots créoles re-latifs au commerce du café
Annexe M : Sigles utilisés
BIBLIOGRAPHIE J' L, 442 443 450 451 453 458 463 468 476 477 480 485
1
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/
:' " , ' tI/
XIV !t " tl. 11-1 Principaux produits de base exportés par 'les pays
sous-développés en 1972 et part des pays
sous-dé-veloppés dans les exportations mondiales
11-2 Liste des pays pauvres et parmi: "les plus gravement
\
28
touchés" par la Crise, exportateurs de café 31
11-3
11-4
Sommets et ~reux des indices trimestriels des prl'
du café, du cacao et de l'ensemble des produits
primaires , 3 4
Exportations de café'~es pay,s américains 41
111-1 Montant des taxes perçues dans les cinq zones de \ marché de Port-au-Prince
1,11-2 Part du café dans les exportations totales
lII-3 Part des pr\ncipaux produits d'exportation dans 'le
total des exportatlons
111-4 : Part'du café dans les exportations
IV-l Exportations de café
IV-2 : Exp~ations de café par pays de destination
IV-3 Estimations de la consommation nationale de café
IV-4 Exportation, consommation et production de café
80 82 86 94 97 " 100' 102
IV-5 Répartition par district de la produc~ion contrôlée 108
, ( .
IV-6 : Répartition par grande région de la production contrôlée
V-l : TaIlle des exploitations caféières et pourcentage
I~I ~
V1-l VI-2 "'V1I-l :
du nombre des exploitations
Exportations de café par classes de grains
Valeur des exportations de café par trimestre ,
Liste de,s spéculateurs du centre de Canon ,
109 129 '
1(:
1 6 2 7f
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... , "'!' ._, VII-2 VII-3 VII-4 () VII-5 VII-6 VII-7 VIII-i.
\.
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' xv , ~_.AListe ?es spéculateurs du centre de Chantal
( '
Spéculation dans le district des Cayes
Nombre moyen d'établissemenes par centre de
spécu-lation, par district r
r
Volume moyen de café naturel c~mmercialisé
tre de spfculation et par district ~-'>O~ "'. ...
par cen-s
( l~ ..,..
-1
Volume moyen de café naturel blisseroent de spéculation et
commercialisé par éta-par district
t> l., "t'
: volum!! moyen de café nature,! commercialisé par éta-blissement de spéculation, par centre-du district
des Cayes ".,
YOl~es
exportations par maison (1976-1977)209 211 213 215 217 218 249
Volume des expdrtations par,.)1iaison (1957-1958) 250
Rendement des
t~~s
à l'exportati6n du café "27~
Imposition des
pk~qucteurs
de café (pat';de biaisdes droits à l'exp rtation) 281
IX-3 Prix et marges de c 286
~ ...
IX-4 Marges de commerci isation moy~nnes du café ;' 289
IX-5 Marges de commercialisation à partir de cas con- 290
.. cre-ts
IX-6 CoQts de commercialisation des spéculateurs et des
exportateurs
IX-7 Rentré's monétaires p6Gr les producteurs
IX-8 : Indice du coOt de la vie à Port-au-Prince
IX~9 Exportations moyennes par maison
X-1 Coopératives caféières
-#
X-2 ~ Exportations de café par les coopératives '
293 313 316 338 370 376
X-3 Prix du café et des vivres alimentaires 390
XI-l : Activités des bords-de-mer à la fin du XIXe siêcle 402
: "", ' 1 1 \ !
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/ XVI1
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'" XI-2 Exportatioris de' café par les différents ports d'
H,aIti
6
XI-3 Caraètéristiques des ports utilisés pour
l'expédi-tion du café
~,
XI-4 Moyens de communication disponibles dans les yili~s
hors texte 4\3 de pro~ince 422
-
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I l _____ . __ . __ ._._ .. _______ . ~-"--_ / . Fig., 1 Fig. 2 Fig. 3 Fig. 4 Fig. 5 Fig. 6.
',' 1 .' " XVII " ,Places conunerciales,.. étudiées
-)'~?lr
l' luteuro ' /
Montée et baisse ~es c?,urs du caf~
.
.
,,
Mouvements de contrebande du café vers la République Dominicaine
,
Conditions physiques de la caféiculture Mouvements du café pout l'exportation et pour la ponsommation nationale
Les,deux modes de prép~ration du café
Fig. 7 Us\nes de café lavé
Fig;~ 8 : Conversions pour le café lavé
/
Fig. ; 9 : Calendrier de la récolte et du commerce du
café
...
1Fig .. 10
t
~ourcen~ages
de café conunercialisé par moisau niveau de la spéculation et'a~s usines
Fig. Il ~ Fig. 12
,
Pyramide de la commercialisation du café ~
0/
Réseau du café.
.... ' Fig. 13 : l ,Production contrôlée de café naturel par'
c\~~re de spéculation
, /' t •
Production contrôlée annuelle par district
'"
Fig. 14
1 •
Fig. 15 :,'Plan des 'installations d'une maison
d'expor-,
.
~ 1 tation_(Les Cayes) '; 9-,10 38-39 103-104 hors texte -146-147 '1' 149-150 156-i57 ",", l\ 160-161 183-184 v ,'184-185 187-188 187-188 2lb-211 219-220 246-247 /Maisons d'exportatio~ de café de port-au-Princ~247-248
Maisons d'exportation de café du b~rd-de-mer
port-au-princien ~
/ 247-248
,/ Fig. 18 :,
pos~ibili*s
o'ffertes au producteur pour-commercialiser le café 302-303 r , Il \ î 1 i
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.
.
Pilate 363-364Fig. 20
.
.
Transport du café par c~otage 409-410Fig. 21 Hinterlands vers 1950 415-416 ,~
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XIX
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
---~---,; /Toutes les photographies sont de l'auteur à l'exception de la
â ) photogtiaph-ie I-B, qui est de Bob MAGUIRE) •
''''"' r. ., planche l Planche II planche III Planche IV
-=-=-=-=-\
A. Café sur le marché de Cavaillon (café pour
l'
la consommation locale)
B. Torréfaction paysanne du café. Le Borgne
(photo Bop MAGUlRE)
·
... .
A. Séchage du café parche sur un glacis d'une usine de Baptiste
B. Un usinier à Baptiste
-/ A. Transport du café sur le toit d'un camion, de Grande-Riviêre-du-No~d au Cap-HàItien B. Voilier au port de Petit-Goâve
:.
."
... .
A. Séchage du café coques sur le glacis d'un
spéculateur de Baptis~~(
B. Triage du café à Petit~Goave
98-99
153-154
•
163-164
, 16,5-166
Planche V A. Trieuses au repos, aux GonaIves
B~ Classificateur {Monitor} à Petit-Goâve
· ...
167-1681)-(
, Planche VI A. Ensachage d'un lot de café 1:. 5X, àPort-au-Prince
B. Sacs de café arri.vant à la douane de
1 , 1 rt-au-Prince
·
...
173-174 ~ 1 ....\,
~-~ ---...--- -- .~.- ~-),f
xx
A. Une an€~~nne balance à fléau (a~ec ses
, , ' ' 1
poids) chez un ~péculateur de Jacrnel
B. La sEéculation à Marfranc
·
...
,205-206~
1
r
Planche VIII , A..,
Un sEéculateur de BaptisteB. Un exportateur de Jacrnel qui achète éga-lement du café de l'habitant
, • .t. 224-225
r-, Planche IX A. La maison " La maison ,.
·
...
246-247.
'/."
Planche X A. La BANQUE ROYALE DU CANADA' àPort-au-1
Prince
i
t
1
B. La BANQUE NATIQNALE, DE PARIS à
Port-au-Prince 320-321 1
· ...
i1
1 _.1 ;•
1 1Planche XI A . Responsables de la COOPE~TIVE AGRICOLE
• 1
i ET CAFEIERE DE RAVINE NORMANDE
!
t B. Père Oblat nord-américain devant les
ins-,
l
tallations de préparation du café du ji f LACRID à Chardonnières ~ ,
1
,.,
JjI.,;.
·
...
371-372 \.
'!; ,Planche XII A. Le port et la baie de Jaèmel. A~ d~uxième
plan les installations de la maison MADSEN
.
et la douane
Bi- Une rue de Jacmel
1 413-414 i
·
...
1 j 1(
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Planche XIII A. Le port de Jérémie. Vue aérienneB. Rue principale de Jérêmie !
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• 1 / 2*
,~_E~2j;!_2~_~~~h~~~h~Abordant en 197J-1973 l'étude de 'la géographie économique et
sociale d'Halti, nous avons recherché un champ d'investigation
~ qui puisse apporter des élêmen~s nouveaux
a
l'e~plic~t1on de ce\ "
pays, le plus pauvre de l'hêmisph~re occidental. Les comptes
rendus sensationnalistes de la misère, les reportages sur le "mystérieux" vaudou et même les descriptions de la cruauté du
régime en place nous sembiaient des approch
s
trop limitées .du"problème haïtien".
Il nous est apparu assez vite que l'écon mte haltienne était
très liée à celle des métropoles -et-ceci d puis les origines ,
.
de la colonie de Saint-Domingue-. Même après l'indépendance, la _
première des Amériques latines (1804), les l~èns n'ont pas été
coupés avec le marché mondial. Haiti a continu . à exporter du
sucre (en moins grande quantité qu'à l'époque eSClaVa!istel, du
. l
"-café, des bois et beaucoup d'autres denrées. Cette pr miêre
dé-couverte était contraire -notons-le-
a
certaines théories sur l';
"autosubsistance,," encore trop répandues. En
,
1975, nous publiions1
à La Documentation Française une \~ynthèse sur l'économie
haltien-ne qui tentait de fatre le point (~IRAULT, C. 1975).
Dans une deuxième étape de l'élaboDation du projet de recher~
~
che, nous avons été amené à reconnaltre que "la commercialisation
~es denrées qui constituent l'essentiel des exportations, celle
du café en particulier, est très mal connue" (LAC~MBE, R.-1977,
• ' <JI \
66). En effet, nous avons ~onstatê qu'il n'existait aucune étude
de fond sur le commerce du café, à l'exception de
quelques;rap-ports techniques et confiaentiels. Le présent ouvrage vise donc
1 combler cette lacune.
On pouvait d "ailleurs
/
de thème n'lavait pas , ~té
se poser la question de savoir pourquoi ,
abordé. A cause de sa complexité sans doute, mais' aussi -c'est l'hypothèse'que nous avons: émise:- parce que les systèmes de commercialisation, et particulilèrement celui
des denrées, touchaient à un point très sensible des relations
sociales et spatiales ~n Hatti. En collaboration avec Jerry LA GRA,
nous avons écrit une étude qui présentait les principales c~rac
têrlstiques des systèmes de commercialisation, surtout du point
de vue structurel (GIRAULT, C. et LA GRA, J. 1977,). ,C'était un
0-p
point de départ essentie'l a notre avis.
..
,\
& 1-, -.,
,
(
- 3
,
d . ,
Ici le thème du commerce du câfé-ne sera pas traité d~ façon
,
m~ographique, mais sera saisi., dans toute sa richesse' à' la lu-mière des rtlations de dépendance qui existènt entre les
forma-~ li , •
tions socdales, entre les groupes sociaux et entre les mir~ux
géographiques. En cela consiste, croyons-nous, l'origihalité de cette étudè qui présente une thèse "(au sens fort du terme), que
,~
nous allons étayer en onze chapitres et une _.conclusion. ~
/
Nous avons pu réurtir une documentation pratiquement'complète ~
sur le problème: dû café- dans l'H'alti contemporaine. La recherche
.... \\0 des sources écrites haltiEmnes pos~Udes problème~ considérables
en raison de la dispersion du matériel. Cependant, la
consulta-t~on de plusieùrs bibliothèques canadiennes, haltiennes etc
fran-ç~ises nous a permis d'établir une documentation dè base,· do cu-.
,
mentation qui a été enrichie par l'apport de nombreux doc~ents
rares ou difficiles d'accès' (rapports, statistiques,' ••• ) qui
nous ont été prêtés ou donnés par plusieurs personnes citées~ans
les remerciements (1). La bibliograp~ie incluse à la fin de cet
ouvrage représente en quel~ue sorte le bilan de ce~te doc~enta
tion. Les citations et les réf~re~ces dans'le texte renvoient à
cette bibliographie c~~ssée de maniè,~e alphabétique. Il est à
no-1
ter toutefois que c~rtains documents 'importants auxquels il n'est
pas fait
référence~.irecetement
dans 'le texte ont été inc,lus danscette bibliographie. '."
Des sourc~s écrites~assez nombr:euses ont donc servi no~r~l.Fe
cherche'. Nous voulon~ ici rassembler brièvement les app~rts' .) ces
.. " ~ f/
travaux en montrant l'intérêt qu'ils ont ~u pour nous. Avec 'e
Paysan haltien de Paul MORAL (MORAL, P. 1961) nQus disposons d'
une sorte de mQdèle d'étude géographique. Ce livr~ est sans doute
(1) A titre
d'éc~ange,
et,pourleur'~t~~f~ster'h~~e
gratitude,1 4 nous no~s sommes efforcé de mettre à la disposition de ces
1\
personnes des documents que nous détenions et qui pouvaient1 ! leur être utiles dans leurs ,propres travaùx.
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le meilleur ouvrage de science sociale sur HaIti et sa~réimp.res
~ion en HaIti a récemment été saluée commé un évènement. Les
au-tres travaux de Paul MORAL sur HaIti c stituent égaiement des
morceaux lumineux" (en particul~~~ , conom e haItie 'ne, MORAL, P.
1959). Nul besoin de
di~e
.
quec~
études nous ont.
four~i
desre-'
pères extrêmement précieux. Paul MORAL est un guide irremplaçable
\
dans l'ét~ de la plupart des thèmes contemporains d'Ha~ti. puis-'
que le présent travail traite du café, il est bon de signaler ùn article de MORAL sur l'histoire de la culture du café en HaIt!
'(MORAL, P. 19'55;>". Le' Professeuz: Paul MORAL a bien voulu, nous
~n- ~
courager
a
écrire cet ouvrage sur le commerce du café et nous lui.en sommes reconnaissa~:s' ~ \/
Le thème du café en~rti a donné lieu
a
des rapportstechni-. ques dont nous ne retenons que les techni-.plus importantstechni-. En 1,,958 (?)"
~ 0
William GATES écrivit un rapport assez fouillé sur le commerce du café (rapport resté inédit) •. (GÀTES, W. 1958). Ce rapport que nous
avons pu consulte~ dans une très mauvaise photocopie a l'avantage
de présenter des faits et des thèses que nous serons amené à cri-·
tiquer. En 1973, l'Agence pour le Développement International des
,
Etats-Unis a préparé un dossier préliminaire t/l'octroi d'un p~êt
de 6 millions dé dollars·aux "petits planteurs de café d'HaIti"
(AGENCY FOR INTERNATIONAL DEVELOPMENT, 1973). Il s'agit surtout d'
u~ compilation dont lesopièces ne sont pas nécessairement cohé- Q
:i'
rentes les unes avec les autres. Une des conditions de l'octroi du
prêt par
l'Age~ce
pour,le Développement International desEtats~
Unis était la réalisation 'd'une étude portant sur' la po~~tique ~
l'Etat en matière de commerce du café. Cette étude a été confiée à
une entreprise privée de consultants nord-américains, JWK
INTERNA-TIONAL C0RPORATION, qui remit, un rapport assez solide, critiquant
la politique traditionnelle de l'Etat et envisageant un certa1n
.
...
~
nombre de stratégies pQssibles pour la réforme du système de
com-mercialIsation
(JWK
INTERNATIONAL CORPORATION, 1976). A ce jourI! '
aucune initiative nia été prise par_ . ...l'Etat pour mettre en applica-.'
tion une ~elconque re~ommand,tion ~es consultants.
Dans'un autre ordre d'idées nous voulons mettre en semble de contributions de nature surtout sociologique
'"
avant un
en-~t politique,
~
.~
.
;;C' , / -,\
\
, , 1 ,1.,
,
.
, 0, t \ -;- , 1 ~ ! i'...
~- s -
\ \ l'·présentées pa~ des Hal tiens qui vfsent surtout â interpréter la r$alité sociale de leur pays pour agir éven~~ellement sur elle . . Ces études manquent la plupart du temps de bases empiriques"
sé-rieuses -il est vrai que leurs auteurs, contraints à l'exil pour la plupart, ne pouvaient enquêter dans le pays~. Cependant, ces ,travaux ont l'avantage de présenter des apports théoriques
orga-;
.
nisés qui permettent au chercheurod'être guidé dans une analyse
"
,-~ l '-P ~
sOciale complexe. Quitte pç:>ur, l.ui à réfuter les interprétations ou à contester le guideJ Citons en particulier L'économie
haï-tienne et sa voie de développement de Gérard~PIERRE-CHARLES
(PIER-r ~ ~~
RE-CHARLES, G. 1967), lé li~ret de G. BRISSON sur les relations
.
"agraires (BRISSON, G. 1968): le dossier du COMITE HAITIEN D'AC-TION PATRIOTIQUE (COMITE HAITIEN D'ACTI@N PATRIOTIQUE, 1912), l'ouvrage d~ Jean LUC sur le~structures économiques d'Haïti (LUC, J.' 1976). 'Le manuel de géographie de G. ANGLADE à l'usage des
~classes, quoique d'une nature différente( pourrait peut-être être
-<
rangé sous cette même rjlbrique, à cause de sa 'volont~de relier-l'explidation cie l'espace haltien à 'la catégorie "sous-dêveloppe-ment't ~ANGLADE, G. 1974) ~ Ces ouvrages, malheureusement, pêchsnt par schématisme le plus souvent et souffrent d'erreurs que des en~
quêtes ~ur place révèlent vite. Ils sont en cela à l'image de la 'science sociale haltienne encore balbutiante et empêtrée dans la
<li
,censure et les influences e extérieur~s (2).
C'est, ailleurs que nous avons trouvé les appQrts les plus
au-thenti~es sur le monde du café
IL chez les écrivains" qui, en l' absence d'une véritable science sociale, ont eu pour mission, ou se sont donné pour mi&sion, d'exprimer le véèu haltien. Soulignons d'abord la remarquable réussite
~sthétiq~e
de~~te
littérature haltienne, malheureusement méconnue parmi les frarlcophones. Cer- . tains des ouvrages que nous citons il la" suite sont d véritables chefs-d'oeuvre qui ont leur place il côté de~ plus beaux succès de\
I~la littérature en langue française. En effet la littératu e
haI-~ \ ,
t~en~e est ess;ntiellemert produite en ~françaf\~ -les tentatives ... '
d~êcriture en créole sonülrécentes et encore peu nombreuses-. Mais
---_._-(2) Sur les études haltiennes, voir GI~ULT,
'.
\
\ .\ C.;{ \1974. ,"\
. /\
\; '1 / ' , / , ~ ,
-.
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,r 1.
--
~"---' -"",,. -- .---"---1-
.-0 - - • • \ ' • 1\ _ - - - -
- " , '---
.
.... 6- / / / L'ce qùi la rend pré,cieuse, c' e t son adaptation aux réalités
'2ré-oIes, y compris dans l'express'on riche, imagée, poétique commed • ' \
l'est la langue créol~. Le chetcheur possè~ donc lA un cQrpus important de descriptions préc'ses de situations vécues, d'ambian-ces qui peuvent être aisément c nfrontées à la rêalit~ d~couverte
par l'enquête. Les citations pr cées en exergue portent témoignage'
. 1 •
Cie notre d~tte à l'égard d' oeuv s qu,' il fU~SSi :rès agrêable
~e découvr~r.
Retenons un roman umoristique de Justin LHERISON qui décrit la vie haItienne au début, du siècle (LHERISON, J. 1906). Le "J .. f"" roman de Jacques ROUMAIN, Gouvern"urs de la Rosée, même· s ' i l se
dê-;'~ 1>
. • 'roule dans la plaine du Cul-de-Sa , où il n' y a pas de café, ne peut
1 1J' , ,
pas être omis (ROUMAIN, J. 1946). ~colte de Félix "MORRISSEAU-LEROY est un admirable roman dont l'actidn ~e passe A Jacmel\ Port-au- _
princ":_~t
dans laz~
deSaltr~;~r (~RRISSEAU-LEROY'
F.~946).
Enfin de l'oeuvre magnifique de Jacqué~-S ephen ALEXIS, nous extrayons Le arbres mus' iens, particulièreme t précieux par ses descriptions---
"de a paysànnerie de là région de Fo ds-Parisien
...
(ALEXI~1957) . *L'ees enquêtes de terrain ont été ré lisêes de la façon suivante
.
'\ '
la
m
ssion de ~973 a été consacrée A unb approche' du terrain et àla
d'~filli:ti.on...fe
la s"tratégie ,d' enquête.~A ,post1~io:r:i,'
ce premierséjou , quoique ayant~onné des résultat immédiats nécessairement
, 1 • 1 'u
limit s, nous ~ paru décisif quant A 1'0 ientation de l'entreprise. tiel de 'l'enquête sur le
ter~ain a\~té
réalisé'pendant~s
ois de la mission de 1974. Que le lecteur nous permette ici de don erq~elqués
indications sur notres~ratégie d'investi9ation~
L'appré ension d'un systèm~ de cornrnercialis~tion ~plique la com-préhenso~
des éléments structurels dusyst~me (ag~nts
économiques, -moyens d tranSport, réglementation g~uverne~ntale ••• ), mais il faut bie voir que ces éléments structurels ~pnt lié~ A des locali-satiçns ans l'espace bien précises (habitati6ns paysannes 1 ~ieux,
d'échange d~ t;!nsformation, ports d'expêditÙ>n •• '.). C'est U où notre fo ation de géographe nous a aidé considérablement et nous croyons nous a évité bie; des tatonnemehts.' Une analyse
l'"
"
, ~, 1 , 1 1 1 ~ " , i " 1 _ 1
ii
il
, '1 , " 1 1 1(
' ' " , , \ \ - _ . . . . - - ... , .... - • -. . . ~ ~ - -~ • - - - ' . - .< ~ - , -~ • '-"j
- 7 - )rapide du systême spatial de commercialisation de la denrée nous a montré que la ch~îne de commercialisation interne (sur le concept de chaine de commercialisation, voir chapitre 1) s'étendait des zo-nes de production'jusqu'aux ports d'expédition. La stratégie spatia-le de recherche COrrecte
consistai~onc
à.suivre cettechaî~e
en privilégiant les maillons importants. A cet égard il ,y avait deux possibilités, soit une méthode "descendante"! soit une méthode "re-montante": La première consiste à aller du producteur vers le com-merçant exportateur, c'est-A-d~re spatialement des campagnes'pro-l. - ,
ductrices vers les villes exportatrices ; la deuxième est exactement l'inverse: efle consiste à aller de l'exportateur vers le produc-
..
'
teur, des villes - ports vers les campagnes. C'est cette dêuxi'ème méthoar qui a été choisie pour des raisons pratiques d'~d pa~ce
que nous avons débuté notre travail à Por~-au-Prince et q6~ là se situent les grandes maisons d'exportation, et ~ussi parce que notre intention était bien de menre l '·a-c~ent sur le réseau de
commercia-l
lisation dans ses différents' éléments et de ne cçmsidérer 'au ~n-/
traire l'aspect productiôn"que d'une 'façon subsidiaire. Commencer l'étude par les producteurs à la campagne aurait présenté le risque d'insister une fois ~ncore sur les conditions de production et de
,
négli~~r- la èommercialisation, à l'image de~aucoup d'études ge
géographie r~rale.
.. Trois niveaux géographiques d'investigation furent défi~is : les villes cOtières oa se ~éalisent les exportations; les bourgs
~ ' J o . '
~'--ruraux, domai"n. de la spéculation et enfin les campagnes
produc-.
".\
trices. Toutes les villes exportatrices ou anciennement exporta-, trices ont été visitées. La liste de ces villes est pratiquement
,
la même que celle des chefs lieux de district de l'IHPCADE (3) (Institut HaItien de Promotion du Café et' des Denrées d'exporta-tion) qui, en tant,qu'organisme'pfficiel responsaD~e du café, nous
"
fournissait des points de repère administratifs et stat~stiques et
•
nous apportait son aide. Cette liste des villes oœ l'IHPCADE'a ses
, , ~
bureaux rêqionaux est la suivante : Le Cap-Haltien, Port-de-Paix,
" 1
Les Go~aIves, Saint-Marc, La Croix-des-Bouquets, Port-au-Prince,
P~tit-Go!ve, Jérémie, Les Cayes et Jacmel (4t. Seule La
troix-des-(3) ~oir liste des sigles utilisés à l~annexe M
(4) Voir la délimitation des districts de l'IHPCADE à l'annexe A •.
,
1 ~, ,1 " 1 i" " 1 ( ,
1
, ,). - 8 - .. \Bouquets n'est pas un port et la ~tion d'un bureau régiona~
dans cette vi~le 'provient d' une divis~ administrative du
dis-l ,
trict de port-au'-prince. Dans ce,! vi~~es, nous avons administré
aux exportat~urs ou à leurs représentants un questionnaire dont
~e taux de réponse a été de 60 % (9ues tionnaire à l'annexe I). Pour
è
les bourgs, i~ n'était possible de réaliser qu'un sondage, car il
l '
Y a en HaIti u~e centaine de bourgs où la spéculation est prati~
q~e. La t'éparti ti'on géographique des bourgs échantillonn'és a été
faite
e~onction
de l'importance de chacun des districts. On peutpense~que l'éc~antillon est représentatif puisqu'il contient une quinzaine de bourgs ré'l?artis dans sept districts, lIes chefs-lieux
des trois districts où aueun bourg rural n'a été visité -Les Go-
.
.
t "
nalves, Saint-Marc et Petit-Goâve ont fait tout de même l'objet
d'une enquête du point de vue de la spéculation ~ , (~). La liste des
bourgs est la suivante
~
*
Q!~~!!S~_g~_g~E_~~!~!~~ - Milot "-."-., - Pilate Plaine-du-Nord. *
Q!~~~!~~_~~_~2~~:~~:~~!~ - Saint-Louis-du-Nord*
Q!~~~!~~_ç~e!~:g~~:~Q~g~~~~
- Baptiste Croix-de-Fer Mirebalais..
..
*
Q!~~~!~~_g~_~2~~:~~:~~!ns~ - Renseoff - Pétionville*
District de Petit-Goâve ----~---'C' - COtes-de-Fer*
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Q!!~!!~~-~~!_ç!~~~ Les 'Anglais Cavaillon Chardonniêres_
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• J(,) Les termes créoles relatifs au commerce du café sont traduits
et expliaués dans un Glossaire (Annex~ L).
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t!!.1:.~ts.t_<!~_.:[ëts.I'Il~t - Cayes-Jacmel Marigot 9 -- .-... _.,.. ... . - ... ~ .. , __ ", .. ro·~_.-.. _,... ____ ... ,Il n'a pas été possible pour dive~ses raisons, dont la méfiance
des spéculateurs, d'administter à ces derniers un questionnaire qui
avait été préparé. Nous avons alors réalisé des entrevues semi-di-rigées accompagnées d'uqe visite des installations de spéculation.
~ .
Les entrevues êtaient préparées en coordination~vec un
fonctionnai-re de l'IHPCADE
~~out
comme celles des exportateurs). Nous avonsréalisé des entrevues avec un échantfllon de spéculateur~
représen-tant de 20 à '50 % des !péqulateufs 'de la place, selon le cas. Nous
nous sommes arrangé pour que dans l'échantillon soient représentées ,les catêgories "gros", "moyen" et "petit" "spéculateur" dans cha-'" que bourg. De plus nous avons visité' une douzaine d'usines de café, lavé réparties dans les districts du Cap-HaItien, de la Croix-des-Bouquets, de Port-au-Prince et de Jacmel.
L'enquête auprès_~ habitants producteurs a été réalisée à l'
occasion de~ visites dans leS bourgs ruraux. Le contact a été
,réa-lisé soit chez le spéculateur au moment de la vente du café, soit
à l'usine, soit su~ le marché, soit encore en.~es circonstances
diverses telles que la visite de pépinières, de coopératives ..• L'enquête a pris ici la forme d'entrevues non dirigées réalisées 'en
français ou en c;éo1e selon le
ca~.
Il~.J pa!3~~été
possible ici denous assurer que les habitants entrevus constituent un échantillon
repré~entatif ~es différentes couches sociales de ,la paysannerie
caféiêre. ~ais lâ"mu1tiplicité de ces entr~vues ,'nous fait penser
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qu'il s'~git d'une approxtmatio~ raisonnable. On sait
que-l'enquê-te au niveau des producque-l'enquê-teurs présenque-l'enquê-te en HaIti des difficultés
con-sidérables, en particulier en raison de l'absence de cad~stre. On
trouv,ra dans un rapport d'une commission de consultants
nord-amé-~ ricains sur le café en HaIti les résultats d'une enquête sur les
producteurs de café, résultats dont la qualité, aux dires mêmes, des auteurs, -en dépit des mayens assez importants dont ils
dispo-saient- ne doit pas être surestimée. Cette enquête peut êtr&consi-, '
dêrée comme complémèntaire de nos prop~~.-données (JWK INTERNATIONAL
CORPORATION, 1976, apendix A). '
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1
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FIG.1
PLACES COMMERCIALES ETUDIEES PAR L' AUTEUR
(1974 • 1978 ) o CAP HAITIEN • Mllot o , 1 15 30 Frontière Limite de distflct de /'IHPCADE
Ville, siège d'un
bu,au,
régional de /' IHPCADE Boprg caféier 45 60 75 1 1 Km..
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Saint· Louis du Nord.
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-'.'''-'.- --- -J.-'"-- --.-... --- .. -... - . . ..-.../ Il ,. 10-Les missions de 1975 et de 1976-1977 de durée moins longQe ont
été consacr~es à compléter nos· données sur certains points. C'est
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ainsi qu'en 1975 ont été particulièrement étudiés les mouvements
coopératifs de Pilate et de Chardonnières - les flAnglais, et que nous
avons visité en 1976 une zone caféière importante (Baptiste-Croix7
•
?e-Fer)". que nous n'avions pas encore pu touche.r. Dans le détail, pes stratégies d'enquête adéquates ont pu être adoptées. Il n'est pas possible ici, faute de place, d'en rendre compte. Mentiônnons
"-par exemple la mobilité la plus grande possible de l'enquêteur qui
a tenté de contacter les exportateu~s, les spéculateurs et les a-,
gents administratifs, avant que ceux-ci ne puissent se concerter et
tenter d'unifier leu
7
s réponses. A cet êgard, le mauvais êtat des\ communications internes' en Hatti, communications de toute natur~
\ (routes", téléphone ••• ) a étê à la fois un dêfi et un facteur
fa-vorable à l'enquête.
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The external trappings of dependence,
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Sidney oMINTZ
Working papers in Hait~an
society and culture.
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APPROCHES DE LA THE~IEcPE LA DEPENDANCE
~/
*
Intêrêt du concept de dêpendance*
Définition de la dépendance*
La chaine de dépendance*
Quelques considérations êpistêmologiques*
Trouver un contenu au congept de dépendance~:f \ ,
*
La commercialisation des~produits agricoles comme lieu d'étude Pl'i vilégié*
L'apport spécifique de la méthode géographiquè*
Plan de l'étude.'