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La vision linguistique du monde : mythe et réalité de l'utilisation d'une notion humboldtienne au XXe siècle.

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La vision linguistique du monde : mythe et réalité de

l’utilisation d’une notion humboldtienne au XXe siècle.

Gerda Haßler

To cite this version:

Gerda Haßler. La vision linguistique du monde : mythe et réalité de l’utilisation d’une notion hum-boldtienne au XXe siècle.. Dossiers d’HEL, SHESL, 2014, Linguistiques d’intervention. Des usages socio-politiques des savoirs sur le langage et les langues, pp.10. �halshs-01115175�

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DOS SI ER S D’ HE L 201 4 SH ESL 1 LA VISION LINGUISTIQUE DU MONDE : MYTHE ET RÉALITÉ DE L’UTILISATION

D’UNE NOTION HUMBOLDTIENNE AU XXe SIÈCLE

Gerda Haßler

Université de Potsdam

1.LES RELATIONS ENTRE LES LANGUES ET LES MANIERES DE PENSER DES PEUPLES : SUJET PHILOSOPHIQUE, POLITIQUE ET LINGUISTIQUE

Les représentants du relativisme linguistique du XXe siècle qui se réclament de l’histoire de leur théorie

mentionnent normalement Guillaume de Humboldt (1767-1835) comme initiateur de l’idée selon laquelle la manière particulière de penser d’un peuple dépendrait de sa langue. Le problème de la relation entre une langue et la pensée particulière du peuple qui la parle est présent au cours du XXe siècle, aussi bien dans les

théories linguistiques et la philosophie que dans la conscience épilinguistique des sujets parlants. En 1943, Albert Dauzat (1877-1955) reprend, dans son livre intitulé Le génie de la langue française et couronné par l’Académie Française, la perspective d’une curiosité spéculative, pour interroger les devoirs des locuteurs. Il résume son propos en définissant la langue comme « une de ces traditions essentielles, un des éléments primordiaux de la patrie » (Saint-Gérand 2000, p. 51). L’image qu’il donne du français fait référence à des concepts traditionnels qui n’ont pas besoin de preuve ni de comparaison avec une autre langue : le français serait une langue qui ne s’affirme par aucun caractère extrême, il serait analytique, ce qui le porte à l’abstraction. Mais surtout, pour peu qu’on sache le manier, le français serait clair.

Il est vrai qu’un tel discours aurait pu être tenu deux siècles auparavant, mais Dauzat répond au besoin de faire jouer encore une fois à la langue – en situation historique et politique dramatique – son rôle bienfaisant de catalyseur social (Saint-Gérand 2000, p. 52). Les caractéristiques qu’on reconnaît à une langue tiennent à son histoire ou à sa structure. La langue contribue à confier à une communauté donnée une responsabilité historique déterminée. Le génie de la langue est donc « l’opérateur logique qui permet simultanément le repli sur le particulier et l'ouverture sur une mission universelle » (Crépon 2000, p. 7). Le génie des langues n’est pas seulement regardé comme un ensemble de qualités, mais aussi comme le principe d’une dynamique qui permettait aux différentes communautés de participer aux progrès de la raison ou au devenir de l’esprit.

La question de savoir comment la langue et la pensée sont solidaires s’est posée, d’une autre manière, dans la tradition humboldtienne. Les néohumboldtiens qui ont eu une influence remarquable dans l’enseignement de la langue maternelle en Allemagne dans les années cinquante n’ont pas été les seuls à mettre en valeur ce problème. Émile Benveniste constatera au milieu du siècle que « la forme linguistique est […] non seulement la condition de transmissibilité, mais d'abord la condition de réalisation de la pensée » (1958, p. 64).

2. UNE PHILOLOGIE « IDEALISTE » : LA CULTURE FRANÇAISE DANS LE MIROIR DE LA LANGUE

La théorie de Humboldt s’avère, cependant, difficilement maniable dans la recherche linguistique. Malgré une similitude évidente dans certaines positions, comme par exemple les concepts d’« articulation » et de « valeur », le renouvellement de la linguistique sur une base saussurienne, au début du XXe siècle, se

passe des idées de Humboldt. Il n’y a que quelques philologues « idéalistes » qui poursuivent ce type de recherche. Le commencement du paradigme culturel et holistique en linguistique se produit dans l’étude des langues romanes ou la Kulturkunde, la science des cultures, qui garantit plus de pertinence que les études philologiques (Knobloch 2005, p. 66). Ainsi, Karl Vossler (1872-1949) constate un parallélisme entre la langue et la culture et les considère comme résultats de la création humaine. Le mécontentement quant à la description des langues selon le paradigme positiviste des néogrammairiens se met nettement en place. Dans l’histoire de la linguistique, Vossler se comprend comme adversaire du positivisme de la linguistique historico-comparative. Ce n’est plus le système grammatical de la langue qu’il veut exposer dans ses cours magistraux, mais son histoire culturelle et psychologique. Il reconnaît la base qu’il a trouvée dans l’Histoire de la langue française de Ferdinand Brunot (1860-1938), ainsi que dans la grammaire historique de Wilhelm Meyer-Lübke (1861-1936), mais son but est de troubler les cercles linguistiques, trop contents de leurs méthodes établies (Vossler 1913, p. VIII).

L’idée d’exposer le développement de la langue française en relation avec l’histoire culturelle entraîne une description détaillée de l’histoire extérieure de la langue. Mais Vossler propose aussi des conclusions sur une certaine forme ou structure linguistique qui renvoient à une façon de penser, ou – pour employer le terme ancien – au génie de la langue. Les forces qui sont à l’œuvre dans l’histoire extérieure de la langue, doivent être reconnaissables à leurs effets, dans l’histoire intérieure.

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Les premiers chapitres sur l’histoire de l’ancien français se révèlent plutôt comme une interprétation de textes. Ainsi, la Chanson de Roland est caractérisée comme l’expression de la liaison typiquement française entre les idées naturelles et les sentiments chrétiens (Vossler 1913, p. 54). Au caractère abstrait et impérialiste du christianisme des croisades, Vossler oppose un nationalisme sensitif, tendre et intime qui serait présent, de la même manière, dans la Chanson de Roland. Cette image est absolument contraire à la mentalité moderne : l’amour de la patrie et le sentiment national qui, à l’époque moderne, s’extériorisent dans et par les actions des hommes, restent enfermés dans la poitrine des personnages de la Chanson de

Roland, tandis que la religion et le christianisme, attributs totalement individuels dans l’anthropologie

moderne, sont les motifs extérieurement visibles des actions des hommes du Moyen Âge. Cette façon d’enseigner l’histoire de la langue du voisin correspond sans doute beaucoup mieux aux exigences idéologiques d’un cours universitaire juste avant la Première Guerre mondiale qu’à l’explication des lois phonétiques ou morphologiques.

Cette façon d’écrire l’histoire de la langue, assez peu utilisée dans la linguistique de l’époque, qui reste historico-comparative, est bienvenue dans un courant de la didactique du français comme langue étrangère en Allemagne. La Kulturkunde se rend bien compte de l’inutilité de la lecture philologique des textes anciens si l’on veut améliorer l’enseignement de la langue dans les lycées. L’interprétation esquissée par Vossler, qui consiste à déduire d’un paragraphe de la Chanson de Roland un esprit français permanent et traversant les siècles, n’est certainement pas moins contestable, surtout si l’on pense à l’effet multiplicateur qu’elle peut avoir.

Les changements qui se produisent jusqu’au Français Moyen sont interprétés en termes de mentalité et de génie de la pensée. En utilisant une image très simple, on explique que ce qui s’est produit dans la société des hommes trouve son équivalent dans les formes des mots (Vossler 1913, p. 166).

C’est donc le mercantilisme de l’époque qui est responsable, selon Vossler, des changements morphologiques qui mènent à une plus grande analogie et à une simplification de la flexion. L’approche « idéaliste » de la langue proclamée par Vossler, dans le sens de l’étude des idées derrières les formes, s’avère déterminante dans ce cas. L’exemple le plus connu est l’explication de l’article partitif : son utilisation se généralise en Français Moyen parce que l’esprit du marchand et du politicien sont devenus communs. C’est un réalisme pratique, rationnel et calculateur qui permet d’utiliser le génitif partitif en relation avec des idées abstraites et concrètes et, dans chaque position syntaxique, le nominatif du sujet ci-inclus :

Sogar der Subjektsnominativ kann nunmehr, sei es mit bestimmtem, sei es mit unbestimmtem Teilungsartikel auftreten:

D’abbez, moynes, prieurs, prieuses

Ont fines touailles et nappes,

Des evesques ont riches chapes. (Miroir de mar. 5100)

So etwas ist nur in einer Sprache möglich, die sich gewöhnt hat, die Dinge mit dem Auge eines Kaufmanns oder Politikers zu betrachten, für den alle Qualitäten kommensurabel und vertauschbar sind. Es ist ein praktischer, rechnerischer, verstandesmäßiger Realismus, der den partitiven Genitiv auf konkrete wie abstrakte, bestimmte wie unbestimmte Vorstellungen ausgedehnt hat. (Vossler 1913, p. 191)

La même mentalité mercantiliste serait la cause du remplacement d’une relation entre des personnes par une relation entre des choses, marquée par quoy, dans les exemples « Je suis celui de quoy parle le

prophète (Lég. de S. Anth.) Des merveilles de quoy on puet parler (Deschamps) » (Vossler 1913, p. 192).

Le vocabulaire et son changement, domaine privilégié de la discussion des relations entre le langage et la pensée, donnent lieu à plusieurs observations de Vossler. Il constate, pour l’Ancien Français, une tendance symbolique, rendant le sens des mots plus subjectif et susceptible d’intérioriser les dénominations de la réalité extérieure. En Français Moyen, au contraire, la tendance vers l’objectif devient dominante. Ce n’est pas une réaction au développement antérieur mais une simple continuation accélérée du même processus. On donne de plus en plus d’objectivité aux mots, en ne les appliquant pas seulement à la perception intérieure de la chose désignée mais aussi à des choses qui peuvent y être rattachées par un effort de l’esprit. Ainsi, par exemple, au début du Roman de la Rose, le mot songe qui désigne originairement l’état passif de rêver, s’utilise dans des locutions nouvelles comme songier un songe, veoir

un songe. De cette manière, ce mot se généralise de plus en plus et arrive à désigner une sorte d’être vivant

et actif : si com les songes recontoit (Vossler 1913, p. 199).

Le développement du vocabulaire au XVIIe siècle se trouve mis en relation avec la conscience socio-psychologique de la société. On ne regarde plus la société du point de vue de l’homme isolé, l’individu n’est plus un « monstre incompréhensible » mais un être moyen et accessible. Une société qui réfléchit sur elle-même est obligée de développer une terminologie socio-psychologique, un travail qui se reflète dans les discussions sur des mots comme le galant, la précieuse, le bel esprit, l’honnête homme, le libertin, l’esprit fort. À la fin d’un chemin long et pénible, la langue française serait arrivée à une sorte d’idéal que peut atteindre une langue humaine sans s’arrêter, cependant, à ce point culminant de l’âge classique.

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La Kulturkunde peut être transformée en des « recherches sur l’ennemi » (Feindforschung) et elle donne même la possibilité d’être intégrée dans une transformation sémantique européenne après 1945 (Knobloch 2005, p. 68).

3. LES FORCES DE LA LANGUE ET LA MENTALITE

En parlant des forces qui déterminent la vie de la langue (im Leben ihrer Muttersprache wirksame

Formkräfte, Vossler (1913, 61) rappelle la tradition humboldtienne, qui n’a pas joué un grand rôle dans la

pensée linguistique en Allemagne au XIXe siècle. En effet, les bases positivistes de la linguistique

historico-comparative sont contestées au XXe siècle et le recours au romantisme nationaliste correspond à l’esprit du

temps (Knobloch 2005, p. 3-17). Le mythe de la totalité opposé à la particularité des sciences positivistes contribue au succès de la doctrine des néohumboldtiens (Knobloch 2005, p. 10).1 L’avènement du nazisme

en 1933 améliore la position de linguistes tels que Fritz Stroh (1898-1969), Friedrich Maurer (1898-1984), Leo Weisgerber (1899-1985), Gunther Ipsen (1899-1984), Walter Porzig (1895-1961) et Georg Schmidt-Rohr (1890-1945) qui se vivent comme des novateurs nationalistes de la discipline et qui forgent des formules telles que « la langue et la race », « la langue comme base culturelle de la nation », « la communauté linguistique » pour les « racialement appropriés ». Je ne peux pas répéter ici les résultats de l’analyse profonde des relations entre les linguistes et le pouvoir, réalisée par Clemens Knobloch (2005).

Le concept d’une vision linguistique du monde2 est développé dans la théorie des néohumboldtiens

qui affirment que l’individu s’approprie le monde à travers la langue (Pegatzky 1994). Des différences entre des langues influeraient considérablement sur les facultés cognitives des hommes et sur leur comportement. Cette interprétation se réclame de Humboldt, mais elle exclut la conception dynamique de celui-ci, selon laquelle la langue est un processus passager qui se trouve dans un cheminement continuel3.

L’idée humboldtienne de l’energeia se trouve exclue de ces théories qui aspirent à un renouvellement de la langue maternelle dans le sens d’une « grammaire à partir du contenu » (inhaltbezogene Grammatik)4. Ce

type de réflexion linguistique se prête aussi à une utilisation politique sous le national-socialisme. La théorie de Weisgerber, par exemple, déclarée comme antiraciste et anti-national-socialiste par l’auteur lui-même, est qualifiée de « mother-tongue fascism » par Christopher Hutton (1998).

La notion de communauté linguistique, dominante dans l’œuvre de Weisgerber5, n’est pas définie sur

la base du concept de race humaine et, même en 1934, il déclare toujours que la race et la langue ne se recouvrent pas et que ces deux notions appartiennent à des domaines tout à fait différents :

Einigkeit herrscht hierüber, daß Rasse und Sprache sich in geschichtlich faßbarer Zeit nicht decken. […] Alle diese Beobachtungen bestätigen die auch in der Rassenforschung nachdrücklich betonte Tatsache, daß die Begriffe Rasse und Sprache zwei ganz verschiedenen Bereichen angehören. (Weisgerber 1934, p. 171)

Mais Weisgerber n’a pas exempté la langue du fondement de la théorie raciste. Il laisse ouverte la question d’une relation du soi-disant « penchant mental des races » et de la forme intérieure des langues :

Sollte es nicht Zusammenhänge zwischen der geistigen Veranlagung der Rassen und der inneren Form der Sprachen geben? Diese beiden Stellen bedürfen zweifellos noch weiterer Klärung. (Weisgerber 1934, p. 171)

Bien que Weisgerber ait été classé comme non-compromis après 1945 – fait auquel contribue certainement sa dispute avec le chef de district de Rostock à l’occasion de la fermeture d’une école catholique – sa manière d’écrire favorise une interprétation et une utilisation nationalistes. À partir de 1940, il travaille dans le département de propagande du commandant militaire en Bretagne et constitue un programme de radio en breton qui doit soutenir le mouvement autonomiste breton (cf. Simon 1982, Lerchenmüller 2000).

La relation entre le relativisme linguistique et la doctrine national-socialiste est évidente dans les écrits de plusieurs auteurs, par exemple dans « notre langue maternelle comme arme et instrument de la pensée allemande » de Schmidt-Rohr. Avec l’étude des liens entre langue, mentalité et façon de voir le monde, ce courant raciste connaît une renaissance. Les néohumboldtiens parlent à nouveau des « forces » d’une langue et voient le domaine de leur exercice surtout dans la langue maternelle. En jouant sur la structure morphologique du mot Wirklichkeit (« réalité » < wirken « agir »), Weisgerber lui attribue une double signification : celle d’une réalité linguistique et celle d’une force en action (Weisgerber 1954, p. 8). Cette force active qui se trouve dans l’interaction entre une langue et la communauté linguistique qui la parle est déduite, par la suite, de l’idée humboldtienne des différentes voies de l’appropriation de la réalité, voies qui sont ouvertes par les différentes langues (Weisgerber 1954, p. 13).

1 Sur ce mythe cf. Bollenbeck & Knobloch 2001.

2 Sur la notion de « Weltansicht » chez Humboldt, cf. Liebrucks 1965.

3 « Die Sprache, in ihrem wirklichen Wesen aufgefasst, ist etwas beständig und in jedem Augenblick Vorübergehendes. »

(Humboldt 1963, p. 418)

4 Sur le rapport de Weisgerber à Humboldt, cf. Ivo 1994.

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Cependant, la conception de la langue comme une energeia, dominante dans la philosophie du langage de Humboldt, disparaît chez Weisgerber qui considère une langue comme une formation objective sociale (soziales Objektivgebilde, Weisgerber 1954, p. 9). Il décrit deux lois qui dominent la force de la langue qu’il substitue à l’energeia de Humboldt. Selon la première loi, l’humanité s’articule complètement en des communautés linguistiques opposées les unes aux autres dans leurs dimensions spatiales et historiques (Weisgerber 1954, p. 9-10). La seconde loi linguistique concerne l’assujettissement de l’individu à la langue. Dès sa naissance, et indépendamment d’un choix volontaire, son activité serait portée par sa langue maternelle6 pendant toute sa vie (Weisgerber 1954, p. 10).

Selon Weisgerber, la langue maternelle construit un monde intermédiaire entre la réalité extérieure et les capacités cognitives de l’homme. Ce monde intermédiaire serait constitué d’une texture des manières de voir suggérées par la langue et constituerait la première raison de l’existence du langage. Weisgerber introduit ce concept en se référant à Humboldt :

In ihrer Gesamtheit bilden sie [die sprachlichen Inhalte] das, was man mit einem Humboldtschen Ausdruck die ‚sprachliche Zwischenwelt‘ oder im richtig verstandenen Sinne das Weltbild der Sprache nennen kann. (Weisgerber 1954, p.12)

À partir de cela, Weisgerber définit la description de l’image du monde construit par la langue comme tâche primordiale de la linguistique. Ce monde intermédiaire déterminé linguistiquement serait accepté de façon incontestée et inconsciente par la communauté linguistique et devrait être élevé au plan de la conscience par des études linguistiques (Weisgerber 1954, p. 13. Cf. aussi Weisgerber 1951).

Cette loi de la communauté linguistique contredit Humboldt qui supposait bien une identité dialectique entre la langue et la pensée. Sur cette base, il admettait une évolution ultérieure d’une langue par le développement cognitif et pensait que les différentes langues pouvaient bien se compléter et favoriser les capacités intellectuelles des hommes.

Cette idée des approches et visions du monde dépendantes des langues mène à des interprétations nationalistes, comme celle de Schmidt-Rohr (1932, p.11) qui nie la base commune de la pensée humaine, affirmant que les langues ne sont pas seulement des instruments de la pensée, mais que leurs différences sont transmises avec le sang des pères. Cette idée se prête à l’utilisation par l’idéologie nationale-socialiste, malgré un certain enracinement dans la pensée humboldtienne.

Si l’on compare les ouvrages de Weisgerber publiés depuis 1945 avec ceux de ses premières années d’activité, on peut constater que la terminologie et les grandes lignes de l’argumentation ne changent pas. Déjà en 1929, il souligne la fatalité avec laquelle la pensée et les actions de l’homme dépendent de sa langue maternelle. La langue est pour lui une forme sociale de la connaissance (Weisgerber 1929, p. 71) ; les langues ne se distinguent pas seulement par leurs formes acoustiques mais aussi par les contenus qu’elles assimilent, ce qu’on pourrait voir dans les exemples des noms de couleurs ou de parenté, ou bien dans celui des langues qui n’ont des noms que pour les chiffres jusqu’à cinq (Weisgerber 1929, p. 73-88). De cette réflexion sur la nature du langage et sur l’histoire de la linguistique, Weisgerber déduit la tâche primordiale de la linguistique : l’étude du monde intermédiaire linguistique et des forces qui y agissent. Pour cela, il se réfère à Humboldt (Weisgerber 1929, p. 154).

Dans une perspective linguistique, l’idée humboldtienne s’est liée au structuralisme, tout en accentuant l’idée d’une articulation à partir de l’ensemble qui attribue une valeur à chaque élément. Cette liaison de l’idée humboldtienne d’une vision du monde influencée par les langues et du concept saussurien d’une valeur linguistique se voit nettement dans la théorie des champs sémantiques, élaborée par Trier (1931 et 1973).

La théorie des champs sémantiques est très importante pour les néohumboldtiens d’après-guerre. Ils n’étudient pas le mot isolé mais l’ensemble des moyens linguistiques qui servent à comprendre un certain champ de sens et qui se déterminent réciproquement. Ainsi, pour comprendre ce que signifie le mot allemand Vergehen « infraction » on doit regarder ses voisins (Versehen « bévue », Fehler « faute »,

Verbrechen « crime, méfait », Frevel « délit ») qui construisent un champ en relation avec la pensée

déterminée par la langue maternelle. Si un de ces mots manque, les voisins ne remplissent pas cette lacune et leur emploi devient fautif parce que leur valeur (Geltung) dépend essentiellement de l’ensemble (Weisgerber 1954, p. 22). On voit clairement, dans ces idées de Weisgerber, l’influence de Saussure et de l’emploi qu’il fait de la notion de valeur mais, une fois sa thèse d’habilitation soutenue7, Weisgerber ne s’y

réfère plus explicitement.

Dans sa description de la langue allemande, Weisgerber veut découvrir le changement dans la mentalité des sujets parlants. Ainsi, il décrit l’accusativation (Akkusativierung) des personnes et l’instrumentalisation (Instrumentalisierung) des choses (Weisgerber 1958). Autrefois, on aurait donné des informations aux gens, aujourd’hui on les informerait (jemandemdat Informationen geben > jemandenac

6 Pour la découverte de la langue maternelle dans la pensée européenne, cf. Weisgerber 1948.

7 Sprache als gesellschaftliche Erkenntnisform, 1925 (publié en 2008). Cf. Ehlers 2000. Sur l’influence de Saussure sur

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informieren). Cette transformation des constructions à l’accusatif serait souvent liée à une

instrumentalisation des choses (jemandemdat etwas liefern « fournir qc. à qn. » > jemandenac mit etwas

beliefern « approvisionner qn. en qc. »). Cette manière de dire confère aux personnes le rôle d’objets faciles à manipuler, elles sont répertoriées et cataloguées statiquement. Il ne s’agit donc pas d’une simple description grammaticale mais de procédures d’appropriation du monde différentes.

4. SCIENTIFICITE ET STEREOTYPE : LA PARTICULARITE DE LA SITUATION ALLEMANDE

Dans les années d’après-guerre, Weisgerber poursuit son idée de la détermination de la réalité d’une communauté linguistique, en affirmant que personne ne peut nier qu’il n’y a de solutions adéquates dans les recherches linguistiques que si l’on regarde la langue comme une force dans la vie humaine (Weisgerber 1954, p. 5). Cette idée d’une vision linguistique du monde se retrouve – avec ou sans implications idéologiques – chez plusieurs linguistes de la moitié du siècle.

Dans l’étude des langues romanes, ce qui avait commencé avec Vossler comme une approche « idéaliste » de description de la langue française en relation avec l’histoire et la culture n’est plus poursuivi après la Seconde Guerre mondiale. L’étude d’une langue en tant que vision du monde ayant été discréditée par des abus nationalistes qui avaient concerné presque exclusivement l’allemand, la majorité des chercheurs en linguistique romane se retranchent dans un positivisme qui reprend justement le genre de travail critiqué par Vossler. D’autres personnalités, comme Leo Spitzer (1887-1960), quittent l’Allemagne et n’y reviendront pas, préférant poursuivre une description linguistique à la fois mentaliste et culturaliste aux États Unis. Mais pourquoi ne reprend-on pas les idées de Vossler qui avait esquissé une méthode jamais vraiment épuisée dans les recherches réelles ?

On peut trouver une sorte de réponse dans une notice de Victor Klemperer (1881-1960) du 29 avril 1944, publiée dans son journal. Sous l’entrée LTI, qui se trouve souvent dans son journal (ce dernier

contient, entre autres, des notices pour son livre LTI, Lingua Tertii Imperi), Klemperer constate que si la

voie ouverte par la philosophie du langage, qui ne considère pas la langue comme un moyen de communication mais comme la configuration de la pensée, n’a pas été poursuivie, c’est parce que son idée centrale a été transformée, de manière non scientifique, en un instrument de la politique (Klemperer 1995,

II, p. 507).

Le discours nationaliste sur la langue, qui n’est pas seulement un mécanisme mais l’expression de la totalité de la vie d’un peuple, n’a que quelques ressemblances extérieures avec la philologie idéaliste de Vossler et de Spitzer. Mais, il devient difficile, en Allemagne, de séparer l’idée d’une approche d’ensemble, peut-être même culturelle de la langue, des dérives auxquelles cette idée a conduit.

Doit-on renoncer, alors, à chercher le génie de la langue ou l’esprit de la langue, le Geist in der

Sprache dans le sens de Karl Vossler, au profit d’une linguistique strictement formelle ? Est-il justifié de

courir le risque d’être considéré comme peu scientifique, malgré sa propre volonté ? Tel est le dilemme devant lequel se trouvent, après la Seconde Guerre mondiale, des romanistes-linguistes qui veulent renouer avec la philologie « idéaliste », tout en sachant que les bases communes de ce courant et de la linguistique néohumboldtienne ont été compromises par l’abus nationaliste.

La situation est complètement différente dans d’autres pays et ce ne sont que des changements intérieurs à la linguistique, dans les années soixante, qui annoncent la fin d’une explication directe de l’histoire et des particularités d’une langue. Dauzat résume son propos – définir historiquement la langue commune comme « une de ces traditions essentielles, un des éléments primordiaux de la patrie » – en ces termes :

Le français demeure, par ses qualités d’abstraction et de précision, un des instruments de pensée les plus parfaits dont l’homme ait disposé depuis le grec de Platon et de Thycidide. [...] Il serait cependant faux de croire que le français soit clair par lui-même, qu’il porte en lui la clarté comme une vertu congénitale. Le français est clair si on sait le manier. [...] Le français recherche la précision des mots [...] Distinguer, c’est aussi préciser. Le français est une langue de distinctions, mieux encore : de nuances, qui permettent la variété et les finesses de l’expression. (Dauzat 1943, p. 8. Cf. Saint-Gérand 2000, p. 52)

L’influence des néohumboldtiens se poursuit, en Allemagne, jusqu’aux années 60. On continue à étudier l’ensemble de la langue maternelle, chaque détail devant être décrit par rapport à sa fonction dans l’entité structurée. C’est ce qu’avait exigé Jost Trier en 1964, dans son discours d’ouverture de l’institut de la langue allemande à Mannheim, en mettant en garde contre un structuralisme radical et en rappelant la nécessité de conserver la recherche sur les contenus linguistiques (Sprachinhaltsforschung), alors dominante en Allemagne (Knobloch 2005, p. 141).

En 1963, Weisgerber, Henning Brinkmann (1901-2000) et Hugo Moser (1909-1089) présentent un nouveau dossier à la fondation allemande pour la recherche (Deutsche Forschungsgemeinschaft, DFG) afin

d’obtenir un soutien pour leurs recherches sur la structure du contenu de la langue allemande8. Pour la

8 « Gemeinschaftswerk Der inhaltliche Aufbau der deutschen Sprache » qui devait être soutenu par trois collaborateurs

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première fois, les rapporteurs font des remarques critiques : le projet proposé surestime le rôle de la langue pour la nation et comporte des faiblesses méthodologiques (Ehlers 2010, p. 295). Le projet est quand même retenu mais, pour la prolongation de son financement, l’élaboration d’une base théorique, et surtout, une discussion du structuralisme sont exigées.

Weisgerber répond d’un ton résigné qu’il s’agit maintenant de consigner les résultats des recherches de plusieurs décennies avant que sa génération laisse le champ à une école plus jeune (« bevor seine Generation einer jüngeren Schule das Feld überlasse » Ehlers 2010, p. 297). Ce n’est qu’à la fin des années soixante que cette école « plus jeune », ainsi que la discussion du structuralisme, seront mentionnées. Mais, en réalité, ce sont les représentants de sa propre génération qui refusent de soutenir les recherches de l’école de Weisgerber.

Les néohumboldtiens, qui avaient réduit le programme (certainement pas réalisable) de Humboldt à la description statique d’une influence de la langue maternelle sur la pensée et les actions de la communauté linguistique, ont créé des concepts utilisables par l’idéologie du nazisme et ont conservé leur doctrine pendant vingt ans après la guerre. Ce sont les questions que l’on se pose, dans les années soixante, qui mettront fin à cette école9.

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